Sujet: Love is as dust... [Aphrodite] Ven 23 Mai - 21:16
Lentement, la nuit était tombée, lentement le noir avait enveloppé l’orphelinat, lentement, la torpeur c’était installée. Il n’y avait plus personne dans le par à cette heure, seul le vent solitaire, qui balayait doucement les herbes vertes et douces, où un papillon de nuit prenait son envol. Lentement, ses poreuses ailes déployées, il prit son envol, le brin d’herbe sur lequel il était posé dansant légèrement sous la liberté retrouvée. Seul le vent, et son doux chant, douce mélopée, berceuse des âmes en peine et oubliées. Mélopée fluette et légère, qui laisse s’échapper les rêves. Mais cette douce mélodie de la nuit, s’élevant peu à peu, troublait beaucoup les résidants de la Wammy’s House. La plupart des membres avait beau être couchés, l’orphelinat restait chargé de cette agitation qui ébranlait la maison la journée. Les couloirs étaient encore remplis des jeunes personnes âgées d’entre seize et dix-sept ans, il n’était que vingt-et-une heure quarante. Le bon point était que les gamins étaient couchés, leurs incessants hurlements c’étaient enfin tus. Dans ces couloirs, une ombre avançait de son pas qui imposait tant la crainte. Beaucoup s’écartait à son arrivée, dès qu’il voyait sa silhouette fantomatique, qui suscitait si peu l’amitié aux yeux de beaucoup. Des yeux cerclés d’or, des cheveux noirs carbone, Justice avait enfin daigné quitter sa chambre ou la bibliothèque pour se mouvoir dans les couloirs. Des chuchotements sur son passage, il daigna regarder par-dessus son épaule, de ce glacial regard. Tous se turent, et Justice esquissa un sourire narquois et supérieur, avant de partir, de sa démarche silencieuse et si élégante. Les nuages avaient lentement voilé la surface lisse du ciel de nuit. Un éclair avait puissamment strié le ciel, alors que Justice était passé récupérer un pendule et quelques bougies dans sa chambre. Montant rapidement les escaliers grinçant qui menait vers les étages supérieurs, le jeune homme au teint pâle regarda lentement les escaliers, avant de croiser une silhouette qu’il connaissait entre mille dans les couloirs. Ses cheveux verts dansèrent quelques instants devant lui, qui la fixait du coin de l’œil. De sa part ? Il n’avait rien eut, ni même regard, ni même expression sur le visage. Les yeux totalement vides et glacials, il continua rapidement de monter vers le grenier de l’orphelinat. Un sac sur l’épaule, bougies, pendule et autre chose cachés dedans, il continua à grimper, avant d’arrivé au second étage de la Wammy’s. Il passa devant le dortoir féminin, avant de poser un pied sur l’escalier de bois qui menait au grenier. Les planches grincèrent quand Justice se hissa sur l’escalier, montant vers le grenier avec cette même aisance qu’on lui connaissait. Il arriva dans la pièce poussiéreuse et oubliée par les années, posant la main sur une malle couverte de poussière, la trace de son membre resta comme imprimée sur le meuble. S’asseyant sur un fauteuil qui semblait encore en état, Justice regarda par les vitres de la fenêtre souillée. La lumière des éclairs filtraient à peine au travers de l’épaisse couche de crasse et de moisissure accumulée au cours des années dans le grenier. Posant une bougie blanche à côté de lui, une noire à son opposé, Justice les alluma doucement, la blanche en première. Il resta tranquillement là, comme apaisé par cette atmosphère douce et si sombre en même temps. Son pendule dans les mains, s’amusant quelque peu avec lui, tripotant un insecte de l’autre, Jasper était calme, comme absorbé par un songe. Et son songe, c’était son image, à elle, qui hantait ses mœurs… Soudain, les bougies s’éteignirent brusquement, sans que Justice n’ai bougé. Restant stoïque, seul la lumière de l’orage éclairait de temps à autre son visage, maintenant baigné dans l’obscurité totale. Justice parcourus des yeux la pièce, s’habituant peu à peu à distinguer les formes des meubles dans le noir. Il remarqua un trou béant dans le plancher pourris, mais, il ne put reste un instant de plus à son observation, des bruits de pas se faisaient entendre. Il ne dit rien, disparaissant dans l’ombre. Et si c’était-elle qui venait ? Justice l’espérait, mais après tout, que ferrait-il dans cette pièce poussiéreuse ? L’amour qu’il lui portait y trouverait néanmoins sa place, car, the love is a dust…
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Sujet: Re: Love is as dust... [Aphrodite] Sam 24 Mai - 11:52
La journée avait était plutôt calme à la Wammy’s House. Une journée tout aussi ordinaire que les autres jours. Aphrodite s’était levé vers sept heures trente, elle avait pris le temps de se coiffer et s’habiller. Aujourd’hui, elle avait opté pour une petite robe chinoise noire, dont les motifs satinés étaient des fleurs de cerisiers…écarlates. La jeune fille avait des petites mules noirs, et un ruban ébène noué autour du cou. L’habituel cordon jaune qui tenait ses cheveux était devenu rouge vif. Aujourd’hui, la divine Lilith avait changé de déguisement, et l’on était forcé d’avouer que cela lui allait à ravir. L’adolescente se pencha un instant sur le visage endormie de sa colocataire. Cette dernière tremblait dans son sommeil, signe évident d’un cauchemar. Aphrodite sourit, heureuse. Unknow était terrorisée, chaque nuit elle pleurait doucement, de peur. Tout ça à cause de la petite mafieuse. Aphrodite caressa un instant les cheveux sombre d’Unknow puis sortit de la chambre, sans bruit. Lorsqu’elle fendit les couloirs de sa démarche féline et provocante, tous s’arrêtèrent pour observer la magnifique jeune fille. Elle avait tombé son uniforme scolaire et se révélait sublime, moulait ainsi dans sa robe chinoise. Beaucoup détournèrent le regard : Que diable, il s’agissait d’Aphrodite ! Pas d’une quelconque beauté comme Knight… Elle représentait le diable, la tentation ! C’était Lilith, la preuve était là : elle que tout le monde redoutait, arriver à charmer simplement en portant une robe fendue. Oh la mesquine diablesse ! Aphrodite elle riait intérieurement de son effet, affichant un sourire candide sur les lèvres. L’adolescente se dirigea vers les cuisines, se servit un verre de jus d’orange et une tartine de Nutella pour attaquer les cours. Tout semblait être une journée des plus ordinaires… Rien ne changeait dans ce monde, Mello frappait encore Near au détour d’un couloir, Lust et sa bande venait de faire du chantage a un quelconque élève, Matt jouait au jeux vidéos et Justice… Aphrodite chercha du regard la silhouette longiligne et élégante du Lord, sans pour autant la trouver… Après tout, ça ne servait à rien, il n’était pas là. Il était probablement dans sa classe, avec les autres « Elite ». Elle aussi se dirigea dans la classe trois, prête à affronter un puissant cour s de français. Et la journée continua ainsi. Des élèves jouait au foot dans la cours, s’amusant d’un rien, beaucoup trouvaient refuge dans une quelconque bibliothèque, d’autre encore défilait dans le bureau de Roger, oui tout était normal.
Aphrodite, elle, était dans une cage d’escalier, une petite bille dans la main, s’amusant à la faire rouler entre ses doigts. Une bille de phénol. Elle ne voulait pas se mêlé a la foule, elle n’en avait rien a faire. Le soleil avait beau être haut dans le ciel, elle préférait toujours les coins sombres. Le roulement de la bille la fascinait et lui convenait parfaitement… C’est à ça qu’elle passa sa journée : faire rouler une bille empoisonnée. Ce que cela cachait ? Pas grand-chose, simplement une question : Devait-elle donner la bille à quelqu’un ? Mais cette question qui tritura l’esprit de la jeune fille n’obtenu de réponse que lorsque la nuit tomba. Il était vingt-et-une heure trente. Les plus jeunes s’étaient enfin couché et ne subsistait plus dans les couloirs que les adolescents dépravée. Que ce soit Berry, s’attachant une nouvelle fois à un homme ou encore Only, qui frappait l’impudent, il n’y avait en ces heures que les plus de seize ans. Aphrodite sortit enfin de son trou, ayant opté pour conserver ce précieux poison dans sa collection. Elle avança dans les couloirs et le croisa lui, rapidement. Elle l’ignora, ne détournant même pas le regard, mais elle l’avait vu. Elle avait vu Justice se diriger dans un autre endroit que la bibliothèque ou sa chambre. Où se dirigeait son Samaël ? Elle se dépêcha d’entrer dans sa chambre et de chercher sa boîte à bijoux. Elle la trouva enfin : une petite boite nacrée, fermée à clé, pour conserver les précieuses pierres. Aphrodite sortit la clé et l’ouvrit. Disposée en rangé, plusieurs billes de nacre dansaient sous les yeux jades d’Aphrodite. Ces billes allaient du curare au cyanure. Elle rangea la petite boule, gravée d’un « P » et rangea sa petite boite à trésor. Lorsqu’elle retourna dans les couloirs, un éclair fendit le ciel. Comme il était étrange qu’un orage tonne alors qu’il avait fait beau toute la journée ! La pluie bruissait doucement contre les carreaux. Ô la belle nuit qui s’offrait à Winchester ! La jeune fille adorait l’orage, cela rendait la Wammy’s House glauque, lorsque les lumières étaient à demi allumée, rendant l’ambiance tamisé. Mais là n’était pas le sujet. L’adolescente aux cheveux verdoyant se hâta de rejoindre l’endroit où elle avait vu son cher Justice se diriger : le grenier. Elle monta doucement les marches grinçantes et ouvrit la porte. Elle s’avança dans la pièce qui respirait la poussière et sentait l’abandon, et referma la porte derrière elle. Candide, elle murmura :
« Tu es là, Justice ? »
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Sujet: Re: Love is as dust... [Aphrodite] Sam 24 Mai - 20:47
Un nouvel éclair stria le ciel ténébreux alors que grondait le tonnerre. Zeus était-il si furieux pour lancer ses précieuses foudres sur les simples mortels ? Justice fixait doucement la tête, assis dans son fauteuil miteux aux ressorts cassés. Soufflant dans une de ses mèches qui lui tombait devant les yeux, le grand homme filiforme restait doucement à fixer la lune. Le beau Lucifer aux yeux cerclés d’or restait silencieux. Voila maintenant quelques temps qu’il était nommé ainsi dans ses séances d’occulte : Lucifer. A croire que le pacte fait des années avait marché. Justice épinglait doucement des insectes, l’esprit tourmenté par des songes incomparables. La tête légèrement baissée, éclairé seulement par les éclairs qui déchiraient le ciel de temps à autres, Justice soupira. Posant son fin menton dans sa main, il resta là, à fixer la fumée des bougies qui s’élevait. Les bruits de pas s’étaient faits lointains, mais Justice les entendait toujours. Il laissa tomber son insecte au sol, se confondant avec l’ombre, alors qu’une personne grimpait les marches grinçantes de l’escalier, et ouvrait la porte du grenier. Un instant éblouit par la lumière qui jaillit par l’embrasure de la porte, Justice ne vit pas qui entra, mais l’odeur, la voix qui s’éleva l’avait déjà fait deviner qui était là. Il attrapa une bougie doucement, l’allumant simplement, la posant sur une table lointaine, qui éclairait à peine son visage.
- En effet.
Ces quelques mots indiquèrent à Aphrodite une réponse affirmative, même si elle devait savoir qu’il était déjà là. La fixant doucement, ses yeux captant à peine la lumière de la bougie noire qui brûlait, Justice l’admirait, l’adulait au fond de lui même. Lucifer regardait Lilith, le démon regardait la démone, le fantôme admirait la mortelle. Aucune expression sur la face de Justice, juste ce froid, et ses yeux si transparents. Il la fixa droit dans les yeux, avant de lentement détourné le regard, le posant sur la bougie, qu’il attrapa entre ses doigts longs et agiles. L’approchant de son visage, il apparut totalement à la pâle lueur de la flamme. Paraissant un instant boudeur d’être dérangé dans sa solitude, il regarda à nouveau Aphrodite, la conversation n’était pas le fort du jeune homme, mais depuis si longtemps, il se forçait avec elle. Déjà à la première véritable rencontre, cette étude sur les poisons, Jasper avait tout fait pour paraître un peu plus abordable qu’à l’accoutumée.
- Quel dieu a donc guidé tes pas jusqu’à moi… Aphrodite ?
Et voila que Jasper reprenait ce rôle de poète noir et sombre, ce rôle qu’il aimait tant. Certes, ses phrases n’étaient point des plus simples, mais elles étaient les unes comme les autres, un moyen de demander ce que la jeune femme venait faire ici, en sa compagnie. Justice restait froid, mais en lui-même il se demandait si elle était là par simple hasard, où si elle l’avait rejoint après qu’il l’eut croisé dans les escaliers. Ses mèches quittèrent peu à peu ses yeux, les laissant à nouveau apparaître, ses magnifiques yeux aux teintes verdoyantes, cerclés d’or. Le jeune homme aux cheveux d’ébène fixait simplement la jeune femme aux yeux d’émeraude, attendant une simple réponse de sa part. Finalement, son regard repartit se fixer sur la bougie, sa lumière tamisée se propageant dans toute la pièce. Justice finit par la redéposée sur la table, la cire coulant goutte par goutte le long de cette dernière. A nouveau elle s’éteignit, sans que rien ne l’ait touchée. Un fin sourire invisible se dessine sur les lèvres de Justice. Ne serait-ce pas l’œuvre d’un fantôme ? Dans tous les cas, l’obscurité avait gagné la pièce. Posant à nouveau son regard où se trouvait la belle démone quelques temps auparavant, il ne dit plus rien, attendant sa réponse.
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Sujet: Re: Love is as dust... [Aphrodite] Lun 2 Juin - 5:07
{ HJ - Ca vole bien haut. Au moins tu l'as, désolée pour l'attente. }
Un murmure parvint jusqu’aux oreilles d’Aphrodite. La voix sombre de Justice lui indiquait que oui, il était là. Il n’en dit pas plus, se contentant du minimum comme d’habitude. Mais Aphrodite savait. Elle savait qu’avec elle, il se forçait à être un plus sociable que d’habitude. Just avec elle.L’orage était là, grondant puissamment, comme un père enragé sur son enfant la terre. Les punitions étaient ces éclairs déchirant le ciel nocturne de Winchester. Aphrodite trembla d’excitation alors qu’elle faisait un pas dans la pénombre. Elle observa le beau Justice dont la lueur vacillante d’une bougie éclairait son visage… Magnifique visage d’un Samaël lassé. Depuis leur rencontre Aphrodite ne cessait de tout faire pour apercevoir son visage, si fin et doux. Oh comme il était beau Justice, éclairé par une bougie… Elle poussa un soupir et s’avança légèrement, faisant face à l’Adonis. Ce dernier lui répondit presque…froidement. Ou du moins, sans aucune émotion. Peut-être le dérangeait-elle ? Peut-être que Justice la méprisait ? Comment pouvait-elle savoir ? Aphrodite fit un pas de plus dans la semie-pénombre. Le ciel gronda et quelque minute après le un éclair zébra le firmament. La pluie battait plus fort les carreaux de la Wammy’s House. Peut-être que cette nuit serait comme celle de ses sept ans…
« Hihi, je n’espère pas pour eux… »
Murmura la jeune fille pour elle-même plus qu’autre chose. A force d’avancer, elle n’était plus qu’a quelque centimètre du beau comte. Ce poète des mœurs lui posa une question qui semblait inutile et désuète. Ce qu’elle faisait là ? Elle accompagnait cet homme qu’elle considérait plus que quiconque dans l’orphelinat. L’ancienne mafieuse se contenta de sourire à la lumière de la bougie. Sa voix claire et malicieuse s’éleva alors que sa fine main se perdait dans ses mèches émeraude.
« Je ne sais pas lequel m’a accompagné… Mais en tout cas il a bien fait. »
Aphrodite sourit et détacha son ruban rouge alors qu’elle cherchait un endroit où s’asseoir près de Justice. Ses yeux scrutaient la pénombre, il semblerait que la petite démone soit habituée à l’obscurité pour pouvoir ainsi discerner les formes dans la pénombre. Après quelque temps elle décida qu’il valait mieux resté debout. Cela ne l’empêcha pas de s’approcher de Justice, pour n’être qu’a quelques centimètres de lui. Un souffle inconnu éteignit la bougie plongeant la pièce dans une obscurité presque totale. Seule la lumière de quelque éclair éclairait le couple le plus détesté de l’orphelinat, sans que cela y change quoi que ce soit. Avons-nous déjà vu Aphrodite ou Justice se plaindre de ne pas apprécié ? Non, bien au contraire. Ces deux exilés semblaient apprécier la notoriété qu’ils avaient au sein de l’orphelinat. C’est peut-être pour cela qu’Aphrodite se sentait si proche de Justice, non ? Sa main droite attacha le ruban qu’elle tenait autour du poignet gauche. Elle passa délicatement ses doigts autour de son cou, sentant le satin de son autre ruban. Un sourire luxurieux glissa sur ses lèvres alors que sa main alla trouver celle de Justice.
« Et toi, quelles sont les raisons qui t’ont poussées à t’exclure ici ? Ah mais… Je suis désolée... »
Aphrodite sembla un instant désemparé et fit un pas en arrière. Si jamais elle dérangeait ? Si Justice était occupé et ne voulait pas de sa présence ? Elle soupira et murmura doucement. Sa voix était basse et tremblante, elle espérait que Justice ne lui en tiendrait pas rigueur et que surtout elle ne le dérangeait pas, loin de là même. Elle reprit donc sa place initiale : celle près de la porte d’entrée.
« Peut-être que je te dérange… Je suis désolée… » Pourtant, même si c’était le cas, Aphrodite n’avait strictement aucune envie de partir. C’était enfin l’un des rares moments où elle pouvait aborder Justice sans qu’il y quiconque autour d’eux. Surtout pas ces cinquantaines d’orphelins… Elle voulait lui parler seule à seule, non elle ne voulait pas lui parler. Elle voulait juste rester avec lui.
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Sujet: Re: Love is as dust... [Aphrodite] Mer 24 Sep - 19:21
[Gomen, longue passe sans inspi, trop de forum. J'trouve ce RP minable, mais bon. J'suis tout à toi ]
Le menton prisonnier de ses doigts fin, se soutenant la tête, le coude posé sur l’un des bras de son canapé écarlate, Justice fixait, non, admirait le spectacle que lui offrait allégrement la présence d’Aphrodite. Il ne ralluma nullement la bougie éteinte, laissant la fumée se dissiper lentement dans la pièce. Leur visage fin et noble n’était éclairé que de temps à autre, par la vive lumière d’un éclair, qui disparaissait aussitôt. Les choses les plus belles ne sont-elles pas les plus éphémères ? Tel le long vol d’un papillon, aux ailes chargées de couleur ; il volte au grès du vent, dansant dans les cieux, avant de se faire happer par le vol hasardeux d’un oiseau du soir. Tant d’étapes pour finir gober, cruelle fin, cruelle destiné. Jasper fixait toujours la jeune femme aux cheveux vert, son cœur d’habitude si froid et si silencieux avait commencé à se faire entendre, lentement… Justice la fixait droit dans les yeux, soutenant l’océan qu’il avait face à lui. Dans l’obscurité de la nuit, dans a pression de l’orage, il se retrouvait face à elle, face à cette femme ; ce doux être, qui était le vœu du sien. Le contact de sa main tiède contre la sienne, si froide, si glaciale. Un léger frisson lui parcourus l’échine, le contact de cette boule de chaleur féminine. Furtif effleurement, contact rapide, mais un contact reste un contact. Un fin sourire étira les lèvres du jeune comte, mais il ne parla pas pour autant. Il sentait sa gêne de peut-être le déranger, mais en même temps son désir de rester. Il plissa légèrement les sourcils, et lorsqu’elle entrouvrit la porte, se fut sa main qui attrapa la sienne.
- Tu ne me déranges point.
Ses doigts glissèrent lentement le longs des siennes, tentant de garder le contact jusqu’à la dernière secondes, le plus de temps possible. Il lui fit signe de prendre place sur le vieux canapé où il était lui aussi assis, seul espace libre dans le vacarme du grenier, alors qu’il se décalait légèrement pour lui faire place. Il la regardait toujours, dans ces fluides et gracieux mouvements, cette douce muse ensanglantée par son passé. Et comment lui dire ? Comment lui dire tout ses sentiments inavoués. Ses yeux semblaient le trahir à cet instant, luisant d’une lueur flamboyante, telle une flamme que rien ne pourrait éteindre. Justice tenta de se mettre plus à son aise, détournant un instant le regard de sa douce fleur, pour s’appuyer un peu plus sur le dossier défoncé, caressant du bout des doigts le tissu couleur vermeil. Il reposa son regard vert aux reflets mordoré sur la belle Lilith, alors que l’étoile du matin ouvrait la bouche, sa voix grave et teintée de mystère emplissant à nouveau la poussiéreuse pièce.
- … J’ai comme l’impression que tu m’ignores à chaque fois que nos chemins se croisent.
Une voix lasse, comme rognée par les sentiments qui le ravageaient, sans pour autant qu’ils percent au travers de son ton monotone. Il regarda par la fenêtre, un nouvel éclair vint éclairer la pièce, le tonnerre grondant encore plus fort, l’orage se rapprochait de plus en plus. Ses pensées n’eurent pas le temps de s’envoler, qu’il repensait déjà à elle, cette beauté noire qui était à ses côtés en ce même moment. Cette démone aux fausses allures d’anges, cet ange aux fausses allures de démone ? Comment lui dire son amour ? Comment lui conter ses sentiments, lui dire qu’il serait toujours là pour elle ? Il attrapa un insecte dans sa poche, passant une aiguille dans ce dernier, tout en gardant sa main dans sa poche. Il savait qu’elle avait horreur des insectes, surtout des araignées qui plus est. C’est alors qu’il tourba à nouveau la tête vers elle, le bruit de l’orage se faisant de plus en plus menaçant.
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Sujet: Re: Love is as dust... [Aphrodite] Lun 6 Oct - 20:35
La belle Lilith ne cessait de fixer l’homme devant elle. Empereur magnifique, empli d’une sombre beauté, cachant des secrets peut-être encore plus monstrueux que les siens ? L’ancienne Alexandra sourit à cette idée. Comment avoir un passer plus bestial et atroce que le sien ? On ne pouvait tout simplement pas. Son être frissonna lorsque la morsure du froid s’empara d’elle. Le grenier était un endroit mal isolé et une pièce parmi les plus gelées de l’orphelinat, dans cette robe de soie fine, comment pouvait-elle avoir chaud ? Elle murmura doucement une prière, pour elle-même et resserra ses bras autours de ses épaules frêles. Ses yeux scrutèrent le noir à la recherche d’une place où s’asseoir. Après tout, Justice lui avait demandé de rester. Et lorsque Samaël commande à Lilith, elle obéit.
Elle ne trouva hélas que la table pour seule amie et se contenta de s’appuyer dessus, reprenant sa contemplation de Justice. Cet être ésotérique qu’elle avait toujours voulu connaître. Seule personne en ce monde à la regarder sans la juger, à la regarder presque avec amour. Car quelque soit les actions de la belle Vénus, elle avait bien saisi le regard brulant du cinquième sur elle. Et elle aurait aimé ravaler cette fierté féminine qui l’obligeait à se faire désirer pour lui adresser la parole. Car après tout, que savaient-ils l’un de l’autre ? Ils avaient travaillé ensemble, s’étaient quelque fois adressés la parole mais sans plus. Et pourtant, ils étaient attirés par une passion commune l’un envers l’autre. Pourquoi ne pouvaient-ils pas tout simplement pas être eux-mêmes en présence de l’autre ?
Aphrodite soupira à cette pensée. Sa main droite vint caresser son pendentif, une petite perle transparente contenant visiblement un liquide. Gare a celui qui tentera de la brisé, voici une solution concentrée de ciguë. Ce petit geste, d’apparence anodine était en fait la preuve même qu’Aphrodite était nerveuse et perdue. Son regard se faisait fuyant, cherchant un point d’accroche dans ce monde ténébreux. Le tonnerre gronda une nouvelle fois, puissant et rageur. Un sourire s’accrocha sur ses lèvres alors qu’elle pensait à tous ces jeunes enfants, terrorisés par l’orage. C’était une belle nuit pour mourir spéculait-elle. Mais l’heure n’était pas à prévoir mille et une manières de les détruire. Elle se rapprocha un peu de Justice et l’écouta attentivement.
Elle ne l’ignorait pas. Elle était femme. Elle se savait désirée et voulait continuer à jouer ce petit manège. Elle aimait sentir Justice penser à elle, elle aimait savoir qu’il y avait quelqu’un en ce monde qui ne la méprisait pas et l’adulait presque. Alors elle voulait continuer à entretenir cette petite aura qu’elle dégageait lorsque Justice était près d’elle : celle du désir. Peut-être ne l’avait-il pas sentie, peut-être n’avait-il pas compris que la méphistophélique déesse aussi le voulait… Ignoble fierté qui a fait tomber bien des rois !
« Je ne t’ignore pas, Justice. Bien au contraire… Simplement tu ne vois pas que moi aussi je t’observe. »
Elle sourit tendrement et approcha sa main de celle de son jumeau masculin. Ses grand yeux fixaient finalement la peau d’albâtre de Jasper, sa main gauche était hésitante. Voici pourquoi elle l’ignorait : et si jamais il la repoussait ? Et s’il ne voulait pas d’elle ? Pourquoi prendre le risque de perdre le seul être pour le quel l’on a un peu de considération ? Perdue dans ses pensées, elle n’avait même pas remarqué que sa main s’était nouée à celle de Justice. Elle n’avait même pas remarqué qu’elle s’était imperceptiblement rapproché de son Lucifel. Et pourtant les voici côte à côté, guidés par les dieux les plus sombres. Guidés par un désir plus pur encore que ceux des plus innocents. Aphrodite remarqua enfin leur proximité et cela ne fit qu’agrandir son sourire. Elle posa doucement son autre main sur la joue du jeune comte et fixa ses yeux envoûtant, se perdant dans une myriade de couleur et de souffrance. Des yeux qui se voulaient insensibles et atones mais qui reflétaient tellement de doute, à son égar, peut-être. Rien ne l’empêcher d’espérer.
« Selon toi quelle est la plus belle union, Justice. Celle d’Adam et d’Eve ou bien celle de Lilith et Samaël ? »