Sujet: Tainted Love } Lethal. [Lemon] Sam 18 Juil - 20:07
Mars 2009; Seth & Lethal : 19ans; Chambre 22, puis Salles de Bain.
Seth était à la Wammy’s House depuis peu de temps. S’il calculait bien – et en vérifiant sur le calendrier – il était là depuis environs deux mois. Deux mois qu’il avait passé à se rapprocher de son frère par tous les moyens possibles et inimaginables. Deux mois qu’il passait à ravaler son amour ardent et possessif envers son cher et tendre Lucifel. Plus le temps passait plus il se rendait compte qu’il ne pouvait pas maîtriser sa passion dévorante pour lui. Chaque minute passée à ses côtés était un calvaire. Non pas parce qu'il le haïssait mais parce qu’il l’aimait de trop, justement. Parce qu’il le désirait de tout son être mais devait se cantonner à son rôle de frère, tout banalement.
Combien de fois avait-il rêvé que ce lien de sang n’existât pas ? Combien de fois avait-il imaginé s’unir à son jumeau, encore et encore, sans jamais s’arrêter ? Il aurait aimé vivre dans un monde où l’inceste n’était pas mal, dans un monde où il aurait pu montrer son amour de toutes les manières que ce soit à Lucifel sans craindre que celui-ci ou la société ne le condamne. Mais aujourd’hui encore, il devait tout simplement maîtriser ses pulsions, son trop plein de fantasmes libidineux tellement simples à réaliser, pourtant… Il aurait suffit qu’il l’attache, peut-être, pour pouvoir profiter de son corps, pour pouvoir s’enivrer de ses gémissements suppliants, pour sentir sa peau moite contre la sienne, pour pouvoir lui faire l’amour, tout simplement.
Samaël poussa un soupir à fendre l’âme alors qu’il enfonçait sa tête dans l’oreiller de son frère une nouvelle fois, humant l’odeur tellement familière et exaltante de son jumeau. Ça lui donnait le tournis. Il se cambra un peu alors qu’il défaisait rapidement la braguette de son pantalon. Lucifel finissait ses cours dans environs trente minute, il avait largement le temps, non ? Et si jamais son jumeau le prenait sur le fait ? Comment se justifierait-il, cette fois-ci ? Une petite voix lui soufflait de ne pas le faire. Cette petite voix, c’était cette conscience qu’il écoutait si peu et qu’il avait appelé, pour des raisons évidentes, Lucifel. Cette fois-ci, la conscience de Seth semblait prendre le pas sur son instinct animal pourtant tellement prononcé chez lui…
En proie à une violente envie de faire l’amour à l’oreiller de son jumeau - à défaut de pouvoir le faire à la personne en chair et en os – et à la peur viscérale que son frère l’attrape sur le fait, il se sentit défaillir. Et, pour une fois, il bloqua son geste. Il se laissa retomber lourdement sur le matelas et gémit silencieusement. Pourquoi, sur les six milliard d’individus vivant sur terre, fallait-il qu’il tombe amoureux de son frère sans jamais avoir une seule chance de retour ? Car il était inconcevable pour Sam d’en aimer un autre que Lucifel. Il se mit en boule et s’enfonça dans les draps, serrant contre lui l’oreiller de son frère et se remémorant les plus beaux souvenirs qu’il avait avec lui.
Cependant, une petite histoire cocasse lui revint en mémoire. Un jour, il s’était réveillé en pleine nuit et avait trouvé Lulu sur son ordinateur. Jusque là, rien d’extraordinaire. Cependant, lorsqu’il avait vu que son frère matait les quelques vidéos pornographiques de lui traînant sur le web, cela devint nettement plus intéressant. Alors que le névrosé se retournait pour prendre quelque chose, il avait vu son frère, parfaitement réveillé en train de le regarder faire. Il avait renversé un verre d'eau froide sur son excitation naissante et avait violemment fermé son portable. Samaël avait toujours fait semblant de ne pas avoir vu ce que contenait la vidéo, sinon de manière très floue.
Ce souvenir emplit son cœur de joie. Bien que sa raison lui rappela trop rapidement que c’était impossible que son frère fantasmât sur lui. Après tout, il avait peut-être fabulé ce souvenir. Ce n'était peut-être qu’un rêve ? … Quand ce tourment cesserait-il ? Quand pourrait-il se libérer totalement de ce poids ? Lui qui n’était pourtant pas conventionnel et qui prônait la philosophie « fais ce qu’il te plait sans regretter, sans réfléchir aux conséquences », il était incapable de briser ce tabou qu’était l’inceste et n’appliquait même pas sa philosophie à lui-même.
De l’audace. C’était tout ce qu’il lui manquait. Et un signe, aussi. Le signe que son frère se laisserait faire, l’aimerait autant que lui… Si seulement on pouvait lui accorder ces deux éléments, il serait tellement heureux et pourrait, sans aucun scrupule, profiter du corps de son frère et lui faire comprendre depuis combien de temps il en rêvait. Mais le signe ne lui était jamais apparu. Pas distinctement, disons… Il devrait se contenter à jamais de palliatifs inutiles et toujours plus insatisfaisants les uns que les autres. Il n’y avait en ce monde aucune justice. Après tout, Samaël était gentil, tendre, attentionné, un brin égoïste, certes, sauvage et rebelle aussi. Et ayant le sérieux besoin d’être entretenu, mais à part ça, il avait le droit à une petite amie gentille et adorable.
Mais non. La seule personne qui pourrait à jamais le satisfaire, il n’était pas autorisé à la toucher. C’était l’interdiction inviolable, le serment sacré. Oui. La seule limite connue à Sammy, c’était son frère. De même, personne au monde ne pourrait jamais combler tout ses désirs et caprices mieux que Lucifel. Les autres auraient forcément le droit à un moment ou un autre à sa violence génétique, sa rage violente qu’il contenait au plus profond de lui…. Il hurla un bon coup, étouffant le cri dans son oreiller. Depuis quand se prenait-il la tête pour de telles futilités ? Lethal ne serait jamais sien, il devait se faire à l’idée. Au moins, il l’aurait toujours à ses côtés.
Rageur, il alla chercher son baladeur MP3 et enfonça le casque sur sa tête, mettant le volume à fond. Il jeta un rapide coup d’œil au réveil. Plus que quinze minutes avant le retour de son frère. Mettant son morceau de techno préférée, il s’attela à une tâche dont on ne l’aurait jamais cru capable : le rangement de chambre. Aujourd’hui était un grand jour pour Seth. Il venait de le décider à l’instant, alors que les notes de No Alternative défilaient, il se libérerait de ce poids. Quitte à perdre à jamais son frère, il devait à tout prix lui avouer ce qu’il ressentait pour lui. Prenant son courage à deux mains, il débarrassa son côté de toutes les fringues empilées qui traînaient, jeta à la poubelle les divers emballages de bonbons, chips, peaux d’orange, paquets de pâtes, boites de raviolis, petits écoliers, petits oursons, pots de yaourt et autres aliments difficilement reconnaissables.
Finalement, il se retrouva avec un côté presque aussi propre que celui de son frère. Il sourit à lui-même, satisfait, et retira les écouteurs, laissant retomber le baladeur sur le lit deux places. Il huma une dernière fois l’odeur tant adorée de son frère et alluma son ordinateur portable pour y voir toutes les photos de son frère prises en furtif. La plupart étaient en réalité des photographies du dos tatoué de Lucifel ou encore des clichés rare mais terriblement excitant de Lucifel avec ses lunettes. Et, plus impressionnant encore on pouvait trouver : Lulu qui grignote des Curly, Lulu qui sort de la douche, Lulu qui mate des sites louches sur son pc… Autant de choses tellement instructives et qui faisaient beaucoup de bien à Samaël... Qui faisait frémir son être… Parce que, même s’il ne pouvait pas lui faire l’amour, il pouvait encore se blottir dans ses bras rassurants, l’embrasser avidement, le caresser passionnément et tellement d’autres gestes qui, à force, lui étaient devenus vital. Alors qu’il éteignait son ordinateur, Lethal entra dans la chambre. Ni une, ni deux, Samaël se jeta sur son frère, ferma la porte à clé et le plaqua contre cette dernière pour l’embrasser ardemment.
Par pitié, qu’il ne l’abandonne jamais. Qu’ils ne soient plus jamais séparés et qu’il puisse profiter pour toujours de son parfum entêtant et de ses lèvres si douces….
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Sujet: Re: Tainted Love } Lethal. [Lemon] Dim 19 Juil - 13:04
Un silence de mort planait sur la Classe 1 présidée par Galène. Tous les orphelins planchaient sur un problème de mathématiques particulièrement difficile. Lethal était parmi eux, assis vers le milieu de la classe, pas trop devant, pas trop derrière, par trop côté fenêtres, pas trop côté mur, pas trop au centre. La place la plus neutre, la plus parfaite, en somme*. Un bureau innocent et insignifiant pour une personne qui se veut discrète. Ni fayot, ni cancre. Quoi de mieux qu'une place sans histoire pour se faire oublier ?
Lucifel relut attentivement les deux feuilles de brouillon qu'il avait entièrement noirci des fruits de ses réflexions mathématiques intenses. Ses yeux violets parcouraient rapidement les lignes garnies de chiffres, de lettres et de signes divers et variés souvent empruntés au grec. A raison de pouvoir lire trente mille mots par minute et d'être doté d'une mémoire photographique exceptionnelle, ça ne lui prit guère de temps pour rassembler tous ses calculs et tisser un lien logique entre eux. Cependant qu'il organisait un plan dans sa tête et triait les informations chiffrées, il faisait habilement tournoyer son stylo plume entre ses doigts effilés comme ceux d'un pianiste ou d'un prince particulièrement altier, le menton appuyé dans son autre main. Il affichait un air neutre et serein, nullement soucieux quant à ses compétences à résoudre le problème, calcul de la vitesse et de l'orbite d'une sonde lancée autour de Venus.
Après un dernier calcul et une esquisse de plan sur feuille, il commença sa rédaction. Lethal jeta un œil à l'horloge : il avait une demi-heure pour tour recopier, c'était suffisant. Cela ne faisait guère plus de deux mois qu'il était là, mais il s'était plutôt bien intégré à la communauté Wammysienne. Comme toujours, il n'avait eu aucun mal à renvoyer l'image d'un type serviable et sympa, et à en convaincre les gens. Lucifel était à peu près certain que s'il se pointait en disant la vérité sur sa nature profonde – névrosé, borderline, maniaque, sadique, cruel, odieux, paranoïaque, antisocial, et j'en passe et des meilleur –, les autres pensionnaires lui riraient aux nez comme s'il s'agissait d'une bonne blague. Lethal était si séduisant, si irrésistible. Comment imaginer que ce concentré d'élégance, de délicatesse et de charme était en vérité un véritable empoisonneur imprégné par la folie et le sang ? Impossible.
Quoique l'adage en dise, dans l'esprit des gens, l'habit fait le moine : si jamais vous veniez à faire la rencontre de deux personnes – l'une distinguée, propre et souriante et l'autre sale, débraillée et grimaçante –, laquelle seriez-vous le plus tenté de suivre ? La première, évidemment. C'était exactement la même chose pour Lucifel. L'Islandais était un modèle de « bonne présentation ». Il sentait bon, sa peau était soigneusement nettoyée, ses cheveux étaient impeccablement soyeux, ses dents étaient absolument blanches, ses vêtements étaient parfaitement repassés et son allure était définitivement agréable. Il était de ce genre de personne à qui ont aurait envie de confier son manteau, son appareil photo ou son enfant le temps d'un instant, en toute confiance. Après tout, c'était la pureté et la raison que ses traits affichaient. Et pourtant, les coins et recoins de son esprit étaient aussi noirs que ses cheveux de jais ! En huit ans, le jeune homme ne s'était rendu coupable de pas moins de cinq meurtres, dont un parricide – son premier assassinat, plus ou moins accidentel, ou plutôt viscéral. Les quatre autres étaient, eux, bel et bien prémédités. Et l'on avait jamais retrouvé les corps. Normal vu le traitement que leur avait fait subir le névrosé...
Ils les avaient découpés en morceaux puis les avait dispersés aux quatre coins de Londres. Certains dans la Tamise, d'autres dans une broyeuse, encore d'autre dans la cage de grands carnivores au zoo, et certains autres dans les poubelles d'une boucherie, etc. Et il avait évidemment tout orchestré pour qu'on ne le retrouve jamais, puisant largement dans les ressources que lui assuraient ses cent quatre-vingt-dix-huit points de quotient intellectuel.
Tous ces massacres, ils n'étaient pas gratuits. Lucifel ne voyait pas l'intérêt de tuer pour le plaisir de tuer, il n'était pas un psychopathe – rires cyniques dans l'assemblée. Non. Si l'abjecte séducteur exécutait de sang froid toutes ces victimes, c'étaient parce qu'elles avaient toutes le même point commun qui le mettait hors de lui : chacune d'elles avait fait du mal à Samaël, son faux jumeau et cadet de quelques minutes. Son père avait osé considérer Sam comme une tare et tenir des propos violents à son égard. Les quatre autres étaient des clients – son frère ayant été prostitué – : le premier l'avait fouetté jusqu'au sang, si bien qu'il en conservait toujours les marques dans son dos ; le second l'avait humilié pendant un rapport scatophile particulièrement écœurant et pervers ; le troisième l'avait attiré dans un gang bang dont Sammy était revenu salement amoché et épuisé plus que de raison ; et enfin, le quatrième l'avait drogué à son issu pour lui faire subir de multiples déviances. Voir son cher et tendre frère bien-aimé revenir dans leur appartement, complètement détruit, aussi bien mentalement que physiquement, avait réveillé ses pulsions meurtrières démentes et il s'était senti obligé de les laisser s'exprimer pour appliquer sa propre justice. Une seule loi demeurait : Samaël était sacré et nul n'avait le droit de lui faire du mal sous peine d'en subir les conséquences fatales et douloureuses. Oui, ces immondes blasphémateurs étaient morts dans d'atroces souffrances, sinon ça ne servait à rien. La douleur qu'ils avaient infligé à Sam, Lucifel la leur rendait au centuple. Les bourreaux devenaient victimes et mouraient sans avoir le droit d'en connaître la raison. En effet, quand il tuait, Lethal restait désespérément silencieux, mis à part le fait qu'il était hilare. Les suppliques et les hurlements le faisait rire à gorge déployée, un rire de fou, qu'il poussait juste avant le final, toujours le même : une balle dans la tête.
L'Islandais aux yeux d'améthyste n'avait jamais touché mot de tout ça à son frère, qui voyait ça et là quelques clients disparaître mystérieusement. Samaël ne savait même pas comment était mort son père, dont les circonstances du décès restaient très nébuleuses. Lucifel surprotégeait son petit frère, il ne voulait pas que sa souillure vienne l'affecter, il ne voulait pas que son presque enfant soit mêlé à ses histoires dégoûtantes. Il mentait, niait et omettait sans cesse, esquivant avec brio les discussions problématiques qui le mettraient dans une situation délicate. Il ne fallait pas que Sammy sache quoique ce soit.
Son presque enfant... C'était tout à faire ça. Leur mère ayant failli à son devoir par lâcheté et incompétence, c'était Lucifel qui avait élevé Samaël et s'était occupé de lui, et ce depuis l'âge de quatre ou cinq ans. Enfant mature, Lulu fut vite capable de gérer son frère assisté en plus de lui même : l'habiller, le laver, le soigner, le surveiller, l'aider, le câliner, l'occuper,... Lethal avait été – et était toujours – une véritable mère pour Seth. Une mère poule, même. A dix-neuf ans encore, Lucifel avait parfois des pulsions maternelles assez absurdes : couper la viande de Sam, le couvrir plus que nécessaire quand il sortait, lui faire des centaines de recommandations sur un ton adapté à l'éducation des enfants,... Le problème était que Sam n'écoutait même pas les trois quarts de la moitié de ce qu'il lui disait. A chaque fois, il se heurtait à un mur. Si seulement Samaël se rendait compte de combien ça avait été, c'était et ce sera toujours éprouvant de s'occuper de lui vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept... Si seulement il savait tous les sacrifices qu'il avait du faire pour lui, refoulant ses intérêts et ses envies au profit de ceux de son frère. Si seulement il réalisait combien l'amour que Lulu lui portait été immense... Parce que depuis toujours, Sammy était toujours passé avant lui dans l'ordre de ses priorités. Lethal adaptait son emploi du temps à celui de Samaël et faisait le maximum pour qu'il ait sa dose de jeu et de détente. Mais lorsqu'il fallait travailler, prendre ses médicaments ou manger correctement, Sam restait désespérément imperméable à toutes tentatives, égoïste et entêté. Pour Lucifel, c'était un coup dur qu'il devait essuyer pour ne pas quitter son rôle de grand frère inébranlable. Pourtant, il avait souvent pleuré quand Seth dormait. Pleuré sur son impuissance et ses efforts fournis pour rien. Mais malgré tout, il continuait fidèlement à occuper sa place, sans déserter, sans se plaindre à qui que ce soit. Après tout, qui avait élevé Lulu ? Personne. Qui était là pour le rassurer ou le soutenir quand Samaël faisait des siennes ? Personne. Qui faisait son maximum, dans l'ombre, pour veiller à ce qu'il ne manque de rien ? Personne. Qui faisait les tâches ménagères et autres obligations contraignantes quand il était épuisé ? Personne. Lucifel faisait tout et était rarement récompensé. Sammy était encore trop immature pour comprendre tout ce que son frère faisait pour lui. Trop immature. Pourtant, il aurait tant aimé qu'il comprenne et l'aide en étant plus docile. Mais cela tenait du domaine du rêve...
Après tout, s'il faisait tout ça sans jamais rien demander en retour, c'était parce qu'il l'aimait. Depuis son plus jeune âge, Lethal avait développé un sentiment d'une intensité rare à l'égard de son frère qu'il devait sans cesse surveiller à cause de ses problèmes de santé qui venaient inexorablement occulter les siens. Un sentiment d'exclusivité monomaniaque qui surplombait tout le reste et qui, à mesure du temps, l'avait rendu fou de Samaël sans que ce dernier ne s'en doute. Étant ce qu'il était, Lucifel ne pouvait que l'aimer d'un amour tordu et névrosé, mais il faisait de son mieux pour ne pas lui faire peur. Une citation de Françoise Sagan convenait parfaitement à son été d'esprit : « J'ai aimé jusqu'à la folie. Ce que certains appellent la folie, c'est pour moi la seule façon d'aimer ». Alors le jeune homme avait choisi d'être restreint et modéré – du moins en apparence – dans ses démonstrations d'affectivité, pour ne pas – par erreur – ouvrir la vanne de sa folie amoureuse qui déferlerait sur Sammy comme un titanesque torrent de lave sous lequel il finirait étouffé et carbonisé. Mais Dieu seul savait s'il avait envie d'être plus démonstratif... La petite graine incestueuse qui avait toujours été en lui, joyau niché dans l'écrin démentiel de son cœur, avait doucement éclos pour étendre ses lianes grimpantes et étouffantes. Ce qui n'était qu'à ses cinq ans une pousse de radis était devenu un labyrinthique réseau de vigne vierge qui enserrait amoureusement chacun de ses organes et le prenait aux tripes. C'était devenu physique d'aimer son frère. Mais il ne pouvait guère le lui montrer, il n'en avait pas le droit, c'était mal. Pourtant, Dieu sait s'il mourait d'envie de lui montrer qu'il l'aimer, de s'unir à son frère. Il était le seul à qui il consentait de céder sa virginité. Au lieu de ça, il devait se contenter de l'onanisme et de fantasmes répréhensibles par les bonnes mœurs. Pour le petit historique, Lethal avait commencé à se toucher en pensant à son frère – dont l'image s'était imposée à son insu – à l'âge de onze ans, pendant qu'il moisissait dans son centre de psychiatrie pédiatrique. Depuis toujours, donc, ou presque...
Le jeune homme mit le point final à son calcul. Il relut attentivement puis regarda l'heure : il lui restait cinq minutes. Temps qu'il consacra à dresser mentalement une liste de ses obligations à suivre : ranger la chambre, y faire le ménage, faire ses devoirs, donner ses médicaments à Sam. Et il était à peu près certains de se trouver d'autres tâches en cours de route... Dès son arrivée, Lethal avait prévenu le personnel de nettoyage qu'il désirait expressément s'occuper de son ménage tout seul. C'était un besoin vital pour lui que de frotter, récurer, astiquer et purifier. C'était une sorte d'exorcisme. En d'autres termes, nettoyer une pièce lui donner l'impression de se laver plus ou moins de la souillure qui le maculait. Parfois, il proposait même son aide pour laver les autres pièces telles que la salle de bain, la common room, la bibliothèque, les cuisines, etc. Pour reprendre une célèbre phrase d'une certaine fic, écrite avec une certaine personne, qui désigne un certain personnage : « Il n'y a que lui que ça fait sourire de récurer les toilettes ».
La sonnerie retentit et Lucifel rangea soigneusement ses affaires dans un ordre bien précis et rituel. Il sortit non sans donner sa copie à Galène et se dirigea aussitôt vers sa chambre. Samaël devait être réveillé depuis le temps... Le jeune homme ouvrit tranquillement sa porte, s'apprêtant à saluer Sammy, mais il fut coupé dans son élan par un chien tout fou qui lui sauta dessus, verrouilla la porte et l'embrasse avec une passion dévorante. Ce chien n'était autre que son frère, évidemment. Lethal avait bien envie de répondre au baiser avec autant de fougue et d'envie, mais il se contenta d'une mince participation psychorigide, cloîtrant ses pulsions incestueuses derrière un blindage imaginaire. Il le repoussa doucement au bon d'un instant et sourit avec affabilité :
« Moi aussi je suis content de te voir, Sammy. Tu as bien dormi ? »
Il fit un pas dans la chambre et remarqua l'étrange propreté du côté de Sam. Pas parfaite, certes, mais extrêmement rare, surtout que il savait que lui-même n'y était pour rien. Il se retourna vers son frère, une lueur de reconnaissance impressionnée dans le regard :
« C'est toi qui as fais ça ? C'est très bien, Sammy, je suis fier de toi ! C'est gentil... et agréablement surprenant de ta part. »
Ému pour son geste, Lucifel serra tendrement Samaël dans ses bras et embrassa chastement ses lèvres – bien qu'une certaine tension ardente les fasse frémir, comme si le feu de sa passion voulait les franchir – avant de le câliner. Serait-ce les prémices de sa maturité tant attendue ?
* Ceci est une étude menée par moi, glandeuse professionnelle et chercheuse à plein temps de moyens pour pouvoir ricaner en paix.
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Sujet: Re: Tainted Love } Lethal. [Lemon] Jeu 13 Aoû - 0:28
Samaël avait ce don particulier qu’était de faire comme si de rien n’était. Son père était mort, assassiné plus ou moins de sang froid par la main de son frère, et il avait « oublié » l’événement, peu désireux d’embarrasser son jumeau avec des questions stupides qui l’auraient mis mal à l’aise. Pourtant Samaël était loin d’être idiot. Il avait compris – à force de recherche – que son tendre Lucifel avait tué Sveinn. Pour lui. De même, il ne lui en fallut pas plus pour comprendre que si ses clients disparaissaient les uns après les autres, c’est parce que Lucifel le vengeait.
Mais Lucifel refusait invariablement de se confier à lui. Il lui cachait tellement d’autre choses encore… Samaël se contentait de laisser couler, de ne pas trop poser de question mais ça lui déchirait le cœur. Même s’ils étaient faux jumeaux, il restait son frère. Ils auraient dû tout se dire. Mais non, cette foutue ambiance secrète et malsaine semblait planer sur eux sans vouloir les quitter. Sammy aurait voulu être cette personne à qui Lucifel pouvait tout confier. Mais non. A jamais il devrait faire semblant de ne pas savoir, de ne pas voir ce qui se tramait dans son dos. Il était naïf et innocent, certes, mais c’était bien stupide de croire que Samaël n’était pas lucide.
Depuis ses treize ans, Samaël avait compris que le monde n’était pas fait de réglisse et de fraise Tagada comme il l’avait cru pendant bien longtemps. Il fut confronté à la réalité aussi dure soit-elle : son meilleur ami se faisait abuser par son père et il n’en n’avait jamais rien su, persuadé que tout le monde était heureux. Son frère pleurait presque tous les soirs pour une cause que, même maintenant, le brun ignorait. L’infirmière à qui il avait promis le mariage était mariée et se faisait battre par son mari… Sa mère sombrait un peu plus dans une dépression léthargique oppressante. Peu à peu, le petit Sammy grandissait, comprenait… Et à choisir, il aurait préféré ne jamais comprendre. Il aurait préféré vivre dans sa bulle toute rose avec son frère, à jouer aux aventuriers dans les landes islandaises sans se soucier de l’absence du père, sans se soucier des petites pulsions qui naissaient pour son aîné…
Malheureusement pour lui, il avait grandi. Il avait fallu qu’il réalise. La méchanceté gratuite, teintée d’innocence, de ce qu’on appelait « enfants », les chaînes que sa maladie enroulait autour de son corps, l’entravant à l’extrême. Ce meilleur ami, toujours souriant et partant pour des coups foireux, au fond terriblement seul face à son père… Autant de choses qui avaient radicalement changé le caractère de Samaël. Le gosse innocent s’était transformé en horrible coureur de jupon n’ayant aucun respect pour le sexe faible. Une part bien sombre de lui s’était révélée au monde. Samaël était froid, méprisant, et refusait tout contact à part ceux avec son frère, Haakon et ses petites-amies aléatoires et éphémères.
Les filles étaient maso, d’ailleurs. Plus Samaël se fermait au monde, plus elles l’aimaient. Ça l’avantageait bien, il pouvait en profiter autant qu’il voulait, et, odieux manipulateur du cœur qu’il était, pouvait même se faire pardonner de les tromper. Seulement, il arrivait un moment où Samaël saturait du manque évident de son frère et gémissait le nom de Lucifel au lieu de la concernée. Elles furent beaucoup dans ce cas, et gardent encore sur leurs reins la marque de la passion dévorante mais secrète que Sam possède envers son jumeau. Toutes réduites au silence. Hors de question qu’une simple histoire de baise pourrisse cette relation malsaine et interdite qu’il entretînt avec son frère.
Heureusement pour tous, il était loin d’avoir gardé ce côté sale gosse ténébreux qui ferait pâlir d’envie le plus fier des Sasuke, il avait grandi et, assurément, mûri. Certes, il gardait ce même côté violent et salopard et considérait autant les filles – même les hommes – comme de simples palliatifs à son manque de Lucifel mais il avait appris à être une personne adorable et « hyperactive ». Ayant réalisé à quel point sa maladie l’entravait, l’empêchait de profiter de sa jeunesse, il s’était mis en tête d’en profiter un maximum. Samaël était devenu un petit chiot tout fou, prêt à tout pour rire et faire rire.
Parce que c’était tout ce qu’il pouvait faire. Un masque parfait d’un type je-m’en-foutiste un peu casse-cou sur les bords. Certes, au fond il restait exactement le même enfoiré, mais en apparence, Sam avait retrouvé son innocence d’antan. Il semblait même que plus il s’enfonçait dans les limbes des relations malsaines et glauques, plus il devenait pur et innocent. Il traversait les épreuves de la vie sans que jamais sa pureté infantile de soit souillée. Ses relations étaient de loin les pires, les plus vicieuses, les plus corrompues et pourtant, telle une Justine, il restait indéniablement candide.
Évidement, c’est parce qu’il le faisait croire. Mais à force, on l’avait compris. Il fallait bien être aveugle pour penser que Sam n’était qu’un grand enfant incapable de mûrir. Certes, il restait ce gosse capricieux et surprotégé qui en demandait probablement trop à son frère mais, à côté de ça, il en était conscient. La plus grande qualité de Sam était probablement sa lucidité. Alors oui, il était conscient de tout ses défauts mais se sentait incapable de passer outre, de les cacher. Surtout envers son frère. C’était son petit rituel à lui, que de le faire courir pour lui donner ses médicaments…
Il se laissa aller dans les bras de Lethal et embrassa son cou timidement, écoutant attentivement les félicitations de son frère. Ça lui faisait du bien, de l’entendre dire « je suis fier de toi ». Il l’entraîna sur le lit et l’y allongea, puis lui-même se coucha sur son torse, avide de câlin et autre… Quel frère indigne il faisait, vraiment. Il serra son frère tendrement, nichant sa tête dans sa chemise. Cette même odeur enivrante… Délicieusement attirante, entêtante. Une drogue. S’il restait ainsi, il y avait peu de chance pour qu’il puisse se contenir bien longtemps. Il murmura : « Oui, c’est moi. Je voulais te faire plaisir ! Bon, j’ai pas assuré car j’ai pas passé l’aspirateur, mais d’ici quelques heures, ça devrait être nickel. »
Il lui sourit tendrement et déboutonna les premiers boutons de la chemise de son frère :
« On se douche ensemble ? Je sais que maintenant ça peut sembler bizarre mais… Ça me manque. On faisait tout le temps ça, petits, tu te souviens ? Alors j’ai envie de recommencer ! »
Il rit et se blottit un peu plus contre lui. Dans sa tête, cette demande n’avait absolument rien d’innocent et d’enfantin. Mais Lucifel n’était pas obligé de savoir, n’est-ce pas ?
Dernière édition par Seth le Sam 28 Nov - 16:04, édité 1 fois
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Sujet: Re: Tainted Love } Lethal. [Lemon] Mer 19 Aoû - 17:55
Kimi wa oujo, boku wa mesi-tsukai.
Lucifel mêla doucement ses longs doigts fins aux mèches châtaines de son petit frère. Mèches qui commençaient d'ailleurs à s'engraisser un peu, comme d'habitude. Le jeune homme leva les yeux au ciel en faisant glisser les cheveux négligés entre la pulpe de ses doigts. Depuis toujours, Samaël était un jeune homme qui vivait au mépris de la plupart des règles de propreté. Lui faire se laver les cheveux tenait de la guerre sainte, c'était la croix et la bannière pour lui faire changer de sous-vêtement tous les jours et il fallait prier ardemment pour le faire aller à la douche. Et encore, Lulu le dispensait de se mettre de la crème hydratante... Quand ils étaient enfants ou jeunes adolescents, le jeune homme pouvait se permettre de le capturer sauvagement, tel le Pokémon de base, de le jeter sur le lit et de le maintenir en place – nu comme un ver – pour le tartiner de crème. Mais désormais, à dix-neuf ans, l'enduire ainsi de crème dans le plus simple appareil serait très mal interprété... Et Lethal risquait lui même de déraper, même s'il arrivait à se persuader que, non, ce n'était pas du lubrifiant qu'il avait entre les doigts. Ehm.
Oh oui... Lucifel avait très souvent fantasmé sur son frère ; beau, fort, libidineux et surtout, hypersexuel. Dans ses moments de lucidité – après avoir bien bavé généralement – il se rendait compte que les scènes qu'il avait en tête était parfois tout à fait risibles et stupides, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Après tout, errer sauvagement sur les sites où étaient publiées les vidéos ou photos pornographiques de son frère était une de ses préoccupations favorites. Ils les avaient d'ailleurs toutes téléchargées sur son ordinateur pour les avoir à disposition, même sans internet. Généralement, il se contentait de remplacer le partenaire de Samaël par lui-même, ou bien de simplement admirer la vigueur érotique de son jumeau. Il avait beau se vouloir prude, chaste et imaginer une poignée de fantasmes romantiques, la plupart de ses délires étaient vicieux, bestiaux et passionnés.
Étrangement, bien que Lethal vouait un culte à la propreté, la symétrie, l'ordre et la discipline, c'était la saleté, l'asymétrie, le désordre et l'indiscipline de Sam qui l'excitaient. « Qui se ressemble, s'assemble » ? Dans le cas de Lulu, c'était plutôt « les contraires s'attirent » qui primait. Il avait beau détester que son frère ne l'aide jamais à faire quoique ce soit – ou presque – à petite dose, c'était plaisant. Mais à petites doses. Il n'en était pas au stade de vouloir être esclavagé non plus...
Enfin... Les photos et vidéos c'étaient bien, mais c'étaient tout de même mieux d'entendre ou voir en vrai. Dans son adolescence, Lucifel avait quelques fois surpris Sammy en train de s'envoyer en l'air – dans la maison ou à l'école – et de plus nombreuses fois en train de s'adonner au plaisir solitaire. Si seulement Sammy savait à quel point son grand frère était fureteur... Une vraie fouine qui, discrètement et sans laisser de trace, laissait trainer œil et oreille dans les endroits intéressants. Parce que comme Kirimaru et Julien Doré, Lucifel Esaias est là, là où on ne l'y attend pas ! Ah, il est bien prude le petit Lulu... Il est bien chaste. Vraiment ? Pourtant, Dieu sait s'il était un pervers refoulé quelque part au fond de lui ! Après tout, commettre un meurtre avec pour mobile un amour incestueux n'est-il pas absolument pervers ? Et la jouissance qu'il avait éprouvé en les mettant à mort ne l'était-elle pas elle aussi ?
Oui, il avait adoré tuer tout ce monde en l'honneur de son frère – son père excepté. Mais jouer les maîtres dominateurs avec le sadique, traîner le scatophile dans la crasse, torturer les auteurs du gang bang et empoisonner l'empoisonneur avait été jouissif. Leur supplice avait duré plus d'une heure... Il s'était tellement amusé, qu'il n'avait guère vu le temps passer ! En vérité, ce n'était pas le meurtre en lui même qui lui procurait du plaisir, c'était venger Samaël. Cependant, il ne doutait pas un seul instant que s'unir à son jumeau soit mille fois plus merveilleux que ses exécutions... Faire l'amour pour la première fois avec l'être tant aimé serait probablement l'un des meilleurs moments de sa vie... Mais cela n'arriverait jamais. C'était impossible. Car Sammy ne partageait pas son goût pour le twincest.
Lucifel retint un soupir et serra doucement son frère dans ses bras. Celui-ci l'embrassa timidement dans le cou. Aaah... Sentir les lèvres de son frère – douces et tendres – se presser dans son cou était un peu délice ! Il ne put s'empêcher de frémir imperceptiblement bien malgré lui, mais c'était trop... Trop. Définitivement, les baisers dans le cou l'émoustillaient. Heureusement, avec les années, il avait appris à plus ou moins dominer les humeurs trop voyantes de sa virilité. Une chance, car son frère était parfois plus excitant que de raison. Samaël l'entraîna sur le lit comme il le faisait régulièrement pour l'y allonger. Lethal se laissa faire sans discuter. Après tout, c'était simplement par un manque innocent de câlins que son petit mouton noir faisait cela, non ?
C'est vrai que le jeune Islandais avait tendance à considérer son petit frère comme un pauvre petit garçon candide et sans défense. Un petit agnelet. Lucifel voulait se persuader que c'était le cas, qu'il n'était guère lucide à propos de la cruauté du monde, qu'il devait lui bander les yeux pour ne pas qu'il en soit témoin. Il voulait croire que son jumeau ne se doutait de rien à propos de toutes les morts qui survenaient autour de lui, surtout celle de son père. Samaël ne devait et ne pouvait pas savoir. C'était trop horrible pour être mentionné. Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire. Comme les trois singes du bouddhisme.
Mais dans un recoin de sa conscience ombrageuse, Lethal savait qu'il avait tort. Sam avait dix-neuf ans. Sam avait mûrit. Et si ce n'était déjà le cas, il finirait par apprendre la vérité à propos de ses meurtres. Il avait fait le nécessaire pour que cela n'arrive pas, mais il savait qu'une telle atrocité ne pouvait rester cachée bien longtemps. Il y avait bien trop de mystère autour de ce funeste 23 Janvier pour que son petit frère ne se doute de rien. Sammy n'était pas stupide. Parfois puérile, certes, mais surtout pas aveugle et idiot ( bien qu'il soit l'incarnation de Stupid Fox à ses heures ). Si ce n'était Samaël qui lui en parlait en premier, le brun était conscient que c'était lui qui devait le faire. Mais il y allait à reculons. Il ne voulait pas le dire. Lethal avait sincèrement et horriblement peur que son jumeau tant aimé le rejette et le déteste après ça.
Si Samaël le rejetait... Lucifel en avait l'estomac retourné rien que d'y penser. Sans Sammy, sa vie ne vaudrait plus d'être vécue. Plus du tout. Une vie sans son frère n'était plus une vie, c'était un Enfer. Il n'aurait plus qu'à mourir. Ou bien à se laisser crever de désespoir s'il était encore motivé par l'espoir, attendant la mort en même temps qu'il attendrait d'être repris par lui. Il se surprenait souvent à prier pour que son jumeau ne l'abandonne pas, bien qu'il ne crût en aucun esprit supérieur. Il croyait simplement en Samaël. Son Dieu. Sa raison de vivre. Celui pour qui il ferait n'importe quoi. Si son frère le lui demandait, il partirait sur le champ assassiné leur mère, assassiner qui il voudrait. Et même cesser de tuer. Cesser ou commencer tout ce qu'il voudrait ! Il appartenait de tout son être à Sammy et personne d'autre ne comptait. Entre le monde et Samaël, il choisit Samaël. Le reste, il n'en avait cure. Pas du tout. Il ne pouvait s'imaginer sans son amour... Son vénéré amour pour qui il avait été patient, aimant et dévoué. Aucune horrible et détestable mère ne pourrait les séparer. Si sa génitrice avait – à tout hasard – le malheur de s'interposer entre eux, son choix serait fait. Sa vie était axée sur Sam. L'avis des autres, il le jetait et le piétinait.
Son jumeau bien aimé s'allongea sur son torse. Ce contact l'électrisa. Il aimait tant sentir le poids rassurant de son jumeau sur son corps souillé. Sammy fourra son visage dans sa chemise et Lethal reprit les mèches châtaines dans ses doigts, s'imaginant bien lui faire lui-même son shampooing. Le loir adoré confirma ses dires : c'était bel et bien lui qui avait rangé. Adorable... Vraiment. Il promettait même de passer l'aspirateur. Lethal sourit et gratta tendrement la nuque de son amoureux secret.
Ce dernier, contre toute attente, déboutonna doucement sa chemise, laissant son grand frère tout chamboulé, le cœur battant. Ce n'était qu'une chemise – et encore – mais ça suffisait à mettre Lucifel dans tous ses états. Intérieurement, bien sûr. Samaël lui sourit tendrement :
« On se douche ensemble ? Je sais que maintenant ça peut sembler bizarre mais… Ça me manque. On faisait tout le temps ça, petits, tu te souviens ? Alors j’ai envie de recommencer ! »
Sam eut un rire adorable avant de se blottir. Lulu ne pouvait résister. Il se redressa un peu pour le voir et, une main tendrement mêlée à ses cheveux, sourit :
« Pourquoi pas ? Ça ne me dérange pas et ça nous remémorera de bons souvenirs... »
Comme quoi, il pouvait encore avoir de tendres moments de complicité avec son cher et tendre Samaël. Cependant, il déclara en attrapant un verre et la trousse de médicaments de son jumeau :
« Par contre, avant toute chose, prend tes médicaments, hm ? Si tu le fais gentiment, je te suivrai à la douche, d'accord ? »
Non, Lucifel ne perdait jamais ses objectifs de vue. Jamais.
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Sujet: Re: Tainted Love } Lethal. [Lemon] Sam 31 Oct - 0:31
- C'est court, pour le temps d'attente mais... J'en suis satisfaite. Je me rattrape au prochain, juré.
Seth aimait son frère.
C’était un fait. Il l’aimait à en crever. Comme jamais il n’avait aimé personne. Pourtant, il pouvait se vanter d’avoir faire l’amour à pas mal de gens dans sa vie. Le chiffre était quatre-vingt, pour la précision. Mais chaque fois, c’était Lucifel qu’il désirait. Le visage de son jumeau s’imposait dans son esprit, impérieux, sublime, comme pour lui rappeler son erreur. Comme pour lui dire que ce n’est les bras de cet amant aux cheveux blonds qu’il devrait être mais aux côtés de son frère, dans leur lit commun. Et à chaque fois le brun priait pour que sa tâche – aussi délicieuse soit-elle – se termine le plus rapidement possible.
Pour rejoindre la chaleur de Lucifel, pour emmêler ses doigts aux siens, se blottir contre lui et lui murmurer des mots d’amour interdits. Des mots que malheureusement, le sombre Lethal n’interprétait que comme les preuves d’un amour fraternel puissant – et dévastateur. Mais le brun s’en contentait. Tout comme il se contentait de son odeur vague sur l’oreiller pour satisfaire ses pulsions les plus bestiales. Tout comme il se contentait de ces caresses timides sur son torse pâle, de ces déclarations à demi-mot avouées. Il se complaisait dans ce regard amethyste à la fois si tendre et si glacial à son égard.
Un rien convenait à Samaël pour le rendre heureux, quand il était avec son frère. Il aimait ces moments de complicités aux dangereuses impressions d’interdit, de tabou, qu’ils partageaient dans leur chambre depuis leur plus tendre enfance. Sam avait toujours aimé quand son frère l’habillait. A tel point que même maintenant, il lui demandait en plaisantant de le faire, en riant, mettant ça sur le compte du bon vieux temps.
Ah, le bon vieux temps, il avait bon dos, avec les frères Esaias. C’était leur justificatif pour leur baiser immoraux, pour leurs caresses éthérées, pour leur petit plaisir malsain de se retrouver nu l’un devant l’autre… Oui. Avec eux, s’ils étaient si proches, plus que la normale, c’était bien à cause du bon vieux temps et rien d’autre. C’était leur excuse. Ils disaient vouloir se rappeler leur enfance, alors que chacun d’eux ne souhaitaient pas retourner à cette époque chaste et bien au contraire, ils voulaient enfin laisser libre cours à cette passion dévorante, à ce désir inflammable. Chaque baiser échangé frémissait d’ardeur. Seul un brûlant désir les entourait à chaque moment de complicité. Car les jumeaux voulaient se posséder. Voulaient ne faire qu’un. Sans jamais oser avouer ce vœu honteux mais, ô, terriblement délicieux.
Seth préférait mourir que de perdre ces moments de flottements, où le désir se faisait ressentir quand il s’allongeait sur le torse de son frère. Oh, comme il aimait cette sensation, celle de la poitrine qui se soulevait au rythme lent de la respiration de son frère, contre la sienne, qui l’écrasait, un peu. Juste ça suffisait à le faire entrer dans un état fébrile… Au bord de la rupture, comme si toutes ses limites imposées pouvaient être dépassées. Juste parce que son frère respirait à l’unisson avec lui, contre lui.
Et en ce moment même, le brun vivait une situation semblable. Si ce n’est que les fines – et ô combien désirables – clavicules de son frère étaient offertes à sa vision. Et Seth se dit qu’il aurait bien aimé les embrasser, ces clavicules. Qu’il aurait aimé suivre leur tracé, jusqu’aux pectoraux. Puis lécher sensuellement ses abdominaux, titiller son nombril de sa langue vicieuse, et descendre… Encore… Toujours…
« Par contre, avant toute chose, prend tes médicaments, hm ? Si tu le fais gentiment, je te suivrai à la douche, d'accord ? »
Seth sursauta, perturbé dans ses fantasmes. Il soupira de soulagement. Un peu plus et il aurait eu une érection. Sur son frère. Et ce dernier l’aurait très bien senti. Il y avait donc un Dieu quelque part sur terre pour l’empêcher de se ridiculiser devant Lethal. L’hypersomniaque fixa sa trousse de médicament – qui contenait, pour information, plus de quatre boite de pilules différentes – comme s’il s’agissait de la boite de Pandore. Puis il jeta un coup d’œil aux clavicules de Lucifel.
Et il n’en fallu pas plus pour que la châtain attrape sa trousse, son verre d’eau et avale sans rechigner les cachets. Tout ça pour voir son frère nu sous la douche. Avec son tatouage. Son merveilleux tatouage.
S’il y avait bien une partie du corps de Lucifel que Samaël glorifiait, c’était son dos. Ce dos merveilleux, à la cambrure parfaite, et dont les omoplates saillantes accueillaient un superbe tatouage couleur rouge sang. Rouge Passion. Rouge Colère. Rouge Amour. Rouge Lubrique. Rouge Impérieux. Rouge Fascinant. Rouge Interdit. Oh, il pouvait continuer longtemps comme ça. Samaël pouvait disserter sur le corps de son frère durant. Et c’est pour cela qu’il voulait prendre une douche avec lui.
Pour se blottir contre lui, pour sentir sa peau chaude et humide contre la sienne. Pour admirer ses mèches brunes, humides et dégoulinantes, se coller à ses joues creuses. Rien n’était plus beau qu’un Lucifel au sortir de la douche. Seth en salivait presque. Le cadet Esaias se releva après avoir embrassé chastement les lèvres exsangues de son frère et lui adressa son plus beau sourire. « Voilà, j’ai tout fini. J’exige ma douche et mon câlin. Ou mon câlin et ma douche. Et le privilège de te déshabiller. Mais n’y vois rien de pervers, hein. »
Oui, enfin, c’était difficile, connaissant le brun et surtout que… déshabiller son frère. Il ne vivait que pour ça, dans une certaine mesure.
Dernière édition par Seth le Sam 28 Nov - 16:04, édité 2 fois
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Sujet: Re: Tainted Love } Lethal. [Lemon] Mer 18 Nov - 10:18
Seule la culpabilité névrotique de Lethal l'empêchait d'attacher son frère au lit et de le violer sans plus de cérémonie. Ça et l'amour respectueux qu'il lui portait.
Mais depuis son plus jeune âge, Lucifel avait toujours fantasmé sur son frère, l'élevant au rend d'objet de ses pulsions, de centre de ses désirs. Sa sexualité infantile, encore voilée et brodée d'innocence, l'avait poussé à penser des choses peu catholiques. En observant son frère suivre les chemins de Dragibus qu'il traçait dans la maison pour le faire aller dans telle ou telle pièce, Lulu s'était surpris à projeter de faire un chemin de bonbons qui mènerait directement dans son sous-vêtement, qui serait rempli de Dragibus, afin que son frère y mette enfin la main. Mais il avait aussitôt rougi et refoulé l'idée, honteux. Lorsqu'ils allaient se baigner tous les deux dans les sources chaudes aussi lui venaient des idées tordues ; le corps blanc, humide et chaud de son frère l'attirait comme s'il lui tendait les bras, ce que Samaël faisait parfois, d'ailleurs. Dans ces cas-là, Lucifel bredouillait que non, c'était indécent de se faire des câlins nus dans une source, mais Sammy ne l'écoutait pas et faisait quand même, au détriment de ses pauvres pulsions frustrées et indésirables dans un esprit sain.
Ça tombait bien, Lethal n'était pas sain.
Au collège, quand Samaël décida précocement qu'il était temps de perdre sa virginité – bien qu'il ait déjà fait des choses avant avec son meilleur ami pervers aux moeurs peu recommandables – et qu'il avait commencé à ramener ses copines – voire copains – à la maison, le jeune névrosé, quoique tiraillé par la culpabilité et la jalousie, ne pouvait s'empêcher d'écouter aux portes, à la fois excité et détruit par ce qu'il entendait. Alors, tout perturbé, il s'en allait faire le ménage : il n'y a rien de sexy à laver le sol ou à récurer les toilettes. Lethal avait toujours été à la fois scandalisé et séduit par les manières bestiales et dépravées de son frère, et se retrouvait souvent à rougir comme une pucelle dès que ce dernier commençait à devenir salace. Oh, certes Lucifel l'était – et l'est toujours – puceau, mais il n'en gardait pas moins une grande part de perversité au fond de son être, tapie dans les ombres de son esprit, prête à bondir et à lui faire perdre la tête dans une fièvre passionnée. Car Lulu n'avait que ce moyen pour accéder à son frère et pour combler le vide de sa vie sexuelle : l'imagination. Et Dieu seul sait combien elle était fertile...
Pendant presque treize ans, Lucifel avait vécu de désirs insatisfaits et d'images fébriles. Bien sûr, il déclarait – avec réserve – à Sam qu'il l'aimait, mais ce dernier prenait ses mots pour plus légers qu'ils ne l'étaient. Mais après tout, c'était l'effet que désirait Lethal... Il ne fallait surtout pas que Samaël vienne à savoir, ou bien il prendrait peur et le fuirait. Au moins, en ne le sachant pas, même s'il ne pouvait l'obtenir, son faux jumeau était auprès de lui. Mes au moins, ils s'embrassaient, se touchaient,... Ces baisers furtifs mais intenses, ces caresses volatiles mais passionnées, ces mots puissants susurrés au creux de l'oreille, le jeune homme les chérissait plus que tout. Ces moments étaient ses trésors, les petites merveilles qui lui permettaient de ne pas perdre pied, de ne pas sombrer dans le désespoir de finir sa vie seul et oublié, avec la névrose pour seule compagne. Triste vie, grise et terne.
Mais outre cela, Lulu avait également accès au corps nu de son frère qu'il ne se lassait de contempler. Il se nourrissait de la vision de sa peau nue et pâle, de sa silhouette presque maigre, de ses membres fuselés, de ses fesses parfaites,... et de cet objet de convoitise auquel il n'aurait jamais accès, sinon dans ses rêves. Au moins, Seth serait toujours là pour le plaisir de ses yeux améthystes, non ? Et la réciproque était également vraie. Naturellement pudique, Lethal n'avait pourtant pas trop de mal à se dévoiler devant son frère, peut-être – sûrement – par perversité.
En cet instant, Lucifel ne pouvait pas non plus détacher son regard de son frère. Certes parce qu'il le trouvait plus que jamais sublime, mais surtout parce qu'il venait de gober ses médicaments sans faire de caprices et sans qu'il ait besoin de lui courir après. Un miracle. Comme quoi, le chantage payait, il devrait s'en servir plus souvent... Mais d'ailleurs, pourquoi est-ce que la promesse d'une douche prise ensemble le motivait autant ? ... Le bon vieux temps, le bon vieux temps,... Quoique l'Islandais avait déjà vu son frère se masturber sur SON oreiller à LUI. Pourquoi ? C'est qu'il avait l'air... inspiré en plus. Et ce genre de scène torride avec son oreiller, lorsque Samaël pensait être seul, n'était pas un cas isolé... Il y avait aussi ses affaires qui disparaissaient pour réapparaître mystérieusement... Pourquoi ? Lethal s'interdit de penser la réponse.
Sammy l'embrassa alors chastement, un grand sourire aux lèvres.
« Voilà, j’ai tout fini. J’exige ma douche et mon câlin. Ou mon câlin et ma douche. Et le privilège de te déshabiller. Mais n’y vois rien de pervers, hein. »
Que... ? Lethal ne pu empêcher le sang de lui monter aux joues. Le déshabiller ? Ne rien y voir de pervers ? Impossible. Absolument impossible. Il commençait déjà à s'imaginer la scène dans la douche, érotique à souhait. Comment ferait-il pour se maîtriser, pour ne pas que son corps réagisse ? Lucifel avait appris à se contrôler, mais il avait ses limites, comme tout le monde, d'autant plus que la névrose fragilisait certains remparts... Mais Samaël avait pris ses médicaments, il ne pouvait décemment pas refuser s'il voulait que l'exploit se reproduise. Lulu soupira doucement, comme un adulte qui cède face aux insistances d'un enfant, et répondit calmement :
« Bon, très bien. Tu auras le droit de me déshabiller... »
Il déglutit. Quelle phrase indécente ! Si quelqu'un d'extérieur l'avait entendu dire cela, il l'aurait pris pour un détraqué !
Ah ! Mais... Lethal était un détraqué.
Le jeune homme marqua une pause en réunissant serviette, vêtements de rechange et trousse à toilette, méticuleux.
« Tu auras ton câlin après la douche, hm ? Allons d'abord à la douche, j'en ai besoin de toute façon. »
Obsédé par la propreté qu'il était, Lucifel ne disait jamais non à un brin de toilette. Il attendit que Seth rassemble ses affaires et sortit de la chambre, se dirigeant d'un bon pas vers la salle de bain. Il ouvrit la porte et la referma derrière son frère. A cet heure-ci, il n'y avait personne qui se douchait. Les « heures de pointe » du soir venaient plus tard, après manger. Ils étaient donc seuls, rien que tous les deux. Lethal choisit la deuxième cabine en partant du fond qui se présentait à lui. Il y pénétra et posa ses affaires au sec sur une petite étagère ménagée sur le côté, hors de portée du jet d'eau. L'Islandais enleva machinalement chaussures et chaussettes puis se tourna vers Sammy, gêné, les joues empourprées :
« Ehm... C'est... hmm... Tu peux... Tu peux me déshabiller... Euh... Je veux dire, si tu en as toujours envie. »
Lulu se sentait absolument ridicule. En plus, pour couronner le tout, son coeur s'agitait dans sa poitrine comme un oiseau en cage, cognant et palpitant avec ardeur contre ses côtes. Lethal était tellement nerveux, sa tête était si pleine des battements affolés de son coeur, qu'il avait l'impression que Samaël pouvait les entendre aussi. Stupides émotions futiles...
Dernière édition par Lethal le Mar 29 Déc - 15:35, édité 1 fois
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Sujet: Re: Tainted Love } Lethal. [Lemon] Sam 28 Nov - 10:19
Is our secret safe tonight ? And are we out of sight ?
Lucifel Esaias, source de fantasme pour les jeunes femmes en mal d’amour, les gays désespérés et les petites pucelles. Il était un homme en apparence droit, tendre, au tempérament doux et affable. Il avait tout pour plaire et nombreuses fois il avait fait tourner des têtes. Tout l’inverse de son frère, qui était plutôt réputé pour ce petit sourire sardonique, pour son tempérament bestial et ses nombreuses irresponsabilités qui, pourtant, ne le laissait pas les jolies filles indifférentes. Depuis leur adolescence, ces faux jumeaux étaient objets de bien des convoitises. L’un refusait poliment, l’autre succombait rapidement. Il s’agissait là de deux caractères complètement opposés mais complémentaires. Mais malgré ces différences, malgré le fait que Sam ait toujours à son bras une petite blonde des rêves plein la tête ou un joli brun provocateur, il serrait toujours fermement la main de Lucifel dans la sienne, qu’importe la relation qu’il vivait.
Quiconque tentait de séparait les jumeaux s’exposaient à de grave conséquences. Depuis petits, ils se raccrochaient l’un à l’autre, incapable même de séparer. Lucifel étant ambidextre et Samaël droitier, ils pouvaient manger en se donnant la main, écrire en gardant les doigts de l’autre emmêlé aux siens… Ils étaient véritablement fusionnels et personne, non personne, n’avait le droit de venir séparer ces points d’attaches.
Ils avaient vécu une fois loin de l’autre. Pendant une année. La pire année de sa vie. Chaque journée était passée à dormir – sa seule arme contre ses problèmes – ou à maîtriser ses crises de larmes. Quand son frère était loin de lui, le manque affolant se faisait sentir. Comme un trou béant dans sa poitrine qu’il n’arrivait jamais à combler. Il ne tolérait pas l’absence de son frère, il n’arrivait pas à concevoir de ne pas l’avoir derrière lui à chacun de ses pas, de ne pas avoir son torse contre lequel se blottir…
Il ne pouvait pas vivre sans Lucifel. Combien cette année lui avait été douloureuse, en Angleterre, dans cette famille de fous où ses cousines jumelles se battaient pour un simple baiser de sa part. Mais lui s’en moquait. Lui voulait retrouver la présence rassurante de son frère, son sourire doux, parfois timide, les petites rougeurs de ses joues quand il lapait avidement ses lèvres, l’éclat un peu bizarre qui brillait dans ses yeux quand ils prenaient leur bain… Ca lui avait atrocement manqué. A tel point qu’il en avait fait de véritable crise de manque, où il hurlait et détruisait tout sur son passage.
Il voulait Lucifel. Et on lui interdisait tout contact avec son jumeau.
Il en faisait des crises de larmes, d’hystérie. Il en devenait dépressif. Il se raccrochait à l’illusion vague de son frère le jour de son départ à l’aéroport, en priant de toute sa petite âme naïve pour que l’aîné ne l’oublie jamais. En suppliant il ne savait pas trop qui pour le retrouver le plus rapidement possible. Il ne voulait pas revivre ça à nouveau. Il ne voulait pas subir cette perte à nouveau. Il n’y survivrait pas, de toute manière. Il était désormais bien trop accroché à son frère pour pouvoir s’en aller, pour pouvoir se lasser de lui.
Si on lui retirait sa moitié, il n’irait pas s’en chercher une autre. Il se tuerait.
Et alors qu’il prenait ses affaires pour la douche, alors qu’il suivait sagement son tendre frère jusque dans la salle de bain, il ne put s’empêcher de penser à partir de quel moment sa passion grandissante pour Lethal s’était transformée en un brûlant désir d’amour et de sexe. Un désir d’union plus intime que jamais. Plus le brun réfléchissait, plus il se disait que ses amours d’adolescences, à part deux, il les avait passé à s’imaginer dans les bras de son frère. En était même arrivé à certaines d’entendre Samy gémir le nom de son bien aimé frère.
Samaël chassa ces mauvais souvenirs – il était devenu extrêmement violent dans ces moments-là, histoire de bien faire comprendre à la demoiselle qu’on ne disait rien à personne sous peine de mort – et posa ses affaires à côté de celles de son frère. Il sourit en s’approchant de lui, tout joyeux. Il fallait surtout rester naturel et ne pas montrer qu’on prenait un plaisir malsain à le déshabiller. Et surtout, ne pas se demander pourquoi Lucifel aimait aussi cette perspective, pourquoi malgré l’âge, il acceptait encore de prendre une douche avec lui, pourquoi Lucifel répondait, même fébrilement, à toutes ces déclarations d’amour.
« Ça t’excite, hein ? » lâcha-t-il sur le ton de la plaisanterie alors qu’il continuait à défaire lentement les boutons de la chemise de son frère. Certes, si le ton était léger, il n’empêche que ça aurait fait extrêmement plaisir à Seth si c’était réellement le cas. Mais… il ne fallait pas rêver, n’est-ce pas ? Samaël rit et retira enfin la maudite chemise.
Le but était à présent de mater sans se faire trop repérer, parce que nul ne doutait que Lucifel, garçon intelligent qu’il était, le découvrirait et Samaël serait sans doute mal. Très mal. Hum. Surtout, ne pas s’attarder sur ces divines clavicules qu’il rêverait d’embrasser, ne pas trop regarder ses abdos, dont il voudrait lécher les contours, ne pas fantasmer sur ses hanches… Le brun se baffa mentalement et s’agenouilla pour déboutonner son jean. Il mettait étrangement plus de temps à déshabiller Lucifel qu’avec ses amantes, profitant du moindre contact, du moindre effleurement. Ça le rendait extatique.
Il retira son jean tout aussi lentement, en profitant pour caresser les cuisses de son frère, à peine. Il laissa à peine ses doigts effleurer sa peau bien trop pâle, et retint par il ne savait quel miracle l’envie de les embrasser. Le cadet se releva et embrassa Lucifel dans le cou. « Tu as maigri, constata-t-il, tu devrais manger plus, Lucifel… Quelque chose ne va pas ? » s’inquiéta-t-il en retira ses vêtements à son tour sous les yeux de son frère et sans aucune pudeur. Samaël était capable de remarquer quand son frère se coupait les ongles, pour vous dire. Alors qu’il perde un ou deux kilogrammes, il s’en rendait forcément compte.
Il prit doucement son frère par la taille et laissa glisser ses mains jusqu’à l’élastique de son boxer pour jouer avec avant de lui retirer.
Rester concentré sur les yeux améthyste. Ne pas jeter le coup d’œil fatidique. Ne pas montrer son désir.
Il alluma l’eau chaude et apprécia le jet d’eau. Ca lui changerait les idées et le calmerait. Espérait-il.
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Sujet: Re: Tainted Love } Lethal. [Lemon] Mar 29 Déc - 15:34
Lisa Dies ( piano ) - Akira Yamaoka & Cameron Goss.
Lorsque Lucifel réfléchissait à l'amour tordu qu'il portait à son faux jumeau, il ne pouvait s'empêcher d'avoir envie de pleurer. Ce n'était ni des larmes silencieuses, ni une violente crise de sanglots, mais des pleurs entre deux états, entre dégoût et dépit, entre désespoir et déni. Le genre de larmes que l'ont verse lorsqu'on regrette de s'être tailladé pour la première fois, à cause de ce sentiment de malaise nauséeux, le genre de larmes que l'ont verse lorsqu'on à raté un examen important, mais qu'il se cache derrière une pointe de soulagement lié à la peur de savoir ce qui se passe après. Le jeune homme ne savait pas pourquoi il réagissait aussi radicalement, comme un hystérique : son corps formulait ce qui ne parvenait à dire. Mais non, cela n'avait sans doute rien à voir avec de l'hystérie... Combien de choses sa névrose refoulait-elle derrière ces torrents d'eau salée ? Combien de litres de passion et de désir étaient emportés par le liquide lacrymal ? Sans doute de quoi remplir un océan vu l'intensité de la douleur qui saignait son cœur à blanc... Comme si une main cruelle transperçait son torse pour se saisir violemment de son cœur et le serrer de toutes ses forces jusqu'à ce qu'il soit tout desséché, comme une éponge que l'on aurait essorée jusqu'à la déshydrater. La crise passée, Lethal se sentait alors vide et sec... Privé de substance pour continuer à avancer. Juste... mort.
Chaque instant passé avec son frère était pure extase mêlée d'une souffrance de martyr, la souffrance d'un homme qui vivrait probablement toute sa vie en s'abreuvant d'un amour interdit qui lui consumait les organes à chaque gorgée qu'il prenait. C'était comme avaler cul-sec une bouteille de vitriol pendant un orgasme, tous les jours. Chaque journée de cette misérable vie névrosée, il la passait aux côtés de l’objet de toutes ses pensées, de tous ses désirs, mais aussi de toutes ses conquêtes. C'était à en devenir fou. Lucifel s'enfonçait chaque fois un peu plus dans le bourbier de la démence dès qu'il voyait Samaël en embrasser un/une autre, ou pire, dès qu’il les ramenait chez eux et qu'ils s'unissaient dans leur chambre, dans leur lit avec force gémissements et râles de plaisir.
Vis-à-vis de la vie sexuelle de son bien-aimé, Lulu était partagé là encore. Cela le faisait atrocement souffrir, c'était incontestable, mais l'évocation des ébats de Sam dans son esprit malsain contenait également une part de fantasme et d'excitation. Une partie de lui-même se rêvait à la place du partenaire de son frère, se félicitait d'avoir un jumeau si performant et si séduisant, comme une mère poule se vanterait d'avoir un fils premier de la classe. Lethal était tout enorgueilli du succès de son cher et tendre Sammy ; si bien qu'il lui était déjà arrivé de camper devant leur chambre, à écouter son frère copuler, des images indécentes plein la tête, avant de s'éclipser, de retourner dans son monde de refoulements et de névrose. Pendant un instant, il avait pu sortir des ténèbres épaisses de son univers noir et accéder à celui, brillant et épanoui, de son Samaël qu'il idolâtrait plus que tout, comme le plus beau des Dieux.
Lucifel portait son faux jumeau dans son cœur et chérissait son être comme jamais personne n'avait aimé quelqu'un. Sam était sa moitié, son grand amour, sa vie. Oui : le loir tenait son existence fragile entre ses mains effilées. Lulu avait beau se donner des airs de protecteur, de modèle et de patriarche, il restait inexorablement tapi aux pieds de Sammy, s'accrochant désespérément à lui, essayant de s'attirer ses faveurs, ses regards, son amour. Il avait beau prétendre être le dominant de l'affaire, Lethal restait l'esclave le plus soumis et le plus fidèle de son frère bien-aimé... A jamais sien, à jamais dévoué. Il était son âme damnée, sa pièce d'échec la plus précieuse – comme la Reine défendait son Roi jusqu'à être dévorée ; une Reine noire qui donnait sa vie pour un Roi blanc... –, son serviteur le plus aveuglé par la toute-puissance de son maître. Si Samaël l'abandonnait ou mourrait, nul doute que Lucifel se laisserait dépérir jusqu'à embrasser la destinée de tout être humain, détruit par le manque, à moins qu'il ne décide d'abréger ses souffrances. Le jeune homme était un parasite, il ne pouvait vivre sans son frère, sa source de vie.
C'était arrivé une fois, pendant un an. Lulu avait cru mourir. Cela s'était passé juste après qu'il ait assassiné son père. Déchirée entre l'amour qu'elle portait à son fils et son mari, plutôt que de le dénoncer comme meurtrier, elle avait fait interner son enfant dans un centre pour jeunes marginaux en prétextant un problème de violence exacerbée. Là, il était resté une année entière à souffrir de l'absence de son frère, parti loin en Angleterre. Son Sammy... Son cher et tendre Sammy... De l'autre côté de l'océan. Alors si Lethal pouvait garder ses pulsions enfouies lorsqu'il était en présence de son frère, les digues de sa folie cédèrent après deux mois de détention. Alors qu'il restait obstinément silencieux pendant ses séances avec le psychanalyste, Lucifel devint volubile, passionné et enragé. Son masque de perfection sans bavure était tombé et toute sa retenue et sa modération avait été balayée ; bien qu'il gardât jalousement ses secrets les plus noirs, usant de son intelligence pour endormir la méfiance du docteur. A partir des longues discussions qu'il avait eu avec le garçon, le médecin avait établi le diagnostique suivant : névrose obsessionnelle doublée d'un joli syndrome borderline. Un névrosé aux limites de la psychose en somme... Pourtant, après un an de thérapie, le psychanalyste ne vit pas de raison de le garder plus longtemps et laissa le garçon sortir.
Il retrouva alors Samaël... et ce dernier ne l'avait pas oublié.
« Ça t’excite, hein ? » lâcha son frère sur le ton de la plaisanterie tout en déboutonnant sa chemise.
Lulu s'empêcha tant bien que mal de rougir comme une pucelle et protesta, restant sagement dans le domaine du politiquement correct :
« Mais non, enfin ! Ne dis pas de sottises ; tu es mon frère. »
Comme c'est mignon cette aptitude à dire tout le contraire de ce qu'il pensait, à servir un discours bateau et terriblement conventionnel... Ennuyeux à mourir. Surtout que prononcer ses mots sonnait comme un acte d'automutilation pour Lucifel. Plus il disait cela, plus il se reniait et plus il avait l'impression de s'éloigner de ce qu'il désirait vraiment. Et oui, cette situation l'excitant atrocement. Voir les mains de son frère le déshabiller, défaire ses boutons de chemise les uns après les autres... Aah... Et dire que ce simple fait suffisait à réveiller ses idées perverses. Il fallait aussi reconnaître que Samaël était un véritable Diable tentateur...
Il fut dépossédé de sa chemise. A présent torse nu devant son frère, Lucifel se tassa un peu sur lui-même, gêné, les bras vaguement croisés sur sa poitrine plate. Son frère était tout proche, trop proche. Il sentait son regard évasif parcourir son corps, sans s'attarder, presque fuyant. Mais ses yeux verts cerclés d'or brillaient, c'étaient indéniable... Pourquoi ? Sam s'agenouilla devant lui, arrachant à frisson au jeune homme. Les mains tant désirées déboutonnaient son jean, expertes et douces. Lethal se plaqua doucement contre la paroi de la cabine, les yeux étroitement clos. Il entendit sa fermeture éclair se baisser et sentit une légère pression contre son entrejambe. L'Islandais retient un spasme nerveux à grand peine. Samaël était beaucoup trop proche.
Le névrosé sentit son pantalon glisser le long de ses jambes fuselées. Les mains de son frère, langoureuses, effleuraient ses cuisses en une délicate caresse, à peine marquée. Un éclair traversa la colonne vertébrale de Lucifel, qui se mordit vivement l'intérieur des joues pour garder son calme. Ne pas craquer... Mais ces mains... ces mains... ! Et ces doigts tant fantasmés ! Les doigts de pianiste de Sam... La mélodie que son jumeau avait composée pour lui lui revint en mémoire, lancinante et délicieuse... Douce et triste... Vive et pleine d'espoir... Tous les tons se mêlaient dans ce sublime morceau de piano pour reconstituer la vision que Sammy avait de son aîné. Cette musique... Elle était si... si pleine d'amour.
L'estomac de Lulu se tordit vivement à cette idée, comme si sa conscience la rejetait de toutes ses forces. Non, ça ne pouvait être...
Samaël l'embrassa dans le cou et Lethal ouvrit les yeux, un peu affolé. Son cœur battait la chamade, stressé. La voix inquiète de son faux jumeau caressa son oreille :
« Tu as maigri, tu devrais manger plus, Lucifel… Quelque chose ne va pas ? »
Le susnommé frémit. Non, ça n'allait pas. Son amour, son désir... Il devenait trop violent, trop avide de se manifester. Alors le jeune homme avait si peur qu'on découvre sa passion incestueuse qu'il perdait le sommeil et l'appétit, plus que d'habitude, déjà naturellement angoissé. Lethal voulu répondre par ses habituelles phrases toutes faites, vides de sens, mais Sammy le saisit par la taille pour l'amener contre lui. Ses mains languides glissèrent le long de ses flancs, sur ses hanches, pour jouer avec l'élastique de son boxer. Lulu serra vivement les poings, jusqu'à faire blanchir les jointures de ses doigts minces. Son cœur cognait fort contre ses côtes, si bien qu'il crut qu'elles allaient céder sous la pression.
Samaël lui retira son boxer. Son frère aussi était nu, là, tout contre lui... Tout contre lui... Tout contre lui...
Le jet d'eau chaude coula sur sa peau. Leurs corps humides adhéraient l'un à l'autre.
Lucifel céda. Ses défenses cédèrent et l'excitation grimpa, vive et dure, sans qu'il ne puisse l'en empêcher. Le visage en feu, mort de honte, horrifié de sentir la peau de son frère contre son désir brûlant, il repoussa violemment Sam. Son cœur implosa. Paniqué, le souffle chaotique, il étouffait. Lethal se débattit puis, en larmes, il se réfugia dans un coin de la cabine, à même le sol, accroupit en position fœtale, repliée sur lui-même. Agité de sanglots étouffés, ses larmes se mêlaient aux jets d'eau chaude. Le jeune homme compressa son torse entre ses bras ; s'il ne le faisait pas, il avait l'impression que son cœur devenu fou allait sauter hors de sa poitrine et saigner sur le carrelage, secoué de spasme, comme un être vivant. Ses battements étaient irréguliers, comme s'il menaçait de s'arrêter d'un instant à l'autre. Les poumons en charpie et le cerveau en lambeaux, le jeune homme pleurait de toutes les larmes de son corps. Ce qu'il s'efforçait tant de refouler s'était libéré et sa névrose hurlait et se débattait pour effacer cet incident. Il ne fallait pas que Sam sache, il ne fallait pas !
Le jeune homme gémit d'une voix étranglée, tremblant :
« Ce n'est pas ce que tu crois... Ce n'est pas ce que tu crois... ! Je... Je... Non... ! Non ! Ghh... »
Tout faire deux fois. Ses troubles obsessionnels convulsifs reprenaient le dessus, redoutables. Samaël allait le détester. Il l'avait perdu.
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Sujet: Re: Tainted Love } Lethal. [Lemon] Mer 30 Déc - 5:39
My sweet prince You are the one
Le brun était fou amoureux de son frère. Ce n’était pas nouveau, on vous le répète depuis le début du topic, et c’est que vous n’avez vraiment rien suivi si vous posez encore la question de « mais c’est de l’inceste, alors ?! » Et Samaël ne ressentait aucune honte à nourrir cette passion dévorante et délicieuse pour son aîné, bien au contraire. N’y avait pas meilleur sentiment sur terre que ce dernier. Dans un certain sens, cet amour fusionnel qui les unissait les rendait plus forts. Car comment Samaël aurait-il pu survivre dans la jungle appelée réalité sans l’aide précieuse de son frère, pour le guider, pour lui montrer que malgré sa maladie, il n’était pas un moins que rien qui ne méritait que la mort. Sans Lucifel pour détruire un par un les propos de son père à son égard – peu élogieux et peu encourageants – qu’aurait pu faire Samaël, si ce n’est se jeter du haut d’un pont ? L’islandais avait besoin de son jumeau pour survivre, il avait besoin de ces sourires conciliants, de ses œillades encourageantes, de ses étreintes fébriles et de ses baisers dit fraternels mais juste terriblement amoureux. Même si ça, Samaël refusait de le croire.
Alors certes, en attendant, il se consolait dans les bras d’amants parfois inexpérimentés ou bien s’enfonçait entre les reins de cette énième fille incapable de résister à son sourire mais il restait profondément attaché à Lucifel. A jamais sien. Il se souvint avec difficulté, alors qu’il laissait un peu traîner ses mains sur son torse glabre, tant désiré, du jour où il n’avait pas réussi à contenir ses pulsions, ou presque. Ce jour où, enhardi par la peur d’être abandonné par son frère qui s’était trouvé, pour la première fois de sa vie une petite amie, il avait failli le prendre à même son bureau. Cependant, Lucifel fut assez habile pour le maîtriser, le repoussant avec le brun n’aille trop loin. Le jeune homme aux yeux d’améthyste n’avait plus jamais reparlé de ce jour, comme s’il n’avait pas compris la folie passionnée qui avait étreint son jumeau à ce moment-là. Comme s’il refusait de croire que Seth puisse l’aimer un peu plus que comme un simple frère jumeau. Pourtant… Samaël lui avait dit, qu’il lui appartenait. Il lui avait de nombreuse fois déclaré qu’à jamais son corps et son âme étaient sien et pourtant… L’aîné ne semblait pas le croire.
Cela tuait le plus jeune. Rien n’était plus vrai. Se donner au plaisir de la chair avec d’autre, sans sentiment, sans autre idée que celle de satisfaire les pulsions bestiales que sa putain de maladie lui fournissait en symptôme, il ne considérait pas cela comme appartenir à quelqu’un. Par ailleurs, Samaël était bien généralement le dominant de l’histoire. Alors, il possédait, d’une certaine manière, bien des personnes mais il était incapable d’avoir celle qu’il voulait réellement. Incapable de briser ce tabou, lui qui avait pourtant enfreint bien des règles du politiquement correct sans une once de remord. Mais Lucifel… Les choses qui concernaient Lucifel avaient toujours une ampleur bien différente dans son esprit. Seul son avis, seule sa reconnaissance comptaient. Et il ne voulait pas le faire fuir avec son amour malade, avec son désir brûlant et, souvent, incontrôlable. Alors il se taisait. L’hypersomniaque se contentait de sourire et d’embrasser langoureusement son Lucifel, en disant qu’il montrait ainsi son amour aux gens qu’il estimait tout particulièrement. Sans réellement dire qu’il n’y avait qu’avec lui qu’il prolongeait autant le préliminaire. Sans avouer que s’il n’y avait pas ces baisers quotidiens, sa libido mise à mal se déchaînerait. Et là, pas même les protestations de l’aîné n’auraient pu y changer quelque chose.
« Mais non, enfin ! Ne dis pas de sottises ; tu es mon frère. »
Oui, d’ailleurs, merci de me le rappeler frangin. Mais dans le doute, tu voudrais pas qu’on fasse une analyse ADN, comme ça, si on découvrait qu’en fait, on était pas frère, je pourrais te baiser sans remord dans cette cabine. T’es pas d’accord ? Voici ce qu’il mourrait d’envie de lui répondre. Il se serait damné pour apprendre qu’en fait, il avait été adopté par la famille Esaias tout bébé alors qu’il vivait dans une bande de cirque itinérant venu du Paraguay. Ce serait bien. Et ça expliquait pour Lucifel était si doué, si merveilleux, si parfait, tandis que lui n’était qu’un déchet de la société de surconsommation. L’exemple même du type malade jusqu’à en crever mais qui niait l’évidence. Parce que Samaël savait très bien nier les évidences, d’ailleurs. Le brun se contenta de hausser une épaule et de sourire, comme d’habitude. Ce n’est pas comme si Lucifel était capable de lire ses pensées ; tant mieux d’ailleurs, sinon il serait très embêté, le petit loir. Car malheureusement, dans son cerveau il n’y avait pas que des grillons. On y trouvait foule de pensées peu catholiques. Et quelque part, dans un coin paumé, ses problèmes existentiels de bouffe (un truc genre « est-ce vraiment nécessaire de cuire les frites surgelées avant de les manger ? »)
« Oui, oui, ton frère carrément bien foutu, tu trouves pas ? Mate ce corps de rêve qui fait fantasmer les pucelles ? »
Et, au fond de lui, Samaël était aussi persuadé que son frère fantasmait sur son torse. Mais l’idée était trop belle pour qu’il ose y croire… Tout n’était que masque, que façade. Les faux jumeaux se connaissaient que trop bien pour ne pas ressentir l’amour plus que fraternels qui les unissaient. Mais… étrangement, aucun d’eux acceptait d’y croire, refusant de toucher à ce sacro-saint tabou qu’est-ce l’inceste. Surtout lorsqu’il s’agissait de deux hommes… Samaël tenta de se souvenir de la dernière fois qu’il avait réussi à avouer, de vive voix, qu’il aimait éperdument son jumeau. Il avait dix sept ans, ce jour-là. Il était allé à une petite église en campagne, pour se confesser. Le prête fut compréhensif et l’avait absolu après bien deux heures de conversation. L’orphelin n’était cependant pas croyant, mais ça coûtait quand même moins cher de venir se plaindre à un prêtre en tout anonymat que de payer un psy privé, n’est-ce pas ? Et puis il aimait les religieux. D’abord parce qu’ils étaient bons au pieux, avait-il pu constater lorsqu’un de ses clients se présenta comme père. Et ensuite parce que parmi ceux qu’il était allé trouver, ils furent tous plus compréhensif que le meilleur des amis, remplaçant cette figure paternelle manquante.
Certes, il était loin de se convertir au catholicisme, au protestantisme, serait-il sûrement moins réticent à se convertir au proxénétisme, mais la religion l’avait aidé à se soulager de ces pensées impures qui revenaient sans cesse. Mais maintenant, il n’avait plus eu l’occasion de confesser son amour débordant pour Lucifel, qu’il tenait fermement entre ses bras osseux, désireux de sentir sa peau contre la sienne… « Innocemment ». Soit disant. Cependant il sentit bien quelque chose d’autre contre lui. Et avant même qu’il n’ait pu réellement assimiler l’information, Lucifel le repoussa violement avant de se mettre à pleurer, replié dans un coin de la cabine. Le brun écarquilla les yeux… Avait-il fait quelque chose de mal ? Quelque chose en plus que leur étreinte précédente pour provoquer telle rage chez son frère ? Quoique. Ce n’était pas de la rage. Oh non. Samaël comprit vite que ce qui animait son aîné, c’était le désarroi… Ce… contact était bien ce qu’il pensait ? Rêvait-il ou son frère, son frère tant aimé, tant désiré, tant fantasmé, venait d’avoir une érection à son simple contact ?
Le moment n’était pas à jubiler intérieurement de la merveilleuse nouvelle que cela impliquait. Lucifel était en pleine crise de panique et voir son frère pleurer avait toujours été une pure torture pour Samaël, qui se souvenait amèrement de ces nuits, où quand la maladie ne l’emportait pas, il entendait l’aîné sangloter dans le lit à côté du sien, sans qu’il ne puisse rien y faire. Le plus jeune s’agenouilla et attrapa doucement Lucifel dans ses bras, baissant un peu l’eau chaude. Il embrassa tendrement sa tempe et passa sa main dans ses cheveux humides. Peu à peu ses lèvres descendirent vers ses yeux, cueillant ses larmes amoureusement, avant qu’il ne dépose un chapelet de baiser jusqu’à ses lèvres. Il lui susurra, doux et patient :
« Lucifel, arrête de pleurer… Ce n’est pas grave. Vraiment pas. Ca ne me dégoûte pas tu sais, et je ne vais pas te repousser pour ça. » L’islandais le câlina tendrement. « Je te connais… Et tu sais bien que je suis incapable de te mentir… Ce n’est pas répugnant. Enfin moi, je ne trouve pas ça répugnant… » il se demandait comment cela se faisait, d’ailleurs, que son frère ait cédé le premier… « C’est une réaction normale… lorsqu’on aime quelqu’un. » L’art d’introduire doucement leur future union. « Ca m’est arrivé à moi aussi de… Bien, de bander sur toi… mais j’avais de la chance tu n’étais pas présent. » le rassurer, dire que lui aussi avait du mal à contenir son désir. Il l’étreignit un peu plus fort contre son torse. « Arrête de pleurer, Lucifel… Je t’aime tu sais… Je ne vais pas te blâmer pour ça. »
Mais après ça, deux solutions : ou bien ignorer l’événement, ce qui soulagerait sûrement Lucifel, on bien aller au bout de la chose et… tenter ?
Dernière édition par Seth le Sam 9 Jan - 10:02, édité 1 fois
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Sujet: Re: Tainted Love } Lethal. [Lemon] Lun 4 Jan - 10:09
Time is Running Out - MUSE
Pris en étau entre panique, dégoût et désarroi, Lucifel ne contrôlait plus ses larmes et ses spasmes. Il aurait voulu s'enfoncer dans le sol et disparaître à tout jamais, même si techniquement, il serait tombé, nu comme un ver, à l'étage du dessous et ça aurait été ballot. Mais trêve de plaisanterie, l'heure n'est pas à rire. Du moins pas pour Lethal. Oh non. Au contraire, il était plus que bouleversé. Avoir une érection, comme ça, devant son frère – CONTRE son frère – l'avait traumatisé. Ce n'était pas le fait d'être excité par Samaël qui le perturbait, mais bien de s'être fait découvrir. Prit en flagrant délit de fantasme répréhensible par la morale.
Il était fichu, Sam n'était pas bête, il allait tout de suite comprendre la situation. L'Islandais n'avait plus qu'à changer et nom et de visage pour déménager au fin fond de l'Asie ou de l'Afrique, là où personne n'avait jamais entendu parler de lui ni de ses orientations sexuelles honteuses. Seth allait le haïr, le trouver écoeurant, le fuir. C'était évident. Quoique... ?
Lucifel se rappelait encore de l'époque où ils étaient au lycée à Londres. Ils s'étaient trouvés une bande de potes assez spéciaux et le jeune homme avait souvent subi leurs délires tordus. Or il lui semblait bien que Samaël avait déjà profité de cette ambiance débridée pour le toucher un peur trop intimement pour que ce soit tout à fait innocent. Bien sûr, Lulu avait fait comme si c'était normal, mais au fond de lui, il savait bien que ses gestes n'étaient pas anodins...
Il y avait eu par exemple la fois où Sammy l'avait longuement fixé alors qu'ils étaient tous assit dans un parc pendant une heure de libre. Lethal lui avait demandé ce qu'il y avait, et son jeune frère s'était jeté sur lui pour empoigner son haut d'uniforme. Il était passé derrière lui et, tout en détruisant l'harmonie parfaite de sa chemise bien boutonnée et bien rentrée dans son pantalon, avait passé ses mains en dessous et les avait plaquées sur sa poitrine plate, à la limite de pincer doucement ses petites perles de chair encore vierges de tout contact indécent. Lucifel avait hurlé, rouge comme une pivoine, et s'était soustrait à son emprise en bafouillant des paroles outrées. Sam avait ri et s'était justifié en disant qu'il avait fait cela « pour le fun ». Une autre fois encore, son frère était venu se coller à lui dans les douches après le sport en minaudant qu'il n'y en avait plus de libre. Ce qui était vrai, mais tout de même... Ou bien encore une fois où il avait proposé de faire un « chat-bite » entre toute la bande, adaptable aux filles. Et évidemment, le loir obsédé s'était acharné sur Lulu alors que ce dernier avait bien précisé qu'il ne désirait pas participer à ce jeu stupide. Mais Seth l'avait quand même touché, un peu trop d'ailleurs ; il en était alors presque à le peloter avidement. Mon Dieu...
Mais ce n'était pas tout. A l'époque, tous leurs potes faisaient partie du club théâtre et il avait semblé à Sammy que c'était un très bon moyen de voir Lucifel déguisé en toute sorte de choses... Et il fallait avouer que la malle à déguisements de manquaient pas de ressources. Lethal avait tout subi : la princesse médiévale, l'infirmière, la princesse orientale, le chat, le docteur, le preux chevalier, la petite paysanne, la marquise, la bonne fée, la collégienne,... Tout. Il avait tout subi. Il se rappelait encore d'un spectacle random où, avec Sam habillé en uniforme scolaire féminin sailor, l'avait prit dans ses bras, comme une jeune mariée, alors qu'il était déguisé en princesse pour le moins sexy. Ou plutôt, c'était ses sous-vêtements qui étaient sexy. Allez Diable savoir comment, mais le jeune homme s'était retrouvé doté d'une petite culotte et d'un porte-jarretelles qui lui allaient étrangement bien en plus. Or, Samaël ne s'était pas gêné pour passer sa main sous ses jupons et lui pincer les fesses, jouer avec son porte-jarretelles ou faire claquer l'élastique de sa culotte. Tout le monde dans la salle s'était demandé pourquoi l'aîné des jumeau était si rouge et bégayait comme une pucelle. Ou plutôt, on s'était dit qu'il jouer son rôle à merveille. Sans compter que dans les coulisses, Lulu s'était retrouvé sur le dos avec Sam à quatre pattes entre les cuisses. Bon Dieu...
Le jeune homme frémit. Que voulait dire tous ces souvenirs ? Sammy plaisantait-il ou bien... ? Peut-être bien que l'instant de vérité était enfin arrivé. Peut-être qu'il aurait la réponse maintenant.
Perdu dans les ténèbres grouillantes et brûlantes de son esprit malade, Lethal ne réalisa pas tout de suite lorsque Seth le prit dans ses bras. Hoquetant, il ne s'en rendit compte que lorsque les lèvres exsangues du jeune homme se posèrent sur sa tempe. Sous le choc, il se tut, cessant de sangloter, les yeux écarquillés. Samaël n'était pas parti ? N'avait-il pas réalisa ce qu'il s'était passé ? L'Islandais resserra les cuisses pour cacher son excitation, gêné. D'autant que... son frère n'arrangeait rien, délicieusement tentant.
Lulu ferma doucement les yeux, laissant son cadet cueillir les larmes salées qui perlaient sur ses longs cils, qui coulaient sur ses joues rosies par le trouble. Enfin, le séducteur atteignit ses lèvres et l'embrassa avec... amour ? Perturbé, mais définitivement sous le charme, le névrosé se laissa faire, frémissant, le souffle court. Son faux jumeau murmura d'une voix douce alors qu'il le câlinait, tout contre son dos :
« Lucifel, arrête de pleurer… Ce n’est pas grave. Vraiment pas. Ca ne me dégoûte pas tu sais, et je ne vais pas te repousser pour ça. »
Son coeur s'apaisa un peu, soulagé d'un poids, quoiqu'il se mit à battre plus vite encore. Ainsi, Sammy ne lui en voulait pas tout en sachant ce qu'il avait ? ! Impossible... Comment... ?
« Je te connais… Et tu sais bien que je suis incapable de te mentir… Ce n’est pas répugnant. Enfin moi, je ne trouve pas ça répugnant… C’est une réaction normale… lorsqu’on aime quelqu’un. »
Lethal tressaillit. Son frère n'était donc vraiment pas révulsé par l'idée... Une... réaction normale ? Lucifel était bouleversé. Le loir allait donc jusqu'à penser qu'avoir une érection à ce moment-là était digne de tout adolescent en bonne santé ? ! Que... ?
« Ca m’est arrivé à moi aussi de… Bien, de bander sur toi… mais j’avais de la chance tu n’étais pas présent. »
Ah ça... Que Samaël se détrompe. Dans un coin de son esprit, occulté par sa névrose, il y avait des souvenirs bien étranges, de jours où il avait surpris son faux jumeaux en train de se caresser en serrant l'oreiller de son aîné contre lui et respirant son odeur. Les rares fois où il avait assisté à ce genre de scènes, Lucifel s'était caché, observant son frère avec une stupeur mêlée d'excitation en le voyant faire... sur SON oreiller. Ou bien un vêtement. Ou encore une photo de lui. Maintenant que les barrières de sa névrose avaient cédé, il s'en rappelait nettement, de ces moment-là où, caché, le plaisir de Sammy lui montait aussi à la tête en le voyant atteindre l'orgasme. Il se souvenait des râles bestiaux de son frère, de ses mouvements fébriles de va-et-vient, de son expression extasiée...
Lulu eu un hoquet nerveux et son excitation grandit encore à l'évocation de ces souvenirs. Samaël l'étreignit plus fort contre son torse glabre et désiré.
« Arrête de pleurer, Lucifel… Je t’aime tu sais… Je ne vais pas te blâmer pour ça. »
Pour la première fois de sa vie, le jeune homme considéra enfin la déclaration de son frère comme une authentique déclaration d'amour. Lethal essuyant ses dernières larmes et fit taire ses derniers sanglots. Il se sentant à la fois euphorique et angoissé, étrangement à l'étroit dans sa peau, dans cette cabine. Sans oser se retourner complètement vers Sammy, il tourna juste la tête, les yeux rougit par sa crise de larmes. Il souffla à mi-voix :
« C'est... C'est vraiment vrai ? Je... Tu n'es pas dégoûté, appeuré ou en colère ? Tu... Tu le tolères ? Et... »
Le jeune homme rougit violemment et attendit un peu avant de pouvoir formuler sa phrase, du bout des lèvres :
« ... Ressens-tu... la même chose que moi... ? »
Voilà, il l'avait dit. Son coeur battait la chamade, si fort qu'il lui semblait que Sammy pouvait l'entendre. Lulu rassembla ce qui lui restait de courage et se retourna, pressant ses mains sur son sexe gonflé, les cuisses serrées, pour ne pas que son frère puisse le voir, trop gêné. Il le regarda longuement dans les yeux, dévorant ses iris vert émeraude pailletés d'or, magnifiques. De vrais joyaux au coeur de l'écrin qu'était le visage de Samaël. Lethal se rapprocha doucement et posa ses lèvres humides de larmes, imprégnées par le goût du sel, sur celle de Sam. Il les y pressa et insufla plus de passion au baiser, amoureux. Il entrouvrit les lèvres, guidé par un instinct amoral, et darda sa langue entre celles de son frère. Avant que ce dernier ne prolonge le baiser, il s'éloigna un peu, haletant, et susurra :
« Je t'aime aussi... mon Samaël... »
Lucifel reprit alors son baiser là où il l'avait laissé, fébrile. Peut-être était-il en train de faire une grosse bêtise, peut-être que non... Peut-être qu'au contraire, il accédait au but même de son existence alors insipide.
HJ - Puissant... Dans ce RP, quand j'ai écris "mais trêve de plaisanterie", j'ai commencé par écrire "très ve"... \o
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Sujet: Re: Tainted Love } Lethal. [Lemon] Jeu 28 Jan - 7:32
C'mon darling, Let me steal this moment from you now, C'mon, angel, c'mon, c'mon, darling, Let's exchange the experience
C’est fou comme son tendre ainé pouvait avoir les airs effarouchés d’une jeune fille virginale. Ca avait quelque chose d’adorable, dans un sens. Ce grand enfant, dix-neuf ans déjà, qui ne s’était jamais fait toucher, tenant à tout prix à conserver sa virginité jusqu’à la fin de ses jours, ou du moins, jusqu’à, selon ses dires « Qu’il trouve la bonne personne, celle qu’il aimera jusqu’à la fin de ses jours ». Samaël n’avait pu contenir le rire nerveux en entendant cette réplique naïve. Et il ne put s’empêcher de penser que la seule personne qui supporterait Lethal jusqu’à la mort, c’était lui.
Personne n’était capable de survivre à toutes ces manies, personnes ne pouvait calmer ses crises, personne ne pouvait l’aimer pleinement, avec toutes ses parts d’ombre que sont ses nombreux homicides commis. Personne sauf lui, qui l’acceptait avec toutes ses déviances, avec cet esprit de fou… Son frère était insane, et lui n’en avait que faire. Lui s’en fichait. Il lui était pleinement dévoué, et ce depuis sa naissance. Certes, les mauvaises langues diront que c’était parce que personne à part Lethal ne souhaitait s’occuper de lui. C’était vrai, mais était-ce une raison pour rabaisser son amour véritable ? Samaël ne trouvait pas.
Les raisons pour lesquelles il aimait éperdument son frère étaient certes égoïstes, mais l’amour était là, il survivait malgré tout ce que l’islandais apprenait au fur et à mesure qu’il grandissait. Rien n’arrivait à déchoir cet amour. Il semblait même qu’au contraire, cette passion grandissait à mesure qu’il en apprenait plus sur son jumeau. Alors, que représentait l’inceste dans cette marre de crime ? Une goutte de pluie, tout au plus. Une petite goutte qui n’aurait pas beaucoup d’impact sur leur conscience viciée, n’est-ce pas ? Il ne leur manquait que ça pour se sentir pleinement vivant. Son frère souffrait trop de se retenir et si Seth n’avait pas plus de mal à cacher son désir, il le voulait quand même. Et il le voulait maintenant.
Samaël ne se souvenait plus réellement de quand est-ce qu’il s’était mis à fantasmer sur son frère. Certes, il se souvenait très clairement du manque qu’il ressentait quand il était loin de lui, de cet amour débordant et naïf qu’il lui avait voué jusqu’à ses treize ans – âge où il déchanta réellement, sombrant dans toute l’horreur du monde. Mais quand cet innocent amour fraternel était-il devenu besoin viscéral de la présence rassurante, protectrice, et pourtant clairement malsaine de son frère ? Quand avait-il réellement compris qu’il désirait son frère un peu plus que la normale ? Il était incapable de le dire.
Mais il semblait au narcoleptique qu’il le désirait depuis toujours. Depuis trop longtemps pour se contenir à présent, en tout cas. Ce serait pure folie que de lui demander de restreindre ses ardeurs alors que son tendre frère l’embrassait d’une manière si délicieuse, son torse nu et humide collé à lui… Une… horrible et sublime torture, qu’il n’arrêterait pour rien au monde. Alors, soyons fous, soyons déraisonnables, laissons tomber les masques et profitons de notre jeunesse, de notre bonheur. Abandonnons toutes les limites qu'on s'était imposé. Il n'y a plus de limite. Juste ce besoin grandissant de l'autre, cet amour débordant.
Alors, Samaël cessa de garder soigneusement les mains éloignées du corps tentant de son jumeau et le serra contre lui. Il ne voulait pas répondre. Les mots lui semblaient désuets, vulgaires, dans cette situation. Tout ne devait être que sensation, passion brûlante. Mais tout devait être parfait, aussi. Parce que si Samaël anticipait bien la suite, il ne voulait pas que la première fois, que leur première fois, vire à la catastrophe, au cauchemar. Il voulait, bien naïf et prétentieux qu'il était, que Lucifel vive le plus beau moment de sa vie. Ca faisait si longtemps qu'ils se retenaient…
Il fronça les sourcils tout en gardant ses lèvres collées à celle de son frère. Une douche. Ils étaient dans une douche. Ca, ça n'allait absolument pas. Pas qu'il ait un souci quelconque avec le sexe à la verticale, mais pour une première fois, il avait connu mieux. Il resserra un peu son étreinte sur les épaules de son frère et leva le bras pour couper l'eau. Le brun se releva, emportant son bien aimé jumeau avec lui et glissa doucement sa tête dans son cou pour l'embrasser amoureusement, y laissant même un joli suçon au passage. Juste comme ça.
Il attrapa tendrement la main de son frère et afficha un sourire doux, en ouvrant la porte de la cabine de douche. Milieu de l'après-midi. Les élèves qui couraient dans le parc, qui peuplaient la salle commune ou flemmardaient dans leur chambre. Pas un chat dans la salle de bain. Il noua une serviette autour de sa taille et fit de même pour son frère, par la même occasion. L'islandais déposa un tendre baiser au coin des lèvres de Lethal et lâcha enfin, après trop de minute de silence, qui avaient dû angoisser son frère :
« On sera probablement plus à l'aise dans la chambre… »
Et il l'attira tout naturellement dans la salle à coucher. Une fois la porte fermée à clé, Samaël plaqua son frère contre pour l’embrasser passionnément, cessant de se retenir. Il passa une main dans ses cheveux humides et laissa errer l’autre sur ses hanches, effleurant tout d’abord ses reins, son dos, comme n’osant pas toucher à cette relique sacrée, qu’il avait désiré toute sa vie. Un peu comme si le moment était trop beau. Tellement beau qu’il avait peur de le briser, qu’il avait peur de voir le rêve partir en morceau. A moins que ce ne soit la réalité de la chose, qui lui semble invraisemblable ?
Il en avait tellement rêvé… Des millions des fois. Et là, il pouvait le toucher, il pouvait enfin laisser libre cours à sa ferveur, à son envie… C’était vraiment trop beau pour qu’il ose y croire. Et pourtant, le narcoleptique était là, à l’embrasser avec amour, a descendre sa main le long de la colonne vertébrale de son frère… Et soudainement, il perdit toute son assurance. Satisfaire les autres, il savait. Mais, satisfaire son frère, qui avait sûrement imaginé tellement de fois cette scène, allant jusqu’à rêver de la couleur du papier peint…
Est-ce qu’il saurait ?
Pour la première fois de sa vie, Samaël paniqua lorsqu’il s’agissait de sexe. Oh, certes, il ne montra rien, il se contenta de profiter pleinement des sensations que celui apportait ce baiser, la peau nue du torse de son frère contre la sienne… Mais son esprit faisait du cent à l’heure, incapable de se concentrer réellement sur le moment présent. Et s’il n’y arrivait pas ? Si, soudainement, il était incapable ? Son frère lui en voudrait-il ?
D’ailleurs, que voulait son frère, exactement ? Peut-être s’était-il laissé un peu trop allé dans ses certitudes… Si cela se trouvait, Lethal ne voulait rien de tout ça pour aujourd’hui ? Samaël fronça les sourcils à nouveau. Il n’aimait pas douter, il n’aimait pas se sentir incapable. Ca lui ressemblait tellement peu. Seth arrêta le baiser un instant et planta ses yeux dans le regard améthyste et sublime de son jumeau, y cherchant toutes les réponses à ses question.
Parce que c’était comme ça, entre eux. Samaël doutait et Lucifel le rassurait d’un regard et d’un sourire, qu’il soit encourageant, timide, gêné… Et cette fois-ci, il avait besoin d’être rassuré, comme lorsqu’il avait huit ans.
Il ne pouvait pas échouer, n’est-ce pas ?
Invité
Sujet: Re: Tainted Love } Lethal. [Lemon] Ven 19 Fév - 22:05
Lethal ne savait plus que faire, que penser. Ces lèvres exsangues mais douces étaient-elles bien pressées contre les siennes ? Ces mains fines et délicates, mais bel et bien viriles, étaient-elles vraiment en train de caresser sa peau humide ? Ce corps tant désiré épousait-il réellement la courbe malingre du sien ? Ou bien était-ce encore l'un de ces satanés rêves trop parfaits qui lui plombaient le moral au réveil, lorsqu'il revenait à la réalité ?
Le jeune homme demeurait bloqué dans l'incertitude, incapable de se décider pour l'une ou l'autre hypothèse. Dans ce cas, même ses mathématiques adorées et sa logique chérie n'y pouvaient rien. Ce ne fut que lorsqu'il croisa les yeux de chat – vert pailleté d'or – qu'il su que tous ces contacts charnels ne tenaient pas de l'illusion. Ils... Ils étaient vraiment en train de... sceller un contrat indicible ? C'était ce qu'il semblait à Lucifel. Les gestes, les regards de son frère jumeau semblaient l'inviter à franchir le pas, à oublier la morale et ses craintes, à oublier que l'inceste demeurait le premier tabou de l'humanité, commun à toutes les civilisations. Bien inutilement dans ce contexte-ci – car Lethal avait le chic pour laisser son esprit névrosé divaguer lorsqu'il se sentait perdu –, il se rappela de ce qu'il avait lu sur l'inceste, de l'origine supposée du tabou.
Cet interdit universel était purement culturel – avec des différences selon les peuples : certains autorisaient les liaisons entre cousins. Il ne résultait pas de la peur de tares génétiques – contrairement aux idées reçues, il fallait plusieurs générations d'incestes pour que des problèmes de consanguinité surgissent, et non pas une ou même deux, voire trois –, ni même d'une répugnance à toucher un individu de son sang, mais d'une question de partage. De partage des femmes, à l'origine. La genèse de ce tabou nous viendrait de l'époque préhistorique, quand un patriarche tout puissant gardait toutes les femmes pour lui seul, excluant sauvagement ses fils qui, possédant une libido, voulaient naturellement passer du bon temps comme leur père. Inévitablement, les fils se rebellèrent, tuèrent leur père, et prirent les femmes – leurs mères, soeurs, cousines,... Horrifiés par ce qu'ils avaient fait, ils décidèrent d'un commun accord qu'il fallait partager et ne pas s'octroyer sa mère ou sa soeur, mais les laisser aux autres hommes. Voilà le fondement – bien machiste – de l'interdit de l'inceste.
Mais pour Lucifel, partager Samaël, c'était inacceptable. Même si, contre son gré et sans qu'il ne s'autorisât à protester, cela faisait bien longtemps qu'on le lui prenait. Le seul à ne pas être passé sur Sam, c'était le bus ! Et aussi Lulu.
Lethal frémit. Pourquoi était-il toujours le dernier à profiter des meilleures choses ? Non... Seth n'était pas une chose. Un pronom indéfini salissait sa magnificence. Il était LA chose. Si tant est que nous soyons tous des choses... Mieux ; le névrosé voulait que son frère soit SA chose. Et vice-versa. Qu'ils s'appartiennent mutuellement, fusionnels, complètement soudés, sans personne pour s'immiscer entre eux. Mais des gêneurs, il y en avait toujours... Par exemple les enfoirés de prétendants de Sammy. Ou bien les gros connards d'amis de Sammy, qui le monopolisait des soirées, des jours entiers. Lucifel se rappelaient avec amertume des longues heures sans aucune nouvelle de son jumeau alors que ce dernier lui avait promis d'envoyer des textos. Ses amis le détournaient trop de lui. Ses amis tellement mieux que lui, le frère psychorigide et hystérique, absolument pas amusant et plus coincé qu'un éléphant adulte dans un vase. Comparaison burlesque pour une situation que ne l'était pas.du.tout. Et maintenant qu'il l'avait vraiment pour lui, que faire ? Lulu avait peur qu'un pote mal avisé se pointe à tout moment. Samaël était tellement apprécié... A croire que toutes les personnes compatibles avec Seth s'étaient retrouvées à la Wammy's House pour l'éloigner de lui. Triste vie qu'était la sienne... s'il n'y avait pas Seth avec lui.
Mais lorsque son frère était avec lui, pour lui seul, Lucifel se sentait vivre. Vraiment. Comme si Samaël avait la propriété de faire renaître sa vitalité. Lulu s'était toujours imaginé cela comme le retour du printemps après l'hiver dans une version un peu féerique et poétique. Lethal était l'hiver : froid, blanc, stérile, silencieux, mort et triste. Il ressemblait à une vaste forêt d'arbres gris et nus, parfois recouvert d'une neige sale et collante, presque assimilable à de la cendre. Son ciel était terne et lourd, prêt à s'abattre sur les rares et faibles formes de vies qui se traînaient dans son paysage glacé. À part les gémissements du vent et les craquements des branches, il n'y avait rien sinon un silence mortuaire. Mais quelque part logé au sien d'un arbre creux couvert de givre, il y avait un petit oeuf d'un vert aussi éclatant que les feuilles d'angélique, que la chartreuse, que le ventre des lucioles. Vert comme les yeux de Samaël. Et aux moments où l'oeuf libérait son contenu – Sammy incarnant magnifiquement le printemps –, tout renaissait. Comme un fougueux torrent de vie, le gel fondait pour nourrir l'herbe et les ruisseaux, la végétation explosait subitement en un odorant et vif bouquet de fleurs et de feuilles, de bourgeons et de nouvelles branchilles. Les nuages étaient balayés par ce souffle vital pour laisser le soleil éclatant baigner les clairières et les prairies de sa chaleur et de sa lumière, faisant jouer les reflets sur le vert ambiant. Bleu, rose, jaune, orange, rouge, vert ! Les vastes étendues herbeuses se piquaient de petites tâches fleuries qui ondulaient avec la brise légère. La vie reprenait ses droits et le silence de mort était brisé par le pépiment des passereaux, le murmure des feuilles, le clapotement des cours d'eau, les froissements dans les buissons causés par un lapin ou un renard, le coassement des grenouilles,... C'était cela. Quand Sam était avec lui, Lucifel sortait de sa sinistre hibernation et connaissait une existence gorgée de soleil mielleux et sucré, un agréable vent frais sur son visage, la caresse de l'herbe dans laquelle il lui semblait être allongé. Et le ciel. Le ciel bleu myosotis à perte de vue, comme un appel à la liberté et à l'espoir. L'espoir qu'un jour, le printemps resterait à jamais. Lethal ne voulait plus connaître l'hiver. Il voulait le printemps pour toujours. Il voulait Sam ad vitam aeternam. Pour que son coeur soit toujours au chaud auprès de son seul et unique amour, le seul à raviver sa flamme vitale.
Fort de cette aspiration, la peur chassée par le feu de ses sentiments pour Samaël, Lulu s'agripa à lui pendant que ce dernier le faisait se relever. Cette fois, il désirait se battre. Sam était sien. Son printemps était sien. Son frère l'embrassa dans le cou, aspirant délicatement sa peau entre ses lèvres délicieuses. Lethal frémit de désir, stimulé par cette bouche qui tétait son cou, y laissant une jolie marque bien rouge, moucheté de son sang sous la peau pâle.
Le jeune homme leva les yeux vers son jumeau expérimenté : son regard timide fut accueilli par un sourire doux. Revigoré, mais chastement embarrassé, Lucifel lui rendit son sourire – un peu hésitant – et ses pommettes se teintèrent de rose. Il était tellement omnubilé par le sourire de son jumeau qu'il ne fit même pas attention à une éventuelle population indésirable autour d'eux. Il se sentait niais, mais Lulu avait bel et bien l'impression d'être seul au monde avec son cher et tendre Samaël. Ce dernier noua une serviette autour de sa taille, puis de la sienne, et l'embrassa tendrement au soin les lèvres, le faisant frissonner.
« On sera probablement plus à l'aise dans la chambre… »
Lethal se rendit à peine compte du trajet entre la salle de bain et ladite chambre, qu'il se faisait déjà plaquer contre la porte par une poigne ferme et virile, puis embrasser par des lèvres fougueuses et gourmandes. Une main se mêla à sa chevelure noir de jais encore humides, déclanchant de merveilleux picotements d'excitation dans sa nuque sensible, électrisé jusqu'à la racine de ses cheveux. L'autre explorait ses hanches maigres, ses reins frémissants, son dos cambré, et un vif frisson secoua son échine, lui arrachant une petite exclamation surprise, mais satisfaite. Se faire toucher ainsi par celui qu'il aimait, Lucifel l'avait rêvé encore et encore, frustré à chaque réveil célibataire. Mais cette fois, ses fantasmes se réalisaient. Même que c'était encore mieux que dans son imagination. Le jeune homme s'apercevait que les sensations étaient encore plus exacerbées qu'il ne le pensait, impitoyable de délice. Une irrésistible torture.
Ses doutes s'étaient tous envolés, ses craintes volatilisées, ses angoisses évaporées. Il n'y avait que le désir, l'espoir, et surtout, ce bonheur ineffable qui allumait un brasier pétillant dans ses reins et qui faisait battre son coeur aussi rapidement que s'il eut voulu s'échapper de sa cage thoracique, affolé. Son souffle devenait chaotique à mesure que les mains de Seth frottaient contre sa peau qui, au contact intime, devenait presque iridescente de plaisir.
Samaël cessa son baiser et Lucifel renversa la tête en arrière, le souffle court, la gorge tendue, les lèvres brillantes de salive. Il sentit le regard de son frère le brûler, cherchant du réconfort, une confirmation de ses désirs. Cette fois, ce fut sans hésitation que Lethal regarda Sammy dans les yeux et qu'il lui offrit son plus beau sourire : « Oui, c'est bien ce que je veux ».
Les joues rosies par l'envie, Lulu déposa un tendre baiser sur les lèvres de son jumeau puis, emporté par le souffle de passion que suscitait son frère chez lui, l'embrassa avec plus de fougue, se laissant guider par son instinct, ne faisant qu'imiter Samaël, inexpérimenté mais motivé. Il voulait apprendre si jamais c'était pour Seth.
Lui aussi voulait pouvoir faire éclore le printemps dans le coeur dans son Amour.