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 The Rabbit Aventure (libre) (comme le vent) (yay)

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Sujet: The Rabbit Aventure (libre) (comme le vent) (yay) The Rabbit Aventure (libre) (comme le vent) (yay) EmptyMer 20 Fév - 19:10

Chocolat aux bouts des doigts, il poussait les portes avec l’intérieur des poignets. Ne pas souiller le bois ciré. Sa chambre l’accueillit comme les chambres en ont l’habitude : en silence, avec une odeur de familiarité. Il se rinça les mains contre l’émail blanc de l’évier.
Vingt centimètres de fourrure blanche couina dans un coin. Petite boule, grandes oreilles pendantes comme les gouttes d’eau au bout des ongles du surveillant. Le lapin se sentait seul, Ted le savait. Il le savait parce qu’il se sentait seul lui aussi. Sa chambre et la cage de l'animal avaient une atmosphère communicative.
Ted était sorti un peu plus tôt. Il avait acheté une barre chocolaté à Tesco. Il avait acheté un filet à papillon. Le filet était posé sur le lit, l’étiquette de prix encore pendante.

Quand la nuit tombait, à Wammy’s House, la vie sortait. Il y avait du mouvement dans les feuillages, il y avait du vivant sous le camouflage. Des petits lapins sauvages.
Ted se disait, et il se le disait très fort, que s’il en capturait un et l’installait dans sa chambre avec sa petite boule blanche, ce dernier aura de quoi s’occuper. Interaction lapine et conversation en couinements. Et si le sauvageon kidnappé ne supporterait pas la vie bourgeoise dans le luxe étroit de la chambre, il le rendrait à sa famille.
Avec un peu de chance tout se passera bien et l’exaltation de la cage ira au delà de la structure métallique. Avec un peu de chance il se sentira moins seul lui aussi.

Il fait sombre et une très fine couche de neige gelé recouvre l’herbe du parc. Ted a des après-skis. Parce que c’est confortable, chaud, et que l’impression d’être un cosmonaute compense bien le ridicule de la démarche. Ses pas font des “frout frout” silencieux. Il a toujours aimé ce bruit.
Plus loin dans les buissons, une forme le regarde. Puis fait un bond. Puis le regarde.
Alors Ted le regarde. Fait un pas, puis le regarde. Le lapin fait un bond, et fait un bond, et fait un bond et disparaît. Ted avait fait un pas, et fait un pas, et fait un pas, et reste là.
Le filet à papillon frôle le blanc du sol comme un soupire et le surveillant se courbe, bras nus, t-shirt gris.
D’un pas frout-frouteux, il avança vers le petit bois. Au moins cinq lapins sont visibles, plantés entre les racines des arbres. Ils savent quand quelqu’un est là. Leurs oreilles frissonnent le temps d’un bond. Bond qu’ils ne font pas. Ils savent qu’il est là mais ils attendent le pas.
Ted ne le leur donnera pas, ce pas, cette raison de fuir. Alors il fait un peu de bruit, il fredonne pour les habituer aux sons. Les boules sombres ignorent Ke$ha. Alors il lève le pied, doucement. Le maintient en l’air, lookin’ for some troubles tonight.... tente de ne pas perdre l’équilibre... take my hand I’ll show you the right side. Pose l’après-ski avec la douceur d’un danseur de balais. Aucun mouvement. Bien.
Plus que 12 pas.
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Sujet: Re: The Rabbit Aventure (libre) (comme le vent) (yay) The Rabbit Aventure (libre) (comme le vent) (yay) EmptyLun 25 Fév - 17:33

Summer - " De la neige ! De la vraie neige ! "

Il n'y en avait peut-être pas beaucoup, mais cette fine couche était quand même incroyable pour elle. Elle ne se souvenait même pas de la dernière fois où elle en avait vu. Alors ce soir-là, elle avait attendu la tombée de la nuit, pour être certaine d'être tranquille, et puis elle avait enfilé sa doudoune bleue comme ses yeux, son écharpe, son bonnet et ses moufles, pour sortir sans bruit dans le parc.

C'était si beau, cette couche blanche sur le sol ! Et quel drôle de bruit ça faisait quand elle posait ses chaussures de randonnée dessus ! Au début, elle éclatait d'un rire cristallin à chaque pas, puis elle se mit à courir sur la pelouse gelée, dans le parc sombre.
Et puis, tout d'un coup, elle s'arrêta. Parce que là-bas, en face d'elle, il y avait des lapins. De vrais petits lapins, tout mignons, en train d'agiter leurs oreilles dans le froid. Elle les observa avec convoitise, sans faire de bruit. Elle aimerait bien un lapin, elle. Elle le mettrait bien au chaud dans sa chambre, sous son lit, elle lui ferait un nid dans sa valise vide, et elle lui donnerait des carottes qu'elle aurait été demander à la cuisine. Et puis, ça ferait certainement plaisir à Flyers, si elle lui en offrait un...
C'est ce dernier argument qui la convainquit. Elle commença à avancer vers les petites boules de poils lorsqu'elle stoppa de nouveau en entendant une chanson, très bas. Elle tourna la tête de tous les côtés, cherchant l'origine de ce chant, mais rien à signaler, à part les petits lapins sauvages.
Elle se mit à réfléchir. Si elle arrivait vers les lapins, ils s'enfuiraient certainement. Que faire ?
Il y avait un arbre, tout près. Avisant une branche se trouvant pile au-dessus des lapins, elle les contourna et commença à grimper au tronc. Ses chaussures glissaient dangereusement, et elle mit du temps à atteindre sa branche, si bien qu'elle crut que les animaux étaient partis en son absence.
Désormais à califourchon sur la branche, elle baissa la tête pour regarder en bas, chassant des mèches caramel qui lui venaient dans le visage. Les lapins étaient toujours là. Elle esquissa un sourire.
Soudain, sans crier gare, elle se retourna sur sa branche, s'y raccrochant seulement par les jambes, et lâcha brusquement prise, tombant à plat ventre dans la neige, sur les lapins.
La plupart avaient eu le temps de s'enfuir avant que la petite fille ne leur tombe dessus, mais elle en avait eu deux, gigotants en-dessous d'elle.

Elle les prit délicatement dans ses bras. Ils avaient peur, ils se débattaient, mais lorsqu'elle commença à les caresser doucement avec ses moufles, les réchauffant contre son anorak, ils se calmèrent, continuant d'agiter leurs oreilles, la faisant rire à nouveau. Elle retourna vers le bâtiment, toute contente.
Soudain, elle se cogna contre quelque chose, ou plutôt quelqu'un. Elle leva la tête. C'était un des surveillants.
Elle s'écarta vivement, rougissant. Allait-il la gronder pour être sortie si tard ? La féliciter d'avoir réussi à capturer les lapins ? Mais l'avait-il seulement vue faire ?
Elle se mit à bafouiller, voulant se justifier.

Summer - " J-je... je voulais voir la neige... Parce qu'il y en avait pas, en Floride... E-et j'ai trouvé les lapins... "

Levant la tête, elle prit un petit animal et le tendit à l'homme devant elle.

Summer - " Tu en veux un...? "
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Sujet: Re: The Rabbit Aventure (libre) (comme le vent) (yay) The Rabbit Aventure (libre) (comme le vent) (yay) EmptyMer 27 Fév - 18:53

What a to-do to die today...

Au bout de cinq pas, il était passé de Ke$ha aux exercices de prononciation. Avec la nana qui sells des sea shells on the shore. Elle peut pas sells des bananas in a maison. Faut qu’elle sells des sea shells, serieux. Il se maudit pour s’être inscrit à ce cours d’énonciation et d’articulation auquel il participe tous les mercredis afin de parler plus distinctement. On t’y faisait répéter “red leather, yellow leather, red lorry, yellow lorry” minimum cinquante fois. Et puis au bout de la 56 fois on te faisait “Voilà, c’est ça”. Et tu voyais que dalle la différence avec comment tu l’as prononcé les 55 premières fois. On te disait où mettre ta langue et quoi faire avec. On te disait de t'entraîner tous les jours. On te disait d’écouter Hugh Grant, et de répéter ce qu’il dit. Parce que Hugh Grant à la received pronunciation, il parle comme il faut parler. Il faut tous parler comme Hugh Grant.
Et on te dit de pas avoir peur d'exagérer, de faire de grands mouvements de langues et de lèvres et de faire des bruits atroces. On voyait que le mec qui organisait ces cours ne côtoyait pas des orphelins au QI surdéveloppé. On voyait que les mots ne pesaient pas comme une enclume sur sa langue. Que ce qu’il disait correspondait mot pour mot à sa pensée.
Voilà ce qui se passait dans son esprit lors de son sixième pas.

- Sesi... ces six sangsues...

Il était proche. Il était très proche. Ne pas se presser, ne pas s'extasier, continuer, continuer à avancer. Il tenait le filet des deux mains, le plaça au dessus de sa tête. Un pas de plus. Un ‘frout’ discret.
Et les boules sombres bondirent au loin sans attendre. Les merdeux.
Son filet tomba, défaitiste, à ses côtés. Un soupire. Même avec les lapins, il manquait de tact. Il passa plusieurs minutes à des pensées fatalistes et déprimantes associées à des notions comme le destin, la malchance et la déchéance. Une fois que son estime personnelle était assez amoindri, il ramassa son arme superflue et se redressa. Dès lord, on vint se cogner contre lui, petite fille, cheveux fudge. Deux lapins dans les mains.
Première réaction, préparer son speech “mais qu’est ce que tu fais dehors t’as vu l’heure non mais oh”.

-J-je... je voulais voir la neige... Parce qu'il y en avait pas, en Floride... E-et j'ai trouvé les lapins...

Là il prépara son speech “Non mais c’est pas grave excuse-moi je voulais pas te stresser”.

- Tu en veux un...?

Elle lui tendit le lapin et, hébété, il le prit, comme s’il avait peur qu’il ne glissa entre les petits doigts qui le tenaient. Et il voulu dire ses deux speechs tout en préparant le “Omg un lapin thanks god”.

- Qu’est-ce que... tard, c’est pas... pas grave, oui.

Et si elle était tombée et que sa tête avait heurté un rocher ? Et si elle s’était coincée le pied dans une racine ? Personne ne l’aurait trouvé avant quelques jours et elle serait morte de faim et de soif. Okay, expliquer ça, en articulant cette fois.

- Tu peux pas, juste comme ça... sortir la nuit, il faut le dire et je viens.

Puis il s'aperçut qu’il a un lapin dans la main.

- Aw.

Puis il regarda Summer.

- Et s’il était... arrivé quelque chose ?

Puis le lapin gigota un peu entre ses doigts.

- Aw. Vite vite, avant qu’ils ne s’échappent.

Et il fit quelques pas en direction de l’orphelinat, le filet dans la main gauche, le lapin contre son torse, tenu par sa main droite. Il se rappela, d’un stage sur l’éducation, que si l’adulte ne montrait pas clairement son mécontentement, l’enfant pensait que sa bêtise était pas si grave que ça. Or, c’était grave.

- Mais je... on a des choses à se dire. Parce que tu fais ça souvent ? Sortir après le couvre-feu. C’est... c’est pas bien. Et attraper les lapins, c’est dangereux. Ils ont des maladies et ils peuvent te contaminer.

Frout frout frout.

- Il faut un filet -attention au givre- ou des gants et... non vraiment c’est... pas bien.

Ohmondieu il avait un lapin. Sauf qu’il fallait montrer l’exemple. Il pouvait faire ce qu’il voulait tant qu’il était seul et qu’il avait plus de vingt-un ans, mais là il était avec une élève. Là il était surveillant.

- On va les relâcher d’ailleurs.
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Sujet: Re: The Rabbit Aventure (libre) (comme le vent) (yay) The Rabbit Aventure (libre) (comme le vent) (yay) EmptyDim 19 Mai - 17:11

[Je suis vraiment, VRAIMENT désolée pour le temps de réponse, et sa qualité médiocre... ><"]

Il ne la gronda pas trop au début, alors elle se dit que ce n'était pas si grave. Et puis il avait l'air content d'avoir un lapin, lui aussi. Elle le suivit donc vers le bâtiment, toute joyeuse, s'imaginant déjà la réaction de son ami. Ils feraient tous les deux un petit nid bien confortable pour le lapin et...

- Mais je... on a des choses à se dire. Parce que tu fais ça souvent ? Sortir après le couvre-feu. C’est... c’est pas bien. Et attraper les lapins, c’est dangereux. Ils ont des maladies et ils peuvent te contaminer.


Elle écarquilla les yeux, surprise. Une boule de poils comme ça ? Des maladies ? Peuh. Quelle importance. Ça se guérit. C’est la première partie de la phrase qu'elle retint surtout.

- Non non, c'est la première fois. Je... je savais pas que j'avais pas le droit.

Elle caressa le lapin qui commençait à somnoler dans ses bras.


- Il faut un filet -attention au givre- ou des gants et... non vraiment c’est... pas bien.


Elle commença à être inquiète. Il n'allait quand même pas lui demander de relâcher son nouveau copain ? Ce serait trop bête d'avoir fait tout ça pour rien. Et puis, elle aurait pu se faire mal en tombant, alors autant ne pas le refaire et profiter de ce succès, non ? ...


- On va les relâcher d’ailleurs.


Son visage sembla se décomposer littéralement et elle s'arrêta.

- Non !

Bon, si elle commençait à crier, ça n'allait rien arranger. Elle baissa la tête, gênée, caressant la petite bête avec son pouce.

- Enfin, je veux dire, euh... je voulais l'offrir à quelqu'un... ça lui ferait plaisir !

Elle releva deux grands yeux tristes vers lui.

- Pourquoi il faut les lâcher ? Ils ne sont à personne... et puis je fais pas ça tout le temps...

Elle prit soudain l'animal à deux mains et le brandit devant le surveillant.

- Regarde, il est mignon en plus !
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