Sujet: Knocking heaven's door? [fini] Sam 10 Mai - 11:32
Archivé le 24/09/08 par Veil.
Une silhouette féminine qui tournait le dos à tout l'orphelinat, des yeux rouges et hagards qui semblaient observer le lointain énigmatiquement : c'était Orchid. La jeune fille semblait un peu perdue, comme dans son éternelle habitude mais aujourd'hui, elle mimait à la perfection la jeune prisonnière. Elle se trouvait les mains agripées près du grillage des grandes portes, serrant dans ses mains pâles le noir métal des barreaux. Ses doigts semblaient aprécier étrangement le froid métallique de ceux-ci. Son visage laiteux prenait appuie entre deux barres. On aurait pu croire qu'elle y était coincée!! Mais ce n'était pas le cas, elle était encore en train de rêver, dans son monde, dans son univers à des kilomètres de là, dans un cosmos que l'on ne pouvait imaginer. Bien des mauvaises langues pouvaient se demander si elle ne prenait pas de drôle de chose d'ailleurs...
Orchid s'était levée assez tôt dans la journée pour pouvoir se rendre dans le parc. Sa nuit n'avait pas été des plus reconstructrices, bien trop léger à son goût. Le soleil ne s'était pas encore pointé dans l'horizon, une belle occasion d'aller admirer cela. Pourquoi? La question était pourquoi pas? Les petits bonheurs les plus simples étaient toujours bien agréable. Etre une nouvelle orpheline ne voulait pas dire qu'il lui était impossible de conserver quelques unes de ses habitudes, si? Ho, elle n'avait pas peur de se faire réprimander de toute façon, elle prendrait ses responsabilités si c'était nécessaire. Ce n'était pas non plus comme si c'était la première fois qu'elle partait en escapade, et puis, comme elle revenait toujours...Enfin...
L'albinos s'était revêtie bien rapidement, négligeant alors un peu ce qu'elle portait. La mode et ce genre de chose n'était pas des détails qui avaient son importance dans son monde. Généralement, c'était les autres filles qui leur faisaient part de ce qu'elles pensaient, celles qui souhaitaient la prendre comme une poupée et la vêtir à leur goût. Autant dire que ses "amies" passaient plus leur temps dans son armoire qu'elle-même. Cela l'avait amené à bien des situations, mais tout n'était qu'indifférence pour Orchid. La jeune Irlandaire portait tout en féminité une robe légère et estivale, une couleur bien pâle, autant qu'elle, un jaune champêtre. Ses chaussures n'étaient autre que des bottes en cuir marron, rien de bien exceptionnel, rien de bien chic. Sur ses épaules, elle portait un gilet en maille violet, un peu comme sa chevelure teinte. L'orpheline semblait tout droit sortie de la campagne, et le tableau qu'elle offrait près du grillage en était que plus original.
Ce fut alors qu'elle laissa échapper un soupir léger, pointée de suprise. Qu'est-ce qu'elle regardait? Allez savoir. Le soleil s'était levé il y a quelques heures, le ciel s'était embrasé sous ses feux pour se teinter d'une couleur orangé délicieuse... cela n'allait durer qu'un temps bien entendu, jusqu'à ce que l'île britannique reprenne ses couleurs grisonnantes. Orchid était même en train de loupée le déjeuner quotidien de l'orphelinat. Mais ni le froid, ni la faim ne la poussait à bouger. Elle semblait atteindre quelque chose.
" Hoooooooooooooo! "
Une exclamation relativement simple mais suspecte. Pouvait-on y attendre moins de l'une des plus étranges locataires des lieux? L'adolescente se recula alors soudain du grillage, cependant, elle conserva ses mains empoignées sur les barreaux, toujours les yeux rivés vers l'extérieur du domaine. Les pensées de l'irlandaise la guidait vers d'étranges souvenirs qu'elle n'arrivait pas à situer avec précision. C'était frustrant. Mais brusquement, elle crut entendre quelque chose derrière elle. Tiens? Lentement, elle détourna la tête en affichant une petite mine étonnée, les joues légèrement rougies par la fraîcheur. Une mèche de cheveux s'était logée entre ses lèvres et ses yeux se firent grands.
" Ho? "
Dernière édition par Orchid le Lun 18 Aoû - 22:21, édité 1 fois
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Sujet: Re: Knocking heaven's door? [fini] Sam 10 Mai - 12:29
Hum. En proie à ses habituelles insomnies; bien trop nombreuses malgré le teint frais qu'affichait toujours le jeune homme, ce dernier se leva plus tôt que prévu. Chaque jour, il perdait l'heure du petit déjeuner à lire le quotidien de Winchester. Il fallait avouer qu'il y avait plus de choses que les journalistes ne voulaient l'avouer. C'était donc une véritable passion qu'il vouait aux matinées qu'il passait enfermé dans la bibliothèque, autiste quelque peu spécialisé dans son domaine favori.
Hors, ce fameux matin, Lazy prit le large plus tôt, sans passer par la bibliothèque. Il ne trouvait plus le sommeil, alors que ses yeux s'ouvraient sur le plafond immaculé de sa chambre. L'orphelin sortit sa longue stature effeminée de son lit, sans prendre la peine de s'étirer. Il enfila lestement une chemise blanche lui collant au corps, ainsi qu'un long jean gris, et noua une cravate sombre autour de son cou. Le jeune homme passa une main souple dans ses mèches noires, avant de sortir discrétement de la chambre, la tête emplise de pensées variées. Le soleil n'était pas encore levée, lorsqu'il déboucha à l'air libre. Cela lui remit en tête un joyeux poéme de Verlaine, alors qu'il aperçevait une silhouette féminine accrochée au portail. Il prit tout son temps pour se diriger vers l'inconnue, distinguant au fur et à mesure de nouveaux détails dans sa stature. Et le ciel se faisai de plus en plus clair, coloré, comme l'un de ces feux d'artifice qu'il prend tant de plaisir à vendre aux orphelins irlandais le jour de la St Patrick [autant garder les bonnes vieilles traditions]. Il trouvait toujours des acheteurs, pour des objets invendables et pour les plus populaires. Après tout, chaque pensionnaire possédait un caractère bien à lui, avec ses manies. Certains faisaient des grandes demandes d'objets hétéroclites, que Lazy n'avait jamais de mal à trouver.
A présent, le boursier en herbe s'était figé à quelques pas de l'inconnue, dont il ne distinguait pas le visage. Il porta ses mains fines au noeud de sa cravate, afin de le relâcher quelque peu au niveau de sa glotte. Il avait l'habitude de croiser parfois des inconnus, au sens propre, dans l'orphelinat, aussi il ne s'étonnait plus lorsqu'il voyait une silhouette vague, dans le genre de celle qui restait collée au barrières :
" Calmes dans le demi jour que les branches hautes font, pénétrons bien notre amour de ce silence profond. Fondons nos âmes, nos coeurs, et nos sens extasiés, parmi les vagues langueurs des pins et des arbousiers. Ferme tes yeux à demi, croise tes bras sur ton sein, et de ton coeur endormi chasse à jamais tout dessein. Laissons-nous persuader au souffle berceur et doux qui vient à tes pieds rider les ondes du gazon roux. Et quand, solonnel, le soir des chênes noirs tombera, voix de notre désespoir, le rossignol chantera. " [En sourdine - Verlaine] Murmura-t-il, d'une voix basse et profonde
Les vers vibraient à travers sa gorge tendre, tandis que ses yeux, levés vers le ciel, communiaient en coeur avec la jeune fille, qui poussa un long hululement de surprise.
Le jeune homme glissa ses mains dans ses poches, le temps d'admirer le spectacle magnifique de l'aube qui se lève, et ce fut pour découvrir le visage de son inconnue. A ceux qu'il ne connaissait point, Lazy se présentait toujours de manière charmeuse, presque imbue de lui-même, afin que la partie sombre de son caractère ne passe pas à travers ses mots. Il la cachait précieusement, et ce trésor-là valait bien celui des yeux. Deux prunelles de sang croisèrent les siennes, sombres, alors qu'il trouvait sur le visage de la demoiselle une finesse de trait, une pâleur presque maladive et des lèvres pleines. Jolie fille, songea-t-il, avec un sourire amusé. Dans ces cas-là, son cerveau de surdoué ne trouvait que des phrases stéréotypés à sortir. Aussi, tout ce qu'il parvint à dire fut :
" Beau temps, pas vrai ? "
Approcher le client de la manière la plus anodine qui soit lui était toujours profitable. Il reconnut néanmoins dans les traits féminins la muette Orchid, nouvelle venue à l'Orphelinat et encore sauve de ses pièges tentateurs. Oui, il était un pêcheur, une incarnation de Satan selon son propre avis, et il ne se lassait pas d'attirer des mouches avec du vinaigre...
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Sujet: Re: Knocking heaven's door? [fini] Sam 10 Mai - 16:39
L'innocence dont pouvait faire preuve Orchid l'emmenait sur les voies d'une douce naïveté, et ses airs de jouvencelle ne faisait que renforcer cet aspect de sa personne. Mais finalement, on était en droit de se demander si la proie qu'elle incarnait était aussi facile à amadouer. Après tout, une jeune fille aussi peu sociable qu'elle, si peu avenante, il y avait forcément quelque chose qui ne tournait pas rond non? Et puis, ce qui attirait également l'intérêt était de constater le partie pour lequel elle offrait ses "services". L'irlandaise semblait tellement banale, ou plutôt trop simple. Néanmoins, si on ne la connaissait pas, elle avait l'allure parfaite pour une victime à escroquer. Par contre, il était impossible à prévoir qu'elle pourrait être sa réaction, si elle se laisserait simplement faire et emporter par de belles paroles bien trouvées...
Quoiqu'il en soit, la surprise se lit facilement sur le visage laiteux de la dénommée Orchid. Si il y avait bien quelque chose à laquelle elle ne s'attendait pas, c'était de tomber sur un orphelin aussi guindé. Ho, elle aurait pu aisément croire qu'un surveillant viendrait aussi tôt à son encontre pour la gronder de son comportement suspect, ou un professeur qui s'interrogeait, ou n'importe quoi d'autre finalement... Mais un élève de l'orphelin à une allure si sombre, qui était l'exact opposé de ce qu'elle représentait.
Il avait objectivement un charme certain, sombre et ténébreux. Il portait un modeste jean, une chemise blanche et une cravate digne d'un dandy anglait et élégant. Il semblait propre (oui oui des détails qui n'échappait pas aux yeux d'Orchid), l'odeur d'un mâle alpha s'échappait de lui (un autre détail qui a en soit bien peu d'importance), des prunelles aussi noires que ses cheveux d'obsidienne. Le tout parfaitement harmonisé. La première pensée curieuse qui lui vint fut une comparaison avec le tristement célèbre Dorian Gray, personnage fictif d'un des plus grands romans d'Oscar Wilde dont la beauté le perdit. Cependant, quelque chose soufflait à la raison encore présente de l'orpheline que l'assurance du jeune homme qui lui faisait face n'avait pas eu à être insufflé par un Lord Henry quelconque.
Alors que celui-ci observa soudainement la jeune fille qui n'avait que tournée légèrement la tête à son arrivée, il commença à entamer une discussion de la manière la plus simple au monde, des mots sans véritables intérêts, de façon à combler ou plutôt d'immicer quelque chose qui allait venir.
Ce fut alors que Orchid, qui ne lâchait toujours pas ses barreaux, eut un léger sourire qui se dessina sur ses lèvres, une esquisse polie, tout ce qu'il y avait de plus charmant et parfait. Sa voix fluette brisa alors le silence du matin levant, caresse aussi légère que la brise qui rafraîchissait les environs. Par contre, autant dire que la réponse qu'elle s'apprêtait à donner était du genre constructive... peut-être à l'image de la question?
" Il est vrai. Un ciel très beau. "
Aussi rapidement que fut donnée la réponse d'Orchid, la jeune fille tourna à nouveau son regard à l'opposé, plaçant à nouveau son visage entre les barreaux du grillage. Autant dire... qu'elle feignait l'ingnorance. Pourtant, il n'y avait aucune impolitesse en soit, ou tout du moins, c'était un terrible quiproquo comportemental.
Orchid regardait alors le chemin caillouteux qu'elle se souvenait d'avoir emprunté quand elle était parvenue jusqu'à Wammy's House. Cela lui avait une bien drôle d'impression. Peut-être qu'elle cherchait à revivre cela. Enfin, toujours aussi imprévisible, elle se tourna soudainement, dos au grillage et les yeux en direction de l'orphelinat. Mais les mots qu'elle insouffla entre ses lèvres fines allait en direction de Lazy.
" Fête-tu un évènement particulier? Tu es bien beau pour venir simplement te promener? "
Orchid avait prit l'habitude de tutoyer chaque orphelin, c'était une façon de créer une certaine proximité avec tous. Maintenant, ils étaient censés représenter une grande famille non? Il n'y avait que les professeurs et toutes personnes représentant l'autorité qui avait droit au "vous" de circonstance. Cependant, ce n'était peut-être pas ce détail qui allait être remarqué, mais la curieuse question qu'elle posa, sans rapport avec ce qui avait pu être dit auparavant.
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Sujet: Re: Knocking heaven's door? [fini] Sam 10 Mai - 18:08
Des cheveux bleus, sûrement teints. Couleur quelque peu atypique. Et néanmoins aussi pure que celle d'un ciel avant le coucher. Avec ces yeux rouges, ce regard de vampire, la couleur bleutée de sa chevelure courte formait une parfaite harmonie. Bien. Cela prouvait que cette fille devait avoir du goût, non seulement pour être née sous cette apparence mais aussi pour se vêtir d’une telle banale, assez banale par rapport à l’apparence du jeune homme. Ce dernier baissa les yeux au sol, comptant jusqu’à 10. Il lui semblait que la première impression avait porté ses fruits, mais comme tous les pensionnaires, la mystérieuse Orchid, au charme celtique, devait cacher bien des secrets. Enfin, il était habitué, et le professionnalisme de ses gestes, la discrétion qu’il employait restaient les quelques rares qualités qu’il avait :
« Tu es Orchid n’est-ce pas ? »
Comme si cette question n’était pas déterminée à l’avance. Les orphelins les plus bavards avaient longuement discuté de son regard vif, empli d’acidité. Non, réflexion faite, il ne s’étonnait plus de rien :
« Espérons que cela ne se gâte pas dans la journée. »
Le ciel se présentait pur, et prenait des couleurs de plus en plus intenses, dans des tons clairs. Le soleil se levait, c’était un paysage magnifique, et Lazy se découvrit plus ouvert à la beauté qu’il ne voulait l’avouer. Comme quoi, le summum de la magnificence de se situe pas dans un billet de 100 livres anglaises. Les cieux n’étaient pas couverts de chiffres, et loin d’être verts. Au contraire, c’était un autre charme qui s’en exprimait.
Par le passé, le jeune homme n’avait jamais pris le temps d’observer les mouvements des nuages, tel un bête adolescent « sous-doué ». Il n’allait pas commencer non plus maintenant mais distinguer de la beauté dans un lever de soleil lui semblait suffisant. C’était bien l’une des trois choses que Toulouse-Lautrec disait apprécier, en plus de l’absinthe.
Il fixa son regard sombre, tranquillement, sur la demoiselle, avant d’esquisser à son tour une moue plus avantageuse :
« Et bien, on peut dire que c’est ainsi que je m’habille au jour le jour. Une vieille habitude de porter des cravates qui m’est restée. »
A vrai dire s’il portait des vêtements aussi chics, c’était surtout pour l’image qu’il exhalait. Si Lazy appréciait autre chose que l’argent, c’était bien l’élégance. Et, de plus, comme une vieille croyance, il s’imaginait que plus il paraîtrait sérieux, plus les orphelins jugeront bon de se faire arnaquer par lui. La tournure des événements, enclenchée depuis trois années, ne le laissait en tout cas pas croire le contraire. On l’appelait souvent « l’homme d’affaire », le « dandy », par rapport à son apparence, et il aimait ces petits sobriquets affectueux.
Il resta muet quelques minutes, alors que le soleil montait rapidement dans le ciel. Le rouge passait au blanc, l’immaculé passerait au bleu. Ainsi la couleur la plus pure après la teinte laiteuse du ciel, serait l’azur de m’atmosphère. Lazy émit un ricanement étouffé. Cela ne lui ressemblait pas de polémiquer comme cela sur une poésie aussi peu lugubre, et lointaine de celle de ses auteurs favoris. On était bien loin du « Spleen » de Baudelaire. Au contraire, le lever du soleil préconisait une journée ensoleillée, et non quelque chose qui prêtait aux larmes.
C’était tout bêtement un plaisir simple, un de ces bonheurs qui correspondent si bien aux princesses sans le sou. Orchid n’était-elle donc qu’une enfant, aux rêves oranges ? Cela rappelait toujours ces clichés stupides. Un baiser au coucher du soleil, le travail au lever. Si Lazy n’était pas venu par hasard, par lassitude de son travail habituel, il ne serait jamais arrivé à un point aussi pitoyable… Ses paupières, fines et striées de veinules bleues, se baissèrent sur ses pupilles liquides, avec une fausse pudeur. Que quelqu’un lui explique à quoi servait tout ce cirque, juste pour un instant de pure lumière. Ce n’est pas en admirant le lever du soleil qu’on devient riche…
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Sujet: Re: Knocking heaven's door? [fini] Sam 10 Mai - 23:05
Présentement, l'orpheline née sous le drapeau de la grande Irlande se trouvait dos au grillage, les mains dans le dos. Elle s'appuyait simplement sur celui-ci et ses grands yeux désiraient percer le mystère suspect que l'on pouvait lire ou tout du moins se douter, en regardant le jeune dandy. Il attirait soudainement sa curiosité. Etait-ce un privilège? Non, pas le moins du monde. A vrai dire, Orchid était capable de s'émerveiller de tout, et elle était une des rares jeunes femmes qui possédait la capacité de voir les choses avec un oeil toujours nouveau et pétillant, comme un enfant qui venait de naître. Sa présence pouvait être relativement rafraîchissante, d'autant plus qu'elle ne semblait pas désireuse de juger sur quoique se soit, d'une mentalité bien simple tout comme ses aspirations. Mais comme l'on disait toujours aussi bien, il fallait se méfier de l'eau qui dormait... en chacun de nous, il y avait toujours une part bien sombre qui était dissimulée.. et ce n'était certainement pas la seule à faire des cachoteries.
Ce fut alors que le jeune homme, plus jeune qu'elle de quelques années, il fallait tout de même le remarquer, bien que, en apparence, cela ne sautait point aux yeux comme une évidence, après tout, Lazy semblait bien mûr pour un adolescent, l'appela par son pseudonyme. Etait-elle déjà connue? Cela la surprit et cela se dessina sans équivoque sur son visage. Elle était un véritable livre ouvert parfois, lorsqu'elle était désireuse de montrer aux autres qu'elle était aussi émotionnelle. Seulement, la question qu'il fallait se poser était : est-ce qu'elle ne jouait peut-être pas un jeu? Exprimait-elle seulement ce qu'elle voulait bien transparaître? Quoiqu'il en soit, son étonnement se traduisit par un petit mouvement de tête penchée sur le côté, ses petites lèvres entrouvertes et un index sur la bouche.
" Oui. Je suis Orchid. Toi, tu es Lazy. "
Surprenant qu'elle le reconnaissait? Finalement pas, elle passait son temps à regarder comme une extraterrestre tous les gens qu'elle croisait, il n'était que peu étonnant qu'elle en eut appris les noms pour la plupart. Seulement, jusque là, elle n'avait que retenu que les grands traits ou le plus important à savoir sur la majorité des orphelins, elle avait suivit une sorte de briefing de la part de camarades des Dark Nigthmares.
Puis le jeune homme enchaîna simplement sur la nature du temps qu'il pourrait faire une nouvelle fois, mais cette fois-ci, Orchid ne répondit pas par les maux, juste un sourire innocent et curieux, toujours en fixant ses yeux sanguins sur la silhouette élégante de son camarade anglais. Puis, toujours avec l'esquisse joyeuse sur ses lèvres, elle leva brièvement les yeux vers le ciel pour observer celui-ci qui se dégageait peu à peu, pour éblouir les habitants de l'Angleterre d'un bleu limpide et joyeux.
Ce fut alors, comme si les deux jeunes gens étaient sur la même longueur d'onde, leur regard se croièrent une nouvelle fois. C'était presque semblable à un duel de cow-boys, mais en bien plus british, en plus polie et élégant. Une vieille habitude disait-il? En tout cas, l'aspect guindé lui faisait une forte impression. Et lorsqu'il lui répondit ainsi, étrangement, elle baissa son visage pour s'observer elle-même, et constater qu'elle ne faisait pas autant d'effort que lui, mais elle en haussa les épaules.
Puis, avec surprise, Orchid se décolla de ses barreaux et s'approcha de Lazy, et là, comme si elle était une femme de chambre, elle porta ses deux pâles mains sur la cravate du dandy afin de l'ajuster et la réhausser. Elle la trouvait un peu de travers, et cela affectait l'asymétrie de tout ce qu'il portait. C'était bien dommage.
Une fois que son comportement curieux cessa, elle recula alors lentement pour s'adosser à nouveau sur les grandes portes métalliques, et d'une voix cristalline fournit une explication aussi simple que vraie.
" Elle était de travers. "
Court. Bref. Curieux. Voilà comment on pouvait parfois déterminer les habitudes de l'Irlandaise. Etaient-ils pré-déterminés? Mais fallait-il vraiment voir le mal partout? Orchid se mit soudainement à sourire. Il n'y avait rien qui ne s'y prêtait mais elle pointa alors son doigt vers quelque chose, tendant son bras.
" Hoooo! Un papillon!!! "
Cela rappela rapidement l'innoncence apparente qu'elle dégageait, suivant de son regard et ainsi que de sa tête, les mouvements ondulés de l'insecte aux ailes fragiles. Orchid était en train de totalement détourner la conversation, et peut-être même les intentions qui amenaient alors le jeune homme à son encontre. Mais subtilement n'essayait-elle pas de lui expliquer indirectement d'aller droit au but par un procédé douteux et enfantin? Mais alors alors rabaissa son bras, elle détourna ses yeux rouges vers lui, et toujours en esquissant délicatement une expression joviale, elle récita quelques vers...
" Naître avec le printemps, mourir avec les roses, Sur l'aile du zéphyr nager dans un ciel pur, Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses, S'enivrer de parfums, de lumière et d'azur, Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes, S'envoler comme un souffle aux voûtes éternelles, Voilà du papillon le destin enchanté! Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose, Et sans se satisfaire, effleurant toute chose, Retourne enfin au ciel chercher la volupté! "
Ce court poème portait le même nom que l'insecte qu'elle observait disparaître alors, et n'était autre que le fruit d'un bien célèbre auteur, un certain Alphonse de Lamartine. Pourquoi avait-elle subitement pris la peine de lui conter ses vers là? Etrange.... mais elle ne le quitta pas des yeux.
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Sujet: Re: Knocking heaven's door? [fini] Sam 10 Mai - 23:48
La demoiselle Orchid était néanmoins trop innocente à son goût, si ce n’était qu’une apparence. Ces petites manières, enfantines et par trop puériles alors qu’il la savait plus âgée que lui, la rabaissait dans son estime personnelle. Il ne la connaissait cependant pas assez, mais, en observant la plupart des orphelins, il en était venu à la conclusion que ceux qui ne s’enfermaient pas dans leur solitude retombaient en enfance ; la jeune fille semblant faire partie de la deuxième catégorie. Camille et Near étaient des parfaits exemples de sa théorie. L’un passait son temps à manipuler des jouets, dans le silence le plus total, et les activités de la deuxième se passaient de commentaires.
Le front de Lazy se plissa imperceptiblement. Ainsi, l’élite des humains devait être composée d’autistes et d’enfants ? C’était paradoxal. Dans les romans, les surdoués se montraient toujours plus matures que leur entourage, jamais moins, à ce point. Si Orchid rejoignait le groupe « en enfance », c’est que Lazy n’avait pas tout à fait tort. Hors, cette vision le chagrinait. La plupart des « demandes » qu’il avait à fournir consistaient en jouets, et le jeune homme se sentait bafoué d’être utilisé à des fins aussi puériles. Les surdoués sont des grands enfants, colériques et souvent froids. Comme si un énorme poids s’était abattu sur sa tête, ses sourcils fins se tordirent, au même rythme que ses lèvres rosées qui adoptaient une moue joueuse, en conséquence. La puérilité d’Orchid l’amusait…
La jeune fille s’empressa sous son nez, tout en remettant sa cravate droite. Il lui découvrait un désir de perfectionnisme, un peu maniaque peut-être. Observer les gens de loin était l’un des passes-temps favoris de l’orphelin, alors qu’il y songeait, les petites mains fines s’agitant au col de sa chemise :
« Mais je t’en prie. » Finit-il par répondre, un brin ironique
La déclaration suivante de la demoiselle conforta Lazy dans ses doutes. En tout que surdoué lui-même, peu de beautés l’atteignaient et voir un papillon ne lui donnait aucunement l’envie de sautiller partout ; au contraire même, il n’aimait pas les insectes en général. Donc, à s’extasier ainsi, comme quelques minutes auparavant devant le soleil, Orchid dévoilait une part de son âme, trop candide au goût du garçon :
« Je…vends des objets. S’il y a quelque chose qui t’intéresse, fais-moi signe et je te le procurerai. » Poursuivit-il
En réalité, il n’avait pas de buts réels lorsqu’il était arrivé devant la jeune fille. C’était même son insomnie qui l’avait empêché de finir sa nuit. Comme s’il la terminait d’habitude… Mais il gardait le lit, jusqu’à ce que son partenaire se lève, question de politesse. Tout en Lazy n’était d’ailleurs que loi, prévenance, tout ce qui en gros constitue la vie de quelqu’un de « là-haut ». Alors qu’était-il en vrai ? Car il n’était le pantin que de lui-même. Son corps appartenait directement à son âme, et servait ses desseins.
Le poème d’Orchid arracha au jeune homme un soupir discret. Il détourna enfin les yeux de la silhouette élancée, pour se concentrer sur ce qui l’entourait. La nature se réveillait elle aussi, aussi vivace que dans un documentaire. Et lui, Lazy, devait bien fait tâche dans ce beau décor idyllique. Merci Roger, merci monsieur Quillish. Que vos noms soient sanctifiés…
Lazy savait que sans ces deux derniers pions, il ne serait même pas là. Il serait ailleurs, dans un autre destin, une autre branche de l’histoire, mais pas dans cette existence confortable. D’ailleurs, mieux valait ne pas avançer de suppositions quand aux voies impénétrables du passé, du présent, et du futur. Il semble que seul le « bon Justice » en ait la clé. Dieu en a une copie, mais la seule religion en laquelle Lazy croit, c'est la sienne et celle de l'argent...
Invité
Sujet: Re: Knocking heaven's door? [fini] Dim 11 Mai - 18:34
Pourquoi Orchid jouait-elle ainsi? C'était étrange car en réalité, lorsque la demoiselle était en classe, elle pouvait faire preuve de beaucoup de sérieux, même que son regard pouvait parfois se faire sévère lorsque ses pensées la menaient dans les hautes sphères de la réflexion. Lorsqu'elle pointait son fin nez dans un livre, la même expression se lisait sur ses traits. Pourtant, là, elle se conduisait presque comme une autiste alors que l'on ne lui avait dicerné un problème de ce genre, en tout cas, rien qui ne puisse être lu dans son dossier psychologique ou simplement médical. Non, elle était normale mais ailleurs... C'était ainsi que l'on décrivait la jeune Irlandaise. Et bien... peut-être qu'elle allait finir par en surprendre plus d'un maintenant...
Après qu'elle eut laisser ses petites manières de bonne épouse, parce qu'en y repensant, c'était une image que l'on pouvait avoir en tête, Lazy lui confia alors ce qu'il pouvait faire pour elle. Hooo! Un brocanteur? Il était donc capable de lui fournir ce qu'elle désirait matériellement si elle pouvait en y mettre le prix? Que voilà une chose intéressante... mais elle avait déjà entendu de par ci, par là, des jeunes gens qui furent émerveillés d'avoir pu enfin obtenir une chose qui leur tenait à coeur... Est-ce que l'orphelin se cachait derrière ces joies communes? Etait-il donc le marchand de rêves perdus?
Tout ceci l'interpella étrangement. Orchid se posa alors la plus simple des questions. Avait-elle besoin de quelque chose? Désirait-elle matériellement quelque chose? En réfléchissant, elle n'avait absolument pas penser à personnaliser sa propre chambre, celle qu'elle partagerait sans nul doute avec une autre pensionnaire. Besoin d'un tableau, d'un bibelot? Mmmmmm... non. D'un cadre photo? Non. Elle n'en avait pas. De vêtements curieux qu'elle ne pourrait trouver? Non. Des bijoux? Elle ne portait aucune coquetterie particulière. Finalement, la jeune orpheline ne portait aucune attache quelconque, rien qui ne pourrait lui rappeler son pays, rien qui ne pourrait rappeler ses parents, rien qui ne pouvait réellement lui plaire... à part peut-être...
Sa réflexion fut alors coupée par l'arrivée du mystérieux papillon qui lui remua alors en elle des aspirations poétiques. Il était rare qu'elle parle autant, qu'elle vienne elle-même à citer un petit poème entier et devant un individu qu'elle ne connaissait que de réputation. C'était même très curieux qu'elle dévoila alors, bien que cela soit insignifiant, cette petite part artiste d'elle-même, ou peut-être sa capacité à mémoriser avec aisance.
Détournant alors son attention une nouvelle fois, aussi rapidement que l'insecte eut pu la captiver, elle se retourna simplement vers Lazy et le fixa avec insistance, mais en silence. Ses yeux timides et roygeoyants semblaient désireux de scanner le damoiseau à l'allure décontractée, main dans les poches et si calme. Immobile, elle donnait l'impression une nouvelle fois d'avoir les pensées qui la guidait ailleurs. Quand soudain, elle pointa un index légèrement en l'air. Ainsi, on aurait pu croire qu'elle indiquait le ciel mais en réalité, c'était le signe d'une illumination. Cependant, aucun mot ne fut prononcer.
Mystérieusement, la demoiselle aux cheveux bleutés, rappelant parfois les pétales pâles de certains fleurs du même nom que son pseudonyme, sembla chercher quelque chose..... dans son corsage. Sans aucune pudeur, sans aucune gêne d'un geste qui aurait pu être très mal interprêté, elle sortit une billet entre la pince de son index et majeur, le présentant alors comme un trophée. Pourtant, elle ne le tendit nullement à Lazy...
Non, elle conserva son argent entre ses mains, et commença à vraisemblablement le froisser dans tous les sens. Tout en faisant cela sans y porter ne serait-ce qu'un regard, elle préféra alors répondre enfin à son jeune camarade.
" Intéresser... intéresser... de toi à moi, tu es celui qui l'est le plus, non? Si tu as besoin de quelque chose, fais moi signe également, je te le procurais.... "
Curieux, elle lui renvoyait innocemment sa propre proposition. Est-ce qu'il y avait un message derrière cela? Avec Orchid, toutes paroles pouvaient être interprêtées de bien des manières... Pouvait-il y avoir de mauvaise réponse alors? Est-ce que l'apparence du choix multiple n'était que tromperie? Mais qu'importait alors puisque soudainement, la jeune femme tendi la main avec le billet qu'elle avait ôté quelques minutes plutôt mais.... plier... un origami. Il représentait un cygne... ou tout du moins un oiseau.
Délicatement, elle prit la main de Lazy et posa celui-ci dans sa main, un léger sourire aux lèvres.
" Argent égal Liberté... telle est notre société. "
L'oiseau... la liberté? Etait-ce ce message qu'elle tenta de faire passer? Etait-ce un pur hasard à ce qu'elle s'adonna à cela alors qu'elle avait cet orphelin là face à elle? Puis simplement, elle se recula à nouveau, retrouvant le métal froid des barreaux du grillage d'entrée. Elle semblait donner son origami, ou plutôt son billet comme cela, sans rien entendre de particulier... un cadeau? Oui, oui... vraisemblablement.
" Une boîte à musique.... Possèdes-tu des boîtes à musique? "
Orchid semblait enfin avoir trouvé quelque chose qui pourrait lui plaire... Finalement, Lazy pourrait alors faire des affaires...
C’était une fille étrange, par bien des aspects. Enfantine et grotesque peut-être. Et aussi amusante. Il aimait se laisser capter par le regard rouge, même lorsqu’elle se détourna. Il faisait sûrement parti des rares choses que le jeune homme venait à estimer. Ces pupilles sanguines, aussi vives que l’hémoglobine provoquaient son admiration. Elle avait les yeux de toutes les grandes terreurs littéraire ; allant de Dracula jusqu’à Mister Hyde. Même si ce n’était la réalité, Lazy les avait toujours imaginé regard flamboyant, aussi perçant que celui de la jeune fille, et emplie d’une assurance certaine…
Orchid, dont le parfum venait jusqu’au jeune homme, ne devait pas avoir l’habitude des affaires, qui tenaient tant à cœur Lazy, lorsqu’elle sortit un beau billet vert. Une étincelle d’intérêt s’éveilla dans le regard terne du jeune homme, alors que la demoiselle le chiffonnait entre ses mains délicates. Quel gâchis, Pensa-t-il avec acidité. Mais c’était son argent, elle en faisait ce qu’elle voulait. Lui n’était que son humble serviteur, prêt à accueillir son budget dans sa tirelire si elle souhaitait quelque chose, non un voleur comme les apparences pouvaient le laisser entendre. Mais il était bien trafiquant à sa manière, l’homme qui force la nuit des magasins pour en subtiliser les quelques objets précieux. Néanmoins, tout est fait avec un tel soin, un amour du travail bien fait, que jamais ses actes ne sont découverts. Arsène Lupin en quelque sorte, et sa bande de joyeux maraudeurs… Peuplant sa vie de fantasmes littéraires, Lazy en refermait ainsi toute sa part du subtilité. Personne ne connaîtrait rien à son art, et il ne demandait rien...
« Moi ? Je ne cherche qu’à aider, mais les services communautaires ne sont pas gratuits. Et intéressé, non, pas vraiment. Je suis plus dans le profil bon samaritain, aider mon prochain, toutes ces idioties. »
La part muette de son inconscient ricana, alors que le jeune homme adressait à la demoiselle un sourire empli de bonne volonté. Comme quoi, il est possible d’être celui qu’on veut, en y mettant du cœur. On pourrait presque croire à son honnêteté, une sincérité sombre appuyée par l’éclat terne de son regard. Ses prunelles noires semblaient vagues, et dépolies comme si de l’eau y avait longuement coulé. Ce n’était plus qu’un miroir sans teint, et quelqu’un se mirant dans ce regard froid n’y aurait sûrement pas vu son reflet. Lazy cultivait le culte de sa personnalité. Il n’oubliait jamais qui il était et ce qu’il comptait faire de sa vie. Son quotidien était rempli de ces petits gestes précis, qui permettent de ne pas oublier la simplicité. Et l’argent récolté dormait sous son lit, ou dans une banque. Lazy aimait parfois y plonger les mains, fixer jusqu’à s’en troubler la vue ces petites tas verts, qui ravissait son attention. Il n’était qu’un bon vivant, assoiffé de richesse.
La réaction d’Orchid, lorsqu’elle laissa un savant pliage au creux de sa main, lui arracha un ricanement mesquin qu’il s’empressa de déguiser en quinte de toux. Ce n’était plus que de l’argent sale, aussi joliment présenté fut-il. Quel est l’intérêt de toutes ces choses, de ces beautés auxquelles il n’entendait rien ? L’argent restait toujours vert, qu’il soit plié ou déchiré. Qu’elle ait mis autant de temps à lui déclarer sciemment son désir exaspéra Lazy en son for intérieur. N’aurait-il pas été d’apparence glacée qu’il aurait été impulsif. Hors, son tempérament se montrait incapable de nouveauté. Aucun changement, évolution avant longtemps. Et durant ces années, Lazy devrait rester égal à lui-même, sourire fier et destructeur, cœur attaché à l’argent…
Il glissa l’oiseau dans la poche de son jean, après l’avoir déplié au préalable. L’animal de papier avait acquérir une nouvelle dimension ; volatile de la liberté ?
« Au contraire, avec de l’argent viennent les contraintes. »
Elle ne devait pas être aussi niaise qu’elle voulait bien le laisser croire. Dans son « métier », du haut de ses seize ans, si Lazy avait bien appris une chose, c’est qu’il ne fallait pas juger sur les apparences. Une jeune fille aux cheveux bleus peut bien se révéler différente de ce que son physique, son comportement laissaient penser :
« Je peux t’en avoir, moyennant encore un peu d’argent. Mes passeurs d’objets ne sont pas les plus généreux. Un air de préférence ? »
L’affaire commençait à l’intéresser plus sérieusement. Oú il y a moyen de gagner de l’argent, l’enjeu devait plus passionnant. Certains sont pris de plaisir en regardant un bête objet, la seule chose valable de fascination pour Lazy est ce billet, serré dans son arrière poche. Un nouveau grain à son désert…
Orchi semblait alors soudainement se détacher de toute la conversation, elle n'écoutait qu'à moitié les dires de son interlocuteur qui avait alors bien peu à éveiller son attention. Non pas parce que cela n'était pas intéressant en soit, mais parce que l'Ilrandaise ne se sentait pas concernée par son discours. Elle sentait que quelque chose de faux sonnait dans ses paroles, alors que son doux visage allait pourtant de paire avec ses mots, le regard sombre qui était le sien exprimait tout autre chose. Les yeux de la jeune fille étaient partout, et semblaient se porter parfois sur bien des détails. Pourtant, c'était souvent les petites choses qui en faisaient naître de grandes, un tout petit rien...
Lorsque l'argent fut mis en évidence, une lueur brillante et intéressante avait animé ces yeux énigmatiques et chaleureux en apparence de Lazy. Finalement, n'avait-elle pas effectué un test en le plaçant ainsi? Exécutant son étrange manège? Ne voulait-elle pas vérifier ce que l'on disait dans les murmures? Ou était-ce seulement pour ses besoins personnels? Enquêtait-elle de la plus bizarre manière qu'il soit? En tout cas, son comportement l'était étrange...
Comme par mimétisme, quand Lazy sourit, elle en fit de même. Le rouge de son regard s'enflammait tout autant d'ailleurs, stupéfiante liaison entre ses lèvres rosées et leur étirement. Puis quand il s'exclaffa quelque peu, tout en étant toute en retenu, étouffant cela dans une toux curieuse, le sérieux fut de mise et de l'étonnement se lisait dans le regard d'Orchid. Elle découvrait... elle découvrait les talents nécessaires à la vente. Déjà, il fallait qu'elle note l'allure impéccable, qui malgré l'élégance était pointée de décontraction. Une meilleure impression pouvait alors se faire à l'approche des innocentes victimes. Il n'effrayait pas en soit et au contraire, se rendait admirable de par son physique soigné. Puis, l'intonation de sa voix. Suave, charmeuse, un regard déterminé mais tout en douceur. Bien des gens auraient pu vendre son âme à pareil séducteur non?
Pourtant.... Orchid sentait que quelque chose n'allait pas dans tout l'ensemble, sans pour autant arriver à mettre le doigt dessus. Mmmmm... étrange... cela était perturbant. Il avait tout pour lui, un employé modèle si il avait été dans l'insdustrie commerciale, voire même un patron terrible. L'Irlandaise n'arrivait donc pas à saisir ce qui clochait dans cette peinture matinale. Néanmoins, bien que suspicieuse, rien ne transparut sur son visage. Rien. Vraiment déconcertant. Par contre, ses yeux d'albinos ne quittèrent pas la silhouette du dandy jusqu'à ce qu'elle porte son index sur sa bouche.
Feingant l'air de la réflexion, elle chercha donc plus de précision sur sa boîte à musique... une mélodie mais laquelle? Et dire qu'elle avait jeté cette demande assez bêtement car ce fut la première image qui lui sauta en tête... Brusquement, elle se redressa d'un bon, mains derrière le dos. Tiens? Que voilà une bien vive réaction. Mais aussitôt, elle tourna le dos à Lazy, son camarade. Pourquoi? Avait-il dit quelque chose de travers? Car le comportement laissait presque à croire qu'elle se sentait soudainement vexée.
En réalité, alors qu'il n'y avait aucune logique dans chacun de ses mouvements, ou peut-être une qui n'en avait qu'à son esprit, elle semblait ne portait son attention que sur le chemin cabossé se dessinant devant les grilles, un peu comme quand elle était venue bien tôt dans la journée en ce lieu. Sans se détourner, sa voix légère retentit, laissant alors échapper le morceau qu'elle désirait.
Le morceau n'avait pas été choisi bien au hasard, bien que la façon dont elle prit sa décision laissait à penser que tout était spontané. Mozart... c'était un musicien qu'elle aimait bien, mais aussi un homme à l'existance déchu. Pourquoi lui? il était simplement né le même jour qu'elle. Une ironie du destin... Orchid n'avait jamais réussi non plus à expliquer pourquoi elle était plus attirée par ses musiques et ses symphonies car cela lui demanderait de remonter dans un passé qu'elle avait vraisemblablement oublié. Quoiqu'il en soit, son choix était fait.
Ce fut alors qu'elle détourna son visage légèrement sur le côté, et à travers quelques mèches bleutées qui lui voilaient la partie de son visage, le rouge de ses yeux s'en échappa un peu. Le coin de ses lèvres semblait aussi dessiner un petit sourire étrange, assez mutin.... mais l'expression de ses yeux paraissait curieusement moins innocent que ce qu'elle avait bien voulu montrer jusque là.
" Pourras-tu relever pareil défi que trouver une boîte à musique qui n'existe pas dans le commerce? Un engagement que nul autre toi pourrait tenir? Si tu y parviens, alors la poche arrière de ton pantalon sera rempli... voire peut-être les deux. Mais qu'il serait bien dommage de cacher pareil fessier! "
Ses yeux pétillèrent alors, sourire se fit plus grand. Quelque soit la naîveté qui pouvait être sienne, elle n'avait pas sa langue dans sa "poche". Mais qu'est-ce que cela pouvait bien faire au dénommé Lazy, après tout, elle parlait le même language que lui alors... un language universel : l'argent.
Il était blasé. Le petit sourire commercial de la demoiselle l'en assura; elle ne voyait pas encore clair dans son jeu. A ses yeux, son aura de mystère devait être intacte, purifiée. Personne ne devait donc savoir à quel point il était vicié, non comme ces êtres sans intérêt qui affichent leurs défauts au grand jour. Lazy restait un artiste de la tragédie, un acteur comme on en fait encore peu. Son cerveau lui commandait « souris », ses lèvres adoptaient le mouvement ; son corps entier n’était que la marionnette de sa pensées. Les humains sont dirigés par les désirs de leur organisme ; faim, sexe, soif, mais le jeune homme parvenait à faire taire ces voix impures.
Il glissa à nouveau ses mains dans ses poches, son éternel petit sourire fiché sur ses lèvres glacées. Il jouait à un jeu dangereux, suite à la proposition d’Orchid, mais la tentation fut plus forte :
« Comptes sur moi. Tu l’auras ton jouet. »
Jusqu’à là, il n’envisageait aucune défaite, et cela n’allait pas commencer maintenant ; il y a toujours des moyens de tricher. Auxquels cas, il pourra toujours détourner le problème. Tout est une question de savoir vivre. Il nota intérieurement l’ironie contenue dans les derniers mots de la jeune fille. Aussi innocente soit-elle, elle le mettait à l’épreuve ; alors autant lui offrir un spectacle intéressant et une belle défaite. Car, bien qu’elle l’ait dit à voix haute, Lazy jugeait l’affaire comme un défi. Le temps de lui trouver son produit, il se démènerait et oublierait un peu son tempérament. Récompense amplement méritée, c’était la difficulté qui le faisait jouir. Plus c’était dur, plus il aimait travailler. Masochiste ? Peut-être. Sa fierté comptait beaucoup sur son honneur. Il se laissa captiver par le dos que lui opposait la jeune fille. Les cheveux bleus caressaient sa nuque gracile, pâle et les mains fines s’agrippaient aux barreaux, comme si elles tentaient de les arracher. Lazy ne la connaissait pas assez pour faire un jugement, mais elle semblait frivole, détachée de son monde. Un pigeon intéressant pour ses affaires. Et si elle pouvait bien le payer pour une simple boîte à musique, il n’osait imaginer ce qu’il pouvait lui extorquer comme argent pour d’autres ventes. Le rêve de l’arnaqueur devenait réalité…
Il songea vaguement à l’endroit où il pourrait trouver la boîte à musique. Il se souvenait avoir vu un magasin de musique, et un autre d’antiquités au centre de Winchester. Stone serait enchanté de cette petite sortie ; d’autant plus que pour cette affaire, les Parasits n’auraient pas tant besoin d’être au complet. Une bise légère ébouriffa ses mèches sombres, et il les replaça hors de son visage en lame de couteau d’un geste mécanique, distrait. Le soleil montait de plus en plus haut ; et déjà, ses rayons caressaient la peau marmoréenne de l’adolescent. Que pouvait-il y avoir de si passionnant pour qu’Orchid se jette toujours sur ces sacro saints barreaux ?
A ce qu’il savait, elle était nouvelle ; c’était peut-être la peur d’être enfermée dans cet orphelinat qui la maintenant dans cet état d’ébahissement constant. En plus d’être grotesque, elle le surprenait. Lazy en vint à la conclusion que même en vivant des années auprès d’orphelins surdoués, il restait impossible de les comprendre, chacun accédant une sphère de spécialité différente. Il huma le léger parfum des fleurs ouvrant leurs lourdes corolles, et s’avança encore de quelques pas vers le grillage, pour stopper prés d’Orchid :
« Ce sera tout ? »
Il jouait au bon serviteur, alors que ce rôle lui déplaisait. Un homme de sa trempe enfin, n’était pas fait pour écouter les autres, qu'il méprisait hautement. Seule la nuit, et ses vols, lui apportaient une quelconque liberté, acquise autrement que par ses éternels sourire mystiques…
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Sujet: Re: Knocking heaven's door? [fini] Mar 13 Mai - 13:10
Quelques secondes après que la demande de la jeune orpheline fut demandée, Lazy prit cela comme un défi difficile à relever, ce qui en était un d'une certaine façon. Pourquoi jouait-elle donc ainsi avec lui? Parce qu'il avait simplement attiré son attention. Aussi bête que cela soit. Orchid rangeait cette étrange personnalité dans le groupe des curiosités, ou son mur des bizarreries. On pouvait lui donner bien plus d'un nom. N'était-ce pas un comble de sa part? Elle qui faisait sans doute partie des orphelins les plus louches de tout Wammy's House? Ho certainement, elle n'obtiendrait pas le trophée du numéro un à ce niveau là, mais elle était dans le ploton.
Quoiqu'il en soit, il n'y avait pas de logique à proprement parler dans le comportement de l'Irlandaise, elle était aussi fantasque que les mythes de sa culture. Cependant, c'était cela qui faisait sourire et qui pouvait, en une façon, attirer plus ou moins la sympathie à son égard. Pourtant, malgré tout cela, il y avait toujours un point noir à son sujet, comme si quelque chose l'entourait qui ne pouvait s'expliquer, faisant planer un voile de mystère sur ce qu'elle était vraiment. De plus, son albinisme la rendait encore plus étrange, parfaitement combinaise de la nature qui se confondait à merveille avec sa frivolité innocente.
La jeune fille détourna alors une nouvelle fois sa tête, toujours hypnotisée mystérieusement par la route qui l'avait emmené. Que cherchait-elle? Ou plutôt guettait-elle? Orchid ne semblait pas désireuse de quitter les lieux, car si tel avait été sa volonté, rien ne l'aurait empêché de dépasser le grillage des portes d'une façon ou d'une autre, et partir se perdre sur les routes anglaises. Non... elle restait simplement là, comme une prisonnière, guettant près de ses barreaux... une visite? L'irlandaise était nouvelle, personne ne pouvait être encore véritablement au courant si elle avait des contacts extérieurs. Cependant, aussitôt dans la journée... c'était suspect si c'était le cas.
Ce fut alors que Lazy, l'élégant dandy s'approcha de l'albinos aux cheveux bleutés, et de sa voix charmeuse, celui-ci lui demanda simplement si c'était tout ce dont elle avait besoin. Là, affichant une mine étonnée, elle se détourna de sa grille pour faire face au damoiseau. Puis énigmatiquement, elle se pencha vers lui, tout en étant sur la pointe des pieds ( Lazy était plus grand qu'elle de taille!!^^). Ses yeux rougeoyant fixèrent alors avec insistance le jeune adolescent... en silence. Elle avança de telle façon que leurs deux nez se toucha mais sans plus. Et là....
" Que le premier voeux soit comblé... que la satisfaction soit faite... Si je possède un autre désir, je sais où te trouver messire Lazy. "
Sur ses paroles, elle descendit alors de la pointe de ses pieds pour prendre ses distances à nouveau. Elle affichait toujours une étrange esquisse joviale, un peu mesquin mais en rien méchant, comme si elle préparait un mauvais coup ou une bêtise. Pourquoi jouait-elle autant avec ces impressions vagues? C'était peut-être ainsi qu'elle s'amusait.
En tout cas, quoiqu'il en soit, le comportement du dandy anglais de l'orphelinat intriguait étrangement la jeune résidente. Ho, il y avait tant d'autres personnes aussi bizarres que lui dans cet univers enfermé des petits génies, tant de chose encore à découvrir, elle qui venait seulement d'arriver. Tant de merveilleux esprit à comprendre et des comportements divers. C'était formidable! Surtout lorsque l'on était une jeune femme qui, alors que ses songes étaient toujours en plein milieu de rêves, ne possédait encore ni but, ni ambition. Peut-être était-ce cela qu'elle cherchait à travers les autres et les curiosités de son monde, non?
Les quelques minutes passées en la compagnie de Lazy, les pupilles qui se rétractaient face à la vue d'un billet vert, cet engouement à vouloir se montrer poli et gentil, cette allure propre et parfaite, la voix charmeuse, le regard qui indiquait autre chose... toutes ces petites choses là avaient permis à Orchid de faire ses propres hypthèses. L'argent... ici tout tournait autour de lui sans pour autant que l'on le nomme directement. Quelle étrange aspiration que celle-ci non? Pourquoi le jeune homme courrait-il après celui-ci? Quelles étaient ses profondes raisons? Et est-ce que son but pourrait prendre fin lorsqu'il viendrait à tout posséder? Un homme veinal... N'y avait-il pas plus étrange lorsque l'on avait à peine seize ans?
" Affaire conclue? "
L'irlandaise tendit alors soudainement sa main frêle et pâle dans la direction de son camarade, une main qui semblait présente en tout innocence, une main tendue prête à sceller une affaire, une affaire sur laquelle il n'aurait pas le droit de revenir.
" Jamais ne ploie devant la difficulté, la récompense t'attendra à point nommé. "
Des paroles totalement incongrues, et tout aussi burlesques qu'Orchid elle-même. Que cherchait-elle à signifier par là? Une petite pique discrète ou une constatation face à la détermination de Lazy? Ou peut-être que le message était tout autre et qu'elle désirait des garanties. Nullement dupe? Souhaitait-elle d'abors obtenir son dû et voir son objet désiré avant même de confier son argent? Ou finalement n'était-ce qu'une fantasie parmi tant d'autres?
Invité
Sujet: Re: Knocking heaven's door? [fini] Mer 21 Mai - 18:28
Il la fixa avec un gentil sourire d'enfant, légèrement trop candide pour son visage en lame de couteau. Ne se prenait-elle pas trop pour... autre chose ? Pour lui, elle cassait le miroir. Avant, il ne voyait qu'une jeune fille étrangement silencieuse, et peut-être un peu trop pâle; ce qu'elle disait ne lui plaisait pas. Dans un premier temps il jugeait sur les apparences, mais là, elle ne lui plaisait plus. Evidement, il dissimula ses petites hypochrisies derrière un bruit sourire, commercial et colgate blancheur. Ses dents, délicieusement aiguisées, jettaient un éclat presque métallique face au soleil brûlant qui se levait. Au sud des cieux, de gros nuages blancs aux ventres lourds moutonnaient, annonce d'orage.
Et pour simple conclusion, Lazy s'aperçut qu'il avait faim. Envie d'un bon bol de café, effaçer cette désillusion :
" Humpf, que voici une langue charmante que la tienne, on se croirait presque à entendre les voix charmantes des princesses éperdues en quête de chevalier servant. Mais tes mots ne sont pas tombés dans l'oreille d'un sourd. "
Il inspira, avant de baisser les yeux avec délicatesse. Ses longs cils couvrirent un instant le lac calme de ses prunelles miroitantes. L'annonce du pactole rendait son coeur fébrile et battant de coups trop appuyés :
" Dis-moi, il se trouve que j'ai faim. Et que c'est l'heure d'aller déjeuner. Que dirais-tu de partager avec moi les... humbles délices du self ? " Proposa-t-il d'une voix amusée, sans réussir à dissimuler la touche d'ironie qui la teintait
S'il y avait bien un avantage de vivre dans un orphelinat, c'est qu'il n'y avait rien à payer... et tout à gagner, c'était une question de scrupules facilement détournables dés que l'on se trouve un minimum intelligent. Un petit 200 fait toujours l'affaire :
" Combien exactement me proposes-tu pour ta commande ? "
Il calcula mentalement la valeur approximative d'une boîte à musique réputée rare, et de plus introuvable à la Wammy's House. Ah, cela pouvait monter haut, et l'affaire s'en allait croissante.
Il relâcha d'une manière gracieuse ses épaules maigres, recouvertes par l'éternelle veste de costard et, imagineant une tache de poussière imaginaire, il frotta délicatement l'épaulette, les yeux toujours baissés, comme en une attitude soumise, alors qu'à l'intérieur, il jubilait. Frissonnement de cupidité.
C'était si bon, et encore meilleur lorsque c'était mérité. S'il ne pouvait pas la trouver cette boîte, il la fabriquerait. Il était de source sûr qu'il était excellent musicien, et habile de ses mains. Tailler ou faire fabriquer un tel objet par Stone ne lui couteraît rien de bien grave. Comme ces vendeurs au noir qui retapent les maisons afin de les revendre trois fois plus cher. Il tourna soudain les talons, avec un sourire fade. Il agissait pour ses besoins, et non contre. Ce qu'il voulait donc pour l'instant c'était le boire ce grand bol de café brûlant qui devait l'attendre sur le table du réfectoire...
Invité
Sujet: Re: Knocking heaven's door? [fini] Jeu 22 Mai - 13:19
Qu'il était amusant ce Lazy, il semblait si propre sur lui, si élagant et polie. Il était sans doute bien trop pour être honnête, c'était la conclusion première de la demoiselle Irlandaise. Pourquoi en arriver là? Parce qu'il souhaitait vendre et son regard était à la limire lubrique lorsque innocemment Orchid présenta un billet sous ses yeux. Ho ho! Que cela fut amusant! Hahaha! Enfin, quoiqu'il en soit, même si il y avait une fausseté derrière tout cela, il lui était tout de même fortement agréable. Et même si présentement elle avait une vague idée sur ce que lui désirait vraisemblablement, elle voulait en savoir plus sur l'homme en entier. N'était-il pas lassé de jouer les valets? Oui un valet, parce qu'il servait autrui en satisfaisant leur demande. La jeune fille albinos aurait sans nul doute trouver cela terriblement ennuyeux, d'autant plus qu'il ne montrait pas son vrai visage. Etait-il donc si horrible que cela? Vraiment fascinant...
Les deux jeunes gens sourièrent alors, de telle façon que l'on aurait pu croire si l'on obsercait la scène qu'ils passaient du bon temps, de façon amical alors qu'ils étaient.... ils étaient en affaire. Encore un coup de l'ironie du sort. Mais quoiqu'il en soit, le sourire de la demoiselle se fit d'encore plus grand et ses yeux rouges pétillants quand il compara les mots de l'Irlandaise à une princesse, bien que... une princesse un peu niaise et utopique, mais c'était sans doute parce qu'elle en donnait l'image. Héhé!
" Ho ho!! Mais quel flatteur monsieur Lazy!! Cependant, je ne peux être comparé à la noblesse... et bien que l'idée d'un prince bien charmant soit intéressante, je ne crois que trop qu'il me faudrait moi-même aller le chercher plutôt que de l'attendre. Ceci est bien dommage... mais plus excitant de produire des efforts pour obtenir ce que l'on désire! Je serais plus prompt à incarner une dame de chambre, celle qui écoute et apprend avec ses yeux. Et vous Messire Lazy, vous serez un grand duc, riche et élégant, dont l'oreille serait tout aussi affûtée que mes yeux! "
La jeune orpheline se mit à rire, même si le temps se recouvrait, elle était comme une fleur qui commençait à s'éclore. Plus les minutes passaient, plus elle s'ouvrait.... du moins en une façon. En tout cas, il était toujours bien drôle de constater comment parlait l'Irlandaise. Avait-elle trop lu de pièce de théâtre ou en interprêtait-elle une en ce moment même? Il était clair qu'elle ne se plaisait pas à parler de façon ordinaire, mais dans son esprit rêveur, c'était plus amusant. L'orphelinat était un château, et chacun de ses habitants une personne bien distincte d'une monarchie oubliée, une cours de noble et ses sujets. Cela rendait les choses bien moins monotones.
Puis soudainement, la mine souriante d'Orchid se métamorphosa pour laisser place à la surprise. Une invitation? Prenait-il alors la peine de passer un peu plus de temps avec ses clients? Intéressant.... vraiment encore plus intéressant... De plus cela lui offrait la possibilité d'en savoir un peu plus, une occasion rêvée! Alors que sa bouche avait pris la forme de O et que ses joues avaient légèrement rosies devant l'annonce polie, elle calculait que c'était peut-être la première fois que quelqu'un la conviait.... à un repas, quelqu'il soit. Généralement, elle était toujours seule, perdue dans ses pensées et peu de gens se souciait d'elle. Ho, elle s'en accomodait donc... la surprise était là.
Tout aussi rapidement, l'Irlandaise se mit à sourire une nouvelle fois, applaudissant légèrement de ses menottes couleur de lait. De sa voix limpide et discrète, elle répondit de façon enjouée.
" Ho! Formidable! Formidable! J'en avais oublié le déjeuner! Partager! Cela serait un honneur pour moi que de vous tenir compagnie le temps du breakfeast. Vous attirerez la curiosité accompagnée de ma modeste personne, et avec la providence, de nouveaux clients je suppose. "
Orchid était véritablement bizarre, elle n'avait pas mentionner une seule fois le fait de pouvoir passer un simple moment agréable, elle tourna la chose rapidement comme si il s'agissait une nouvelle fois de buisness, mais finalement, n'était-ce pas cela?
Bref...
En parlant affaire, voilà que le sujet retomba sur le tapis et la demoiselle albinos avait déjà réfléchi à la question. Elle avait en tête un prix qui pourrait peut-être intéresser notre cher ami. Prenant alors une pause réfléchix, un index sur les lèvres et les yeux levés vers le ciel, elle finit par fixer de son regard sanguin Lazy lui même, toujours conservant son doigt sur sa bouche mais en souriant.
" MMmmmm... Un prix un prix... Mmmmmm.... je dirais 80 livres sterling. Est-ce que cela te convient? Si je me vois satisfaite de la commande et bien... Mmmmm.... je te donnerais 20 livres supplémentaire. "
C'était une offre relativement alléchante, surtout lorsque l'on savait que des boîtes à musique pouvait s'acheter pour bien moins que ce qu'elle proposait! Elle l'achetait comme si c'était un objet d'une grande collection et elle se moquait pas de lui. Mais le plus curieux n'était pas sa générosité, mais plutôt, d'où qu'elle possédait cet argent? Rien de plus simple : elle ne le dépensait quasiment jamais. Tout ce qui fut à ses parents avaient été revendu et étant la seule héritiaire, tout fût placé sur un compte qu'elle ne pourrait rouvrir qu'à sa majorité. Devinez quoi? Elle était majeure maintenant... Quelle aubaine!
Nullement le temps de continuer de pareilles réflexions que Lazy reprit la route vers l'orphelinat. Le voilà pressant de se remplir la panse. Toujours animée par sa jovialité soudaine, Orchid pressa le pas pour le rejoindre, et marchant à la même allure à ses côtés, mains dans le dos. Son visage était illuminé par un étrange sourire et son regard semblait déjà parti ailleurs. Et bien... qu'est-ce qui pouvait donc se cacher da,s l'esprit de cette petite tête bleue?
Invité
Sujet: Re: Knocking heaven's door? [fini] Sam 31 Mai - 14:23
Prêt à ajouter une remarque, les lèvres entrouvertes, Lazy referma au final la bouche. Non, blesser les gens n'était certainement pas bon pour les affaires. Pourtant c'était comme une fuite, un écoulement de mots durs. Il les criait dans sa tête, tel un sombre fou, mais rien ne sortait. Il imaginait les pires insultes, celles qui font toujours mal, lorsqu'elles touchent. Sauf que, par simple politesse, le jeune homme gardait tout cela pour lui. Il aimait à dessiner au-dessus de la tête de ses clients une gigantesque épée de Damoclés, prête à leur briser le cou. La verité, c'est qu'il ne supportait personne, à part lui-même. Il haïssait les humains et son plus secret désir restait de les écraser sous sa botte un par un. Aucun de se sentiments ne passait dans son regard de marbre, mais il n'en pensait pas moins. La lecture de certains ouvrages philosophiques, Rousseau, Voltaire, ou encore Rabelais avec Gargantua, Freud, " Mein Kampf " d'Hitler, l'avait persuadé que l'humanité était facile à rouler, pervertie jusqu'au fond. Au final, les escroquer n'était que faire justice. A sa manière, il était le gentil de service, au fond toumenté. Il restait aveugle à ses propres défauts.
Encore, et toujours, les humains ne lui paraissaient pas dignes de respect. Ses sourires calculés n'étaient alléchants que pour cela, hypochrites... Sa tête bascula sur le côté, alors qu'un rictus éclairait son visage délicat :
" Flatteur ? Mais pour qui me prenez-vous ?! Ce n'est que de la sincérité, une belle fleur sans compliments mérités ne fleurirait jamais. Hors, c'est bien l'intérêt qui guide mes gestes, mais je ne suis pas un personnage de conte de fée, comme vous semblez bien vouloir me nommer. Je ne suis que le serviteur de mademoiselle. "
Et il s'inclina de moitié, ses longs cheveux sombres cachant son rictus ironique. Ses dernières paroles restaient teintées d'une belle touche de sarcasme, elle devait bien le sentir qu'il se moquait ouvertement d'elle. Mais qui croirait une rêveuse ? Non, ce n'est pas en opposant son témoignage contre le sien qu'elle le prendrait en défaut. A force d'attentions, Lazy avait réussi à se forger une place, qu'il ne comptait pas perdre. Et surtout pas pour une inutile boîte à musique.
Le jeune homme se redressa avec souplesse, continuant à marcher devant. La proposition de la récompense alluma une nouvelle flammèche vive dans ses yeux, et il sourit cruellement face à l'orphelinat. Le soleil était bel et bien levé, prêt à éclairer sa journée sous un nouveau jour, illuminant de ses rayons la grande façade grise du bâtiment, brûlant le plâtre terne et les fleurs vivaces...
Il entra calmement dans l'établissement, suivi de la demoiselle cliente...
[---> Réféctoire. Tu veux t'en occuper, ou je le fais ?]