Sujet: Accept her in Paradise, please. [TOPIC TERMINE] Mar 6 Jan - 23:05
Il marche. Ou plutôt il erre. Il erre sans regarder où il va, en fixant ses deux mains, enroulées autour de la petite croix d'argent qui pend au bout de son chapelet. Ses longs doigts semblent autant de serpents prêts à le détourner du droit chemin. Ses ongles crochus et d'une teinte violette sont des serres, des serres qui l'aident à rester auprès de Dieu. En murmurant un Ave Maria, il fait coulisser sa main gauche sur sa main droite. Ses ongles sont à présent sur le dos de son poignet, à la peau si fine, si translucide. Mais si on regarde bien, on voit des petites bosses, semblables à des collines allongées, d'un rose clair. Son poignet droit a eu un répit trop long. Les ongles acérés s'enfoncent lentement dans la chair, apportent un délice inextinguible à l'adolescent. Délice dont il se sent immédiatement coupable. « Je te demande pardon Jésus, je te demande pardon, ô Vierge Marie, je te demande pardon, mon Père, pour avoir ressenti du délice et non du bonheur à l'expiation de ma faute. Aie pitié de moi. Miserere... » chuchote-t-il si bas que personne ne peut l'entendre. Et il continue en latin – car il parle couramment le latin et le grec ancien, bien que cette seconde langue ne lui serve pas. Les Grecs n'ont écrit que des textes païens.
Ce n'est pas pour rien que Roger hésita entre Fantom, White et Atonement, comme surnom à affubler à l'expiateur. Non, ce n'est pas pour rien. Car, de dos comme de face, il a la peau si pâle, ses cheveux blanchâtres et ses yeux délavés lui confèrent déjà une apparence d'esprit. Mais, sans s'en rendre compte – ou peut-être est-ce un fait exprès – l'adolescent accentue son apparence fantastique en ne portant que des vêtements blancs, qu'il trouve le moyen de ne jamais salir. Sauf d'écarlate, les jours fastes. Il a les yeux mi-clos, car baissés, et ses longs cils balayent élégamment ses joues exsangues. Sans aucun doute aurait-il du succès auprès de ces demoiselles s'il s'en donnait la peine. Mais ça ne l'intéresse même pas. Non, il préfère expier. « Benedictus... » Il regarde les perles de sang sur son poignet, les traces de sang sur ses ongles. C'est ce sang qu'il ne lave jamais exprès, qui, en séchant puis en étant arrosé durant la douche, confère cette couleur violette aux ongles du jeune homme. Il a mal à la nuque. Parce qu'à travers ses cheveux blancs, le soleil de midi, bien qu'étant de janvier, frappe fort du fait de la réflexion de la neige. Il aura sans doute un coup de soleil. Peut-être une insolation. Mais non, le voilà déjà à l'ombre bienfaisante d'un bosquet d'arbres. S'il les regardait il pourrait vous dire que ce sont deux ou trois chênes, un saule et un jeune frêne qui n'a rien à faire là.
Il s'assoit avec grâce. Une légère brise vient agiter ses cheveux soyeux et rafraîchir son visage, mais immédiatement cette bienheureuse fraîcheur lui semble une tentation du Malin. Alors, en serrant nerveusement le chapelet aux perles noires, il récite une par une la prière associée à chaque perle. Il parle à voix basse, mais il est concentré. Si concentré qu'il n'entend rien autour de lui. Ni les jeunes orphelins qui jouent à chat, ni les amoureux qu'il a dérangés et qui s'en vont en pestant. Non, il n'entend rien. Il faut dire qu'il n'écoute pas non plus. Il prie. Sa chemise à large col est sans boutons. On l'enfile en la passant au-dessus de la tête. Elle est très échancrée. C'est sans doute une chemise de femme. Normalement ce genre de chemise est plutôt ridicule sur les hommes (sauf cas particuliers évidemment). On pense immédiatement qu'il va se mettre à danser la tecktonik*. Mais sur l'adolescent, ça ne lui donne qu'une apparence plus fragile. Les boutons des manches ont tous sauté. Il a usé le fil avec ses ongles, sans doute. Et donc les manches remontent un peu, révélant ses poignets osseux, pâles et constellés de petites cicatrices plus ou moins fraîches. Il est assis en tailleur. Son pantalon de coton, trop léger pour la saison, est blanc, comme sa chemise. Il est pieds nus, et si le dessus de ses pieds est tout aussi pâle que le reste de son corps, le dessous est calleux et dur, car il ne marche que pieds nus.
« Si je ne me repens pas assez, si je n'expie pas assez, c'est l'Enfer. L'Enfer. L'Enfer. L'Enfer. L'Enfer. L'Enfer éternel. »
Il a parlé un peu plus fort, à son insu. Des auditeurs assez proches auront pu entendre sa voix. Elle est claire et limpide, plutôt aigüe. Elle semble encore celle d'un enfant, mais il a déjà mué. Il a une très jolie voix, pure, musicale. S'il chantait, il serait contre-ténor. Il pourrait même chanter les vocalises de la Reine de la nuit de Mozart. Mais non, il ne chante que ses prières. Juste cependant. Très juste. Pas une fausse note. Comme pour nous le prouver, le voilà qui reprend un Miserere plaintif, et la tristesse dans sa voix ferait pleurer les pierres.
« Dieu. Dieu pardonne-moi. Jésus, n'as-tu pas racheté toutes nos fautes ? Mais la mienne n'est pas rachetable. J'ai tué ma Mère. Vierge Marie, j'espère que tu l'auras quand même acceptée auprès de toi. Car même si elle s'est donné la mort, c'est de ma faute. Elle mérite le Paradis, Maman. Même si elle était de petite vertu. Elle n'avait pas les moyens de faire autre chose. Vierge Marie, aie soin de ma Mère. Je prierai pour elle. Je souffrirai pour elle. Miserere... » _________ * Et je dis merde à l'écriture de ce mot ~.~ même si je trouve que la danse en elle-même a son charme *sort*
[Je tiens juste à préciser qu'Atonement est là depuis février mais qu'il n'a jamais parlé à personne et qu'il a séché la plupart des cours n'en voyant pas l'intérêt. Donc votre personnage peut le connaître de vue ou l'avoir vu une ou deux fois en cours, les jours où il avait décidé de s'infliger ça comme expiation *ok, je (re)sors*.]
Dernière édition par Atonement le Mer 11 Fév - 14:21, édité 2 fois
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Sujet: Re: Accept her in Paradise, please. [TOPIC TERMINE] Mer 7 Jan - 18:58
Vous rendez-vous compte, cher lecteur, la chance qu'aujourd'hui le hasard vous octroie ? Non, je parie que non. Vous ne vous en rendez même pas compte, alors que pour une fois, pour la toute première fois, même, vous serez directement dans mon esprit, sans l'intermédiaire loufoque qui vous tape la causette à chaque fois. Eh oui, cette fois, c'est moi-même, Ich, myself and I qui vais vous entretenir tranquillement. Vous êtes installés confortablement ? Votre siège en cuir, je n'en doute pas, est-il aussi moelleux que le mien ? Oh, suis-je bête, vous désirez peut-être un peu de thé... du Earl Grey ? Je n'aurais pas dit mieux !
Est-ce vraiment nécessaire que je vous incombe des détails de ma journée ? Ce n'est qu'un jour comme les autres, et franchement, je ne vois guère l'intérêt de vous laisser savoir que, ce matin, en me réveillant, j'avais la trique, et que ça m'est passé lorsque j'ai pris ma douche. Mes chers lecteurs connaissent largement bien le problème, quant aux lectrices, je ne crois pas que c'est l'information la plus judicieuse à leur donner.
Je crois que le plus simple c'est de vous dire comment étais-je habillé pour l'heure. Car, oui, cela à une importance. Ce matin, inspiré par je ne quel esprit malin, je me suis vêtu de mon traditionnel tailleur noir, mais que j'avais décidé d'agrémenter, quelques fois n'est pas coutume, d'une chemise blanche et d'une veste de tailleur rouge sang, comme je les aime. Pour les chaussures, je les avait accordées à mon haut de forme, qui lui-même rappelait la chemise. J'avais ajouté à cela une lavalière rouge qu'un mouchoir blanc dans la poche de mon tailleur mettait en valeur. Pour compléter le tout, j'avais déniché en sortant de ma chambre, une rose, placée parmi ses semblables dans un des multiples vases de la Wammy's. Bien sûr, je l'avais d'abord séché et en avait brisé la tige, afin qu'elle s'ajuste parfaitement sur mon chapeau, calée minutieusement dans la ceinture qui l'entourait. Le rouge dominait à présent, et j'étais fort content de porter une nouvelle combinaison de mon costume. Je suis toujours ravi, quand j'arrive à marier le rouge, le blanc & le noir d'une façon qui ne m'avait pas encore traversé l'esprit.
Par ailleurs, il vous savoir que je me trouve toujours au bon endroit au bon moment, et que c'est pour cette raison que des phrases comme :
« Si je ne me repens pas assez, si je n'expie pas assez, c'est l'Enfer. L'Enfer. L'Enfer. L'Enfer. L'Enfer. L'Enfer éternel. »
Atteignent mes tympans. Mon dieu les jeunes... Tous des âmes damnées. Comment je suis arrivé là ? Eh bien, à votre avis ? J'avais envie d'une petite promenade et je suis allé balader à travers le parc. Bien sûr, voulant me reposer un tantinet, je me suis accoudé à un arbre. Magnifique coïncidence n'est-ce pas ? Que le RP fait bien les choses...
« Dieu. Dieu pardonne-moi. Jésus, n'as-tu pas racheté toutes nos fautes ? Mais la mienne n'est pas rachetable. J'ai tué ma Mère. Vierge Marie, j'espère que tu l'auras quand même acceptée auprès de toi. Car même si elle s'est donné la mort, c'est de ma faute. Elle mérite le Paradis, Maman. Même si elle était de petite vertu. Elle n'avait pas les moyens de faire autre chose. Vierge Marie, aie soin de ma Mère. Je prierai pour elle. Je souffrirai pour elle. Miserere... »
Et que ces paroles sont peu gaies. Est-ce tous les croyants ont une gueule d'enterrement et des paroles tout droit sorties de l'au-delà ? Sont-ils déjà tous morts, attendant que leur corps, seule attache mortelle, finisse par succomber à la vie. Hé mes mignons, si vous voulez clamser plus vite, je peux vous aider... Bon, allons voir qui c'est, cette petite âme en peine. Ah, Atonement. On m'en a déjà fait mention, de celui-là. Pauvre petite chose. Oh, voyez-vous ça : Atonement est en blanc... croyez-vous sincèrement que c'est un hasard si ce gamin en porte toujours. Non, et c'est une fort bonne affaire que je porte du rouge pour l'occasion ! Vous ne trouvez pas ? Hu hu, allons, moi j'ai toujours aimé les symboles... on peut leur faire dire tant de choses... parlant de parler...
« Hey mon enfant, que de tristes paroles... Crois-moi, tu expires suffisamment pour t'éviter l'Enfer. Aucune damnation pour les pieux. Tiens pour ton pardon, » dis-je en prenant la rose de mon chapeau pour la lui tendre, « mais il n'est nul besoin que tu m'appelles Dieu. Votre Majesté suffira. » Et je sais que vous l'attendez tous, car il n'a pas encore paru, mais voici mon sourire à mes lèvres, qui se dévoile pour l'occurrence et votre plus grand bonheur.
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Sujet: Re: Accept her in Paradise, please. [TOPIC TERMINE] Mer 7 Jan - 21:15
Une radieuse journée ensoleillée. « Parfait pour une petite promenade » se dirait sûrement l'autre. Mais je ne suis pas l'autre, et cette saine pensée à beau trépigner et hurler dans mon crâne, je ne consent à quitter mon lit... Ni à seulement détacher les yeux de l'écran de mon ordinateur. Un vrai moustique obnubilé par un un néon. Non... l'image est fausse, je ne danse pas autour de mon ordinateur en émettant des bourdonnements enamourés... Disons, un chat devant de l'herbe à chat....... Ou plutôt, ma grand-mère devant un bon roman à l'eau de rose. Eh bien ! C'est très gratifiant, tout ça... La matinée s'est déroulée très rapidement, je ne l'ai pas vue passer. Le temps semble prendre un malin plaisir à se raccourcir quand on le trouve bon et à s'étirer comme du chewing-gum quant on voudrait qu'il accélère. J'ai donc passé une journée relativement calme, allongée sur mon lit défait à me promener sur différents comptes d'ordinateurs piratés par un système que j'ai moi-même concocté, parcourant différents journaux en ligne, nettoyant mon disque dur ou encore me laissant tout bêtement porter d'une page web à l'autre, sans recherche fixe derrière la tête. La radio marche et diffuse une émission sur l'abattage bovin. Bon, le sujet ne m'intéresse pas particulièrement... C'est simplement que j'aime bien avoir un fond sonore quand je suis seule. Le bourdonnement d'une conversation, juste de quoi simuler une présence. La télé c'est bien aussi. C'est alors que l'interviewer se voit couper la parole par une providentielle page de publicité. Qui eut cru que la propagande d'une ligne de restauration rapide me tire de mon apathie dominicale ? OK, pas la réclame en elle même, qui ventait la souplesse de leur viande et le croustillant de leurs frites... Mais la petite phrase – pourtant si simple et dénuée de sens – qui suivit... « Bougez pour votre santé ». ... ... ... Je suspends ma main au dessus de la touche que je m'apprêtais d'effleurer. Bougez pour votre santé ..? Quel... slogan idiot ! Pourtant, un instant de brève hésitation s'empare de moi et la petite voix qui commençait pourtant à se calmer, tente le tout pour le tout en m'envoyant une projection de ce que je serais dans l'avenir avec un petit « voilà ce que tu deviendras..! Une grosse vache, et tu n'auras plus qu'à aller à l'abattoir ! » venimeux. Je ballais l'image mentale d'un coup de tête et tente d'ignorer la petite voix. Pourtant il est trop tard, elle a réussi à injecter le doute dans mes remparts – qui pourtant semblaient si solides – et je ne peux plus lui résister. Je me vois sur tous les murs de ma chambre, en 3 fois plus grosse valsant maladroitement et chantonnant « grosse vache ! ». Idiotes ! Vous êtes toutes des idiotes ! Grossir ? S'engraisser ? Quelqu'un à vu préoccupation plus niaise ? Je peste contre les murs qui aussitôt reprennent leur initiale blancheur. Je baisse rageusement l'écran de mon ordinateur portable et saute de mon lit pour me diriger vers le couloir. Idiote ! Et toi tu n'es même pas assez forte pour leur tenir tête... De quoi as-tu peur ? Tu n'es pas plus épaisse qu'un fil de fer. Je pousse un soupir excédé en enfilant l'autre manche de mon blazer noir. Lorsque je referme la porte sur moi je suis éblouie par la luminosité du parc. Je respire un bon coup en scrutant le ciel vide. Un petit nuage de vapeur apparaît quand j'expire. Le parc est tout enneigé, il a revêtit sa robe de soirée blanche et scintillante. Je cligne plusieurs fois des yeux. J'avais oublié qu'un monde existait au delà des murs de ma chambre. J'avance dans la poudreuse qui s'affaisse avec un petit « frout » agréable sous mes pas. « frout-frout, frout-frout, frout-frout ^0^ » je ne relève la tête qu'arrivée sous un arbre que je ne me souviens pas m'être dis d'aller rencontrer. Mon corps à décidé pour moi, une fois de plus. Un étrange duo s'offre alors à mon regard : Earley Queen, l'aide infirmier et... Un garçon à qui je n'ai jamais parlé... Atonement, celui qui expie. La blancheur immaculée de sa peau, de ses vêtements, et de ses cheveux se confond avec la neige. Le crime qu'il a commis doit être vraiment immonde pour qu'il s'en veuille à ce point. Abominable. Un élan de haine me traverse le cœur tandis que j'imagine différents scénarios. C'est bête. Je ne sais même pas de quoi il est coupable que je l'incrimine déjà. Pourtant, je ne peux m'en empêcher. Comment, si non, serait-il capable de tant de dévotion à Dieu ? Son crime doit être proportionnel à son repenti. Je me met ensuite à détailler Earley Queen du regard. Je n'ai jamais réussi à déterminer le sexe de cet individu... Aujourd'hui c'est un garçon. Finalement, la pensée qu'ils sont là en face de moi et qu'ils se savent parfaitement observés me traverse l'esprit. Oups.
« Salut. » je lance d'un ton dégagé.
Dernière édition par Bawl le Jeu 8 Jan - 19:21, édité 2 fois
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Sujet: Re: Accept her in Paradise, please. [TOPIC TERMINE] Mer 7 Jan - 22:15
« Hey mon enfant, que de tristes paroles... Crois-moi, tu expires suffisamment pour t'éviter l'Enfer. Aucune damnation pour les pieux. Tiens pour ton pardon, mais il n'est nul besoin que tu m'appelles Dieu. Votre Majesté suffira. »
Il lève les yeux, ses grands yeux clairs, sans être ébloui par le soleil d'hiver qui brille derrière la personne qui lui parle. Parce que justement, le soleil est caché. Dès que la personne se penche en avant, il cligne des yeux, pour se protéger de la luminosité excessive. Qui l'a interrompu ? Avec des paroles aussi orgueilleuses en plus! Après s'être habitué à la réverbération des rayons solaires sur la neige immaculée, il pose les yeux sur le visage de la personne. Un homme ? Une femme ? Peu lui importe de toutes façons, il a parlé d'une manière offensante, païenne et iconoclaste. Son regard se fixe sur la rose dont l'écarlate à viré au bordeaux en séchant et il pense à l'écarlate qui coule dans ses veines. Inconsciemment il creuse son poignet droit de ses ongles et de nouvelles perles écarlates suintent pour sécher immédiatement. Immobile, l'adolescent a ancré ses yeux délavés dans ceux de l'inconnu(e). Il n'aime pas son ton, il n'aime pas ses paroles. Il ne s'en sortira pas en toute impunité. Le jeune homme cligne lentement des yeux, comme désintéressé, et puis répond. C'est la première fois depuis qu'il est là, depuis 11 longs mois, que l'adolescent parle à quelqu'un d'autre qu'à lui-même, Dieu, Jésus ou la Vierge Marie. Sa voix est claire, intelligible. Aristocratique même.
« Certes, mes paroles sont tristes. Mais n'est-il pas de mon droit de prononcer de telles paroles ? Il n'est plutôt pas du votre de les avoir entendues, puisque je ne parle jamais fort. »
D'une mains gracieuse il fait le signe de croix et murmure une rapide prière d'une voix étouffée. Dieu ne voudrait pas qu'il arrête d'expier à cause d'un quidam qui chercherait à l'interrompre. Une pensée effleure tout à coup l'orphelin. Cette personne est une envoyée du Diable, peut-être le Diable lui-même. Qui d'autre pourrait avoir des paroles si anti-religieuses. Et puis cette beauté n'a rien de naturel. Elle est malveillante.
« Il est de mon devoir de vous informer que votre pitoyable jeu de mots n'a aucun effet sur ma personne. Je me dois malheureusement de vous signaler que je n'expire, hélas!, pas encore, mais que je n'expie que pour le moment. Vos paroles sont antichrétiennes car si je cessais un instant d'expier, la chance infime que j'aurais eue de rejoindre ma Mère dans les Cieux éthérés disparaîtrait. »
Le voilà qui, sans sentir la neige qui commence à humidifier ses vêtements, sans sentir le froid qui s'infiltre, se redresse, se tient droit, appuyé contre le chêne de son choix. Sa voix s'est faite plus affirmée au fur et à mesure de ses paroles et il ne craint plus de céder au Malin. Non, il a présent les atouts en main, et de sa voix enfantine, après avoir murmuré un Benedictus, il poursuit sa diatribe posée.
« Aucune damnation pour les pieux... En êtes-vous sûr ? Qu'en est-il des pieux assassins ? Qu'en est-il des pieux dont la mère se suicida pour les protéger ? »
Une flamme de colère danserait dans ses yeux si ses yeux pouvait refléter un sentiment. Mais ses yeux sont totalement inexpressifs. Son visage est totalement inexpressif. Seule sa bouche aux lèvres si pâles, plissée à l'instant en un trait si fin qu'elles en semblent confondues, dénote son agacement. Il serre la petite croix d'argent aux bords usés et polis par le nombre de fois qu'il la touche.
« Je n'ai pas besoin qu'un envoyé du Diable me donne son pardon. Le pardon du Malin et ce qui existe de pire. Gardez donc votre rose, elle vous seyait merveilleusement au teint. Mais vous avez oublié de vous mettre du rouge au joues comme toute femme coquette – car un homme ne peut pas se permettre tant de coquetterie. Vous n'êtes pas Dieu, vous n'êtes pas une majesté. Non, vous êtes l'Orgueil, l'Orgueil incarné et je vous honnis pour ce Péché. » Comme épuisé par tant de paroles après un an de silence, après un an de non-contact avec les autres êtres vivants, il tourne la tête, effleurant son épaule de ses longs cheveux neigeux. Ses yeux croisent les siens. Elle a sans aucun doute entendu toutes ou la plupart de ses paroles mais peu importe. Elle est grande et élancée. Elle le dépasse sûrement d'une tête et elle a une beauté morbide qui trouble un instant l'adolescent. Ce visage fier ressemble à celui de sa Mère, la pose de la jeune fille, même, semble un reflet de celle que prenait habituellement Maman. Il cligne des yeux. The dream shatters to pieces. Non, ce n'est qu'une jeune fille à la peau pâle qui présente certaines ressemblances avec la génitrice.
« Salut. » dit-elle.
Sa voix, son attitude sont nonchalants. Il se surprend à se demander ce qu'il a fait de mal pour être dérangé par deux personnes simultanément après 11 mois d'invisibilité. Qu'ont-ils tous, aujourd'hui, à vouloir lui parler. Autant le premier est à abhorrer, autant la seconde ne fait encore qu'un effet mitigé au fanatique. Car elle est belle, elle ressemble à la Mère, mais ce salut manque d'originalité. Il secoue imperceptiblement la tête, comme pour chasser une idée malsaine. Il ne doit pas juger les gens, c'est interdit. Il ne doit appartenir qu'à une tâche : expier. Mais cela ne l'empêche pas de saluer en retour. Sa Mère lui a toujours dit d'être poli envers les autres gens. Certes, maintenant la relation humaine ne lui chaut guère, mais elle ressemble à Maman, alors... Tout en combattant un malaise qui le prend, le malaise de commettre un péché, il répond au salut :
« Je vous salue Mademoiselle. »
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Sujet: Re: Accept her in Paradise, please. [TOPIC TERMINE] Jeu 8 Jan - 21:54
« Certes, mes paroles sont tristes. Mais n'est-il pas de mon droit de prononcer de telles paroles ? Il n'est plutôt pas du votre de les avoir entendues, puisque je ne parle jamais fort. » « Il est de mon devoir de vous informer que votre pitoyable jeu de mots n'a aucun effet sur ma personne. Je me dois malheureusement de vous signaler que je n'expire, hélas!, pas encore, mais que je n'expie que pour le moment. Vos paroles sont antichrétiennes car si je cessais un instant d'expier, la chance infime que j'aurais eue de rejoindre ma Mère dans les Cieux éthérés disparaîtrait. » « Aucune damnation pour les pieux... En êtes-vous sûr ? Qu'en est-il des pieux assassins ? Qu'en est-il des pieux dont la mère se suicida pour les protéger ? » « Je n'ai pas besoin qu'un envoyé du Diable me donne son pardon. Le pardon du Malin est ce qui existe de pire. Gardez donc votre rose, elle vous seyait merveilleusement au teint. Mais vous avez oublié de vous mettre du rouge au joues comme toute femme coquette – car un homme ne peut pas se permettre tant de coquetterie. Vous n'êtes pas Dieu, vous n'êtes pas une majesté. Non, vous êtes l'Orgueil, l'Orgueil incarné et je vous honnis pour ce Péché. »
Ah oui, quand même... WA-OUH ! Vous avez vu comme ça fait pavé quand on rajoute tout à la suite, avec ça, l'autre allait pas nous faire chier avec ses 550 mots qu'elle arrive jamais à faire. Là, au moins... y a une bonne partie de déjà faite. Du travail mâché... Enfin, heureusement qu'il y eut une intervention divine, parce que sinon, je serais mort sur le coup. Pour l'heure, je tâchais de soupirer un : « Seigneur Dieu... », juste pour taquiner Aton', avant de continuer sur ma lancée – que voulez-vous, c'est tellement tentant... « En tout cas, tu causes beaucoup pour un gamin en expiation. Enfin, pour un gars qui n'a pas ouvert la bouche depuis son arrivée... qu'esse que tu causes quand tu l'ouvres. Tu rattrapes le temps perdu, c'est ça ? » C'était facile, je vous l'accorde. Mais je ne vois pas pourquoi je me priverai de choisir la facilité quand celle-ci s'offre à moi. Je repris la rose que la vierge me tendit en retour et la plaçait de nouveau sur mon chapeau. Oui, c'était mieux ainsi, elle me saillait parfaitement, cette rose.
« A la vue de la fumée qui sort de tes narines, je suppose que tu expires suffisamment. » Un petit clin d'œil. « Après, je ne me rappelle pas avoir dit que ce n'était pas ton droit de parler, quelle que soit la niaiserie que tu débites... mais qu'importe, je vais remettre ça sur le compte de l'absence de parole pendant près d'un an. C'est sûr qu'après tant de temps à n'avoir parlé... » Pause. « Les erreurs nous échappent ! » Ah, vous me connaissez, je n'y ré-sis-te pas... je ne sais pas pourquoi, certainement que c'est plus fort que moi. Voyant qu'Aton' ne me regardait plus, je levais les yeux et vis, eh bien, l'apparition divine dont je vous ai causé tout à l'heure ! Ha ! Le rêve. Just-in-time, comme on dit. Une jeune femme vêtue de noir venait à notre rencontre. Ah, le joli trio... Avant de lui tendre la main pour l'aider, je songeais à donner ma dernière réplique à mon cavalier de quelques instants :
« Oh oui, honnis moi donc... et n'oublies pas au passage de le faire pour la Gourmandise et la Luxure... ceux là sont deux amis à moi avec qui j'ai noué une étroite et intime relation au fil des ans... » Et dans un sourire, je me tournai pour accueillir Bawl, que je reconnu enfin. Non pas que nous ayons une quelconque relation, mais vous savez, un orphelinat, ce n'est guère spacieux, et on y croise souvent les mêmes têtes.
« Je vous salue, Marie. » Oui, oui, je compte m'amuser... Allez, ne me regardez pas ainsi, il ne va pas faire une syncope l'autre petit hein. Puis s'il en fait une, avec le nombre de prières qu'il a dû adresser à Dieu, il ira rejoindre sa maman chérie... laquelle au passage, j'aurais évité de mentionner à une personne comme moi. Mais, juste au passage... « Besoin d'aide pour nous rejoindre, chère enfant ? » Lui proposai-je en tendant ma main tout à fait ouverte et galante. Il ne faudrait pas, tout de même, qu'une jeune femme se fasse mal en glissant. Ce serait vraiment désagréable pour elle.
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Sujet: Re: Accept her in Paradise, please. [TOPIC TERMINE] Ven 9 Jan - 14:15
Le criminel à l'habit blanc, ou la réincarnation de John Lennon (bah oui, en blanc et pieds nus... c'est bon, je sors u.u) lève vers moi un regard étrange, genre : je-viens-de-voir-un-fantôme. Il secoue vivement la tête comme pour chasser une mouche puis essaie de reprendre contenance en affichant un air de je-suis-un-mec-cool-que-rien-n'intimide... Mais je sens toujours très nettement l'effet que je produis sur lui. Zarb... je savais que je faisais peur mais à ce point... u.u *soupir* Atonement répond à mon salut par un :
« Je vous salue Mademoiselle. »
............? Ouais. La politesse lui fait pas défaut. Je dois vachement l'impressionner en fait. Ou alors il se dit bêtement : « tout est bon pour devenir un gentil. » Une fois de plus, la pensée qu'il a dû commettre un truc vraiment abominable me traverse l'esprit. En fait, il a tué toute une famille le jour de noël avec le même couteaux qu'ils s'apprêtaient à utiliser pour couper joyeusement et dans un climat chaleureux de repas familial, la bûche glacée au chocolat. Gros dégueulasse, c'est pas en étant aimable que tu rattrapera quoi que ce soit è_è Earley Queen en rajoute une couche en me saluant à son tour de manière désopilante.
« Je vous salue, Marie. »
Ha. Ha. Si cette salutation théâtrale me laisse perplexe, elle s'enfonce comme un couteau dans l'abdomen de notre ami Atonement qui suffoque doucement. C'est étrange, ces deux là me font penser à un truc mais je n'arrive pas à dire quoi... Hhhm... Ralph et le lutin magique ? (...dans les simpson. Ah bon, personne ne voit de quoi de parle ? --') Non... Je sais ! Ils me font penser à Alice au pays des merveilles : Le lièvre de Mars et le Chapelier fou. Uhuh... Où est donc passé le thé ? ù_ù Et comme pour me conforter dans mon délire, le chapelier se penche poliment vers moi en me tendant la main avec un sourire galant.
« Besoin d'aide pour nous rejoindre, chère enfant ? »
N'étais-je pas censée faire une promenade pour me dégourdir les jambes et « bouger pour ma santé » ? Oh, et puis crotte, je n'en ai pas besoin, hein. La petite voix au fin fond de ma tête - il y a un instant encore si glorieuse, ne sachant plus par quel nom se féliciter - ouvre des yeux ronds à la suite de cette remarque. D'abord elle ne dit plus rien, puis se met à trembler violemment. Elle entend sont dernier petit espoir de me voir enfin faire du sport se briser. La tête dans la main, elle sort alors un revolver et... Une petite détonation provenant d'un coin obscur de ma tête me fait légèrement froncer du nez. Qu'est-ce que c'était ..? -_-' Je regarde un instant la main que l'on me tend avec suspicion. Ouais, c'est louche. Je ne peux pas croire qu'il ne s'agisse que d'une simple marque de politesse. A quoi pense-t-il ? Plusieurs possibilités s'offrent à lui : 1/ le coup du "tu me tires puis je te lâche et tu te rétames salement parterre", classique... 2/ la variante du "j'ai un truc qui envoie des décharges dans la main, vas-y, serre moi la pince *nirak niark niark*" 3/ manquant cruellement d'imagination pour une troisième alternative, je décide qu'il est plus sûr de refuser poliment, sait-on jamais ce qu'elle représenterait, cette troisième éventualité.
« Merci, ça va. » Sourire poli. « Vous... M'avez appelé Marie..? --' »
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Sujet: Re: Accept her in Paradise, please. [TOPIC TERMINE] Ven 9 Jan - 16:34
Il serre les lèvres, encore plus étroitement que tout à l'heure. Que cet homme lui tape sur les nerfs! Il prend un malin plaisir à tout tourner contre l'adolescent. Et c'est ce qu'on appelle un adulte responsable ? Le jeune homme décide de faire la sourde oreille et murmure un Benedictus entre ses dents serrées si fort que ses gencives en blanchissent aussi. Sa voix est sourde, tendue, ce n'est qu'un murmure sous la tirade offensante de son interlocuteur. L'enfant décide de répondre mentalement plutôt que de donner de nouvelles occasions à l'inconnu de retourner ses paroles contre lui. Il hait ce genre de personne. Il se mort la lèvre. Il n'a pas le droit de haïr, c'est interdit. Il enchaîne le Benedictus sur un Miserere pieux et désespéré. Pourquoi lui inflige-t-on cela ?
* Il est évident que mon mutisme prolongé chasse les mots hors de ma bouche comme une cascade de paroles, mais il faut aussi souligner l'avanie présente dans vos paroles ! Cependant je soulignerai que je ne « rattrape pas le temps perdu », puisque mon temps de silence n'était absolument perdu : j'expiais. Enfin, je vous ferai remarquer que votre éloquence vaut bien la mienne et la surpasse même. * pense-t-il en priant, consterné.
Le reste des paroles ne l'atteint même plus : il s'est profondément enfoncé les ongles dans l'avant-bras et le sang coule sur sa chemise avant de goutter sur la neige. Il atteint une extase passagère avant de prier pour demander pardon à Dieu d'avoir ressenti du plaisir et non du bonheur comme il devrait l'avoir fait. Mais il n'est pas assez généreux pour demander à Dieu de pardonner à ce Pécheur. Qu'il aille en Enfer, aux côtés de son cher Satan.
« Je vous salue, Marie. »
Kh. Ses yeux s'ouvrent brusquement et il regarde la jeune fille, prêt à ... vomir ? Fondre en larmes ? Il ne sait pas, mais il sait que l'homme ne sera jamais son ami. Son coeur bat à une vitesse effrénée. Quelques larmes perlent à ses yeux. Donc, ce sont les larmes. Il ferme les yeux et laisse ses cernes violacés, témoins de ses 325 nuits grises où il a souffert de ses rêves en boucle, sans pouvoir y échapper. Il regrette sa grand-mère qui le protégeait si bien de ces réminiscences odieuses, il regrette aussi qu'elle n'ait pas voulu qu'il se retire dans un monastère où il aurait pu dormir dans le dortoir commun. Mais ici il est seul, désespérément seul dans sa chambre.
« Besoin d'aide pour nous rejoindre, chère enfant ? »
Il relève la tête, le coeur serré et la haine dansant dans ses yeux. Si seulement il se rendait compte à quel point son inimitié est forte pour l'inconnu, il courrait s'enfermer dans sa chambre pour prier nuit et jour, jour et nuit sans s'arrêter jusqu'à avoir à nouveau un état d'esprit plus calme et tolérant. Mais non, il s'est déshabitué de la société, il ne se rend pas compte de ce qu'il ressent. La chère enfant semble ne pas savoir sur quel pied danser. L'adolescent quant à lui refuserait d'office la main venimeuse qui se tend vers elle comme un tentacule prêt à l'emmener aux portes de l'Enfer et de l'abandonner là.
« Merci, ça va. Vous... M'avez appelé Marie..? »
Il est rassuré, elle a pris la bonne solution. Elle a refusé cette branche vénéneuse, avec politesse en plus. Il soupire doucement et se décide à se relever parce que la position assise ne lui sied plus, du fait de la position debout des deux autres personnes. Quand la plante de ses pieds entre en contact avec la neige et que des centaines de petites aiguilles de glace s'enfoncent dans sa peau il ferme les yeux et savoure la douleur qu'il offre à Jésus pour son expiation. Une main serrant la croix pendue à son cou, il pose un regard insistant sur la jeune fille. Elle ne s'appelle donc pas Marie. Et il est surpris de se dire que c'est dommage car ce nom aurait pu lui convenir, en tant que Mère des croyants et des vertueux, car elle a cette pureté venant de son apparence effrayante. Il décide d'adopter une attitude qui ne lui est pas propre et qu'il regrettera sans doute. Mais on n'interrompt pas tous les jours son expiation.
« Cette ignominieuse personne a voulu me blesser sur le plan psychologique en usant du nom de Marie pleine de grâces à votre encontre et y est, par malheur, parvenu. Même si ce prénom vous va comme un gant, je vous serais reconnaissant de m'apprendre votre réel pseudonyme, si vous n'y voyez pas d'inconvénient. Je me nomme moi-même Atonement. »
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Sujet: Re: Accept her in Paradise, please. [TOPIC TERMINE] Ven 9 Jan - 22:07
« Merci, ça va. Vous... M'avez appelé Marie..? --' »
Nonn, tu as mal entendu ma chère... je t'ai appelé Marie Amélie Marte André, si, j'te jure. Mama, ça colle trop bien, vous trouvez pas ? Je ne l'ai même pas faire exprès, mais au moins on reste dans tout le fratra mère du monde et fils de Dieu. Une autre réponse se forma dans mon esprit, surpris moi même qu'elle ait été manifestement étonnée et qu'elle n'ait pas compris mon geste oral. Mais alors que j'allais lui en faire part, la vierge (la deuxième) me devança :
« Cette ignominieuse personne a voulu me blesser sur le plan psychologique en usant du nom de Marie pleine de grâces à votre encontre et y est, par malheur, parvenu. Même si ce prénom vous va comme un gant, je vous serais reconnaissant de m'apprendre votre réel pseudonyme, si vous n'y voyez pas d'inconvénient. Je me nomme moi-même Atonement. »
Un sourire devança ensuite ma réplique. Futé le petit. Comme quoi, il savait aussi se servir de sa langue pour dire des choses intéressantes. Fu fu fu, qui l'eut cru ? Atonement tout de même... pourquoi pas Expiation, Martyr, Heautontimeroumenos, Opeth ?
« C'est ce qu'on appelle un pastiche quotée, très chère. » Lui répondis-je finalement, me gardant bien d'ajouter que cela n'avait rien à voir avec une liqueur à l'anis de qualité... le ridicule a ses limites. « En anglais, cela veut juste dire que c'est une manière de répondre, en calquant la formule de notre cher pieux, à son interjection amusante. » Je me fous de sa gueule quoi... avait-on vraiment besoin de le préciser ?
« Oh tu vois, il avait compris. Ravi d'avoir fait mon petit effet ! » Ajoutai-je en lançant un clin d'œil à l'autre en expiation. Lequel songea qu'il était temps qu'il se lève. Diantre, il était plus grand que moi, le fourbe. Oui, je sais, je ne suis pas vraiment un modèle de superbe... mon ego rattrape mon insuffisance physique. Et maintenant ? Je lui aurais bien retendu ma main, mais elle l'avait dédaigné une première fois. Pourtant, elle ne mord pas, elle. Enfin, restons plutôt les bras croisés, il est temps que je me fasse spectateur. Je suis las de toujours agir. Je n'ai même pas songé à prendre une mandarine... et j'ai laissé ma cane également. Je me sentirai presque nu, dites donc ! Bon sang, ici, il n'y avait même pas d'étang pour vous entretenir sur la passionnante vie des poissons surdoués de la Wammy's, cruel destin, n'est-ce pas ? J'avais envie de me réciter autre chose que du Malherbe, et j'avais bien envie de rentrer me lire un peu de Montaigne, histoire de me changer l'esprit. Je vous jure que parfois c'est lassant d'être une salope. On a beau aimer ça... le repos c'est bien aussi...
Et là, à quatre cent quatre vingt trois mots, j'abandonne, non sérieusement, de quoi voulez-vous que je vous cause, maintenant ? Les poissons c'est déjà fait, vous savez déjà que nous sommes dans le parc et qu'il neige, vous savez comment je suis vêtu ainsi que Balw et mon pote Atone. Oh, je sais j'ai trouvé. Les poissons c'est fait effectivement, mais qu'en est-il des oiseaux hein ? On les oublie trop souvent ces pauvres petits. Bon, c'est certain que ce n'est pas la bonne saison et qu'ils sont en train de migrer vers de plus chaudes contrées, comme ce nous fut montré avec grand talent dans ce fabuleux film qu'est Les oiseaux migrateurs. Vous ne l'avez pas vu ? Eh beh ! Vous savez pas ce que vous ratez ! Moi non plus, j'avoue, mais ce qui importe, c'est qu'après cet encart qui me permet d'avoir mon quotas de palabres vraiment inutiles, l'action peut reprendre.
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Sujet: Re: Accept her in Paradise, please. [TOPIC TERMINE] Sam 10 Jan - 0:23
Je me rends alors compte qu'il coule de partout... Ses yeux sont humides, il renifle doucement, de la neige a coulé de ses cheveux et ses avant bras meurtris pissent le sang. Ce sont ses ongles. Ses ongles violacé qu'il a violemment planté dans sa propre chair comme des couteaux pour essayer d'en extraire le mal. Le sang si rouge et si violent sur la pureté du blanc, coule le long de son bras avant d'aller lourdement s'écraser dans la neige. Atonement a mal... mais cela lui fait du bien. Un mélange de répulsion et de compassion m'enserre le cœur. Je déteste cette sensation et puis... J'aimerais sincèrement l'aider.
« Cette ignominieuse personne a voulu me blesser sur le plan psychologique en usant du nom de Marie pleine de grâces à votre encontre et y est, par malheur, parvenu. Même si ce prénom vous va comme un gant, je vous serais reconnaissant de m'apprendre votre réel pseudonyme, si vous n'y voyez pas d'inconvénient. Je me nomme moi-même Atonement. »
D'accord. C'est bien ce que je n'avais pas voulu croire.
« C'est ce qu'on appelle un pastiche quotée, très chère. En anglais, cela veut juste dire que c'est une manière de répondre, en calquant la formule de notre cher pieux, à son interjection amusante. »
La Reine se fout de ma gueule avec une subtilité vexante.
« Oh tu vois, il avait compris. Ravi d'avoir fait mon petit effet ! »
Petit clin d'œil à l'attention d'Atonement. Eh bien, il fait honneur à son personnage... De petites répliques sèches, envoyées avec un arc et ne manquant jamais leurs cibles. « Hop ! Et une dans l'abdomen, Hop-là ! Et je vise l'estime de sois et... en plein dans le mille ! » J'aimerais lui taper dessus. Mais non, cela le réjouirait trop. Sans doute trouverait-il une manière d'accorder ma rudesse à quelque observation joliment tournée, ce qui m'achèverait plus sûrement qu'une bombe nucléaire.
« Bawl. Mon pseudonyme est Bawl. »
Je ne sais plus si je dois railler la Reine sur l'emploi ici du nom de Marie – ce qui sans doute aucun finirait de détruire Atonement – ou encore l'étrangler pour m'avoir manqué de respect... Ou si je dois au contraire étrangler Atonement pour le soulager de ses peines. Je ferme un instant les yeux, déjà fatiguée par ces gens sans qui je me porterais mieux. [EDIT : bon alors, va pour la démonstration mathématique <_<] Voilà ce que je n'aime pas chez les humains, voilà ce que je préfère aux chiffres. Les Hommes sont imprévisibles... Comme tous ses sentiments qui parfois me submergent... Bien trop Humains. Jamais on ne pourra écrire un how to use de l'espèce humaine ou "les relations pour les nuls" ou encore, "comment comprendre les humains en 3 leçons". Jamais on ne pourra jouer avec un humain comme avec une pièce de jeu d'échec... Et ces certitudes m'emplissent de frustration. Je ne devrais peut-être pas m'en désoler, au contraire, le monde serait affreusement ennuyeux peuplé uniquement de gens prévisibles... Pourtant, j'aime mieux les Savoirs répondants à une logique, ou tout simplement à un minimum de bon sens. Et pour cela il faudrait au moins que les hommes ne soient pas esclaves de tant d'orgueil.
"Le crétin prétentieux est celui qui se croit plus intelligent que ceux qui sont aussi bêtes que lui. " Je suis ce crétin et cela me désole. Je suis humaine --'
(aucuuuuuuuuuuuuuuuuuune inspiration pour la suite... je compte sur vous les gars <_<)
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Sujet: Re: Accept her in Paradise, please. [TOPIC TERMINE] Sam 10 Jan - 14:23
À présent il a pris la louable résolution de ne plus répondre aux provocations et blessures causées par l'efféminé. C'est donc avec un calme olympien – extérieur – qu'il prend les quelques phrases insultantes et moqueuses, et même le clin d'oeil semble ne pas le troubler. Semble. Car le timide enfant retient des larmes de rage et une envie de partir en courant loin de cette odieuse personne. Il retient sa faible colère en priant d'autant plus, bougeant infimement ses lèvres, juste assez pour chasser un peu d'air qui se condense avant de disparaître. Ses yeux sont mi-clos, il ne veut plus croiser le regard de l'androgyne.
« Bawl. Mon pseudonyme est Bawl. »
Heureusement que « Marie » vient interrompre les tristes pensées de l'adolescent terrorisé et désemparé. Elle s'appelle Bawl. Elle a l'air très énervée. Il craint que ce ne soit à cause de lui. Que dirait sa Mère ? Il ne sait pas, il ne sait pas. Il se mort sa fine lèvre jusqu'au sang, ses dents blanches s'enfonçant profondément et une perle de sang apparaît avant de s'étaler parmi les crevasses causées par le froid. Il joint les mains, les sent poisseuses, voit l'écarlate qui coule de la blessure qu'il s'est infligée et qu'il ne sent déjà plus. Avec un bout de sa manche déjà rougie, il essuie le liquide qui refroidit à toute vitesse. Il contemple un instant la profonde entaille en dents de scie qu'il a provoquée dans l'avant-bras neigeux et redoute de n'avoir pas assez expié. Il n'arrive pas à se faire assez mal, non. Des larmes silencieuses coulent sur ses joues exsangues et s'arrêtent en chemin, trempent ses joues. Du revers de la main il essuie les traînées humides et sent le sel sur ses lèvres qui se mêle au goût sucré et ferrugineux du sang qui tache ses lèvres. Brusquement il s'accroupit et, serrant le chapelet entre ses deux mains jointes, sans essayer de retenir ses larmes, il prie, il prie tout haut.
« Ave Maria, gratiae plena, Dominus tecum, benedicta tu in mulieribus, et benedictus fructus ventris tui Iesus. Sancta Maria mater Dei, ora pro nobis peccatoribus, nunc, et in hora mortis nostrae. Amen. J'expie, j'expierai toujours. Je suis désolé, désolé, désolé d'avoir tué l'homme qui menaçait Maman. Et Maman aurait dû me dénoncer au lieu de se suicider, ma vie ne méritait pas d'être vécue. Je n'avais que cinq ans. Donnez-lui le Paradis à Maman, je vous en prie, je vous en prie... »
Il sanglote, avale ses larmes, murmure deux phrases inintelligibles, il voit flou, ses larmes coulent, coulent, coulent, trempent sa chemise, parviennent par un miracle inexpliqué à tomber sur la neige et à s'y enfoncer doucement. Sa voix chantante devient tout à coup un peu rageuse.
« Je résisterai toujours aux tentations du Malin, grâce à votre aide, Vierge Marie... Je vous salue, Marie pleine de grâce(s) ; le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen. »
Il approche l'intérieur de son poignet de sa bouche, s'apprête à s'ouvrir définitivement les veines, se ravise, craint pour la damnation éternelle s'il se suicide. Non, il ne peut pas, il ne peut pas. Il se mord à nouveau les lèvres et soudain se lève comme s'il était monté sur ressort et se jette au cou de Bawl qui le dépasse quelque peu, car il n'est pas bien grand lui, peut-être un 1,65m.
« Aidez-moi! »
C'est un cri de désespoir, un cri si triste, si désemparé. Il pose sa tête sur l'épaule de la fille et sanglote par à-coups. Déjà son étreinte se desserre, il se rend compte de son impair. Il s'apprête à la lâcher, à s'éloigner. Il a très envie de partir en courant.
« Pardon. Pardon, pardon, pardon... »
[Alors, ça vous va ? Assez d'action ? xD]
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Sujet: Re: Accept her in Paradise, please. [TOPIC TERMINE] Mer 14 Jan - 17:30
_Atonement se mord la lèvre inférieure jusqu'à la faire éclater. Du sang coule au coin de sa bouche, le long de son menton et perle vicieusement dans son cou. Son visage se détend, se voile d'un masque. Pourtant ses gestes violents trahissent sa grande douleur. Je... ne sais plus si je veux vraiment le regarder. Pourtant je ne peux pas détourner les yeux. _Il plante une fois de plus ses ongles tranchants dans sa peau sanguinolente qui avait à peine eu le temps de se refermer. Tout est rouge en lui. S'il s'habille en blanc ce n'est peut-être que pour que ce rouge soit plus intense. Le costume de la Reine de cœur est blafard près de ce carmin... Les larmes coulent sur ses joues. Atonement se replie brusquement sur lui même, comme un papier que l'on aurait froissé en boule. Il ne retient plus ses larmes, ou elles ont réussit à transpercer son joli masque. Il agrippe le chapelet entre ses deux mains comme l'ultime bouée de sauvetage. Le bois s'imbibe de son sang. La croix est souillée, ou au contraire elle cueille le sacrifice qui lui est offert. Et je ne peux détourner les yeux. _Un chant. Une prière. Un appel au secours.
« Ave Maria, gratiae plena, Dominus tecum, benedicta tu in mulieribus, et benedictus fructus ventris tui Iesus. Sancta Maria mater Dei, ora pro nobis peccatoribus, nunc, et in hora mortis nostrae. Amen « J'expie, j'expierai toujours. Je suis désolé, désolé, désolé d'avoir tué l'homme qui menaçait Maman. Et Maman aurait dû me dénoncer au lieu de se suicider, ma vie ne méritait pas d'être vécue. Je n'avais que cinq ans. Donnez-lui le Paradis à Maman, je vous en prie, je vous en prie... » _T'adresses-tu à moi, petit homme ? En tout cas je t'entend. Ton histoire me dégoûte. Tu as tué deux hommes. Tu as tué ta mère ? Le rouge te va bien. Mais il n'y a pas que de la haine, dans mon cœur. Il y a surtout... de la compassion ? Non, j'ai juste pitié de toi. Tu es sale mais je veux t'aider... J'écoute sagement la petite voix parler dans mon oreille. C'est elle qui toujours se charge de mettre des mots sur les sentiments que je n'arrive pas à identifier.
« Je résisterai toujours aux tentations du Malin, grâce à votre aide, Vierge Marie... Je vous salue, Marie pleine de grâce(s) le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen. »
_La voix mélodieuse de l'homme s'assombrit. Si j'en doutais encore, j'en suis maintenant certaine. Aujourd'hui on m'a rebaptisée Marie, et ces prières ne sont destinées à personne d'autre que moi. Atonement approche l'intérieur de son poignet de ses lèvres, il frôle de ses dents les veines et le fluide vital. Le silence écrase mes tympans. Une pulsation cardiaque. Le rythme d’une respiration. ... Non. _Le garçon se ravise, éloigne son bras de sa bouche avec une moue dégoûtée. Il se lève vivement et passe maladroitement ses bras autour de mon cou. Je m'immobilise sous l'effet de la surprise.
« Aidez-moi! »
_Un cri de désespoir ? Comment deux simples mots peuvent-ils ainsi vous transpercer les oreilles. Il laisse doucement reposer sa tête contre mon épaule. Je suis plus grande que lui, en fait. Il paraît... si fragile, tout à coup. Une brindille que le moindre coup de vent serait prêt à balayer. Que me veut-il ? J'ai la nausée. Révulsée mais compatissante. Émue, troublée...
« Pardon. Pardon, pardon, pardon... »
Je pose mes mains sur ses épaules et presse doucement mon front contre le sien.
« C'est bon... »
J'éloigne mon visage, toujours impénétrable. Ni souriante ni boudeuse. Ma voix est tout aussi neutre.
« ... c'est bon, je vais t'aider. »
Et ces mots rassurent autant qu'il font peur.
Dernière édition par Bawl le Ven 16 Jan - 10:59, édité 1 fois
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Sujet: Re: Accept her in Paradise, please. [TOPIC TERMINE] Jeu 15 Jan - 3:05
Wah et encore il se blesse ?
« Ptain mais t'as pas peur de crever à for... » ce... ah euh, ok c'était quoi ça l'ave Maria et le : je me jette au cou de la jolie dame. Ils sont complètement grillés finalement, ces mômes. Bon c'était pas tout, mais Jalender décida que c'en était assez. Entre les minots qui fondent leur boulons, les surveillants qui apprennent ce que c'est que la vie, les insolents avec qui ce n'est même pas drôle de jouer, et d'autres encore qui ne lui sont pas encore arriver mais qui en sont d'autant plus effroyable puisqu'inconnus, il était temps de s'offrir une pause. Atonement venait de se lever et de se jeter contre sa très chère Marie fort bien, une place s'était libérée. Diantre que Jalender rêver d'une petite entrevue avec son frère. Avec lui au moins il ne risquait pas de se laisser abandonner aux plaisirs tentants et irrésistibles, aux charmes finalement implacable de son insolent d'adolescent, et du coup, il n'aurait pas à subir le courroux et la vision pitoyable de l'amour transit qui ne se démène pas pour l'objet de ses désirs. Oui, un peu de temps avec son petit frère adoré, comme une oasis au milieu de ce tornade de folie. C'est que les surdoués, dans leur genre, y z'étaient plutôt pas mal. Complètement chiffonné, ça c'est certain. Ils avaient même réussi à fatiguer Jalender. Celui-ci songea qu'il était presque temps qu'il change encore une fois de vie.
Mais non, pas pour tout de suite, pas tout à fait maintenant. Et oui, après tout, il n'avait même pas fait la fête qui le motivait depuis l'entrée – mais c'est pour bientôt mes chers, soyez présents, yé compte sour vous! - et sans ça, sans cette fête qui serait sensass' (désolée mais c'était trop tentant) il ne pouvait avoir l'âme tranquille et dire adieu à ces lieux, non. Surtout qu'en matière de dialogue divin, on en avait une belle démonstration ici-même.
Après un soupir et geste non identifié, Jalender alla s'asseoir exactement là où l'autre en expiation s'était trouvé un peu plutôt. Oui, ça allait lui pourrir le pantalon, mais allez savoir pourquoi aujourd'hui, Sa Majesté s'était réveillée d'humeur molle et déconcertée. Peu convaincue par le charivari ambiant, c'était Earley à présent qui aurait bien eu envie du silence des églises et du calme des chapelles. Ha, c'était bien la seule chose qu'il aimait dans la religion : les églises. Non seulement c'était beau, mais c'était étrangement et soigneusement évité de la populace, si bien qu'on n'y trouvait jamais de dérangement opportun. C'était aussi sublime qu'un silence ému et stupéfait. Aussi magnifique que cette seconde d'hésitation et de flottement. Oui, chers tous, c'est fini... Et finalement, les applaudissements. Quel son étonnant, quelle note exquise. Quel amour si généreusement offert. C'était grisant. Un frisson parcouru l'échine de notre danseuse du temps jadis.
Seul le « ... c'est bon, je vais t'aider. » ramena Jalender l'action présente. C'est qu'il les avait presque oublié, ces deux-là. Fu fu, elle acceptait de l'aider ? Quelle brave enfant ! elle méritait peut-être bien le titre de vierge ! - permettez une rapide vérification ?
Mais c'était trop beau pour que Jalender se la ferme, et aussitôt qu'il avait repris ses esprits, ses injures avaient reprises avec lui. Allez savoir, il n'y avait sûrement que ça pour le distraire ici : « Dis, tu sais qu'ici c'est un orphelinat, pas un asile... mais si tu veux, je connais de bonnes adresses... » Et oui, un jour quelqu'un profitera sûrement du sommeil d'Earley pour lui coudre la bouche. Mais avouez que ce serait bien dommage !
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Sujet: Re: Accept her in Paradise, please. [TOPIC TERMINE] Jeu 29 Jan - 15:53
« C'est bon... c'est bon, je vais t'aider. »
Il lâche la taille de la jeune fille, étonné, sent une joie trop forte exploser dans sa poitrine. Est-ce possible, est-ce possible ? A-t-elle réellement accepté ou est-ce une hallucination ? Non, il a rêvé. Ce n'est pas possible. Impossible. Impossible. Il lève la tête, croise son regard à la fois compatissant et... et dégoûté. Est-ce de la pitié aussi ? Il s'en fiche, ça lui est égal. Elle a accepté de l'aider. Mais un doute le saisit aux entrailles, déformant son léger sourire, le transformant en une grimace nerveuse. Et si elle était une tentatrice aussi ? Si elle n'avait pas compris comment il voulait qu'elle l'aide ? Que faire, alors, que faire ? Il se tord les mains, face à ce dilemme, il ne sait pas que dire, que faire. Non, elle n'a sûrement pas compris. C'est une fille après tout, et elle ne connaît rien à son histoire. Si, elle a entendu. Mais elle n'a peut-être pas compris. Mais ici ils sont censés tous être surdoués. Alors elle a compris mais elle ne l'aidera pas de la manière dont il l'escompte ? Non ? Ou bien elle a compris ce qu'il fallait faire ? Ou pas ? Il hésite, il se balance un pied sur l'autre. Il recule, ses pieds faisant fondre la neige, sans en sentir le froid, son sang coagulant aux blessures. Il cicatrise vite. Extérieurement. Il ne sait pas. Que faire, que faire ? Il ne sait pas. Un sanglot monte dans sa gorge, il a déjà envie de pleurer, de partir en courant, de se laisser tomber par terre, de s'enfermer dans un couvent, de sauter par la fenêtre, d'aller se baigner dans le lac si froid qu'il entrerait en hypothermie immédiatement, de s'arracher les cheveux, de se lacérer le visage, de se faire câliner par Bawl, de prier. De prier. De prier.
« Ave Maria... » récite-t-il à nouveau. Vite, vite, la prière en latin. Une deuxième fois, une troisième fois. Mais il est interrompu par la voix de l'Orgueil. Il lève les yeux qu'il avait gardés baissés, saisissant peu à peu le sens des paroles goguenardes.
« Dis, tu sais qu'ici c'est un orphelinat, pas un asile... mais si tu veux, je connais de bonnes adresses... »
Quoi, quoi, quoi ? Pardon ? Il a vraiment dit ça ? Il voulait vraiment dire ça ? Mais il est malade ? L'adolescent tremble de rage. Il n'est pas fou, loin de là. Il est lucide. Beaucoup plus lucide que les autres pécheurs, tout autant qu'ils le sont. Et plus lucide que lui, que ce serpent, ce cobra royal, ce paon. Il se redresse, tend son dos courbé, ses yeux lancent des éclairs. Il se sent insulté, il prend une grande inspiration... I s'arrête, il se calme. Non, non, il ne faut pas réagir comme ça. Maman n'aurait pas apprécié. Dieu n'apprécie sûrement pas. Il respire calmement, il détend ses poings, ressort ses ongles de ses paumes, ferme les yeux, inspire, expire. Ouvre les yeux.
« Merci de l'offre, Monsieur, mais hélas même si je voulais entrer dans un asile, je ne le pourrais pas, car ma grand-mère a spécifié dans son testament qu'il fallait absolument que je reste ici jusqu'à la majorité. Sinon je ne serais pas ici, je n'embarrasserais personne de ma présence, je prierais la où on peut prier le plus tranquillement : dans un monastère. »
Il s'agenouille dans la neige en tournant le dos à l'androgyne, ferme les yeux et prie de nouveau, il remercie le Père, le Fils et le Saint-Esprit de l'avoir aidé à ne pas céder à la provocation de l'Orgueil. Puis il se relève et se tourne vers Bawl.
« Comment comptez-vous m'aider ? »
Il est soudain plus calme, ce n'est plus la même personne. Mais au fond, la seule chose qu'il veuille faire, c'est aller prier dans sa chambre tranquillement et retourner dans le mutisme qu'il avait réussi à conserver si longtemps.
[Désolée pour le retard, mais vraiment, deux phrases (une chacun) pour faire un rp de 550 mots, c'est peu et pas inspirant. Essayez de poster des trucs plus constructifs please. Je sais que mon perso est complètement taré, mais je ne peux quand même pas lui faire des trucs totalement insensés non plus. u_u]
Invité
Sujet: Re: Accept her in Paradise, please. [TOPIC TERMINE] Sam 31 Jan - 15:49
_Bawl laissa un instant traîner son regard sur l'assistant de l'infirmière, avec la même moue indifférente qu'une vache aurait accordé à une fourmis sur un brin d'herbe. Ce dernier n'était vraiment pas obligé de faire la propagande des hôpitaux qu'il avait fréquenté. Vraiment, ce n'était pas nécessaire. Attentionné ? Mais pas nécessaire. Bawl se portait très bien. Atonement, un peu moins peut-être, mais elle venait de dire qu'elle allait s'occuper de lui. Peut-être était-ce cela qui avait inquiété E.Q. (comme elle venait affectueusement de le rebaptiser) ? Oh. Oui. Sans doute n'avait-elle pas le profil d'une « mère » idéale. Mais ne l'avait-il pas lui-même appelé Marie ? la mère des mères ? _Le petit Atonement s'éloigna vivement d'elle, le regard nerveux. Lui non plus n'était pas confiant. Bon. Qu'avaient-ils donc tous les deux ? Bawl avait accepté la robe qu'on lui enfilait et maintenant, ils la regardaient comme on regarde un rat crevé. Foutus petits hommes, avec leur logique tordue qu'il faut remercier quand ils vous frappent et menacer quand ils vous aiment. Elle maudit une fois de plus l'humanité et se maudit elle même de rester encore là à se torturer l'esprit avec ces êtres incompréhensibles. Atonement voulut encore pleurer, puis prier. Enfin, quand son œil reprit une stabilité lucide, il décroisa les doigts et s'avança de nouveau vers Bawl.
« Comment comptez-vous m'aider ? » demanda-t-il avec une sérénité retrouvée.
_Bawl sourit. Pour la première fois de cette journée. Pour la dernière, peut-être. Quand Bawl souriait, son sourire était rarement autre chose qu'un rictus forcé, outil de communication complémentaire à la parole. Or là, on l'aurait presque cru sincère : un beau sourire affectueux et harmonieux, dont la chaleur se répandit par ondes dans toute la petite personne de l'expiant. {Cher Toi qui lis ces lignes. Comprend bien que le Mal et le Bien n'ont été créés que pour éduquer avec plus de facilité l'esprit des gens, mais qu'il existe une infinie diversité entre ces deux extrêmes, et même, ils ne sont rien. Un homme naît comme un autre homme. Son environnement le modèle. Il y a les accidentés comme Atonement. _Mais pour Bawl, Atonement était tombé dans la catégorie du Mal.
« Personne ne sait. Personne ne sait ce que c'est d'avoir tué un homme. Personne ne sait ce que c'est d'avoir tué sa mère. Vidé. Vidé et impuissant. Impuissant, tu ne veux pas l'être, n'est-ce pas ? Mais comment reconstruire, si reconstruire on pouvait ? Auprès de qui s'excuser ? » Sa voix faiblit en un murmure, elle avait pris le visage de l'enfant dans ses mains et parlait près de sa bouche. « Tu t'es posé toutes ses questions et tu as trouvé tes réponses. »
_De telles paroles auraient pu faire pleurer une roche mais Bawl y mettait tant de douceur et d'amour qu'elles ressemblaient à autant de petites caresses qu'une mère donne à son fils. Un encouragement avant un match de foot, un murmure rassurant au réveil d'un affreux cauchemar. Une douceur indescriptible. La douceur d'une mère. Tremblant légèrement, elle planta un peu ses ongles dans la joue gauche du visage qu'elle tenait et y laissa une petite marque rouge. Elle ne voulait pas lui faire de mal. Elle ne lui en faisait pas. Peut-être ressentait-il cette douleur mais comme elle avant, il ne la respectait pas. Atonement ne respectait pas la douleur.
« Et maintenant petit homme, je vais te suivre dans le chemin que tu as tracé. »
_Entière. Rassurante. Grande. Protectrice. Encourageante. Affectueuse ? Bawl voulait être tout cela. Et une fois de plus ses lèvres s'étirèrent en un sourire réconfortant. Et une fois de plus, une chaleur positive s'en émana. Sans aucune crainte. Sans aucune hésitation. Avec la détermination qu'elle voulait lui communiquer, qu'elle voulait lui offrir, Bawl enlaça Atonement et le serra très fort tout contre elle. Comme si elle avait voulu lui donner tout son courage, comme si elle le lui donnait vraiment.
Soit fort.
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Sujet: Re: Accept her in Paradise, please. [TOPIC TERMINE] Mer 11 Fév - 14:08
[Bon, trop la flemme de faire un post pour clore le topic, désolée u_u Atonement se souvient brusquement qu'il a autre chose à faire et va méditer un peu avant d'aller là]
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Sujet: Re: Accept her in Paradise, please. [TOPIC TERMINE]