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 It's Shopping Time ! [ PV Berry

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Near It's Shopping Time ! [ PV Berry AMD3H
Near
It's Shopping Time ! [ PV Berry 145218Riddle1

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Sujet: It's Shopping Time ! [ PV Berry It's Shopping Time ! [ PV Berry EmptyLun 28 Avr - 0:29



Il l’avait vu s’éloigner, son puzzle, posé sur le piano, alors que lui-même se faisait tirer hors de l’orphelinat par une folle qui avait attrapé sa main sans permission comme s’ils étaient de vieux amis ( ce qui n’avait pas manqué de le faire crisper ses doigts d’agacement ).
Il l’avait vu s’éloigner, vite, trop vite, calme et immobile sur le piano, se moquant éperdument de ce que le petit albinos qui aimait le faire et le défaire allait subir. C’était même limite si le puzzle ne se moquait pas ouvertement de lui, à rester là, tranquillement, seul, au fond de la salle, là où Near aurait aimé rester.
Il maudissait la seconde même où cette fille avait posé le pied dans la Common Room, et il se maudissait lui-même d’avoir accepté de l’accompagner. Même s’il savait qu’il n’aurait pas eu d’autre moyen d’être tranquille et qu’il était obligé de passer par là pour qu’à l’avenir elle le laisse en paix, il ne parvenait pas à ne pas s’en vouloir.
Cette journée était tracée dans l’esprit de Near, il savait que c’était sûrement à peine s’il en sortirait vivant. A voir la façon ridicule dont Berry avait tournoyé sur elle-même de joie en entendant que Near l’accompagnerait était déjà de très mauvaise augure. Il se demandait si ce jour n’allait pas être celui où Near, le petit génie discret et silencieux, deviendrait la risée de toute la ville, et pire, de tout l’orphelinat. Il n’y avait plus qu’à prier, pour peu que Near ait cru en Dieu.
Non, il fallait simplement réfléchir posément.
Il fit un instant le vide dans sa tête, juste avant que Berry ne le traîne hors de la Common Room et le force à mettre des chaussures. Il prit une inspiration discrète, et prit également une décision : peu importe ce qui arriverait dehors finalement, au fond, ce n’était pas grave. Ce n’était qu’un délire de jeune femme stupide. Il verrait bien ce qui se passerait, laisserait le temps passer, et attendrait que tout soit fini. Le ridicule ne tuait pas. N’est-ce pas ? Tout ça lui passait bien au-dessus, en fait…


Le soleil brillait toujours, le soleil brillait de la même façon quoi qu’il se passe sur Terre de toutes façons. Lui aussi, il était agaçant, quelque part. Aussi agaçant que le puzzle tranquillement installé dans la salle commune et aussi agaçant que Berry. Agaçant parce qu’il éblouissait Near et lui donnait chaud, et c’en était vraiment irritant. Il sentait la peau fragile de son visage pâle le picoter sous les rayons acidulés de l’astre doré alors que Berry semblait inspirer et expirer joyeusement l’air frais et un sourire niais parcourait son visage alors qu’elle laissait le Soleil lui caresser la peau. Rester neutre, ne pas réagir. Ne pas se laisser influencer ni par les événements, ni par l’environnement, ni par rien du tout.
L’institut était dressé, fier, derrière eux. Les deux génies l’avaient traversé rapidement, Near, calme et l’air blasé, tiré par une Berry resplendissante qui semblait très contente d’elle, et ils s’étaient plantés devant l’arrêt de bus à quelques dizaines de mètres des grilles sombres de l’orphelinat dont l’ombre abritait un peu Near des assauts du soleil. Debout près du panneau indiquant que le bus n’allait pas tarder, toujours vêtu de son ensemble immaculé et affublé de chaussures tout aussi blanches et très discrètes, il se tortillait une mèche de cheveux en attendant le moment fatidique où il devrait monter dans ce véhicule de malheur qui allait les conduire au centre-ville de Winchester. Il n’y était quasiment jamais allé (et pour cause, qu’irait-il faire là-bas tout seul? ) mais il se disait que malgré le fait que la jeune femme le traînerait dans les magasins de vêtements, peut-être qu’il pourrait en profiter pour s’acheter quelques jouets en plus. Autant trouver un côté positif à cette sortie forcée, n’est-ce pas ? D’ailleurs, il n’y avait pas de « peut-être » qui tenait. Il allait s’acheter des jouets, et c’était tout. Il daignait l’accompagner, il n’y avait aucune raison pour qu’elle ne le laisse pas faire ce qu’il voulait. Elle avait beau être presque majeure, il ne se sentait pas plus jeune et moins responsable qu’elle –loin, très loin de là, d’ailleurs- . Si elle osait faire la moindre remarque et le contredire ou l’empêcher de faire ce qu’il voulait, il aurait vite fait de rentrer à l’orphelinat en la laissant en plan, quoi qu’elle puisse vouloir lui faire pour le retenir ou le punir par la suite. Tant qu’elle ne le faisait plus sortir dehors, c’était supportable, il avait connu pire que les mièvreries un peu trop tactiles d’une enfant dans un corps de femme.


Mais il y avait bien quelque chose qu’il devait avouer : elle, aussi niaise et surexcitée qu’elle en avait l’air, aussi superficielle et étrange qu’elle semblait, elle avait gagné : elle avait obtenu ce qu’elle voulait de lui. Ca lui faisait gagner un peu de l’estime du petit albinos qui observait la rue déserte sans émotion aucune. Bon, il n’avait pas opposé beaucoup de résistance, et il aurait peut-être mieux fait d’essayer de l’ignorer encore un peu plus longtemps, mais il avait senti qu’elle ne l’aurait pas lâché, et du coup, elle s’était révélée plus maligne que lui, en quelque sorte. Encore quelque chose à noter mentalement dans les erreurs à ne plus commettre : se laisser avoir par des gens trop enthousiastes dont on ne savait rien. L travaillait bien seul et sans communiquer directement avec les gens, n’est-ce pas ? Il avait bien compris ça alors, lui aussi. Eviter le contact avec ceux qui n’étaient pas vos alliés…

Un bruit sourd se fit entendre au bout de la rue balayée par un léger vent, et Near vit le bus s’approcher d’eux. Quelle infection, ces moyens de transports où les gens se tassaient comme des animaux…Lorsque le bus arriva à leur niveau et que Berry et lui montèrent dedans, elle gracieusement et lui sans la moindre conviction, il vit qu’il n’y avait que deux ou trois personnes assises à l’intérieur du véhicule, et cela le soulagea un peu. Mais pouvait-il vraiment être assez idiot pour se plaindre de l’intérieur d’un bus alors qu’il allait se retrouver au beau milieu de dizaines de personnes dans un centre commercial ?…
Les personnes présentes le dévisagèrent, mais il n’y prêta pas la moindre attention, évidemment. Il se contenta de s’asseoir à une place libre et releva son genou, comme s’il était assis sur une chaise comme les autres. Il fixa son regard vers l’extérieur, ne se préoccupant plus guère de ce qui se passait dans le bus et de ce que faisait Berry. Le démarrage le fit légèrement tanguer vers l’avant et pour éviter de tomber au prochain tournant, il se cala dans le siège et baissa son genou à regret. Il avait horreur de ça. Horreur du bus, horreur des transports en commun, horreur de devoir sortir. Il lança soudainement à Berry un regard glacial et assassin, même si ça n’avait aucune utilité. Au moins, elle comprenait qu’il n’était pas là par plaisir.

Quelques arrêts et une demi-heure de trajet plus tard, le bus fit halte à l’arrêt près du centre commercial, et Near, sous les regards toujours inquisiteurs et curieux des passagers du véhicule, descendit enfin de cet ignoble appareil, pour faire face aux regards tout aussi ridicules des gens dans la rue. Near, lui, ne leur adressa pas un coup d’œil.
Il se contenta de murmurer à Berry, sur un ton sec :


Near : « Tu achètes ce que tu veux, j’achète ce que je veux, tu me laisses tranquille pendant tout ce temps, et ensuite on rentre immédiatement. »

Berry ne lui avait pas obéi jusque là, il n’y avait aucune raison qu’elle commence maintenant. Mais il pouvait toujours essayer. Il la fixait de ses grands yeux couleur de roche, fixement, sans ciller.


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Sujet: Re: It's Shopping Time ! [ PV Berry It's Shopping Time ! [ PV Berry EmptyMer 7 Mai - 15:27

    Deux silhouettes dépassèrent un portail prestigieux, peut-être suffisamment haut pour toucher le ciel et chatouiller les nuages qui s’amoncelaient dans la voûte céleste. La pâle clarté du jour suffit à faire sourire Berry, fière de pouvoir profiter de cette journée ensoleillée en la compagnie de l’être le plus improbable qu’il soit. Très fantasque, on peut dire que l’adulte avait joué sur cette qualité qui pouvait être un défaut, parce qu’elle surprenait tantôt positivement, tantôt en suscitant la négativité. Elle s’était séparée de l’ambiance candide de l’orphelinat en chantonnant une douce rhapsodie qui, provenant d’elle, devenait un chant apaisant sûrement fredonné par un ange qui logeait en elle. Mais sa voix se tut aussitôt, lorsque l’arrêt du bus qui les mènerait tôt ou tard au centre commercial fit son apparition, et les invita à attendre leur moyen de transport.

    A côté d’elle, sa tignasse d’une blancheur de craie se laissant soulever gracieusement par une légère brise venteuse, Near était aussi muet qu’une tombe. D’un naturel taciturne, il s’était laissé conduire par cette gamine au grand cœur qui, bien qu’incomprise n’était pas assez mesquine pour être rancunière. Et pourtant, elle aurait pu l’être durant bon nombre de situations, avec toutes les injures qu’elle se prenait dans la figure et les avanies subies une bonne partie de sa vie. Naguère, elle avait pris conscience de sa vulnérabilité, mais ce n’était pas pour autant qu’elle l’avait corrigé. Parce qu’elle voulait rester égale à elle-même. Et n’était-ce pas grâce à cette volonté d’être soi-même qu’elle était parvenue à conduire Nate River, le Loner le plus célèbre de l’orphelinat dans un centre commercial ? Assurément qu’il n’aurait jamais fréquenté ce lieu auparavant. Mais à bien y penser, elle ne faisait pas cela par amour pour son Ego, mais parce qu’elle voulait faire du plus misanthrope, un être plus ouvert au monde. Si Near voulait être le prochain L, il fallait bien qu’un jour ou l’autre il fasse face au monde extérieur afin de l’affronter dignement, sur son piédestal en or massif ? Elle lui rendait service, tout simplement.

    Pendant qu’elle réfléchissait consciencieusement à la situation, lançant des regards périphériques en direction du petit albinos taciturne, un ronronnement alerta la majeure partie des individus qui attendaient leur véhicule. Malheureusement pour eux, il ne s’agissait pas du car souhaité et ils furent contraints d’attendre quelques minutes de plus. Near parut soulagé aux yeux de Berry, lorsque les deux protagonistes constatèrent la carence de foule dans le transport. L’adulte n’en fut que plus aisée, choisissant une place non loin de l’albinos. Si Near ne l’avait pas remarqué, tant pis, mais elle avait pris soin de lui laisser de l’espace pendant tout le trajet, évitant quelques fois de respirer pour ne pas polluer son air. Elle s’était risqué à briser la réputation de l’intellect, alors autant se rattraper d’une manière ou d’une autre, bien que cette intention n’eut pas l’effet escompté puisqu’il la remarqua à peine.

    Aussi gracieusement que pendant son entrée, surprenant Near en train de lui lancer un regard glacial, elle se leva de son siège peu après que l’autobus ne ce soit arrêté à l’arrêt adéquat. Non loin de là, un immense immeuble qui occupait une surface suffisamment grande et espacée emplissait une bonne partie du parking qui l’entourait. Des panneaux publicitaires, faisant la propagande de produits de plusieurs magasins présents à l’intérieur du centre, attirèrent les regards de la fashion victim et lui firent oublier le regard douteux et coléreux qu’avait posé l’albinos sur elle. Après tout, elle n’avait jamais porté une quelconque attention à ses gestes, alors pourquoi commencerait-elle, quand bien même si elle avait accepté de lui laisser de l’oxygène ? Maintenant, ils allaient passer aux choses sérieuses, et sans que Near n’en sache quoique ce soit, elle avait tout prévu. C’était inéluctable.
    En descendant, posant ses petons sur le bitume qui s’étendait à des kilomètres à la ronde sous ses pieds, Berry lança de nouveau un coup d’œil à son compagnon, surprenant un murmure qu’elle fit mine de ne pas entendre. Au lieu de répondre le plus normalement du monde, elle sifflota un air guilleret et joyeux qui aurait pu avoir le don d’en énerver plus d’un, surtout dans de telles circonstances. Ne se préoccupant pas des contrariétés qui pouvaient habiter l’enfant doué d’un potentiel extraordinaire, elle poursuivit son chemin, non sans attendre que Near en fasse de même en la suivant.

    Toutefois, elle remarqua ses grandes obsidiennes en train de l’observer, fixement, sans lâcher leur trajectoire. Elle se sentit transpercée par ce phénomène si étrange qu’était la haine et la rancœur que devait ressentir l’adolescent pour elle. Et confuse, elle s’arrêta net pendant son trajet et lui adressant un sourire Colgate qui lui allait bien, parce que c’était la seule chose qu’elle savait faire en plus de rire nerveusement, elle déclara timidement, avec réserve :


    « C’est par là ! »

    Elle n’ajouta rien de plus, rien de moins. Elle trouvait cela amplement suffisant, et Near comprendrait ainsi qu’il n’y avait pas lieu de faire des caprices. Si elle lui avait ordonné de venir à sa petite sortie matinale, ce n’était pas pour la lui détruire mais pour faire de cette rencontre forcée une opportunité de se racheter sur beaucoup de choses. Il devait se corriger sur ses manières, et bien que les gens ne changeaient pas, ils pouvaient toujours évoluer. Alors, la petite baie espérait du fond du cœur que l’albinos n’évolue, l’évolution psychologique et physique faisant de lui un homme accompli, près à s’affaler sur le trône prestigieux du plus grand détective du monde : L.

    Mais là n’était pas la question.


    Après le silence qui venait de s’interposer entre les deux interlocuteurs, Berry lui tourna de nouveau le dos et poursuivit son avancée parmi les places de parking, la plupart occupées par des véhicules de toutes espèces confondues. Il y avait ceux qui appartenaient à de riches dynasties, et dont la carrosserie de leur voiture était flambante neuve, et ceux des modestes familles, venues simplement pour remplir un peu plus le réfrigérateur de la maison. A bien y penser, si Berry devait opter pour une nouvelle famille, elle ferait honneur à ses géniteurs en choisissant celle qui saurait lui donner bien plus d’amour que d’argent. Car même si son passe-temps favoris était de claquer l’argent de poche déversé par Roger dans les vêtements et les magasines de lingerie, elle avait aussi des valeurs que ses parents décédés lui avaient inculqué. Or, elle était très confiante en ces valeurs, et elle les respectait parce qu’elle avait été suffisamment bien éduquée pour y prendre part et les partager avec les autres. Si seulement Near ne la prenait pas pour une sous-espèce, peut-être que finalement elle pourrait s’entendre avec quelqu’un. Fort heureusement, Breathless avait tué sa solitude, et elles s’étaient très bien entendu toutes les deux. Mais pour briser l’espoir qu’avait provoqué cette nouvelle rencontre, un dénommé Den fit son entrée tandis que ce dernier astiquait de fond en comble la chambre de Linda et Berry. Avec du recul, elle ne comprenait toujours pas pourquoi il avait agi ainsi ! Si c’était vraiment parce qu’il était maniaque, ou si c’était pour emmerder son monde. Si c’était la seconde option, j’aimerais autant vous dire que Berry était la plus chieuse du monde entier ! Mais si, là, ce truc rose avec deux bras et deux jambes qui n’arrêtait pas de pousser des « Kyaaah » en voyant son professeur de mathématiques, des « gouzi gouzi » en voulant faire goûter ses pâtisseries à des orphelins pas plus haut que trois pommes, et qui hurlait « A l’aiiiiide des extraterreeestres ! » lorsqu’elle surprenait la présence des potentiels successeurs de L. « Quoi ? Cette chose qui accompagne Near ? » oui, oui, c’est bien elle ! Mais attention, toujours au top de l’apparence ! Un peu de maquillage pour rehausser le teint mais avec discrétion, car rien ne servait d’être excessive lorsque l’on possédait déjà quelques atouts. C’était prétentieux de le dire, mais à force de fréquenter du beau monde en dehors de la Wammy’s House, elle savait ce qu’elle valait.

    « Bon, bon ! Par où commençons-nous ? Né ? »

    En demandant cela, elle s’interrogeait elle-même, certes, mais maladroitement, elle avait posé un regard rieur et épanoui sur la bouille renfermée et dure de son compagnon. A ce moment là, elle aurait voulu le sortir de son mutisme pour faire de lui bien plus qu’un pantin robotisé dans le but d’atteindre un rêve qu’il n’était même pas sûr de concrétiser. Mais contrairement à ce qu’aurait pu penser Near, il ne s’agissait pas d’un questionnement à son égard mais quasi-personnel en ce qui concernait Berry. Il ne retenait qu’elle, et commençant à pénétrer dans les galeries du centre commercial, elle surprit subrepticement un magasin de vêtements tout nouveau, tout style vestimentaire confondu. Emerveillée, elle attrapa par la main et avec vivacité notre pauvre albinos orphelin et surdoué, et l’entraîna de force dans un commerce où la chaleur était omniprésente, et où les minettes maquillées comme des filles de lupanars empestaient les environs avec leurs parfums. A coup sûr, elles étaient tombées dans le flacon…
    Si Near avait un peu de jugeote, il ne mettrait pas notre baie dans le même sac. Et tandis que celle-ci cherchait activement un habit non pas dans le rayon féminin mais masculin, Nearounette devait être complètement largué dans cet environnement qui ne coïncidait pas avec lui. Il aurait pu méditer tranquillement dans son coin ou prendre la poudre d’escampette si l’adulte déterminée qu’était Berry, ne lui imposait pas sous le nez plusieurs chemises de couleurs et de styles différents qu’elle lui proposait. Au cas où il ne l’aurait pas compris, elle voulait qu’il les essaye et lui dise son avis.


    « Roh allez, cesse de bouder ! Je ne comptais pas te faire subir une séance de torture, mais je veux que tu les essayes au moins une fois. Et tu n’es pas obligé de les prendre, parce que je sais que de toute façon tu t’en fiches ! Mais si t’es un homme, essaie-les, car sinon…et puis tu sais le passage de nos confrères orphelins surdoués sont très fréquents dans ce centre commercial, parce que si de ton côté tu restes cloîtré auprès de tes puzzles, d’autres en revanche savent s’amuser et aiment faire du commérage au sujet des autres, surtout quand ils les rencontrent dans la rue habillés en tutu rose par exemple… »

    Les plus pertinents comprendront tôt ou tard que cette phrase comportait une intention sacrément foireuse. Bien que ce n’était ni plus ni moins qu’une menace pour inciter Near à accepter son offre, non pour lui faire plaisir mais pour que l’albinos puisse prendre part à quelque chose au moins une fois durant son existence. Cette expérience de socialisation n’était-elle pas bonne après tout ? Mais était-ce aussi une bonne chose de forcer un être asocial et difficilement intégré dans le monde d’aujourd’hui, à affronter quelques unes de ses peurs ou de ses dégoûts ? A méditer ! Sauf que ce qui était fait était fait, et maintenant qu’elle lui tendait inlassablement le quatuor de chemises justement choisies à sa taille, elle ne pouvait plus reculer.

    Qui vivra, verra.


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Sujet: Re: It's Shopping Time ! [ PV Berry It's Shopping Time ! [ PV Berry EmptyLun 26 Mai - 23:17

Il y a de nombreux méfaits en ce monde qui, une fois accomplis, devraient profondément titiller la conscience des personnes normalement constituées qui avaient eu la mauvaise idée de les commettre. Forcer quelqu’un à faire ce dont il n’a pas l’habitude, l’obliger à faire des choses qu’il craint et ne supporte pas, c’est déjà un acte passablement criminel en soi.
Emmener un garçon dont on sait parfaitement qu’il n’aime pas être entouré de monde et se montrer sociable dans un lieu public fréquenté en toute connaissance de cause, c’est presque pire. On pourrait presque qualifier cela de sadique. Oui, le petit génie albinos s’était vaguement demandé, après qu’elle l’ait royalement ignoré, si Berry ne faisait pas tout ça par simple plaisir mesquin de le voir en position de faiblesse. Car oui, si on se posait un peu trop de questions, on pouvait se demander en quoi une jeune femme niaise serait-elle foncièrement plus pure qu’un Mello ou une Only ? Il n’arrivait pas vraiment bien à concevoir qu’elle puisse vouloir faire ça pour son bien. Ses notions de bien étaient déjà très différentes de celles de la plupart des orphelins qui s’étaient trouvés choqués par le comportement de L et sa vision de la Justice, alors comment ce petit être pâle pourrait-il être à même de comprendre que pour quelqu’un d’autre, le Bien pouvait se résumer à une affaire de vêtements ? Il se portait à merveille tout seul, en chemise blanche. Non ?
Le vent caressait leurs peaux tandis qu’ils traversaient le parking, à une allure tranquille mais déterminée à cause des pas joyeux et légers de la jolie jeune femme aux cheveux cuivrés qui virevoltait presque devant lui, telle un papillon coloré, observant les voitures, lui indiquant le chemin comme si les lieux avaient été une grande zone archéologique à traverser, ou plutôt une sorte d’immense labyrinthe, dans lequel trouver les magasins les plus intéressants devenait une espèce de quête. Near ne leva pas vraiment les yeux. L’environnement ne l’intéressait guère. Il n’aimait pas marcher avec des chaussures, et le bas de son pantalon se salissait bien trop vite.


Near n’était pas complètement autiste, et il n’avait pas de crises d’angoisse ou de panique en présence de monde. Son esprit ne dérivait pas et il n’était pas effrayé. Son agoraphobie était assez importante, certes, mais pas pathologique. C’était parfois peut-être même simplement un mélange entre ce côté autiste et un caprice d’enfant. Cependant, ça ne changeait rien au fait que son malaise grandissait à chaque seconde : ce lieu, immense, coloré, rempli de gens bruyants qui se tassaient et se brusquaient, se touchaient et courraient, marchaient et parlaient dans tous les sens et à tous les tons, ces enseignes clignotantes, cette agitation, ce stress, ces odeurs étrangères et répugnantes, c’était vraiment insupportable. Mettez-vous à sa place : quand on préfère toute la journée rester seul, passer des heures immobile dans le silence à jouer avec des objets sans voix, quand on met une distance de sécurité et d’espace vital de plus de deux mètres minimum entre les gens et soi, quand la seule couleur qu’on semble supporter est la couleur de la neige… Un centre commercial, c’est ce qu’on appelle plus communément l’enfer. Ah, et comme si tout ça n’était pas suffisant, il fallait aussi ajouter à la scène tous ces regards quasi-lubriques de curiosité malsaine et déplacée que Near récoltait à cause de son apparence inhabituelle.

« Maman, regarde, c’est un bonhomme de neige ?
- Chéri, ne montre pas du doigt, c’est vilain ! »

« Sans déconner, c’est quoi ce type ? On dirait un alien quoi.
- T’es vraiment un boulet, toi, tu vois bien que c’est un albinos !
- Il a pas les yeux rouges !
- Crétin, et hurle pas comme ça, il va t’entendre ! »

« Oh, encore un zazou, vous avez vu, ma bonne Elisabeth ? Les jeunes de nos jours, ils ne savent plus quoi faire pour se faire remarquer.
- Vous n'avez pas vu mon petit hier ! Il s’est percé le sourcil ! Une grosse perle !
- Doux jésus ! C'est de la faute des parents, ça ! De notre temps, jamais les enfants n'auraient osé se conduire de la sorte.»


Le petit génie heureusement, n’en avait cure, de tous ces humains moyens dont le seul souci actuel était de savoir combien de choux il fallait acheter ou encore quelle viande irait le mieux avec quel vin pour les invités de ce soir, ou quel marque de thé serait la meilleure pour l’après-dinée. Des soucis quotidiens qui pour une personne telle que Near et pour même sûrement beaucoup d’autres enfants de la Wammy’s n’étaient plus que des lointains souvenirs d’une vie antérieure à l’orphelinat, ou à la limite des détails qui de toutes façons ne les concernaient pas. Cela paraissait même… profondément trivial. L’indifférence de Near atteignait avec ces gens-là son stade maximum.
Berry semblait, elle, tellement absorbée dans sa recherche active de magasins dignes de ce nom, qu’elle n’avait même pas remarqué le malaise ambiant qui se propageait sur le passage de la créature immaculée qui la suivait d’un pas peu actif, sa main près de son oreille, ses cheveux se tortillant en toujours plus de bouclettes, trahissant non pas sa gêne pas la simple nervosité incontrôlée d’être dans cet endroit. Il n’avait pas peur, il n’était pas intimidé. C’était simplement son corps et une partie subconsciente de son esprit qui ne voulaient pas s’accorder avec sa raison. Un petit léger infime détail qu’il aurait aimé pouvoir régler comme du papier à musique, mais il n’y était pas encore parvenu. Heureusement qu’il parvenait à rester stoïque sans autre signe de son agacement que les tortillons peu élégants qui ornaient le côté de son petit crâne.
Il eut un léger sursaut quand il fut soudain tiré en avant : la jeune femme venait de l’entraîner en saisissant sans permission préalable la main de Near qui se crispa brusquement à ce toucher non désiré et qui en plus d’être brusque et inapproprié traduisait une sorte de complicité forcée qu’il n’y avait aucune raison d’afficher. Ils venaient de pénétrer dans un magasin dont l’enseigne était rose et bleue, décorée d’un nom en caractères ronds et artistiques. La chaleur étouffante écrasa Near quand il entra, et il ne put que se laisser tirer sans pouvoir protester. Entre les rayons de vêtements qui dépassaient le petit albinos d’au moins vingt centimètres et les cintres cliquetant que des jeunes filles trop maquillées et trop parfumées agitaient en tous sens pour découvrir – cachées - les étiquettes des habits, Near se sentait vraiment perdu. Berry, elle, à l’aise, frétillait comme un poisson dans l’eau, alors que lui n’était rien de plus qu’un petit glaçon aussi blanc qu’un nuage égaré dans un océan de tissus et de couleurs qui semblaient vouloir le dévorer et le noyer sous cet enfer multicolore. Il avait presque désespérément cherché des yeux un lieu tranquille dans lequel il aurait pu s’asseoir en laissant shopper la demoiselle, mais elle en avait décidé autrement. Tyrannique.


Lors de sa tirade dans laquelle elle mentionna expressément un tutu rose, associé au mot « commérage », Near ne put que la dévisager d’un air profondément blasé, avant de fixer les chemises colorées qu’elle lui tendait. Venait-elle d’essayer de heurter son ego pour qu’il essaye ces vêtements ? Pourquoi pensait-elle que son apparence physique pourrait changer quoi que ce soit à sa condition ?
Peut-être qu’en toute innocence et mue par un élan d’altruisme, Berry cherchait simplement à rendre le petit albinos plus « humain », à sa façon.
Near saisit sans hâte les vêtements. Il suffisait donc d’essayer cela pour qu’elle se calme ? Ca aurait pu être pire. De plus, dans la cabine d’essayage, il pourrait peut-être respirer un peu. C’était donc simplement par stratégie qu’il avait accepté sans rechigner. Et surtout… Il n’avait pas pu s’empêcher de se dire que cette fille aurait peut-être été capable de le pousser dans la cabine et de lui arracher ses vêtements pour le faire se changer de force. Il en doutait quand même beaucoup, mais avec les intellectuels étranges et imprévisibles de la Wammy’s House, Near avait appris à se méfier des comportements parfois inattendus.
Et Berry restait Berry. Sympathique, mais dangereuse.

La cabine était petite, elle sentait le parfum de la femme qui s’y était changée juste avant, et un horrible miroir contre le mur forçait presque le petit albinos à se regarder alors qu’il ne le voulait pas. Sa chemise blanche glissa mollement de ses épaules quand il eut fini de la déboutonner, et c’était avec un certain dégoût qu’il passa la chemise étrangère. Si Near n’avait qu’une gamme réduite d’affaires dans sa garde robe, c’était tout simplement parce qu’en plus de ne pas aimer les centres commerciaux, Near n’aimait que ces habits larges et blancs qui ne le gênaient pas et ne le déconcentraient pas, dans lesquels il avait toujours eu l’habitude d’être. La sensation du tissu rêche et inutilisé contre sa peau sensible était hautement désagréable.


Un petit Near, vêtu de bleu, debout devant un miroir, debout devant Berry qui le regardait.
L’association de couleurs, si on avait l’esprit artistique, le faisait ressembler à un paysage : ses cheveux seraient les nuages cotonneux, sa chemise le ciel azuré, et son pantalon représenterait les neiges éternelles d’une quelconque montagne. Comparaison qui n’était pas venue à l’esprit de Near, évidemment… La chemise, ayant sa taille, lui allait plutôt bien malgré tout, même s’il était étrange de le voir avec du tissu collé au corps et non large comme il en avait l’habitude. Il donnait moins l’impression d’être une petite boule, et la chemise lui donnait un petit air sérieux. Par contre, il ne se tenait certainement pas plus droit, étant toujours un peu penché comme à son habitude, et sa main s’était redirigée vers ses cheveux. Il n’y eut que quelques mots, presque sourds, qu’il parvint à articuler, son regard argenté perdu dans le regard argenté de son reflet.

Near : « J’en ai assez.»
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Sujet: Re: It's Shopping Time ! [ PV Berry It's Shopping Time ! [ PV Berry EmptySam 31 Mai - 12:08

{J’aime ta manière d’écrire, je tiens à te le dire ! =D
Par contre j'ai beaucoup moins écrit que d'habitude mais bon hein! =) Je sèche un peu avec tous les posts déjà écrits! >< *essoufflée*}


    Qu’est-ce que cela faisait d’être continuellement remarquée par ses particularités physiques ou psychologiques ? Comment aurait-elle réagi si elle avait compris la gêne que ressentait inexorablement Near ? Peut-être ce serait-elle révolté contre ces personnes qui, gratuitement, se permettaient de le toiser de haut pour ensuite le critiquer sur son authenticité. Berry était un peu une gardienne de la paix lorsqu’elle se prenait au sérieux. Malgré ce qu’elle pouvait penser, elle avait un certain sens de la justice qui la poussait à défendre les opprimés, en oubliant quelques temps ses propres intérêts. Elle ne supportait pas la méchanceté libre, qui diffusait des idées fausses sur des personnes que l’on ne prenait évidemment pas, la peine de connaître, et qui devaient probablement souffrir de ces injures. Elle volait à leur secours, se sentait pousser des ailes et était prête à se faire violence pour défendre ceux qui ne méritaient pas un tel châtiment. Evidemment, dans l’univers, il y avait plusieurs catégories. Les chanceux, les malchanceux, et ceux qui naviguaient entre l’un et l’autre, au gré de ce que choisira le Destin pour eux. Mais encore fallait-il y croire au destin. Et notre baie pensa qu’il était de son côté, lorsque le petit albinos, à contrecœur, prit les chemises qu’elle lui proposa gaiement. Il alla les essayer en traînant les pieds sous l’air impatient de la demoiselle qui trépignait à l’idée de le voir se couvrir d’élégance et d’originalité. Ce serait une première fois pour elle, que de l’apercevoir élégamment vêtu, prêt à faire succomber toutes les jeunes filles qu’il rencontrerait sur son chemin. Elle était hâtive, et se lançait des confettis, fière de l’avoir incité à changer d’avis sur ce que pouvait être la mode. Bien sûr, ça ne pouvait pas plaire à tout le monde. Mais était-ce une raison pour se vêtir comme un sac, quitte à ne pas se mettre en avant et à être considéré comme un rebus de la société ? Pour Berry, Near n’était pas un rebus, il était bien au-dessus de ça, et elle voulait le mettre sur un piédestal, juste pour le faire changer, l’influencer. Néanmoins, l’influence n’était pas quelque chose dont on devait abuser, et elle en avait tout à fait conscience.

    Des parents pouvaient se permettre d’influencer leurs progénitures en leur inculquant des normes et des valeurs, mais une tierce personne n’avait pas le droit de contrôler n’importe qui n’importe comment, à moins que son rôle n’exige une certaine autorité (chef d’entreprise par exemple ?).
    Pendant qu’elle ressassait, son index se repliant sur son menton, l’air pensif et les sourcils froncés, elle entendit le rideau de la cabine se froisser. Les anneaux constituant sa tringle roulèrent sur la barre de fer permettant de le maintenir en suspension. Et de cette cabine minuscule sortit un petit prince, dont la chevelure blanchâtre côtoyait une chemise au bleu azuréen. Le col du haut lui donnait un petit air sérieux, faisant de lui un être moins polichinelle physiquement parlant. En effet, si on y réfléchissait, ses cheveux étaient des nuages soyeux, et bien formés. La chemise, un ciel d’un beauté sempiternelle et resplendissante. Et pour finir, ce même pantalon constituait un sol enneigé, à moins que ce ne soit les toits de Londres, recouverts de neige, qui soient à l’origine de cette illusion ?


    « Kyaaah !!!!! »

    S’exclama Berry sans prêter attention aux remarques presque inaudibles de l’intellectuel. Il était absolument mignon à croquer ! Dommage que sa démarche ne soit pas en accord avec le reste car, d’ici là, il aurait eu la parfaite étoffe du petit garçon sage, froid mais intelligent, qui savait jouer de son physique pour se mettre en valeur. Cependant, le fait que Near sous-entende qu’il en ai marre la vexa quelque peu, et brisa une partie de ce rêve qu’elle s’était déjà concocté. Pas question de le laisser s’en sortir comme cela ! Il était ici, dans ce magasin, avec une adulte qui avait un esprit suffisamment artistique pour agencer correctement les couleurs, et les divers styles qui remplissaient le monde de la mode. Pourquoi s’arrêter lorsque l’on était en si bon chemin ? Il n’y avait aucune raison pour qu’il en ait assez, puisque l’aventure ne faisait que commencer. Mains sur les hanches, prenant une expression d’agacement, sa bouche en cul de poule, l’ancienne collégienne new yorkaise l’interpella d’une voix autoritaire, mais pas pour autant agresseuse. Elle mélangeait douceur et conseils, et elle n’utilisa nullement le chantage pour le dissuader de s’en aller. Au contraire, elle le poussa à continuer…

    « Mais non, ne dis pas cela Near-choute ! Tu es réellement mignon dans cette tenue ! Tu peux garder ton pantalon, mais prends au moins la chemise ! Je te jure qu’elle te va à ravir. »

    Un petit silence suffit à semer la confusion dans l’esprit de la demoiselle. Et sans plus attendre, elle agrippa doucement Near par les épaules, le força à lui faire face, se pencha quelque peu au-dessus de lui et de ses yeux larmoyants et suppliant se mit à geindre :

    « Alleeeeeezzzzz !!!!!! Tu es un véritable petit prince !! Prince of Justice !! Alors ch’il te plait, prends au moins cette chemise et essaie les autres hein? Qu’est-ce que tu en penses ? Dis dis ! Et après je te laisse tranquille, on ira acheter de nouveaux jouets pour que tu puisses te distraire ! Ce n’est qu’une question de temps et me fais pas croire que c’est une séance de torture ! v__v Imagine que ce soit Mello qui te fasse essayer des vêtements ! >< »

    Ce n’était qu’un exemple parmi tant d’autres.
    De plus, sans crier gare, elle le poussa gentiment dans la cabine d’essayage et lui demanda calmement d’essayer les autres chemises qu’elle lui avait proposé. Dans le lot, il y avait aussi une unique paire de pantalon, suffisamment élégante pour faire de Near une véritable petite bombe séductrice qui, dans sa nonchalance, pouvait en faire craquer plus d’une. Même si son côté je m’en foutiste était plus que désagréable, Berry était persuadée de pouvoir en tirer quelque chose ! Peut-être deviendrait-elle célèbre après l’avoir apprivoisé ? Qui pouvait le dire ?


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Sujet: Re: It's Shopping Time ! [ PV Berry It's Shopping Time ! [ PV Berry EmptyJeu 5 Juin - 17:58

Il n’aimait pas ça. S’observer dans le miroir. Voir son propre reflet comme ça, qui vous fixe, qui vous rappelle qui vous êtes sans arrêt alors que vous le savez très bien.
D’aucuns pourraient penser que Near était du genre narcissique imbu de lui-même qui s’aimait et qui n’aimait personne d’autre que lui, mais c’était une erreur. Il ne complexait pas du tout sur son apparence, certes, mais de là à l’apprécier, à s’en vanter et à se dévorer lui-même du regard, il y avait quand même une différence, radicale. Il n’était pas un adolescent primaire qui voulait ressembler à un top model, il n’était pas en pleine période de doutes à propos de ce à quoi il ressemblait, etc. Near avait bien d’autres préoccupations que la crise d’ado. C’était un souci d’un autre monde.

Il était trop jeune à l’époque où il avait été abandonné pour s’en souvenir, mais à présent il était tout à fait conscient que s’il n’avait plus de famille nulle part, qu’elle le rejetait, c’était à cause de cette apparence. Alors pourquoi s’en vanter ? Pourquoi essayer de se mettre en valeur ? Ca ne changeait rien. Ca ne le rendrait pas plus intelligent, ça ne le rendrait pas plus apte à succéder à L. Peu lui importait d’être adulé pour son physique. Ca ne ferait aucun bien à son ego d’être admiré parce qu’il était beau ou quelque chose dans le genre. Berry par contre avait l’air de penser tout le contraire…


Le petit albinos aurait préféré détourner les yeux, mais son reflet attirait son regard malgré lui.
Pâle et blanc malgré la chemise bleue. Debout, de sa façon curieuse de se tenir, et lassé de se tortiller les cheveux, il avait laissé ses bras pendre le long de son corps. Ce n’était pas un simple morceau de tissu de couleur ciel qui changerait son aura étrange…Les clients du magasin passaient et repassaient derrière lui, il voyait leurs silhouettes courir en tous sens dans le miroir. Colorés, enjoués. Fatigués, riants. Et lui, il était debout, là, il semblait presque venu d’un autre monde. Immobile devant toute cette agitation. Inexpressif, irréel. Un vrai contraste, le miroir aurait été un film et lui une image en mode stand-by devant un film en accéléré que ça aurait été la même chose. Il avait fini par fixer ses yeux dans ceux de son alter ego qui lui faisait face, pour ne pas avoir à regarder les autres qui bougeaient trop sur le tableau animé qu’était devenu le miroir. Une mise en abyme particulièrement vide. Se regarder lui-même ne lui inspirait rien. Rien du tout.
Une silhouette apparut plus claire que les autres dans le miroir : et pour cause, la personne s’adressait à lui. Il tourna un air neutre vers Berry.

« Near-choute » ? Tout à fait… Voulait-elle vraiment détruire son amour-propre ? Non, c’était simplement un surnom affectueux, sans doute. Elle aurait pu éviter de le tourner au féminin quand même, mais peu importait. Near se laissait traiter de tous les noms sans broncher, ça ne lui faisait absolument rien, alors ce n’était pas une appellation qui pourrait être perçue comme gentille qui allait le mettre de mauvaise humeur. Elle pouvait bien penser ce qu’elle voulait de toutes façons, qu’il était son ami ou quelque chose du genre. Ou lui donner des surnoms pour s’amuser. Elle s’était montrée agaçante, et la journée n’était pas finie, mais elle ne l’inquiétait plus autant qu’au début. Berry était une jeune femme trop enjouée, voilà tout. Tant qu’elle cessait de le… toucher…

Et la voilà qui avait de nouveau posé ses mains manucurées sur ses épaules et incrustée dans son espace vital s’en sans aucun remord. Frustrante, c’était le terme qui lui allait le mieux. Frustrante, horriblement frustrante. Near avait senti les frissons lui couler le long de la colonne vertébrale et s’exprimer par tous les pores de sa peau. Qu’elle le lâche, mais qu’elle le lâche, quel besoin profond avait-elle d’être aussi tactile ? Est-ce que lui passait son temps à… [ Near l’observa d’un air neutre pour voir ce qui pourrait gêner horriblement ce genre de personnage ] … à la critiquer sur sa tenue vestimentaire, par exemple ? Et encore, non. Il aurait été incapable de trouver ce qui aurait pu réellement agacer Berry. Voir ses yeux larmoyants au-dessus de lui, cette expression proche de celle d’un petit chat qui feindrait d’être naïf simplement pour avoir ce qu’il désirait, cela montrait qu’elle ne devait pas avoir peur d’être critiquée. Elle devait certainement vivre continuellement dans son petit monde de bisounours fashion… Il avait levé sa petite tête nacrée vers elle dans une expression qui lui montrait clairement que si elle ne le lâchait pas tout de suite… Voilà hein.


Berry : « Alleeeeeezzzzz !!!!!! Tu es un véritable petit prince !! Prince of Justice !! Alors ch’il te plait, prends au moins cette chemise et essaie les autres hein? Qu’est-ce que tu en penses ? Dis dis ! Et après je te laisse tranquille, on ira acheter de nouveaux jouets pour que tu puisses te distraire ! Ce n’est qu’une question de temps et me fais pas croire que c’est une séance de torture ! v__v Imagine que ce soit Mello qui te fasse essayer des vêtements ! >< »



Etait-il possible de… sortir autant d’inepties dans une même tirade ?…
Ca partait clairement d’un bon sentiment. Near ne pouvait pas le nier. Il n’arrivait même plus à lui en vouloir. C’est vrai, ce n’était pas une séance de torture à proprement parler, ça aurait pu être pire. Essayer des vêtements inconnus et désagréables n’était pas le comble de l’horreur. C’était un fait, et Near devait bien se l’avouer. Il savait très bien que son comportement à lui aussi était puéril, si l’on tournait les choses autrement. Puéril de ne pas supporter de se comporter normalement même un court moment, ne pas faire l’effort de faire quelque chose qu’il n’aimait pas. Un vrai comportement de gosse gâté. Mais que voulez-vous ? On ne se refait pas. Et Near n’allait pas mûrir pour une histoire de vêtements.
La dernière réplique par contre le fit détourner les yeux d’un air intensément blasé. C’était censé le motiver pour essayer des vêtements, ça ? Near préféra balayer instantanément l’idée de sa tête. Il tenait à sa vie. Et à sa dignité. Et… bref.
Le mieux était encore de se cantonner aux jouets. Il avait bien évidemment prévu depuis le début de s’en acheter, mais le fait qu’elle le propose de son plein gré le rassura : elle n’était pas complètement sourde à ses attentes.

Il fut précipité dans une cabine et le rideau se referma derrière lui comme par enchantement. Il avait de nouveau ce grand miroir collé sous le nez, lui renvoyant son reflet, et les habits dans ses bras l’agaçaient plus qu’autre chose. Il les observa. Et les enfila, sans réelle motivation. Le contact du pantalon sur sa peau était encore plus irritant que celui de la chemise.
Il s’observa de nouveau dans la glace. Neutre.
Et il sortit de la cabine.


Quelques regards de demoiselles se tournèrent vers lui, mais il préféra les ignorer, persuadé qu’il s’agissait encore de ragots entre greluches qui s’ennuyaient l’après-midi. Pourtant, l’ensemble que lui avait choisi Berry avec ses talents certains pour la mode lui allait bien mieux que l’on aurait pu le croire.
Il n’avait plus l’air d’un cas social.
Il avait l’air… d’un beau petit garçon.

Near : « Je ne pense pas vouloir m'habiller comme ça quotidiennement, Berry. Ca ne change rien. »

Ca ne devait décidément pas être facile de servir de relookeuse à Nate River.
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Sujet: Re: It's Shopping Time ! [ PV Berry It's Shopping Time ! [ PV Berry EmptySam 21 Juin - 10:35

    Pendant que Near essayait les vêtements généreusement proposés par Berry, cette dernière arpenta les rayons pour trouver de nouveaux modèles qui conviendraient éventuellement à Near. Si la matière de la chemise ne lui plaisait pas, elle opterait pour quelque chose de plus doux et de moins sophistiqué. Son but n’était pas de le mettre mal à l’aise en utilisant des tenues vestimentaires extravagantes ! Bien au contraire ! Elle prônait pour la simplicité et les couleurs qui, en s’agençant pouvaient devenir de vrais trésors de beauté capables de faire ressortir bien plus qu’un regard bleuté et azuréen. En ce qui concernait Near, elle aimait utiliser des couleurs qui sortaient du blanc habituel dans lequel il s’enveloppait. Elle ne supportait pas de le voir sombrer dans une monotonie telle que, finalement, Near resterait toujours Near, la petite boule de neige qui longeait les couloirs de la Wammy’s House avec pour seul objectif de devenir L. Un adolescent pouvait-il vivre avec un objectif unique sans se faire plaisir ? La réponse de Berry était que cela était inhumain et impossible, et malgré ses premières réticences, elle crut dénicher au fond de lui un semblant d’enthousiasme.
    La vérité était qu’il était plutôt rassuré de voir une Berry pas si monstrueuse que cela, qui était uniquement agaçante et excessivement altruiste. Bien que ce sentiment était exacerbé, elle aimait faire plaisir même si la personne ne voulait pas forcément être recouverte de fleurs de lys épanouies. Elle se fichait pas mal de ce que pouvait penser Nate River, et ce n’était pas par égoïsme mais plutôt parce qu’elle apprenait à le connaître suffisamment, se permettant ainsi d’aller à l’encontre de ses lubies pour lui apprendre autre chose que la vie au sein de l’orphelinat. Elle était parvenue à le faire sortir, à l‘amener dans un centre commercial, et enfin à lui faire essayer des vêtements. C’était déjà un bon début, et elle avait effectué un pas de géant pour l’apprivoiser. Oh évidemment ! Elle savait qu’elle ne serait jamais acceptée par cet adorable albinos qui, sous ses airs boudeurs, cachait une âme de séducteur ! Mais que voulez-vous ! Une Berry comme elle ne se refaisait pas, et quand elle craquait pour la bouille d’un enfant, elle n’aspirait qu’à une seule chose : le voir sourire.
    Peut-être était-ce ce qu’elle recherchait chez Near, mais elle n’en était pas sûre. La première fois qu’elle lui avait réellement adressé la parole, elle n’avait pas l’impression d’avoir affaire à quelqu’un d’heureux. Alors elle avait commencé à adopter une personnalité de mijaurée fashion, qui vivait sempiternellement dans un monde rose bonbon qui lui seyait si bien. Elle l’avait agacé, torturé, arraché à son univers, l’invitant à en visiter un autre, plus vif et artificiel que le sien certes, mais pas plus ennuyeux qu’un autre. Elle voulait éveiller un enfant autre que celui que tout le monde défiait du regard, parce qu’il avait des capacités abracadabrantes. Mais comprendrait-il que dans certains cas, l’intelligence n’avait rien à voir et n’était qu’une formalité allant à l’encontre de réelles valeurs ? Berry voulait lui apprendre, Berry était enthousiaste et optimiste et était par conséquent tout le contraire de lui.
    Sombrant dans ses pensées tout en fouillant les différents rayons qui constituaient le magasin, elle fut surprise d’entendre des chuchotements non pas à l’encontre d’une tierce personne mais à l’égard de Near. Oui, le petit albinos en personne qui, finalement sorti de sa cabine dans un ensemble qui lui allait à ravir, se vit fusillé par des compliments dignes de demoiselles sans cervelle. Certes. Mais au moins, ils promettaient d’être sincères. Ces sourires qu’il pensait graveleux et niais n’étaient que la représentation type de personnes abasourdies et ravies de voir en ces lieux, un jeune homme de si bon goût. On critiqua positivement son ensemble, les couleurs ainsi que le style que l’on avait collé sur le corps frêle et voûté du préadolescent. Il s’agissait simplement d’un pantalon…noir dont le jean pouvait être désagréable sur la peau, mais ça, ce n’était que du point de vue d’un Near qui n’avait pas l’habitude d’en porter. De plus, Berry fut la première à être surprise de sa beauté naturelle, largement mise en valeur par les vêtements qu’elle venait de lui choisir, parsemés de petites fantaisies en tout genre, purement masculines mais belles et bien là. Il ne s’agissait plus d’un asocial mais d’un adolescent qui se fondait dans la masse avec une classe et un charisme qui lui était propre. Voilà le véritable Nate River en personne qui, sans demander son reste, sur un ton quelque peu neutre, affirma à sa coach qu’il ne s’habillerait pas volontiers de cette manière.


    « Oui et bien juste parce que tu râles, tu vas défiler dans le magasin tout entier. Regarde tout le monde t’aime, toutes les filles sont à tes pieds, elles sont prêtes à faire le culte de la justice pour toi ! Owi ! *__* Alors, tu vas bouger ton body, adopter une démarche plus droite et élégante que ça, parce que là on aurait dit un légume ! Or, tu n’as pas cinquante piges. Mes efforts ont payé mouhaha ! »

    Cependant, l’intellectuel ne semblait pas décidé à bouger son body comme elle le disait si bien. Bien au contraire ! Et elle mettrait sa main à couper que dans une minute, top chrono, il plongerait de nouveau un index au milieu de ses boucles blanchâtres, pour ensuite en enrouler une mèche autour de son doigt. Alors là, hors de question ! C’était du foutage de gueule pur, et elle ne le laisserait pas planté là, alors que tout le monde le fixait non avec badinerie, mais parce qu’il était tout simplement mignon à croquer. Rah ! Si Roger voyait ça, il maudirait probablement Berry d’avoir fait de l’intellect une bête de foire mais au moins, elle sera parvenu à attirer l’attention sur lui sans que les flagorneries ne soient impliquées.

    « Okay dear ! Tu bouges pas ? Et bien j’vais te chercher et te trouver ! Tu vas voir ! è___é »

    Se frayant un chemin au milieu de la petite foule qui vint s’agglutiner autour du ravissant petit garçon qu’il était devenu, la styliste le prit par la main contre son gré, s’attendant à le voir se raidir au contact de ses doigts manucurés et le tira derrière elle. Elle avait toujours l’impression d’avoir à faire à un boulet, qui portait un lourd faix sur ses épaules, ce qui expliquait naturellement sa lourdeur et sa difficulté à se mouvoir avec élégance. Si Near donnait un peu du sien, juste une fois, peut-être qu’elle aurait touché le grelot, mais il y avait toujours une part de lui qui ne voulait pas s’extérioriser ou évoluer. Oui, évoluer, parfaitement, car on ne changeait pas une personne, on la transformait, c’était tout. Et actuellement, dans le magasin qui n’était précédemment qu’un commerce parmi tant d’autres, on vit deux étranges personnages aux personnalités opposées traverser tous les rayons, suscitant l’intérêt de la clientèle. Puis, arrivant à l’entrée, avant les détecteurs de produits volés, Berry fléchit ses genoux pour atterrir à la même taille que Near pour finalement fondre mielleusement en larmes, émue par tant de rêves finalement concrétisés. Joignant ses mains à la parole, il ne s’agissait pas d’une comédie mais tout simplement d’une grande satisfaction.

    « Han ! Je…je suis si émue ! Tu es vraiment une autre personne habillée comme ça ! Tu es trop mignon ! ♥ et puis tu vois, cette séance d’essayage a porté ses fruits. Alors est-ce…est-ce que tu veux que je t’achète l’un des ensembles hein ? Celui dans lequel tu te sens le plus à l’aise =3 Et après, direction les magasins de jouets ! *__* Tant pis pour l’argent de poche que m’a donné Roger, on le liquidera à nous tout seuls ! »

    Enthousiasmée par de tels projets, elle attendit tout de même la réponse de Near, lui laissant pour une fois le choix. Un infime choix qui montrerait qu’en effet, elle était parvenue à tirer quelque chose de lui, par la force des évènements, évidemment.


Dernière édition par Berry le Sam 19 Sep - 16:12, édité 2 fois
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Sujet: Re: It's Shopping Time ! [ PV Berry It's Shopping Time ! [ PV Berry EmptySam 19 Sep - 15:00

{ HJ : Je t'ai longuement fait attendre pour pas grand chose, je suis impardonnable ;; Je comprendrai si tu as la flemme de continuer ce topic ou quoi... Mais moi je l'aime :3 Encore désolée !!! ToT }


    La sensation d’être écrasé par les autres, d’être en danger, de s’exposer inutilement grandissait dans son esprit, devenant au fil des minutes une menace plus grande pour le petit garçon. Et pourtant, il avait suivi la demoiselle jusqu’ici, sans réellement broncher, sans réfléchir à tout ce que cette sortie paraissant innocente pourrait entraîner dans le futur. Il devrait sans doute, plus tard, penser à saisir toutes les caméras de surveillance des magasins dans lesquels ils étaient passés, celle du bus, et tout le reste, pour ne plus rien risquer… Peut-être qu’ils mettaient leurs vies en jeu et qu’elle n’y pensait absolument pas, et c’était d’ailleurs le plus probable, mais il était clair dans ses iris brillants et joyeux qu’elle s’en fichait profondément. L’albinos savait qu’il ne comprendrait certainement jamais la mentalité plus ou moins hédoniste de certaines personnes, et que tout ce qu’il pouvait faire pour l’instant c’était subir le despotisme fleuri de la baie motivée qui avait bien réussi son coup. Mais aller jusqu’à le transformer… Il comprenait peut-être un peu le besoin d’exhiber des vêtements magnifiques, se promener en se mettant en valeur, attirer l’attention ; il en connaissait suffisamment qui avait besoin de cette sensation d’être admiré pour avancer, mais ça ne le ferait jamais adhérer à l’idée. Il n’en éprouvait pas le besoin lui-même, et s’il ne condamnait pas les autres qui au contraire y tenaient beaucoup, il savait que quoique la jeune fille fasse ça ne changerait rien.
    En plus, il avait une sainte horreur de s’habiller tout seul. D’ailleurs, un de ses boutons était défait et il n’avait pas pris la peine d’ajuster la chemise par rapport au pantalon noir qui frottait contre sa peau fragile.

    Berry : « Oui et bien juste parce que tu râles, tu vas défiler dans le magasin tout entier. Regarde tout le monde t’aime, toutes les filles sont à tes pieds, elles sont prêtes à faire le culte de la justice pour toi ! Owi ! *__* Alors, tu vas bouger ton body, adopter une démarche plus droite et élégante que ça, parce que là on aurait dit un légume ! Or, tu n’as pas cinquante piges. Mes efforts ont payé mouhaha ! »

    Plus elle parlait, plus son regard sombre déviait sur le parquet, en espérant que ne pas la regarder la ferait changer d’avis. Oh, il ne cherchait pas à l’apitoyer ou la faire regretter, simplement… Le faire défiler à travers tout le magasin ? Pourquoi ? Quelle était la raison profonde ce sadisme ? Il sentait déjà bien assez les regards se poser sur lui, et qu’ils soient positifs et négatifs le laissait de marbre. La sensation d’étouffement et d’agacement qu’il ressentait ne se voyait pas sur son petit visage inexpressif, mais elle était néanmoins bien présente.

    Un légume ? Il se regarda fixement dans le miroir. Etrange, il ne trouvait aucune ressemblance entre sa personne et un quelconque légume… Et il n’était pas spécialement vouté non plus. Simplement, sa jambe était légèrement pliée et l’empêchait d’avoir l’air droit comme un i. Et il s’en fichait prodigieusement. Il était mieux assis de toutes façons… Bouger son body… Son silence pesant et borné répondit à la motivation enjouée de Berry, comme toujours, et il posa ses doigts fins sur un des boutons pour tenter de le retirer et pouvoir enfin se débarrasser de ces vêtements collants. Or il fut coupé dans cette initiative par cette peau douce de nouveau sur la sienne au niveau de sa main. Encore, elle le touchait encore. Il avait l’air d’un enfant perdu et effrayé, un petit animal qui voudrait s’enfuir mais qui est pris au piège, qui doit avancer contre son gré, tendu, obéissant malgré lui à la poigne d’une frêle jeune fille. Et les rayons du magasin défilaient près de lui sans qu’il ne les regarde. Il ne faisait pas attention aux gens qui les regardaient et qui devaient sincèrement se poser des questions, il se contentait d’essayer de tenir le rythme, parce qu’il avait horreur qu’on le force à faire ce dont il n’avait pas du tout envie. En l’occurrence, marcher. En tenant Berry par la main. Habillé n’importe comment. Ils étaient mignons, pourtant. Elle semblait comme une grande sœur soucieuse de son petit frangin fragile et rejeté qu’elle tenterait d’intégrer à la société, et les passants devaient sans doute y voir une attention adorable de ce style. Near ne pouvait pas les en blâmer. Cette fille respirait la gentillesse. La stupidité aussi, certainement, mais on pardonnait souvent ce genre de défauts, puisque la terre entière était concernée.

    Berry : « Han ! Je…je suis si émue ! Tu es vraiment une autre personne habillée comme ça ! Tu es trop mignon ! <3 et puis tu vois, cette séance d’essayage a porté ses fruits. Alors est-ce…est-ce que tu veux que je t’achète l’un des ensembles hein ? Celui dans lequel tu te sens le plus à l’aise =3 Et après, direction les magasins de jouets ! *__* Tant pis pour l’argent de poche que m’a donné Roger, on le liquidera à nous tout seuls ! »

    Il la regardait, toujours sincèrement crispé, mais elle l’avait lâché et l’expression de son visage fin et féminin s’était changée en joie émue peut-être un peu exagérée : mais que pouvait-il faire contre ça ? Il ne savait absolument pas comment réagir à ce que l’on appelait généralement les bons sentiments et tout simplement la gentillesse gratuite. Maintenant, elle lui laissait même le choix de ce qu’ils allaient faire. Il n’avait pas peur de la vexer, ni de la décevoir, ni de la mettre en colère, non. Si c’était le cas, il ne serait pas réputé pour son impassibilité mais pour sa grandeur d’esprit, ce qui n’était pas le cas.

    Mais il pouvait toujours essayer. D’être sympathique.
    Ca ne devait pas être si compliqué.
    Tout le monde y arrivait.

    Near : « … »

    Il n’avait pas besoin de ces habits, d’aucun d’entre eux, mais il indiqua un ensemble à la demoiselle, du bout du doigt, avant de le replonger entre ses mèches immaculées.

    Near : « Merci. J’aurai besoin de quinze boîtes de dominos… »


    Ce qui était censé dire : « Je te suis encore un moment. »
    C’était déjà énorme dans sa conception de la sympathie.
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Sujet: Re: It's Shopping Time ! [ PV Berry It's Shopping Time ! [ PV Berry EmptyDim 27 Sep - 13:39

    Au bout du compte, le choix de Near s’était porté sur l’ensemble le plus ravissant qu’il n’avait jamais porté. Tout le monde sait pertinemment qu’il ne le mettrait pas, puisque ce n’était pas son style de se mettre sur le devant de la scène. Mais il faut dire que la baie avait pensé bien faire, en voulant l’extirper de sa coquille bien que ce fut avec force et conviction. Elle considérait qu’elle avait gagné cette longue bataille, qui était pour elle semblable à une quête de la beauté. A travers ce relookage, elle ne voyait pas uniquement le plaisir de l’embêter pour un oui ou pour un non, mais surtout un projet qui visait à le valoriser autrement que pour son quotient intellectuel. Elle croyait pouvoir le rendre plus sociable en le forçant à mettre le bout de son nez à l’extérieur, et elle était aussi convaincue qu’on ne pouvait être intelligent qu’en s’ouvrant aux autres, et en apprenant de leurs expériences. Elle avait toujours appris qu’il était très néfaste de s’enfermer dans son propre univers, car quoiqu’on en dise, on ne peut s’enrichir qu’en présence d’autrui, car il nous procure un Savoir qui réside dans son point de vue, mais qu’il nous laisse interpréter à notre façon, ce qui peut aussi nous permettre de développer notre propre opinion sur le monde. Berry voulait que Nate pense autrement qu’avec son cerveau, à savoir avec son cœur, et elle se remémora les quelques secrets que Linda lui avait confié, au sujet de ces sentiments profonds et sincère qu’elle éprouvait pour cette boule de neige. Cette sortie, Betty n’en voyait pas la fin, mais elle était en mesure d’y percevoir un semblant de victoire qui pousserait l’orphelin aux cheveux immaculés dans ses retranchements. Hormis ça, elle n’avait aucun espoir et elle n’osa pas imaginer être apte à le faire changer radicalement. Tout ce qu’elle lui demandait, par l’intermédiaire de ces ridicules séances d’essayage, c’était de prendre part à des activités qui l’inciterait à affronter le regard des gens. Et tandis que la foule autour d’eux se divisa en plusieurs groupes de personnes qui finirent par détacher leur attention du jeune homme, la fashion victim se montra particulièrement fière de l’effet que ses goûts vestimentaires avaient produit. Elle laissa son cobaye se remettre de ses émotions en portant nouvellement son ensemble blanc et monotone, puis il lui ordonna d’une voix monocorde de lui trouver un certain nombre de boîtes de dominos.

    « Décidément, je ne vois pas ce que tu trouves à ces jouets. Tu n’es pas trop grand maintenant ? Et puis ça te sert à quoi au juste ? Ce n’est pas une distraction très passionnante. »

    Pour le coup, Berry ne se montra pas très respectueuse devant les caprices de Nate, et je reconnais qu’elle n’était pas indulgente quant à ses préoccupations premières. Maintenant qu’elle avait obtenu ce qu’elle avait désiré en se rendant dans ce centre commercial, elle devait se plier à ses exigences. Après tout, c’était le marché qu’ils avaient conclu, et à moins d’être injuste et dénuée de bonne foi, elle n’avait pas le droit de le rompre en prétendant que tout ça c’était fini, qu’il était l’heure de rentrer. Après avoir subi toutes ces minutes de torture, le mouton ambulant pouvait bien bénéficier d’un petit instant de répit, durant lequel il serait réellement maître de tous ses mouvements et de toutes ses envies.

    Après avoir payé à la caisse, la jeune femme se rendit à l’évidence, et portant le sac contenant l’article qu’elle avait acheté pour l’enfant, elle chercha du regard un éventuel magasin de jouets. En scrutant les environs, elle en trouva un qui était isolé des autres commerces, puisqu’il était dans un coin assez reculé du centre commercial. Il leur fallut longer longuement les corridors de l’édifice tout en se frayant un chemin parmi la foule qui commençait à devenir de plus en plus envahissante. Berry dut jouer avec ses coudes pour empêcher tous ces inconnus de la faire dévier de sa trajectoire. Parallèlement, elle se souciait du bien-être de Near, tout en jetant régulièrement un coup d’œil par-dessus son épaule. Elle ne voulait pas qu’il se perde dans toute cette agitation, et puis il n’était pas toujours très agréable de se sentir oppressé par toutes ces odeurs corporelles, à savoir des parfums forts, dignes des personnes âgées qui essayaient de dissimuler le poids des années, mais aussi les quelques effluves de sueur qui provoquèrent des relents chez l’adulte. Quand à un moment donné elle réalisa qu’elle avait failli perdre l’adolescent, elle se permit de retourner un peu sur ses pas, puis en l’ayant de nouveau dans son champs de vision, poursuivit son avancée. Lorsqu’ils furent enfin vomis par toute cette masse de chair et de sang, ils purent s’approcher d’un magasin pour le moins charmant. Les couleurs acidulées qui composaient sa vitrine, étaient attrayantes, et attirèrent immédiatement l’attention de Berry, pimpante et joviale en cette fin de matinée. Son ventre commençait à ronronner, car on approchait des heures creuses, au cours desquelles les commerces risquaient de se fermer jusqu’à se rouvrir aux alentours de 14h00. Il ne fallait pas perdre de temps, et elle espéra du fond du cœur que cette périlleuse aventure parmi les gens, n’avait pas servi à rien. Near avait tout intérêt à trouver son bonheur, à moins d’inciter la jeune fille au meurtre.


    « Maintenant que nous sommes arrivés dans ton petit monde, je te suis sagement ! »

    Et tout en effectuant une courbette ponctuée d’un zeste d’ironie, elle laissa la boule de neige ouvrir la marche dans le magasin qui possédait peu de produits aux premiers abords, mais qui était en fait un véritable empire enfantin, au cœur duquel certains clients se faisaient déjà plaisir. Betty eut une pensée affectueuse pour Lolly. Elle connaissait son affection démesurée pour les peluches, et autres objet farfelus propres à ce monde qu’elle avait quitté des années auparavant, et qu’elle regrettait amèrement en lui faisant face. Tout en se grattant l’arrière de sa tête, elle observa autour d’elle, tandis qu’un vendeur à la voix mélodieuse leur souhaitait la bienvenue.
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