Vole petite coccinelle [PV Dolly]

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En cette belle matinée ensoleillée, les oiseaux voletaient et chantaient, perchés sur leur branche d’une finesse rare. Stop, on arrête tout. Cette première phrase fait un peu trop « conte de fée » ou « elfe gambadant dans la prairie » vous ne trouvez pas ? Reprenons. En cette belle matinée ensoleillée – oui, il fait beau, je suis donc dans l’obligeance de le préciser – Linda sortait tranquillement de l’école pour se diriger dans un endroit plus calme et plus paisible. Ah, c’est tout de même mieux vous ne trouvez pas ? Non pas pour dire que notre chère Linda est loin d’être belle et jolie, bien au contraire. Cependant, sa maladresse générale et son fichu caractère harmonisent le tout, et diluent cet effet « conte de fée » et autres sottises du genre. Si on s’était cru dans un conte pour enfant, on serait bien vite redescendu sur terre au fur et à mesure que le héro dévoilait son caractère. Comment ca Linda n’a pas l’étoffe d’un héro ? Bon, d’accord, je ne peux contester la vérité. Néanmoins, sa garde robe hallucinante, et ses robes à froufrous et à dentelles, pourraient lui donner des allures de princesse. Et regardez ce joli minois. N’est-il pas mignon ? Bien sûr que si, avec ces grands yeux verts et ce petit nez fin qui passerait presque inaperçu au milieu de ce visage de poupée. Vous pouvez contester le fait qu’elle ne soit pas digne de porter le nom de héro, vous ne pouvez en revanche pas contester le fait qu’elle soit jolie, voire belle. Mais je m’égare, je m’égare, comme à mon habitude.

Reprenons le sujet de départ. Linda était donc en train de sortir tranquillement de l’école. Ce merveilleux soleil ne lui donnait guère envie de rester toute la journée cloitrée entre quatre mur, et de regarder désespérément par la fenêtre le soleil qui lui tendait les bras. Non, elle avait envie de s’échapper, et d’aller gambadait ailleurs, respirant l’air frais du matin. Ce temps lui donnait toujours des envies d’escapade. Elle aurait eu envie de voyager à travers le monde pour découvrir ses milles-et-une merveilles. Malheureusement, elle était condamnée à rester dans cette orphelinat, qu’elle ne connaissait que trop après quatorze années successives passées dedans. Elle avait envie de voir le monde, de le visiter de fond en comble pour en dénicher ses multiples trésors. Car, elle en était persuadée, celui-ci en regorgeait. Voilà ce que lui inspiré le soleil. Il lui donnait envie de s’élever, le plus haut possible, de manière qu’il ne lui reste plus qu’à tendre le bras pour l’atteindre. Néanmoins, elle prenait garde. Elle ne voulait pas finir comme ce pauvre Icare, qui était monté trop haut et s’était brûlé les ailes. Si elle montait trop haut, c’est également ce qui lui arriverait. Alors elle se contentait de regarder celui-ci avec un grand sourire, les pieds restants sur terre.

Instinctivement, elle s’était dirigée vers le parc, source d’apaisement et de calme, comme ce qu’elle recherchait. Elle aimait la verdure, et voulait en voir ce matin. Cependant, elle préférait restait au parc plutôt que de s’aventurer dans les bois. Tout simplement parce que si elle s’engouffrait dans celui-ci, elle n’aurait plus le plaisir de profiter du soleil. Elle pourrait très bien aller à l’étang mais le cœur ne lui en disait pas… Peut-être cet après-midi qui sait. Pour le moment, il faisait peut-être un peu trop frisquet.
Linda pénétra dans le parc aux multiples fleurs. Peu de monde était là à cette heure bien matinale. Il faut dire que Lily n’est pas du genre à faire la grasse matinée. Elle n’aime pas ça. Même quand elle se couche tard, elle n’aime pas se lever tard… Elle à l’impression de louper une partie de la journée, de louper des moments dont elle pourrait profiter. Elle à toujours peur de manquer de temps… Et puis comme on dit « Le jour appartient à ceux qui se lèvent tôt. ». Vous rendez-vous compte qu’en quatre-vingt-dix ans de vie, on dort approximativement trente ans au total ? C’est énorme ! Bien trop énorme aux yeux de Linda en tout cas. Elle ne veut pas perdre du temps à dormir ou à traînasser au lit. Ceci n’est bon que pour les feignant, elle, elle à besoin de se dépenser, de se lever tôt pour profiter le plus possible des instants que lui offre la vie.

Elle s’avança près d’un joli coquelicot et se pencha pour mieux en observer la douce et fragile beauté. Cette beauté pouvait s’apparenter à celle d’un humain… Tout d’abord, elle ne révélait pas sa réelle beauté, lorsqu’elle était encore close. Elle gardait cet éblouissement pour plus tard, préservant du mieux qu’elle le pouvait son jardin. Ce n’était alors qu’après quelques temps qu’elle commençait à s’ouvrir, révélant un peu de sa beauté, mais attention, pas intégralement. Au fur et à mesure que le temps passait, elle s’ouvrait de plus en plus, révélant alors sa beauté au grand jour. Il y avait ensuite son apogée, le moment où elle était en plein forme et au mieux de ses capacités, plus rayonnante que jamais. Après ceci, elle commençait peu à peu à ternir, à se relâcher, puis à faner… Jusqu'à que ses pétales qui faisait autrefois sa beauté, se détachent et tombent dans un mouvement fluide sur la terre sèche.
Il en va de même pour un humain. Quand ce n’est encore qu’un enfant, il ne révèle pas sa beauté, la cachant au fond de lui… A l’adolescence, celle-ci se révèle peu à peu… Puis vint alors l’âge adulte, celui où cette beauté se montre sans une once de honte, mais avec fierté. Puis plus les années passent, plus cette beauté se fane, finissant pas mourir…
Ces pensées arrachèrent un léger sourire à Linda. C’était beau. C’était plaisant de savoir que notre beauté peut s’apparenter à celle d’une fleur… Les fleurs sont tellement belles. Elle aperçut alors une petite coccinelle sur une des pétales du coquelicot. Elle la prit délicatement sur son doigt fin, faisant bien attention à elle.

« Vole, vole, vole petite coccinelle. »

La coccinelle se dirigea timidement vers l’extrémité du doigt de Linda, et quand elle fut au bout, la jeune fille souffla légèrement sur la petite bête. Celle-ci ouvrit ses ailes rouges aux points noirs, et s’envola pour aller visiter les autres nombreuses fleurs que lui offrait ce parc. Un sourire se dessina sur les lèvres de Linda. Elle ferma les yeux et prit une grande bouffée de cet air frais qu’elle aimait tant.

Un QG ! Voilà ce dont avait besoin le groupe pour s’imposer ! L’idée d’avoir un lieu où ils prépareraient les plans les plus ingénieux emplissait Dolly d’excitation. Même Morphée avait trouvé cela amusant au point de peupler l’esprit de la jeune fille d’images censées représenter le futur paradis des pacifistes. Bizarrement, dans son rêve, c’était un immense château qui, sous ses airs modestes, cachait des trésors brillants. Or. Argent. Pierres précieuses. On trouvait de tout et surtout, du plus beau. Dans une des pièces, un buffet. Du chocolat à volonté, des sucreries à gogo… Quoi de mieux pour faire pétiller des regards gourmands ? Tous les élèves de la Wammy’s House voulaient y aller au moins une fois avant de quitter l’orphelinat. Même Near, le froid et intriguant Near rêverait d’y jeter un coup d’œil. Dans une autres des multiples pièces, les membres du groupe prendraient le thé, dans la bonne humeur et la joie. Personne ne se plaindrait de trouver un pétale sur son thé et tout le monde profiterait de l’odeur douce et merveilleuse des roses.

Mais tout à une fin. Même les plus belles choses. Dolly dû se réveiller et interrompre à la même occasion son si doux rêve. Elle crut en pleurer de regrets. C’était si beau, si parfait ! Elle avait eu l’impression de vivre vraiment dans le décor cinémascopique ou était plongé le château. Des tapis en soie, des décorations en or, des cadres en argent, des tableaux rarissimes… Enfin bref, le genre de lieu ou rêvent de vivre les petites filles qui croient encore au prince charmant sur un beau cheval blanc. Mais qu’arrivent-ils à ces fillettes lorsqu’elles apprennent la cruelle vérité ? Rien, car au fond, elles continuent à y croire. Mais notre demoiselle savait bien qu’elle ne pouvait pas croire à ce qu’elle avait rêvé. Et cela la brisa extérieurement, car au fond, cela n’avait pas vraiment d’importance, puisque les autres n’avaient pas mieux !

La jeune fille se réveilla donc dans une mare rouge de pétales doux. Elle les avait laissés pour qu’ils laissent une empreinte odorante dans la chambre qu’elle partageait avec l’adorable Viper et son compagnon Vain. Mais même si cela pouvait les déranger, Dolly n’arrêterait pas. La sensation qu’offrait le fait de se réveiller entourée de roses était bien trop enivrante. Elle avait l’impression d’être une princesse. Une princesse indépendante n’ayant pas besoin du baiser d’un beau et charmant prince pour se réveiller. De plus, il était impossible de trouver quelqu’un de beau et de charmant dans cet orphelinat ou tout est calculé à l’avance. Encore moins un prince... Mais il n’empêche qu’ouvrir les yeux et voir ses fleurs chéries autour de soi, cela donne de la bonne humeur. Et c’est bien pour ça que malgré la fin dramatique de son rêve, Dolly ne mit pas un de ses costumes noirs et d’une sobriété alarmante.

Elle se posta devant la fenêtre de la chambre et mit ses mains sur le rideau pour le pousser et laisser entrer les rayons du soleil mais Viper étant encore endormie, la demoiselle se contenta de pousser légèrement le rideau et de jeter un coup d’œil furtif vers le ciel. Il lui fut impossible de voir quelque chose. L’astre, bien trop brillant, la rendait presque aveugle et elle abandonna l’idée d’admirer le bleu du ciel et la blancheur des nuages qu’elle devinait rares. Tout ça était bien propice à une éventuelle promenade. Et pourquoi pas ? Après le passage obligé sous la douche, elle s’habilla en deux, trois mouvements, orna son cou d’un collier en or, ses oreilles avec des boucles d’oreilles dorées et elle opta pour un bracelet représentant parfaitement le côté mignon de Dolly. Une rose se balançait avec grâce au bout de la chaîne qui entourait le poignet de la brune. Après ces préparatifs habituels, elle sortit de la chambre, après avoir jeté un dernier regard sur le corps allongé de Viper et celui de Vain, qui s’était mis à escalader le lit pour rejoindre sa propriétaire.

Enfin dehors, notre demoiselle resta un long moment à débattre avec elle-même sur le lieu ou elle passerait sa matinée. La bibliothèque ? Très tentant mais à quoi bon s’enfermer lorsqu’un soleil aussi généreux vous tend ses bras en souriant ? Et donc… offre refusée. La forêt ? C’était l’un des meilleurs moyens de ne pas profiter des rayons dorés en étant dehors, et donc, deuxième offre refusée. Il ne restait que le parc. Si on devait définir ce lieu, on pourrait dire que c’est l’endroit idéal pour se faire voler par Weasel, et sans même s’en rendre compte. Mais bon, il faut savoir prendre des risques dans la vie. Et c’est ainsi qu’armée d’un courage presque sans failles, Dolly se dirigea vers le parc, un bouquet de roses dans la main.

Tout autour d’elle n’était que beauté tranquille, sérénité gaie et joie timide. Les bras tendus de chaque côté d’une façon ravissante, la jeune fille sautillait un peu partout, suivant du regard un oiseau, un papillon… Plus elle avançait et plus son sourire s’élargissait. Elle semblait plongée dans un bonheur enfantin. Il est vrai que sentir la brise légère s’engouffrer dans ses cheveux tandis qu’une chaleur douce enveloppait son corps est une sensation des plus sereines. Elle ferma les yeux, pour profiter encore plus de cela. Elle continuait à marcher, sans avoir peur de l’inconnu… Mais il faut avouer que ce n’est pas vraiment l’inconnu. Ce chemin, elle l’avait parcouru des milliers de fois, et ce pendant cinq ans. Elle pouvait maintenant marcher à l’aveuglette sans avoir peur de se blesser ni de blesser quelqu’un.

Dolly ouvrit enfin ses yeux sombres. Un point noir se distinguait plus loin. En avançant, elle vit que le point devenait silhouette. Une silhouette féminine. Qui donc avait eu la même idée qu’elle ?

Linda- « Vole, vole, vole petite coccinelle. »

Cette voix… la demoiselle au bouquet blanc de mariée la reconnaîtrait entre milles. C’était la voix qui lui faisait tant de leçons de morale. La voix qui lui donnait des conseils, parfois. La voix qui donnait son accord pendant les réunions de pacifists. La voix de Linda. La jeune fille retint un cri de joie. C’était le moment idéal pour lui parler de son projet. Elle sautilla jusqu’à elle et afficha un sourire qui en disait long sur ses intentions. Cela était clair comme de l’eau de roche. Dolly voulait demander quelque chose.

Dolly- « Bonjour, Lin-senpai ! »

Une voix aussi enjouée, bizarre non ? Et elle l’avait même appelée ‘Lin’, ce qu’elle faisait très rarement. Décidément, les rêves changent les humains… C’en était stupéfiant. On pouvait même croire qu’elle était dans une crise de tendresse, ce qui était faux.

Dolly- « Tu as bien dormi ? »

Allons, ma petite Dorothy, cesse de jouer cette comédie. Cela ne te va vraiment pas. Va droit au but au lieu de passer par le jeu de la gentillesse feinte. Arrête donc de passer par quatre chemins pour aller au même endroit.

Dolly- « J’ai pensé à quelque chose pour le groupe… »

C’est très bien ! A ce train-là, tu pourras devenir bénévole dans une association !
Pour l’instant, au lieu de penser au bénévolat, Dolly lançait ce regard enfantin auquel personne ne peut résister, à Linda. Un regard rempli d’excitation, d’attente et d’impatience…

Linda regardait tranquillement la petite coccinelle s’envoler, un large sourire affiché sur les lèvres. Elle prenait son envole, laissant ainsi Linda seule, au milieu de ce doux rêve qui n’allait pas tarder par être brisé.
Des bruits de pas retentirent derrière la jeune fille, ou plutôt, des sautillements. Tiens donc, qui pouvait être aussi excité à l’idée d’aborder notre demoiselle ? Situation bien étrange et qui se faisait de plus en plus rare. En général les gens la fuyaient plus qu’autre chose, et ne venait la voir que très rarement. Il n’y avait que Weasel pour faire ceci, de si bon matin, et dans le parc en plus, leur lieu préférait ! Lily s’attendait déjà à se retourner et voir son compagnon plein d’entrain, lui montrant son nouvel objet volé, sans s’abstenir de tout commentaire. Il l’entraînerait ensuite dans sa curiosité maladive, dont Linda était atteinte depuis l’enfance, et les deux enfants partiraient alors à la recherche de ragots, jouant leur rôle de fouine avec art.

Quel étonnement ce fut donc pour la jeune fille d’entendre une autre voix que celle de Weasel. Non, cette voix, elle la connaissait bien, c’était celle de sa chère et tendre amie Dolly. Vous trouvez ce terme un peu trop fort ? Il est vrai que pratiquement toute leurs discutions terminent en cris et protestations, mais au fond, Linda l’adore ! Dolly, Dolly, Dolly, c’est son amie, sa chérie, son petit chou ! Oula, je m’emporte, je m’emporte… Mais il est vrai qu’elle aime cette fille, avec qui elle ne peut s’empêcher de se disputer. Mas après tout, une relation amicale n’est pas toujours toute rose. Les disputent sont essentiels même. Elles permettent de « détendre l’atmosphère » ? Non. De se dire ce que l’on pense réellement ? Oui, c’est bien ca. Et puis au fond, des gens qui se disputent sont des gens qui s’aiment ! Mais où en étais-je ? Oui, la voix de Dolly résonna alors dans les airs, jusqu'à atteindre l’oreille de Linda.

« Bonjour, Lin-senpai ! »

Oh, elle ne venait pas pour rien, c’était sûr et certain ! Si elle s’adressait avec autant de joie et d’entrain à Linda, c’était qu’elle cachait quelque chose. Lily se retourna pour faire face à son amie, un air surpris voilant toujours son regard. Néanmoins, elle se reprit vite et afficha son plus large sourire. Bien qu’elle ne s’attende pas à sa venue, et que celle-ci vienne lui parler dans un but précis, et non juste pour papoter entre amies, elle était contente de la voir. Elle se contenta donc de lui répondre sur un ton aussi amical que le sien :

« Bonjour ! »

Néanmoins, la question de la demoiselle effaça bien vite le sourire de Linda. Avait-elle bien entendue ? Non, elle devait avoir les oreilles bouchées, ce n’était pas possible autrement… Pourtant, elle se souvenait bien les avoir lavées ce matin même, juste après… Je m’égare ! Nous nous passerons des détails.

« Tu as bien dormi ? »

En effet, cette question consistait un deuxième indice. Dolly était bien venue pour lui demander quelque chose, et non pour discuter tranquillement avec Lily. Dans tous les cas, il aurait été difficile pour les deux jeunes filles de discuter tranquillement. Nous nous passerons donc d’adjectif qualificatif et nous arrêterons à : « pour discuter ». Un sourire réapparut sur le visage de la petite blonde, mais différent cette fois-ci. Il se rapprochait plus d’un sourire mesquin qu’autre chose, et son sens n’était rien d’autre que : « J’ai compris ! Inutile de passer par quatre chemins. »

« J’en été sûre ! Allez dis-moi, que veux-tu ? »

Au moins, elle était plus directe que Dolly, qui elle, préférait prendre le sujet avec des pincettes… Linda était donc si dure que ca à aborder ? Non, elle aurait très bien pu se passer de cette première question, qui est avouons-le, inutile. A part ca, oui elle avait à peu près bien dormi, malgré un sommeil agité et les gigotements de Berry sur le lit d’à côté qui l’empêchaient de retrouver le sommeil. Il faut dire que Lily a le sommeil très léger, comparé à sa compagne de chambre… Mais Berry reste une fille adorable, que Linda affectionne tout particulièrement. Elle garda la réponse pour elle car elle savait pertinemment que celle-ci n’intéressait pas du tout Dolly. Elle la laissa donc continuer.

« J’ai pensé à quelque chose pour le groupe… »

Ah, c’était donc ca ! Linda était persuadée qu’elle avait eue une idée lumineuse durant son sommeil, qu’elle avait eu en rêve et qu’elle voulait maintenant se voir réaliser. Après tout, ce n’était pas la première fois que ca lui arrivait, la jeune fille aurait du y être habituée. Et puis, ce n’était pas une mauvaise chose. Au contraire, les nouvelles idées étaient toujours bonnes à prendre pour le groupe et Linda les acceptaient à bras ouverts. Son sourire se transforma une nouvelle fois pour devenir plus confiant et plus calme. Elle avait confiance en Dolly et savait que celle-ci avait toujours de bonnes idées. Malgré le fait que qu’elles se disputent sans arrêts, les deux jeunes filles avaient beaucoup de point communs. Comme par exemple, ce goût pour les belles robes et les bijoux. A cette pensée, elle s’attarda dans la contemplation de la robe de son amie, qui était, une fois n’est pas coutume, ravissante. Ses bijoux étaient tout aussi beaux, sachant que Lily avait toujours adoré les signes extérieurs de richesse. L’accoutrement était un des rares sujets sur lequel elles étaient tout le temps d’accord, et il était donc rare qu’un sujet de conversation pareil se termine sur une dispute. Mais on est à l’abri de rien ! En voyant cette robe sublime, Linda ne put s’empêcher de la complimenter.

« Tu es rayonnante dans cette robe ! »

A se perdre dans les froufrous et les diamants, elle en avait presque oublié le sujet de leur conversation. Celui pour laquelle Dolly était exprès venue la voir. Elle ne perdit guère plus de temps, et se rattrapa sur le champ :

« Donc à quoi as-tu pensé ? »

Il faut avouer que le petit sourire un peu narquois de Linda avait déstabilisé Dolly, qui avait quand même réussi à donner une première impression sur la merveilleuse idée qu’elle venait d’avoir. Enfin, elle n’était pas si merveilleuse mais dans l’esprit impatient, son projet était admirable. Pas parce que c’était elle qui y avait pensé mais parce que cela allait aider son groupe à s’imposer et à montrer aux autres qu’ils n’étaient pas de simples imbéciles heureux. La demoiselle était révoltée rien qu’en y pensant. Ils n’étaient pas si stupides que ce que voulaient croire les autres orphelins. Au contraire, les pacifits étaient les plus matures d’entre eux, car contrairement aux autres, ils ne pensaient pas qu’à surpasser L ! Et mieux encore ! Ils se battaient pour supprimer la compétition au sein de l’orphelinat, pas comme les ‘Others’ que le sort des autres indiffèrent ou les ‘Outs’ qui ne savaient jamais où se mettre. Pour Dolly, le doute n’était pas permis. Ils étaient les meilleurs et ils leur fallaient un QG !

Linda - « Tu es rayonnante dans cette robe ! »

Hein ? Rayonnante ? Robe ? Mais de quoi parlait-elle ? Soudainement, et pour le bonheur de tous, la demoiselle reprit ses esprits et son intelligence. Résultat, ses joues prirent des tons roses. C’était le premier compliment de la journée et comme d’habitude, elle en était fière. Surtout venant de Linda. Malgré leurs disputes fréquentes… En fait, elles se disputaient à longueur de journée. Il ne se passait pas un jour sans que la Wammy’s House ne tremble en entendant les leçons de morale de l’une et la susceptibilité de l’autre. Un véritable carnage. Mais heureusement pour tout le monde, cela finissait toujours bien. Les deux jeunes filles gardaient le pacifisme de leur groupe… enfin, assez pour ne pas s’entretuer mais au fond, une solide amitié les reliait… Linda, c’était la ‘grande sœur’. Celle qui était toujours là pour l’écouter et lui donner des conseils surtout pour les sujets délicats. Avec Viper, elle ne pouvait pas trop parler de Lazy, bien qu’elle le faisait quelque fois pour provoquer sa camarade de chambre. Mais ce n’était pas juste pour ça que Dolly aimait Linda. C’était aussi pour un côté plus ‘superficiel’. Lin était l’une des seules à comprendre l’amour que ressentait Dorothy pour les bijoux et les robes de princesses. Vous vous demandez sûrement la définition de ‘robes de princesses’ pour Dolly. Eh bien, c’est simple. Ce sont en général des robes complexes, à froufrous… Ce n’est pas différent de ce que pense les autres filles ? Eh bien si ! Pour Dolly, une robe de princesse ne serait qu’une vulgaire robe si le tissu n’est pas en soie ! Tout ce qu’on peut dire, c’est, heureusement qu’elle est riche ! Mais le compliment de Linda poussa la demoiselle à regarder de plus prés les habits de son chef. Et comme toujours, c’était d’une beauté magnifique. La robe était parfaitement choisie.

Dolly - « Merci ! Toi aussi, ta robe te va à ravir, comme toujours et je suis sincère ! Ce n’est pas pour avoir ton accord ! »

Oui, ça il fallait le préciser ! Sinon, avec tout ce qu’elle avait fait et dit, c’est sûr, Linda allait la prendre pour une future comédienne ratée. Future parce qu’il ne faut pas exagérer, ce n’était pas tous les jours que Dolly se mettait à jouer les gentilles fillettes innocentes. Ratée parce qu’elle était tout sauf douée. A la première parole, son amie s’était doutée de quelque chose. Non, sérieusement, si vous êtes un producteur et que vous pensez à utiliser Dolly comme actrice, abandonnez toute suite cette idée folle qui mettrait un terme à votre carrière !

Linda - « Donc à quoi as-tu pensé ? »

Ah oui ! Sa demande, elle allait l’oublier à force de penser à autre chose. Elle respira un bon coup, histoire de rassembler son courage. L’idée de parler à Linda ne lui faisait pas peur, loin de là. Discuter avec la pacifiste était d’une facilité troublante. Même si en la connaissant, cela devenait de plus en plus difficile. Parler à une personne qui risque de vous faire une leçon de morale à la moindre erreur, ce n’est pas donné à tout le monde. Mais là, l’avenir du groupe en dépendait !

Dolly – « J’ai pensé à quelque chose qui nous aiderait à devenir une fois pour toutes les meilleurs ! Bon, j’exagère peut-être mais avec de la persévérance, on y arrivera et on mettra fin à la compétition ! »

Petit à petit, elle s’enflammait, se passionnant au sujet dont elle voulait parler. Ses doigts qui arrachaient auparavant les pétales avec lenteur et douceur, commençaient à accélérer leurs mouvements, mus par la même impatience enfantine. Au lieu d’attendre que le pétale soit arrivé à terre, elle les arrachait les uns après les autres. En quelques secondes, d’une rose remplie de petites formes blanches et douces telle la soie que portait Dolly, il ne restait qu’une tige verte. Elle la fixa, comme si elle ne comprenait pas pourquoi elle était là, dans sa main, puis, sans y penser, elle la jeta, sans penser à la propreté du parc… Enfin… ce n’était pas du plastic. En quelques jours, cela deviendra de la poussière qui se mêlerait à la terre sèche.

Dolly – « Tous les groupes, enfin… les plus importants, ont un QG ! Et pas nous ! Pour nous imposer et montrer aux autres qu’on est aussi biens qu’eux, il nous faut un lieu spécial. Juste pour nous ! »

Le visage dollyien était plutôt habitué à adopter des airs de poupée. Qu’est-ce qu’un air de poupée ? Non, ce n’est pas le sourire de Barbie, ni le regard vitreux d’une poupée russe. C’était un air calme, indifférent. Comme si elle n’était pas là, plongée dans un autre monde… Mais, à ce moment là, c’était différent. Ses yeux n’étaient que détermination et volonté. Sur sa bouche, un grand sourire, comme si elle était sûre qu’ils y arriveraient. Mais… il faut toujours qu’il y ait un petit truc qui ‘cloche’.

Dolly – « Personellement, j’aimerai bien que ce soit un château ou un manoir, quelque chose d’aristocratique ou de royal. Pour l’intérieur, j’opterai pour une décoration asiatique, c’est zen et ça calme ! Il faut aussi mettre des tableaux rares… Tu crois qu’on pourrait prendre la Joconde ? »

Pourquoi sentait-elle tout à coup un vent froid souffler sur elles ? Parce qu’elle venait de dire une idiotie plus grosse que son bouquet ? Probablement… Il fallait qu'elle se dépêche de corriger son erreur!

Dolly – « Euh… je plaisantais… mais c’est vraiment dommage… On aurait eu plus de visiteurs bien que la Joconde, le modèle, soit très laide, à mon avis… »

Heureusement que Léonard de Vinci n’était plus de ce monde pour écouter les paroles de cette hérétique. Il en aurait était choqué, le pauvre vieillard. Sa plus belle œuvre, traitée comme une simple peinture de pacotille. De plus, Dolly semblait trouver ses critiques plutôt méritées… La jeune fille en parlait avec un petit air noble et hautain, le genre d’air que personne ne peut supporter.

La demoiselle ne put s’empêcher de remarquer les joues de Linda virées au rose. Elle avait apparemment était touchée par son compliment, et ceci arracha un léger sourire à Linda. Elle était satisfaite de voir que ses paroles pouvaient parfois faire plaisir aux gens, et non les faire fuir… Ou bien les révolter, comme c’était souvent le cas pour Dolly… A la moindre petite leçon de morale, la jeune fille s’enflammer, et leurs deux voix respectives résonnaient alors dans tout l’établissement. Il faut dire que Linda ne la prenait pas toujours avec des pincettes, et que la susceptibilité de Dolly ne faisait que ressortir de plus belle. Quoi de plus normal après tout pour quelqu’un qui n’accepte pas les critiques ? Et puis, Lily ne faisait pas vraiment des critiques… C’était juste des constatations. Oui, elle faisait une simple petite remarque de rien du tout, qui pouvait s’avérer très utiles. Mais elle avait cependant appris à faire attention à ses paroles lorsqu’elle était en présence de Dolly. Elle ne souhaitait pas que toute leur discutions virent au grand n’importe quoi. C’était pourtant ce qui arrivait la plupart du temps, pour son plus grand malheur.

« Merci ! Toi aussi, ta robe te va à ravir, comme toujours et je suis sincère ! Ce n’est pas pour avoir ton accord ! »

Ah, elle avait donc bien quelque chose à lui demander ! Elle parlait d’avoir son accord… ? Hm, qu’avait-elle derrière la tête ? Linda mit cette petite question de côté et se focalisa sur le retour du compliment que lui avait fait Dolly. C’était donc vrai ? Sa robe lui allait à ravir, comme toujours ? Sa réaction fut inévitable, et comme Dolly quelques minutes auparavant, les joues de Lily devinrent rosées. Les compliments font toujours plaisir, c’est bien connu, et cela ne vous coûte rien. Elle était contente que ce compliment sorte tout droit de la bouche de Dolly, qui avait un goût implacable concernant les habits et les accessoires de toute sorte. Pour ce sujet, les deux jeunes filles se complétaient parfaitement. Il serait amusant un jour de choisir leurs tenues ensemble… Elles se rapprocheraient sûrement un peu plus, sans pour autant éviter leurs disputes quotidiennes. C’était inévitable, et Linda pouvait déjà deviner la cause d’une telle dispute. « Ce bleu ci ne va pas avec l’or, je te conseillerai plutôt celui-là », et Dolly répliquerai : « Quoi ? Tu rigoles, celui-ci va à merveilles, l’autre ne mettrais pas du tout en valeur mon collier. », « Oh que si. », « Mais bien sûr que non ! ». Cette pensée fit apparaître un sourire sur les lèvres de Linda. Néanmoins, elle se ré-concentra sur leur situation actuelle.

« Merci. Mais je me doutais bien que tu avais quelque chose derrière la tête. »

Maintenant, il fallait en venir au but. Linda avait toujours cet éternel sourire apaisant accroché aux lèvres. Elle attendait que Dolly lui parle de son ingénieuse idée. Pour le moment, elle la voyait en train de canaliser tout son courage pour pouvoir se lancer. Etait-il donc si dur de parler à notre chère Linda ? Faisait-elle peur ? Allons donc, ce n’était pas un monstre, elle n’allait pas vous manger au moindre faux pas. Quoi que… Cependant, cette fois ci, Dolly semblait emplie d’une force nouvelle, une volonté d’agir que Lin ne lui connaissait pas encore… Son idée devait vraiment lui tenir à cœur… C’est alors qu’elle se lança.

« J’ai pensé à quelque chose qui nous aiderait à devenir une fois pour toutes les meilleurs ! Bon, j’exagère peut-être mais avec de la persévérance, on y arrivera et on mettra fin à la compétition ! »

Préambule. Dolly mettait dors et déjà Linda en situation. Celle-ci essayait de rester patiente et cela ne fut pas un problème vue qu’elle était déjà assez patiente en général. Elle continue donc de sourire comme à son habitude, attendant gentiment que Dolly veuille bien lui faire part de son idée, qui d’après elle, permettrait enfin aux pacifists de devenir les meilleurs. Une fois de plus, l’esprit de Lily était partagé en deux parties. L’une avait envie de crier, « nous somme déjà les meilleurs ! » ou bien « nous le deviendrons bien un jour ou l’autre, ils seront obligé de l’admettre ! ». L’autre cependant était bien plus raisonnable et réaliste et avait envie de briser les rêves de Dolly en la ramenant à la réalité : « Voyons Dolly, tu sais bien que tout le monde nous considèrent comme des imbéciles, et notre place ne changera jamais au sein de l’école. ». Mais elle sentait que si elle choisissait d’écouter cette part de son esprit, la plus négatives, une nouvelle dispute éclaterait entre les deux jeunes filles, et elle n’avait vraiment pas la tête à ca. Elle se contenta donc de ne rien dire, laissant Dolly poursuivre tranquillement.

« Tous les groupes, enfin… les plus importants, ont un QG ! Et pas nous ! Pour nous imposer et montrer aux autres qu’on est aussi biens qu’eux, il nous faut un lieu spécial. Juste pour nous ! »

Linda ferma les yeux, et un sourire délicat vint fendre ses lèvres. Cette idée, elle l’avait déjà eu de nombreuses fois. Cependant, elle était finalement revenue à la réalité, se disant que c’était bien stupide… Elle pensait que les autres pacifists trouveraient cette idée complètement inutile et dénuée de tout sens. Mais elle était heureuse de voir que Dolly nourrissait le même rêve enfantin qu’elle. Oui, car c’était bel et bien un rêve enfantin. Un QG… Vous vous rendez compte ? Pour leur petit groupe de pacifists, considérer comme des imbéciles n’y comprenant décidemment rient. Pourtant, c’était bien eux les meilleurs, les plus intelligents de cette école. La compétition était puérile et inutile, et eux voulaient stopper tout ca, étant assez matures et réfléchis pour prendre du recul. Le mérite leur revenait donc de droit.

« J’ai souvent pensé à cette idée… Elle est bonne, mais je ne sais pas si tous les membres du groupe approuveront. Mais en effet, ce sujet mérite réflexion. »

Elle aurait pu s’emballer bien plus, comme le faisait sa camarade. Néanmoins, en tant que chef des pacifists, elle se devait de laisser son côté enfantin de côté et de savoir prendre des décisions réfléchis. Pourtant, ce n’était pas l’envie qui lui manquait de sauter de joie et de dire « Oui, oui, j’imagine tout à fait comment il serait ! » et de se lancer ensuite dans une description détaillée et complètement folle de leur QG. Elle aurait pu sauter dans les bras de Dolly, et danser ensuite en rond avec elle, en pensant à cette idée de génie. Mais non, à la place, Lin gardait son calme. En revanche, ce ne fut pas ce que fit Dolly, et elle adopta tout à fait le comportement qu’aurait pu avoir Linda si elle s’était laissé emporter.

« Personnellement, j’aimerai bien que ce soit un château ou un manoir, quelque chose d’aristocratique ou de royal. Pour l’intérieur, j’opterai pour une décoration asiatique, c’est zen et ça calme ! Il faut aussi mettre des tableaux rares… Tu crois qu’on pourrait prendre la Joconde ? »

Le sourire de Linda s’élargit. Elle reconnaissait bien Dolly ici… C’était tout à fait elle. Un château rempli de richessse. Elle aimait ca, Linda aussi, mais elle était bien mignonne… Où trouverait-elle l’argent ? Et les tableaux ? La Joconde ? Ca c’était le comble du comble ! Elle s’emportait sûrement un peu trop… Un château ou un manoir, ca encore c’était à voir, et encore, il fallait trouver l’emplacement, ainsi que les sous pour le construire… La décoration asiatique était en effet une excellente idée, car ce décor zen représentait parfaitement les pacisfists et reflétait à merveille leurs ambitions. Lily ne répondit pas de suite et Dolly en profita pour se rattraper sur son énormité précédente :

« Euh… je plaisantais… mais c’est vraiment dommage… On aurait eu plus de visiteurs bien que la Joconde, le modèle, soit très laide, à mon avis… »

Lin eu envie de rire… Elle jugeait la Joconde, un des tableaux les plus célèbres du monde, et encore une fois, elle jugeait la beauté du modèle. Alala, elle était bien superficielle. Mais Linda l’adorait également pour ce trait de caractère. Elle eue envie d’attraper les pieds de Dolly, pour que celle-ci redescende sur terre et abandonne son petit nuage. Mais elle savait que si elle faisait ca, les foudres de Dolly se réveilleraient à nouveau… Mais d’un autre côté, qu’elle autre choix avait-elle ? S’emballait de la même manière qu’elle ? Non, elle avait des responsabilités, et elle se devait de les prendre au sérieux.

« Tu t’emballes peut-être un peu trop… C’est bien beau tout ca, mais où trouverait-on l’argent ? Je rêve tout comme toi d’un QG, un magnifique château respirant la richesse et le calme environnant de notre groupe. Mais tout ceci ne s’obtient pas en claquant des doigts… Si ceci se réalise, ca prendra du temps, beaucoup de temps… Il faut compter la construction, la décoration et tout ce qui va avec… Mais il est vrai que si on ne pense pas à toutes ses complications, ca serait l’idéal… Au passage, le décor asiatique est très bien trouvée, ca colle tout à fait avec notre groupe. »

Pour une personne normale… Peut-être faut-il que j’explique le terme. Normal. Un QI normal permettant d’avoir des résultats bons, sans plus. Une vie monotone avec toujours les mêmes gestes répétitifs. Certains se suicident à cause de ce train-train quotidien qui transforme un humain en une vulgaire marionnette qui accomplit ses tâches aveuglement. Aucune manie en général. Sauf pour ces nerveux. Mais ça, c’est des tics. Ça ne va pas plus loin que les craquements de doigts, les enroulements des cheveux autour d’un doigt… enfin bref. Des gestes insupportables mais inoffensifs sauf pour ceux qui sont capables de péter un câble pour ça. Un esprit sans fantaisie pour la majorité… Le genre de personne qu’on trouve à chaque coin de rue, dans chaque maison, au sein de chaque famille… Vu leurs capacités (médiocres pour certains..) ils devraient se cacher, se terrer quelque part, creuser un trou et s’enterrer vivants. Tout ça pour laisser les autres, plus performants, s’occuper d’un monde qui tombe en ruine. Un monde dans lequel ces personnes aux capacités supérieures ne semblent pas exister. Pourtant, c’est eux qui se cachent un peu partout. Comme Dolly et Linda dans la Wammy’s House. Enfin… je m’égare!

Revenons à notre sujet principal. Pour une personne normale, un surdoué est toujours taciturne, distant, lucide, réaliste, calculateur… Enfin, en général, c’est l’idée qu’ont les gens ‘normaux’ des gens ‘anormaux’, les surdoués. Ils n’ont pas tort sur l’anormalité. Une fille qui arrache des pétales de fleurs, ce n’est pas trop étonnant. Il suffit de se dire que c’est une de ces romantiques qui rêvent du prince charmant et qui lisent des shojos du matin au soir, mais quand la demoiselle en question ne jette son dévolu que sur les roses, que l’arrachage dure toute la journée, voir la nuit et qu’elle semble y prendre un plaisir sadique… s’inquiéter est la réaction la plus compréhensible. Une seule phrase le prouve. « Elle n’est pas normale.» Enfin bref. Je m’égare. Donc, une personne surdouée ne peut être que dotée de ces qualités bien ‘sombres’. Belle erreur. Prenons l’exemple de Dolly. Elle est surdouée, ça c’est sûr. Personne ne peut en douter. Son dossier qui se trouve au milieu de tant d’autres le prouve. Elle est surdouée mais est-elle vraiment comme la décrivent les ‘normaux’? Elle peut le faire paraître devant certains, restant fidèle à son côté ‘femme aux milles visages’ mais l’est-elle vraiment? Évidement que non. Sinon, jamais elle ne se serait ridiculisée en critiquant l’œuvre de Léonard de Vinci avec autant de ‘snobisme’. Non, jamais elle n’aurait montré ce ‘visage’-là. Mais Linda, avec le côté maternel que ses leçons de moral lui donnent, la poussait à se montrer capricieuse et gamine. Oui, d’une certaine façon, à cause de son statut supérieur de Leader qui décide et donne des ordres et de ses leçons de moral à répétition, Linda représentait pour Dolly… une mère.

Pourtant, la défunte mère de la demoiselle aux roses était l’opposé de sa camarade. Elle était douce, souriante, enfantine… elle donnait des ordres mais d’une manière si joyeuse et gentille que cela semblait être une modeste demande. Mais les leçons de moral, c’est elle qui les recevait. Elle était assez maladroite, et se faisait froidement gronder par son mari, toujours avec un rire cristallin et un air amusé. Elle ne paraissait pas le moins du monde vexée. Dolly aurait aimé hériter ce côté-là de sa mère, pour mieux supporter les réprimandes de Linda. Malgré les apparences, elle aimait bien sa senpaï. Elles se ressemblaient. Mêmes goûts vestimentaires, même petit côté ‘princesse’ et là, même idée!

Linda - « Tu t’emballes peut-être un peu trop… C’est bien beau tout ca, mais où trouverait-on l’argent ? Je rêve tout comme toi d’un QG, un magnifique château respirant la richesse et le calme environnant de notre groupe. Mais tout ceci ne s’obtient pas en claquant des doigts… Si ceci se réalise, ca prendra du temps, beaucoup de temps… Il faut compter la construction, la décoration et tout ce qui va avec… Mais il est vrai que si on ne pense pas à toutes ses complications, ca serait l’idéal… Au passage, le décor asiatique est très bien trouvée, ca colle tout à fait avec notre groupe. »

Ah ce QG! Elle en avait tant rêvé. Les soucis financiers ne l’arrêteraient pas! Elle avait eu le courage d’en parler, elle n’allait pas reculer alors qu’elle avait presque fini le chemin! Elle n’était pas assez âgée pour utiliser sa fortune. Du haut de ses quinze ans, la demoiselle n’avait pas vraiment le droit, comme tous les autres mineurs, de s’occuper de son immense héritage. Maudit âge! Mais bon… il y a toujours une solution à chaque problème. Et pour l’instant, cette solution, il fallait la trouver, ce qui fut assez facile pour la surdouée. Une lueur joyeuse illumina de nouveau le regard si sombre de Dolly qui s’exclama :

Dolly - « Ce n’est pas grave! Plus ça prendra du temps, plus ce sera réussi! Et pour l’argent… On n’a qu’à faire une collecte de fonds! Je suis sûre que Rainbow et les autres seront ravis de nous aider et même ceux qui n’appartiennent pas au groupe! Qu’en penses-tu? C’est une bonne idée, non? »

Le sourire de la jeune fille s’élargit. Elle était satisfaite de sa proposition et attendait la même réaction de la part de Linda. Dans ces moments-là, Dolly aime taquiner ses proches.

Dolly - « Sinon, tu peux toujours demander à ton petit ami… »

C’était, bien évidemment, une plaisanterie. La demoiselle ne savait pas si sa camarade en avait un et le contraire l’aurait un peu étonnée. Linda ressemblait à une princesse, il lui fallait donc un prince, Ce dernier ne pouvait être Near, bien que l’orpheline ait deviné l’amour que ressentait la leader des pacifists pour le premier de la Wammy. Aux yeux de Dorothy, l’albinos faisait un piètre prince. Il n’avait aucun goût vestimentaire, il avait une façon de se tenir lamentable… en d’autres termes, à part un air mignon, Dolly ne savait pas ce que pouvait lui trouver son amie. Elle le lui demanderait, plus tard. Mais pour l’instant, la curiosité, pourtant en dessous de la moyenne, de la jeune fille s’en trouvait doublée.

Linda avait peut-être un peu trop idéalisé la chose. Un château, et puis quoi encore ? C’était merveilleux certes, et ce n’est pas la jeune fille qui diras le contraire, mais comment aillaient-elles construire un château ? A moins d’en trouver un déjà bâti, il n’y avait aucune solution possible… Les autres QG n’étaient guère que des cabanes, ce qui était normal pour des adolescents n’ayant pas de gros moyens financiers. Cependant, elle comprenait l’ambition de Dolly… Elle voulait se démarquer des autres groupes en ayant un magnifique quartier général, ce qui prouverait à la fois la force et la supériorité des pacifists ! C’aurait été l’idéal… Néanmoins, en tant que chef du groupe, elle se devait d’oublier ses rêves et d’être un tant soit peut réaliste. Jamais ils ne pourraient construire de merveilleux châteaux comme en rêver les deux demoiselles. C’était tout bonnement impossible.

« Ce n’est pas grave! Plus ça prendra du temps, plus ce sera réussi! Et pour l’argent… On n’a qu’à faire une collecte de fonds! Je suis sûre que Rainbow et les autres seront ravis de nous aider et même ceux qui n’appartiennent pas au groupe! Qu’en penses-tu? C’est une bonne idée, non? »

Linda ferma les yeux et secoua la tête en signe de désapprobation. Décidemment, Dolly vivait bel et bien dans un rêve. Elle se gambadait dans un joli compte de fée, où les petits oiseaux chantonnant une mélodie romantique trouvaient leur place entre la princesse et son prince charmant. La phrase final de ce compte était bien évidemment « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Dans le cas précis, la phrase final était « Ils obtinrent leur magnifique châteaux en QG et les pacifists purent enfin imposer leur règne sur la Wammy’s House ». Cela faisait rêver, c’est sûr, mais il fallait parfois accepter d’éclater la bulle de nos rêves et de redescendre sur terre, face à la dure réalité de la vie.

Une collecte de fond… C’était donc l’idée ingénieuse de Dolly ? Oh oui, Linda était persuadée que s’ils donnaient tous 20£, leur château verrait bientôt le jour ! Elle n’avait pas tord, ils seraient ravi de les aider pour que cette idée aboutisse, mais cette collecte ne suffirait jamais ! Il faudrait demander une aide financière au directeur, et ceci, Linda n’y pensait même pas… Rien que l’idée lui donnait des frissons dans le dos ! Si seulement ils avaient eue dix huit ans, ils auraient pu se servir d’une partie de leur héritage pour payer la construction du château… Mais ceci n’était pas qu’une question de fonds. Lily n’avait absolument aucune idée de comment il fallait procéder pour la construction d’un château comme celui-ci. Il faudrait sûrement faire appel à un architecte, et à toute une tripotée de techniciens en tout genre ! Où les trouveraient-elles ? Elles sont isolées de tout, terrés dans cet orphelinat qui finira un jour par devenir une véritable prison pour elles ! Les orphelins sont coupés du monde, comme s’ils étaient dangereux, qu’on ne devait pas les dévoiler au reste du monde… Elle avait l’impression de vivre dans un éternel secret. Linda soupira puis répondit enfin à son amie :

« Une collecte de fonds ne sera jamais assez suffisantes… Si nous voulons vraiment un château, il nous faut beaucoup plus de sous, ce qui implique une participation du directeur… Mais je refuse de penser à cette solution. Tous les autres QG ne sont que des vulgaires cabanes… Ne pourrions-nous pas nous contenter d’une cabane arrangée à notre sauce ? Il est sûr que c’est moins luxueux qu’un château, mais il faut se rendre à l’évidence que cette idée est complètement impossible… Même avec tout notre argent réunis, cela ne suffirait pas… Nous n’avons pas encore accès à notre héritage… Et puis il faut aussi penser au personnel à engager qu’inclus cette construction… Non, tout ca est bien trop compliqué. »

Même avec la meilleure volonté du monde, cette idée de château ne pourrait jamais aboutir. Linda s’en rendait compte, restait encore que Dolly s’en aperçoive… Ce qui n’avait pas l’air d’être gagné ! Elle semblait plongeait dans un rêve lointain, un rêve enfantin qui ne trouverait sa fin que lorsqu’il se réalisera. Le sourire de la jeune fille s’était élargit, et elle avait ajouté, dans un esprit de taquinerie :

« Sinon, tu peux toujours demander à ton petit ami… »

Linda se renfrogna. Elle la voyait venir… C’était une façon de savoir si elle avait oui ou non un petit ami. Mais Lily ne voyait absolument pas pourquoi elle le lui dirait… Cela ne faisait que peu de temps qu’elle était avec Eternity, et elle n’avait pas envie que tout le monde le sache… Near, cela suffisait. Elle voulait éveiller sa jalousie, ce qui n’était bien sûr pas gagné… Mais à côté, elle ne voulait pas profiter d’Eternity. Ce garçon était adorable, et elle y était tout de même très attachée. Elle fronça légèrement les sourcils et évita le regard de Dolly, lui tournant un peu le dos en guise de réponse. Elle était de profil par rapport à Dolly et garder la tête haute, décidée à ne pas lui répondre. De toute façon, cela ne la regardait absolument pas…

Le signe désapprobateur fut comme un coup de batte sur la petite tête rêveuse de Dolly. Un ticket retour vers la réalité. Un renvoi direct du pays des fantasmes. Une sortie définitive de la maison de l’imagination. Enfin bref, vous voyez ce que je veux dire. La Dolly enfantine au cerveau plein d’idées farfelues vit son règne prendre fin. Une Dolly réaliste et lucide lui succéda. Elle avait toujours le même air enjoué, un peu gamin. Ces grands yeux brillants, pétillants qui ne demandent qu’à voir leur rêve se réaliser mais, le regard s’était assombri. Pourquoi Linda devait elle être toujours aussi rabat-joie ? Elle aurait pu plus s’enthousiasmer, non ? C’est ce côté insupportable de la leader que la demoiselle aux roses détestait. Cette façon d’avoir toujours l’air de donner des leçons de morales à quiconque. Mais, au fond, elle la comprenait. Un château, comment et où pouvaient-ils en construire ? Une dizaine d’adolescents ne pouvaient certainement pas s’occuper de ça. Il fallait des professionnels, mais, coupés du monde comme ils l’étaient, cela était impossible. Et bien que cela ne se voyait pas, Dolly comprenait.

Linda : - Une collecte de fonds ne sera jamais assez suffisantes… Si nous voulons vraiment un château, il nous faut beaucoup plus de sous, ce qui implique une participation du directeur… Mais je refuse de penser à cette solution. Tous les autres QG ne sont que des vulgaires cabanes… Ne pourrions-nous pas nous contenter d’une cabane arrangée à notre sauce ? Il est sûr que c’est moins luxueux qu’un château, mais il faut se rendre à l’évidence que cette idée est complètement impossible… Même avec tout notre argent réunis, cela ne suffirait pas… Nous n’avons pas encore accès à notre héritage… Et puis il faut aussi penser au personnel à engager qu’inclus cette construction… Non, tout ca est bien trop compliqué.

A la question indiscrète de Dolly, Linda s’était renfrognée. Mieux, elle avait froncé légèrement les sourcils et avait royalement évité le regard lourd de sous entendus de Dolly, en lui tournant un peu le dos. Cela suffisait comme première réponse.
Linda avait un petit ami.
Le petit ami en question n’était pas Near.
Arborant un petit sourire victorieux, elle se mit face à Linda. Elle plongea son regard sombre dans les yeux fuyants de sa chef et changea son expression en celle, plus modeste et innocente, d’une enfant réaliste mais croyant encore aux rêves. On aurait dit que la bulle renfermant la réalité n’allait jamais se briser mais c’était faux. Elle avait éclaté en mille morceaux depuis bien longtemps. Un jour de Noel. Un jour qui aurait dû être heureux et rempli de joie.

Dolly : - Je vois… C’est vrai qu’on ne peut pas avoir un château, contentons-nous d’une jolie cabane qui serait bien mieux arrangée que l’amas de branches des autres groupes.
C’est un peu comme lorsqu’on désire quelque chose qu’on ne peut pas avoir. On se contente d’autre chose en attendant, pas vrai, Linda ?

Ah les sous entendus mesquins de Dolly… Viper avait vraiment une mauvaise influence sur elle… Mais c’était connu chez les pacifists. Dolly était si douée pour le jonglage littéraire. Elle passait d’un sujet à un autre, sans répit, ne laissant pas à ses interlocuteurs le temps de souffler. Et tout cela avec une pointe d’ironie et de théâtre. D’un sourire en coin, elle passait à un rire joyeux et contagieux. C’en était effrayant.

Dolly : - On sortira pour acheter les décorations avec les autres, pour que tout le monde y mette sa touche perso ! Ce sera chouette, je suis sûre qu’on va bien s’amuser et pour les dépenses… faudra quand même faire la collecte…

La demoiselle soupira. Cette collecte promettait de gagner en importance. Dolly n’aimait pas demander de l’argent aux autres. C’était stupide mais cela avait un rapport avec sa ‘fierté’. Mais cette fois-ci, il le fallait. Pour le bien du groupe. Elle se tourna vers ce parc ou elle s’était tant de fois amusée avec ses amis.

Dolly : - Maintenant, il faut trouver l’endroit idéal ou nous pourrions construire notre cabane ! Un endroit calme et propice aux bonnes idées !

Le nouveau problème que devait résoudre Linda avec l’aide versatile de Dolly : le Lieu de la construction.

Dolly ne perdit pas de temps pour se mettre devant Linda affichant un petit sourire victorieux. La demoiselle évita son regard remplie de malice et contourna à nouveau les yeux, les bras croisé sous sa poitrine. Quand elle tenta un nouveau coup d’œil vers Dolly, celle-ci en profita pour plonger son regard dans le sien, prenant une expression beaucoup plus enfantine et inoffensive. Elle ne put une nouvelle fois détourner les yeux face à ce regard plein de franche modestie. Elle avait l’air d’avoir réalisé que son idée était impossible et redescendait avec regret de son petit nuage. Lin fut pendant un quart de seconde emplie de pitié et de compassion pour elle. Mais ce sentiment changea vite pour laisser place au soulagement. Elle n’allait pas devoir batailler avec son amie pour lui remettre les idées en place.

« Je vois… C’est vrai qu’on ne peut pas avoir un château, contentons-nous d’une jolie cabane qui serait bien mieux arrangée que l’amas de branches des autres groupes.
C’est un peu comme lorsqu’on désire quelque chose qu’on ne peut pas avoir. On se contente d’autre chose en attendant, pas vrai, Linda ? »

A sa dernière phrase, Lin se renfrogna de nouveau. Elle avait très bien saisit le sous-entendu volontaire que la belle brune avait laissé apparaitre. La pauvre Linda avait été percée à jour… Elle se sentit prise d’un sentiment de faiblesse. Elle n’était pas même capable de garder ses détails personnels secrets… Dolly l’avait deviné si facilement que cela laisser Lin perplexe et désappointée. Elle faisait pourtant de grands efforts pour maîtriser ses réactions et garder ses émotions secrètes. Apparemment, cela n’était pas suffisant pour ne pas laisser Dolly lire en elle comme dans un livre ouvert. Cependant, elle décida d’ignorer de nouveau sa remarque lourd de sous-entendue et se focalisa sur le sujet d’origine, qui n’était autre que leur quartier général. Dolly avait finit par réaliser qu’un château en tant que QG était irréalisable. Elle se rabattait donc sur l’idée d’une simple cabane, mais qui serait tout de même beaucoup plus jolie et mieux décoré que celle des chocolate rangers.

« Une jolie cabane fera tout à fait l’affaire. Il faudra que tout le groupe y travaille, pour que celle-ci soit à la hauteur de notre groupe ! Nous devons faire mieux que les chocolate rangers, pour prouver à Mello notre supériorité ! Après tout, les gentils gagnent toujours non ? »

Un rire cristallin et enfantin s’échappa de sa gorge à sa dernière remarque. Il est vrai que Linda aussi se montrait parfois immature et idéaliste. Si Dolly vivait dans un compte, elle ne vivait nulle part ailleurs que dans un film, où les gentils triomphaient des méchants à la fin. Elle voyait donc les pacifists comme les gentils, et donnait au groupe de Mello le rôle des méchants. Après tout, celui-ci ne lui allait pas si mal… Lin tenta de reprendre un peu son sérieux.

« Plus sérieusement, notre cabane reflétera notre groupe… Il faut donc que celle-ci soit à la hauteur des pacifists ! Il en va de soit qu’elle sera naturellement plus belle que celle des chocolate rangers. Mais elle ne se fera pas toute seule… Il faudra travailler dur pour sa réalisation. »

« On sortira pour acheter les décorations avec les autres, pour que tout le monde y mette sa touche perso ! Ce sera chouette, je suis sûre qu’on va bien s’amuser et pour les dépenses… faudra quand même faire la collecte… »

Dolly avait raison. Une collecte leur serait indispensable dans tous les cas. Elles pourraient trouver le bois nécessaire dans la forêt et encore… Celle-ci n’était pas protégée ? Dans tous les cas, ils auront besoins de dépenser de l’argent pour la décoration de la cabane. L’ambiance asiatique semblait toujours une bonne idée aux yeux de Linda. Le côté Zen de cette décoration allait parfaitement avec les idées de leur groupe. Lin s’imaginait dors et déjà la future cabane dans sa tête. Comme disait Dolly, ca promettait d’être chouette !

« Oui, la collecte nous sera bien utile. Tu es toujours d’avis pour une décoration asiatique ? En effet, ca sera super ! Notre futur quartier général sera le plus beau de tous ! =D »

Dolly se retourna vers le par cet déclara qu’il ne manquait plus qu’a choisir le lieu de la construction. Il faudrait en effet un endroit calme et propice aux bonnes idées. Cependant, elle ne voyait pour l’instant aucun lieu potentiel d’abriter leur futur QG… Le parc n’était pas assez isolé de l’académie. Certaines salles de cours avait vues sur celui-ci. Il était de lus très étendu et ouvert, sans aucun recoin cachés… Le bois aurait été l’idéal, seulement le QG des chocolate rangers s’y trouvait déjà… Elle entendait déjà la voix impertinente de Mello lui seriner qu’elle avait copié, et que cela prouvait un manque de personnalité ! Le bois était donc également à exclure.

« As-tu une idée ? Le parc est trop découvert… Notre QG ne serait pas un endroit mystérieux, mais une simple cabane au milieu d’un parc offert à la vue de tous… Ce n’est pas un lieu idéal. Le bois est déjà occupé par Mello et ses sbires. Inutile de construire notre QG ici, à moins de vouloir se faire ridiculiser par l’impertinence de Mello… »

Linda : - Une jolie cabane fera tout à fait l’affaire. Il faudra que tout le groupe y travaille, pour que celle-ci soit à la hauteur de notre groupe ! Nous devons faire mieux que les chocolate rangers, pour prouver à Mello notre supériorité ! Après tout, les gentils gagnent toujours non ?

Le rire clair aux ondes enfantines qui sortit de la bouche de Linda étonna Dolly. Alors même cette donneuse de leçons de morale savait rire de cette façon? Était-ce vraiment la lucide et mature leader des pacifists qui offrait le rôle des méchants aux chocolate rangers, comme dans un film? C’était assez rare d’assister à ce genre de scènes de la part de Linda, et c’est bien pour ça que Dolly ne fit aucun commentaire sur les dernières paroles. Habituellement, elle aurait crié haut et fort que Mello n’était pas méchant et qu’il ne méritait pas qu’on lui attribue ce rôle. Mais, vu d’un autre angle, si les pacifists étaient les gentils ce qui en aucun cas ne pouvait être contesté, qui d’autre pouvait faire les méchants? On pense tout de suite aux Others mais ils n’avaient pas de cabane ni même de QG. Il n’y avait plus que les chocolate rangers.

Linda : - Plus sérieusement, notre cabane reflétera notre groupe… Il faut donc que celle-ci soit à la hauteur des pacifists ! Il en va de soit qu’elle sera naturellement plus belle que celle des chocolate rangers. Mais elle ne se fera pas toute seule… Il faudra travailler dur pour sa réalisation.

Travailler dur… ce n’était pas difficile. Dans tout ce qu’ils faisaient, les pacifists donnaient toujours le meilleur d’eux même pour aider les autres. Alors, pour une fois qu’ils pensaient à eux, ils n’allaient pas se retenir! Dolly n’aurait jamais pensé être capable faire quelque chose de mieux que Mello et maintenant qu’elle en avait l’occasion, elle ne laisserait pas la chance lui échapper aussi vite. La cabane sera la plus jolie que la Wammy’s House ait vu depuis la construction de l’orphelinat! Dans l’esprit rêveur de la demoiselle, le QG des pacifists se formait déjà dans son esprit. L’extérieur serait fait d’un joli bois qu’ils auraient pris de la forêt, les arbres y étaient si beaux! Ils pourraient même faire une enceinte sur laquelle ils écriraient le nom de leur groupe, gravant à tout jamais et dans la mémoire de tous l’image resplendissante d’une adorable cabane parfaitement réalisée grâce à la persévérance des pacifists. Même Mello serait obligé d’accepter la réalité. Voir sa réaction sera amusant.

Linda : - Oui, la collecte nous sera bien utile. Tu es toujours d’avis pour une décoration asiatique ? En effet, ca sera super ! Notre futur quartier général sera le plus beau de tous ! =D

Une décoration zen et calme était celle qui ressemblait le plus aux objectifs du groupe! S’ils voulaient imposer une sensation de paix dans l’orphelinat, il fallait que leur QG dégage des ondes positives et la décoration japonaise était parfaite pour ce genre de projets! Et même si Dolly avait une tête de papillon frivole et versatile, elle était têtue. Elle ne changeait pas d’avis facilement mais, heureusement pour Linda, elle avait vite abandonné l’idée de posséder un château comme QG. Cette idée lui était sans doute venue en souvenir de son passé. Elle voulait certainement revivre le bonheur qui emplissait sa vie d’avant.

Dolly : - Bien sûr! Rien ne vaut une décoration zen pour la naissance d’idées géniales! Et puis, à part ça, je ne vois pas ce qui pourrait plaire à tout le monde. Une décoration rococo façon renaissance coûterait trop cher et tout le monde n’aime pas ça…

Dolly s’était alors penchée sur le sujet le plus important. Le lieu de la construction de la cabane. Trouver la nature et la décoration du QG, c’était bien mais si on ne sait pas où mettre tout ça, ça ne sert à rien. Toutes ces idées en (presque) parfaite harmonie, c’était bien beau en effet mais il fallait encore trouver l’essentiel. Surtout que ce que Dolly regardait n’était pas du tout ce dont avait besoin le groupe. Le parc ne possédait aucune cachette et s’il y’en avait une ou deux, tout l’orphelinat la connaissait et les visites indésirables commenceraient. Non, il fallait un endroit isolé où ils pourraient parler en toute sécurité sans craindre les regards curieux de leurs camarades.

Linda : - As-tu une idée ? Le parc est trop découvert… Notre QG ne serait pas un endroit mystérieux, mais une simple cabane au milieu d’un parc offert à la vue de tous… Ce n’est pas un lieu idéal. Le bois est déjà occupé par Mello et ses sbires. Inutile de construire notre QG ici, à moins de vouloir se faire ridiculiser par l’impertinence de Mello…

Linda avait raison! Le parc était inutilisable et le bois aussi, ce qui représentait une perte regrettable. Le bois aurait été parfait. Isolé, ayant plusieurs cachettes… Mais Mello y avait déjà construit sa cabane. C’était dommage mais se faire ridiculiser par le blond était inacceptable pour Dolly. Son égo en aurait pris un sacré cou, surtout que Mello était du genre à être généreux en sarcasmes blessants. Il fallait trouver autre chose. Et vite.

Dolly : - Ca ne va pas être facile … Tout l’extérieur est presque inutilisable… Il ne reste que l’étang… MAIS OUI! Pourquoi pas? On pourrait même se baigner et profiter des derniers rayons de soleil de l’été! Si on se dépêche, on pourrait même organiser une fête pour inaugurer la fin de la construction! Qu’est-ce que tu en penses? C’est la seule solution si on veut que ce soit à l’extérieur!

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