Vous êtes classé dans la catégorie humain ? (Mme Irma)
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Sujet: Vous êtes classé dans la catégorie humain ? (Mme Irma) Mar 3 Fév - 19:52
Négatif, je suis une mite en pull over.
Il était laminé, salement amoché, même totalement déchiqueté. Oh, ça ne se voyait pas sur son petit corps trop maigrelet, quoique sa douleur intérieure pouvait être traduite par la cadence morbide de sa démarche. Il trainait des pieds, le corps ratatiné sur lui-même, emmitouflé dans un énorme pull-over et parcourait les couloirs comme un fantôme. Ca faisait une semaine maintenant. Une semaine qu’il avait l’impression d’avoir les entrailles en bouilli, qu’un boulanger malhabile lui pétrissait le ventre, un bruit d’aspirateur dans sa tête, une ancre dans son cœur. Et des envies de vomir, parfois, aussi. Ca faisait une semaine qu’Octave était parti. Rien que d’y penser, ses yeux commençaient à pleurer, son corps se convulsait et il s’écroulait de chagrin dans un endroit où il était sûr de ne pas être vu. Earley aussi était parti, coïncidence ou… ? Ah, que ça fait mal. Les yeux rouges et gonflés à n’en plus pouvoir, il reniflait, n’essayant nullement d’arrêter les flots incessants qui coulaient le long de ses joues blanches. Il avait évolué, il avait l’impression d’avoir évolué… alors pourquoi, maintenant, ses efforts étaient réduits à néant ? Pourquoi se sentait-il si faible ? Pourquoi n’arrivait il pas à se dire "Voyons, où est donc le bon côté des choses ?" Non, impossible, il n’y arrivait pas, il ne le voulait même pas. Au contraire, il se voulait adopter la méthode la plus douloureuse, et sûrement la plus efficace : appuyer sur la plaie, sans cesse, jusqu’à qu’elle n’en devienne que moins sensible. Il voulait vider son corps de larmes, enfoncer le couteau, rajouter des graviers dans la plaie, et un peu de sel s’il vous plait. En souffrant bien comme il fallait maintenant, ça lui éviterait de souffrir dans le futur. Il se défoulait, en quelque sorte, il se défoulait sur lui-même. Allait-il devenir comme avant ? Se dire qu’il n’était rien, absolument rien et reculer en essayant d’avancer. Faire un pas en avant, deux en arrière. Ou alors allait-il conserver ce minimum d’estime qu’on avait fait naître en lui pendant ces cinq derniers mois ? Allait-il redevenir aveugle ou continuera-t-il à accepter le monde comme tel ? Il savait qu’il avait été aimé, il ne sait pas ce qui a pu se passer depuis lors, mais ce sentiment, celui de se sentir aimé, n’était pas parti. Il n’y avait pas ce sentiment d’abandon, ce "S’il est parti, c’est qu’il ne m’aime plus", c’était étrange. Le blondinet ne comprenait rien, il n’avait pas là matière à comprendre, il avait toujours été difficile pour lui d’admettre la réalité. Il l’admettait là et souffrait en conséquence sans savoir si ce qu’il voyait était là une vraie réalité. Il était juste dans l’ignorance et ce n’était pas fait exprès pour une fois. Quoique, maintenant, il avait appris de ne pas tout le temps chercher des réponses, même s’il en voulait. Juste pour s’assurer qu’il n’aurait pas à regretter d’avoir trop pleuré. Les joues encore humides, il traina quelque peu, ne devenant qu’une ombre, et se retrouva à la cuisine. Il avait pris de mauvaises habitudes depuis, les habitudes d’une jeune fille en peine. Ouvrant le grand frigo, il y dégota un énorme pot de pâte à tartiner chocolat noisette (faire de la pub pour des marques dans les postes rp, c’est mal.) Après s’être assis sur un tabouret haut face à une table haute, il ouvrit le pot et prit le couteau qui trainait par là, la mine toujours lacérée de quelques mœurs accablantes et cruelles. Après avoir entouré son couteau d’une belle grosse couche de pâte à tartiner chocolat noisette, il la fourra dans sa bouche. Et comme on peut s’y attendre, parce que c’est Tears et personne d’autre, il se coupa la lèvre et se mit à pleurer. Et ça fait quoi, un couteau dans le cœur ? Ca doit piquer un peu.
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Sujet: Re: Vous êtes classé dans la catégorie humain ? (Mme Irma) Mer 4 Fév - 19:21
Négatif, je suis un pot de colle avec option tout-sourire.
Madame Irma ouvre la porte de la cuisine en la poussant de sa hanche droite. Forcément, elle a les deux mains occupées avec un panier gigantesque. À bien regarder, on se rend compte que ce sont trois paniers superposés, qu'elle a remplis de divers fruits et légumes lors de sa discussion avec Lie. Ayant finalement pris congé de lui, elle a embarqué toute sa récolte pour aller la refiler au cuisinier/à la cuisinière qu'elle apprécie énormément. Enfin, il faut avouer que ce n'est pas un critère extrêmement explicite pour Madame Irma, puisqu'elle apprécie tout le monde énormément. Elle veut donner le sourire à tout le monde, que tout le monde soit joyeux, etc. D'ailleurs, elle a rencontré Moon aujourd'hui et ça lui a fait super plaisir de reparler avec elle, même si son petit ami n'avait pas l'air de vraiment supporter la jardinière. Mais évidemment ça lui est égal, à Madame Irma, parce qu'elle, elle aime tout le monde, même si on ne l'aime pas. Alors ils vont aller ensemble dans une boîte de nuit samedi soir et Madame Irma sent que ça va être drôle! Elle s'en frotterait les mains si elle ne tenait pas ces trois paniers.
La porte se referme avec un claquement sec derrière Madame Irma qui pose les trois énormes corbeilles sur la table et va se laver les mains au robinet. Après se les être consciencieusement essuyées sur le pan avant de sa robe, elle saisit le premier panier et se dirige vers le cagibi, puisque le cuistot brille par son absence. Là, elle remplit soigneusement un cageot avec les tomates qu'elle a cueillies puis va poser la nasse vide près de la porte de la cuisine – la porte arrière, celle qui mène directement au potager. Elle prend le deuxième panier, plein à craquer d'aubergines d'un magnifique violet et va les ranger de même dans un autre cageot en bois. Enfin, elle règle leur sort aux grosses fraises qu'elle a fait pousser hors-saison, comme tout ce qu'elle cultive, et qui d'ailleurs semblent bien grosses pour des fraises. Sans doute le fruit – c'est le cas de le dire – de ses expériences en engrais « naturels ».
Comme elle est gourmande, Madame Irma prend une dizaine de ces charmants petits fruits rouges, les pose dans un bol et disparaît dans la chambre froide, à la recherche d'un ingrédient capital qui s'accorde parfaitement avec les fraises. Évidemment, c'est à ce moment qu'un intrus décide de pénétrer dans la cuisine. Madame Irma l'entend entrer cette fois – oui, parce que déjà, elle n'a pas entendu entrer Lie dans la serre parce qu'elle cherchait un escargot, ce n'est pas parce qu'elle cherche de la chantilly qu'elle ne va pas entendre quelqu'un entrer dans la cuisine, hein – et suppose que c'est soit le/a maître(sse) des lieux ou un orphelin – parce qu'elle a la flemme de sortir les cartes pour savoir si c'est bien ça. Donc, pas étonnant qu'elle découvre Tears, le surveillant à la larme facile, face à un pot de pâte à tartiner, avec l'air encore plus triste que d'habitude, et non ce à quoi elle s'attendait. Lui, il ne l'a pas entendue, il est trop profondément enfoncé dans son petit monde liquide formé par ses éternelles larmes. Il enroule une épaisse couche brune autour de son couteau et fourre le tout dans sa bouche. Madame Irma grimace. C'est tout à fait inélégant de mettre un couteau dans sa bouche, son père le lui a toujours dit. Bêh, c'est vraiment moche. Et dangereux en plus... la preuve! Il vient de se couper la lèvre.
Mais... mais... mais... le voilà qui se met à pleurer! Madame Irma en lâche sa bombe de chantilly – et la rattrape de justesse. Elle la pose soigneusement à côté de son bol de fraises et se dirige vers le surveillant en larmes. Vraiment, il faut tout faire ici, quelle décadence! D'un main douce et maternelle, elle ôte le couteau de la main du jeune homme, referme le pot et range le tout (au lave-vaisselle et dans l'armoire, ne vous inquiétez pas, elle n'a pas confondu). Puis elle revient vers le blond toujours en larmes et lui relève la tête d'une main. Les voir côte à côte est assez comique. Ils font à peu près la même taille, mais disons que Madame Irma est un peu plus baraquée que le gringalet à côté. Ça la fat sourire aussi d'ailleurs. C'est alors qu'elle voit la coupure sanguinolente. Elle plonge la main dans sa besace et ressort son mouchoir. Ah, merde, il est encore plein de jus d'aubergine. Bon, bah Madame Irma va adopter une autre méthode, qu'elle préfère d'ailleurs, mais qui est, disons, un peu moins... normale ?
Vous vous en doutiez? Oui? Non? Bah, elle l'embrasse, c'est le meilleur moyen pour aspirer le sang qui coule, hein. D'ailleurs, vous demanderez à Silence ou à Moon, elle a toujours adoré lécher le sang des plaies ouvertes. C'est pas parce que c'est dans les parages de la bouche qu'elle a appliqué cette règle à Tears. Tss, quelle idée, elle n'est pas aussi perverse que ça. ... N'est-ce pas ?
Madame Irma se redresse, une main encore appuyée sur l'épaule du blond. « Bon, allez, raconte-moi tous tes chagrins, et Madame Irma fera tout pour les résoudre. » Son ton est doux, peut-être un peu ironique, assez maternel.
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Sujet: Re: Vous êtes classé dans la catégorie humain ? (Mme Irma) Mer 4 Fév - 23:40
Négatif, je suis une Barbie avec réservoir d’eau intégré.
Ca piquait aussi sur sa lèvre, mais qu’importe, la douleur le réconfortait en ce moment. C’était toujours drôle de sentir une goutte chaude gouttait sur sa lèvre alors que ses yeux s’auto nettoyaient trop souvent pour que ce soit normal. Ah, quelqu’un était entré. Tears ne bougeait pas, son regard vide rempli de larmes, totalement immobile. C’était comme s’il ne voyait pas l’extérieur, ou que celui-ci n’avait aucun effet sur lui. C’était Madame Irma, à n’en pas douter par sa carrure et sa silhouette. La peau somptueuse et noir de la dame lui donnait une présence et se faisait remarquer de tous les yeux, même les plus peinés. Avec douceur, une main attentionnée vint confisquer l’arme et… heyyy, pourquoi le pot de pâte à tartiner aussi ? La seule chose qui le maintenait en vie s’éloignait de lui et finissait enfermé dans un placard tout noir. L’œil désespéré toujours pendouillant dans le vide, la lèvre tremblotante, il avait vraiment l’air d’un trisomique ou quoi. Il se sentait comme une coquille vide et, auparavant attentionné en tout point à toute sorte de choses, il devenait je-m’en-foutiste. Il n’y avait plus de sens nulle part. Avant, il s’émerveillait devant les nuages roses du matin, les fleurs encore jeunes près des haies, des rires au loin qui résonnaient. A quoi bon maintenant ? C’était typique de la grosse déprime ça, et il savait qu’Octave n’aurait pas aimé le voir ainsi. Il ne restera pas éternellement dans cet état végétatif, non, il ne voulait pas, juste parce qu’il savait que quelqu’un, quelque part, n’aimerai pas le voir comme ça. Mais là, il s’autorisait ce droit, parce que merde, c’était quand même un sacré coup dur dans les dents. Il avait le moral littéralement défoncé à la hachette, le cœur en poussière et tout le reste dans un état des plus pitoyables. Il y avait comme un manque dans son quotidien, alors qu’il avait, auparavant, très bien pu vivre sans. Mais maintenant qu’il avait gouté au bonheur réel, son "bonheur" préfabriqué en carton pâte ne lui disait plus rien. Une main chaude lui relève la tête, le forçant à la regarder. Ce qu’il fit. Madame Irma sortit alors un mouchoir, délicate attention s’il n’était pas dégoulinant d’un liquide moche et… moche. Les yeux toujours fixés sur la sacoche, quelle ne fut pas sa surprise quand une bouche pulpeuse vint l’embrasser. Réaction Teasienne en temps normal : "Gaaaaaah, non, dégage, pas avant le mariage ! Je suis pas prêt, non, pas maintenant ><" Là, il était juste fatigué. Tout ce ça lui apportait, c’était les souvenirs délaissés de ses anciennes étreintes, et tout cela le faisait pleurer d’autant plus. Dans une nouvelle crise de larme, il rabattit la capuche de son pull sur sa tête. Il avait appris à connaître le caractère de Mme Irma, et son attitude ne l’alarma donc pas. Elle faisait ça à tout le monde. Ca ne voulait pas dire qu’il était d’accord, puis que, camouflé dans sa capuche, il croisa les bras sur la table et enfouit sa tête dedans. Une main sur son épaule, des paroles réconfortantes.
-"Bon, allez, raconte-moi tous tes chagrins, et Madame Irma fera tout pour les résoudre."
Tout ? Ah, hélas, il n’y avait rien pour résoudre pareil malheur. On ne remplace pas ce genre de choses. Il n’y avait là rien à résoudre. Mais les intentions de Madame Irma étaient si touchantes que Tears pouvait bien se lâcher et exhibé son désespoir pour mieux le détruire. Finalement, il se redressa, essuya ses larmes du mieux qu’il pouvait et fondit dans les bras de la jardinière pour pleurer de plus belle. Il fallait qu’il se libère, ça faisait une semaine qu’il avait tût sa tristesse et ses bras la serraient fort, attendant d’être serré en retour.
-"… On… peut pas… résoudre ça… c’est comme… c’est… pas possible, parce que…"
La voix secouée de sanglots, son corps était tiraillé de spasmes de tristesse alors qu’il essayait de s’exprimer correctement.
-"Ben… vous voyez… heu… un dodo, ça existe plus les dodos… et si j’en voulais un… vous pourriez pas me le donner… hein, c’est pas possible… et… et… et ça se fait pas, ce que vous avez fait… c’est pas polie…"
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Sujet: Re: Vous êtes classé dans la catégorie humain ? (Mme Irma) Mer 11 Fév - 15:35
Négatif, je suis une poupée vaudou bénéfique (rarissime, n'est-ce pas ?).
Madame Irma le regarde s'enfouir dans sa capuche avec une petite moue peinée. Elle fait si peur que ça ? Il faut tellement éviter sa simple vue, ou c'est juste qu'il est vraiment vraiment triste ? Elle espère que c'est la deuxième solution et tout à coup Tears lui jette sa réponse à la gentille proposition de la jardinière : il se redresse, lui enserre la taille et fond à nouveau en larmes. Mais, mais, mais, mais, mais... C'est pas bien du tout ça, il ne faut pas pleurer comme ça é_è voyons darling, c'était pas le but de ma proposition! Moi, je voulais juste te rendre le sourire, pas te faire pleurer encore plus... c'est ce que Madame Irma aurait aimé dire mais elle est tellement émue, touchée, qu'elle ne sait pas quoi faire à part lui caresser les cheveux d'un geste rassurant et le serrer de son autre bras, ce qui n'est pas très confortable comme position. Donc d'une troisième main – non je déconne, elle arrête juste de lui caresser les cheveux pendant un instant – elle approche une chaise et s'assoit dessus avec toute l'élégance et la grâce d'un pachyderme anorexique.
-"… On… peut pas… résoudre ça… c’est comme… c’est… pas possible, parce que…"
Il respire si peu que Madame Irma craint qu'il ne meure d'étouffement. Elle résiste à l'envie de lui donner des petits coups dans le dos pour qu'il respire un peu mieux et se contente de lui caresser les cheveux de nouveau et de le tenir enserré derrière les épaules tandis qu'il appuie sa tête sur l'épaule de la jeune femme, abandonnée là, en proie à des spasmes dûs aux sanglots hoquetés du surveillant.
-"Ben… vous voyez… heu… un dodo, ça existe plus les dodos… et si j’en voulais un… vous pourriez pas me le donner… hein, c’est pas possible… et… et… et ça se fait pas, ce que vous avez fait… c’est pas polie…" L'exemple de Tears fait froncer les sourcils à Madame Irma. C'est quoi cette histoire de dodo qui n'existent plus ? C'est pas des oiseaux qui ont disparu y a des milliers d'années ? C'est pas une toute petite exagération, non ? Elle se lèche pensivement les lèvres en écoutant la deuxième partie de la phrase bégayée par le jeune homme et ne peut hélas pas retenir un éclat de rire.
« Haha, désolée, mais la politesse et moi, ça fait deux. Tu ferais mieux d'être reconnaissant que j'aie pas fait pire... »
Elle lève les yeux au ciel, et, jugeant qu'il ne mourra pas si elle le lâche pour quelques secondes, elle se lève et va chercher son bol de fraises avec la bombe de chantilly avant de se rassoir là où elle était avant.
« Et puis, mon petit dodo, tu crois pas que tu exagères un tout petit peu ton problème ? D'autant plus que je te rappelle que je suis une sorcière et qu'un dodo je pourrais t'en faire apparaître un... Bon, pas très vivant, d'accord, mais c'est déjà ça non ? Mais je suis sûre que ton petit problème, je saurai y apporter une solution, peut-être pas parfaite, mais sûrement pas trop mauvaise. Maintenant, fais 'aaah'! » dit-elle tout d'une traite avant de lever une fraise géante recouverte de crème chantilly O% vers la bouche du surveillant.
« Allez, mon dodo –elle a décidément adopté ce surnom– ne te fais pas trop prier, sinon je te la mets de force dans la bouche cette fraise, et ce n'est pas ce que tu veux, n'est-ce pas ? » menace-t-elle en secouant doucement la fourchette à deux centimètres de la bouche du jeune homme.
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Sujet: Re: Vous êtes classé dans la catégorie humain ? (Mme Irma) Lun 16 Fév - 6:00
Négatif, je suis un dodo unijambiste empaillé.
Il la serrait toujours, les joues brulantes de larmes. C’était encore tout frai comme blessure et ça saignait fort fort. La jeune femme s’assit et lui caressa les cheveux tout en le serrant gentiment alors qu’il hoquetait sa peine tout contre son épaule chocolat. C’était une douce complicité pleine de chaleur et d’affection généreuse. Ca le frustrait, la douceur lui faisait mal, c’était étrange comme il restait coupé sur sa faim. Peut-être qu’au fond, il avait besoin qu’on le saigne, qu’on le menace et le secoue. Au lieu de ça, il légumait contre sa collègue, s’enfonçant dans quelques abymes déprimants. Un éclat de rire le fit sursauter quelque peu.
-"Haha, désolée, mais la politesse et moi, ça fait deux. Tu ferais mieux d'être reconnaissant que j'aie pas fait pire..."
Tears cligna de ses yeux larmoyants. Pire ? Quelques mois plus tôt, il aurait mis quelques minutes à se demander "Qu’est ce qui est pire qu’un baisé volé ?" mais là, avec la relation passionnelle et initiatique qu’il avait eu, il ne pouvait plus se permettre de faire l’innocent. Il aurait pu paniquer mais il se força à étirer ses lèvres dans un fade sourire, c’était surement une plaisanterie. Elle essayait de lui remonter le moral, et dieu sait que ce n’était pas facile. Essayant d’essuyer ses larmes avec le revers de son pull, le surveillant fut pris de surprise quand Irma se leva. Il dû s’accrocher à la table pour avoir un appui et, aussi mollasson d’une larme coupée en rondelle, ses muscles étaient ramollis par la tristesse. Tremblotant, il fixait la dame avec le genre d’yeux totalement désespérés. De grands yeux innocents remplis de flotte. La femme chocolat se rassit avec, dans ses mains, un bol remplis à ras bord d’énorme fraises aussi rouges que belles.
-"Et puis, mon petit dodo, tu crois pas que tu exagères un tout petit peu ton problème ? D'autant plus que je te rappelle que je suis une sorcière et qu'un dodo je pourrais t'en faire apparaître un... Bon, pas très vivant, d'accord, mais c'est déjà ça non ? Mais je suis sûre que ton petit problème, je saurai y apporter une solution, peut-être pas parfaite, mais sûrement pas trop mauvaise. Maintenant, fais 'aaah'!"
Exagérer ? La lèvre tremblante à souhait et les yeux encore humides, il la fixa comme s’il s’agissait là d’un alien. Notre pauvre surveillant dut se bouffer dans les dents cette impression si terrible : l’incompréhension. Pendant 26ans, il avait été bercé dans l’ignorance et l’innocence la plus total, puceau et refermé sur toute sorte d’érotisme que ce soit. Ca lui faisait peur. Une belle nuit de Juillet, il fut pris au piège dans son propre désir et se dépucela avec un élève qu’il avait rencontré quelques minutes plus tôt. C’était l’événement historique. Il batailla une semaine et se lamenta du comportement fuyant de ce dit élève dont les sentiments n’étaient plus ceux qu’un surveillant pour son élève. Après des retrouvailles assez violentes, il s’était déclaré, lui, Tears, éternel timide. Ils s’étaient revus le lendemain, en tant qu’amoureux, et avaient échangé quelques promesses avant de faire l’amour. Après cinq mois d’une belle relation, le surveillant encaissa la vue de son aimé qui fricotait avec un autre. Cependant, il s’était remis et tout avait recommencé comme avant. C’était une succession de premières fois. Il avait eu une expérience sexuel, il était fou amoureux, il avait changé. Le responsable de toutes les passions avait disparu du jour au lendemain. Mais ce n’était rien, évidement, il exagérait. Pourtant, ça aurait pu être pire. Alors il ne se plaignait pas, il pleurait juste. Au fond, même s’il ne savait rien de la raison de ce départ, même s’il savait qu’il ne le reverrait sûrement jamais, il se disait qu’il avait eu drôlement de chance de l’avoir rencontré. Il abandonna ses pensées et loucha sur la fraise recouverte de crème qui lui était présentée.
-"Allez, mon dodo ne te fais pas trop prier, sinon je te la mets de force dans la bouche cette fraise, et ce n'est pas ce que tu veux, n'est-ce pas ?"
Tears ouvrit la bouche comme un enfant qui essaierait de gober quelque chose de trop gros pour sa petite bouche. Et comme on pouvait si attendre, la chantilly passa outre la bouche et alla se tartiner sur les lèvres souples du blondinet.
-"Une cholution ?"
La fraise dans la bouche, il parlait quand même, car c’était un rebelle. Essayant de caller le fruit dans le creux de la joue, il tenta d’être compréhensible.
-"Ché pas pochible… on peut rien faire quand quelqu’un est parti…"
Après avoir bien mâchonné la fraise, il l’avala d’une traite.
-"Puis les sorcières… ça n’existe pas…"
Et ouais, en même temps que son ignorance sexuel, Tears avait perdu de cette naïve innocente qui pouvait le faire croire au Père Noël.
-"De toute façon… c’est méchant les sorcières… et si vous en étiez une, vous saurez déjà pourquoi je peux être triste…"
Je suis sûre que le monde est cruel en dehors de ma tête Alors je m'invente un monde qui s'arrête A chaque fois que le temps me manque Je manque de confiance, je manque de chance
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Sujet: Re: Vous êtes classé dans la catégorie humain ? (Mme Irma) Mer 18 Fév - 14:58
Négatif, je suis une gentille sorcière en chocolat (noir ou au lait ?).
-"Une cholution ?"
Aha, la chantilly est récalcitrante. Pas bien du tout ça! Mais cette fois, Madame Irma a paré : la voilà qui découpe un morceau de Sopalin et s'apprête à essuyer la crème des lèvres du surveillant. Malheureusement, il a décidé de parler pile à ce moment-là. Bon, bah écoutons ce qu'il a à dire et si c'est trop bête on le baîllonnera en lui essuyant la bouche.
-"Ché pas pochible… on peut rien faire quand quelqu’un est parti…"
Madame Irma brandit le morceau de Sopalin et lui essuie soigneusement la bouche pendant qu'il mâche, tout aussi soigneusement, amusée par l'entêtement du jeune homme à parler alors qu'elle avait essayé de l'en incapaciter en lui fourrant ses succulentes fraises dans la bouche. Pour la peine, elle en prend une aussi, en mettant un peu moins de chantilly et en ne s'en mettant pas sur les lèvres – il faut prendre soin de son maquillage.
-"Puis les sorcières… ça n’existe pas… De toute façon… c’est méchant les sorcières… et si vous en étiez une, vous saurez déjà pourquoi je peux être triste…"
Roh, que Madame Irma n'apprécie pas les incrédules, surtout ceux qui ne le sont plus depuis peu – et ça elle le devine facilement. Cependant face au problème actuel, la colère n'est pas une solution. À vrai dire, pour Madame Irma, la colère n'est jamais une solution. Donc, elle agite gentiment une nouvelle fraise tartinée de chantilly en direction de la bouche du bouche, un sourire amusé aux lèvres.
« Non, pas une choluchion, une solution. Et puis tout est toujours possible. Il faut juste savoir s'y prendre. Et les sorcières vaudou, comme je le suis, et tu peux me toucher, j'existe bien, trouvent toujours des solutions. Pas toujours les meilleures, je le concède, mais je suis une très bonne sorcière vaudou, mon dodo. Très sincèrement, tu es plus en voie de disparition que moi. Et puis, qui te dit que je ne suis pas méchante ? Et si je ne sais pas c'est parce que je préférais entendre de ta bouche la cause de ton chagrin, plutôt que de la lire dans les cartes ou dans ma boule de cristal. Maintenant, la solution sera plus simple à lire dans les cartes, donc c'est parti. »annonce-t-elle avec un grand sourire, sans s'interrompre, sans respirer, comme elle en a l'habitude.
Elle enfourne donc la fourchette dans la bouche du pleurnichard, la laisse plantée là et fouille dans la besace pendue à sa hanche gauche, en dévoilant sa cuisse plus que nécessaire. Un paquet de cartes usé mais en bon état est rapidement extrait de la sacoche de cuir et posé sur la table, que la voyante a précédemment essuyé d'un revers du bras.
« Bon, je vais te lire une solution, mais je te préviens : les cartes sont toujours très vagues, tu dois te débrouiller avec ce qu'elles te diront. » prévient-elle, sans préciser qu'elle, elle sait les lire parfaitement et que la solution qui apparaîtra elle pourra la lui expliquer en détail. Mais elle préfère qu'il trouve tout seul, comme un grand.
Voilà qu'apparaissent sur la table quatre arcanes majeures parmi quelques cartes de pique et de trèfle. Le Bateleur, l'insouciant, est ici associé au Chariot, dont Tears devra rechercher toute la force. À droite, le Pendu nargue le surveillant, côte à côte avec le Mat, c'est-à-dire le Fou. Madame Irma ne voit ici qu'une mise au point sur l'état du personnage, plus qu'une solution, mais elle sait que celle-ci se fera comprendre rapidement. C'est en particulier le Chariot qui la surprend : autant le Bateleur et le Fou lui semblent correspondre au jeune homme, ainsi que le Pendu, autant le Chariot, la masculinité et la force réunis, lui semble étrange dans ce contexte, bien que cette carte soit elle-même une contradiction. Elle a hâte de savoir ce qu'il va se passer.
« Voilà, regarde les cartes : le Bateleur que tu vois ici, c'est l'enfance, celui qui n'a pas encore compris les mécanismes de l'hypocrisie et des illusions, ce que tu n'es plus à présent. Le Mat, ou le Fou, c'est cette carte-là. C'est le symbole de l'insouciance, de la naïveté. En gros, cette carte veut ire que tu as tous les moyens de sortir de ta coquille mais que tu ne sais pas t'en servir, ou plutôt, tu n'en as pas conscience. Le Pendu, ici, résume très bien ton état : le malheur et un choix à faire. Et ce choix, c'est apparemment le Chariot qui te l'indique : cette carte signifie que toutes les étapes ont été franchies, que tu as passé outre toutes les épreuves. »explique-t-elle, un sourire aux lèvres. Il semble manquer une carte dans ce tirage, car enfin, le Bateleur et le Mat ne font que décrire Tears, le Pendu présente son état actuel et le Chariot annonce qu'il réussira à sortir de cet état, sans dire comment. Mais cette carte, qui sait, peut-être la dissimule-t-elle, la voyante ?
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Sujet: Re: Vous êtes classé dans la catégorie humain ? (Mme Irma) Jeu 19 Fév - 20:02
Négatif, je suis le renne enrhumé du Père Noël.
Incrédule, il essayait, le petit Tears. Il essayait, il était nouveau dans la profession. Au fond, tout au fond de lui, s’il n’y croyait vraiment pas, à quoi bon le "C’est méchant les sorcières" ? C’était comme dire "Tche, non, j’suis pas superstitieux… haaa, attention, un chat noir !" Certes que ça n’existe pas, mais il avait eu envie d’y croire et maintenant, il se forçait à devenir et rester en dehors de tout cet univers paillette et froufrou, et regardait les choses en face. A la base, il voulait regarder les choses avec neutralité pour empêcher ses pseudos pensées négatives de débarquer, mais ça avait évacué tout ce petit monde d’enfantillage qui s’était fondé en lui. Même s’il y croyait toujours, au fond. Mais en tant qu’adulte, il ne devait pas. Une nouvelle fraise l’agressa alors que Mme Irma, le sourire amusé, annonçait de façon TGV tout ce qu’elle avait à dire. Elle parlait de sorcières qui existaient, Tears lui poqua le bras pour vérifier, de vaudou, de dodo, de cartes, de chagrin, de cartes et de cartes. Le surveillant goba la fraise qu’elle fourra dans sa bouche et fixa la femme avec de grands yeux ingénus, mâchonnant la fraise avec application. Il faillit s’étouffer en voyant la cuisse se découvrir sous ses pauvres yeux fragiles, rougissant quelques peu, se tapant nerveusement les clavicules comme pour enlever cette fraise coincée dans sa gorge. Finalement, il réussit à l’avaler et se mit à respirer hâtivement pour rattraper son souffle perdu.
-"Bon, je vais te lire une solution, mais je te préviens : les cartes sont toujours très vagues, tu dois te débrouiller avec ce qu'elles te diront."
Super, Tears adorait deviner. C’était là une passion qu’il… n’aimait pas du tout. Non, vraiment, pour trouver un sens aux choses les plus évasives, il était… comment dit-on déjà ? Ha, oui, pitoyable. Avec de grands yeux remplis de magie, comme un soir de Noël, il fixait les cartes. (La joueuse n’ayant pas ses tomes de Tarot Café sur elle, va dire des conneries) Bateleur avec Chariot et le Mat coté avec le Pendu. Youpi tralala pouet pouet. Le surveillant, trouvant les dessins des cartes certes trèèès jolies, leva le visage vers la sorcière. Parce que soudain là, il avait peur d’être pendu sur un chariot dans le dépouillement total dans les prochains jours. Enfin, Tears avait quand même lu quelques articles sur le tarot dans la salle d’attente chez le dentiste. Le chariot, c’était la force, non… hein ? Et avec le bateleur, c’était une action qui venait vers la réussite, un bon point, surement. Le mat, lâcheté, fuite de responsabilité, prédit un suicide éventuelle… haha. Cool. Le pendu, super, blocage, solitude, yeah. Qu’est ce qu’on se marre. Une arcane neutre, une positive, deux négatives. L’œil incertain, il écouta le discours de Mme Irma, la capuche sur les yeux. Le mécanisme des illusions, c’est vrai, il était au-delà maintenant. Etait-ce vraiment comme ça qu’il voulait être ? Le savoir lui apportait-il quelque chose ? Il se faisait moins pigeonner… mais c’était tout. Ha, le malheur, un choix à faire ? Super, quoi de plus génial d’un choix à faire. Sachant que Tears était l’indécision personnifié. Les états ont été franchis. Soit, et pourtant, il en avait une énorme devant lui. Et ces cartes ne lui indiquaient pas comment la franchir. Avaient-elles seulement indiquaient à Mme Irma la nature de sa tristesse ? Il l’ignorait, surtout qu’il n’avait pas envie de hurler au monde son orientation sexuelle. Quoiqu’il n’en savait rien, il ne savait pas ce qu’il était vraiment. Bon. Et maintenant ? C’était comme mettre le générique de Titanic après la scène de "Je suis le roi du monde." Y a un truc qui allait pas, il manquait quelque chose. Un tirage de tarot ne comportait pas cinq cartes normalement ? Il la fixait comme dans l’attente quelque chose. Rien de vint. Ah ?
-"… Ah… et… ? Enfin, c’est… vraiment vraiment floue… ça me dit pas ce que je dois faire…"
D’un geste nerveux, il tourna la carte du pendu pour que le personnage n’est plus l’air… pendu et afficha un léger sourire gêné.
-"C’est… un tirage de quatre cartes ? C’est bizarre… c’est que… il y a encore des étapes que je dois franchir sauf que… je ne sais pas comment… et ça ne m’aide pas…mais c'est gentil quand même de votre part hein..."
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Sujet: Re: Vous êtes classé dans la catégorie humain ? (Mme Irma)
Vous êtes classé dans la catégorie humain ? (Mme Irma)
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