Sujet: The Song of Relics } My Dear Twin. Lun 29 Juin - 13:31
« Pour ceux qui n'avaient pas comprit il y a deux personnes derrière Ghost & Willow... alors on a décidé de se faire un topic entre les deux jumeaux... (j'espère qu'il n'y a rien qui nous en empêche hein? ^^' ) Donc c'est Willow qui commence, puis Ghost... faut pas s'étonner si vous voyez que le compte Ghost&Willow poster, pas croire que je me fais un topic toute seule xD Et désolée pour ce début vachement kikoo mais j'étais trop inspirée par cetteAMV.... Même si c'est du TamakixKaoru apparemment.............j'étais dégoutée quand j'm'en suis rendu compte d'ailleurs... Enfin bref.»
[Willow]
Je me souviens il me semble Des jeux qu’on inventait ensemble Je retrouve dans un sourire La flamme de mes souvenirs
*{ Flash Back }*
« …. Vous entendez ? Si vous ne me versez pas la moitié des revenus du club d’hôte je parle à tout le monde de votre….vraie nature. »
Le brun ne plaisantait. Il ne plaisantait jamais quand il s’agissait d’argent. Toute la Wammy’s House l’avait bien comprit. Depuis longtemps, quand eux avaient vu son vrai visage. Pourquoi ne pas en profiter ? « … » « TA GUEULE DUCON, tu sais quoi ? Nous aussi on a des sources, tu crois que Candy ne sait pas tout ce que t’as fait ? Que t’es le parfait hypocrite, que tu trompes tout le monde avec tes magouilles vicieuses ? Et qu’en plus tu t’es fais violer par le Cas soc’ ? »
« Ho Candy, mais je couche avec elle… Si vous ne voulez pas que toute cette histoire lui cause du tord vous avez intérêt à bien réfléchir. »
Il vit le petit rictus narquois s’afficher sur les lèvres du dealeur. Pourquoi n’avaient il pas comprit qu’il mentait à ce moment là ? Peut être auraient ils pu s’en sortir. Son visage lui inspira le dégoût le plus profond, et la peur. Oh la peur, qui traversa son corps et figea ses nerfs glacé entre ses muscles, et le sang dans son cœur. Ce cœur. Ce cœur. A découvert. Ce cœur qu’il voulait cacher à tous. Son passé et celui de son jumeau le rattrapait, inévitablement. Ils avaient pourtant tout fait pour effacer les dernières traces « compromettantes », et puis…c’était si facile de retrouver les ruines de leurs enfances en connaissant leurs vrais noms. Ils étaient dans une position inférieure et la nécessité de cacher à l’arène nommée WH son vrai nom leur apparaissait cruellement comme maintenant indispensable. Mais c’était trop tard. Eux ne pourraient trouver aucune piste sur les orphelins.
Dancing bears Painted wings Things I almost remember, And a song someone sings once upon a december
Pourquoi… ? Avait-il à se le reprocher ? Après tout ils pouvaient tous les deux s’assumer comme ils le faisaient à tous les coups. Ce passé surgissait une nouvelle fois pour faire mal, pour percer d’un coup tranchant ce cœur, comme pour le punir. Punir d’exister. Il aurait dû mourir ce jour là. Ah, bien sur que si il s’estimait heureux d’être en vie. Il s’estimait heureux que ce cœur ne lui appartienne pas. Il s’estimait heureux, d’être avec son jumeau qui aurait été seul toute sa vie s’il n’avait pas survécu. L’argent avait tout réglé encore une fois. Il règlerait le silence de Lazy jusqu’à ce que ce dernier puise jusqu’à la dernière goutte de leurs forces. Du chantage. Un effroyable et immonde chantage. C’était donc ça ? Etre prit au piège ? Voir son passé nous rattraper ? Revoir ces personnes qui nous rappelleront toujours qui nous sommes réellement. Briser toutes les relations d’avant n’avait pas suffit. Entrer à Wammy’s House n’avait servit à rien. Au contraire, c’était pire, une seule personne qui connaissait la vérité et tout le monde était au courant. L’extérieur serait exactement pareil à la différence près que l’oppression de l’orphelinat serait inexistante. Finie. Cette oppression qui pesait sur son cœur, elle venait de recommencer une nouvelle fois. Elle ne disparaitrait jamais, comme ils étaient nés avec, comme une tique qui s’accroche à vous pour toujours, comme une araignée maladive qui entre dans le plus profond de votre être, se gravant dans votre code génétique comme si tout le monde pouvait le lire sur votre visage. La loi du plus fort. La loi de celui dont on ne peut pas se moquer. La loi de celui qui passe au dessus de tout ça. C’était la chose en laquelle ils avaient cru. Jusqu’à devenir des monstres, juste pour donner une raison aux autres d’avoir peur. Haha. Ironie du sort. Lazy avait tout gâché. Deus ex machina version remixée. Il ne venait pas tout régler. Il venait achever. La comédie se transformait en tragédie. D’une seule parole. Le dramaturge est un sadique.
Someone holds me safe and warm, horses prance through a silver storm, Figures dancing gracefully, across my memory.
My Memory.
La loi du plus fort. Encore. Il retint ses larmes, écoutant son jumeau s’indigner et protester pour le défendre plus qu’autre chose. Enfin sûrement. Il n’y a rien à faire …Ghost.
« Je vous laisse deux semaines pour réfléchir. »
Deux semaines, deux jours, deux minutes, deux ans, ça reviendra toujours au même. Ce sera toujours un jour.
« CONNARD ! » « GABY ! »
….Noir.
Quel est le prix de ton silence ? Quel est le prix du silence le plus complet ? Quel est le prix pour que tu sois tranquille ? Enfin. Ne dis pas que je n’ai pas de prix. Tu sais très bien qu’il l’augmentera toujours et encore, et que même si on lui donne ce qu’il veut il finira par tout révéler pour sa satisfaction personnelle, juste par sadisme. Ne retourne pas le couteau dans la plaie qui saigne déjà à flots. Il n’y a aucune solution. L’oubli est interdit. Le bluff est inutile. Le regret est inévitable.
Et l’angoisse est irrémédiable.
Far away, long ago things I yern to remember and a song someone sings Once upon a December
« Ah….Ah…Ah…. »
Willow attrapa son col d’un doigt pour le décoller de son cou. Il avait chaud. Ses vêtements lui semblaient bouillants . Tout son corps était tremblant de fièvre et son cœur s’affolait. Il s’allongea dans le lit double de la chambre numéro 4 en attendant que son frère ne revienne de la bibliothèque, c’était juste pour comprendre comment Lazy avait découvert tout ça, ce qui n’était tout bonnement pas logique. Combien de fois avaient ils vérifié d’éliminer toute trace de leur passé ? Sur internet…maudit internet qui révèle tout, même les informations les plus secrètes se trouveront révélées au grand jour. Peut être…le site de l’hôpital ? Car rien n’était paru dans les journaux. July n’avait pas été si stupide que ça pour briser à jamais l’image qu’elle se donnait. Il fallait dire que les auteurs de leurs jours la soignaient cette foutue image. Quelle image bon dieu ? Quelle image voulaient ils tous ? Tout était de leur faute dans ce cas ?
Son cœur battait trop vite. Il entendait les pulsations résonner comme des pas alarmants, rongeant son être, rongeant ce qu’il n’avait jamais oublié d’être. Le cadet des jumeaux se recroquevilla sur l’unique lit, se tenant le torse entre ses maigres et chétifs bras, seul dans la pièce ronde qui lui semblait rougeâtre et chaleureuse malgré tout. L’odeur de Ghost y était imprégnée. Willow serra le drap blanc dans une paume, le visage caché sous ses mèches rousses, des gouttes de sueur commençant à rouler le long de son corps, il lui semblait que son cœur l’étouffait. Il fallait qu’il la prenne…cette boite de médicaments. L’adolescent murmura entre deux percussions.
« Gaby…reviens. »
Please save our Heart.
And a song someone sings Once upon a December
Invité
Sujet: Re: The Song of Relics } My Dear Twin. Jeu 2 Juil - 11:33
Gaby regardait son ennemi, incrédule. Ennemi. C’était le mot qu’il utilisait le plus naturellement du monde à présent : Lazy, grand brun charismatique, était devenu son ennemi. Ce connard était devenu sa proie - ou était censé le devenir -, parce qu’il osait toucher à ce que le roux avait de plus cher, la chose qui était encore maintenant, malgré les années, sa fougue, sa foi, sa vie. Toucher à Will, c’était toucher à la vie de Gaby, oui. Aux yeux de l’adolescent, ça constituait un crime suffisant pour le peine capitale ; il haïssait Lazy et sa sournoiserie, ses vieux moyens à la con. C’était abominablement lâche d’agir ainsi ; d‘accord, ils avaient pu être pires et tout cela n‘était que l‘effet d‘une vieille expression « l‘arroseur arrosé » ou ce qui arrive lorsque deux diablotins se font botter le cul par Lucifer en personne. Le dealer exhibait des photos imprimées, cruelle morsure dans la chair de Gaby.. Un bébé, un deuxième. Et le lien de chair entre eux. Un quasimodo mal fini. Un embryon divisé. Deux personnes faites d’une seule. Que c’était laid de voir ça, après tant d’années. Mais le souvenir en restait toujours aussi humiliait. Il croyait avoir oublié la sensation…de la véritable colère dans son corps.
Cette dernière le faisait trembler, allumait son regard d’un feu violent. Les mots sortaient tout seuls de ses lèvres pâles. Connard. Eloignes toi de nous. Tu n’as pas le droit de détruire ce bonheur que nous avons construit tous les deux. Comme si brûler les photos n’avait pas suffit ; il avait pourtant sourit en laissant la flamme de son briquet lécher les coins du papier glacé. Dire qu’il avait cru que tout serait fini à partir de ce moment là. Il faisait sombre ce jour, quand il les avait trouvées dans une boîte bien cachée, ces photos. July avait voulu garder une trace de l’horreur. Connasse. Il n’y avait pas de mot pour parler de cette traînée qui les avait abandonnés sans aucune pitié. A cause de leurs visages difformes peut être, mais aussi pour un homme. Aux yeux de Gaby, les femmes ne seraient jamais aussi méprisables que sa propre mère, femme flamboyante au caractère superficiel. Une manipulatrice qui leur avait au moins légué son gout des plans foireux. Il n’y avait eu aucun instant de tendresse entre eux. Pour les jumeaux Moore, July n’était pas « maman ». Malgré leurs expressions si semblables, leurs lèvres fines, leurs yeux brillants, la jeune femme avait fait d’eux des « monstres », des gens différents. Au fond, ils en étaient sûrement fiers mais c’était aussi leur plus grande honte. Et le but principal de Ghost, depuis des années, restait « sauver Soldat Willow et le protéger ». Parce que c’était son frère, son bébé, son Crookie, son extincteur, tous ses délires les plus intimes. Sans lui, Ghost n’était rien. Pas de battements de cœur troublés le soir lorsqu’il s’endormirait contre lui. Plus de sourires un peu tordus. Ca paraît peut être un peu niais comme point de vue ; l’amour fraternel de Gaby touchait à la passion mégalomane et possessive. Et cette cette fameuse passion fusionnelle se rallumait face au danger.
Sur ses côtes s’étendait toujours une lugubre cicatrice qui lui rappelait son péché, un croissant rosâtre et parfois douloureux. Ils la dissimulaient quotidiennement sous une tonne de fond de teint mais les souvenirs restaient. C’aurait été trop simple sinon, de pouvoir les effacer sous une couche de brume soyeuse. Gaby aurait voulu oublier.
. Face au sourire sardonique de Lazy, il n’y avait pas d’issue visible. Comme si le dealer avait déjà tout prévu dans les moindres détails. Chaque tentative se soldait pas un échec quasiment certain.
Le roux rêvait de lui sauter à la gorge, de le tuer là, sur le champ, pour effacer enfin les preuves de façon définitive et complète. Il aurait vraiment pu l‘assassiner si la pensée de Willow ne l‘avait pas retenu, ce démon aux yeux infernaux aurait été renvoyé en enfer. Deux émeraudes dans le visage félin, qui ne cessaient de l’accuser, lui en particulier. Mais la honte, celle de ne pas avoir donné sa vie à Will, était lourde à porter, comme si elle voulait l’enfoncer dans le sol et lui faire perdre ses esprits pour toujours. Allait il devenir fou sous ce regard sadique ? Allait il oublier qu’il était lié à jamais à Willow ? Son Willow… Et celui de Candy aussi. Ce que Lazy lâcha sur le compte de la jeune fille lui porta un coup au cœur. Candy…avec ce connard ? Candy dans ses bras ? Candy pressant ses jolis seins nus contre le torse de cette immonde pourriture ? Wtf ? Candy n’était certainement pas tombée assez bas pour coucher avec lui. Mais l’idée donnait au roux des envies de meurtre encore plus violentes. Bref, il aurait pu le tuer.
Il le voulait intensément, écraser sa jolie petite tête contre un arbre et protéger ensuite Willow comme il le pourrait. Le secret était leur propriété privée et voilà que le brun menaçait d’une voix mielleuse de tout dévoiler. Ghost ne voulait pas imaginer le regard des autres, lourd de sous entendus. On ne les craindrait plus. On oublierait toutes leurs facéties pour les voir uniquement…comme des dégénérés, des mongoliens…ou pire. Des Monstres :
« CONNARD ! Tu crois vraiment qu’on va te laisser t’en tirer ?! Viens t’battre ! »
Il ne se tourna pas vers Will, les poings serrés par la rage la plus pure. Mieux valait rester concentré sur l’ennemi ; il n’avait vraiment plus qu’une idée en tête. Mais Lazy…Lazy semblait insubmersible. Connard. LEURS SOUVENIRS. Le démon roux inspira profondément, prêt à se jeter sur lui. La voix du dealer ne prévoyait aucune pitié ; il allait falloir jouer au plus rapide. Trouver sa faille à ce grand…- BIIIP - et le descendre sauvagement. Mais en attendant, il devait détruire toutes les traces de leur…monstruosité. Dès que l’étrange brun se fut éloigné, Ghost secoua rageusement la tête :
«….Va dans la chambre, je reviens. J’vais voir à la bibliothèque. »
Sans vraiment l’attendre, il partit en direction de l’orphelinat, totalement concentré sur ses macabres pensées. A la bibliothèque, le roux se jeta sur les ouvrages récents de médecine. Chacun, en cherchant un peu, pouvait trouver une belle photo de papier glacée sur le sujet des siamois. Il l’arracha furieusement, l’expression transformée par la haine. Sourcils froncés, bouche tordue nerveusement…et regard, regard de dément. Il aurait sa peau, d’une façon ou d’une autre. Il fit brûler la photo qu’il avait trouvée, avant d’inspirer profondément :
« Will….. »
Il pencha la tête sur le côté, les restes de la preuve brûlant à ses pieds. Et si Lazy ne les avait pas photocopiés…. Gaby lâcha un soupir las et reprit le chemin de sa chambre, où il trouve un Willow visiblement très mal au point :
« WIILL… »
Il se rua à son chevet, paniqué, cherchant du regard ses médicaments. Et la honte revenait, impitoyable. Le roux pressa la main de son jumeau contre la sienne, sans cesser de fixer son visage livide :
« Tes médicaments ! Où sont-ils ?! »
Pitié, Will.. ne renions jamais ce que nous sommes au fond. Et oublions que les autres ne peuvent pas comprendre.
Invité
Sujet: Re: The Song of Relics } My Dear Twin. Mar 25 Aoû - 18:00
HJ - Désolée c'est du remplissage de post inutile, j'ai honte...
…fuck this shit.
Après tout, tout deux ils étaient maudits jusqu’à la moelle n’est ce pas ? Il était bien dur d’imaginer que deux démons comme eux se sentent intérieurement si mal, car généralement quand on a vécu des choses difficiles ne s’arrange t-on pas pour ne pas refaire la même « erreur » avec les autres ? En gros ne plus voir se souffrance, nulle part… rendre les gens heureux pour se débarrasser de ses fautes, se prouver qu’on vaut encore quelque chose, voir les sourires et plus jamais la douleur. Oui. Simplement Ghost & Willow étaient complètement à l’opposé de ce genre de personne, ils faisaient le mal certes mais leur psychologie ne s’arrêtait pas à de la méchanceté pure et simple, bête et facile. C’est très facile d’être méchant, il suffit de se lâcher un peu, et oublier de faire attention aux autres, et surtout faire du diction qui dit « c’est toi qui compte, pas les autres » sa première règle d’or. Cette maxime avait été apprise et mise en pratique par les deux jumeaux dés leur plus jeune âge. Après tout puisque les gens autour d’eux la connaissait si bien pourquoi eux n’avaient ils pas le droit d’en faire leur phrase préférée ? C’avait été exactement ça depuis leur naissance…Personne n’avait réellement fait attention à eux, si ce n’étaient les bonnes, les nounous, les femmes de ménage, les majordomes etc etc… et alors ? Ça ne comptait pas, eux aussi ils les avaient regardé comme des monstres, et eux ils étaient payés pour donner de l’amour, ils sont pire que des putes. Ce sont des putes du cœur. Le mal engendre le mal. Leur vie n’était qu’un long chemin de pierre dans le noir d’où surgissaient les ténèbres pour les dévorer petit à petit.
Willow se souvenait de cette mélodie qui retentissait à l’heure de se coucher, il était dans leur lit commun avec tous les deux. A ce qu’il se souvienne il n’a jamais vu leur père venir leur dire bonsoir, forcément, quand on a échoué dans sa vie de famille on passe à autre chose, son boulot par exemple. Gagner de l’argent peut être une drogue, une drogue qu’aucun patch ne peut atténuer, qu’aucune cure de désintoxication ne peut altérer. A ce qu’il se souvient leur mère les regardait bizarrement quand ils avaient eu un soir la mauvaise idée de réclamer des caresses, un câlin, ce n’est pas quelque chose que chaque mère a fait un jour dans sa vie ? Non, elle les avait regardés, cet immonde air de dégout collé à son beau visage quand elle les regardait. Et pourquoi ? Parce qu’ils étaient des monstres, parce que Dieu s’était un jour dit « lololol si je fusionnais des enfants. Ils vont naitre dans une famille milliardaire, autant leur donner un peu de malheur. » Parce que leurs parents n’avaient pas réussi à passer au dessus de quelque chose dont ils n’étaient pas responsables.
Pas s’étonner s’ils cherchaient à se venger. Ils donnaient une raison aux gens de les détester, une BONNE raison, parce que s’ils découvraient tous la vraie ils les détesteraient toujours certes, mais de cette autre manière, par le dégout, la honte, la répulsion, la peur d’être contaminé. Ils préféraient la crainte de se faire tabasser que le dégout de la part des autres. Tous ces êtres humains qui se disaient tolérants, qui combattaient le racisme, qui disaient qu’ils pouvaient aimer tout le monde… et bien c’était totalement faux. C’était tous des mythos. Des hypocrites. Ils les verraient, ils verraient la vraie nature de ces deux jumeaux et ils sauraient ce qu’est le sentiment de gêne, de peur. Comme faire un contour pour ne pas passer devant un clochard agonisant dans le froid de décembre. Willow ne voulait pas revivre ça une nouvelle fois. Il les détestait tous, eux et leurs faiblesses humaines, eux et toutes leurs paroles, eux et leur prétendu amour. Et il haïssait Wammy’s House plus que tout qui était plus un goulag qu’autre chose. L, il s’en foutait, pas comme s’ils avaient besoin de lui pour atteindre le sommet. Ils étaient deux. Deux frères, et cet amour ne pouvait être vaincu par rien au monde, personne ne pouvait dire s’aimer plus que ce comment ils s’aimaient, ou c’est qu’ils croyaient connaître ce qu’est la vraie affection. Pauvres choses. Pour lui l’Amour était ça… des hormones… une attirance qui n’était rien d’autre que la faute du corps et de ce qu’il pouvait produire, qui donnait envie aux êtres humains de se reproduire par la suite pour perpétuer l’espèce. Pas croire que c’était ce foutu amour platonique d’âmes sœurs. Les humains étaient comme les animaux, sujets aux maux de leur corps, les animaux ressentent cette attirance puis procréent. Les humains ressent cette attirance puis procréent aussi, à la différence près qu’eux ils donnent des noms à ce qu’ils ressentent, des mots poétiques, des mots stupides, des croyances aussi futiles les unes que les autres. Comment des humains capables de telles horreurs pouvaient aimer certains de leurs semblables ? Et bien eu, Gaby et William Moore n’était pas comme ça. Dans la tête du « cadet » ça se comprenait ainsi, ils étaient liés, ils étaient une seule et unique personne. N’est ce pas égocentrisme et narcissisme d’aimer son jumeau ? Et bien voilà, l’homme n’est capable d’aimer que la propre image qu’il reflète, c’est ainsi qu’il s’attache aux autres, pour son propre intérêt. Parce que cette personne lui donne des pulsions, parce que cette personne le comprend et l’admire, parce que cette personne attise sa curiosité… irrécupérables. Dans la tête du rouquin c’était ainsi, et tout ça lui donnait de parfaites bonnes raisons de les détester et de les faire souffrir en conséquence.
Parce qu’il souffrait lui-même. Terriblement. Pas d’un manque d’amour, non, Ghost lui suffisait amplement, il n’avait besoin de personne. Mais de cette idée qui le hantait, il aurait pu être très content d’être différent, d’être un monstre. Dommage quand on est différent on veut être pareil que les autres et quand on est pareil on veut être différent, et on fait tout pour ça. Même jusqu’à se persuader qu’on est tel qu’on le veut. Willow était pareil sauf que lui il se donnait des raisons d’être différent. C'est-à-dire qu’il se plaisait à martyriser tout le monde, à avoir un comportement « original », à se complaire dans une existence pourrie jusqu’à la moelle. Ils ne pouvaient pas comprendre. Ils ne le devaient de toute façon pas.
Et il ne s’amusait pas comme il le voulait bien sûr. Il y avait toujours son cœur qui lui criait au feu. Son cœur, ce faux cœur, uniquement animé par un régulateur en il ne savait quelle matière…ça voulait dire… pas de drogue, pas d’alcool, rien… au risque de faire un arrêt cardiaque. Il était très fragile, même s’il ne le montrait bien sur pas. Qui aurait pensé que les jumeaux avaient un point faible… ? Lazy l’avait découvert. Cette immondice. Ghost s’en voulait tant… de ne pas avoir été celui qui serait ainsi, promis à une mort prématurée. Ça dégoutant tant le deuxième jumeau, il se dégoutait lui-même et il aurait voulu être encore connecté à son frère, juste pour être à jamais à ses côtés. Ils n’avaient besoin de personne, ils s’étaient suffit tout deux. C’était cette connexion commune que personne n’acceptait, que personne ne comprenait. Ils étaient seuls. Willow allait finir par tuer Lazy de ses propres mains s’ils ne trouvaient pas de solution à la merde dans laquelle ils étaient fourrés. Il allait lui faire regretter de les détruire comme ça, jamais personne ne ferait de mal à Ghost.
Et en attendant il se disait ça mais c’était lui le pauvre corps étendu sur le lit en train d’agoniser juste parce que cette histoire lui avait fait oublier la chose qui le maintenait en vie : les médicaments. C’est faux. C’était Ghost qui le maintenait en vie, sauf qu’on le lui avait enlevé. On les avait séparés. Il se détestait d’être si faible et si incapable.
L’ainé des jumeaux… -ainé était beaucoup dire puisqu’ils étaient nés exactement en même temps, car partageant le même corps- arriva dans la chambre, apparemment perturbé. Willow tourna un peu la tête tentant de lui sourire mais ne réussit qu’à grimacer de douleur. Ça lui faisait horriblement mal. Les médicaments ;… ah, s’il pouvait crever ça serait plus simple, mais il n’irait pas en enfer sans Gaby. Et il voulait que celui-ci profite de la vie. Donc il resterait sur terre… pour l’instant, même si la mort menaçait de l’emporter à chaque instant.
« Hnnn … »
Il tendit faiblement son bras sur le sol, en direction d’une boîte de médicaments qui avait roulé sur le sol, il était si affaiblit dans ces moments là qu’incapable de se lever pour aller chercher ce qui le sauverait. A chaque battement de cœur il prenait des vertiges et une désagréable envie de vomir ses trippes, a chaque battement de cœur il s’enfonçait dans les ténèbres de sa propre conscience, arrivant de plus en plus difficilement à ouvrir les yeux. A vrai dire… Ghost… heureusement qu’il était là. Willow tendait le bras faiblement en direction de la boite et je suppose que le premier réflexe de l’autre jumeau fut de les lui apporter et de lui faire prendre. Le rouquin agonisant se laissa faire, s’accrochant à son frère comme il le pouvait, se sentant si mal que s’il avait pu parler à ce moment là il lui aurait demandé de l’achever sur place.
« Ah…ah »
Il avala le tout et attendit un peu, le temps que les soins agissent, adorable petit être, rougissant de douleur.
« M… merci… »
Plusieurs minutes passèrent et il reprenait petit à petit des couleurs normales.
« Dis… qu’est ce que tu es allé faire ? »
« J’avais peur que… Lazy l’ai déjà dit… tu ne revenais pas… »
« Tu… tu ne pars pas hein ? »
Invité
Sujet: Re: The Song of Relics } My Dear Twin. Sam 12 Sep - 20:29
Il avait peur cette fois, il était enfoncé dans un marécage de doutes, qui cherchaient à l'engloutir. Perde la guerre ? Perdre Willow ?...Un instant, une petite voix aux accents lugubres lui souffla qu'ainsi il résoudrait tous les problémes, si son âme soeur mourrait. Cette dernière n'aurait plus à subir les assauts de Lazy, elle serait sauvée de toute souffrance, son cher William, son coeur ne tenait jamais qu'à un fil. Et si le dealer n'avait plus rien à se mettre sous la dent, il le laisserait tranquille. Offrir la paix à son plus grand amour et se damner lui même. C'était ce que la voix lui soufflait, ignoble petit sifflement qui teintait sa vision de rouge. Il voyait Willow étendu juste devant lui, le corps crispé par la douleur. Et lui, Ghost, pouvait mettre fin à tous ses tourments. Bien sûr, il allait souffrir lui aussi, de façon inimaginable, passer le restant de sa vie à s'arracher les cheveux et à se lacérer ce visage qu'ils avaient en commun. Non, il ne regrettait pas le lien qui les unissait. Il voulait seulement vivre jusqu'au bout leur existence de « monstres », sans gêneurs.
Pourquoi Lazy venait il tout compromettre ? Ne pouvait il pas se contenter de son argent, de cette fortune qu'il avait – les jumeaux avaient des sources, bien entendu - ?...Les larmes montèrent aux yeux du roux, l'espace de quelques secondes ; sous sa paume, le coeur de son jumeau devenait plus faible, plus doux. Un battement qui décroissait petit à petit, comme s'il cherchait une paix. Et lui, Ghost, était plongé dans une sorte de transe sordide qui lui faisait miroiter les visions les plus inutiles. Non. Il ne voulait pas que William meure. Mais il voulait son bonheur. Si Lazy s'accrochait à eux comme un chien puant à son os, ils allaient finir par craquer. Son sosie finirait par en avoir une crise cardiaque. Pauvre Willow. Pauvre Willow. Gaby essaya de refouler ses larmes, épaisses, dans sa gorge. Elles le torturaient, ces putes liquides, comme si elles voulaient l'étouffer. Maintenant, il avait juste envie de sangloter sur ce qu'il était. Un lâche incapable de protéger son propre frère. Et ses pensées qui tournaient dans sa tête, il s'efforça de les dissoudre, pris d'un sentiment de culpabilité. Ses doigts se crispèrent sur la chemise de Willow, lorsque la main de ce dernier se tendit vers la boîte. Décidé à oublier ses sinistres envies de libération, Ghost se tourna vers elle. Il ne se sentait plus trop paniqué, à vrai dire, juste empli d'une intense lassitude qui lui donnait envie de partir loin. Mais ici, c'était impossible.
Pauvre ange déchu et égoïste qu'il était. Incapable de protéger son reflet. Incapable de garder sa fierté. Incapable de retenir les larmes qui serraient sa gorge. Il voulait croire, maintenant, qu'un avenir loin de Lazy était possible ; en quelques minutes à peine, le piège s'était refermé. Le roux se sentait humilié, détruit même. Dire qu'avant... il était prétendu aussi insubmersible que le Titanic. Ils étaient les Dieux de la Mort de la Wh, de jeunes Ganymèdes aux sourires espiègles.
Comment cet enfoiré avait il pu, même oser, essayer de les détruire ?...C'était leur argent, leur club, leur oeuvre, leur art. La séduction et la cruauté étaient toutes leur vie, leurs qualités. Ils avaient créée ce club pour faire naître des sourires pâmés sur les visages juvéniles. Sans réel but lucratif après tout. Mais c'était juste leur création et c'était symbolique. La respiration de Ghost s'emballa, paniquée cette fois. Il se pencha sur Willow, cherchant son regard, qui lui paraissait aussi las que le sien. Il croyait déceler dans le beau regard doré comme une once de tristesse ; c'était normal après tout. Le roux n'était il pas censé ressentir les mêmes choses que lui, en même temps ? Ils se comprenaient de façon...si personnelle. Mais ces derniers temps, Ghost avait senti une étrange métamorphose dans son amour. C'était cette transformation qui l'empêchait, égoïstement, de rendre la vie William à la Saloperie qui logeait au Paradis. La vérité était qu'il voulait le garder pour lui tout seul, contre son coeur. Oui, il aurait donné sa vie pour lui, au moment où il pensait à sa mort, puis à son propre suicide ensuite. Mais...la vie n'était elle juste pas merveilleuse ?...Il y avait encore tellement d'élèves à traumatiser, tant de choses à vivre. Une larme roula sur la joue pâle de Gaby. Piqué au vif, il l'essuya d'un geste rageur et se tourna vers la boîte. Il en sortit rapidement deux cachets blancs qu'il glissa entre les lèvres de son frère.
Ses yeux dorés montraient un étrange sentiment d'abandon et de panique mêlés. Comment avait il pu penser à mettre un terme à sa vie ?...c'était tout simplement immonde de sa part. Il en avait affreusement conscience à présent que l'instant était passé. Willow reprenait déjà quelques rassurantes couleurs, un peu de vie. Il cessait d'être cette poupée désarticulée et gémissante que Ghost avait trouvée en entrant. La voix rauque de son jumeau le toucha en plein coeur ; il se pencha vers lui pour l'enlacer, retenant un cri de peur. Peur de lui même, de ce qu'il avait failli faire. Il enfouit son visage dans le cou de Willow et respira en silence sa délicieuse odeur. Le roux sentait la jeunesse, la douceur de la chair jumelle. Etait ce de l'égocentrisme de dire que son frère était parfait ? Ne se complimentait il pas lui même ? Il le serrait étroitement, comme pour le briser dans son étreinte brûlante. Son coeur battait tout contre celui de Willow, fou de peur. Il était perdu.
Mais sa voix trouva naturellement les mots, pour essayer de rassurer l'être magnifique qu'il tenait tout contre lui :
« ...Non. J'partirai jamais, Will. J'resterai toujours avec toi. Toujours. Et les connards comme....Lazy....peuvent aller se faire foutre royalement. A deux, on est les plus forts.... »
Qui essayait il de rassurer vraiment ? Son propre être qui criait, paniqué ? Ou le sosie, le coeur, qu'il tenait entre ses bras, possessif ?...Il soupira, à l'oreille de Willow, tentant de lui communiquer toute la chaleur de son corps. Il était si fatigué. Si incroyablement las, sans aucune envie de malice. Connard de Lazy qui osait briser leur bonheur égoïste. Oui, à deux, ils étaient forts...mais si faibles aussi. A cause de leur monstruosité passé, ils étaient plus affaiblis qu'ils ne le pensaient. Ce genre d'épisode en était la preuve. Il avait suffit qu'un enfoiré passe par là pour que leurs défenses de fer s'effritent comme du papier. Et pourtant, Dieu seul savait à quel point les jumeaux Moore se sentaient forts. Avant, c'était avec une puissance malicieuse qu'ils parvenaient à soumettre les autres ; on ne pouvait rien répliquer sans qu'ils ne fassent preuve d'une inventivité si sadique qu'elle en paraissait plus adaptée au Moyen Âge qu'à notre temps. C'était leur prétendu, et seul, défaut qui les poussait sur cette voie. Celle du Mal.
Ghost caressa tendrement la nuque de son frère. Il était très doux avec ce dernier, depuis toujours. C'était lorsqu'il s'était rendu compte de leur triste sort qu'il s'était juré de le protéger, quinze ans en arrière. Depuis, tout avait changé. Il pouvait boire et se droguer, sous le regard de Willow, sans que ce dernier ne puisse participer à l'orgie enivrée. Il se contentait toujours des fellations. Ghost l'admirait, de supporter tout ça, et de le suivre, malgré sa chance de cocu. S'il avait pu, il aurait pris sa place. Où en étaient ils maintenant ? Rempli d'amour l'un pour l'autre alors que le reste du monde les dégoûtait ? Les autres...ces élèves, ces gens qu'il fallait toujours soumettre. De si dociles petites proies. Et il avait fallu d'un mauvais élément dans l'équation pour que tout tombe par terre.
Les mauvaises pensées revenaient, l'une après l'autre, forçant Gaby à froncer les sourcils. La chaleur de la pièce lui faisait tourner la tête, monter la culpabilité. Jamais il n'aurait osé le toucher pour lui faire du mal. JAMAIS. Il resserra son étreinte sur le corps maigre, avant de lever les yeux vers ceux de son frère :
« Non. Je ne partirai plus jamais. » répéta-t-il d'une voix qui se voulait assurée, normale, et qui tremblait pourtant, faisant honte à son propriétaire
Dans ces moments là, Ghost en voulait à la terre entière, de ce sort injuste, de cette crise qui le faisait frémir et douter. Il allait le tuer, ce Lazy, arracher son coeur à mains nues et l'offrir en offrande à son jumeau. Un crime valait bien sa culpabilité amère. Leur secret serait ensuite bien conservé.
Their dirty little secret.
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Sujet: Re: The Song of Relics } My Dear Twin. Dim 25 Oct - 17:32
Il y avait deux catégories de personne en ce vaste monde. Eux et les autres, sans « a » majuscule.
Ils avaient toujours été seuls, complètement seuls depuis leur plus tendre enfance, seuls mentalement j’entends, il y avait toujours une bonne dizaine de professeurs particuliers séniles pour venir leur faire la morale, leur apprendre les bonnes manières, la rhétorique, toutes les matières que deux gosses doivent commencer à apprendre, -selon l’auteur de leurs jours- depuis le plus jeune âge. Oh, ils avaient été assez intelligents pour comprendre qu’ils avaient besoin des autres pour apprendre. Mais apprendre trop tôt à des enfants que le mal existe est une grave erreur. Insupportables, imbuvables, demandant que chaque personne reporte toute l’attention dont elle était capable (et même plus) sur eux. Sur eux. Sur eux qui se faisaient délaisser par leurs parents sous prétexte qu’ils avaient été des monstres, sous prétexte qu’ils apportaient une preuve que leurs géniteurs devaient avoir un sérieux problème de fécondation pour produire pareille horreur. Ils n’étaient que le reflet brisé de cette expérience, une expérience ratée, qu’on pouvait classer dans les brouillons, qu’on pouvait exploiter, qu’on pouvait faire souffrir gratuitement. Qu’on pouvait laisser sans amour. Une chose, un objet. Pourquoi parler d’eux au singulier ? Mais parce qu’ils n’étaient qu’un. Ils s’étaient toujours considéré comme tel, ils n’étaient qu’un depuis toujours. Qu’une et même personne que la grammaire, la morale, les bonnes mœurs obligeaient à se séparer en deux, encore plus chaque jour. Depuis le jour où la science avait osé séparer ce corps en deux parties distinctes, depuis le jour où ils possédaient chacun un prénom, depuis le jour où on avait essayé de rayé cette dernière trace d’identité en leur attribuant des pseudonymes, depuis le jour où…. Chacun de leurs corps allait se lier à un autre, totalement différent.
Tout en y réfléchissant Willow se disait qu’il en voulait, il en voulait terriblement à Ghost de laisser leur corps aller se lier, s’aimanter à un autre, pas qu’il refoule le libertinage, oh, Willow était mal placé pour dire ça, mais depuis quelques temps cette idée de corps unique ne faisait que lui trotter dans l’esprit. Et maintenant qu’il était découvert, par Lazy en plus ça ne faisait que renforcer cette idée. Ils n’étaient plus un. Ils étaient deux. Et on les voyait comme ça, on les enfonçait chacun de leur côté dans ces parties d’identité. Candy y contribuait beaucoup d’ailleurs.
Deux. Et personne d’autre. On voyait souvent les jumeaux se mêler à la foule ? Ils étaient sociables ? Grave erreur. Ce n’était qu’un jeu. Qu’un jeu malsain, chacun devait leur prêter attention, chacun devait les détester, ils avaient ainsi une raison de les faire les détester : leur méchanceté gratuite. Et comme ça le fait qu’ils soient des monstres ne rentrerait jamais en compte.
Ils avaient l’air si fort de l’extérieur. Si intouchables, presque immortels, des créatures moulées dans une catégorie impossible à atteindre, aussi bien physiquement que psychologiquement. Pour se laisser se faire détester, haïr par le monde entier et le lui rendre la pareille il faut avoir une écorce plus dure que la pierre n’est ce pas ? Pour regarder les corps se tordre de douleur, pour avoir de réelles pulsions de meurtre et être capable de les assouvir, pour aimer briser, torturer, casser en mille pièce ces personnes il fallait bien n’être plus humain, mais un monstre ? La vérité c’était qu’ils étaient fragiles. Affreusement fragiles, aussi friables que des feuilles mortes. Mais ça il n’était pas question de le montrer, à personne, personne ne savait ça, personne ne savait où il fallait frapper pour descendre d’un coup les grands Gaby et William Moore. Et si quelqu’un le savait, il n’arriverait pas à réagir assez vite pour s’y prendre correctement.
Névrosé, il se sentait psychotique à ce moment là, si Lazy était apparu devant lui sûrement que Willow se serait jeté comme un forcené sur lui pour l’étrangler, le rôtir, le faire bouillir en petits morceaux, lui faire regretter d’avoir jamais osé se mettre entre eux. Jamais, jamais personne ne les aurait. Qu’il les attrape s’il le pouvait. Ils ne les auraient jamais vivants. Après tout ils pensaient à la même chose… ils pourraient se tuer en même temps si jamais ils faisaient une erreur, si jamais leur corps commun était à jamais rompu. Oh, il n’y avait pas plus dépendants que Ghost et Willow. C’était probablement ça leur plus grande faiblesse. Et force aussi peut être.
Il ressentit une douce chaleur de bonheur l’envahir quand son jumeau le serra contre son cœur. Son cœur qui battait au même rythme que le sien. Il accrocha ses doigts longs fins aux épaules, aux mèches rousses, nichant son nez retroussé et pointu dans le cou semblable au sien.
Il l’entendit le rassurer, lui dire qu’il resterait. Oui, ils resteraient toujours ensemble de toute façon. Peu importe les autres, peu importe, le reste pouvait aller se faire enculer royalement. De toute façon il n’y pensait plus vraiment, pour l’instant il avait son Gaby, son jumeau, son frère dans les bras et il ne voyait que ça, seul dans sa chambre devant un miroir qui était capable de lui apporter de la chaleur humaine.
Willow se sentait pourtant très étrange. Sortant d’une crise à cause de ces foutus médocs, fatigué, rempli d’amour pour Ghost, de tendresse, de douceur, il aurait ressemblé à l’être le plus docile et gentil du monde si on ne le connaissait pas en société. Et tout à la fois… il sentait… une rage brulante le dévorer de l’intérieur, un feu de désespoir qui s’éteignait doucement pour laisser place à la partie complètement ivre de vengeance de son être… ses ongles s’accrochèrent plus profondément en l’autre d’ailleurs et il lui souffla à l’oreille.
« Ça veut dire que tu vas me tuer pour alléger les souffrances ça ? »
Il n’y avait aucune peur dans sa voix, elle ne trahissait rien d’autre qu’une vague angoisse du futur. Il lisait dans son jumeau comme dans un livre ouvert, le livre qu’ils avaient écrit à deux.
« Tu peux si tu veux… »
« Je préfère que ça soit qui me tue que mon cœur de merde lâche bêtement parce que Lazy aura réussi à le tuer en lui rappelant qu’il n’est rien que du plastique et que je n’ai plus le droit de posséder le tien. »
Il délirait un peu en fait. C’était la folie, la folie destructrice, de désespoir qui était en train de le prendre, cette idée lui passait par la tête et s’invitait à être la meilleure.
« Merde, cet enfoiré… »
« Gaby… il me rappelle que… je ne t’ai plus. Que je ne suis presque plus rien depuis 17 ans. »
Il le regarda dans les yeux, on pouvait lire une folie apparente, une crise nerveuse, hystérique, tout ce que vous voulez, l’angoisse était en train de monter en lui, toutes ces idées affreuses qui lui tournaient dans la tête avec un rythme macabre, où il arrivait à revoir, à sentir encore son corps collé à celui de Ghost, leur corps.
« Pourquoi ? Ce n’est pas juste ! Je vais le crever ! »
« Personne n’a le droit de savoir putain ! »
Il le fixait toujours, les yeux exorbités, ses iris dorés luisant dans la semi obscurité. Il l’aimait trop, personne n’avait le droit de lui prendre Gaby. Personne n’avait le droit de faire de lui son esclave par sa faute, parce qu’il n’était plus qu’une larve qui avait besoin de medocs et que Lazy avait probablement remarqué que Ghost se droguait comme un taré alors que Willow…n’avait rien. Pour le même caractère.
Et s’il mourrait ?
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Sujet: Re: The Song of Relics } My Dear Twin. Mer 11 Nov - 13:13
Ce délire là, les mots que son frère lâchait sans peut être même se soucier de la conséquence qu’ils auraient sur son double, faisait bêtement battre le cœur, bien vivant, de Ghost. Ils avaient beau être dans une situation pitoyables, collé l’un à l’autre dans ce lit soudain trop grand et trop froid pour leurs corps enlacés, le rouquin trouvait encore un immense plaisir à être en vie, et un autre, plus grand encore, à avoir Will contre lui. Peut être qu’en fermant les yeux, tout disparaîtrait dans le néant, Lazy et sa face de rat y compris.
Pourtant, il oubliait presque cette situation sans solution, lorsqu’il avait le visage de son jumeau sous les yeux. Ces lèvres roses qui l’avaient fait frémir plus d’une fois, ces yeux maintenant remplis de… folie ? Ce visage qu’il adorait, pas seulement pour la ressemblance avec le sien. Oui, ils étaient deux maintenant, deux loups lâchés au milieu des agneaux de la Wammy’s House. La main légère de l’animal roux glissa sur les côtes de son frère jusqu’à ce que ses doigts trouvent le bourrelet pâle formé par la cicatrice. Il colla son torse contre le sien, à l’endroit exact où ils avaient été séparés 17 ans plus tôt, dans les cris horrifiés de leur pute de mère et les sourires gênés de leur père. Lorsqu’il se concentrait sur ses souvenirs, Gaby parvenait à se rappeler de la sensation merveilleuse qui l’emplissait lorsqu’il ne formait qu’un avec Willow. Et ça remontait à tant d’années que, le temps passant, cet arrière goût de bonheur s’effilochait dans les méandres de sa mémoire. Le roux au visage de loup malicieux passa sa main sous la chemise de son double pour caresser sa cicatrice à même sa peau brûlante. Rappel de leur monstruosité. Rappel de ce qu’ils étaient. Rappel de ses pensées incestueuses. Rappel des ténèbres dans lesquelles il s’enfonçait toujours plus. La mort de Willow ne serait à personne, sauf à lui-même. Son frère venait de le dire, non ? NON ?.. S’il devait se faner, ce serait par son double ou par le temps, et non par ce cœur que Ghost haïssait lui aussi, cet organe sanglant qui le faisait délirer de si tentatrice façon. Gaby était détruit et se pâmait dans cette destruction, les paroles de Will l’égaraient, le jetaient dans des pensées vulgaires. La colère était toujours là, au creux de ses reins, lui susurrant à l’oreille des menaces sournoises. Tue cet enfoiré qui menace votre perfection. Qu’attends tu ? Tu préfères que ton cher frère de plastique crève de souffrance ? MAIS BUTES LE ! Et ensuite tu arracheras son cœur à mains nues et tu le grefferas là où il peut être vraiment utile. Fais honneur à ta réputation de monstre, quoi. T’as pas traumatisé et frappé pendant des années des personnes innocentes pour baisser les bras maintenant, face à ce rat, ce déchet de l’humanité. Détruis le. Sinon il te volera tout ce que tu aimes. Y compris ce corps que tu serres avec possessivité contre le tien, cette chaleur qui te réconforte et te fait BANDER, bwaha. En fait, tu finiras seul dans tous les cas.
« NON, NON, NON, je ne pourrai pas. Sinon, je mourrais moi aussi ! Je me maudirai à vie sans plus jamais trouver quelqu’un qui… correspond à tout ce que j’attend. Quelqu’un… comme toi. On a qu’à se barrer encore ! On étale pas notre fric et… on… on….va élever des moutons dans l’Himalaya le temps qu’ils nous oublient ! Pourquoi faudrait s’en prendre plein la gueule pour cet enfoiré ?! Il nous aura pas. Il ne t’aura pas. Mais toi… tu m’as… alors, on est plus puissants que lui, hein. »
Une étrange léthargie s’emparait de lui, tentatrice. L’adolescent ne se sentait plus en sécurité, pas même auprès du corps délicat qui s’animait sous ses doigts. Mélancolique, il nicha son visage au creux du cou de Ghost et souffla d’une voix étranglée : « …Non… Je ne pourrai que m’auto détruire sans toi. »
Peut être était il en train de dépasser les limites, mais son cœur palpite dans sa poitrine, savourant cette proximité dangereuse. Il croisa les jambes pour que Willow ne sente pas la levée de son désir et poussa un soupir douloureux, ses lèvres effleurant la chair pâle. Il était doublement monstrueux. Mais si… si l’horreur était si proche, alors qu’avait-t-il de plus à perdre ? Au contraire, si Will partait loin de lui, il n’aurait plus aucune scrupule à avoir, non ? Les yeux dorés se remplirent de ténèbres, il crispa ses mains sur sa chemise. Depuis quand avait-t-il gagné ce nouveau goût dégoûtant pour son frère ? La question n’était même plus Lazy ; il haïssait le dealer à vie. Le nouveau problème était…ce désir qui le tourmentait, celui de revenir aux origines. C’était tellement stupide, dégoûtant, ignoble et dégueulasse en fait, d’avoir envie de ne former qu’un avec son propre jumeau. Après ça, il pourrait dire qu’aucune loi, ni humaine, ni divine, ne lui aurait résisté. Ne baises pas avec ton frère. Ne tues pas. Deux règles qu’il envisageait de briser un jour ou l’autre. Gaby tombait de plus en plus bas, toujours plus vite. Se sentant intérieurement très laid, son regard glissa sur le mur d’en face et s’y attarda un long moment : « Non. On ne se laissera pas faire, faut rendre sa vie invivable, aha [rire sans joie], lui montrer qu’on ne se prend pas impunément aux jumeaux Moores. Parait qu’il a fait un caca nerveux quand Vain l’a violé, on va lui dévoiler toute l’intensité du « ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas que l’on te fasse », aha. Il s’en prendra plein la gueule… et puis, j’te protégerai… toujours. »
Il repoussa une mèche rousse derrière son oreille, tendu contre le corps de son jumeau. Oui, il le protégerait, contre lui-même aussi. Et son insatiable appétit. N’avait il pas naïvement cherché dans tous ses ébats la saveur des lèvres de son frère ? Dégueulasse, dégueulasse criait la stupide petite voix.
Oh, qu’est ce que ses pensées étaient devenues glauques en l’espace de dix minutes, il s’améliorait… Ghost soupira à nouveau, son souffle soulevant quelques mèches rousses sur la nuque de son double. ‘Fallait têtre que ce soit lui qui meurt, nan ? Pour protéger l’intégrité de Willow, blabla. Il ne voulait pas que les yeux dorés de Will s’emplissent de dégoût. Et puis profiter du désarroi de l’adolescent pour lui voler une étreinte, c’était lâche. Il ne méritait même pas de rester dans son entourage. Mais… je meurs, tu meurs, non ?
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Sujet: Re: The Song of Relics } My Dear Twin. Jeu 4 Fév - 19:06
HJ - Haha j'aime philospher et écouter Alessa's Darkness en même temps que j'écris >>
La vie commençait à le faire bien rire. Tous ces gens... qu'ils croisaient un jour. Certains oublieraient leur visage, d'autre non, ils pourriraient la vie à certains, puis ces gens s'en remettraient. Ils seraient inconnus. Ils ne seraient que poussière. Finalement de toute ça, Willow s'en contrefoutait. Mais il y avait une chose qu'il n'accepterait jamais.C'était que quelqu'un pourrisse la vie de Ghost. Comme ce qu'était en train de faire Lazy. Peut-être qu'un jour il retrouverait aussi leur mère et lui cracherait à la gueule tout ce qu'elle avait fait, que tout était de sa faute. Mais ce jour làétait loin.
Oui...tout ça défilait devant ses yeux à une vitesse grand V. Soudainement il se vit debout, en train de revoir le fil de sa vie...de leur vie. Leur père, il se suicidait. Les gens, ils l'emportait, lui et Gaby. Les orphelins, ils étaient incapables de les reconnaître.Les orphelins, ils n'étaient rien. Juste des petites raclures. Un jour viendrait où ils prendraient le contrôle de Wammy's House, pour faire payer à tous, pour faire payer à Lazy. Il se voyait, hors de tout, hors de l'espace et du temps, détaché de ce monde qui n'avait jamais voulu les accepter et les rejetterai à tout jamais, à moins que ça ne soit eux qui le rejettent ? Il se voyait, tenant la main de Ghost qui lui seul restait avec lui. Et curieusement il se sentait bien mieux. La vérité était que Ghost et Willow étaient faibles,très faibles et affreusement dépendants. Un des deux tout seul ne serait rien. Rien qu'un chiffon, une marionnette sans coeur et sans âme, une moitié coupée.
Les phrases sanglotées de son reflet le rassurait. Et Willow écoutait la voix semblable à la sienne le consoler. Il sentit également les phalanges froides contre ses côtes, comme s'il bénissait ses pêchés. Ou peut-être comme s'il les ravivait. ça le brûlait. Il avait mal. Il se sentait perdu tout en sachant où était sa place. C'était une sensation affreusement étrange. Comme s'il était serein avec lui même mais que cette sérénité était faite de ténèbres. Il était mauvais, il le savait. Il était sale et étrange. Et il n'y avait pas de place pour lui, pour eux, au paradis.
Willow ne savait pas très bien s'il allait mieux aux mots de son frère ou s'ils étaient tout deux en train de plonger dans un noir profond où ils se perdraient. Où ils deviendraient aveugles. Où il n'y aurait ni goût, ni odeur, ni sensation. C'était... un sentiment réellement étrange... et impossible à décrire. Pour résumer il se sentait vraiment malsain. Pas de la façon d'un enfant qui vient de faire une bêtise, non. De la façon d'un être humain qui n'a plus du tout la sensation d'être humain. Peut-être venait il tout droit de l'enfer?
Sa colère retombait pour lui laisser une sorte de douce et morbide mélancolie. C'était connu que les jumeaux ne tournaient pas rond d'ailleurs... Mais peut-être que les orphelins de Wammy's House ne savaient pas à quel point ils ne tournaient pas rond. Qu'importe, Willow ne voulait pas y penser. Les poings serrés sur les vêtements de son jumeau, comme s'il avait peur que ce dernier ne parte et le laisser agoniser quelque part entre le ciel et la terre cligna des yeux. Ses iris dorées brillaient et son visage s'apaisa. Il fixait Ghost tendrement mais d'une façon très étrange. Une pensée survint...une voix intérieure lui parla, elle lui disait qu'il l'aimait. Qu'il aimait ce reflet de lui même... non, pas un reflet, ce n'était pas seulement un reflet, c'était un reflet mieux, ou pire. Mais il n'était pas pareil, il n'était pas lui. Parce que Willow tout seul devant un miroir ne serait jamais heureux. Ghost était un reflet, mais il n'était pas aussi sale que lui ! Non, il était mieux. Et il souffrait par sa faute. La douce petite voix lui répétait des pensées malsaines, le faisait frémir quand ce reflet le toucha, elle lui murmurait qu'il l'aimait de toute son âme. Pire, qu'il était son âme. Son coeur, qu'il était lui sans être lui et qu'il ne fallait qu'il ne fasse qu'un avec lui. On dit que les humains sont incapable d'aimer quelqu'un d'autre qu'eux mêmes, petits égocentriques disant chercher l'amour mais ne désirant qu'une entité qui s'occuperait d'eux, les chérirraient, leur donnerait l'impression qu'ils ne sont pas seuls sur terre.
Qu'en est il de ceux qui tombent amoureux de leur reflet ? Comme eux ?
Willow n'avait jamais pu définir la limite de l'amour fraternel et de l'amour tout court qu'il ressentait pour Ghost. Alors il se contentait d'oublier tout ça, d'oublier qu'il en demandait trop. Il en avait marre. Il penchait entre deux côtés, prit dans de violents tourbillons d'angoisses, d'hésitations, de toutes ces choses qui lui pourrissaient la vie.
Willow était apaisé. Enfin si on voulait. Il leva lentement sa main vers le visage de Ghost pour passer ses doigts blancs et fins dans les mèches rousses, sur sa joue puis il la glissa sur les épaules de son frère, et s'y cramponna, se redressant sur le lit. Il l'enlaça des deux bras, suspendus à son cou et murmurant à son oreille, tout en continuant de caresser sa nuque.
« Je te crois... merci Gaby... »
Son souffle chaud caressait doucement l'oreille et la machoire du jumeau, il ressera l'étreinte.
« C'est bizarre... ça me donne l'impression d'être si faible et si fort à la fois...Il va finir par me faire perdre la tête cette raclure. Je veux le tuer... »
« Je suis désolé...je te donne du souçis...ne t'inquiète pas... ça va si tu es là...ça va aller Gaby...on est ensemble... »
« ....Je veux...oublier...tout... ... Tu m'aimes hein ? »
Bizarrement Willow tout ça d'une voix presque inquiétante, comme si il s'attendait à être tué mais qu'il n'en avait que faire. Comme si lui-même était prêt à commettre un meurtre. D'une petite voixdouce et crissante qui résonnait amoureusement de ses lèvres qui se posèrent sur la joue de son reflet qu'il embrassa. Willow s'inquiétait pour lui. Il s'inquiétait parce que Ghost pourrait devenir complètement fou avec cette histoire il le savait. Et il s'inquiétait parce qu'il sentait un étrange sensationn venant de son frère...ça ne pouvait pas être du désir non? Ils n'avaient pas le droit.
Il fixa de ses yeux humides le mur en face de lui, tenant fermement Ghost contre son coeur qui battait la chamade.
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Sujet: Re: The Song of Relics } My Dear Twin. Ven 9 Avr - 14:33
La Folie, ils étaient la Folie.
Parce que, lentement, ils se laissaient glisser vers leurs penchants coupables et mauvais. Les années ne les avaient pas arrangés, non, on ne pouvait pas en douter. Et la méchanceté s’était, tellement facilement, glissée dans leurs cœurs séparés. Que de métaphores pour une histoire aussi pourrie. Rien ne pouvait arranger ces deux petits démons ; ils étaient condamnés au crime et à la luxure. Les Bélials de la Wammy’s House, les agitateurs les plus……sensuels. Bref. On n’en finit jamais avec les introductions pleines d’odes à la beauté sulfureuse des Jumeaux Moores. Un jour, ils se vengeraient, et leurs victimes auraient beau hurler, ils seraient sans pitié. Leur mère avait voulu qu’ils soient des monstres en les abandonnant ? Et bien, ils agiraient encore et toujours comme tels.
Le tout enrobé d'une apparente nonchalance Doublé d'une voix accordée en musique Et d'un savoir parler hypnotique
Tout cela ressemblait à une déclaration, ce « tu m’aimes ? » timide. Mais il connaissait trop son jumeau pour céder à une brusque émotion ; jamais Willow ne pourrait se laisser aller à aimer son frère, autrement que par le cœur. Sa vie était si fragile, déjà, qu’il fallait profiter de chaque instant. C’était bête comme citation, mais tellement vrai. Son cœur, si vigoureux pour l’instant, pouvait exploser, être réduit à de la pulpe immonde au creux de sa poitrine. En dix minutes, à peine. Ghost pouvait, l’oreille collée à son buste, imaginer chaque pulsation de l’organe. Et le sang, le sang exquis de son frère, couler dans ses veines légèrement bleutées. Sa vie était la sienne. Mais le cœur de Willow était un poison lent. Cette bouche, ce regard doré avaient innocemment séduit le jumeau. Il bandait sur lui, avait envie de fourrer son fluide gluant entre ses cuisses pâles. Joignant le geste à la pensée, il fit lentement glisser ses mains sur ses hanches étroites. Omg, qu’il était glauque. Et il ne pouvait pas empêcher ces mots délicieusement morbides d’envahir son corps. Le buste de William résonnait sous les coups violents de son cœur. Ses cuisses étaient tendres, fines. Dépassant d’une chemise trop longue, elles auraient pu appartenir à une femme. Will’ aurait pu faire la femme, d’ailleurs ; il la faisait bien assez souvent avec ces « gens » qui passaient dans son corps pour le souiller, le souiller, LE SOUILLER. Gaby ferma les yeux de toutes ses forces, épuisé par ses pensées qui se plantaient dans son cerveau comme des épines de fer chauffé à blanc. Elles le brûlaient, lui donnaient l’envie de plaquer le corps de son frère contre le matelas, de le planter comme un papillon de nuit, et de souiller ses cuisses lui-même. Le péché était grand, si grand, si grand, qu’il ne pouvait s’empêcher de trembler. Sa vie était clairement Willowesque. Qui aurait pu en douter ?
Ils étaient jumeaux, et rien ne pouvait les séparer, non ? Pas même cet aberrant désir de sexe qui envahissait ses entrailles comme le feu le plus ardent ; jamais il n’avait voulu quelqu’un à ce point. Les « autres », c’était du jeu, non ? Ces autres là, ces orphelins abrutis par la drogue et l’alcool, ces déchets… Il ne les prenait que pour les humilier, n’est ce pas ? Et pourtant, ça n’avait pas marché avec Lazy. Trop froid. Il aurait bien voulu lui faire mordre la poussière et lui enfoncer dans la bouche de la terre mêlée à ses dents cassées et à son sang. Il aurait voulu chevaucher son dos à le lui briser. Arracher par poignées ses cheveux noirs. L’érotisme de la brutalité incarnée dans ce corps. gaby pouvait le faire. Si le régime démocratique de l’orphelinat passait à autre chose.
La Jumeaucratie.
Il leva lentement les yeux vers son frère, décelant dans ses prunelles une vague de mélancolie. La Jumeaucratie était un projet secret, qu’ils couvaient depuis longtemps. Histoire de bien écraser tous ces adolescents stupides. Pas un ne saurait leur résister. Ils deviendraient les rois de la Wammy’s House. Et même si ça ne durerait pas longtemps – il se doutait bien qu’un jour, on finirait par les enfermer dans un asile – il aurait au moins offert à Will’ la plus belle vie possible. Après, ils n’auraient plus qu’à se suicider. Certes, son petit bonheur égoïste passait avant tout, mais au dessus encore, il y avait le bien être de Willow. Il fallait qu’il lui porte ce pouvoir, que son jumeau puisse dévoiler son entière folie au moins une fois, avant de……mourir. Les médecins lui donnaient encore 10 – 15 ans. La Jumeaucratie pouvait bien durer une décennie, s’ils se débrouillaient bien. Il suffirait d’empêcher les orphelins de sortir et de les tuer, un par un, jusqu’à ce qu’il ne reste aucun témoin. Les provisions viendraient peut être à manquer mais ils mangeraient de l’homme. Au point où ils en étaient, ils pouvaient encore franchir de nombreuses limites. Faire souffrir, était leur credo depuis des années. Ils pouvaient l’exercer à grande échelle. Et tout le monde serait bien obligé de reconnaître leur toute Puissance cruauté. Ils n’en avaient jamais assez, ces monstres roux. Un sourire mauvais vint jouer sur les lèvres de l’adolescent ; il se pressa plus étroitement contre son frère, collant sa bouche à ses clavicules :
« Et nous réussirons à le tuer. Notre projet… Notre iiiimmense projet, Will’, nous pouvons, maintenant, le mettre à exécution. Rien ne nous oblige à nous soumettre à cet enfoiré. Il faut montrer qui sont les vrais maîtres de la WH. Et une fois là, Lazy s’en mordra les doigts. Car il ne pourra que nous obéir et la fermer, ou crever. Pourquoi faire petit quand on peut faire grand ? »
Il se redressa, les yeux brillant de folie, et caressa la joue de son frère, tendrement :
« Montrons leur la puissance des jumeaux Moores. Oh, je parlais de fuite, tout à l’heure, mais ça ne servirait à rien. Être les maîtres serait teeellement plus amusant. Soyons cruels, soyons monstrueux. »
Gaby s’approcha de son vis-à-vis, embrassa sa joue, un peu trop près de ses lèvres. Il ne pouvait pas s’empêcher de sourire. L’excitation qui remplissait son ventre se mêlait au désir. Il avait l’impression d’avoir bu six cannettes de red bull d’affilée, avec une bonne dose de vodka. Autrement dit, l’adolescent était survolté ~ :
« Bien sûr que je t’aime ! Je t’aimerai toujours. Jusqu’à la mort. Jusqu’à la fin de temps. Tu es mon Tout. »
Et jamais aucune de ses déclarations n’aurait pu paraître aussi délicieusement sincère.