"J'ai aucune raison de te répondre, et pour ta gouverne, ducon... T'es la dernière personne au monde de qui je pourrais tomber amoureux, alors arrête de te faire des films."
Cette phrase résonnait dans sa tête depuis quatre jours. Il se souvint qu’après, il était resté seul, comme un gros con, dans la salle commune. Il était resté seul dans l’immense salle blanche. Face à la console éteinte. Pourquoi une réponse aussi peu étonnante lui faisait tant d’effet ? Une réponse loin d’être surprenante venant de Hurricane, et pourtant… pourtant ça faisait mal. Surement que le regard qui l’accompagnait n’avait fait qu’accentuer la chose. Là, il le sentait bien. Ce mur infranchissable sur lequel il était venu s’écraser, de tout son élan, lui éclatant la mâchoire et lui brisant les dents. Etre la dernière personne au monde, quand même, c’était hard comme condition. Regarder tous les autres passer avant lui. Alors comme ça, n’importe qui, même le plus affreux, il devait les voir lui passer sous le nez. Sur 6705 milliards de personnes, il était le 6705 milliardiéme. Hurricane aurait pu choisir une autre expression, mais il choisit celle-là. Dire qu’il n’avait jamais envisagé faire quelconques demandes, heureusement qu’il l’avait fait avec humour. Sinon, sans doute qu’il l’aurait perdu à jamais. Mais quand même, si Hurricane était parti, peut-être qu’il n’y avait pas vu que de l’humour. D’habitude ils se battaient, ils se prenaient le col et se chamaillaient joyeusement. Là, il était parti. C’était que cette personne qu’il aimait, il devait l’aimer tant qu’il voulut que cela reste secret. La protéger, cette personne qu’il chérissait. Cette personne qui était première sur les 6705 milliards de la liste. Plus Dew s’enfonçait dans son affliction, plus il cherchait des points positifs à la situation. Au bout de quatre jours d’une étrange humeur, plus rêveuse et moins énergique, il en était arrivé à trouver quelques avantages à sa déplorable situation. Dans un premier temps, il était maintenant sûr de l’impossibilité de la chose. Il savait que c’était mort. Il n’entretenait plus l’espoir douloureux de « Mais je lui ai pas dit, alors je ne pourrais jamais savoir ». Là, il savait. Et il avait su sans se compromettre, car il espérait que l’usage de l’humour avait camouflé le tout. Maintenant qu’il était bien sûr en tout, qu’il savait qu’il n’avait absolument aucune chance, il pouvait oublier. C’est plus dur d’abandonner quand on sait qu’il y a un espoir, que peut-être, c’était possible. Qu’il y a une infime probabilité. Alors maintenant, maintenant qu’il savait, tout pouvait redevenir comme avant. Et pourtant, pourtant ca ne lui disait rien. Il sait que ce n’est pas genre de sentiment qu’on fait disparaître quand l’envie nous prend. Il n’avait rien fait, rien demander, ça s’était installé lentement en lui. Tout d’abord, il eut, envers les premiers symptômes, qu’un léger amusement, persuadé que ce n’était rien de grave. Puis les symptômes se firent plus évidents. Il était d’abord surpris, car jamais il ne se serait attendu à ça. A penser tout ce qu’il pensait, à rêver ce qu’il rêvait, et tout cela avec Hurricane. Il y eut ensuite un instant de peur chaste, celle où on creuse les fondations de son existence en se demandant quelle est la chose qui a bien plus clocher dans son enfance. Les expériences vinrent ensuite, pour vérifier, être sur que c’était ça. Des choses insipides, regarde de la pornographie féminine, et se rendre compte que ses fantasmes n’étaient plus réservés aux femmes des magazines, mais à un tout autre modèle. Après vint la peur, la fatalité, le dégout de soi. La peur de s’approcher de l’objet du désir de crainte que ce qu’il pense, ses sentiments, ses fantasmes, ses visions, y soit peinte sur son front. La fatalité de sa situation. Et le dégout de lier deux choses qu’il n’aurait jamais pensé voir ensemble. Le désir, et son meilleur ami. S’ensuivit la différenciation du désir et de l’amour. On se cherche des excuses : Hurricane a les cheveux longs, il est mince et petit. Ainsi ce pouvait être du désir sans l’amour. Un moment de calme, ça devait être ça. Des doutes à nouveau, sur ce cœur qui battait trop vide, et des envies pas forcement lié au désir. Juste être avec lui, se lever le matin en se disant qu’il va le voir et se couchait le soir en se disant qu’il l’a vu. De la niaiserie. Etouffante. La conclusion ne tarda pas à tomber, la condamnation aussi. Il ne devait rien dire, ne pas gâcher cette amitié qui lui permettait de l’approcher. Car sinon, il se lèvera le matin en pensant le voir, et se coucherai le soir en se disant qu’il l’avait ignoré de toute la journée. La vie avec ce virus dans la veine démarra alors. On pouvait être malade sans que cela ne se déclare tout de suite, sans que cela se voit. Et voilà maintenant où il en était. Maintenant il pouvait vivre sans se dire qu’il avait une possibilité de guérir, sans se faire de faux espoirs. Tout était au mieux, vraiment, tout était parfait. Un étirement, un geste ample, un bruit sec, la balle s’envola comme une comète. Et maintenant, souris, Dew. On était samedi, il venait de jouer trois heures avec son équipe. Alors que ses compagnons étaient partis, lui, continuait. Il avait le terrain qu’à lui, et bien qu’il fût encore tôt dans cette fin d’après midi, les nuages se teintaient de rose. Casquette blanc, il avait gardé son uniforme, bien qu’il ait enlevé la veste qui lui tenait trop chaud. T-shirt noir qui lui collait à cause de la sueur, pantalon blanc avec chaussettes qui passaient par-dessus, il continuait de viser les nuages. Maintenant qu’il avait pris sa résolution, celle de taire des sentiments qui n’ont pas lieu d’être, car immoraux et non-réciproque, il se sentit un peu mieux. A dire vrai, il souriait presque aux nuages, de cet air qui implore un peu de pitié. Sentant la sueur coulait sur ses tempes, il enlève sa casquette et s’ébouriffe les cheveux, s’étirant encore un peu, abandonna sa batte et s’entraina uniquement aux lancers. Et comme d’habitude, il irait, à la fin de son petit loisir, récupérer toutes les balles qui mitraillaient la terre déjà abimé du terrain. Un petit terrain, mais bien emménagé. L’équipe s’était armé de pelles et avait construit une petite bute en terre. Bute qui était la cible des lancers, et les balles s’incrustaient dedans sans attendre. Bute que Dew mitraillait en ce moment même. Le gymnase, à côté, était totalement vide. Les derniers amateurs de sports venaient de partir en saluant Dew de loin. Salut qui leur rendit en agitant sa main, tout sourire. Et il lançait, faisant cette pose extrêmement ridicule que prennent tout baseballer qui se respecte. La pose dont on se fout souvent de la gueule « Pouah, qu’il a l’air con ! » mais que nous, pauvres humains, ne pourront même pas reproduire. Allez, tu le verras pour le dîner. Tu t’assoiras à côté de lui, comme d’habitude. Tu te coucheras en te disant que tu l’as vu, et demain tu te lèveras en te disant que tu vas le voir. Tu es peut-être la 6705 milliardième personne, mais tu peux le voir. Ne te plains pas. Et il maudissait presque ce sentiment qui avait fait apparition chez lui, ce virus, qui lui gâchait la vie. Si seulement il ne l’aimait pas, ou du moins pas comme ça, il n’aurait pas aussi mal. Dans la très faible probabilité que ce soit réciproque, l’amour ne servait à rien d’autre qu’a frustrer et faire souffrir. Il soupira. Lui qui avait pourtant prié le ciel pour être un jour amoureux, il priait ce même ciel de faire Ctrl + Z. Quand on ne l’a pas, on le demande, et quand on l’a on le rejette. C’était quand même assez ironique, ce truc qu’était l’amour. Désenchanté, le pauvre Dew. Et quand il s’aperçut que c’était reparti pour un tour, alors qu’il s’était juré de ne pas se plaindre, il se répétait « My bad »… presque amusé de voir ses pensées tournaient en rond dans sa tête. Bon bon, hey, on se reprend. Ce soir au menu, c’est pâtes aux fruits de mer. Il avait hâte d’aller diner. Pourquoi ? Pour les pâtes aux fruits de mer pardi ! Le ciel était toujours rose. C’était à cause du souffre rejetait par les volcans, parait. Il prit de nouveau sa batte, et cette fois-ci ne visa pas la bute de terre. Il avait réellement envie d’atteindre les nuages, parce qu’il avait envie de donner tout le reste de son énergie dans un coup final. Il le fit, l’effort lui arracha un cri de motivation, et, la main en visière, il regardait sa balle traverser les nuages. Il était peut-être la 6705 milliardième personne, mais il savait viser les nuages, lui. Bon… parmi les 6704 milliards d’autres, il y avait quand même un homme qui avait marché sur le lune, et plein d’autres baseballers plus doués que lui, et plein de gens qui dépassaient les étoiles tous les jours… Il n’avait rien de plus que les autres. Normalement, c’est en cet instant que son père serait venu le réconforter, lui dire qu’il était la personne la plus gentille au monde, qu’il n’avait rien à envier à personne. L’adolescent s’allongea, sorti une bouteille d’eau de son sac qui trainait pas loin et s’en aspergea. Il s'essuya le visage avec son t-shirt, sortit son portable du sac, zieuta l’heure, le rangea et finit par soupirer. Il avait hâte de manger des pates aux fruits de mer.
Sujet: Re: Boum boum love love (Hurricane) Sam 19 Sep - 15:55
"J'ai aucune raison de te répondre, et pour ta gouverne, ducon... T'es la dernière personne au monde de qui je pourrais tomber amoureux, alors arrête de te faire des films."
[ . . . ]
De toutes les phrases, il avait fallu qu’il sorte celle-là. Oh the irony. Il n’avait pas quitté la pièce par souci de terminer cette réplique sur un air classe, ou bien pour lui montrer à quel point il le dégoûtait. Oui, parce qu’il l’emmerdait, bien sûr, mais pas au point de lui donner envie de l’écraser à ce point. Il était juste parti parce que sinon il aurait du continuer la conversation et ça aurait pu mal tourner. Il ne fuyait pas, simplement, il évitait des phrases inutiles, et peut-être des remarques que lui-même aurait fini par regretter. Bah, d’un autre côté, à quoi ça servait de se faire du mouron ? Ce type était un imbécile. Rien ne l’atteignait. Et en quoi ça aurait du le vexer ? Non, décidément, aucune raison d’y penser plus que ça ou de se sentir mal, ainsi, il avait occulté sa réplique à la seconde même où il était sorti de la salle commune. Pas la peine de s’attarder dessus. Ca n’aurait fait de mal sérieusement qu’à quelqu’un qui avait des vues sur lui, et Dew n’était qu’un plaisantin stupide qui cherchait à lui faire avouer s’il était amoureux et de qui. Déjà, qu’il l’ait cru quand il lui avait dit qu’il était amoureux, c’était un faux pas de sa part. Du Duncan tout craché. Gober ce qu’il lui dit sans chercher à voir si ce n’était pas de l’ironie ou de la moquerie. Sournoise, certes, mais de la moquerie quand même. D’un autre côté, à la question « t’es amoureux », il n’avait qu’à avoir répondu « non ». Mais il n’avait pas pu. Parce que lorsque les mensonges ne venaient pas spontanément, il avait du mal à les sortir. Et parce qu’au fond, il détestait mentir de toutes façons. Pourtant, il n’était pas amoureux. Alors pourquoi avoir hésité ? Pourquoi cette sale petite voix l’avait empêché de dire non ? Pourquoi ?! POURQUOI ?! Chercher à trouver une raison était idiot. Il le savait bien. Il avait beau se hurler cette question dans la tête, ca ne menait à rien. Frapper sur tout ce qui bougeait, donner des coups de pied dans les cailloux, écouter les cours ou mettre de la musique à fond ou même réfléchir à toutes les façons possible de faire exploser la Wammy‘s House, ça n’y ferait rien, ça ne lui changeait pas les idées et il le savait. Il se sentait stupide. S’il avait hésité en répondant à Dew, c’était pour cette raison vicieuse qu’il essayait d’oublier et d’enterrer au fin fond de son cerveau, parce que ça ne pouvait être qu’une erreur. Une monumentale erreur. Et pourtant, être amoureux, il ne savait pas ce que c’était. Il ne l’avait jamais été. Il n’y connaissait rien. Sans compter qu’il n’avait pas la moindre intention de l’être un jour. Peut-être était-ce cette attitude bornée et stupide qui lui donnait mal au crâne et l’empêchait d’accepter les faits. Il ne l’accepterait pas. Jamais.
Sa cigarette serrée entre les dents et les mains fourrées dans les poches, il errait le long des couloirs de la Wammy’s House, affublé de sa tête des mauvais jours. (C’est-à-dire une expression traduisant encore plus sa non-envie de communication que d’habitude, et c’était pas facile). Moins il croisait de gens ces derniers jours et mieux il s’en portait. Il n’avait pas envie de sexe, il n’avait plus vraiment envie de cogner sur des abrutis, et même si Den s’était mis devant lui à cet instant pour danser une polka en short à chameaux tout en déclamant une ribambelle d‘insultes à son égard, il se serait contenté de faire un détour pour l’éviter. La journée avait été profondément ennuyeuse, pour changer, et l’absence de la présence de son collant brun de supposé meilleur ami lui permettait de respirer. Mais n’empêche qu’il s’emmerdait. Oui, il s’emmerdait. Ce fut la seule raison pour laquelle ses pas désintéressés le menèrent dehors. Le ciel rose du début de soirée ressemblait vaguement au ciel de son enfance, mais il n’y prêta pas la moindre attention. Une brise chaude lui caressa les joues et dérangea ses cheveux argentés, et il avança mollement sans réellement faire attention à là où il allait. Exactement, vous m’avez bien entendu, ce fut une coïncidence totale qu’après quelques longues minutes l’adolescent de mauvaise humeur se retrouva près du gymnase. COINCIDENCE TOTALE. Et puis tant qu’il y était maintenant il n’allait quand même pas faire demi-tour, il serait venu là pour rien, donc il continua son chemin pour s’approcher du terrain que les crétins de sportifs avaient monopolisé pour le baseball. (Quel sport débile. Joué par des débiles.) Il marmonnait ce genre de choses quand son regard croisa la silhouette isolée qu’il ne connaissait que trop bien, projetant une balle le plus loin possible de lui comme s’il la détestait personnellement. Enfin… Comme si Dew était capable de détester quelqu’un… Alors une balle…
N’empêche que c’était le moment là, où il aurait du faire « tche, c’est naze » et s’en aller. Mais il restait là. Calé contre son arbre, pas loin de là où l’autre idiot venait de s’allonger, probablement épuisé par trop de sport. Oui, quand on ne s’épuise pas à trop réfléchir, il faut bien trouver une alternative… L’italien se rendit soudain compte que si quelqu’un le trouvait là il passerait soit pour un stalker soit pour une groupie, et les deux options ne lui plaisaient absolument pas. S’approcher du brun serait du suicide. Ca serait montrer qu’il s’ennuyait. Trouver une raison valable, vite.
Se redressant, époussetant son dos et remettant les mains dans les poches, il traversa la terrain d’un pas tranquille et observa Dew d’en haut, d’un air hautain, et il dut se retenir violemment de ne pas lui écraser la tête avec le talon de sa chaussure. Il lui cachait certainement les derniers rayons du soleil, mais peu importe. Le brun était trempé d’eau ou de sueur, et il avait l’air épuisé, mais satisfait. Quelle tête de con.
Hurricane : « T’es mort ? »
Invité
Sujet: Re: Boum boum love love (Hurricane) Sam 19 Sep - 23:12
Il avait hâte de manger des pates aux fruits de mer, vraiment. Même si ce plat à l’aspect assez repoussant n’était qu’un prétexte pour dire tout autre chose. Une chaine d’association d’idées assez niaise, en vérité. Parce que quand il était avec lui, il ne pensait qu’à lui, et quand il n’était pas avec lui, il ne pensait qu’à la prochaine fois qu’il le verrait. Au final, Dew était vraiment devenu peu de choses, et il trouvait ça horrible d’être ainsi paralysé par un sentiment. Et il devra apprendre à vivre avec ce sentiment, le contrôler, le modérer. Ce sentiment qui, partagé, promet le bonheur absolu et, non réciproque, la tristesse de la pauvre âme qui a eu l’idée d’aimer sans retour. L’idée n’était pas le bon terme, parce que ce n’était pas sa faute. Il le regardait toujours du coin de l’œil quand il était dans les passages, il pensait à des choses qui l’outraient lui-même, il avait l’impression de le salir par ses pensées, mais ce n’était pas sa faute. Il était fou de jalousie dès qu’il le voyait avec un de ses amants, il était fou d’inquiétude quand il le voyait sortir de l’infirmerie, il était fou amoureux. Ca non plus, ce n’était pas sa faute. Il n’avait jamais demandé… enfin si. Mais pourquoi lui ? Il fallu parmi les 6 milliards d’habitants de ce monde, que ce soit lui. De loin le plus intouchable. Sous verre, cloitré, emmuré, enfermé à double tours. Et en plus d’être le plus intouchable, il était de loin celui qui le détestait le plus. Parfois même, il se disait qu’il le détestait plus qu’il le croyait. Ce n’était pas une situation marrante, non, vraiment pas. Il était surement l’amoureux le plus malchanceux du monde. Et même s’il le voulait, comment peut-il tenter d’oublier cette sensation qui le rendait si niais et inutile ? Parce que c’était quand même son meilleur ami. Partagé le quotidien habituelle avec lui, ça lui paraissait presque difficile. Mais plus il y pensait, plus il se disait que c’était impossible. Le côtoyer, être à côté de tout, tout près, si près. Et se retenir, se retenir férocement de l’embrasser, coller ses lèvres aux siennes, passer sa main dans ses cheveux. D’avoir la liberté de lui dire à quel point il l’appréciait, ne plus étouffer dans tout ce grand tracas de sentiments qui lui pesait lourd sur les épaules. Il n’aurait surement pas assez de self control, qui sait ? Un vrai exercice pour les nerfs. Un exercice qui le fera sans doute pleurer plus d’une fois. Quoique, c’était l’exercice qu’il faisait depuis plusieurs semaines, et pour l’instant tout allait bien. Et ça allait continuait, jusqu’à qu’il ne ressente plus rien. Pour que ce soit plus rapide, le mieux serait qu’il tombe amoureux de quelqu’un d’autre. Mais ça encore, ça ne se contrôlait pas, pas du tout. Et même, il n’en avait aucune envie. Il pouvait aussi sortir avec une fille, et avec le temps, qui sait ? Mais il l’avait plus goût à ca. Ses sentiments pour Hurricane ne sont sûrement rien que des pulsions passagères des troubles de l’adolescence, il l’espérait, et pourtant, quelque part… il était content que ce soit lui. Même s’il ne voulait plus avoir à souffrir de sa présence autant que de son absence, il était content que ce soit lui. Ses pensées s’emmêlèrent un peu, et il en vint à se rappeler le cours de sport d’il y a deux jours. Le cours en commun entre la classe 2 et la classe 3. De tout ce qu’il avait aperçu d’Hurricane. Sa chute de reins, époustouflante. Une peau éclatante, pâle mais vivante, lisse mais torturé par des vieux impacts de suçons. Suçons qui n’étaient pas faits de sa bouche… et dont la vue lui faisait mal au cœur. Une épaule provocatrice, timide mais expressive, légère mais déterminé. Et tout ce corps, si parfait. Il s’en voulait de penser à ça. C’était un garçon, c’était son meilleur ami. Il n’avait pas à penser ça de lui, mais une fois encore, ce n’était pas sa faute. Il finit par fermer lentement les yeux, auparavant fixés sur le ciel rosé, et laissa le vent effleurer son visage humide. Il se mit à rêvasser, de ces rêves qu’on contrôle, dont on est le héros. De ces rêves que l’on fait quand on n’a pas ce qu’on veut dans la vie. Alors on rêve une autre vie, où cette chose qu’on désirait pouvait être possédée.
- T’es mort ?
Huuuh ? Surpris par une voix extérieure à sa rêverie, surtout cette voix, cette voix-ci, il ouvrit brusquement les yeux. Hurricane. Hurricane, juste au dessus de lui. Ca faisait quatre jours qu’ils ne s’étaient pas vus, seuls, tous les deux. Ca faisait quatre jours depuis qu’ils avaient joué aux jeux vidéo. Et pile quand il pensait à lui, tout seul, à se lamenter sur son sort, le voilà qui apparaissait en contre plongé au dessus de lui. Il n’avait plus à attendre de manger des pâtes aux fruits de mer, il l’avait juste en face de lui, hautain. Il n’aimait pas trop quand il prenait cette expression là. Parce que dans ces moments, il se demandait comment il était avec ses amants. Ce visage qu’il leur montrait à eux, il crevait de le voir. Il savait qu’il ne le verra jamais, il devra se contenter des expressions de dédain et de mépris. La surprise de sa présence passée, il esquissa un grand sourire. Allez, faire comme d’habitude.
- Pas encore ! Mais si tu attends quelques trentaines d’année, ça devrait se faire ;D
Il se redresse, s’étirant quelque peu. Qu’est-ce que Hurricane faisait là ? Il devrait être venu le chercher pour le dîner… pourtant ce n’était pas encore l’heure. Ou alors, comme d’habitude, il s’ennuyait mais ne voulait pas l’avouer. Cette optique l’avait toujours beaucoup amusé, et suffisait à le faire sourire. Il saisit alors une balle qui passait par là pour la tripoter avec nonchalance, avant de la passer sur ses lèvres pour l’embrasser. Il leva ensuite les yeux vers l’italien, cet italien qui ignorait totalement que Dew avait le cœur agité par sa faute.
- On peut faire du catchball si tu t’ennuies !
Dew avait ce talent là de parler aux gens comme s’ils n’avaient jamais été loin d’eux pendant quatre jours. Dew avait aussi ce talent de créer des traumatismes crâniens aux pauvres orphelins peu expérimentés qui acceptaient de jouer au catchball avec lui. Alors, lestement, il se relava en s’époussetant un peu les fesses, toujours souriant.
- A part si tu es venu pour quelque chose en particulier… ?
Sujet: Re: Boum boum love love (Hurricane) Lun 28 Sep - 12:09
Pourquoi diable s’était-il approché ? Il se poserait sans doute la question pendant des jours après ça, mais maintenant, il était trop tard pour faire quoi que ce soit. Il est bien connu que les contraires s’attirent, mais que ça veuille dire que l’un se sente forcé par une puissance inconnue à s’approcher de l’autre, ça n’avait aucune explication rationnelle. A moins qu’on se contente d’appeler ça de la stupidité, pure et simple. Suicidaire, quoi. Se jeter dans la gueule de quelque créature sournoise, qui dans l’imaginaire vivide de l’adolescent aux cheveux argentés s’imposait à lui avec la face de ce gros crétin de sportif. Surtout qu’il voyait bien que le brun ne se sentait pas du tout gêné d’avoir été dérangé dans sa petite sieste, ou dans son repos après le sport, comme il aurait dû l’être. Il ne l’envoyait même pas chier, alors qu’il aurait pu. Mais ça n’aurait pas été lui, remarquez. Hurricane savait qu’il ne risquait rien à s’approcher ni même à l’agresser d’emblée, Dew ne dirait rien, n’est-ce pas ? La preuve en était ce sourire idiot qui orna soudainement son visage quand il réalisa qui était au-dessus de lui. D’en haut, il avait l’air encore plus bête, et l’italien dévisageait son camarade en silence, le laissant se redresser. Pourquoi était-il là, lui, Hurricane, pourquoi ? Le mot « pourquoi » se trouve être un mot redondant dans ces posts, tout simplement parce que c’était la seule chose que l’italien réussissait à se demander sans perdre la tête. Le jour où il trouverait la réponse à tous ces pourquoi, il aurait sans doute l’esprit apaisé. Peut-être.
Quelques rires lointains leur parvenaient, transportés par la brise, depuis la Wammy’s House qu’ils voyaient à peine de là où ils se trouvaient, et quelques nuages vaporeux leur cachèrent la vue du soleil rose qui illuminait le ciel. L’italien ne faisait pas attention au monde qui l’entourait, en vérité, il était concentré dans une observation intense de l’autre idiot. Il avait cette étrange impression de le connaître depuis toujours. En vérité, on ne ressent ça que très rarement dans une vie comme celle de notre petit argenté, et ça lui paraissait vraiment pas logique, mais on ne nie pas les faits. Il comptait chercher à comprendre de façon très claire le pourquoi du comment de la situation dans laquelle il s’était fourré. Oh, pas que le brun ne se doute de quoi que ce soit, il était trop bête pour ça. Et d’un autre côté, l’italien n’était pas du genre facile à analyser : lorsqu’il voulait cacher ce qu’il ressentait, il était professionnel. Le nombre de situations dans lesquelles il s’était retrouvé et qui demandaient de faire preuve d’un talent d’acteur indéniable avaient été nombreuses, et il pouvait parfaitement s’en servir dans la vie de tous les jours. Même contre son gré, en fait. Quoi ? Non. Il n’avait rien à cacher, non.
De toutes façons il ne lui ferait pas ce plaisir. Il ne lui ferait pas ce plaisir, et il ne prendrait pas le risque de mettre sa dignité à mal. Il regardait toujours le brun fixement, les mains dans les poches. Détaillant son visage cette fois, ces yeux plissés joyeusement, couleur chocolat, et ces lèvres étirées en ce sourire insupportable. Les cheveux courts, ébouriffés et encore un peu humides, un vrai boy quoi. En survet’ de baseball. La plupart des gens avaient l’air cons, dans ce genre d’accoutrement, en très grande majorité, et l’italien avait toujours trouvé que le baseball n’avait pas la moindre classe. Sincèrement, on n’a pas idée d’habiller des gens de cette façon. Souvent, donc, les joueurs avaient l’air stupides. Mais lui… oh, non, en fait, lui aussi il avait l’air stupide. Pas d’exception. L’italien poussa un soupir imperceptible, content de ne pas trouver Dew différent des autres. Ca aurait été le début de la fin, n’est-ce pas ? D’un autre côté, lui qui était très à cheval sur le concept de « classe », et qui trouvait les vêtements de joueurs de baseball ridicules, d’une certaine façon, Dew les portait pas trop mal. Ah, et voilà qu’il divaguait. Ca commençait vraiment à être dangereux. Vraiment. Qu’est-ce qu’il t’arrive, William ? T’es vraiment devenu si faible ? Il était, lentement, après des heures, des jours, de réflexion, en train de comprendre que parfois on ne peut pas choisir ce qu’il se passe dans notre tête. Ni dans le cœur. Voilà que la colère revenait envahir ses entrailles, simplement par le fait de le regarder. Il avait envie de lui en coller une. De le secouer pour lui dire d’arrêter d’être lui-même, parce qu’il le rendait dingue. Dingue parce qu’il ne le supportait pas, j’entends. Mais encore une fois, malgré la puissance de l’esprit qui voulait se faire croire quelque chose, chassez le naturel et il revient toujours au galop. Hurricane se serait fait un plaisir de pendre le naturel et de le couper en rondelles avant de le faire frire et de le bouffer, pour être tranquille. Mais rien n’était jamais si simple.
Bah, il perdait la tête, il devait être fatigué. Voilà, fatigué.
Dew répondit quelque chose à propose de mourir dans quelques trentaines d’années, mais l’italien ne releva pas, parce que ça ne servait à rien. Et puis il avait la flemme de l’enfoncer aujourd’hui, avec quelque réplique acide. Il n’était même pas d’humeur à menacer de lui faire du mal, ce qui aurait pourtant pu l’aider à évacuer toutes ces pensées embrouillées.
Dew : « On peut faire du catchball si tu t’ennuies ! »
Huh ? Ah, oui, il était là avec l’excuse de l’ennui, et il n’avait même pas besoin de le dire, puisque le brun le connaissait apparemment mieux qu’il ne l’aurait cru. Saloperie. Veux-tu bien arrêter de me connaître, jt’ai pas donné la permission… Ca me fait pas plaisir du tout, crèves…
Hurricane : « Je m’ennuie pas, et je vois pas pourquoi je jouerai avec toi, puisque je ne m’ennuie absolument pas. »
Oui bien sûr William, tu es d’un crédible, c’est magnifique. Et c’est Dew que tu traites d’abruti ?
L’italien le regarda se relever, et la frustration de le voir lentement le doubler et enfin le regarder de haut s’ajouta à toutes les autres frustrations déjà présentes. Il avait l’impression soudaine de ne jamais avoir autant abhorré quelqu’un.
Dew : « A part si tu es venu pour quelque chose en particulier… ? »
Cette fois-ci, le regard turquoise de l’adolescent colérique dont les yeux flamboyaient se contenta de se détourner, pour voir si les nuages n’annonçaient pas une tempête imminente ; il commençait à faire un peu froid, et il ne savait pas s’il frissonnait à cause de la fraîcheur ambiante ou simplement par agacement profond.
Hurricane : « … »
En vérité, il n’avait aucune idée de quoi dire. Mais alors aucune. Rien. Le vide total. Le blanc. Et ça le mettait dans une rogne intense. Tellement qu’il sortit quelque chose de totalement improbable, incongru, et qu’il était fort peu probable que le brun comprenne. Mais la mauvaise humeur lui faisait dire n’importe quoi, et il regretta sa phrase à la seconde même où il avait prononcé la dernière syllabe. Avait-on idée d’être aussi abrupt, hors sujet, et puissamment stupide ? Il évita d’ajouter quelque chose de cassant juste après, pour ne pas avoir l’air du gars qui se défend, mais là, il avait vraiment l’air con. Il ne se souvenait pas de la dernière fois où une de ses phrases avait été aussi random et aussi explicite à la fois.
Pourquoi avait-il dit ça ?
Hurricane : « T’as déjà lu la Bible, nan ? Ca te dit quelque chose, « les derniers seront les premiers ? »
Matthieu, 20.16. Il aurait voulu s’enterrer. Priant au Dieu qui voudrait bien l’écouter pour que le brun soit trop bête pour comprendre.
Invité
Sujet: Re: Boum boum love love (Hurricane) Mar 29 Sep - 21:28
- Je m’ennuie pas, et je vois pas pourquoi je jouerai avec toi, puisque je ne m’ennuie absolument pas.
Dew ne put s’empêcher de sourire. Parce que parfois, Hurricane était tellement prévisible quand c’en était vraiment drôle. Oui, pour Dew, c’était vraiment quelqu’un de marrant, à la fois imprévisible et prévisible, transparent et opaque, gentil et agressif, timide et extravagant. Hurricane était les extrêmes, il fallait aimer les deux pour l’aimer en entier. Il y avait certaines parties qu’il cachait, dignité oblige, d’autre qu’il se créait de toute pièce, pour cacher. Parfois ça se voyait si peu qu’on ne le relevait pas, souvent ça ne se voyait pas du tout. Ce n’était pas comme s’il était hypocrite, juste secret. Et ce côté mystérieux, Dew en raffolait comme il en maudissait l’existence. Surement parce qu’il n’y avait pas accès. Parce qu’il y avait là comme un mur, comme quelque chose qui le stoppait à chaque fois qu’il tentait de s’approcher. Et pire que de le stopper, cette chose le rejetait presque. Pourtant, ces amants eux, y avait droit. Surement. Surement qu’ils avaient droit de voir un autre visage de lui, un visage qui lui était refusé à jamais. Et ca le faisait profondément chier. Parce qu’il était profondément jaloux. Ce qui était bête en soi… car si on prenait en compte la définition wikipedia, la jalousie est une émotion empreinte d'agressivité qui est la conséquence de la peur de perdre l'être aimé ou l'exclusivité de son amour. Pour perdre, encore faut-il l’avoir. Et cette idée que d’autre l’ait, et pas lui, ça le tuait. Et l’idée que Hurricane était amoureux de l’un d’eux, ça l’enterrait profondément au centre de la terre. Le pire quand il pensait ça, c’est qu’il l’avait en face de lui. Qu’il le regardait, les yeux légèrement baissés vers sa bouille à la fois sauvage et adorable. A ce visage frais, ces petites joues mignonnes, très légèrement bombés comme il faut pour qu’on ait envie de poser ses lèvres dessus, tout comme ces lèvres délicatement pulpeuses. Pas assez pour faire féminin, juste assez pour qu’on ait l’envie mordante de les embrasser. Les salir, bien qu’elles le furent surement déjà assez. Il avait un jolie nez comme il en fallait, et des yeux extraordinaires. Un gris métallique aux reflets multiples, comme l’intérieur d’une huitre, avec des touches subtils de verts, des variantes dans les gris. Il avait aussi ces petites oreilles aux lobes légèrement potelés, comme si elles ne demandaient qu’à être mordillé, léché, suçoté. Un cou fin, des clavicules saillantes, des cheveux légers qui tombaient de part en part pour encadrer son visage, il n’y avait rien de trop parfait. Jamais rien de trop parfait pour lui. Et s’il ne pouvait pas être à lui, alors qu’il ne soit à personne. Choqué par l’égoïsme de sa pensée, il mit cela sur le compte de cette rageuse jalousie. Parce que si Hurricane était heureux, alors Dew ne pouvait pas l’empêcher de l’être. Pour l’instant, de toute façon, il avait pris sa décision. Faire comme si de rien. Juste le regarder et avoir le privilège d’être avec lui. Il ne fallait pas qu’il en demande trop, il ne fallait pas qu’il demande quoique ce soit. Tout était fini à partir du moment où il était le dernier. A partir du moment où il avait prononcé cette phrase.
- T’as déjà lu la Bible, nan ? Ca te dit quelque chose, "les derniers seront les premiers" ?
Les derniers seront… ? Huh ? Clignant les yeux, la tête légèrement penché sur le côté, un air stupide sur le visage, il se répéta la phrase dans la tête. Hey. Hey. Pourquoi son cœur s’emballait. Pourquoi il y avait cet espoir brulant qui lui dévorait le cœur ? Pourquoi il se paralysait comme si on venait de lui faire une déclaration ? Hey hey, reprend toi. Pourtant… ça semblait tellement se joindre à cette phrase d’il y a quatre jours. Pourtant… c’était vraiment… sadique. Lui dire ça, alors qu’il s’était décidé d’oublier ces foutus sentiments, les mêmes qui faisaient résonner son cœur dans ses oreilles brulantes. Et voilà qui lui donner de l’espoir. Non. Dew, tu es bête. Tu es bête, et encore une fois, tu es en train de te monter la tête. Il est amoureux, ce garçon devant toi, est amoureux. Pas de toi, non, pas de toi. Tu es le dernier. Et tu ne seras jamais premier. Parce qu’il ne parle surement pas de ça, non, il ne parle surement pas de ça. Ca fait quatre jours, il l’a surement oublié. Il n’y a que toi qui t’en souviennes au mot près. Il n’y a que toi qui l’a pris à cœur. Oui, Hurricane devait penser à autre chose, assurément. Mais l’odieux doute, l’odieux espoir, planait toujours en lui. Il avait envie, il avait l’ardant envie de lui demander si ça faisait référence à ce qu’il lui avait dit quatre jours de ça. Mais en plus d’avoir oublié, Hurricane serait surement surpris que le baseballer se souvienne de cette réplique. Qu’il s’en souvienne, et qu’il la prenne autant au sérieux. Ce serait vraiment louche. Et puis non, il n’y avait pas l’ombre d’une chance, juste cesser d’y penser. Le cœur de l’Italien était déjà pris, et l’idée même lui donner la nausée. Alors cesse de faire cette tête de crétin. Il devait parler de ce jeu, pour être détective. Oui, c’est vrai qu’il le prenait au sérieux ce jeu, et que Dew lui, était dans les derniers dans la compétition. Surpris, le baseballer se rendit compte du compliment que Hurricane, l’Hurricane, venait de lui faire. Il l’encourageait ? Bon dieu, c’était presque mieux qu’un espoir non fondé qui le ferait stresser pour rien. Là, réellement, il l’encourageait dans ses études. Pourquoi ? Aucune idée. Mais qu’est ce que ça faisait du bien. Mon dieu, qu’est ce que c’était fantastiquement agréable. Peut-être qu’il avait honte que son meilleur ami soit le tout dernier de la Wammy’s House ? Peu importe, il croyait en lui, il voulait de lui à la première place, c’était tout juste formidable. Après tout, oui, oublions ce que ne nous pourrons jamais avoir, ce sentiment obsessionnel et plus blessant qu’autre chose. L’amitié était tellement belle. Il devait prendre la main qu’on lui tendait sans demander à avoir le bras, il devait savourer sans chercher à avoir plus.
- Oui ! C’est de… heu… un évangéliste, l’homme !
Oui, Mathieu, symbolisé par l’homme, alors que Luc était un taureau ailé, Marc un lion et Jean un aigle. Mais dit comme ça "l’homme" oui, ça faisait vraiment bête. Mais le baseballer n’avait retenu que ça de la catéchèse. Les images sont plus intéressantes que les mots. Les gestes aussi, d’ailleurs. Et maintenant, juste se régaler du gout sucré de l’amitié. Juste sourire.
- Pourquoi tu me dis ça ? En tout cas, c’est gentil, thanks !
Les mains dans les poches, épaules naturellement haussés.
- Mais tu sais, j’ai pas vraiment envie d’être premier ^^ Ca m’intéresse pas tout ça… c’est pas pour moi, tu comprends ? En fait, ça me plait bien d’être dernier !
Grand sourire, de celui qui est persuadé qu’il a dit un truc chouette, et qui était super content que son meilleur ami s’inquiète autant de son sort scolaire. Si ça continuait comme ça, et que Hurricane était aussi gentil, alors peut-être bien qu’il surmontera un peu tout ça. Ou… qu’au contraire, ça l’enfoncera encore plus. Qui sait ? Surement pas lui. Il avait peur de savoir.
Sujet: Re: Boum boum love love (Hurricane) Mer 30 Sep - 19:26
Son intellect et sa raison auraient du lui faire comprendre tout de suite non seulement ce que le brun avait compris mais aussi ce qu’il avait voulu dire par là. Malheureusement, quand on se sent déjà monstrueusement stupide et qu’on a sorti la plus grosse connerie de sa vie, on ne sait pas forcément utiliser son cerveau correctement sur le coup.
Dew : « Mais tu sais, j’ai pas vraiment envie d’être premier ^^ Ca m’intéresse pas tout ça… c’est pas pour moi, tu comprends ? En fait, ça me plait bien d’être dernier ! »
Il avait déjà connu des frustrations. Des jours où la déception l’envahissait. Mais une recale pareille, jamais. Jamais.
Il n’arrivait pas à dire quoi que ce soit, ni même à émettre le moindre son, le temps que la claque fasse son effet. Pendant un laps de temps qui lui parut une éternité, il avait le cerveau totalement vide. Si ça c’était pas le vent le plus grandiose de tous les temps, alors qu’est-ce que c’était ? L’italien fixait le sportif debout devant lui, et il ne savait pas du tout à quoi sa tête devait ressembler à cet instant précis. Sans doute un mélange entre de la stupeur et une honte encore plus intense qu’il n’avait ressentie au moment de dire sa petite réplique qu’il pensait assez subtile. Oh, il avait voulu que le brun ne la comprenne pas, bien sûr. Mais là il fallait croire qu’il avait compris, très bien compris même, et qu’il pensait que la meilleure chose à faire pour répondre consistait à lui mettre une recale bien belle bien comme il faut. Pourquoi il était traumatisé de cette réponse ? Tout simplement parce qu’il ne s’y était pas préparé du tout. En réalité, il avait beau nier et faire l’imbécile, il savait que jamais il n’aurait cru le brun capable de lui mettre un vent pareil, et avec le sourire par-dessus le marché. Il aurait au moins pu prendre l’air gêné du gars qui est content mais qui n’est pas intéressé. Intéressé par quoi, me direz-vous, à moins que vous n’ayez déjà compris la -très très- grande complexité et subtilité de l’esprit d’Hurricane ? Intéressé pas par une proposition évidente de relation, mais au moins comprendre un peu l’allusion, comprendre qu’il regrettait au moins le vent qu’il avait mis au brun un peu plus tôt. C’était une façon de s’excuser, sa façon de s’excuser, et Dew l’avait mal comprise. Il croyait peut-être qu’il lui disait qu’il était en love de lui ou une connerie du genre. En fait, oui, sûrement qu’il avait compris ça, et sûrement aussi que le choc thermique dans la tête et les entrailles de l’italien était causé par ce fait. Le fait qu’il savait qu’il lui laissait une ouverture et que le brun n’était pas intéressé. En fait, il s’embrouillait dans ses pensées. Récapitulons.
Excuses -> Dew comprend que Hurri pourrait être amoureux de lui en premier -> Dew recale poliment, smile aux lèvres -> Hurri voulait pas dire ça -> Hurri aurait préféré ne pas se faire recaler quand même, même si jamais de la vie ça ne lui serait venu à l’esprit de dire aussi ouvertement au sportif qu’il avait ses chances avec lui. Même si c’était ce qu’il avait fait. Il avait la tête brûlante de trop y penser. Il avait le cœur tambourinant dans la poitrine parce qu’il avait mal. Inutile de nier. Même si ce n’était pas son but premier de laisser une ouverture à Dew, il l’avait fait subtilement finalement, et s’était pris un mur (chacun son tour, hein ?). Il le savait, pourtant, que cet imbécile n’était qu’un imbécile. Un imbécile qui n’avait pas le droit de le recaler. Mais un imbécile qui l’avait fait quand même, parce qu’il était trop hétéro de toutes façons. Espèce de… de…
Mais il se reprit. Il venait de passer au moins quinze longues secondes avec cette expression à la fois choquée et inexpressive sur le visage, et il fallait vite qu’il s’arrête, pour que le brun ne puisse pas se permettre de se moquer de lui comme ça une seconde de plus. Ah, ça l’éclatait sans doute de se sentir puissant, de croire qu’il l’avait recalé avec une classe folle, ce sale petit con ! Il voulait rester dernier ?! Très bien ! Qu’il le reste ! De toutes façons il n’avait jamais été question d’autre chose ! La paranoïa l’envahissait, et l’italien avait l’impression que le sourire pourtant agréable et gentil du brun n’était rien d’autre qu’une moquerie sournoise destiné à sa pauvre petite personne.
Ses sourcils reformèrent instantanément les plis habituels qui s’installaient entre ses yeux quand il regardait le brun avec une colère encore plus brûlante que les quatre jours avant, et il serra les poings avant de s’exclamer, sur le ton du mec trop plein d’ego et d’amour propre qui refusera toujours de se laisser ridiculiser impunément :
Hurricane : « De toutes façons, qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ?!!! Arrête de croire que tu m’intéresses, rêves pas, enfoiré de sportif à la con !!! »
Il se sentait plus enragé et déprimé que vraiment fier de ce qu’il disait là, mais bon, il fallait bien qu’il réagisse.
Hurricane : « Je sais même pas pourquoi je suis là. Faut vraiment que t’arrêtes de te faire des films. »
Sur ce, il tourna les talons et s’éloigna vivement, maudissant ce type jusqu’à la quinzième génération, et se maudissant lui-même de dire aussi spontanément tout ce qu’il n’avait pas du tout sur le cœur. Il était pitoyable et il le savait. Mais il ne ferait pas le plaisir à l’autre enfoiré d’être pitoyable devant lui.
Non, il n’avait pas espéré. Non. Ca ne lui était même pas venu à l’esprit avant de comprendre que Dew l’avait recalé. N’empêche que ça lui était venu à l’esprit.
Fuck. La magie fantastique de ce que l'on appelait plus communément un quiproquo.
Invité
Sujet: Re: Boum boum love love (Hurricane) Jeu 1 Oct - 20:33
Son sourire devint plus hésitant quand il vit la tête étrange d’Hurricane. Tête qui dura bien quelques longues secondes. L’italien le fixait avec léthargie, hébété, alors que Dew penchait la tête sur le côté, une façon de lui demander ce qui le perturbait tant. Il avait l’air marrant avec cet air là, Hurricane, et ça donnait encore plus envie de l’embrasser. Pour voir quelle expression encore plus drôle il adopterait… ou juste pour le plaisir de sentir la peau douce de ses lèvres. Pourtant, Dew ne s’attendait certainement pas à ce que son refus poli fasse cet effet là. Car, après tout, il n’avait fait qu’exprimer son manque d’ambition concernant les études et ce manque d’ambition là, Hurricane le connaissait très bien. Il savait que le brun n’était pas une crème en étude, et ne le sera jamais tant qu’il n’en aurait pas l’envie. Ce n’était pas qu’il n’était pas doué, qu’il était totalement gogol, qu’il ne pouvait pas, mais plutôt que sa flemme détruisait quelques semblants de motivation. Etre assis à gratter le papier, réfléchir, démêler et traduire ce que les livres et le professeur pouvaient dire d’une façon beaucoup plus simple et moins chiante, c’était pas du tout son truc. Son truc, c’était le baseball. Hurricane le savait. Mais il avait voulu l’encourager, et rien que cette attention avait un quelque chose de fantastique. Et cette tête… cette tête que faisait ce garçon, cet italien a ce moment même… en plus de vouloir l’embrasser, ça lui donnait aussi envie de dire "Okay okay, je ferais des efforts pour le prochain trimestre, si ça peut te faire plaisir !". Oui, vraiment, si c’était pour lui, il pouvait bien lire quelques livres et écouter plus attentivement le professeur, non ? Si ça pouvait faire qu’ils passeraient plus de temps ensemble, même si c’était pour parler arithmétique ou philosophie, alors soit. Il était faible, un peu. Mais ce n’était pas sa faute si dès que ça concernait Hurricane, il devenait docile. Non, vraiment, ce n’était pas sa faute. Le silence de l’italien devenant vraiment long et inquiétant, il se demanda même si l’adolescent ne s’était pas paralysé ou bloqué quelque chose. Il émit un petit "… Hm ?", la tête légèrement penché sur le côté, les mains dans les poches, épaules haussés. L’idée lui vint même de lui poquer le front. Mais à peine eut-il sortir sa main de sa poche que Hurricane revint à lui.
- De toutes façons, qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ?!!! Arrête de croire que tu m’intéresses, rêves pas, enfoiré de sportif à la con !!!
Surpris, il rentra sa main dans la poche, comme une défense. Il était surpris, oui. A cause de cette réaction à retardement (qui rendait l’italien encore plus ridicule) mais surtout de ce verbe. Intéresser. Tu m’intéresses. C’était… c’était clairement ça, non ? Est-ce que ça voulait dire ce qu’il croyait que ça voulait dire ? Mais alors, ses paroles d’avant… il avait eu raison. Il avait eu raison, depuis le début ? Non non, surement pas. Il faut arrêter de voir dans les paroles de Hurricane, des doubles sens sentimentaux. Il s’en était persuadé, il s’en persuadait toujours, ce n’était que de l’amitié. Par « s’intéresser à lui », l’italien voulait surement parler du fait qu’il avait pris sur lui pour s’intéresser à ses études, sa vie. Il avait fait des efforts pour paraître sympa, sans que Dew ne sache pourquoi, juste comme ça. Et connaissant Hurricane, aucun doute que l’indifférence qu’avait le baseballer pour les études se transformait en insulte personnelle. Il avait bafoué les efforts que l’italien fournissait pour le motiver un peu à entrer dans la compétition. Oui, aucun doute. Et pourtant, pourtant, ça sonnait tellement autrement. Ca ressemblait tellement à tout autre chose. Mais cette chose était impossible, c’était l’espoir qui lui montait la tête et lui faisait croire des sous-entendus amoureux derrière chaque mot d’Hurricane. Il fallait vraiment qu’il calme ses hormones, ce cœur qui battait trop fort et ses pensées niaises. Parce que s’il voulait vivre aux côtés de l’italien, il fallait qu’il oublie tout ça. Vraiment, oui, s’il s’imaginait des illusions tendres quand Hurricane parlait de choses tout à fait banales, ça n’allait genre, pas du tout. Et ça n’allait pas le faire. Sinon qui sait… dans deux ans, trois ans, s’il ne craquait pas ? S’il l’embrassait au détour d’un couloir, ou s’il lui avouait qu’il l’aimait depuis ses 19ans, ça allait être une catastrophe, un désastre, une hécatombe. Au final, il allait bien s’en lasser, de ces sentiments non réciproques. L’amour c’est comme tout, on s’en lasse. Cette idée, il l’esperait tout comme il la repoussait. Il avait été amoureux déjà, mais ça n’avait rien à voir. Rien avoir avec cette chose passionnelle qui lui bouffait le ventre à chaque fois qu’il le voyait, ce cerveau en alerte dès qu’il lui parlait, ces yeux baladeurs. Des symptômes vraiment encombrants, entre autres.
- Je sais même pas pourquoi je suis là. Faut vraiment que t’arrêtes de te faire des films.
Huh, alors ce n’était même pas de l’amitié. Pourtant Dew souriait un peu, légèrement amusé, parce qu’il savait très bien que quand Hurricane faisait un truc sympa, il fallait qu’il compense automatiquement en se contredisant royalement sur ce qu’il avait dit plus tôt. C’était récurrent. C’était rigolo. Mais voilà qu’il lui tournait le dos et partait en direction de l’orphelinat. Plus haut, le ciel s’assombrissait légèrement, le soleil continuait sa décadence et les nuages épais le cachaient pudiquement. Sur la terre torturée du terrain de baseball, Hurricane s’en allait. De dos, emmitouflé dans son pull à capuche rouge. Le regarder quelques temps… mais sûrement pas le laisser partir comme ça. Déjà Dew l’avait rattrapé, mains liés devant le visage, marchant en marche arrière devant lui.
-Désolé, désolé ! Je suis un peu surpris que tu m’encourages ^^ Ca me fait super plaisir !
Vraiment plaisir. Et il avait bien vu que, voyant sa tentative de motivation échouée, Hurricane l’avait mal pris. Il prenait vraiment ses études à cœur. C’était vraiment inattendu, vraiment. Et qu’est ce qui pouvait faire plus plaisir à quelqu’un amoureux que de savoir que l’objet de cet amour s’inquiétait pour vos études ? Peut-être Hurricane avait peur que leurs différences de niveaux ne les séparent. Oui, c’est vrai que si on jugeait Dew trop nul, on le renverrait peut-être dans un orphelinat normal ? Et Hurricane s’ennuierai. Et Dew n’avait aucune envie de laisser l’italien tout seul. Seul avec eux, c’était hors de question. C’est vrai qu’il ne pourra jamais lutter contre cette personne dont Hurricane était amoureux, c’est vrai qu’il restera toujours le "bon pote", c’est vrai qu’il sera toujours hors jeu, mais pour rien au monde il ne cédera sa place. Elle était bien trop précieuse. Et si Hurricane faisait des efforts, alors il n’y avait aucune raison qu’il n’en fasse pas aussi.
-C’est vrai que le jeu n’est pas drôle si j’y participe pas un peu xD Tu voudras bien me donner des leçons particulières, dis ?
Si en plus il pouvait gratter quelques tête à tête, alors ce serait vraiment le must. Même si c’était pour étudier le pourquoi du comment de Archided dans sa baignoire qui crie en se levant tout nu, même si c’était pour faire plein de figures stupides avec un compas, même si c’était pour disserter sur Guillaume le Conquérant, au moins il sera avec lui. Dieu qu’il se sentait niais. L’amour le rendait encore plus bête. Son QI a du chuter d’au moins vingt points, mais il s’en fichait pas mal, il ne voulait pas devenir ingénieur dans l’aéronautique de toute façon.
Les quiproquos, c’est comme les boules de neige… ça roulent ?
Sujet: Re: Boum boum love love (Hurricane) Dim 8 Nov - 16:09
Chacun de ses pas qui de loin semblaient vifs n’était qu’une torture de plus. Il se sentait lourd, agacé, fatigué, et plein d’une rancœur que ne connaissent que ceux qui ont déjà subi ce qu’il venait de subir. Une cuisante humiliation, devant le seul type qui n’aurait jamais du réussir à lui infliger quoi que ce soit de la sorte. Comme les choses sont imprévisibles, parfois, n’est-ce pas ? L’italien attendait la pluie qui menaçait, se désintéressant totalement, ou du moins autant qu’il pouvait, du brun qui ne le suivait pas. D’un autre côté, pourquoi l’aurait-il suivi ? L’enfoncer encore un peu plus ? Il n’était pas sadique à ce point. Ah, bah, le voilà qui se tenait devant lui, cette expression idiote toujours sur les lèvres. Que disait-il ? Hurricane n’écoutait pas, ça le fatiguait. Il n’avait pas la moindre envie de supporter cette silhouette, ce sourire, cette voix, cette attitude une seconde de plus. Il faisait une overdose de stupidité chronique quand Dew était à côté de lui trop longtemps. Et overdose d’autres trucs, entre autres. En gros, il ne voulait plus le voir. De toutes façons, ce qu’il disait n’était pas intéressant, ce n’étaient que des excuses pitoyables pour essayer de le rasséréner. Ou se moquer de lui, au choix. On ne connaît jamais totalement quelqu’un, et peut-être que ce type avait réussi pendant des mois à cacher qu’au fond, il n’était qu’un sadique moqueur. Un salaud de la pire espèce. D’un autre côté, il savait qu’il faisait preuve de stupidité lui-même à essayer de se convaincre de ça. Dew était gentil. Désespérément gentil. Désespérément gentil et stupide. Alors peut-être qu’il n’avait réellement pas compris la référence et qu’il était passé à côté totalement parce qu’il était idiot… ou alors il avait oublié leur dernière conversation, parce qu’il s’en foutait complètement. Après tout, pourquoi devrait-il s’en souvenir ? Il avait des tas d’autres amis et des tas d’autres choses auxquelles penser, alors il était fort probable que la phrase de l’italien soit arrivée comme un cheveu sur la soupe, au milieu du néant, comme ça. La pensée le fit se renfrogner de plus belle ; dieu qu’il avait horreur de passer pour un abruti devant un abruti.
Il croyait qu’il l’encourageait, alors qu’il venait quasiment de lui dire « t’as quartier libre pour m’embrasser, ducon »… tant pis pour sa gueule, il n’avait qu’à pas être aussi débile. C’était bien la peine d’avoir un QI surélevé si c’était pour ça. D’un autre côté, QI élevé n’était pas synonyme de débrouillard, malin, et doué socialement. Pas du tout même.
Hurricane s’arrêta de marcher. Les mains au fond des poches, il serrait ses ongles contre la peau de ses paumes, essayant de ne pas péter une durite, pour ne pas se ridiculiser davantage. Il leva ses iris turquoise vers le brun devant lui, et le fixa quelques longues secondes, d’un regard perçant. Pas du genre agréable, plutôt du genre « tu bouges, jte bouffe », et ça, il savait le faire plutôt pas trop mal. Surtout quand il ressentait une rage pareille au fond des tripes. Fear the little nervous Italian, baseball freak. Il n’avait rien envie de dire, ses poings le démangeaient. Oh, une bonne baffe. Quelque chose pour le défouler, pour que cette énergie négative s’évacue, pour qu’il puisse aller fumer une clope ou deux dans sa chambre, et s’enfermer quelque part pour ne plus se faire emmerder. Juste un coup de poing, quelque chose… Quelque chose pour retirer cette tronche de niais de devant ses yeux qui brûlaient de ressentiment. Il s’enflammait trop vite, mais Dew avait le don de le mettre dans tous ses états en ne faisant quasiment rien. Il était toujours debout devant lui et il n’avait pas besoin de réfléchir pour savoir ce qu’il allait dire, ça allait venir tout seul. Il lui fallait juste quelques secondes pour prendre une bonne inspiration. Quelques gouttes s’écrasèrent sur sa tête, et tout autour de lui, et il n’eut pas à attendre longtemps avant qu’une averse monumentale se déverse sur eux sans autre préavis. Ah, s’il avait parlé juste avant la pluie et le coup de tonnerre, dieu qu’il aurait eu la classe. Mais on n’était pas dans un film et il n’avait pas vraiment prévu le coup pour l’effet mélodramatique…
Hurricane : « Des leçons particulières ? »
Ce n’était même pas la peine de prendre un air agressif. Il savait que son expression faciale suffisait à montrer qu’il n’allait certainement pas donner une réponse positive à cette proposition. Proposition stupide, pour ne pas changer. Pourquoi il voudrait des tête à tête, pour se foutre de sa gueule un peu plus ? Salopard. L’italien fit quelques pas en avant, pour se rapprocher du brun sous la pluie, et sortit une main de sa poche pour attraper le col du sportif et l’empoigner fermement. Il l’attira vers lui, sans trembler, sans hésiter, avec toute la poigne dont il était capable. Le haut du brun se tordait entre ses doigts trempés, et ses cheveux argentés se collaient à ses joues, mais il sentait le feu de la mauvaise humeur le protéger du froid. Plaqué contre lui, dans un face à face intense, l’italien qui avait ramené Dew à sa hauteur fronça les sourcils et, à moitié couvert par le bruit des gouttes qui éclataient contre eux et sur les vitres de la Wammy’s House, il murmura, froid et colérique :
Hurricane : « Ta simple présence me fout en boule, et je crois pas qu’on puisse faire quoi que ce soit à ta connerie. »
Il fixait le brun droit dans les yeux, sans ciller, et approcha un tout petit peu plus son visage de lui. Ils se frôlaient, sous la pluie.
Hurricane : « Au cas ou tu n’aies pas compris : ça veut dire non. »
Il le repoussa ensuite vivement, le dénigrant du regard, et s’éloigna de nouveau, complètement détrempé par la pluie, et il s’en fichait. De toutes façons, il avait trop la haine pour réfléchir à des détails comme ça. Il venait encore de délivrer à Dew un message totalement paradoxal au fond de sa pensée, et au lieu de l’envoyer chier comme ça, il aurait définitivement du l’embrasser. Mais on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie.