Sujet: I know I'm wrong. pv Arpège } Mer 4 Jan - 17:30
Hôpital. Trop blanc. C'est une couleur trop pure qui me rentre dans les yeux, c'est affreux comme ça fait mal, c'est horrible comme ça me purifie de l'intérieur. Comme si mon monde était noir et que je ce blanc m'attaquait sans hésitation. J'avoue, j'ai peur de cet endroit glauque, j'en ai tellement peur que je ferai bien une crise là tout de suite pour rentrer et aller me poser dans mon putain de lit. Ici, les gens crèvent comme ils naissent, c'est ici aussi qu'ils souffrent et qu'ils gueulent, ne serait-ce que pour échapper à une piqûre. C'est pour ça que j'ai peur. Je me dis que je pourrais crevé ici comme je suis né. J'ai terriblement peur de la mort en fait, je sais qu'elle va venir me prendre et m'enculer bien profond avant de m'éloigner de tous ces gens. J'ai peur de la faucheuse et des ténèbres. Je sais que les gens sont obligés de mourir, que c'est censé être la suite logique de la vie. Mais c'est aussi dur à accepter parce qu'on ne naît pas pour mourir, aussi ironique que ce soit. Je regarde le blanc maculé de ce mur planté devant moi et je médite, encore défoncé. On vient de me passer un sermon. Un de ces hommes travaillant dans ce monde blanc et pur. Il m'a fait des prises de sang assez lourd, ça m'a fatigué. Puis il m'a dit que je ferais mieux d'aller dans un centre de désintoxication, que j'allais pas tenir longtemps dans mon état et qu'il en était pareil pour ma copine. La copine en question? Arpège. Allongée là bas, sur un des lits, encore inconsciente. Je sais que j'ai merdé, j'aurais peut être dû l'arrêter, je sais pas, mais j'avais pas trop la tête à penser à la santé de ma pote.
Je l'ai emmené ici sur mon dos, pieds nus dans la neige. Évidemment, quand on a besoin de quelqu'un, il n'y a jamais personne. Monde de merde. J'étais paniqué et j'avais les doigts de pied gelés. Les pieds meurtris et mordus par le froid. Je m'entendais réfléchir et je me trouvais ridicule dans l'absolu. Je la portais dans mes bras, mes jambes tremblaient comme jamais mais je la tenais fermement, comme si ma vie dépendait de la sienne. Si je la laissais tomber, elle serait probablement morte, et j'en serais tout aussi mort de culpabilité, de tristesse et d'amour. Bref. Je l'ai emmené à l'hôpital. J'ai su qu'il fallait que c'était là. Je l'ai su quand elle a difficilement réussi à prononcer mon prénom. Une sorte de télépathie. Je sais que je suis con, mais j'ai eu un petit déclic. C'était la seule solution de cette équation. Je déteste les hôpitaux, ils ont toujours quelque chose à me reprocher alors que moi je n'en ai pas. Ils veulent toujours se croire responsable de tout. Je suis loin de dire qu'ils font du mauvais boulot. Mais qu'ils aillent s'occuper de leur putain de malade au lieu de faire chier les gens qui vivent bien leur vie mal menée. Ou c'est peut être que je n'ai pas envie qu'on me dise que je vais mourir.
Elle était pâle et pas très séduisante. Mais c'est pareil pour tout le monde. Une overdose, c'est jamais beau à voir, pas expérience. Et aussi par expérience, une overdose n'est jamais la joie. Angoisse et stress devant sur une chaise bleu devant un mur blanc. Dans mon fort intérieur, je m'auto-ligote. Parce que j'ai envie de partir, sortir, gueuler un coup et courir. Putain de courir. J'ai besoin de m'échapper de cette prison qui serre ses grands murs blancs autour de mon corps. Mais j'ai besoin de veiller sur Arpège. Je ne culpabilise pas, je ne veux pas qu'elle se sente mal et je veux surtout qu'elle s'en sorte. Indemne. En vie. Pour recommencer les conneries après une ou deux semaines de repos. Je veux retrouver Arpège.
Laisse moi bouffer ta souffrance. Que je me dis, en la regardant. Je suis assis devant elle. J'observe la belle Arpège. Mais je pose ma tête sur la couverture. Je ferme les yeux. La douceur de la chaleur m'endort. Je lutte contre le sommeil, je dois veiller sur Arpège ou je vais encore plus me sentir coupable. Le problème, c'est que je n'ai jamais eu de volonté. Je ne me résiste pas et je ne me surmonte pas.
« Arpège... »
Et putain. Je dors.
Désolé. C'est mauvais.
Arpège
Feuille de personnage Wammys: H / A Double Compte: Screen, Jesse Âge: 17 ans / 25 ans
Sujet: Re: I know I'm wrong. pv Arpège } Lun 9 Jan - 18:00
Peut-être avez-vous déjà connu cette sensation. Il vous arrive lorsque vous êtes sur le point de vous endormir d’avoir l’impression de tomber, et cela vous réveille immédiatement. Ce sentiment de vertige, sans doute certains d’entre vous l’ont ressenti en faisant du saut en parachute, ou même en se jetant dans une piscine. Voilà, Arpège tombait, avec en fond, comme un bruit sourd venu hanté le silence qui l’habitait entièrement désormais, Somebody That I Used To Know. C’était un peu comme si on l’avait foutu à nouveau dans le ventre de sa mère, qu’elle était déconnectée de tout le reste, et qu’elle n’avait jamais vécu. Comme une putain de nouvelle naissance, de seconde chance. Peut-être serait-elle totalement différente de la personne qu’elle était, après être née à nouveau. Arpy sentait les eaux réconfortantes de cet antre de renaissance l’envelopper de leurs bras fermes et sensuels. Jamais elle n’avait été aussi bien de toute sa vie, c’était merveilleux. Déjà ses lèvres s’étiraient en un faible sourire de contentement. Elle se sentait libre, se laissant flotter telle une bouteille à la dérive. La mer la faisait rouler entre ses doigts. Plus que de l’apaisement, c’était du plaisir qu’elle éprouvait. Pour rien au monde elle n’aurait voulu que cela cesse et que cet état proche du plaisir sexuel prenne fin. Des vagues de jouissance parcouraient son corps inanimé. Jamais un homme ne l’avait comblé comme sa putain d’overdose était en train de faire. Si les gens savaient comme les orgasmes dans le ventre de leur mère étaient bons, ils y resteraient.
Tandis que la jeune demoiselle se croyait dans l’antre de la volupté, sa carcasse inerte était arrachée des bras de Mushroom pour être jetée à toute allure sur un lit à roulettes. On l’emmenait vite au calme pour la brancher de partout, la maintenir en vie, et combattre la drogue qui l’avait mise dans cet état semi-comateux. Les infirmières la surveillaient activement, même si ce n’était certainement pas la première jeunette à faire une sale overdose en pleine nuit de décembre. Sûrement que le mot « Wammy’s House » certainement mentionné dans les renseignements demandés à l’accueil à Mushroom jouait un peu sur son traitement. L’hôpital se serait mal senti de faire perdre un petit géni à cet orphelinat de surdoués si réputé en Angleterre, et plus particulièrement dans les environs. Sans compter que si pour une raison ou pour une autre, l’établissement portait plainte, l’hôpital n’aurait qu’à fermer ses portes. Bon, peut-être pas à ce point-là, mais la Wammy’s House restait tout de même influente et intimidante ; le corps infirmier préférait se tenir à carreau avec ces gosses. Lorsque l’état de la mélomane fut stable, on la laissa en compagnie de Mush qui sombra dans un profond sommeil. Arpège se remettait tout juste de son orgasme hallucinatoire causé par l’excès de drogue, et ses yeux s’ouvrirent. La lumière des néons lui brûla ses pauvres pupilles encore atrocement dilatées, et elle se cacha le visage d’une main tremblante et reliée à une perfusion. Stressant. Il y avait l’ennui. Les joints. La neige. La chapelle. Mushroom. La coke. Les dessins. La coke. Le baiser. La coke. Plus rien. L’orgasme. La lumière et le bip de la machine à sa droite. Malgré ces quelques points qui lui revenaient en tête, tout était plus ou moins flou. Et putain, ce qu’elle avait mal au crâne. Elle vit enfin en entrouvrant les yeux son ami assis sur une chaise, le haut du corps affalé sur le lit d’Arpège. Son cerveau ne faisait pas la connexion, à vrai dire. Elle n’avait pas totalement conscience d’être à l’hôpital. Et si c’était le cas, Moriarty allait vraiment la déchirer, plus sévèrement que d’habitude. Mais que foutrait-elle à l’hosto, hein ? Non, décidément, elle ne pigeait rien.
Le baiser. L’orgasme. Non, elle n’avait quand même pas couché avec Mushroom, ç’aurait été trop con de ne pas s’en souvenir, depuis le temps qu’elle avait envie ! Mais la question brûlait son esprit, son crâne, il fallait qu’elle confirme sa pensée.
« Garçon, réveille-toi, j’ai une question. »
Arpège s’empara du chapeau qu’il avait toujours vissé sur le crâne. Il avait d’autant plus l’air d’un champignon avec cette espèce de chapka bleue sans poils, cela lui allait bien. Elle l’enfonça donc sur sa tête dans laquelle tout se bousculait dans une migraine indescriptible. Elle se massa les yeux, étalant encore plus son maquillage sur son visage pâle et elle décela une substance non identifiée au coin de sa bouche pulpeuse. Pitié, ça sentait le vomi.
« En fait, j’en ai trois. Pourquoi j’pue la gerbe ? On est où ? Et est-c’qu’on a baisé ? Parce que je sais plus très bien.. »
Enfin, sa petite cervelle de sale gosse égocentrique commençait à faire les connexions. Sa chute. La douleur à la poitrine. L'envie de vomir. Le froid. Et merde.
Gni, non, j'ai kiffé.
Invité
Sujet: Re: I know I'm wrong. pv Arpège } Lun 9 Jan - 22:05
Elle m'a réveillé, la belle Arpège. Encore et sûrement la tête dans le cul, encore flottante sur un petit nuage, encore planant sous l'effet de la coke, sûrement, certainement, probablement. Je me suis réveillé en grognant. Je ne suis jamais de bon poil quand je me lève, ou quand on me réveille. Je n'aime pas trop être réveillé, simplement, mais j'ai repris mes esprits assez rapidement. Car je n'ai pas oublié ce qui s'était passé quelques heures plus tôt. J'en ai encore des tremblements de panique. J'ai encore peur, je tremblote mais je ne laisse pas paraître une once d'inquiétude. Sinon elle va s'inquiéter aussi. Il ne faut pas qu'elle soit inquiète, je ne veux pas la voir inquiète. Elle me chope mon bonnet bleu. Je deviens un humain, un homme désormais sobre et qui n'est plus un champignon à part entière. Je me transforme en animal bipède qui mange, boit, chie et baise. Je la regarde, mais je ne souris pas. Pour une fois, je n'ai pas le sourire. Je la regarde, la mine détruite et le regard sombre. Puis elle pose les trois ultimes questions.
Je pleurs. Je suis une lopette, une tapette, une tafiolle, une fripouille de merde. Mais j'ai pas pu m'en empêcher. J'ai beau être un champignon ridicule et qui fait des conneries h24, je possède des sentiments, je sais ressentir les choses à la manière et la nature humaine me permet de les exprimer. En l'occurrence, la honte m'envahissant, j'aurais préféré ne pas être humain. Du stress, de la panique, de la peur, de l'attente, du soulagement. Trop d'émotions en trop peu de temps. Moi aussi, j'ai été poussé à bout. Moi aussi, j'ai fait une overdose de sentiments. Moi aussi, j'ai poussé mes limites et je me suis surpassé, j'ai sur-estimé ma capacité à encaisser et cacher mes émotions. Elles sont d'ailleurs ressorties telles quelles. Je n'ai même pas pu me justifier, je n'ai pas eu le temps de me retourner. J'ai lu dans le regard affolé d'Arpège qu'elle se demandait ce qu'il se passait, j'ai aussi eu l'impression qu'elle se foutait de ma gueule. J'ai pleuré de joie en réalité. J'ai pleuré parce qu'elle était en vie, parce que j'étais soulagé qu'elle ne soit pas morte d'overdose, mais j'ai aussi pleuré parce que j'ai culpabilisé, de l'avoir fait souffrir, de l'avoir poussé à bout et de ne pas l'avoir arrêté quand il fallait. J'ai pleuré. Comme quand j'ai failli mourir à la piscine, quand Aurore m'a sauvé. J'aurais voulu sauver Arpy, elle serait peut être tombée amoureuse de moi si j'avais été un bon homme, un bon ami, un bon amant. J'aurais voulu être un héro, son héro. J'ai pleuré longtemps, 10-15 minutes sans m'arrêter. Pour avoir accumulé tout dans le coeur, je n'arrivais plus à arrêter les torrents de larmes qui coulaient.
Je suis niais. Je n'ai jamais pensé l'être. Mais maintenant je crois que je dois y penser, un nouveau trait de caractère m'est apparu. Je l'aime. Et après avoir embrassé son front (j'ai voulu imiter les films et tout), je l'ai regardé, j'ai osé sourire, et surtout, j'ai osé m'excuser. Le souffle saccadé, les mots entrecoupés par les sanglots précédents, j'ai réussi à articuler une phrase correctement.
« Pardon Arpy. Je n'ai pas pu être ton sauveur. »
Pause. Grimace, tentant vainement de retenir ses putains de larmes qui me montent aux yeux.
« Overdose. Tu as fait une overdose. »
Mais je suis content que tu n'en sois pas morte. Je suis heureux de te voir en vie. Je t'aime. Pardonne moi. Fais moi mal, que j'en sois puni, arrête d'enflammer mon amour et ma passion. Détruis moi, je ne te mérite pas. Niais. Bisounours. Des répliques dignes d'être un extrait d'amour gloire et beauté ou Hélène et les garçons. Mais je n'ai rien dit de tout ça. Parce que je suis égoïste, et je n'ai pas envie qu'elle me fasse subir ce que je lui aurais demandé de faire. J'ai fermé ma gueule. Mais je l'ai ouvert. Finalement.
« Je t'aime. Mais je ne t'aime pas. Je te méprise. »
Pourquoi? Incompréhension. Je n'avais pas envie de lui faire plus de mal, persuadé que mon amour pour elle était la cause de tous ses maux. Ridicule et con. C'est le cas de le dire. Mais c'est Mushroom, c'est ce français de Morphée Laforêt. Un jeune con au nom débile qui se prend pour un champignon. Un petit con qui ne se rend même pas compte de ce qu'il dit. Pourquoi j'ai dit ça? J'en sais rien. J'en saurais pas plus demain. Et je le saurais probablement jamais. Je vais oublier demain que j'aurais dit cette phrase. Mais je ne me suis pas compris, je n'ai pas compris comment je marchais, en 19 ans d'existence.
Arpège
Feuille de personnage Wammys: H / A Double Compte: Screen, Jesse Âge: 17 ans / 25 ans
Sujet: Re: I know I'm wrong. pv Arpège } Mar 10 Jan - 17:37
Thanks for loving me
Tout était une question d’apparences, ou plus simplement un putain de conditionnement que la société imposait à tout le monde. Chacun s’adaptait à ces normes posées depuis des siècles, et même si elles évoluaient avec le temps, elles restaient souvent plus ou moins semblables selon les époques. Ainsi, jusqu’au XXe siècle, les femmes devaient rester à la maison avec les enfants, attendant leur mari en faisant la vaisselle, la cuisine, le ménage. Ainsi, jusqu’au XXe siècle, les hommes avaient autant de droits sur leur femme que sur leur chien, et devaient conserver cette espèce de façade virile traduisant l’autorité. Heureusement, les choses avaient changé sur certains points, mais c’est comme lorsqu’on s’éclate la gueule contre les bitume quand on est gosses : ça marque, ça fait une cicatrice. Ainsi les anciennes normes marquaient la société de choses plus ridicules les unes que les autres. Bordel, qui avait décidé que les meufs seraient moins bien payées que les mecs ? Qui avait décidé qu’une fille donnant son corps facilement serait qualifiée de pute ? Qui avait décidé qu’un mec plaquant en toute légitimité sa copine – faute de sentiments – était un connard ? Qui avait décidé qu’un garçon en larmes était une tapette ? Tout cela pour dire que Mushroom explosa en sanglots. Arpège marqua une pause, son regard figé sur le jeune homme secoué par cette crise de larmes. Son cerveau encore en coton ne savait ce qu’il devait lui dicter. Rire ? Pleurer ? Se moquer ? Le prendre dans ses bras ? Lui demander ce qu’il se passait ? Mais avant toute chose, elle réfléchit une seconde aux questions qu’elle lui avait posé préalablement.
Pourquoi sentait-elle le vomi ? Manifestement, elle avait fini cette soirée dans un sale état. Rares étaient les moments où elle vomissait, mais évidemment, cela pouvait lui arriver, comme à tout le monde. Généralement, l’alcool avait raison de son estomac, il fut que peu commun que ce fusse à de la drogue. Mais bon, pourquoi pas après tout. Où étaient-ils ? Un enfant de trois ans s’en serait rendu compte, ne serait-ce que par l’odeur de vieux et de désinfectant qui régnait dans l’air. Le regard gris de la jeune femme balaya un instant la salle. Cela ne faisait plus aucun doute. Le parfum. Les machines. Le lit. Les perfusions. La robe de chambre moche. La petite télé dans le coin du plafond. La fenêtre aux stores immondes. La ridicule table de nuit. La situation. Elle était à l’hôpital. Merde, qu’avait-elle bien pu faire encore pour se retrouver dans cet endroit si glauque ? Elle n’avait strictement aucun souvenir. Et elle n’osait penser au pire, à vrai dire. Car la réponse à cette question était évidente. Avaient-ils couché ensemble ? Ce point restait flou, mais il n’était pas le plus important. Cependant, Arpège se demanda pendant une seconde si ce n’était pas cette question qui avait fait pleurer le jeune champignon. Mais dans ce cas-là, la situation était encore plus incompréhensible qu’elle ne pouvait déjà l’être.
Les larmes commencèrent à lui monter aux yeux, elle ne comprenait strictement rien. Elle secoua son ami faiblement, l’interpelant à coups de « Mush » ou encore « S’il te plait, arrête. Dis-moi. ». Mais Arpège n’était pas très douée, et elle était bien placée pour savoir que les mots, dans ces moments-là, n’avaient aucune espèce d’importance. Alors au bout de cinq minutes, ne parvenant pas à calmer Mushroom, elle s’affala sur lui, le haut de son corps enlaçant le dos tremblant du jeune homme. Une de ses mains hasardeuses caressait doucement sa chevelure sombre. Tout son corps semblait vouloir offrir du réconfort à Mushroom. Elle voulait prendre sa douleur, faire en sorte qu’il arrête de souffrir intérieurement de la sorte. Elle ne savait pas exactement dans quel pétrin elle s’était embarquée, mais elle s’en voulait terriblement d’imposer cela à son ami, au point qu’il pleure dans ses bras. Il ne méritait rien de tout cela, il était un pauvre petit animal perdu en lui-même. Il n’avait sûrement pas besoin d’emmerdes supplémentaires, ce qu’il était en était sûrement déjà une bien lourde. Mushroom s’excusa faiblement. Il s’excusa de ne pas avoir pu être son sauveur. Arpège se releva et le regarda, perplexe, la bouche entrouverte. Il fit de même et tourna son visage vers elle. Le regard de la mélomane se fit plus horrifié encore. Il avait les yeux rouges, des cernes incroyables, les joues encore humides, le nez gelé, les cheveux ébouriffés, et un filet de bave qu’il essuya. Et dire que c’était elle qui avait causé tant de tristesse sur un visage habituellement si joyeux.
Overdose. Ce mot résonna dans son petit crâne vide. C’était impossible. Pas elle. Elle avait résisté à des litres d’alcool, des kilos de weed, des sachets de LSD, de marmites de champignons. Et c’était trois petits rails qui la mettaient K.O au point de devoir être emmenée aux urgences. Elle secoua doucement la tête, un léger sourire flottant sur ses lèvres ternes, un léger sourire se tordant au fur et à mesure, un sourire se transformant en une bouche tremblante retenant des larmes. Ce genre de choses, cela n’arrivait qu’aux autres, généralement. Une overdose, mais qui diable vivait cela dans sa vie ? Les petites putes dans les séries à la téle, les toxicos vivant dans la rue et s’étouffant dans leur propre vomi. Elle regarda ses mains dans lesquelles tomba une simple larme, tandis que sa vue commençait à se brouiller. Et bordel, elle était vivante. Elle aurait dû crever dans d’horribles convulsions, les yeux tournés vers ce pervers de Jésus. C’aurait été bien ironique, tiens. Mais elle était là, saine et sauve dans un lit d’hôpital, bien au chaud, en présence de son ami.
« Je t'aime. Mais je ne t'aime pas. Je te méprise. »
Les yeux d’Arpège se levèrent immédiatement vers Mushroom. Elle n’était qu’une petite salope égoïste. Elle imposait aux autres ce qu’elle était, et elle imposait ses emmerdes, ses excès, sa connerie. Les trois derniers mots du garçon tapaient contre les parois de son crâne comme la bille contre les murs dans BrickBreaker. Il y avait-il pire que d’être méprisé par quelqu’un qui vous aimait de tout son cœur ? Certes, Arpy n’aimait pas Mushroom, du moins, pas du même amour que lui. Mais elle avait horriblement besoin de se savoir aimée par lui, car cela lui donnait des ailes, cela lui donnait l’impression d’être le centre du monde aux yeux d’au moins une personne, cela lui donnait l’impression qu’elle était éternelle, ne serait-ce que dans le cœur de quelqu’un. Alors c’était impossible pour elle d’accepter ces mots. Arpège renferma ses bras autour du cou de Mushroom, retenant ses larmes comme elle le pouvait. Et sa langue jusqu’alors nouée fut libérée.
« J’t’en supplie, aime moi encore. Si tu savais comme j’m’en veux. Si tu savais comme j’me déteste de te faire pleurer ! »
Elle le serra plus fort encore, pinçant ses lèvres et étouffant un léger reniflement dû aux larmes coulant sur ses joues pâles. Elle ne le lâcherait pas tant qu’elle ne se serait pas faite pardonnée. Tu fais la fière Arpège, à te foutre de tout. Mais au fond, tu as tellement peur de ne pas être aimée, tu as besoin des autres pour te sentir vivante.
« T’es mon héros. »
Elle ne savait rien de ce qu’il s’était passé après son troisième rail et sa chute sur le sol gelé de la chapelle. Mais si elle était là, ce n’était pas grâce à la vierge Marie qui avait appelé les secours. La vie, elle ne la devait pas à ces machines, ou encore aux infirmiers. Elle la devait à Mushroom.
Invité
Sujet: Re: I know I'm wrong. pv Arpège } Mer 11 Jan - 22:44
Colle-moi une branlée. Colle-moi en une, qu'on en finisse, qu'on termine ce jeu stupide d'amour à sens unique. Colle-moi en une à m'en faire tomber sur le sol. Donne moi ta haine, ta tristesse et tes sentiments négatifs et explose moi par terre, que je ne me relève plus, que je ne puisse plus bouger un seul membre de mon corps lamentable usé par la dope. Je la regarde, impassible, le regard dans le vide, droit comme une baguette. Je ne bouge pas d'un poil, et je la laisse m'emprisonner entre ses bras, mais je reste là, blasé. Comme si elle voulait me retenir, comme si elle voulait me garder pour elle, comme si j'étais un animal qui demandait de l'affection. Je sens ses tremblements, son corps secoué par des larmes retenues. En réalité, je me la joue dur, je fais tout pour rester de marbre et je veux prendre l'apparence d'un piquet si j'en avais le pouvoir, mais j'ai horriblement envie de la prendre mes bras. Lui glisser des mots doux et faire des choses insensées qui ne me ressemblent pas habituellement. Je me dis que, si je n'avais pas été là, elle n'aurait pas eu à subir cette misère là au moins. Sans moi, elle n'aurait pas été aussi abusive quant à la coke. Mais j'en sais rien, mais je suis terriblement faible, alors j'ai beau me retenir, mon corps et ma conscience se combine pour faire ce que je veux. Je glisse une main sur sa joue. Ça chauffe, et je ne l'enlève pas, en quelque sorte, c'est à moi de la réconforter dans sa déprime.
Sourire. C'est quelque chose que l'on fait faussement ou instinctivement. Mais chez moi, c'est un automatisme. Je suis programmé pour sourire constamment. C'est comme ça que je suis fait, la notion du sourire est ancré dans mes gènes. C'est comme cligner des yeux, ou prendre de la drogue dans mon cas. Quelque chose de primordial, quelque chose de vital. Le visage ravagé par les larmes qui m'ont rendues visite pendant un instant, mon sourire s'est effacé. Et j'ai appris qu'il existait des moments dans la vie ou sourire n'est pas une chose facile à faire. Je pensais jusque maintenant que sourire et rire était le métier le plus facile et agréable à faire. Mais je me suis trompé. Derrière mon visage ravagé par l'abus de drogue, il y avait toujours un sourire qui compensait le tout. Mais aujourd'hui, je dois être horrible, ignoble, une immondice. Elle me demande de l'aimer, qu'elle est désolée. Et bien que mon cerveau me dicte des gestes, je ne les fait pas et je reste là, ma main sur sa joue. Pardon. Puis elle fait une pause. Je l'observe parce que je sens que je n'aurais plus l'occasion de voir une Arpège dans cet état là. Même dans un état pitoyable, elle est belle.
Mon héros. Explosion. Pire que si elle m'aurait dit je t'aime. Même effet, même fierté, même sensation agréable de picotements. Ses derniers mots sonnent en moi comme une déclaration. C'en est une, pour moi, en quelque sorte. Je la regarde, je souris. Je souris sincèrement. Elle m'a en quelque sorte, libérée de ma culpabilité, elle a levé la punition que je me suis auto-infligé. Pourtant elle ne devrait tellement pas être désolée par rapport à ce que j'ai ressenti. Mais elle a su trouver la clef pour me défaire de mes chaînes m'empêchant d'aimer encore plus la pauvre Arpège. Je m'approche dangereusement de son visage et lui décroche de nouveau un sourire. Ma main toujours sur sa joue, j'approche son visage à quelques centimètres du mien.
« En langage champignon, la phrase 'je te méprise' signifie 'je t'aime à en crever'. Un jour je t'apprendrais à le parler pour éviter les malentendus, promis, craché. »
Bien sûr que je mens. Mais à la base, je pars d'une bonne volonté. Celle de vouloir réconforter la dame devant moi. Mais je ne suis pas très bon pour trouver de belles tournures de phrases avec un sens, j'y vais à ma façon, tantôt niais tantôt comique. Mon visage toujours aussi proche du sien, je ne pleurs plus. Je pourrais presque me dire heureux.
Arpège
Feuille de personnage Wammys: H / A Double Compte: Screen, Jesse Âge: 17 ans / 25 ans
Sujet: Re: I know I'm wrong. pv Arpège } Mer 8 Fév - 21:39
C’était sûrement terriblement con, purement égoïste, totalement décalé, mais Arpège ne put s’empêcher de penser une seconde à la réaction de certaines personnes lorsqu’ils apprendraient qu’elle s’était retrouvée à l’hôpital pour consommation excessive de cocaïne. Etrangement, elle pensa tout d’abord à Moriarty. Forcément, l’hosto allait le joindre, puisqu’il était entre autre le tuteur légal de tous les orphelins, et la jeune femme était malheureusement mineur. Sans hésiter, elle devait s’attendre à prendre le savon de sa vie et à entendre une cinquantaine de fois le mot « inadmissible ». Il allait falloir assumer son excès jusqu’au bout, garder la tête haute et le sang-froid devant ce personnage sévère, limite despotique. Non, Arpège ne portait pas trop le directeur de la Wammy’s House dans son cœur. Autant d’antipathie rebutait, forcément. Ensuite, l’image d’End lui vint en tête. Il tenait trop à elle, il allait la frapper, obligatoirement, certainement l’engueuler, puis fumer un joint avec elle pour fêter ça. Disaster se moquerait d’elle et la sauterait dans la réserve. Shiney ou Fatal la traiterait de vieille meuf. Et un surnom lui serait donné, du style « La Survivor » qui resterait sûrement quelques mois à la Wammy’s House, avant que tout le monde oublie cette histoire, à tel point que l’année suivante, les orphelins se demanderaient « c’était qui déjà la meuf qui a fait une overdose l’an dernier ? ». Arpège était partagée. Rester discrète ou profiter de la célébrité qu’apporte un évènement dans le genre ? Elle n’était définitivement qu’une biatch envieuse de devenir people.
Mais l’heure n’était à ces réflexions qui repartirent aussi vite qu’elles étaient venues. Les yeux d’Arpège étaient rivés sur le visage de Mushroom qui maintenant était tout près du sien. Elle pouvait sentir son souffle caresser ses pommettes humidifiées par les larmes qui coulaient lentement. Du bout des doigts, elle caressa faiblement la main du jeune homme qu’il avait posé sur sa joue, en souriant assez faussement à l’entente de ses paroles. Il essayait de faire de l’humour, il essayait de détendre de l’atmosphère, il essayait de se rattraper, il essayait d’apaiser Arpy, et ce n’était en aucun cas condamnable. Mais elle n’arrivait pas à se sentir mieux. Elle avait cette atroce boule qui grandissait dans son ventre, qui lui tordait l’estomac, qui remontait jusqu’à son coeur, puis jusqu’à son cerveau pour lui apporter une vague de pensées négatives. Oui, elle se sentait misérable, et elle avait tellement honte d’elle. Elle avait rarement éprouvé ce sentiment, celui de vouloir se cacher, de regretter un de ses actes. Clair que là, elle regrettait. Pas besoin de le dire, ses yeux devaient déjà traduire une culpabilité dépassant l’entendement. Et pourtant, Arpège voulait le crier, le hurler, le dire dans un mégaphone et pourquoi pas s’adresser à la Terre entière, dans l’unique but d’obtenir le pardon de Mushroom. La jeune fille était égocentrique, voir égoïste sur certains points, mais blesser les gens qu’elles appréciaient, disons à ce point, c’était impensable pour elle. Cela rentrait dans ses principes. Et elle voyait sur le visage de son ami, bien ravagé par l’abus de drogues, que cette nuit, elle n’avait pas du tout géré la chose.
Son geste parut sûrement con, mais elle serra Mushroom contre elle, encore une fois, mais sans un mot cette fois. Elle pressa ses lèvres plus ou moins sur les siennes, sans réelle intention de l’embrasser. Arpège voulait juste se sentir plus près encore, plus proche, de ce corps secoué par les larmes. Parce que, même si elle était Word pour son aisance dans les langues étrangères et pour sa facilité à débattre et à prendre la parole, elle ne savait trouver les bons mots pour relever quelqu’un. Des mots emprunts de sentiments. Le seul langage qu’elle connaissait était celui du corps. Elle le serrait donc contre elle, presque tremblante. Comme si elle avait peur qu’il s’en aille, qu’il la laisse seule avec sa connerie, qu’il lui en veuille à tout jamais, qu’il l’abandonne. T’as peur, Arpy, hein ? La jeune femme se décolla nerveusement, avec un sourire gêné et un regard semblant chercher quelque chose.
Oui, c’était assez terrible cette addiction au tabac. Elle fumait environ un paquet par jour, depuis au moins ses treize ans. Elle avait commencé plus que tôt, mais une petite fille brisée ne savait distinguer le bien du mal. Et elle avait voulu grandir plus vite, ou du moins jouer aux grandes. Du matin au soir elle avait une clope au bec, consciente qu’à ce rythme-là elle ne vivrait pas bien longtemps. Il lui en fallait une en se levant, une en allant au réfectoire, une en allant à sa première heure de cours, une entre chaque cours, une avant et après manger, parfois pendant, une à la fin des cours, une en allant dans sa chambre, une en checkant son facebook, une en rejoignant un amant, une après l’amour, et un nombre incalculable le soir. On arrivait facilement à vingt, à trente. Dès qu’elle avait une contrariété, sa consommation augmentait. Et présentement, elle avait réellement besoin de fumer, même si elle n’avait pas le droit dans un hôpital.
« Et de repos, sa mère. »
Arpège se rallongea, légèrement surélevée par le dossier de ce lit imprégné de l’odeur de gerbe. Les évènements l’avaient épuisé. Une overdose, ce n’était pas de tout repos. Putain. Une overdose quoi.
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Sujet: Re: I know I'm wrong. pv Arpège } Jeu 16 Fév - 17:01
Je me laisse porter par la douceur de son geste. Je me noie dans une tendresse silencieuse qui nous entoure. Elle me serre dans ses bras, je me laisse me faire réconforter alors que la personne qui a besoin de réconfort, c'est bien Arpy. Je plonge dans les méandres de sa tristesse en même temps qu'elle me serre de plus en plus fort. Elle semble culpabiliser, je sens ses lèvres trembler contre les miennes, si ça aurait été un scène habituel sans encombre, je l'aurais sûrement repoussé, parce que ce genre de contact me perturbe et me rend stupide. Là, dans cette circonstance, je ne peux pas ne serait-ce que lui parler. Ça gâcherait ce moment de silence imposé. Je ferme les yeux et fais mine de ne rien sentir, de ne pas réagir. Je n'ai pas de réactivité, mais là, je le fais exprès.
Puis elle se détache de moi, alors que sa chaleur venait tout juste rencontrer la mienne pour fusionner. Elle me regarde tristement, j'aurais voulu ne jamais voir cette expression sur son visage. C'est moi qui la rend si triste? Je préfère voir un sourire, un regard malicieux, venimeux, qui se veut charmeur. Je préfère la voir se tordre de rire que de la voir se tordre de douleur. J'aurais préféré prendre sa putain de place et me tout prendre à la gueule. Un paquet de clope, le sien. Je l'ai. Je sors ledit paquet de ma poche et je la lui pose doucement sur ses genoux. Je me lève pour aller ouvrir la fenêtre, on est quand même dans un hôpital. Chez les urgences, même. Puis je reviens vers elle, lui jette son briquet provenant de ma poche sur son lit de malade, et je vais moi même m'en fumer une à la fenêtre, à quelques pas du lit. Je suis toujours près d'elle psychologiquement, de toute manière, même si elle ne l'est pas vraiment. Ou l'est d'une manière différente.
Elle me fait ensuite savoir son besoin de repos. Ça ne m'étonne pas, en fait. Tant qu'elle ne se fout pas en dépression, tout me va, elle peut branler absolument ce qu'elle veut. Je hoche la tête, même si elle ne doit sûrement pas m'apercevoir. Je cache mon soulagement qu'elle soit en vie et mon désespoir quant à ma nature coupable.
— Ouais...
Manque de conviction dans ma voix. Je dis ça pour me convaincre moi-même. Ce n'était pas vraiment une réponse pour elle, finalement. Je soupire. Puis je tire des lattes de ma cogarette à n'en plus finir. J'arrive presque au filtre que je me tourne pour la regarder, bien qu'il est difficile pour moi de supporter ce regard lourd de sens. Je détourne assez rapidement le regard. Je m'énerve, ça m'énerve de la voir malade et dans un piteux état. Elle est pas comme ça, habituellement, ma Arpy. Elle est belle, bonne, elle fait tomber les mecs comme des mouches, musicienne et forte. Forte, c'était le cas de le dire jusque maintenant. C'est moi qui suis faible en fait. Trop faible pour supporter plus ce que je ne peux imaginer. Qui aurait cru que la légendaire Arpy allait faire une overdose?
Est-ce que Moriarty va m'engueuler aussi? Est-ce qu'il est possible que je sois privé de sortie ou de substances illicites par hasard? N'est ce pas une très mauvaise idée de rester avec Arpy, tout compte fait? Ouais mais non, ma négativité prend de la place en moi. Elle se répand comme une tache sur du sopalin, mais j'essaye de m'en débarrasser. J'ai toujours été le salaud qui s'en est sorti toujours plutôt bien. Mais je pense qu'il n'est pas nécessaire dans ce cas de s'en sortir bien. De toute façon, il n'y a pas trente-six mille choix. À part son plan cul régulier, des dealeurs à la con comme Ember, et d'autres drogués qui passe inaperçus, je suis un très gros potentiel coupable. Et puis, toute la WH est au courant de mon amour pour la jeune fille. Ce serait vraiment, humainement mauvais de vouloir m'en tirer seul. Je secoue mes réflexions insensées.
Allez Mush. Panique pas, boulet.
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