La salle commune était vide ce dimanche, à 8h12. Pourtant on entendait le générique enfantin de Pokémon, en assourdi. Cette dingue qu'était Halloween, car on la reconnaissait par ses cheveux raides qui dépassaient du haut du canapé, emmitouflée dans sa couverture, regardait avidement l'écran. Personne. Absolument personne. Un dimanche, pensez-vous ! Un dimanche matin, si tôt ! Quelques très rares pensionnaires matinaux descendaient lourdement, surement pour aller aux toilettes ou un truc du genre. Pour aller se recoucher après.
Ensemble pour la victoiiire...
Elle s'était réveillée tôt car elle ne tenait plus, ayant oublié de faire un tour aux toilettes avant d'aller se coucher. Une grande quantité de jus de mangue avalée au cours du diner descend forcément vite. Et elle n'arrivait plus à se rendormir. C'était bête. D'autant plus qu'elle s'était accrochée à l'essai d'un dessin représentant un gâteau en forme de lapin, dessin qu'elle aurait voulu montrer aux cuisiniers pour qu'ils le lui fassent. Malheureusement, dessiner dans le lit était assez difficile, étant donné que l'oreiller est un objet volontairement moelleux et confortable. Son terrible dessin qui représentait au final une espèce de moustache tordue s'est retrouvé déchiré et plié. Mince alors. Alors qu'en plus, elle s'était appliqué. Plus qu'à décrire le plus précisément possible son gâteau désiré à m'sieur le cuistot. Mais elle n'était pas d'humeur. L'état déplorable de sa chère œuvre l'avait profondément affligée, et elle n'avait trouvé que la télé pour s'occuper avant le petit-déjeuner. Il fallait qu'elle attende que la cloche sonne à 10h. Soit plus d'une heure et demie. Elle ne tiendra pas. Son estomac réclamait des sucreries, comme d'habitude. Elle allait tomber d'hypoglycémie. Au "Attrapez les tous !", elle souleva paresseusement la télécommande et éteignit le poste de télévision. Quel courage, quel exploit d'avoir réussi à se détacher d'une de ses séries préférées ! Mais elle n'avait pas du tout le cœur à ça. Elle plia la couverture, mais dans l'à-peu-près car le pliage ou le rangement n'étaient pas du tout de son fort et songea à aller visiter l'infirmière pour passer le temps. C'est vrai, à force d'aller la voir, elle la connaissait bien, Khythin. Gentille, gentille dame qui me comprend... Ah, elle avait besoin de gens qui la comprennent. Mais c'était très dur. Déjà qu'elle exaspérait tout le monde en leur sautant au cou. Et sa bonne humeur contrastait totalement avec les soucis qui la rongeaient. Elle se mit en marche, automatiquement, sans réfléchir à la destination ni à ses pas.
A cette-heure là, évidemment, elle était en pyjama. Une espèce de robe en coton à froufrous qui donne chaud et qui gratte mais contre laquelle Halloween était totalement immunisée. Chaussettes rayées et robe de chambre, elle parcourut de long en large le grand couloir qui menait... au réfectoire. Elle avait marché sans réfléchir, je vous l'avais dit. Et même sans y penser, elle pensait à la nourriture. Bizarre comme phrase. Elle désespéra devant la grande porte massive, fermée jusqu'à ces fichues dix heures pile. Personne. Pourrait-elle entrer par la fenêtre et grappiller quelques biscuits, comme elle le faisait ? Ce n'était pas très dur. Allez, elle ferait ça. Le seul problème est qu'elle était en chaussettes. Alors aller dehors, avec la rosée, fichue rosée qui donne de l'inspiration aux poètes romantiques, et toute cette humidité dégueulasse, pas question de se choper la crève. Elle se laissa glisser contre le mur afin de s'asseoir et réfléchir. Et cette maudite porte qui ne s'ouvrait pas... Et si elle la défonçait à coups de pieds ? Bonne idée. Elle n'aurait à faire que comme l'avocat à tête de hérisson et forcer la grande porte. Sauf qu'une gamine de treize ans avait peu de chances de l'emporter, dans un combat contre une grande porte de chêne. Elle se voyait déjà créer le nouveau jeu vidéo de Square Enix: "Halloween VS Porte du Réfectoire, FIGHTING !". Et alors qu'elle agonisait en pensant au lait mousseux qu'elle pourrait boire quelques heures plus tard, elle se mit subitement à penser aux coups spéciaux qu'elle pourrait inventer dans ce jeu en question. "Lancer de ceinture de robe de chambre" ou "Regard-qui-tue-la-mort" étaient ses meilleurs idées pour l'instant. Et elle se mettait à rire toute seule, assise devant la cantine. Ses rires enfantins résonnaient dans le couloir, offrant un son digne de la BO de Saw 3 aux gens à l'extrémité du couloir en question.
Halloween s'occupait avec un rien, mais au bout d'un moment elle s'ennuyait. 8 heures 48. Mince alors, le temps passait beaucoup moins vite qu'elle ne l'espérait. Et sans se rendre compte non plus, elle s'était à nouveau mise à marcher involontairement. Pareille à une poupée mécanique. Cool comme idée. Elle nota l'heure affiché sur une horloge dans le coin et continua son chemin prédéfini et linéaire, pour tomber devant son lieu de prédilection. La cuisine. Mais quelle abominable idée géniale. Et dire qu'elle n'y avait même pas pensé. Et cette fois-ci, les portes n'étaient pas fermées. Bonheur et joie. Elle entra timidement, pour se faufiler dans les angles morts du personnel. Agent secret Halloween en mission spéciale: dérober quelque nutriments et soumettre l'idée du gâteau en forme de lapin. Chouette idée. Rien qu'à y penser, à ce gâteau lapin, elle en salivait. Mais ce n'était pas tout, maintenant il fallait arriver à continuer sa progression. Exactement de la manière de James Bond, elle fit des roulades et tout le reste pour parvenir devant la réserve. Et pour vérifier s'il y avait quelqu'un qui pourrait la surprendre en plein délit, rien de plus bête:
" Héhooo ? Il y a quelqu'un ici ? S'il y a quelqu'un, qu'il ne dise rien ! "
Technique spéciale. Comme ça, s'il y avait quelqu'un et qu'il ne répondait pas, elle aurait l'impression d'être seule et tout irait bien, enfin, dans son esprit. C'est une des stratégies de Halloween. Pas de réponse. Technique réussie. Elle ne marche qu'une fois sur deux, car si quelqu'un répond, cela veut dire que quelqu'un était là, et qu'en plus elle était découverte. C'est ce qu'on appelait un échec total. Mais là, pas d'échec total en vue. Elle continua alors son périple d'espion, privilégiant sa première mission. Et elle tomba enfin sur un gâteau de muffins au chocolat.
Elle s'assit donc encore une fois sur le sol pour déguster les fruits de sa dure labeur. Qu'ils avaient un bon goût, ces muffins, pour lesquels elle avait sué sang et eau pour les avoir. Quoique, même sans suer, ils auraient été bons. Bref, voilà. Mais il n'y avait qu'une seule chose qui aurait pu gâcher son plaisir, chose qui arriva à la malchanceuse Halloween: des pas provenant d'une personne surement indésirable...
{ Buuh post nul, je suis terriblement désolée T.T }
{ Dis pas n'importe quoi, il est très bon ton post ! *-*
Dimanche. Un jour de la semaine que Berry n’aimait pas du tout car tout était fermé, les magasins de vêtements y compris, et tout était silencieux à la Wammy’s House, en particulier lorsque tout le monde faisait la grasse matinée. La demoiselle avait conscience de l’ennui qu’elle s’apprêtait à subir, et tandis que les couloirs étaient déserts, elle en profita pour se lever aux alentours de six heures, comme une irrespectueuse du sommeil qu’elle était. Elle ne supportait pas de rester immobile, et considérait qu’il ne servait à rien de retarder l’heure du lever pour finalement endurer toujours les mêmes conséquences de la fatigue, elle-même suscitée par ce farniente. Ce fut de cette manière qu’elle se glissa hors de son arche de sommeil, prenant soin de ne pas réveiller Linda, chef des Pacifists avec qui elle entretenait une relation plus ou moins fusionnelle. Elle l’appréciait autant pour sa bravoure quand elle s’opposait aux autres groupes, que pour sa magnanimité qui était sans failles. Cependant, elle avait peut-être une curiosité un tantinet trop aiguisée à son goût, et ce n’était pas pour plaire à tout le monde, surtout lorsqu’on avait des choses à cacher. Quoiqu’il en soit, Lin était l’une des rares personnes qui savait apprécier notre baie à sa juste valeur, et qui ne l’enfonçait pas sous prétexte qu’elle avait l’un des plus bas quotients intellectuels de l’orphelinat. Certes, c’était une référence pour cerner son prochain, mais était-ce réellement important ? Tout en prenant l’exemple de mon personnage, on peut en déduire qu’avoir un piètre QI par rapport aux autres couche culottes, ne l’empêchait guère d’être un cordon bleu. Car oui, lorsqu’elle n’avait rien à faire et qu’elle ne souhaitait déranger personne, elle se recueillait dans ce lieu de métal aux ustensiles divers qu’elle maniait avec dextérité. Ce devait bien être les seules choses avec lesquelles elle ne se blessait pas malencontreusement. Généralement, elle passait son temps à trébucher dans les escaliers comme au moment où je suis en train de vous écrire, ou encore à embêter des têtes brûlées tels que Den ou encore Vain. Pour elle, c’était une véritable partie de plaisir et puis ça lui permettait de passer le temps, d’ajouter un zeste de piment dans cette mécanique de la routine. Cette dernière l’épuisait et la lassait au plus haut point, tant et si bien qu’elle était quelques fois blasée de la vie. Toutefois, les passions qu’elle s’efforçait de pratiquer avec son prochain, Unknow en ce qui concernait la cuisine, l’aidaient à faire abstraction de cette banalité affligeante qui émanait d’elle, et qui faisait fuir tout le monde. Pourtant sur certains côtés, elle était atypique, si si j vous jure, seulement personne ne voulait le voir. Un jour, elle allait conquérir le monde comme Minus et Cortex, et les autres ne perdraient rien pour attendre.
En attendant que son heure de gloire arrive, elle marchait tranquillement dans l’immense édifice, et cela dans l’unique but d’accéder aux cuisines, son lieu de prédilection. Quand elle était petite, elle n’était pas fichue de se faire cuire un œuf, mais c’est pour assassiner sa tristesse qu’elle s’y sera mise corps et âme, pour faire plaisir aux autres, plus spécialement aux enfants et aux amateurs de sucre. Elle savait qu’il y en avait beaucoup sous ce toit, et elle comptait bien combler les désirs de chacun, en expérimentant de nouvelles recettes ou en répondant présente pour les projets culinaires d’une tierce personne. Elle savait se rendre utile en dépit de son modeste niveau en mathématiques, et de ses connaissances en langues étrangères qui pour l’instant, ne lui servaient pas à grand chose, si ce n’était à traduire des magasines de mode en provenance de certains pays d’Europe. D’un pas assuré, elle réajusta les manches de son haut au coloris pâle et typiquement féminin qui lui seyait à ravir. En passant devant la Common Room, elle constata que la télévision était restée allumée. Elle râla en pensant aux factures que Roger allait devoir payer, et éteignit l’appareil électrique. Elle observa autour d’elle, se demandant qui avait pu la laisser ainsi, que ce fusse par inadvertance ou non. Finalement, elle arrêta de se prendre la tête pour si peu de choses, et repensant au bon gâteau qu’elle pourrait faire. Elle n’avait encore aucune idée. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle pouvait être contrainte d’entrer par la force sur son lieu de passion, puisque généralement, les cuisines étaient closes en dehors des heures de services des cuistots. C’était regrettable, et Berry avait fait des pieds et des mains pour que le directeur accepte de les laisser à sa disposition. Son vœu n’avait jamais été exaucé, car le vieux chnoque de derrière son bureau, avait clamé haut et fort que si il faisait une exception pour un orphelin, il serait obligé d’en faire pour tout le monde. Lui offrant la formidable vue de son popotin, la jeune adulte lui avait furieusement faussé compagnie, se demandant comment un incapable pareil avait pu obtenir la responsabilité de cette fabuleuse habitation.
Elle parvint finalement aux cuisines dont elle surprit les potes grandes ouvertes. Elle crut entendre une voix au loin, et accéléra le pas en se demandant si quelqu’un n’était pas entré avant elle. C’était fort probable car après tout, elle n’aimait pas la seule à détester le lit, et maintenant que huit heures était passé, elle se doutait bien que quelques orphelins s’étaient extirpés des bras de Morphée. A pas de chats, elle n’osa pas faire de bruit, de peur d’attirer l’attention sur elle. Si il y avait vraiment un intrus dans sa cuisine, sa précieuse, elle le prendrait par surprise quitte à lui faire faire une attaque cardiaque. D’un air méfiant, Betty survola l’ensemble de la pièce, dans laquelle les premiers rayons de soleil avaient élu domicile en passant par les fenêtres aux carreaux mal lavés. Ceci était l’unique signe d’un quelconque manque d’hygiène, car autrement, il n’y avait pas de quoi se plaindre niveau sanitaire. La propreté était irréprochable, et c’était pour cette raison aussi que Berry adorait faire son business dans cette pièce. Tout à coup, elle crut entendre un bruit, et surprenant le fautif qui était en train de se goinfrer, elle s’arrangea pour arriver discrètement derrière lui en s’accroupissant, et en passant d’évier en évier à quatre pattes pour ne pas se faire remarquer. Elle était débile, ça je vous l’accorde, puisque l’autre personne l’avait déjà entendu, et probablement déjà vue, mais persuadée de faire la blague du siècle, elle poursuivit sa sottise, quand elle surgit de derrière un étalage de casseroles qui étaient déjà prêtes à l’emploi.
« HAHAA !!!!! Pris en flagrant délit ! » disait une sombre crétine en pointant sa cible d’un index sentencieux.
Cependant en se concentrant un peu, elle crut reconnaître Halloween, cette charmante enfant qu’elle faisait sauter sur ses genoux pendant les repas lorsqu’elle venait gratter quelques uns de ses succulents donuts faits maisons, sans omettre ses muffins, ou encore ses gâteaux qu’elle voulait les plus originaux possibles. Encore harcelée par un grand coup de fatigue, Betty mit un temps à décoincer, et au bout du compte, un sourire niais mais sympathique fendit ses lèvres.
« Oh ben ça alors ! Qu’est-ce que tu fais ici, petite fouineuse ? Une petite faim ? Dis, c’est mes muffins que tu es en train de goûter là…je les ai raté mon Dieu, je suis sûre qu’ils doivent être immondes. Leur goût n’est pas assez prononcé n’est-ce pas ? J’ai oublié de les jeter hier soir en allant me coucher ! Haaan misère de misère ! »
Précisons que si sa création était aussi immonde que ça, Halloween ne les aurait probablement pas mangé avec une telle gourmandise. Mais Berry était si soucieuse de bien faire, spécialement dans ce domaine, qu’elle craignait la moindre critique. Ainsi, elle cacha son visage derrière ses doigts.
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Ah l'idylle absolu... J'envie beaucoup Halloween. Il lui faut un rien pour ronronner et être à l'aise, mais à un tel point que c'en est absurde. La jeune Pacifist était là, à manger sans délicatesse ces excellents gâteaux. Elle riait toute seule quand elle repensait à une anecdote, et son rire résonnait encore dans le quasi-vide de la cuisine. Le personnel viendrait dans quelques temps pour s'occuper du petit-déjeuner, mais à cette heure-là, ils étaient en train d'essayer d'ouvrir les yeux et s'extirper de leur lourd sommeil. Elle allait reposer son butin et s'en aller discrètement, telle une voleuse, ayant déjà oublié sa mini-inquiétude quand elle avait cru entendre des pas. Si il y avait des gens parano en ce monde, et qu'ils était très soulants parfois, elle était complètement l'inverse. Enfin, elle était soulante aussi, mais la prudence était une chose insignifiante pour elle. Insignifiante et inutile. Qu'est-ce que feraient les gens s'ils étaient poursuivis par un énorme rocher en forme de boule, hein ? Hésiteraient-ils de prendre un tunnel en étant prudents, et en ayant peur que ça débouche n'importe où ? Leur prudence serait telle qu'ils se feraient aplatir par le rocher en question avant de finir leur raisonnement. Voilà à peu près les réflexions qu'elle faisait, insensées, illogiques, mais complètement halloweenesques. Donc elle allait se lever pour poser le restant de sa victime quant elle entendit la douce voix de Berry. Évidemment, elle fut surprise car elle ne pensait pas qu'elle était là, mais en même temps cette tendre intonation ne ferait pas peur à un oisillon tombé du nid. Mais pour faire plaisir à sa chère aînée, elle sursauta, mais en étant pas très bonne comédienne, cela dut se faire voir. Tant pis, et de toute manière, elle ne s'en rendait pas compte. Elle se retourna vivement, enfin, au plus vite qu'elle put et essaya de donner de l'intonation:
"BERRYYY ! Ah tiens, quelle surprise..."
Cela aurait pu sonner vrai. Aurait pu. Seulement si elle n'avait reconnu la voix mature, le parfum léger ou le contexte spatio-temporel, elle aurait vraiment sursauté. Mais tout ceci pouvait amener à la déduction que c'était bel et bien Berry, et même Halloween l'avait deviné, malgré ses raisonnements fabuleux et imaginaires. Et avant qu'elle n'ait pu se jeter sur la jeune adulte que celle-ci paniquait déjà sur la nourriture qu'elle était en train de manger.
« ... Dis, c’est mes muffins que tu es en train de goûter là… (elle acquiesça d'un hochement de tête léger en souriant) je les ai raté mon Dieu, je suis sûre qu’ils doivent être immondes. (elle eut un air perplexe et regarda les muffins en question) Leur goût n’est pas assez prononcé n’est-ce pas ? (elle regarda en l'air pour se concentrer sur le goût) J’ai oublié de les jeter hier soir en allant me coucher ! Haaan misère de misère ! (elle jeta un nouveau regard, mais davantage anxieux vers le panier) »
Elle était quelqu'un de très influençable. Et si Berry disait qu'ils n'étaient pas bons, ils n'étaient pas bons. Halloween les reposa prudemment, mais en ayant dans la conscience la contestation proclamant qu'elle les avait adorés quelques minutes auparavant. Elle devint néanmoins tout blême et regarda d'un air effaré la belle cuisinière. Que dire ? Qu'ils n'étaient pas bons et qu'elle se sentait mal ? Ou affirmer qu'elle était juste malade ? Juste parce qu'elle a cru aux inquiétudes de Berry, elle s'était fourrée dans un pétrin inextricable pour elle. Ses douleurs soudaines gastriques étaient surement imaginaires. Oui, c'est cela. Mais elles étaient bien là, à lui tordre l'estomac... elle baissa son regard vers son ventre. A vue d'œil, rien d'anormal. Pas comme si un dragon avait voulu en sortir (car elle pensait que c'était ça.)
"M-mais Berry... ils étaient très bons..."
Elle aurait décidément du faire du théâtre. A force, on la prendrait comme une mythomane, et elle ne voulait surtout pas déplaire à son interlocutrice, et pas que pour les gâteaux hein. Leurs bons moments défilèrent dans sa tête, leurs câlins et leurs rires... c'était si triste... Halloween se torturait et elle était au bord des larmes. Elle est peut-être excessive, je pencherais vers l'émotion. Être émotif vous joue parfois des tours. Alors pour dissiper le malentendu il fallait dire quelque chose de vrai, qu'elle pensait vraiment, et qui aurait un vrai ton.
"J-je... (elle regarda Berry pour trouver quelque chose à dire) ... trouve que ta nouvelle tenue te va super bien !"
Si c'était une nouvelle tenue, elle n'en savait rien. Quoique, elle l'avait peut-être déjà vue. Mais il était vrai qu'elle allait à Berry à ravir. Après tout, si la jeune femme passe son temps à faire du shopping et lire les magazines de mode, elle ne peut que bien choisir ses vêtements. Elle eut envie de hurler qu'elle voulait recommencer toute la matinée car avec a voix qui chevrotait, son regard qui se baissait nerveusement et ses doigts qui s'entremêlaient, Berry pouvait penser qu'elle mentait à cet instant, alors que le pur enfant ne faisait qu'essayer de la complimenter. Là, je n'envie pas trop Halloween car il faut un rien aussi pour l'abattre.
En vérité pour Berry, ses muffins n’étaient mauvais que parce qu’elle avait omis de mettre un ingrédient qui aurait ajouté un petit quelque chose à sa production culinaire. Cependant, ne connaissant pas l’émotivité à fleur de peau de son interlocutrice, et considérant qu’un ingrédient manquant pouvait mettre en péril toute une viennoiserie, peu importait sa nature, sa forme et ses couleurs, elle pensait que ce qu’était en train de déguster Halloween n’était qu’un ratage. Toutefois, elle ne crut pas si bien dire puisque quelques minutes plus tard, faisant réaliser à son vis-à-vis que ces gâteaux n’étaient peut-être pas digestes, celle-ci lui certifia qu’ils étaient absolument délicieux. Par conséquent, mademoiselle Grange fut soulagée d’en conclure que cette erreur n’avait pas porté préjudices à ses talents de cuisinière. Il faut dire qu’elle accordait énormément d’importance à ce piètre savoir-faire, qui lui octroyait une certaine considération de la part des autres, et lui permettait de s’intégrer d’une certaine manière. Et ravir les papilles gustatives de la jeune fille qui se trouvait actuellement avec elle, était une véritable victoire pour Berry, un triomphe qui la ferait assurément briller parmi tous les autres orphelins au QI surdimensionné, tant et si bien qu’elle se demandait comment ils ne pouvaient pas devenir fous. Déjà, comment leur anatomie crânienne pouvait supporter une telle intelligence ? Elle qui n’avait qu’un pois chiche à la place du cerveau était assez chanceuse de ce côté là, mais elle se demandait ce que ça faisait, de se savoir au-dessus de tout et de tout le monde. Est-ce que c’était agréable de se savoir capable de n’importe quoi quoiqu’il puisse arriver ? Etait-ce plaisant d’être au centre de l’attention de cette institution qui prônait pour une éducation scolaire supérieure à la moyenne ? Partant du principe que la majeure partie de ces gosses n’avaient pas eu d’enfance, Berry n’était pas totalement d’accord avec ces méthodes qu’elle avait elle-même subies.
Malheureusement, là n’était pas la question car elle venait de susciter une petite crise d’émotion chez son interlocutrice. Elle ne s’en rendit compte que lorsqu’elle surprit un regard suspect sur l’un des muffins qu’Halloween était en train de manger, tandis qu’elle lui expliquait la douloureuse épreuve qu’avaient été ces gâteaux. L’adulte racla aussitôt bruyamment de la gorge, dans l’espoir d’effacer tout ce qu’elle venait de dire car, inconsciemment et involontairement, elle dévalorisait son travail en en déballant toutes les erreurs possibles. Alors, faisant s’entrechoquer ses index frénétiquement, elle adopta une moue boudeuse en croyant deviner le peu de sincérité qui émanait des compliments de la demoiselle. Si dans le premier paragraphe elle avait pris cette déclaration comme elle lui était venue, là, je peux vous dire qu’elle se mit à y réfléchir à deux fois. Par conséquent, elle pencha la tête sur le côté en observant scrupuleusement les réactions de la chipie qui se tenait là, près du panier à muffins, et tout en croisant les bras, essaya de comprendre certaines choses. Toutefois, elle n’eut pas tôt fait de débuter sa longue et intense réflexion, qu’on la complimenta sur sa tenue vestimentaire. Aussitôt, ses yeux auraient pu se transformer en cœur, et sa bouche emprunta la forme d’un « o » engendré par la surprise et la satisfaction. Elle joignit ses mains dans une prière quasi inexistante, et dansa un pied sur l’autre, pas peu fière de recevoir de tels éloges.
« Haaaan tu trouves ? Elle vient d’Italie et j’en suis fort fière. Bon elle m’a un peu coûté la peau des fesses, mais après tout ce n’est pas vraiment moi qui paye ! » disait celle qui dépouillait littéralement Roger de toutes ses richesses.
Sur ce, une autre question vint trotter dans la petite tête de Berry. Elle se demandait comment Halloween avait pu se retrouver ici de bon matin. Elle avait dû se lever tôt pour arriver jusqu’ici à une telle heure, et puis, les grognements intempestifs de son ventre ne pouvaient pas être les seuls coupables ? Peut-être qu’elle avait quelque chose à demander et qu’elle n’osait faire sa requête auprès de Betty par crainte des représailles ? La jeune femme à la tenue vestimentaire chic et dans l’ère du temps, se gratta le menton tout en observant l’air candide et quasi paniqué de celle qui mangeait des muffins à tour de bras. Si ça avait été des donuts, elle aurait pu attraper une belle indigestion puisque c’était avant tout un concentré de cochonneries, à défaut d’être une spécialité anglaise peu calorique. Si notre cordon bleu appréciait de les concocter, en revanche, elle laissait volontiers les autres les expérimenter, soucieuse de sauvegarder sa ligne fluette pour pouvoir rentrer dans toutes les robes qu’elle convoitait perpétuellement, en salivant devant des sites de grandes marques. Elle ne voulait pas prendre le risque d’être la risée de l’orphelinat, et puis, elle tenait à sa réputation de fashion victim qui faisait d’elle la coach vestimentaire de toute damoiselle souhaitant plaire à quelqu’un. En ce qui concernait l’enfant que voilà, innocente et attachante, Berry ne sut quoi penser et regarda autour d’elle en tapant subitement des mains. Il était temps de mettre au point ce pour quoi elle était venue en ces lieux.
« Bon, tout est dit que moi, je ne suis pas venue pour me goinfrer mais pour cuisiner. Seulement, je n’ai pas encore d’idée sur ce que je pourrais faire. T’aurais pas quelque chose à me soumettre par hasard hein ? J’sais pas, une étincelle d’inspiration qui viendrait comme ça ! Pfiou ! »
Rivant ses mirettes délicatement maquillées d’un far à paupières rosé qui s’agençait avec son haut pâle à manches mi-longues, elle se perdit dans la contemplation du paysage que l’on pouvait apercevoir à travers les rares fenêtres qui permettaient d’aérer les cuisines. De derrière les carreaux sales, l’adulte n’aperçut rien d’autre que le grand jardin qui permettait aux orphelins de prendre du bon temps en charitable compagnie. C’était là que se faisaient les plus belles rencontres, les déclarations amoureuses, ainsi que les retrouvailles d’un couple qui était parvenu à trouver une place à l’amour dans cet univers hostile. Tout en soupirant d’aise, Berry cherchait une idée tout en comptant secrètement sur l’imagination débordante d’Halloween. La connaissant pour sa gourmandise hors du commun, elle se demandait si cette jeune fille ne pourrait pas donner naissance à cette flamme qui lui octroierait toute l’inspiration et la "douance" dont elle avait besoin. Et dans le silence, une idée commençait à germer dans son esprit mais se laissait mourir aussitôt, étouffée par toutes les contraintes que Berry trouvait à sa réalisation. Peut-être qu’elle n’aurait pas dû se lever aussi tôt. Elle qui pensait qu’ainsi elle pourrait profiter de sa matinée pour cuisiner…il aurait d’abord fallu penser à un projet bien abouti, ne serait-ce qu’une ébauche qui l’aurait aidé. Mais rien de tout cela, à moins que Halloween ne fasse des miracles.
Dernière édition par Berry le Sam 16 Jan - 17:36, édité 1 fois
Pfou elle n'avait pas commis de gaffe en disant que c'était une nouvelle tenue. C’aurait été très embrassant que Berry l’ait depuis un bout de temps, et que Halloween l’ait vue sans la remarquer, bref, elle aurait été accusée de négligence et d’égoïsme profond. De quoi faire sangloter la pauvre fillette. En même temps, c’était bien à Miss Berry à laquelle elle était en train de parler, et la variété de ses tenues faisait qu’on la croisait rarement deux fois avec la même combinaison de vêtements. D’ailleurs, elle devait avoir une sacrée bonne mémoire pour se rappeler de tout, ainsi que les concordances de couleurs et de textures, pour aboutir à plusieurs mélanges tous aussi recherchés les uns que les autres. Evidemment, Halloween n’arrivait pas à ce point de soin vestimentaire car elle portait généralement les mêmes vêtements, mais qu’elle avait en plusieurs fois. Belle manie d’uniformes, oui. Et puis là, elle faisait encore mieux, avec son pyjama dans la cuisine. Il faudrait qu’elle aille se laver et se changer, mais pas question de fausser compagnie en laissant des idées peu claires. Mais surtout, pas question en abandonnant une amie avec le risque qu’elle vous prenne pour un faux-cul. C’aurait été absolument inadmissible, malgré le peu d’attention qu’elle portait à son entourage. Amie qui de plus est lui était chère, en tant que famille-plus-mature-et-donc-plus-apte-à-la-consoler-ou-la-conseiller, ou juste en tant que cuisinière. Ah, si elle avait laissé échapper ça, la jeune adulte aurait pu croire qu’elle ne lui parlait que pour lui soutier des sucreries. Or non. C’était juste un privilège qu’elle prenait en passant. Avec beaucoup de plaisir d’ailleurs. Si la jolie cuisinière dépensait son argent donné par Roger (donc l’argent de Roger en somme) en vêtements, Halloween faisait passer le tout dans les jeux. Oui, avoir un seul plateau de la Bonne Paye était embêtant si quelqu’un le lui avait emprunté et qu’elle voulait en faire une partie. Il y avait bien celui de la Common Room, mais Holly était quelqu’un d’extrêmement possessif. Et il était extrêmement dangereux de supporter une Halloween en crise de manque de jeu. Celui LE jeu auquel elle voulait jouer précisément. La pré-adolescente joviale se transformait en une peste sans nom et se mettait à embêter jusqu’au bout chacun de ses amis, poussant leurs limites, se plaisant de leurs mines agacées. Car elle savait bien que presque personne n’osait lever la main sur la fillette. Une gifle même entraînait de lourdes punitions, et elle s’en servait à merveille, énervant sans s’approcher. Après tout, il est facile de brailler des choses qu’on a pas envie d’entendre sans que ce soit des insultes. Et courir vite lui servait à beaucoup de choses. Ainsi elle avait une image assez différente. Certains la voient comme telle, une joueuse aux câlins énergiques, d’autres comme une chipie capricieuse. Bah, on n’y peut rien. Bref, rappelons-nous qu’au départ, on parlait de la tenue de Berry ainsi que la panique de Holly. Vite, vite, trouver un sujet de conversation.
Mais sa compagne en trouva vite un, dieu merci. Une idée à propos de gâteau ? Et quoi donc ?
« Euh… Pfiou, une étincelle, comme ça ? Euh… »
Ah, d’habitude si créative, elle ne trouvait rien à dire. Exactement quand elle voyait quelque chose d’intéressant mais qu’elle n’avait pas envie d’acheter, et que plus tard elle en avait absolument besoin mais qu’elle ne retrouvait plus. Enfin, ça, ça arrive à tout le monde. Comme la fois ou je...
« Ah ! J’ai bien un croquis raté mais je l’ai chiffonné. Je pensais à un espèce de Wedding Cake en plus petit, avec un lapin ! Ca doit être complexe mais tu y arriveras, j’en suis sûre. »
Et elle était bien sincère ! Berry arrivait à faire n’importe quoi, pourvu que ce fut physiquement et chimiquement possible. Enfin, ça c’était l’image qu’elle s’était fixée. Sa description n’étant pas très précise, elle songea à refaire un croquis, mais se souvenant de la rage que le premier avait suscité, elle en oublia l’idée.
« Si je peux t’aider, je veux ! »
N’était-ce pas l’inverse ? Bref, Holly tenait à aider son aînée, car cuisiner était un geste très drôle après tout. A mon avis, elle risquait plus d’être une gêne qu’une aide mais la sincérité et la volonté affichées sur ce visage angélique débordaient et auraient amadoué n’importe qui. Ses yeux, sombres ce jour-là, en brillaient presque, et elle avait joint ses mains en entremêlant tous ses doigts en espérant qu’elle l’accepte. Ce serait très cruel de refuser, en fait. Et elle risquait de faire une crise comme je l’avais décrit plus haut, semblable à ses manques de divertissement, et c’est surtout ça que Berry devait éviter.
Berry continuait de fouiller dans son esprit et cela de toutes ses forces. Elle tenait à ce que sa prochaine œuvre soit somptueuse et plaise à tout le monde. Elle voyait les choses en grand pour ce projet, et était prête à accepter n’importe quelle mission, pourvu qu’elle lui apporte un semblant d’expérience utile pour la suite de sa carrière en tant que cuisinière. Songeuse et à l’affût de tous les outils qui pourraient lui servir pour un éventuel gâteau, elle promenait ses mains curieuses un peu partout, s’appropriant des ustensiles tels que des cuillères à soupe, des couteaux, et chercha des moules originaux pour donner une forme atypique à la gourmandise qui commençait à prendre forme dans sa tête. Mais voilà, elle était encore embarrassée par certaines propriétés chimiques propres à la réalité, qui pourraient l’empêcher de réussir cette sucrerie comme il se devait. Alors elle s’immobilisa soudainement dans la cuisine, telle une statue ou un être humain que l’on aurait brusquement pétrifié grâce à un sort tout droit sorti des livres d’Harry Potter. Inutile de préciser que la jeune adulte n’en avait jamais parcouru une seule ligne, elle qui en plus d’être une adepte des magasines, était aussi une lectrice assidue des romans à l’eau de rose. Cette passion lui était venue à cause de cette nounou qui lorsqu’elle était enfant, et qu’elles se baladaient toutes deux au parc, lui lisait des contes mettant en scène des princes et des princesses. Depuis ce jour, elle cherchait activement un homme qui soit au diapason de ces œuvres littéraires. Cependant, elle ne savait pas faire la différence entre la réalité qui était tout de même relativement douloureuse, et les rêveries qui constituaient un monde onirique et apaisant, permettant de s’évader radicalement. Heureusement, elle n’était pas la seule à avoir des idées aussi fantaisistes, puisque tandis que des idées macéraient activement dans sa tête, la petite voix d’Halloween qui semblait avoir laissé de côté son émotivité retentit. Elle réfléchissait elle aussi à ce qu’elles pourraient concocter pour ravir les papilles gustatives des autres orphelins. En ce qui concernait les productions culinaires de Berry, la demoiselle candide était une privilégiée, parce que l’adulte l’appréciait pour son côté « je goûte à tout sans rechigner », ce qui aiguisait considérablement ses préférences généralement raffinées. Et ce raffinement ne loupa pas une fois de plus, puisque la demoiselle se montra particulièrement exigeante, ce qui ne déplut pas pour autant à Berry. Elle aimait les défis quoiqu’ils puissent lui en coûter, et ce Wedding Cake avec un lapin que quémandait Halloween, n’était peut-être pas aussi irréalisable que ça.
« Un Wedding Cake ? »
Puis, tout en réalisant la signification de cette expression, Betty Grange s’émerveilla. Et bien oui, c’est bien connu que le wedding cake n’est autre que le gâteau que l’on servait durant les mariages, d’où son appellation anglaise qui voulait tout dire. Rien que cette image tout droit issue de ses mièvreries infantiles suscitaient son enchantement, et la poussèrent à répondre positivement aux requêtes de notre fanatique des sucreries. Elle sautilla sur place tandis que ses yeux pétillaient de mille feux, dégageant une félicité et une sérénité qui porterait ses fruits pour la suite. Elle se mit à fouiller énergiquement dans le livre de recettes qu’elle avait ramené de la bibliothèque et qui se trouvait sur la grande table de préparation où elle l’avait laissé. Elle commença à le feuilleter, trouvant la recette d’un Wedding Cake typique qu’elle adapterait selon les désirs de Halloween. Mais ce qui fut davantage rassurant, ce fut que l’enfant se proposait de l’aider.
« Je suis d’accord pour que tu m’aides. Je pense avoir besoin d’une autre paire de mains. Cependant, une petite question : ton Wedding Cake, tu le veux à l’orange ou au chocolat ? Et puis au lieu de faire un gâteau simple, pourquoi ne pas lui donner la forme d’un lapin, hein ? Je dois avoir des moules exprès pour ça, et qui ne sont pas trop gros ! »
Et la voilà qui repartait à la conquête du matériel adéquat. Ce fut à ce moment précis qu’elle se rendit compte qu’elle ne connaissait pas encore ces cuisines par cœur. Elle avait encore besoin d’ouvrir et de fermer toutes les portes des placards pour s’approprier ce qu’elle recherchait, et le compartiment où on avait entassé les moules pour gâteau était situé en hauteur. Pour se faire, elle s’accapara une chaise qu’elle plaça consciencieusement devant le meuble, et y grimpa. Evidemment, tout le monde a connaissance de sa maladresse, et tandis qu’elle s’avançait dangereusement de la porte du meuble en prenant son équilibre sur un seul pied, le support tremblait dangereusement. L’adulte pouvait tomber à tout instant, mais elle parvint tout de même à entrouvrir la petite porte derrière laquelle elle aperçut clairement les moules qu’elle recherchait. L’un d’entre eux, aussi surprenant que cela puisse paraître, possédait une forme de tête de lapin, à savoir un rond avec deux oreilles, que Berry s’était approprié sur un site Internet. Elle avait fait des pieds et des mains pour convaincre Roger de lui donner l’autorisation de l’acheter, et quitte à lui faire son jeu de charmes, elle était prête à tout pour mener à bien ses projets. Ainsi, approchant toujours dangereusement ses doigts fébriles de l’objet, elle finit par tomber en attrapant au vol la tête de lapin qu’elle ramena tout contre elle. Sa frêle silhouette chuta violemment sur le sol où elle atterrit les quatre fers en l’air, avec quelques casseroles et moules qui l’assommèrent sur place. Puis, parvenant à faire émerger une main de ce tas de ferraille, elle déclara d’une voix qui se voulait rassurante :
« Je vais bien ! Je suis immortelle ! »
Après quoi, elle finit par se redresser sur son séant qu’elle massa en s’assurant qu’elle n’avait pas d’hématomes. Ce ne serait pas surprenant avec la chute qu’elle venait de faire, mais à force d’être victime de son étourderie, elle était blindée, alors elle avait cessé de sangloter pour un rien, et avait vite fait de se relever de ses échecs. Le sourire aux lèvres, cependant affaissé à cause d’une légère douleur en bas du dos, elle se remit sur pieds et tendit le moule à Halloween pour lui donner la preuve qu’elles pourraient faire ce gâteau dont elle rêvait, quoiqu’il arrive.
Dernière édition par Berry le Sam 16 Jan - 17:37, édité 1 fois
{ HJ : Je suis désolée ;___; Je suis chez mes grands-parents pour un bout de temps, mon rythme de posts va être moins accru. }
Aussitôt l'idée proposée, aussitôt elle fut acceptée. Halloween admirait de plus en plus le courage de la jeune femme. Et cette persévérance... Ah, pas de doute, pensait puérilement la fillette, elle se trouvera un prince charmant à sa hauteur. Qui ne voudrait pas d'une aussi belle fille, bonne cuisinière, douce, attentionnée, tendre, romantique et tout le reste ? Le regard de la petite se perdait dans le sourire serein de Berry. Un bloc aussi pur de chasteté et de pureté, ça n'existait pas. Si la petite Pacifist lui faisait la tête, elle se promit qu'elle ferait un meurtre ce jour-là. (Généralement, on dit "Si je fais ça, je me suicide", mais il se trouve qu'elle est un tantinet plus égoïste et plus maligne que la moyenne. Enfin, comme tout le monde ici.) Et elle eut une question ardue. Ah, difficile comme question. Si Halloween ne cédait jamais au chocolat, l'orange était un fruit qu'elle aimait beaucoup. D'ailleurs la couleur orange lui ravissait à merveille. Après tout, n'était-ce pas la couleur des Jack-O-Lantern ? Les citrouilles, symboles de halloween lui trottaient dans sa tête. Ah, et son joli parapluie avec une tête de Jack... Mais le chocolat, c'était absolument délicieux. Et puis, un lapin marron, c'était très réaliste. Alors qu'un gâteau à l'orange n'aurait pas de couleur uniforme, enfin, c'est ce qu'elle imaginait.
"Hé bien, les deux vont très bien ensemble, moi je trouve. C'est pas pour rien qu'il existe plein de tablettes de chocolat avec des zestes de citron ou d'orange. En plus, le marron te l'orange sont deux couleurs qui vont bien ensemble. Et puis euh... ça fait très halloween."
Loin d'être narcissique ou mégalomane à ce point-là, Halloween voulait juste trouver plein d'arguments qui convaincraient Berry de faire un gâteau à double saveur. Elle trouvait très bien l'idée de faire un gâteau carrément en forme de lapin. Exactement comme son ex-brouillon qu'elle avait malencontreusement abîmé.. En y pensant, elle avait presque les yeux en larmes. J'avais déjà beaucoup insisté sur le point qu'elle y tenait beaucoup. Son magnifique brouillon... Et l'esprit de la fillette se perdit à nouveau dans les vagues de sa jeune nostalgie. Ce moment aurait presque pu être héroïque, avec les rayons du soleil levant caressant la mine sérieuse de la petite Américaine. Mais elle pensa à un truc. Grave. Très grave.
"Mais... euh... dis... tu feras pas un lapin très réaliste hein ?"
Une mine inquiète et anxieuse s'était soudainement affichée sur son visage enfantin d'abord ébahi puis atterré. Elle ne voulait pas ouvertement exposer sa zoophobie. Pourquoi se rabaisser devant une personne si parfaite à ses yeux ? En fait, tout cela ne servait à rien. Le fait de vouloir cacher sa peur. Car tout le monde la lui connaissait. Qui n'aurait pas vu Halloween rentrer du parc dans l'établissement en criant parce qu'un pigeon innocent s'était trop approché d'elle ? Pourquoi devenait-elle pâle en entendant parler d'une personne dont le pseudonyme évoquait un animal en croyant que les gens en parlaient justement d'un ? Qui de sa classe ignore qu'elle s'évanouit souvent en cours de biologie parce que les livres sont une horreur pour elle ? Halloween a une peur bleue des animaux, quels qu'ils soient. Même un chaton la ferait hurler de terreur. Ne parlez pas des dissections. En plus, un animal mort... Les dessins lui importaient peu. Mais les dessins très réalistes ou des photos suffisaient à lui faire tourner sa tête. La petite émotive courait vite à l'infirmerie pour reprendre ses esprits. Elle supporte mieux les chauves-souris, car au moins, leur tête n'est pas trop visible sur les photos. Bien sur, les insectes sont terribles. En plus de bouger, ils ont une tête affreuse. Et si elle crie devant un chaton, elle pourrait avoir une crise cardiaque devant un mille-pattes. Et c'est juste pour cela qu'elle sortait peu. Et c'est juste pour cela qu'elle a développé sa passion pour les jeux ou la nourriture. Oui, les mets sucrés l'apaisaient. Ainsi, l'infirmière qui la voit souvent sait très bien qu'il lui faut donner un bout de meringue pour qu'elle reprenne sa vigueur habituelle. Bref.
Tandis que la Pacifist se remémorait des pires moments de sa vie avec un regard vide, Berry jouait des pieds et des mains pour attraper son moule. Tandis que la fillette s'était peu à peu recroquevillée au fur et à mesure des visions des animaux qu'elle avait rencontrés, Berry allait se casser la figure. Et même avec les mains plaquées sur ses oreilles, elle put entendre le grand fracas qu'avait causé les chaises en tombant sous le déséquilibre de la jeune adulte. Halloween se précipita pour aider son prochain, en bonne sage fillette et alla s'assurer que son aînée allait bien, mais c'était sans compter l'optimisme de la victime qui afficha un sourire plus vite que son ombre. Ah, Halloween se sentait minable. Paniquer en repensant à des animaux... alors que Berry avait risqué sa vie. Elle s'agrippa à son haut italien et reçut le moule pendant que la maladroite affirmait en gros ne pas s'être blessée.
"Ne fais plus jamais un truc pareil ! Je veux pas que tu meures avant d'avoir trouvé ton prince !"
déclara-t-elle précipitamment en articulant à l'arrache.
Halloween ou une grande naïve extrême.
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Sujet: Re: Sugar °___° } Berry Jeu 27 Aoû - 11:28
A peine remise de ses émotions, Berry essaya tant bien que mal de se concentrer dans ce qu’elle était en train de faire. Des étoiles commençant à tournoyer autour de son crâne, des anges jouant de la mandoline comme pour la rappeler auprès de l’être divin, elle se massa les tempes pour faire abstraction du léger mal de tête engendré par le tintamarre qu’avait provoqué sa chute. Tout ce qu’elle pouvait espérer, c’était que les cuisiniers n’auraient pas la bonne idée d’être alertés par le bruit monstrueux qui avait dû faire échos dans les couloirs jusqu’à des kilomètres à la ronde. En regardant vite fait bien fait l’heure qui s’affichait sur une pendule, hautement perchée sur le mur au-dessus des quelques placards que Betty venait de fouiner, elle remarqua que l’heure à laquelle ils arrivaient tous n’était pas encore arrivée. Cependant, il allait falloir se dépêcher avant que les toges blanches ne pointent le bout de leur nez dans cette pièce immense, où tout le matériel nécessaire était mis à disposition pour faire des mets dignes de ce nom. En attendant, Halloween fit remarquer de sa voix cristalline que Blanche Neige ne devait pas tomber dans les pommes et succomber à cet accident avant d’avoir trouvé son prince charmant. A cet instant, la baie se demanda pourquoi est-ce qu’on lui rappelait incessamment qu’elle était encore célibataire et qu’il fallait encore déverser quelques efforts pour trouver une personne rien que pour elle ? A force, elle aurait l’impression d’être en passe de finir vieille fille, sans homme pour la guider sur le chemin de l’amour qu’elle convoitait depuis très longtemps, mais qu’elle n'avait pas réussi à trouver jusqu’à preuve du contraire. Toutes les amourettes qu’elle avait vécu s’étaient avérées platoniques et sans influences particulières sur sa piètre existence. Alors en se remémorant tout ça, la jeune femme fut à deux doigts de sombrer dans la déprime, et d’avaler des fraises Tagada pour se remonter le moral. Toutefois, elle se souvint des quelques kilos qu’elle avait pris et qu’elle s’efforçait de perdre en faisant des séances de sport intensives aux côtés de Lolly, l’un de ses petits protégés qu’elle aimait par-dessus tout. Alors, pour ne pas être atterrée de bon matin, elle bomba la poitrine et tout en repassant dans sa tête les exigences de sa partenaire culinaire, se remit dans le feu de l’action.
« Oui bon bref, maintenant que j’ai ressuscité pour la énième fois, il est temps de le faire ce gâteau. Donc tu m’as dit que tu voulais que ton gâteau soit autant parfumé à l’orange qu’au chocolat ? Bonne idée pour les tablettes de chocolat aux zestes d’orange. Je crois qu’il doit y en avoir quelque part par ici… »
Et elle s’empressa de faire courir ses petites mains curieuses sous la table de travail où se trouvaient une multitude de fantaisies décoratives pour des plats simples ou un tantinet plus perfectionnés, et qui demandaient davantage d’esthétisme pour être appréciés par leurs consommateurs. Tout en s’emparant de quelques tablettes chocolatées qu’elle déposa ensuite non loin d’une plaque de cuisson, Berry se reporta au livre de recettes qui était toujours sous son nez, tout en faisant l’inventaire de ce qu’il était préférable d’utiliser pour mener à bien la confection de ce fameux gâteau. Bien sûr, elle ne s’apprêtait pas à faire un lapin tout en relief comme on pouvait en voir durant la période de Pâques. Elle comptait faire une tête de lapin qu’elle moulerait précautionneusement, et auquel elle octroierait une douce saveur d’orange mêlée à un chocolat prononcé et exquis. Il ne lui manquait plus que quelques ustensiles et le tour était joué.
« Dis, je pense qu’un gâteau tout simple en forme de lapin avec un nappage chocolaté et orangé superposé sur une pâte normale serait aussi succulent qu’un Wedding Cake. Nous avons perdu trop de temps et nous n’aurons pas les cuisines pour nous toutes seules jusqu’à pas d’heure. Il y aura bien un moment où nous serons contraintes de dégager les lieux. Alors optons pour une recette qui s’inspire de ce que tu désires, mais qui ne respectera pas forcément celle du Wedding Cake. »
Voilà qui était choisi. Si Halloween souhaitait donner son opinion, elle pouvait s’y risquer mais notre cuisinière en herbe considérait que le temps manquait après toutes ces mésaventures, que ce soit sa rencontre avec la demoiselle qui s’était encore gavée de sucreries en douce, ou encore sa chute vertigineuse du haut du tabouret après laquelle il avait fallu attendre qu’elle retrouve ses esprits. Mine de rien, si ses calculs étaient bons, parce qu’il ne fallait pas compter sur elle pour être douée en calculs mentaux, les cuisiniers arriveraient aux alentours de onze heures, le temps de s’atteler le plus rapidement possible à leurs plats. Il ne leur restait que quelques heures, aussi minimes soient-elles, pour achever cette invention gastronomique une bonne fois pour toute. Ainsi, au lieu de respecter le modèle traditionnel d’un gâteau de mariage qui était tout de même relativement copieux et peut-être un tantinet plus raffiné qu’une pâtisserie normale, Berry ne ferait qu’un dérivé de tout cela. Pourquoi se compliquer la vie ? De toute façon, sitôt qu’elle aurait fini de cuisiner, le fruit de son imagination serait dévoré en deux temps trois mouvements. Alors pourquoi concevoir quelque chose d’extravagant quand on savait qu’il ne brillerait pas longtemps sur l’assiette où elle le servirait ? Il valait mieux opter pour quelque chose qui était réellement à sa portée. Les défis, elle les accomplirait une autre fois, d’autant plus que l’accident de la chaise qui avait dangereusement vacillé sous son poids de plume, l’avait quelque peu déstabilisée. Ainsi, tout en enlevant délicatement le moule en forme de tête de lapin des mains de Halloween, notre baie internationale posa le livre de recette sur la table de travail, respira un bon coup, s’arma des ustensiles nécessaires et sollicita le soutien de sa camarade en l’observant avec insistance puis en lui disant :
« Es-tu prêt moussaillon de la cuisine Wammy’s Housesque ? Il va falloir s’armer de courage pour battre le temps et aussi les fabuleux œufs qu’il va falloir casser durant la fabrication de notre splendide gâteau. J’appellerai cette oeuvre Halloween pour la peine, et je l’ajouterai à mes recettes personnelles. On va faire au feeling tout en se focalisant plus ou moins sur les indications du livre. Owi ça va être trop jouissif, après ça, tu connaîtras ton premier orgasme alimentaire. Tu seras dépucelée des papilles gustatives ! Mouhahaha ! »
Non ne fuyez pas très chers lecteurs, ce n’était qu’un accès de folie de mademoiselle Grange qui ne tarda pas à retourner sur Terre et à procéder par ordre.
« Bon pour commencer Halloween-choute, tu pourrais préchauffer le four à 150°C s’teu plaît ? »
Pendant ce temps, la jeune femme revêtit son tablier de cuisinière débutante (qui avait cependant acquis une certaine expérience depuis son arrivée ici) et se mit à râper énergiquement le chocolat aux éclats d’orange dans une terrine tout en y ajoutant du cacao. Parallèlement, elle garda un œil vigilant sur son assistante, qui était aussi une de ses protégés et qu’elle ne mettrait en danger pour rien au monde.
Dernière édition par Berry le Sam 16 Jan - 17:38, édité 2 fois
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Sujet: Re: Sugar °___° } Berry Sam 19 Sep - 22:51
Ah, que Berry était parfaite pour sa détermination et sa persévération. Elle ne se laissait pas démonter par un projet aussi peu facile que celui-ci. Ah, Halloween l’admirait. Elle la regardait avec ses yeux de caniche bébête, à mi-chemin entre l’impatience et l’extase. Elle se mit alors à l’attaque. Le four. Mais attendez. La dépuceler ? Mon dieu. Elle n’avait que treize ans. Elle s’arrêta dans son élan. Comment un gâteau pouvait-il déniaiser quelqu’un ? Il devait faire sa digestion tranquillement, puis au moment de la sortie aux toilettes, c’est là qu’il devait en profiter. L’horreur. La petite trébucha à cette idée. Enfin, trébucher en ne bougeant pas était un peu fort alors nous dirons qu’elle a momentanément perdu l’équilibre. Comme quand on a une chute de tension. Ce qui arrive souvent aux personnes longilignes (dites asperges) car le sang a du mal à remonter au cerveau à cause de l’attraction terrestre et… stop. Owl a cependant un effet lucratif sur Halloween, notons-le, elle apprend des choses rien qu’en allant dormir. Donc la petite se retrouva fesses contre le carreau, et la tête dans les étoiles, ne sachant plus très bien où se donner là tête. Evidemment, elle fut surexcitée car cela allait être sa première fois ! Bien que la crise démentielle de Berry eut été courte, elle en avait provoquée une autre chez Halloween. Elle se releva avec une rapidité fulgurante à frustrer un diable dans sa boite et se mit à courir dans la vaste cuisine en cherchant le four, sans vraiment prêter attention à tout ceci car elle ne cherchait qu’une espèce d’ouverture vitrée noire qui caractérisait un four normal. Enfin peut-être que les cuisines du pensionnat disposaient d’autre chose car faire cuire des plats pour des dizaines d’orphelins dans un four familial, c’était un peu chaud, et c’était le cas de le dire. Et puis (car ne l’oublions pas, la petite adepte était en chaussettes) elle glissa malencontreusement. Non, point de peau de banane ou de taches d’huile ou de taches de pétrole ou de tâches de vomi. Un carrelage bien lavé et brossé suffit à une impertinente en chaussettes de glisser. Elle aurait pu hurler. Mais sa glissade fut hilarante. Car elle courait vite (c’était l’expérience. Courir à force de voir des pigeons lui a bien été utile. Vous avez là la future Usain Bolt féminine ! 8D) Et donc sa glissade fut proportionnelle à la vitesse de sa course. En perdant en fait 1/457 de sa vitesse originelle à cause de ses cheveux peu aérodynamiques, et qui donc ralentissaient cette course… comique. Ce fut comme le grand toboggan du chewing-gum vert de Rabbi Jacob. Holly eut l’impression de s’être jetée dans un énorme béant du plus merveilleux des terrains de jeux dont il existe dans toutes ces écoles primaires du monde entier ; et la phrase est mal construite, c’est fait exprès pour aller avec cette impression de fantasmagorique. Enfin elle a l’âge d’être une collégienne, mais le mental d’une maternelle, ce qui revient à l’école primaire pour situer la moyenne des deux et ainsi créer un équilibre. Et donc cette glissade drôle ne la fit pas hurler. Non, elle riait aux éclats. Et son rire gamin résonnait dans l’atmosphère pure du lieu. Elle riait tellement qu’elle en avait les yeux qui mouillaient. Si elle en avait eu le temps, elle se serait tenu les côtes tellement elle avait mal à l’estomac. Et elle se serait essuyé les larmes au passage. Et chipé du caramel mou dans le tiroir de la commode qu’elle venait de passer. Je décris et je décris cette situation je la fais encore et encore durer mais elle n’a duré, tout au plus, une demi-dizaines de secondes, au grand maximum. Oh non, trois serait plus convenable. La cuisine de l’orphelinat faisait pas trois kilomètres de long non plus hein, piou piou. Et puis ç’aurait été rudement chouette si en plus de ça, le carrelage était en pente.
Bon. Ce fort moment d’hilarité ne dura pas bien longtemps hein, vous pouvez le deviner. Les « swuiiit » « fiiii » « shiiiiswh » « vouuuui » sont toujours suivis d’un grand SBLAM. C’est ce qui arriva naturellement à la petite Aven. Elle avait beau se tordre de rire pendant ces deux secondes de glissade infinie, elle se reçut en pleine poire le lave-vaisselle ; et dieu merci, il était fermé. Ce grand fracas (non, on ne parle pas de vaisselle à l’intérieur du machin blindé, mais de la petite fofolle) fut suivi d’un grand silence. Elle était étendue là, par terre, après avoir violemment heurté ce pauvre engin. Yeux grands ouverts. Bouche étirée. En un grand rictus. De douleur ? Sûrement. Oh non. C’était quand même prévisible de la part de Halloween. Car elle se mit à rire encore plus fort. Autant de temps que j’ai pris pour décrire cette sublime descente vers l’enfer (qui est ici, caractérisé par un lave-vaisselle Bosch), je ne me permettrais pas de bouffer mon énergie et mes doigts en décrivant ce long moment d’hilarité passagère. Car en riant, la petite déversait des larmes à n’en plus s’arrêter. Larmes de douleur. Oui, ce rire masochiste était caractéristique de Holly. Elle ne souffrait pas, et si elle souffrait, elle riait nerveusement. (Les cris et les gémissements sont réservés à la peur, aux animaux évidemment). Elle se releva tant bien que mal, d’abord assise. Et cela calma un peu les ardeurs de sa gorge. Elle en avait si mal aux tripes que ses larmes y étaient pour quelque chose. Tout en crevant de rire, elle essayait de s’éponger les yeux de sa manche de pyjama et finalement elle se releva pour s’accrocher à ce fichu lave-vaisselle. Heureusement qu’il n’était pas mouillé non plus, sinon cela aurait fait une vidéo digne de passer dans le palmarès des gags (et quoique, ce tour de glissade dans une cuisine banale y mériterait une place). Et cela aurait remis en piste ce tour démoniaque. Et sitôt debout, son rire resta coincé dans la gorge. Il y eut un nouveau silence. Enfin plutôt, Halloween n’entendait rien d’autre. Elle resta là, plantée. Et puis il y eut des sanglots. Un. Pour commencer. Deux. Pour suivre. Et troisièmement, ce fut une avalanche de pleurs. Elle ne songeait plus aux cuisiniers qui pourraient rappliquer pour se demander l’origine de ce raffut. Elle s’empara d’un rouleau d’essuie-tout et tamponna ses joues (délicatement, au contraire de ce que l’on pourrait croire de Halloween.) Et lorsque ses sanglots furent enfin calmés, elle songea enfin à ce maudit tour. Enfin four. Les yeux encore embués, la vision brouillée, elle se dirigea pourtant vers un four dont on ne peut plus normal et qu’on trouvait dans chaque cuisine du monde entier (si ce n’est que celui-ci était un modèle très classe) et puis tattôna les cinq indicateurs. Elle trouva enfin le dernier et le fit tourner. Combien déjà ? 130 ? Elle s’approcha des chiffres pour pouvoir les lire. Et elle colla presque son net contre ce machin qu’on tournait. Elle le tourna enfin, puis revint auprès de son capitaine. Son petit corps était encore secoué de soubresauts mais elle tint bon. Elle hoqueta, s’essuya à nouveaux les yeux, mais avec sa main, laissa tomber le fameux rouleau (parce que l’essuie-tout c’est pratique mais c’est extrêmement rugueux et très inconfortable pour l’épiderme, surtout celui autour des yeux qui est très sensible) et mit sa main droite tendue sur son front.
Progressivement, la cuisine de l’orphelinat devint un véritable chantier. Des ustensiles se retirèrent de leurs cachettes les uns après les autres, sortis de leurs placards par les soins de mademoiselle Grange. Vêtue d’un ravissant tablier fleuri qu’elle avait acheté pour ce genre d’occasion, elle jouissait d’une aisance qu’elle ne connaissait que dans cette pièce. Après tout, elle était sur son terrain de prédilection, et quand bien même si il ne s’agissait que d’une occupation parmi tant d’autres, elle savait qu’elle pouvait faire le bonheur d’énormément de personnes. Les plus grands épicuriens vous diront que la nourriture ne peut que faire du bien, et puis on dit toujours que des aliments tels que le chocolat détiennent des vertus bienfaisantes pour le moral. Par conséquent, personne ne pouvait nier qu’un bon mets pouvait balayer en deux temps trois mouvements toutes ses contrariétés, d’autant plus qu’un délicieux repas pouvait être un instant de réconciliation entre plusieurs personnes. Autour de la table, on discutait de tout et de rien, et on apprenait aussi à connaître autrui dans un moment propice à la fête et à une conversation bien plus profonde que celles qui peuvent avoir lieu à une autre période de la journée. En gros pour Berry, il ne pouvait pas y avoir de réunions plus belles qu’autour d’un dîner digne de ce nom. Elle ne se considérait peut-être pas comme une grande chef, mais elle mettait tout en œuvre pour y être assimilée, parce qu’un peu de fierté ça fait du bien. Cependant, alors qu’elle s’occupait de râper du chocolat et de le mettre dans une terrine, un brouhaha assez suspect la déconnecta totalement de ce qu’elle était en train de faire. Trop absorbée par son activité, elle n’avait pas eu la chance d’observer la fabuleuse glissade que Halloween avait effectué d’un bout à l’autre de la pièce, riant aux éclats pour ensuite finir assommée par le lave vaisselle. Ce fut le grand « boum » engendré par ce même choc qui alerta une Berry totalement alarmée par l’état de santé de sa partenaire de cuisine. Habituellement, c’était Unknow qui prenait soin de préchauffer le four, tout en l’aidant à trouver les ingrédients nécessaires à la confection d’un mets. Malheureusement ici, ce n’était pas le cas, et notre adulte devait perpétuellement surveiller les faits et gestes de la jeune fille pour ne pas avoir son décès sur la conscience.
« Oh non Halloween ! Est-ce que tu vas bien ? Tu n’as rien de cassé ? »
Toute tremblante de panique à l’idée de perdre définitivement cette chaleureuse camarade, elle l’aperçut en train de se remettre sur pieds après avoir été prise d’un rire pour le moins nerveux. La voilà qui se remit à sangloter de plus bel. En dépit du fait qu’elle avait accompli sa mission à la perfection, la douleur restait omniprésente et désagréable, peut-être lancinante ce qui devait être pire. Si Betty avait su à l’avance que tout se passerait aussi mal, elle ne se serait pas donné la peine de concocter quoique ce soit, elle aurait reporté cette séance de cuisine à une autre fois, et tant pis pour les expériences culinaires. Après tout, il y avait d’autres priorités dans la vie, à savoir le bien-être de son prochain et actuellement, Halloween était tout sauf heureuse de s’être faite attaquée par un lave-vaisselle. Compatissant à sa douleur en tant qu’étourdie réputée de l’orphelinat, Berry s’approcha doucement d’elle et posa ses paumes sous ses joues encore humidifiées par les larmes. Son visage arborait un sourire doux et réconfortant, parce qu’elle était toujours ainsi quand plus jeune voire plus vieux était chagriné par un quelconque événement. Ici, il n’y avait rien de véritablement tragique mais elle avait toujours le chic d’exacerber ce qui n’avait pas lieu de l’être, et puis Halloween n’avait pas mérité ça. Secrètement, l’apprentie cuisinière mit toute cette faute sur ses épaules, car si elle ne lui avait pas demandé de faire ça, si elle s’était contentée de lui demander d’observer, alors rien de tout cela ne serait arrivé. En caressant de son index l’endroit qui s’était heurté de plein fouet avec le lave-vaisselle, Berry constata qu’une bosse était en train de s’y former, et tout en maintenant solidement le menton de son interlocutrice, elle examina le vilain bobo. Rien de bien sérieux, mais pour alléger sa conscience, elle faussa temporairement compagnie à sa partenaire de cuisines, et s’en alla chercher une poche de glaces qui se trouvait dans le congélateur. Par précautions et surtout parce que ça arrivait souvent, l’un des cuistots avait eu l’excellente idée de prévoir ceci pour qu’au cas où une méchante chute ne survienne non loin de là, ils puissent s’occuper des marmômes qui avaient voulu s’enfuir maladroitement en sortant comme des furies de leur lieu de travail. En règle générale, c’était les plus petits qui se faisaient prendre la main dans le sac, en train de fouiner dans les placards, menés par leurs estomacs qui criaient famine, et qui ordonnaient qu’on les rassasie sur le champ.
« Là, ce n’est rien Halloween ! Tu vas garder ça contre ton front, tu ne dois le bouger sous aucun prétexte. Comme ça, tu n’auras pas une bosse affreuse ou du moins, ça limitera les dégâts. »
Tout en approchant ladite poche de glace de son front, elle lui demanda d’appuyer un petit peu, s’en servant ainsi comme compresse qui permettrait de rafraîchir l’hématome. Cependant, je ne vais pas m’épancher davantage sur des détails médicaux puisque la médecine et moi ça fait deux. De même que Berry pensait bien faire puisqu’elle avait déjà vu quelques cuisinières à l’œuvre, qui sermonnaient les pauvres bambins qui s’étaient crus plus malins et qui, au final, avaient payé de leurs farces. Tout en revenant à son business culinaire, notre apprentie cuisinière entreprit de poursuivre l’aventure seule, considérant que la pauvre Halloween était hors service. Elle ne voulait pas qu’elle se fasse encore mal, et puis elle avait préchauffé le four, c’était déjà une excellente chose. De toute façon, la préparation pour ce gâteau aux zestes d’orange n’était que de vingt minutes. Le plus fastidieux, c’était la cuisson qui durait 90 minutes. Elles auraient tout le temps qu’il fallait pour s’occuper et pour discuter de la pluie et du beau temps.
« Maintenant, je ne veux plus que tu bouges d’accord ? A moins que tu te sentes de m’aider avec une seule main ! »
Peut-être que pour Halloween, le pouvoir de l’estomac ronronnant était plus fort que la douleur occasionnée par une vilaine bosse sur son front ? Allez savoir, avec les enfants terribles de la Wammy’s House, on pouvait s’attendre à tout, ce qui était plaisant en un sens. Ca évitait la routine vous voyez, et puis l’aspect fantasque de toutes ces personnalités, apportait un semblant d’action dans cette mécanique du quotidien qui pouvait devenir étouffante. Quoiqu’il en soit, la piètre blessure de sa protégée n’empêcha pas Berry de se remettre au travail, puisqu’aussitôt dit, elle s’occupa de faire bouillir la préparation chocolatée qu’elle avait déjà achevé. Tout en se léchant les doigts, elle goûta ce qui pouvait s’apparenter au squelette de son gâteau. Tout en haussant ses sourcils, elle montra à quel point c’était plaisant de bénéficier d’une caresse chocolatée sur sa langue. C’était l’effet que ça lui faisait, et si elle n’avait pas eu un esprit aussi pur, elle aurait sûrement été en proie à un orgasme tout à fait justifié. Après que la préparation chocolatée soit terminée, il ne lui resta plus qu’à casser les œufs en séparant les blancs des jaunes, et à mélanger les jaunes avec le fécule et la poudre d’amandes. Puis, elle ajouta la crème au chocolat en la délayant jusqu’à l’obtention d’une pâte lisse et homogène. Et enfin, dans un silence cérémonieux, Berry lava les oranges et en râpa finement le zeste qu’elle ajouta à la préparation. Pour finir, elle monta les blancs en neige et incorpora délicatement le sucre à la préparation. Parallèlement, elle abandonnait sa concoction pour s’assurer qu’aucun cuisinier n’arrivait dans le couloir précédant les cuisines.
« Et nous voici arrivés au moment crucial ! »
Elle s’empara du moule en forme de tête de lapin, et le beurra légèrement en le garnissant par la suite avec la préparation chocolatée, qui s’écoula docilement pour prendre la forme du rongeur. Amplement satisfaite de sa création, Berry tapa des mains tout en s’assurant que la bosse de sa camarade ne gonflait pas de plus bel. Apparemment, tout allait pour le mieux. Il ne restait plus qu’à enfourner le tout, ce que fit l’adulte sans une once d’hésitation. Le sourire aux lèvres, elle s’exclama en levant les mains dans un signe de victoire :
« Il ne reste plus qu’à attendre 1h30. Observons donc ! »
Et elle observa d’une façon pour le moins excentrique, à savoir accroupie devant le four, le nez collé contre sa vitre. Cependant, elle ne tarda pas à être contrainte de l’éloigner puisque la chaleur devenait de plus en plus forte mais cela ne l’empêcha pas de veiller son gâteau aux zestes d’orange dont l’odeur ne tarderait pas à emplir la pièce. Se joignant à sa partenaire, elle ôta son tablier aux motifs floraux et s’étira telle un félin.
Invité
Sujet: Re: Sugar °___° } Berry Jeu 21 Jan - 17:37
Eh bien donc la cuisson partit. C'était drôle. Berry accroupie fut suivie de Halloween. Elles avaient l'air de deux macaques imbéciles (qui méritent très bien leur place à la wammys hum). Et quand elle s'étira, comme Halloween n'avait pas besoin de s'étirer aussi, elle se frotta la tête Mais il a quelque chose qui inquiéta la pauvre Halloween. Dépuceler ? Si jeune ? L'hymen était-il au niveau de l'œsophage ? Holly y croyait dur comme du fer. D'ailleurs la jeune adulte était beaucoup plus expérimentée qu'elle non ? Elle leva sa tête pour regarder sa compagne. Et Berry, avait-elle encore la virginité ? La petite pacifist essaya de l'imaginer en plein acte. Remarquez, ce n'était pas bien dur, elle passait son temps à regarder les vidéos louches du disque dur d'un trio de garçons pas mal intéressés par ce genre de choses. Donc il fallait remplacer la tête de la fille par celle de Berry et celle du gars par... hum ... ? Genre euh … ? Zero ? HAHA. Pauvre couple sado-maso -et on se demande qui est qui-. Ou... Taken. Ca le fait. (Parenthèse hrp : Takumi & Hachi hehe) Ou... Roger.
On ne sut pourquoi, mais à ce moment là Halloween poussa un glapissement aigu très étrange, assez fort. Elle s'étouffa et toussa à en cracher les poumons, choquée par une telle pensée. Il fallait qu'elle arrête cette manie, elle n'est pas Amour. (Mais même Amour ne peut fantasmer sur du Berry&Roger) Elle finit par respirer de façon caricaturale et assez alarmante pour reprendre de l'air.
« Hum. »
Donc elle s'inquiéta pour sa virginité, la pauvre Hallo, pour ne plus penser à ce couple fantasmagorique qu'elle avait imaginé. Aaah elle qui pensait jamais ne pas la perdre, vraiment. Elle était même prête à devenir nonne pour la garder jalousement.
Le four sonna. Une heure et demie écoulée ! Elle galopa jusqu'à devant sans prendre garde à tomber et mit la main précipitamment sur la poignée. Mais elle tordit sa cheville au dernier moment et pour se retenir elle mit sa main, la paume de sa main sur la vitre de la cuisinière. Elle resta quelques secondes ainsi, les doigts collés à la surface. Puis elle décolla électriquement son membre en poussant un tout petit cri, tout petit, presque inaudible. Elle resta quelques instants à regarder sa main devenue rouge, sans ciller, les yeux écarquillés, la bouche ouverte. Et faisant une grimace pour refermer sa bouche, elle se mordait la langue. Elle leva alors sa main vers la jeune adulte et ses yeux brillaient, globuleux. Sans dire quoi que ce soit à part des -hmm mrdffg mrrdfg- elle resta encore un temps dans cette pose. La douleur se calma et elle essuya ses yeux avec son pyjama. Le petit son du four devait avoir alerté quelqu'un car on entendait des pas sur le carrelage. Elle jeta alors un regard alarmé vers sa parente et le dévia vers le gâteau prêt.
Mais Berry s'était-elle rendu compte que la petite avait mis le four à 130 et non à 150 comme elle l'avait indiqué ? Il était probable que non, vu la maladresse du tiers. Elle mit alors ses doigts sur la poignée et ouvrit le four. La chaleur se propagea en petite surface, mais sur le visage de Halloween qui sentit le souffle chaud. Dans la cuisine il faisait assez froid il fallait dire et sentir l'onde faisait du bien.
Et les pas ?
HS } n'est-il pas temps de finir le topic ? xD je suis désolée du retard <__<