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 Arpège. Ce qu'on nomme l'amour n'est que l'alibi rassurant de l'union d'une pervers et d'une pute. WH.

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Arpège
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Feuille de personnage
Wammy’s: H / A
Double Compte: Screen, Jesse
Âge: 17 ans / 25 ans
Sujet: Arpège. Ce qu'on nomme l'amour n'est que l'alibi rassurant de l'union d'une pervers et d'une pute. WH. Arpège. Ce qu'on nomme l'amour n'est que l'alibi rassurant de l'union d'une pervers et d'une pute. WH. EmptyMer 1 Mai - 11:02


Arpège
Et ta débauche ne leurre qu’un instant ton désespoir caché.
Arpège. Ce qu'on nomme l'amour n'est que l'alibi rassurant de l'union d'une pervers et d'une pute. WH. 805034Sanstitre1
Ariel Leblanc • 172 de QI • 30/11 • 17 ans • Femelle • Française • Cinq ans à la WH • Faire de l'AirGuitar avec sa main droite


Je cherche en vain dans chaque visage une étincelle de poésie

Couleur des cheveux : Noirs
Couleur de la peau : Blanche
Tatouage/Piercing ? : Oreilles, nombril
Couleur des yeux : Gris
Taille en centimètres : 174cm
Corpulence: Fine



On a une carte de crédit à la place du cerveau, un aspirateur à la place du nez, et rien à la place du cœur.

Mélomane
Déterminée
Franche
Drôle
Attirante
Sociable


    Egocentrique
    Agaçante
    Têtue
    Nymphomane
    Complètement folle
    Droguée


Résumer le caractère d’Arpège en quinze lignes n’est pas une tâche aisée. Elle ne le serait pas moins en quarante, ou en deux. À vrai dire, cette tâche n’est pas aisée tout court. Autant que de répondre à la question « Qui est Arpège ? ». Cela pourrait paraître simple. En effet, il est facile de décrire les apparences. Alors commençons par là.

Arpège, c’est elle. Oui, la fille qui vous voyez avec une guitare, là-bas. N’est-elle pas ravissante ? On dirait qu’elle est née pour ça. Et c’est le cas. Sa faculté à jouer de la musique se présente comme un don, la matérialisation même de toute son intelligence. La jeune fille a toujours eu un ukulélé ou une guitare entre les mains, d’aussi loin qu’elle s’en souvienne. Pas besoin pour elle de faire de quelconques efforts pour améliorer son niveau, comme prendre des cours. D’ailleurs, elle n’a jamais compris le solfège. Pourquoi s’embêter à poser de la musique sur du papier ? C’est absurde. La musique, pour Arpège, est dans l’air, dans les oreilles, dans l’estomac, dans les poumons, dans la tête, dans le cœur, dans l’âme. Enfin, partout où elle n’est pas emprisonnée par l’encre, ou matérialisée comme une science. Oui, la jolie brune vit la musique, et cette dernière est venue à elle tout naturellement. Les sons n’ont pas de secrets pour Arpège. Il suffit qu’elle entende une chanson, quel que soit son style, pour la reproduire sur son instrument à cordes. Si elle chante ? Oui, bien sûr. Elle a même une voix plutôt jolie, peu commune, un peu grave. Il faut dire que fumer presque un paquet de cigarettes par jour, et même deux lorsqu’il y a une fête, c’est-à-dire un jour sur deux, ça n’aide pas forcément.
Est-ce qu’Arpège sait qu’elle est talentueuse ? Bien sûr. Elle sait aussi qu’elle est belle, sexy, attirante, drôle, populaire et tout ce qui va avec. Disons qu’elle est légèrement égocentrique, on ne peut pas le nier. La jeune musicienne s’aime, c’est comme ça. Il lui arrive de dire « Si j’me connaissais, j’serai amoureuse de moi. Tu vois ? ». Une certaine forme de narcissisme qu’elle a développé, et qui fait qu’elle s’émerveille devant le moindre de ses défauts. Arpège adore sa personnalité ainsi que son physique, on ne peut rien y faire. Aussi insupportable cela puisse-t-il être, c’est comme ça.

Arpège, c’est elle. Oui, la fille qui crie, là-bas. Non, ne vous en faîtes donc pas, ce n’est pas de douleur. C’est juste son rire. Et s’il y a une chose qu’elle aime dans la vie, c’est rire. Peut-être qu’avec ce dernier, tout est plus facile, tout passe mieux. En tout cas, il n’est pas rare de l’entendre s’esclaffer bruyamment. Pourquoi ne se contente-elle pas de glousser, comme toutes les autres filles de son âge ? Car Arpège aime se faire remarquer. Oui, cela va de pair avec son égocentrisme. Elle adore que l’attention soit tournée vers elle, qu’elle soit au centre de tout. Ce trait de son caractère est tellement extrême, qu’elle jubile lorsqu’elle entend dire du mal d’elle. Comme le dit une chanson de Fall Out Boy « Je m’en fous de ce que tu penses, à partir de moment que c’est à propos de moi ». Disons que cette phrase correspond parfaitement à Arpège. Une des nombreuses raisons pour lesquelles elle attire beaucoup l’attention, c’est son langage ainsi que sa manière d’aller vers les gens. Quoi de plus improbable qu’une grande brune, avec un léger accent français, venant vers vous, et vous déballant un discours sur la littérature anglaise au XVIIe siècle ? Cela peut être surprenant, mais Arpège est cultivée. Et tout ce qu’elle sait, elle a besoin de le dire à quelqu’un. Enfin, surtout, tout ce qu’il lui passe par la tête. Et ce quelqu’un, cela peut être vous, comme n’importe qui. Cela implique qu’elle est d’une franchise déconcertante. Parfois, vexante. Elle ne va pas s’embarrasser avec des paroles hypocrites.
Il faut dire que se faire remarque de la sorte, que ça soit en hurlant de rire, en jouant de la guitare, en tout simplement en allant harceler les gens, cela a eu de l’effet. Certaines personnes ont une certaine admiration pour elle. Ces gens-là, elle joue avec eux. Parce que c’est drôle, bête et méchant.

Arpège, c’est elle. Oui, la fille qui embrasse deux personnes en même temps, là-bas. Et sûrement qu’elle couchera avec eux, dans peu de temps. Oui, les deux. Quelle importance s’il s’agit d’un garçon et d’une fille ? Elle est bisexuelle. Elle aime les courbes des femmes et les angles des hommes. La jeune femme porte dans sa bouche la salive de toute la Wammy’s House, au moins. Tout le monde a déjà embrasse Arpège, ne serait-ce qu’une fois, si ce n’est pas plus. Elle est aussi facile à cueillir qu’une pâquerette. Ne vous en faîtes pas, elle en a conscience, elle ne fait pas ça en toute naïveté. C’est même avec plaisir qu’elle offre son corps, comme un jeu. Puis, coucher, souvent, c’est utile. Et ça fait du bien. Le sexe, un passe-temps comme un autre. N’y a-t-il pas quelque chose derrière ? Des sentiments, peut-être ? Non, jamais. Arpège n’est jamais tombée amoureuse, et ce n’est pas demain que ça arrivera. Ces attachements sentimentaux ne sont là que pour se prendre la tête. Si elle couche avec une personne, c’est soit en toute amitié, soit sur un coup de tête, soit pour dégoûter quelqu’un qu’elle n’aime pas. C’est quelque chose qu’il faut savoir : lorsqu’Ariel n’aime pas quelqu’un, cette personne a de fortes chances de souffrir le martyr. Elle n’y va pas à moitié, et elle fera tout pour l’humilier (pourquoi pas en couchant avec elle ?).

Arpège, c’est elle. Oui, la fille collée au mur, là-bas. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle a des faiblesses. Non, ce n’est pas une blague. À commencer par sa « phobie » : ce qui se trouve derrière elle. Elle ne supporte pas avoir du vide dans son dos. La peur que quelqu’un surgisse est trop forte pour qu’elle se risque à se décoller des murs. C’est pour cette raison qu’elle garde souvent une main dans son dos, tandis que l’autre bat un rythme sur des cordes imaginaires, comme une manie, un tic. Pourquoi Arpège est-elle si effrayée lorsque quelqu’un se trouve derrière elle ? Cela remonte sûrement à l’époque où l’homme aux gants noirs la poussait dans une pièce pour la harceler sexuellement. Elle est ressortie de cette période de sa vie brisée, et en même temps plus forte que jamais. Cependant, lorsqu’elle se retrouve seule, le masque tombe. Et toutes ses culpabilités antérieures surgissent. Arpège s’en va pour laisser place à Ariel. Si vous saviez à quel pour elle voudrait oublier son ancienne vie, son ancien nom, qu’elle est responsable de la mort de sa mère.

Arpège, c’est elle. Oui, n’ayez pas peur. Elle est comme vous. Mais en plus trash.
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Tout le monde a droit à la jeunesse, tout le monde à droit à la beauté.

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Contrairement à ce que la plupart des gens peuvent baver sur moi, je ne suis pas née avec cette dégaine de salope qui me va si bien. Je ne suis pas née habillée en marques de la tête aux pieds. Je ne suis pas née avec un dressing gigantesque. Je ne suis pas née dans un bel appartement parisien du XVIe arrondissement, une cuillère en or dans le cul et un rail de coke sous le nez.
Je suis l’exemple typiquement typique de l’ascension sociale. Vous savez, ce truc dont parlent les sociologues, à propos du fait de gravir les étages de l’interminable échelle sociale. Je ne vais pas non plus dire que je suis originaire du pied de l’échelle, mais disons que je me situais bien dans les échelons les plus bas, quoi.
J’étais la petite gamine souriante, les cheveux en bataille, souvent les joues un peu crasseuses et les vêtements boueux, qui faisait rire tous les spectateurs à l’entrée du chapiteau. Car laissez-moi lever le voile sur le mystère de ma naissance : je suis née dans un cirque, entourée de forains totalement barges. Je suis née dans la joie, dans le rire, dans les couleurs vives et chaudes, dans l’agitation, et surtout dans une roulotte. Ma mère a dû en baver pour me faire sortir. C’était une femme extrêmement fine, presque famélique à vrai dire, pas forcément très grande mais d’une beauté incroyable. Elle était sans doute la funambule la plus douée de France – ou peut-être dis-je ça car c’était ma mère. Elle a rencontré mon père sur la route, et elle a décidé de quitter son cirque pour travailler avec « l’homme de sa vie », aka un type de plus de dix ans de plus qu’elle, d’un mètre de plus qu’elle, de trente kilos de plus qu’elle. Seul point commun rassemblant les deux individus me donnant la vie : ils étaient fauchés. Mais qu’est-ce qu’ils s’en foutaient. Ils étaient heureux, vivant de leur passion, et ils m’avaient maintenant moi, Ariel.

J’ai grandi entre les cages des animaux et les males des clowns, trimballée dans une roulotte instable et bruyante, et bercée par les musiques foraines, les lumières du chapiteau et le sable magique de la piste qui s’avéra être ma première scène. J’étais un peu la gosse du cirque, la mascotte qui sympathisait avec les singes, qui parlait avec les éléphants, qui se maquillait seule et qui apparaissait de temps en temps dans un numéro, pour faire fondre les cœurs avec sa bouille mignonne. C’était la belle vie. Vous ne pouvez ne serait-ce qu’imaginer l’expérience incroyable que cela a représenté pour moi.
Particulièrement car le cirque fut le premier à entendre ma voix et à me voir me saisir d’un instrument. En d’autres termes : c’est là que j’ai découvert mon don incroyable pour la musique. Comme je trainais toujours un peu partout, j’ai surpris une conversation vers l’âge de quatre ans entre mon père et le nouveau proprio du cirque. Impossible de vous dire exactement ce qu’ils pouvaient bien raconter, mais j’avais retenu l’essentiel : Ariel = inutile = bouche de plus à nourrir = seule dans le froid au bord de la route. Bref, réalisez deux secondes la situation face à laquelle j’étais. Mes parents allaient littéralement m’abandonner au bord d’une forêt où des loups viendraient me dévorer la nuit, abrégeant mes sanglots et mes souffrances. Il fallait que je fasse un truc pouvant me sortir de l’effroyable merde dans laquelle je me trouvais.
Je me suis essayée à tout. Le funambulisme, les acrobaties, le jonglage. Ce n’était pas pour moi, et pourtant je voyais mes parents pratiquer tout cela sans la moindre difficulté. Et puis j’ai trouvé un ukulélé, j’ai gratté, et les mélodies m’ont paru comme une évidence. J’ai appris par moi-même en peu de temps toutes les facettes de l’instrument, les accords, l’arpège. Je n’étais plus la gosse rigolote, j’étais l’enfant prodige. A cinq ans je me dandinais sur la scène en jouant, chantant, faisait marrer le public et même monter la popularité du cirque. Et je pense que c’est à ce moment-là que mon ego a commencé à gonfler significativement.

Patricia, ma mère, et moi étions très proches. Nous avions cette manière particulière de nous comprendre en un regard, de se parler tout bas en ricanant, de rester dans les bras l’une de l’autre pendant des heures et se brossant les cheveux. Et elle me bordait toujours le soir en m’embrassant sur le nez, en me caressant le visage, et en me serrant contre elle. Si elle avait vécu plus longtemps, peut-être aurai-je vécu une crise d’adolescence difficile et que notre lien unique aurait été ruiné, peut-être que les difficultés de la vie adulte nous auraient éloigné. Ainsi, je suis heureuse que les seuls souvenirs que j’ai avec ma mère soient des souvenirs heureux et magiques.
Et puis je l’ai tué. Par égoïsme, par jalousie, par haine, pas gaminerie. Je n’avais que six ans, mais je commençais déjà à être la peste que je suis. Ma mère présentait un nouveau numéro, et refusait formellement que je l’accompagne à la guitare – que je commençais à apprendre – durant le spectacle. C’est con. Mais j’étais folle de rage en la voyant courir sur la piste, couverte d’applaudissements, et moi comme une conne dans les coulisses à la regarder. Je l’insultai mentalement lorsqu’elle s’avança pour monter sur son fil. Je la détestai lorsqu’elle commença sa chorégraphie aérienne. Je lui vouai une haine sans limites lorsqu’elle fit un faux pas et qu’elle se rattrapa avec un grand sourire, comme toujours. Je désirai qu’elle tombe, lorsqu’elle virevolta dans les airs telle une feuille d’automne pour s’écraser au sol. Sans vie.


Le bonheur est une illusion d’optique, deux miroirs qui se renvoient la même image à l’infini. N’essayez pas de remonter à l’image d’origine, il n’y en pas.

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J’avais six ans, et j’avais désiré la mort de ma défunte mère au moment même de son décès. J’étais un monstre, et je ne pouvais me le pardonner. En plus de la douleur indescriptible de la perte d’une mère, je ressentais une culpabilité démesurée, que j’ai toujours gardée pour moi et que je garderai toujours enfouie.
Avec Bernard, mon père, nous avons quitté le cirque. Je revois encore les goûtes d’eau s’écraser contre la vitre de la voiture, devant mon visage indifférent, mais brisé. Je lui en ai voulu, je l’ai longtemps accusé de vouloir fuir les souvenirs de maman, mais c’était finalement mieux comme ça. Nous n’aurions pu tenir.
Ainsi la gosse foraine que j’étais changeait de vie et s’installait en région parisienne, dans un appartement miteux, qui me paraissait du luxe comparé à mon ancienne roulotte. J’étais extrêmement perturbée par ce concept de vivre dans un lieu fixe, moi qui n’étais pas restée au même endroit plus d’un mois depuis mon premier cri. Mon père vivait une sale dépression et pleurait dès qu’il rentrait du travail, s’enfermant dans la salle de bain et croyant que je ne l’entendais pas. Il m’a inscrit à l’école, le salaud. Je me rappelle de longues heures à fixer l’horloge, des disputes de la maîtresse car je faisais le pitre, et des longues discussions qu’elle avait avec mon père car mes résultats étaient étonnamment excellents. J’étais donc une élève indisciplinée et peu intéressée par les cours, mais brillante. J’étais fière. J’étais fière car je pouvais redonner le sourire à mon bougre de père avec lequel je ne communiquais plus. Ce presque quadragénaire était tout bonnement incapable de savoir comment s’adresser à une petite fille, alors il ne le faisait pas. Tout était plus facile quand maman était encore là.

Un an après mon arrivée à Paris, j’ai demandé à Bernard de m’inscrire au conservatoire. Et pour moi le temps s’est suspendu alors qu’il n’a fait que passer à une vitesse folle. Mon père n’allait clairement pas mieux, mais je comptais bien sur mon entrée à l’école musicale pour tenter – une énième fois – de le rendre un peu heureux. Les cours de musique me passionnaient, et j’apprenais instinctivement ce que le professeur me montrait. J’étais une sorte de génie possédant l’oreille parfaite, si vous préférez. Je passais plus de temps à jouer de la guitare qu’à faire mes devoirs, enfermée dans ma chambre à vibrer avec la musique.
Le regard brillant de mon père est apparu de nouveau. Et putain ce que j’étais heureuse. Au spectacle de fin d’année, j’avais plus ou moins huit ans, on m’avait confié un petit solo, durant lequel les projos étaient braqués sur moi. Il était fier de sa fille le Bernard, il a applaudi plus fort que les autres, et m’a même serré dans ses bras à la fin de la représentation.
Et à nouveau, on a été heureux. Nous parlions au dîner, il ne pleurait plus, son travail marchait si bien que nous avons pu acheter un appartement plus grand, il m’encourageait à poursuivre dans la musique, et tout allait aussi bien que quand nous étions au cirque.

Et puis un producteur nous a contacté, vous savez, ce genre de types véreux capable de vous déblatérer un flot de paroles infini qui ne peut, de toute manière, que vous convaincre, car vous n’avez pas même le temps de donner votre avis qu’il vous a déjà fait signer un bout de papier. J’étais encore écolière, et avouons que le rêve de toutes les gamines est de devenir star – du cinéma, de la chanson, de la musique, bref une star quoi.
Mon vieux n’a pas hésité une seconde, il rêvait de voir sa gosse gagner en succès et popularité, surtout grâce à la scène. Il a griffonné rapidement sa signature sur un contrat que lui tendait le producteur. Et voilà, il m’avait vendu.
On m’a foutu entre les mains d’un agent qui allait s’occuper de ma « carrière » musicale, me trouver des scènes, des concerts, des shootings photos où exposer mon corps de gamine de dix ans dans des habits d’adolescentes provoquants. Et je trouvais ça génial. Et tout le monde trouvait ça génial. On m’a poussé à me prendre pour une petite femme, à répondre aux interviews avec insolence, à faire des caprices pour une garde-robe plus grande et des talons plus hauts. Mêmes si je n’étais pas une célébrité nationale, j’avais mon succès et une petite place dans le milieu, qui grandissait peu à peu.
Entre nous, tout était parfait. Je passais ma vie à gratter les cordes de mes guitares, à gueuler dans des micros, à voir ma tête dans quelques pages des magazines, à poser devant des fonds blancs en lançant des regards provocateurs – qui sonnaient faux, puisque je n’étais qu’une gosse – à rencontrer certaines de mes idoles, à regarder la télé en m’empiffrant. Un rêve se réalisait : je vivais de la musique.

J’ai repassé un milliard de fois mon comportement de cette époque dans mon esprit. J’ai fouillé le moindre des souvenirs que j’avais de mon passage éclair dans la sphère médiatique parisienne. Je ne faisais rien de mal, pourtant. Je me comportais simplement comme une « enfant star », une gamine mal élevée qui désirait être plus vieille. Peut-être que j’aurai du adopter une attitude plus sobre, plus discrète, moins provocatrice. Mais personne ne me contenait, pas même mon père qui, au contraire, exprimait une fierté assez débordante.
Mon agent s’est pris à mon jeu de fillette-femme. Ou alors était-il tout simplement pédophile à la base. Je ne sais pas. Je ne saurai jamais. Les souvenirs de ma carrière musicale sont parsemés d’images de ses lèvres dans mon cou ou sur mon torse plat, de ses mains se baladant sur mon corps tremblant, de mes larmes essuyées, de mes sanglots étouffés par ses gants noirs, de son sourire malsain, de son regard pervers, de ses « chut » susurrés à mon oreille, comme pour me rassurer. J’espère au moins qu’il a kiffé, l’enfoiré. J’espère qu’il a pris du plaisir à abuser de l’enfant que j’étais. J’espère qu’il finira séquestré dans une cave par une bande de jeunes des cités de la région parisienne, si je ne le tue pas de mes propres mains un jour.
Et j’ai supporté ses attouchements en silence pendant plus ou moins un an. Et il ne paraissait de rien, je restais la même gosse barge et égocentrique. Parce que, putain, qu’est-ce que j’aimais la musique. Qu’est-ce que j’aime la musique. Je ne voulais pas que cela cesse, car je n’aurai plus rien eu, à part mes yeux pour chialer comme une sale conne.
Je crois que le pire dans cette histoire est que mon père était au courant. Je ne lui ai jamais rien dit. Il ne m’a jamais rien dit. Mais il le savait. Je pouvais le voir par son regard, par son silence lorsqu’il me voyait pleurer. Par son silence gêné tout court.


T’en a pas marre de baiser avec un con différent tous les soirs ?

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Le jour de mes douze ans. J’ai tout arrêté, comme ça, soudainement, sur un coup de tête. Parce qu’il fallait bien en finir. Evitant mon agent, je l’ai d’abord annoncé à mon producteur qui s’est arraché les cheveux. Puis à mon vieux, qui n’a rien dit mais qui est resté assis sur le canapé, le regard dans le vide. Ouais, tu ne verras plus ta femme à travers ta fille, parce que je jette l’éponge, parce que je ne suis pas à la hauteur pour que tu sois fier de moi. Je n’y arrive pas, je n’y arrive plus. Je n’arrive plus me mentir, papa. Je n’arrive pas à oublier ce que j’ai fait à maman, ce que m’a fait mon agent, et ce que tu m’as fait toi en me laissant gâcher ma propre enfance. Non, il est temps que notre bonheur artificiel cesse. Je lui crache dessus. Je te crache dessus. Je te hurle ma souffrance à la gueule parce que tu le mérites, parce que tu es un sale con, parce que tu ne veux même pas me regarder, parce que tu es incapable d’interdire ta fille de douze piges de s’habiller comme une poufiasse, parce que tu as été incapable de m’éduquer, de me fixer des limites, de m’aider à faire le deuil de maman, de me parler, de me comprendre, de te rappeler que c’est mon anniversaire aujourd’hui. Regarde-moi. Regarde-moi ! Parce que c’est la dernière fois que tu me vois, papa.

J’ai dévalé les marches de l’immeuble typiquement parisien dans lequel je vivais, et j’ai couru, jusqu’à ce que je n’aie plus assez de souffle et de larmes. J’ai taxé une clope à un passant et je l’ai fumé jusqu’au filtre. L’horloge de la gare de Lyon m’a indiqué minuit passé. Je n’avais nulle part où passer la nuit, je n’avais pas vraiment d’amis, et aucune famille. J’ai croisé une bande de gars du collège qui bavaient tous les jours sur ma poitrine naissante, ne s’intéressant même pas aux nanas de leur âge. Non, une gosse de douze ans, c’est bien plus excitant. Ils allaient en boîte, et je les ai suivis. Le videur n’a même pas fait gaffe à ma gueule de bébé, à tel point j’étais maquillée comme une pute.
On m’a offert des coupes de champagne, des whiskys, des vodkas, et je me suis sentie bien. J’étais en transe sur la piste, balançant ma tête en arrière, la bouche entrouverte, en paix avec moi-même. Et totalement ivre. Un des types de la bande m’a pris par la main, et m’a entraîné vers les toilettes. Sur la cuvette, il a tracé quatre traits de poudre blanche. Deux pour lui. Deux pour moi. Et je l’ai imité, prenant son billet roulé, me bouchant une narine pour mieux sniffer de l’autre. J’ai tapé les deux traces sans poser de question. Je me suis relevée, j’ai maté le mec qui m’avait filé sa coke, et dont j’ignorais le prénom. Je ne sais pas si c’est la drogue, l’alcool, le désespoir ou l’envie, mais je l’ai laissé me dépuceler dans les chiottes de cette boîte dont je ne me rappelle même pas le nom.
En rentrant vers cinq heures du matin, mon père pendant au bout d’une corde. J’étais cokée, dépucelée, fumeuse et orpheline.

J’ai trouvé un vrai foyer à la Wammy’s House, contrairement à ce que tout le monde a tendance à dire. Parce qu’on est des ados, on est en refus de cette autorité qui nous est imposée sans que nous n’ayons rien demandé. Mais au fond, nous sommes une grande fratrie qui, malgré les disparités que nous pouvons avoir, serait prête à s’aider les uns les autres dans n’importe quelle situation.
Et pourtant, je n’y croyais pas au début. Quand on m’a envoyé là-bas, je baragouinais trois mots d’anglais, et je n’avais aucune envie d’en apprendre plus. Les gens m’ont paru hautains, désagréables, pour la plupart aigris par les vies minables qu’ils avaient eu jusque-là. Et puis je me suis fait une place, j’ai appris la langue et j’ai endossé ma nouvelle identité. Arpège.
Je suis ressortie grandie de toutes ces épreuves épouvantables que j’ai vécues. Mais je n’ai pas réellement changé, à vrai dire. Je suis la meuf vulgaire qui mâche ses mots, qui rigole fort pour se faire remarquer, et qui n’hésite pas à provoquer pour être au centre de l’attention. Je suis la bombe qui s’amuse à foutre tout le monde dans son lit parce que ça l’a fait rire, et parce qu’avec le temps elle est devenue nymphomane. Je suis la gamine du cirque qui ne peut s’empêcher de faire le pitre pour amuser la galerie. Je suis la mélomane confirmée qui ne lâche pas son instrument de musique et qui passe son temps à chantonner avec sa voix rocailleuse. Je suis cette fêtarde accro à la Nuit et à ses excès de drogues, d’alcool, de sexe et de sons. Je suis cette grande gueule qui déballe sa science dès qu’elle le peut, qui s’enchaîne deux paquets de cigarettes par jour et qui a un côté mesquin.
A la différence d’avant, maintenant j’ai une famille. End, Disaster, et tous les autres. Ceux qui m’ont soutenu quand j’étais dans la merde, quand j’ai déconné, quand j’ai appris que jamais je ne pourrai enfanter, quand j’ai craqué sous le poids des souvenirs douloureux, quand j’ai perdu pied, quand je me suis tapée des barres monstrueuses. Mes plus beaux souvenirs. Bande de branleurs.



Look at me now, look at me now

KIKOO LES COPAINS. C'est Jool (mais bon, vous le saviez ça). J'ai fait une petite réécriture de l'histoire d'Arpège, et donc j'ai refait sa fiche quoi (au passage, je me suis donc permis de sauter la partie questionnaire, hein) (sauf si vous voulez que je la remette). Sinon je suis née le 24 octobre 1995, donc en gros j'ai 17 piges. Les avatars d'Arpy sont de la dessinatrice Dahlia. MEME QUE LA WH C'EST TROP CHOUETTE, et que j'y suis arrivée ya bien trois ou quatre ans (mondieu, ça date, non ?). Et j'vous kiffe tous. Et c'est pas mon premier fofo orz. (ouais j'ai essayé de répondre à tout, aimez-moi) (et vous pouvez donc supprimer l'ancienne fiche, du coup)
(Les citations de la fiche sont tirés d'ouvrages de Lolita Pille)


Dernière édition par Arpège le Dim 13 Oct - 17:54, édité 1 fois
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Juste parfait. Je valide baby de mon coeur :3
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