William est un être humain tout à fait composé de matériaux. Des matériaux très humains et très simples qui s'appellent une fois assemblée, la personnalité. Il est à la fois une pincée de naïveté, de gentillesse et de volonté attaché à de si petits défauts qu'il ne sert à rien de les citer. L'alliance de tous ces "matériaux" a fini par créer au miracle cet être imparfait pour le moins très influençable et exaspéré ment facile à berner. Sa nouvelle maison ne lui déplaisait pas et son arrivée c'était plutôt bien passée jusqu'ici lorsque ce jour là, un mardi peut-être bien, il tomba sur des gars qu'il ne pensait pas croiser ici.
Depuis son entrée, William avait pas mal appris et maintenant comme chacun c'était devenu son territoire, sa véritable maison. La vie en communauté avait donc de bons et de mauvais côtés. Les bons, rien à redire mais concernant les mauvais Wild n'était pas au bout de ces surprises découvrant de jour en jour que la vie n'est pas rose tous les jours même dans un internat d'orphelins surdoués. Un matin sans raison un gars qu'il n'avait jamais vu l'interpela devant la Wammy's house. La vérité, sa vie sociale était au beau fixe depuis son arrivée et le fait qu'on daigne lui adresser la parole... l'encourageait. Ils étaient trois et l'expérience qu'il allait vivre fit si bien les choses que leurs visages restaient gravés dans son esprit.

Le chef de bande pour ainsi dire. Un métaleux sur de lui qui semble avoir une estime de lui même bien supérieure à la moyenne. Sa coiffure aux mèches colorées et au surplus de gel laissait admettre une certaine créativité de sa part. Comme ça, visuellement, c'était plutôt immonde. Son "second" pour ainsi dire n'avait pas grand chose de spécial si ce n'est qu'il ne quittait jamais son bonnet et son skate, un rider en somme. Puis la troisième, une fille branchée rock tout comme les deux autres avec un casque sur les oreilles sans arrêt et un chewing-gum dans la bouche. Le fait qu'elle fasse sans arrêt des bulle avec la rend particulièrement irritante. C'est vers ce groupe de types que devait aller Wild et comme tout homme méfiant et un peu intelligent il hésita d'abord à aller les rejoindre. Le métaleux couvert de piercings n'arrêtait pas d'insister sans jamais rien dire de plus que :

" Eh le nouveau, ramène toi un peu par là.... Viens je te dis ! "

Au bout de deux trois jérémiades William se décida et se dit simplement -*Pourquoi pas ?*-. Il se dirigea vers le trio diabolique et entra dans leur cercle pour "parler" ou "faire connaissance", ce genre de chose. Puis le type au bonnet dit quelque chose qui n'était plus très marrant soudain.

" On s'est dit, mes potes et moi que tu aimerais bien visiter et puis on connait un endroit génial."

Phrase qui par son contenu disait plutôt en rouge clignotant "Danger !". Seulement la naïveté étant ce qu'elle est Wild le pris plutôt bien pour finir. Il adressa un merveilleux sourire aux trois jeunes adultes, en cela, leur attitude lui parut par la suite encore plus bizarre. La fille au chewing-gum pris alors les devants et commença à mener le groupe lorsque la réponse fut :

" Ouai, ce serait cool ! "

Pour sa défense, c'étaient les premiers à lui demander s'il voulait visiter. A première vue, c'est plutôt sympa et puis on se méfie pas. Cela dit lorsqu'ils s'éloignèrent de l'établissement pour entrer dans un bâtiment auxiliaire plus éloigné ça aurait pu aider à comprendre. Bref, au départ tout se passait normalement ils se contentaient de marcher en parlant et en déconnant entre eux. Puis arriva cette fameuse porte. Porte devant laquelle Wild finit par demander avec curiosité.

" Euh... c'est quoi ça ?
- Ça ? Juste une salle désaffectée où se retrouvent les élèves en général."

L'un d'eux ouvrit la porte et effectivement cela avait tout l'air d'une salle de classe, mais vide et poussiéreuse. Cela dit, les orphelins n'avaient guère l'air de s'y retrouver. Cette salle n'avait pas servie depuis longtemps et ça se voyait. Puis le métaleux interpela William en l'appelant comme au départ, "le nouveau". Après ça ? Le trou noir. Le seul souvenir qui restait dans la tête de Wild c'était que se prendre un poing peuplé de bagues, ça laisse des traces. D'ailleurs son réveil n'avait pas été si facile. Premièrement sa joue était meurtrie et surement bleutée, deuxièmement ces vêtements avaient disparus, tous... enfin presque. Ces agresseurs avaient eu la gentillesse de lui laisser un caleçon, histoire de se donner bonne conscience. Pour finir, ces mains étaient attachés à un vieux radiateur au fond de la pièce pendant que ces fringues attendaient coincés entre les fenêtre de la pièce et virevoltant au vent. Comme ça la Wammy's house suivait les nouvelles et regardait les bannières flotter au vent. C'était pour le moins humiliant et le pîre, c'est que le jeune homme n'avait aucune idée de comment se sortir de cette merde. Tout ce qui quittait ces lèvres alors c'était uniquement.

" Bande de connards ! "

Plus tard il songerait à se venger mais pour l'instant il se servait de la seule chose qui pouvait ncore marcher, sa voix. Une bonne âme viendrait peut-être l'aider qui sait ? S'il s'agissait d'un bizutage ça n'était surement pas le premier et certains devaient bien avoir l'habitude. Au pire songeait-il même un prof lui suffirait pourvu qu'on le libère et qu'on le laisse régler ça. Sur cette pensée William se mit à crier aussi fort que jamais en priant pour qu'on l'entende. L'endroit n'avait rien de très fréquenté et d'après ce qu'il avait pu comprendre les chances qu'on l'entende étaient plutôt minces. Le lendemain, le métaleux viendrait surement le chercher au pire. Remarque tout compte fait le jeune homme n'avait pas du tout l'intention de moisir ici tout une nuit. Si la vengeance est plat qui se mange froid, lui avait plutôt l'intention de le laisser brûlant pour l'écraser sur la gueule de ces chers bizuteurs. Puis avec le recule, il se dit que au moins comme ça, c'était un vrai. Un vrai résident de Wammy's house, accepté par les autres et "ritualisé", ce qui n'était pas une raison suffisante pour ne pas se venger. Sa motivation à se venger le relança alors et il reprit de plus bel.