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 Un petit air de Laura Inghalls

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Sujet: Un petit air de Laura Inghalls Un petit air de Laura Inghalls EmptyDim 30 Mar - 18:58

Archivé le 24/09/08 par Veil.

Si l'on devait décrire la scène à laquelle nous allons assister, il suffirait d'ajouter en arrière plan cette musique si...entraînante, sur laquelle d'adorables petites filles candides couraient dans l'herbe, se cassaient la figure et riaient aux éclats sous les regards affectueux de leurs parents en calèche. Une famille exemplaire, pleine de principes mais qui savait inculquer des valeurs simples à ceux qui les regardaient, derrière leur téléviseur.

Il n'y avait qu'une personne au sein de la Wammy's House pour se couvrir de ridicule, se jouant de l'opprobre comme personne et profitant de son sommeil léger pour sortir à sept heures du matin. Elle s'était battue contre ses volets comme à son habitude alors que le vent ne les poussait pas, elle s'était dépatouillé comme elle le pouvait dans les draps de son arche de sommeil, et avait pris le plus grand soin pour se préparer. Un peu de maquillage pour rehausser son teint maladif, une coiffure volumineuse pour oublier la ringardise, et des couleurs égayant sa tenue vestimentaire ainsi que les corridors de la Wammy's House. Elle se surnommait Berry. C'était son pseudonyme, celui qui l'avait contrainte à oublier qui elle était vraiment, et tout ce qu'elle avait vécu avant d'arriver à l'orphelinat. Pleine de candeur et d'insouciance, elle avait accourru dans les spacieux couloirs de la vieille bâtisse, en avait traversé les pièces en esquivant des gamelles quelques fois prometteuses.

Son trajet ne fut pas vain, puisqu'elle arriva dans le petit parc qui précédait la bâtisse et servait comme d'un...lieu d'accueil pour montrer un bref aperçu de ce que pouvait être l'orphelinat. Des terrains permettant de jouer au football, des bancs pour les littéraires, préférant lire un roman d'aventures en silence, et enfin, des tapis de fleurs par lesquels Berry ne cesserait jamais d'être émerveillée.Sa fascination pour cet endroit était incompréhensible, comme l'aspect adulte qui découlait de sa candeur était inexplicable. Tant d'interrogations sans réponse, car chacun avait ses petits secrets à la Wammy's House, et finalement, tous les orphelins se mentaient dès la première fois où ils s'adressaient la parole, parce qu'on leur avait donné un pseudonyme. Et ce pseudonyme, que représentait-il? Un mensonge à lui tout seul, a perfect lie, un péché comme un autre qui permettait néanmoins de les protéger. Quelque part, Berry avait du mal à s'y faire, alors que cela faisait cinq ans qu'elle vivait à la Wammy's House, et vibrait au rythme des aventures des couche-culottes surdoués. Elle les observait de loin, se déchirer ou bien se rallier pour de bonnes ou de mauvaises causes, parce qu'ils vivaient leur vie et apprenaient à se connaitre.
En ce qui la concernait, elle préférait admirer de loin, bien qu'elle rêvait de pouvoir s'intégrer avec certains groupes. Notamment pour connaitre une dénommée Only, et son unique plaisir est de pouvoir quelques fois faire la cuisine avec Unknow. Meme si leurs relations ne se limitaient qu'à cela, elle savait l'apprécier à sa juste valeur sans se prendre la tête, ce qui était une qualité.

Il y avait un autre passe-temps qui faisait de ses journées un quotidien moins monotone. Comme tous les matins ou presque, elle se levait suffisamment tôt, interpellée par sa lassitude trop douce et légère pour l'assommer jusqu'à dix heures. Pendant des périodes comme le week end, elle savait qu'aucun orphelin ne se levait avant au moins neuf heures, ou du moins le contraire était rare. Et aussi étrange que cela puisse paraitre, elle adorait courir au milieu de ces jardins en fleurs, se propulsant en avant à l'aide de ses jambes qui cavalaient à toute allure, étendant ses bras au maximum pour se donner l'apparence d'une blanche colombe planant au-dessus de Wammy's House. C'était le seul instant où son sourire n'était pas crispant, car il exprimait la joie spontanée et l'envie de vivre, de survivre pour être plus précise. Et elle continuait de courir et se laissait délibérément tomber sur le tapis de fleurs, respirant un bon coup et, allongée sur le ventre, caressant les pétales de marguerites ou de narcisses en fleur. Comme elle aimait les côtoyer! Et cela lui permettait de se sentir moins seule, de tuer cet oppressant sentiment qui la faisait se sentir inutile, voire trop neutre pour être intégrée quelque part.

Jusqu'au moment où, par hasard, elle se fit surprendre par des bruits de pas, chose qu'elle n'entendait pas souvent de si bonne heure. Peut-être qu'un adulte l'avait prise la main dans le sac et l'épiait? Dans ce cas là, elle lèverait rapidement le voile sur le pourquoi du comment de ces gestes. Après tout, avait-elle réellement besoin de se justifier? Mais qu'importait, il lui fallait s'armer d'honnêteté. Et avant même d'être confrontée à la personne, elle cafouillait comme ce n'était pas permis:


"Je jure que je ne suis pas un assassin des fleurs! Je jure! Je jure que je ferai leur culte et que je ferai la danse de la pluie quitte à me couvrir le corps de boue et à ne dissimuler mes parties intimes qu'avec des feuilles de lierres et..."

Et elle s'enfonçait, s'enfonçait, s'enfonçait, s'enfonçait...jusqu'à devenir un chamallow v__v''''

"...pourrais-je savoir à qui appartient cette ravissante petite bouille? ♥
Je ne vais pas vous manger! =)"


Tenta-t-elle vainement de se rattraper, gloussant nerveusement et souriant avec crispation. Ses joues se retrouvaient creusées par un cratère particulièrement représentatif du néant qui emplissait son cerveau. Et le pire dans tout cela, c'était qu'elle se trouvait à la Wammy's House, un orphelinat pour surdoués. Et sa perpétuelle solitude, expliquait le fait qu'elle ne reconnaissait pas le visage qui se tenait face à elle, immobile.


Dernière édition par Berry le Lun 7 Avr - 8:09, édité 1 fois
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Sujet: Re: Un petit air de Laura Inghalls Un petit air de Laura Inghalls EmptySam 5 Avr - 20:25

Je me réveilla tranquillement, et comme Vanilla dormait encore paisiblement - enfin je supposait, puisque je ne voyais qu'un amas de draps et de couvertures ainsi un bras dépassant du lit, pour un peu on aurait pus croire qu'elle avait été avalé par son lit - je pris mes habits et alla dans la salle de bains. Bien heureusement, personne ne squattait cette pièce à une heure aussi matinale. Je m'habilla vite fait bien fait, ne me coiffa pas du tout, me brossa les dents et me lava le visage. Je lançai un regard de braise à mon reflet dans le miroir, un sourire carnassier accroché aux lèvres, des lunettes de plongée bleue accrochée à mon cou.
- Fight !
Ce rituel idiot, je le répétais chaque matin, quand il n'y avait personne aux alentours cela va de sois. Après mettre préparer à une nouvelle journée qui s'annonçait normale, j'erras sans but dans les couloirs de la Wammy's House. Mes pas me portèrent inconsciemment vers la bibliothèque. Je m'y engouffra et déambula dans les rayons de livres. Incapable de choisir parmis tous ces riches ouvrages, mon choix se porta sur un que j’appréciais beaucoup, puis je sotie. Je resta une bonne minute planter devant la bibliothèque, mon bouquin sous le bras, à me tortiller les doigts en me demandant quel serais le meilleur endroit pour lire tranquillement. Mon regard se dirigea vers une des fenêtres et j’optai pour l'extérieur. Je me rendis dans le parc d'une démarche un peu lente. Je fus surprise d'y retrouver quelqu'un d'aussi matinal que moi. C'était une fille, non, plutôt une jeune femme. Elle courait comme une dératée, les bras étendus au maximum, comme un enfant qui s'amusait à imiter un avion en plein vol. Je décidai de l'ignorer, préférant me concentrer sur ma lecture prochaine. Je fis quelques pas vers un banc, malheureusement non loin de cette euphorique jeune femme. Elle m'avait certainement entendu arriver, car elle cessa tout simplement de se prélasser dans les parterres de fleurs.

<<- Je jure que je ne suis pas un assassin des fleurs ! Je jure ! Je jure que je ferai leur culte et que je ferai la danse de la pluie quitte à me couvrir le corps de boue et à ne dissimuler mes parties intimes qu'avec des feuilles de lierres et...

Je tourna ma tête vers elle, mes grands yeux me donnaient un air naturellement surpris, mais comme je haussa les sourcils je devais avoir l'air encore plus ahuris. Elle me regarda, apparemment elle ne me reconnut pas.

- Pourrais-je savoir à qui appartient cette ravissante petite bouille? Je ne vais pas vous manger !

Cachée derrière mes énormes lunettes de plongée bleue, je les relevai un peu pour l'observer. La fille se mit à glousser bêtement et un rictus se dessina sur ses lèvres. Son visage me disait quelque chose. Je crois que son nom est Berry... ou Marry, quelque chose comme ça... Pour en revenir à sa question, et plus particulièrement à son affirmation, il était logique qu'elle ne mangerais pas puisque les anthropophages ne sont certainement pas admis à la Wamy's House, leur quotient intellectuel aussi élevé fut-il. Je n'avais pas véritablement envie de lui répondre, mais la politesse de base m'y obligeait. Je m’approchai d'elle, espérant que son aura de folie douce ne m'envelopperait pas.
- Le nom que l'on m'a attribué est Breathless.
Son identité me revint.
- Ah oui, tu est Berry. Tu es dans la même classe que moi.
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Sujet: Re: Un petit air de Laura Inghalls Un petit air de Laura Inghalls EmptyDim 6 Avr - 10:44

Le soleil commençait à s'extirper des nuages, et éclairait le tapis de fleurs de sa lumière bienfaisante. En cette matinée prometteuse et bientôt ensoleillée, un autre orphelin avait prévu de s’aérer l’esprit et d’une manière probablement moins enfantine que la jeune adulte. Celle-ci avait rapidement stoppé son amusement pour se consacrer à la vision qui s’offrit à elle : celle d’une jeune fille à la chevelure courte, dont une mèche était plus longue que ses éparses consœurs et était arrangée de manière négligée car elle tombait nonchalamment sur son épaule. Berry ne la dévisagea pas, trop délicate pour cela et l’observa non sans se sentir stupide face à elle. Encore une de ces personnes qu’elle pensait connaître mais qui, finalement, lui sortaient complètement de l’esprit. Elle le remarqua bien assez tôt lorsque son interlocutrice lui fit sagement remarquer, qu’elles étaient toutes les deux dans la même classe. Berry resta éberluée et se grattant l’arrière de son crâne rougit de son inattention. Elle était tant renfermée dans sa solitude qu’elle en oubliait les visages de sa classe. Cela devenait alarmant, et elle se demanda si Alzheimer ne la menacerait pas tôt ou tard. Haussant négligemment ses épaules, elle en conclut que ce ne devait être qu’une simple étourderie, et qu’il ne fallait pas s’alarmer pour si peu. Gardant son stupide sourire sur son visage, séparant largement ses pétales de rose colorées d’un rose pâle, elle s’avança lentement mais sûrement de Breathless. Ses pas étaient légers et seul le bruissement de l’herbe sous ses pieds témoignait de son imposante présence. Elle rejoignit la seconde protagoniste et continuait de lui adresser des sourires par-ci par là, spontanés, bien que paraissant crispés et forcés. Mais il n’en était rien, car la gentillesse et la naïveté de cette adulte de 19 ans débordaient excessivement de son esprit, et faisaient d’elle un réel cœur d’artichaut qui pouvait fondre en larmes pour n’importe quelle cause. Sa sensibilité était aussi une preuve de son humanité, et elle espérait se faire apprécier ainsi, au milieu de tous ces visages placides, inspirant l’intelligence et les connaissances à gogo. Elle se sentait petite face à des personnalités telles que Near, le loner le plus célèbre de la Wammy’s House. Ou bien Mello, le chef des Chocolate Rangers qu’elle fuyait comme la peste à cause de l’incohérence des âges. Ils faisaient tous les deux partie d’une génération qu’elle avait du mal à saisir, et elle se demanda si c’était le cas de Breathless à qui elle s’adressa peu après avoir réalisé sa sottise : celle d’oublier les élèves qui étudiaient perpétuellement avec elle.

« Oui en effet, on m’appelle Berry. Hey hey! Razz Maintenant que tu me le fais remarquer, c’est vrai que tu es dans ma classe mais il faut savoir que retenir les visages n’est pas toujours mon fort. Disons que j’ai mes raisons pour oublier l’identité complète des gens ! »

Un autre rire nerveux retentit, émanant des cordes vocales de la demoiselle toute de couleurs vêtue. Elle ne lésinait pas sur les moyens et s’appropriant cette rencontre pour faire de sa journée un quotidien moins monotone, elle observa de la tête aux pieds Breathless et s’empara avec intrigue du livre qu’elle avait « dérobé » dans la bibliothèque. Berry s’éternisa sur la couverture de l’ouvrage et le retourna pour en lire le résumé. Encore une liasse de papiers dont on disait que la portée intellectuelle pouvait amener les orphelins à se cultiver, et à entretenir toujours plus la pertinence des informations qu’ils emmagasinaient. Rendant à l’orpheline le bouquin en soupirant longuement, elle prit place sur un banc disposé juste en dessous des feuilles d’un immense chêne, ayant pris place dans le parc depuis quelques années.

« En tout cas je suis confuse de t’avoir oubliée, tu es pourtant quelqu’un d’authentique. Enfin, remarque, ici tout le monde est unique. J’imagine que toi aussi tu souhaites succéder à L, à moins que tu ne sois plus originale que les autres et opte pour un objectif largement différent ? Dans ce cas là, je te félicite. Ici, les enfants me font plus penser à des robots que l’on programme dans le but de succéder à un personnage qu’on connaît à peine, plutôt qu’à des adultes futurs, possédant leurs propres rêves et bravant les interdits pour les réaliser plutôt que de se cantonner au règlement austère de cet orphelinat. T'en penses quoi? =3»

D’un naturel bavard, Berry ne se comportait ainsi que parce qu’elle était continuellement en contact avec le vide relationnel qui l’entourait. Le néant était son principal ennemi depuis que ses parents étaient décédés, sous une quarantaine de coups de couteau, et elle n’était pas réellement parvenue à s’intégrer. Après tout, c’était pour cette raison qu’elle faisait partie de ceux que l’on surnommait familièrement les « Outs », les « hors de tout », les loosers aussi, probablement ! Ca en avait tout l’air, et la jeune adulte ne se souciait plus vraiment de ces formalités, optant pour l’indifférence vis à vis des couche-culottes au QI plus développé que le sien. Le pire dans tout cela, c’était qu’elle ne les enviait pas du tout contrairement à d’autres, probablement enragés à l’idée d’être dépassés par eux. Cependant, à quoi cela servait-il de courir derrière un objectif que l’on n’atteindrait pas ?

« Aaaaah désolée je parle, je parle et toi tu dois te demander avec quelle cruche tu as atterri hein ? Enfin…j’espère quand même pas que c’est ce que tu penses ! Mais si c’est le cas, je te pardonne parce que ce ne sera pas la première fois ! HA HA...ha ha...ha ha...ha... »

Un sourire peu crispé vit le jour cette fois-ci. Il était plus représentatif de la désolation qui l’habitait, que de la stupidité qui emplissait sa petite caboche. En revanche, elle s’attendait à une mauvaise réaction de la part de Breathless, persuadée de son intelligence surdéveloppée qui l’inciterait à ne pas pouvoir supporter une jeune adulte telle que Berry. Après tout, qui était parvenu à la tolérer depuis tout ce temps ? Pratiquement personne, et elle se retenait d’être intenable face aux personnes qu’elle ne voulait pas décevoir tels que les professeurs et Roger. Pour tuer le silence qui s’ensuivit après son bavardage incessant, elle gloussa nerveusement.
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Sujet: Re: Un petit air de Laura Inghalls Un petit air de Laura Inghalls EmptyDim 6 Avr - 17:51

<<- Oui en effet, on m’appelle Berry. Hey hey ! Razz Maintenant que tu me le fais remarquer, c’est vrai que tu es dans ma classe mais il faut savoir que retenir les visages n’est pas toujours mon fort. Disons que j’ai mes raisons pour oublier l’identité complète des gens !

Berry éclata d'un rire nerveux, puis elle me prit mon livre des mains. Quelles charmantes manières ! Elle regarda longuement la couverture et lit le résumé. Je ne bougeai pas d'un pouce, hormis un léger froncement de sourcils sous le coup de la surprise. Elle me rendit le bouquin en soupirant longuement. Apparemment, tout le monde n'est pas adepte de Marche ou crève de Stephen King. Elle s'assit sur un banc non loin, sous un vieux chêne.

- En tout cas je suis confuse de t’avoir oubliée, tu es pourtant quelqu’un d’authentique. Enfin, remarque, ici tout le monde est unique. J’imagine que toi aussi tu souhaites succéder à L, à moins que tu ne sois plus originale que les autres et opte pour un objectif largement différent ? Dans ce cas là, je te félicite. Ici, les enfants me font plus penser à des robots que l’on programme dans le but de succéder à un personnage qu’on connaît à peine, plutôt qu’à des adultes futurs, possédant leurs propres rêves et bravant les interdits pour les réaliser plutôt que de se cantonner au règlement austère de cet orphelinat. T'en penses quoi ?

Et bien, cette jeune femme parlait beaucoup ! Je décrocha à la deuxième phrase et en profita pour m'attarder un peu sur son apparence physique, ne l'écoutant que d'une oreille distraite. Ses cheveux châtains était joliment coiffés et étais sans doute très doux au toucher, Berry avait un visage assez enfantin mais empreint d'une beauté certaine, et elle portait des habits très bariolés.

- Aaaaah désolée je parle, je parle et toi tu dois te demander avec quelle cruche tu as atterri hein ? Enfin…j’espère quand même pas que c’est ce que tu penses ! Mais si c’est le cas, je te pardonne parce que ce ne sera pas la première fois ! HA HA...ha ha...ha ha...ha...
- Bonne déduction Sherlock !

Je regardai un moment le blanc où Berry était assise, hésitant à m'y placer aussi. Finalement, je me mis sous le chêne, juste en face de Berry. La brune me tournait le dos. Je cala bien mes lunettes de plongée sur ma tête, puis ramena mes jambes contre ma poitrine, tenant mon livre à bout de bras, et je me mis à lire. D'une main, je jouais avec la mèche de cheveux qui me tombait sur l'épaule. Je releva mes grands yeux vers Berry et contempla son dos un instant. Je revit son petit sourire triste et reconsidéra ma remarque cinglante sur son esprit de déduction.

- Finalement, je ne crois pas que tu sois aussi idiote que tu en as l'air. >>


Malgré le fait que je n’aimais pas vraiment la compagnie des autres, et encore moins des personnes bruyantes et qui rient pour un rien, j'avais envie de parler à Berry. Peut-être pourrais-je même m'en faire une amie, qui sait ?
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Sujet: Re: Un petit air de Laura Inghalls Un petit air de Laura Inghalls EmptyDim 6 Avr - 19:09

Le champ des oiseaux commençait à se réveiller, et rompait le charmant silence qui s’était soudainement installé entre les deux demoiselles. Les lunettes de plongée de Breathless cachaient quelque peu ses yeux, ce qui gênait secrètement Berry. Non qu’elle portait un intérêt incommensurable à sa nouvelle confidente, si l’on pouvait dire cela comme ça, mais elle aimait pouvoir regarder les gens droit dans les yeux lorsqu’elle avait quelque chose à dire. Ce n’était pas une forme de provocation mais une leçon de savoir-vivre, mais en même temps, elle pouvait parler, elle qui ne savait pas apprécier du bon Stephen King. Elle était plus accro aux romans à l’eau de rose, qui parlaient de princes et de princesses, plutôt que de meurtriers en série ou d’évènements paranormaux qui découlaient d’un sadisme considérable. Ca lui faisait peur ces histoires de sadomasochistes en manque de satisfactions sanguines ! Elle détestait la vue de l’hémoglobine répandue partout dans son esprit, en parcourant les lignes d’un bon livre de Maxime Chattam, et imaginait mal un scorpion grouiller dans le ventre d’une victime morte pour perforer ses organes internes. Rien que d’y penser, elle en avait envie de vomir, ce qui expliquait son mépris pour l’ouvrage que lisait Breathless, dans un silence respectueux. Berry ne lui imposa pas sa voix nasillarde, bien que mélodieuse à ses heures perdues, et demeura silencieuse, tendant ses jambes au maximum pour admirer le bout rond de ses bottes couleur chocolat ainsi que leur aspect plissé. Ces chaussures avaient été très à la mode passé un temps, mais depuis qu’elle se consacrait pleinement à ses études pour atteindre ses objectifs, elle avait un peu de mal à prendre soin d’elle. Mais cela ne l’empêchait pas d’être coquette, et elle imaginait bien sa voisine de banc dans une ravissante robe de la même couleur que ses cheveux roux, agrémentée de dentelles par-ci par là, et peut-être bien cintrée à la taille. Comme cela la mettrait en valeur ! Et ce fut d’un air songeur qu’elle observa silencieusement sans rien dire.

Elle s’extirpa rapidement de ses pensées quand l’autre orpheline releva subitement ses yeux de son livre, alors que Berry s’était mise à jouer la contorsionniste afin de faire face à Breahtless. Le banc possédant un dossier arrondi, elle s’y avachit en prenant soin de ne pas dévoiler une partie d’elle qu’elle n’aurait pas aimer montrer à n’importe qui. Posant son menton sur ses mains tandis qu’elle s’était appuyée contre le dossier du banc pour ne faire qu’un avec lui, elle soupira longuement en entendant les paroles mi-flatteuses, mi-insultantes de l’interlocutrice. Réalisant soudainement qu’elle lui adressait la parole dans le but d’engager une possible discussion, elle pensa :


*Elle me boude plus ? Niahaha ! ELLE NE ME BOUDEUH PLUUUS !!! Demain il va probablement pleuvoir ! Ah non, c’est justement ce jour là que j’avais prévu de faire du shopping >< non finalement il ne pleuvra pas ! >< *

Elle n’eut pas tôt fait de penser cela que, telle une gamine accourant dans le jardin pour trouver les œufs de Pâques, elle joua à saute-mouton au-dessus du banc et s’approcha de Breathless en courant gaiement. Approchant excessivement son visage du sien, un sourire béat et stupidement stupide de la stupidité …stupide (hum), la victime de son euphorie pouvait remarquer l’impressionnante lueur de joie qui naquit soudainement dans ses mirettes. Joignant ses mains pour adresser une prière au Dieu du pays des Toupoutous (…………), elle repartit dans son bavardage incessant, ce qui pouvait peut-être contraindre Breathless à changer subitement d’avis…

« Ooooh Breathleesseuuuh ! Tu ne me boudes plus ! Et tu dis que je suis intelligente ! (elle n’a jamais dit ça…) Si tu savais comme c’est rare ! Mon QI est enfin reconnu (ah bon ?) , et il est tellement rarissime qu’on me dise ce genre de chose, comme cela, spontanément ! Mais…je pense que tu te trompes un peu en ce qui me concerne (elle redevient lucide >>) , car tout le monde me trouve stupide alors je vois pas pourquoi ça changerait ! Après tout, ça amuse tout le monde que je me casse la figure dans les escaliers, que je casse les plats lorsque je fais la cuisine avec Unknow, que je perde mes sous-vêtements dans les couloirs de l’orphelinat quand je dois les amener à laver à l’endroit approprié alors…je ne vois pas pourquoi tu penses cela, si ce n’est pour me faire plaisir ! Tu sais faut pas te forcer, alors… »

Elle n’acheva pas sa phrase, ponctuée de sourires mi-nerveux, mi-bêtes, mais en grande partie attristés. Pourtant, Berry n’était pas du genre à se plaindre, mais la réplique de l’autre orpheline était comme une invitation à la confession, une façon comme une autre de s’auto-dénoncer probablement pour démentir cette facette qu’elle n’avait jamais réellement exploitée. Elle la laissait en mode stand by, visiblement assez idiote pour croire qu’on puisse l’apprécier pour ce qu’elle paraissait être. Et pourtant, sa philosophie était de rester simple, mais était-ce être simple de cacher une grande partie de sa personnalité pour n’en laisser voir que le côté négatif ?
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Sujet: Re: Un petit air de Laura Inghalls Un petit air de Laura Inghalls EmptySam 12 Avr - 16:25

Je regardai d'un œil torve cette grande enfant. Elle montait un numéro de cirque ou quoi ? Peut-être... en tout cas, elle se prenait pour une grande contorsionniste. Elle acheva ses mouvements compliqués pour finalement s'assoir à peu près normalement et poser son menton sur ses mains. Elle parut réfléchir au contenu de mes paroles, puis sauta au dessus du banc pour courir joyeusement vers moi. Avec un sourire bienheureux et passablement stupide, elle approcha son visage du mien. Près, très près, trop près. Ses yeux furent animés d'un feu étrange, et elle joignit ses mains comme si elle s'apprêtait à me réciter une prière de son cru. Elle ouvrit sa grande et jolie bouche pour m'asperger à nouveau d'un flot incessant de paroles sans aucun doute incohérentes.

- Ooooh Breathleesseuuuh ! Tu ne me boudes plus ! Et tu dis que je suis intelligente ! Si tu savais comme c’est rare ! Mon QI est enfin reconnu, et il est tellement rarissime qu’on me dise ce genre de chose, comme cela, spontanément ! Mais…je pense que tu te trompes un peu en ce qui me concerne, car tout le monde me trouve stupide alors je ne vois pas pourquoi ça changerait ! Après tout, ça amuse tout le monde que je me casse la figure dans les escaliers, que je casse les plats lorsque je fais la cuisine avec Unknow, que je perde mes sous-vêtements dans les couloirs de l’orphelinat quand je dois les amener à laver à l’endroit approprié alors… je ne vois pas pourquoi tu penses cela, si ce n’est pour me faire plaisir ! Tu sais faut pas te forcer, alors…

Avant même d'avoir compléter sa dernière phrase, elle se remit à sourire comme une andouille, peut-être juste un peu plus nerveusement qu'avant. Je fronçai les sourcils et me donna quelques secondes pour enregistrer chacun des mots qu'elle avait prononcé.

- Je ne te dis pas que tu es intelligente pour te faire plaisir, et si je devais lécher les bottes d'une personne, ce ne serais certainement pas toi.

Je m’éloignai de quelques mètres, ne préférant pas imaginer des inepties sur ses réelles intentions. Etait-elle au moins au courant qu'elle était un peu trop près de moi et que les imaginations fertiles s'empresseraient d'imaginer tout un tas de sottises ? Etait-elle consciente que quand une personne s'engage dans la lecture d'un ouvrage aussi noble que Marche ou crève de Stephen King, si cette même personne balance une phrase, ça ne veut pas forcément qu'elle souhaite être dérangé en entretenant une conversation dénué de sens avec un être raisonnablement illogique ?

- Aurais-tu l'extrême obligeance de me laisser lire en toute sérénité ou bien faut il que je refasse le chemin en sens inverse et me rendre dans la bibliothèque pour avoir le calme ?


Je plaçai l'ouvrage entre nous deux, le tenant à bouts de bras. J'eus la vision furtive d'un prêtre exorciste tenant une bible en tentant de repousser un être démoniaque.

- Je crois que... finalement, je vais tout de même remonter.


Je me levai, remit mes bras - et accessoirement le livre - près de mon corps, et m'apprêtait à marcher vers le bâtiment quand mon regard suspicieux rencontra celui de Berry. Et si cette espèce de toqué allait me suivre ? Peut-être que parce qu'elle n'a aucun ami elle va s'accrocher désespérément à moi ? Allait-elle me retenir par le bras ? Je réajustai mes lunettes de plongée en me disant que je devenais paranoïaque.
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Sujet: Re: Un petit air de Laura Inghalls Un petit air de Laura Inghalls EmptyDim 13 Avr - 10:00

En tant qu’écrivain de ce post, je peux parfaitement comprendre l’agacement de Breathless. Il se faisait sentir jusque dans ses décisions, prête à fausser compagnie à l’orpheline sans cervelle pour aller lire tranquillement. Mais ce que Berry ne comprit pas, ce fut pourquoi elle lui avait adressé la parole alors qu’elle désirait être tranquille ? N’était-il pas plus simple de ne rien dire ? Elle aurait parfaitement pu comprendre bien qu’avec un temps de retard, et ce fut injuriée que la petite baie naïve tomba de haut en voyant une possible nouvelle amie lui filer entre les doigts. En fait, c’était mal partie si Breath’ souhaitait s’en aller comme cela, lui tournant odieusement le dos, juste pour lire un ouvrage de Stephen King. Si Berry n’était pas capable de comprendre l’importance de ce bouquin, elle pouvait saisir le point bénéfique de la tranquillité durant la lecture. Il suffisait juste de lui demander de débarrasser le plancher avec plus de tact, chose que sa nouvelle interlocutrice n’avait pas. En conclusion, quand bien même si le fait de brandir le Graal entre elle et l’euphorique était une manière de construire une barrière invisible, la candide n’était pas prête de lui lâcher les baskets. Non par provocation, mais parce qu’elle n’arrivait pas à comprendre son comportement qui passait du coq à l’âne. Elle n’avait peut-être pas conscience de la fureur qu’elle pouvait engranger autour d’elle . Et apercevant l’autre orpheline au milieu du tapis de fleurs, prête à s’en aller vers d’autres horizons, elle se mit à marcher non pas dans le sens contraire de sa compagne comme on aurait pu l’espérer pour Breathless mais dans sa direction. Elle la suivait tout simplement, croisant ses mains derrière son dos sans rien dire. En réalité, elle ne comptait pas se lancer dans une scène théâtrale où les mouchoirs étaient dégainés et les violons en pleine rhapsodie. Elle resta égale à elle-même, et comme un enfant qui bouderait son père ou sa mère parce qu’ils n’avaient pas satisfait son caprice, elle emprunta une mine apeurée et commença à marcher sur les talons de Breathless. Elle ne disait rien, muette comme une tombe, certainement pour satisfaire le souhait le plus cher de l’autre orpheline : lire en silence.

En vérité, ce n’était pas pour satisfaire un quelconque souhait mais plutôt pour réfléchir à comment ne plus s’attirer les foudres d’une Breathless plus odieuse que jamais sur le coup. Mais plus elle cogitait, plus la silhouette fluette de son interlocutrice s’en allait tranquillement jusqu’à la bibliothèque.

S’étant arrêté net au milieu d’un champ de marguerites, Berry fut horrifiée à l’idée de la voir disparaître derrière la première porte de l’immense bâtisse qui lui permettrait de lui fausser lâchement compagnie. Ses mirettes toujours larmoyantes, son cœur brisé en deux et aussi mou que du chamallow, elle se précipita vers elle. Finalement, Breath n’avait pas tort, car lorsque notre baie s’attachait, elle était plus collante que toute autre sucrerie du même acabit. Elle ne lâchait pas, elle mordait jusqu’à la moëlle comme un chien enragé, déterminé à ne pas libérer sa proie de sa gueule béante munie de canines crochues. C’était exactement la même chose pour Berry, sauf qu’elle ne mordait pas, elle agrippait de ses mains dotées de doigts longilignes et solidement entretenus par des séances de manucure quelques fois excessives.

S’approchant à tâtons puis rapidement de sa proie, la prédatrice agrippa sa soi-disante amie par l’avant-bras et la fixant de ses yeux pétillants de tristesse et de désolation, ses pétales de rose tremblotant sous l’effet de l’émotion, on aurait cru voir le Chat Potté de Shreck en train de faire sa prière pour être accepté parmi ses confrères. La même mine de déterrée, le même effort pour se montrer toute mignonne et toute attachante, chose qu’elle pouvait être, sauf que l’acharnement qu’elle y mettait devenait plus que désagréable. Elle horripilait parce qu’elle était en manque de relations et qu’elle cherchait vainement à se faire accepter. Elle surjouait l’étrange personnage qu’elle était, ce qui en désobligeait quelques uns. Et par-dessus le marché, elle en oubliait d’être naturelle, comme actuellement, se couvrant de ridicule et devenant plus burlesque que jamais.
D’une petite voix nasillarde, elle prononça à l’attention d’une Breathless désirant plus que jamais lire en PAIX :


« Pleaaase !!! Ai donc pitié de moi ! Je suis toujours toute seule et je veux juste avoir quelqu’un à côté de moi, juste pour tuer cette solitude ! Je suis très chiante, bon d’accord, mais je te promets d’être sage et si tu acceptes, je te concocterai un bon plat et cela quand tu le veux ! Je peux te faire tout ce que tu aimes, la cuisine c’est ma spécialité ! Je sais même faire les meringues que tout le monde rate parce qu’elles sont soit trop cuites soit pas assez à l’intérieur ! Alors ch’il te plaîît ! Ne me rejète paaaas !! >< »

Cette plainte avait la parfaite allure d’un supplice, une manière de se soumettre pour s’attirer la pitié, mais il était rare de voir une Berry vanter tout ce qu’elle savait faire de mieux pour se rendre intéressante. C’était bien là une preuve de son envie de connaître avec plus de précision cette chère et tendre Breathless, d’une froideur incontestable et qui avait, quelque part, une prestance à couper le souffle. La prêtre exorciste était toujours taciturne, probablement en train de réaliser tout ce que cette grande gamine venait de lui proposer. Le marché était simple « Sois gentille et je serai ta cuisinière perso ! » en bref, c’était une enchère alléchante pour certains mais inutile pour d’autre.
Allez savoir dans quelle catégorie allait la placer cette nouvelle rencontre…


« Et…et si tu veux je t’aiderai à commander des livres sur des sites étrangers ! Même que je sais parler cinq langues et que je commande mes produits de maquillage uniquement sur des sites que moi seule peut comprendre…enfin il doit y avoir d’autres personnes mais on s’en fiiiche ! >< C’est de moi dont il s’agit ! Alors tu es d’accord ? Hein ? Hein ? »

Cette réplique était sa dernière offensive avant que le verdict ne soit lancé. Et pendant ce temps, les arbres en fleurs voyaient leurs pétales se détacher avec légèreté de leurs branches. Les fleurs se caressaient mutuellement en se balançant sur leurs tiges, les abeilles butinaient obstinément et les papillons ajoutaient un peu de poésie dans ce monde en noir et blanc où seules les étoiles étaient en couleur.
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Sujet: Re: Un petit air de Laura Inghalls Un petit air de Laura Inghalls EmptyDim 13 Avr - 19:56



Le calme d'une superbe journée de printemps. Les oiseaux qui gazouillent gentiment, les enfants qui jouent gaiement, les fleurs qui se laissent allègrement emporter par le vent... et Berry qui me suit joyeusement.
Hum, ça c'est moins amusant.
Après tout, peut-être qu'elle se rendait elle aussi à la bibliothèque pour faire un devoir ou tout simplement lire. Peut-être même qu'elle n'y allait pas du tout et prendrait plutôt le chemin de sa chambre ou de la salle de jeux.
Peu m’importait qu'elle me suive du moment qu'elle le faisait en silence.
Non, non, finalement non. Le fait qu'elle me suivait me dérangeait, je ne pouvais plus le nier. Même si le silence et le calme auquel j’aspirais étaient enfin là, l'ombre lugubre de cette femme dans mon dos était plus qu'embarrassant.
Je passai enfin la porte de ce maudit orphelinat. Je pourrais enfin vilement semer cette délurée de Berry.
Je l’entendis marcher un peu plus rapidement vers moi. Malheureusement, ou heureusement je ne sais pas encore, même si je pencherais plus pour la première proposition, elle me rattrapa et se saisit de mon avant bras droit. Je me figeais à ce contact forcé, et posa mon regard sur la main parfaitement manucurée et aux doigts longilignes qui enserrait mon bras. J'eus la furieuse envie de la frapper. Mais réflexion faite, ce ne serait pas très sympathique de ma part, surtout qu'elle me fixait avec des yeux larmoyant à souhait. Je la pris en pitié, surtout que cette jeune femme avait l'air assez gentille mais qu'elle était vraiment trop bruyante. Et encore plus ridicule que moi. Ca fallait le faire aussi. Il ne manquait plus que le battement incessant de cils ainsi les perles de quelques larmes et elle aurait put jouer dans un film romantique à l'eau de rose dont elle raffolait certainement.

- Pleaaase !!! Aie donc pitié de moi ! Je suis toujours toute seule et je veux juste avoir quelqu’un à côté de moi, juste pour tuer cette solitude ! Je suis très chiante, bon d’accord, mais je te promets d’être sage et si tu acceptes, je te concocterai un bon plat et cela quand tu le veux ! Je peux te faire tout ce que tu aimes, la cuisine c’est ma spécialité ! Je sais même faire les meringues que tout le monde rate parce qu’elles sont soit trop cuites soit pas assez à l’intérieur ! Alors ch’il te plaîît ! Ne me rejette paaaas !!

Du chantage ? De l'amitié contre de la nourriture ? C'était assez pathétique. Mais d'un autre côté, si on excluait le fait qu'elle était étonnement bruyante et stupide, elle se révélait sans doute comme étant une amie loyale, et peut-être même rigolote.


- Et… et si tu veux je t’aiderai à commander des livres sur des sites étrangers ! Même que je sais parler cinq langues et que je commande mes produits de maquillage uniquement sur des sites que moi seule peut comprendre…enfin il doit y avoir d’autres personnes mais on s’en fiiiche ! >< C’est de moi dont il s’agit ! Alors tu es d’accord ? Hein ? Hein ?

Du maquillage et des livres sur des sites étrangers ? Au même niveau que << nourriture contre amitié >>. On n’achète pas la pitié des gens avec de la bonne cuisine, des bons livres et du beau maquillage.
Je posai ma main sur son poignet, serrant assez fort sans même m'en rendre compte.

- Ta tête me donne envie de devenir clerc de Shamrodia.

Je me dégagea de son emprise et entra dans l'orphelinat. Au rythme de mes pas, mes doigts glissèrent et finalement je lui donna la main. Nous marchâmes en silence quelques instant. Elle devait probablement ce demander ce que je faisait tout à coup.

- Etre amie, ça veut dire faire des trucs ensemble. Si on commençait par parler tranquillement sans se cacher sous un masque tragi-comique ?





(En fait, la fin je voulais la changer, mais au vu du nombre de mots (666 XD), je me suis dit que finalement nan car c'était un fait totalement involontaire et très distrayant pour moi (et oui, il m'en faut peu) :p )
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Invité
Sujet: Re: Un petit air de Laura Inghalls Un petit air de Laura Inghalls EmptyLun 14 Avr - 8:43

[ XD je comprends v__v (en fait j’dois comprendre quoi ?) *se pend*]

L’initiative de Berry ainsi que son chantage était réellement le dernier recours qu’elle n’ai pu essayer. A croire que tout était perdu d’avance, qu’elle resterait une idiote seule avec son Ego pendant une bonne partie de son existence. Cependant, elle ne se rendait pas compte non plus de l’immoralité de ses paroles, puisqu’en effet, l’amitié ne s’achète pas et ne vaut pas la même chose qu’un produit de maquillage ou éventuellement un repas concocté avec tout son amour. Il y avait des notions plus importantes à retenir de l’amitié, que ce soit la complicité qui en découle, l’affection qui en émane et toutes ces choses là dont Berry n’avait pas pu profiter des masses. Elle regrettait secrètement de ne pas avoir dit « Je t’aime » assez souvent à ses parents, et souhaitait se rattraper avec les Autres bien que maladroitement. Ce n’était pas une mince affaire de se faire des amis, alors autant employer les grands moyens quitte à passer pour une personne inculte et dont le raisonnement illogique prêtait à confusion. Il lui sembla que Breathless n’appréciait nullement sa compagnie. Ca, elle l’avait suffisamment compris pour marquer ses distances, mais elle s’accrochait comme elle pouvait à cette nouvelle relation, persuadée de pouvoir en soutirer quelque chose. Elle ne profitait de rien, non, pas du tout, mais elle voulait apprendre à les connaître, ces personnes qui l’entouraient et faisaient de son quotidien un cauchemar, un complexe d’infériorité qui la traquait jusque dans ses rêves les plus fous.

Et comme pour lui donner une chance, tandis que Breathless s’apprêtait à entrer dans l’orphelinat, notre petite baie sentit sa main se glisser sur son bras pour finalement s’agripper à la sienne, alors que son étreinte s’était faite plus violente lorsqu’elle lui balança une critique bien cinglante. Au point où elle en était, Berry en avait presque les larmes aux yeux, sans que tout ceci ne soit de la pure comédie ! Si précédemment elle avait joué le personnage de la stupidité sans faille, ici, elle brisa enfin son masque dès que Breath’ eut changé subitement son comportement. En sentant la chaleur de sa menotte contre la sienne, notre jeune adulte ralentit légèrement le pas tandis qu’elle côtoyait de très près sa nouvelle rencontre. Puis, une esquisse, celle d’un sourire qui s’élargit pour devenir beaucoup moins stupide que tous ceux qu’elle avait adressé à son interlocutrice jusqu’à présent. Sur son visage, toute sa douceur et sa candeur s’extirpèrent de leurs cachettes pour apparaître au grand jour, les oiseaux continuant de gazouiller, de construire leurs nids ou de se frayer un chemin dans l’avenir. Quand cette personne qu’elle put considérer comme une amie lui proposa de se parler, en lui apprenant que l’amitié c’était avant tout communiquer et partager, Berry eut envie de la serrer fort dans ses bras et de la remercier de cette considération qu’elle lui vouait. Mais réalisant qu’elle en avait déjà trop fait, elle profita de cet instant de lucidité pour engager une conversation beaucoup moins conflictuelle avec l’orpheline dont elle connaissait seulement le pseudonyme, comme tous ceux qu’elle apercevait de près ou de loin. Décidément, ces surnoms visant à les protéger et à les différencier les uns des autres lui inspiraient plus une sorte de barrière invisible, plutôt qu’un cocon protecteur qui se formaient autour d’eux. Pour elle, le nom de Berry était bien plus puéril que celui de Breathless, tout comme Sweet était un appel à la gourmandise et à la candeur, tandis que Lust évoquait la luxure, des désirs purement charnels. En y repensant plus consciencieusement, elle eut envie de rire en pensant à tous ces noms qu’on leur octroyait sans leur demander leur avis. Après tout, si elle avait bénéficié de cette nouvelle appellation, c’était pour une raison, comme pour Breath’ et les autres…

Marchant gaiement à côté de celle qui fut l’une des seules personnes à lui donner une chance, elle se montra plus docile, moins capricieuse et surtout plus mature (mais l'immaturité chez elle, c'est irréductible). Car oui, derrière ces airs enfantins peuvent se cacher beaucoup de choses. Et hormis le fait de trouver son prince charmant pour s’évader à New York avec lui, elle avait d’autres terrains de prédilection qui n’étaient pourtant pas évidents à connaître. Et sur le chemin de la bibliothèque, musée du Savoir, de la Connaissance et de l’Intelligence, elle abandonna sa voix nasillarde pour redevenir plus ou moins égale à elle-même. Maintenant qu’elle savait qu’elle ne serait plus seule pendant un bout de temps, elle paraissait plus apaisée, plus libre dans sa façon d’agir, et moins contrainte de jouer un rôle pour se donner des airs de vierge effarouchée qui donnait plus envie de la retourner contre un mur et de l’assommer, que de sympathiser avec elle.


« Je suis vraiment désolée de m’être comporté comme cela mais…on va dire que ce sont des pulsions ! C’est une excuse à deux sous certes, mais ça explique une partie des choses. Je parle, je parle et comme un enfant égoïste je laisse les autres me subir. Tu es très courageuse Breathless, il faut que tu le saches ! »

Elle gardait précieusement au creux de sa main celle de Breathless, qu’elle serrait quelques fois avec plus de force et de conviction, désireuse de la garder encore quelques minutes auprès d’elle pour immortaliser ce contact si doux et amical. L’attention minime que lui portait son interlocutrice était un trésor qu’elle nicherait affectueusement dans son cœur, et probablement sans se douter de quoique ce soit, Breath’ venait de faire une heureuse ! Mais rien n’était encore certain, peut-être que d’autres querelles apparaîtront plus assassines que jamais, et là, Berry l’aura peut-être bien cherché à force de s’enflammer pour rien.

« Et si tu me parlais un peu de toi avant que l’on arrive à la bibliothèque ? Parce que, jusqu’à présent, à part ton pseudonyme, je ne connais pas grand chose du personnage que tu es. Sans te demander forcément de me dire ta véritable identité…Oh ! Et puis j’y tiens au petit plat bien cuisiné ! J’ai trouvé une nouvelle recette récemment et j’aimerais te la faire goûter ! v___v Je t’amènerai par la peau des fesses dans les cuisines, qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige ! »

Peu après cette déclaration plutôt ferme et dite sur un ton enjoué et quelque peu enfantin, elle céda la parole à Breathless, pensant bien faire en lui laissant un peu plus de liberté. Autant vous dire qu’elle se contenait, car naturellement bavarde, elle ne pouvait s’empêcher de broder tous ses discours jusqu’à les faire devenir ingérables et insupportables. Jusqu’à présent, l’autre orpheline s’était montrée taciturne et posée, et derrière ce masque d’iceberg, Berry avait envie de connaître autre chose que ses injures bien justifiées et sacrément méprisantes.
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Sujet: Re: Un petit air de Laura Inghalls Un petit air de Laura Inghalls EmptyMar 15 Avr - 21:09

( je poste à la bibliothèque parce que là elles ne sont visiblement plus du tout dans la parc ^^)
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