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 Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ]

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Sujet: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyMer 1 Oct - 17:46

La brosse à dents coincée entre les lèvres pareil à une clope, les cheveux sales et luisants -sûrement à cause de la graisse- au vent, cette aberration à l'hygiène avançait d'un pas léger vers les douches. Six douches pour autant d'orphelins, ciel, soit il y avait eu un problème dans les calculs, soit les gens d'ici n'aimaient/ne voulaient pas se laver. Un peu comme lui quoi. Cela dit, il jugeait plutôt que cette activité était une perte de temps et retardait le plus possible le moment crucial de son accouplement avec le savon marseillais. A partir d'un certain temps, toute raison était valable pour ne pas aller se laver. C'était ridicule, il en était bien conscient, mais heureusement le ridicule ne tue pas. Donc, mou, dévertébré limace, il ouvrit la porte pour entrer dans une atmosphère de lavande, petit Marseillais, Schwarzkopf et Dop "ne pique pas les yeux, évite les noeuds". Miam. Soupirant niaisement avec délice, il déposa sa serviette et autres outils de toilettage sur une petite commode disposée au fond de la pièce. D'un oeil absent, il observa longuement le reflet présent dans le miroir. Il n'avait pas changé tant que cela en fin de compte. Quoi que, après observation au microscope, on pouvait, avec un effort surhumain, s'apercevoir qu'une barbe de deux jours avait pris la liberté de pousser sur ses joues comme une moquette. Dépité, il passa une main dessus pour constater la longueur des poils. Sur certains, ça aurait pu être sexy, mais en l'occurrence, il ressemblait à un gueux (alias clochard) et c'était franchement crade. Octave, avec un certain empressement, étala les quelques accessoires devant soi avant de saisir le rasoir électrique. Merde... comment qu'on fait déjà ? Après quelques secondes de doute et de matage avec ses yeux globuleux de son pitit sabre, il décida de laisser faire son instinct d'homo sapiens consommatus (à nous le pouvoir d'achat !). Et en quelques coup de lames de rasoir, il se retrouva avec une peau douce et ferme comme un cul de bébé et sa moquette au fond du lavabo. Magie, magie.

Trop fier de lui, Octave enleva son t-shirt avec lenteur -par amour propre ou fainéantise, va savoir- avant d'observer attentivement son torse lisse comme une vitrine de magasin. Bon, ça allait, il n'avait pas perdu beaucoup de muscles. La main posée sur son nombrile, il regarda son jumeau de l'autre côté du miroir pendant encore quelques secondes, se complaisant dans une contemplation orgueilleuse, finissant par aller ouvrir le robinet de la douche afin de faire chauffer l’eau et accessoirement, la pièce elle-même. Ouais, bon, non, il n’avait pas un physique de superman ou spiderman ou batman...(ou de tout ce qui finit par « man »), mais ce n’était pas non plus un être disgracieux et impossible à regarder tellement c’était moche. En somme, on pouvait dire qu’il était potable. Style Volvic ou Vitel. Enfin bref, revenons au plus intéressant. Languissant, il retira son jean et ses sous-vêtements avant de plonger sous l’eau fumante. Mine de rien, c’était agréable et très apaisant. Et là, s’en suivirent des produits de beauté de toute sorte. Plusieurs lotions de Clean & Clear sur le visage, divers après shampooings, gels douches adoucissants de toute sorte... Après 15 minutes passées sous l’eau à s’enduire de produits douteux composés d’alcoolats à longues chaînes carbonisées (oui, de suite ça fait beaucoup plus équivoque), notre super héros finit par sortir de la cabine complètement gaga. Enroulant sa taille dans une serviette blanche, il jeta un coup d’oeil derrière lui pour constater le fait accompli, à savoir plusieurs cadavres de flacons donc il se savait l’ardent meurtrier. Un vrai massacre qu’il jeta dans la poubelle sans plus attendre. Eh oui, si on veut éviter de se laver le plus longtemps possible, les rares fois où on le fait, il faut le faire bien. S’approchant de ses fringues, il frissonne en sentant des gouttes d’eau couler le long de ses cheveux et de son dos. Ce genre de contacte frivole avait le don de le mettre dans tous ces états. Alors oui, on pouvait dire que prendre une douche était quasiment comme avoir un orgasme. Ricanant sur sa propre gueule, Octave secoua la tête afin que les quelques cheveux qui partaient en couilles reviennent à la maison.

Le miroir, après que la buée opaque soit partie, finit par à nouveau refléter le visage du garçon. Mais enfin ! C’était quoi cet harcèlement ? Il était donc incapable de réverbérer quelque chose d’autre à part la gueule des autres ? Et le pire, c’était que les miroirs avaient tous un emplacement très méthodique pour que, quelque soit l’endroit où on se trouve dans la salle de bain, on voit toujours sa tronche. Particulièrement cruel. Fronçant les sourcilles, l’animal en serviette sortit le tube de dentifrice et la brosse à dents avant de faire dos à la glace. Merde quoi, même plus moyen de rester seul, fallait obligatoirement qu’il se colle son frère jumeau-qui-n’existe-même-pas.Toujours avec la même lenteur apathique, il entama un long va-et-vient sur ses dents. Même si ça pouvait paraître dégueulasse, il était sûr que si son dentifrice avait été à la fraise, il en aurait avalé la moitié. Mais de toute façon, c’était pareil pour tout le monde, sauf que personne n’osait l’avouer. Se sentant pseudo-anarchiste dans l’âme, Octave avala quelques gouttes à peine de son dentifrice à la menthe, mais le regretta bien vite en manquant de s’étouffer. Peut-être que les enfants qui mangeaient du dentifrice avaient une certaine déformation/adaptation particulière qui faisait qu’ils avaient le pouvoir d’en bouffer autant qu’ils le voulaient sans mourir étouffé ou intoxiqué. Et en plus ils y prenaient du plaisir. Nan, décidément, ce qu’il mangeait lorsqu’il était petit n’avait vraiment plus le même goût aujourd’hui. Tiens, genre, le Mcdo ! C’était bon le Mcdo ! Bah maintenant il avait l’impression d’avaler 3 litres de graisse en bouteille. Mhhh, ouais, je sais, ça donne envie là, tout de suite.

Sortant de ses délires nostalgiques et culinaires plus que douteux, Octave se rinça la bouche avant de passer une langue coquine sur ses dents blanches et propres. Way, finit l’haleine de phoque en rut. Présentement, c’était plutôt la belle aux bois dormant avec une petite touche de cerise Hollywoodienne. Distrait à faire un compte rendu sur l'état de ses cheveux et de son visage en général, il ne fit plus attention à la porte, restée légèrement entrouverte à cause ou grâce à sa négligence. Mais bon, qui allait prendre une douche ou un bain à trois heures et demi du matin ? Ce n'était en aucun cas une question de retenue ou de chasteté ; il était d'ailleurs aisé à comprendre que ce sera toujours lui le premier à tripoter. Non, juste, il n'appréciait guère que l'on le surprenne en plein moment de détente et de délassement. Enfin bref, rompant ses rêveries une fois de plus douteuses, l'animal remit son jean tel un éclair, tellement rapidement même que personne ne serait capable de voir le mouvement. Torse nu et serviette sur les épaules, il s'appuya contre le lavabo avec ses deux mains tendues, les yeux plantés dans le miroir comme deux flèches. Essaye un peu de venir, voyeur pervers !


Dernière édition par Octave le Sam 4 Oct - 13:09, édité 1 fois
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyVen 3 Oct - 23:02

Encore une de ses nuits douces et fraiches ou rien ne semblait vouloir troubler le silence. Il avait attendu que tout le monde dorme, que le seul bruit dominant soit le silence de la nuit et le vent qui sifflait entre les arbres, pour s’éveiller. Car c’est à ce moment seulement que le surveillant, les yeux fatigués et le sourire las, se leva nonchalamment de son lit trop mou. D’un pas las, il alla chercher ses affaires de toilettes et sa serviette. Maintenant, il ne devait plus y avoir personne dans les douches, plus d’orphelins qui attendaient leur tour, plus de pervers qui lui cachaient ses vêtements… plus rien. Cela faisait environ trois mois que Tears avait pris l’habitude de se doucher tard… parfois minuit, parfois cinq heures. L’intimité était quelque chose de sacré pour lui, rien que le fait de savoir que d’autres gens se trouvaient dénudés dans la même pièce que lui le déstabilisait. Sa pudeur atteignait des sommets au point que c’en devenait gênant et ridicule. A la limite du pathétique.
Certains adultes protestaient comme quoi ils voulaient leurs propres douches, qu’ils n’avaient pas à partager avec ces gamins bruyants et exaspérants. Tears n’était pas de ceux là. Pour lui, les élèves pouvaient jouir de tous les droits, être exempt de tous devoirs, c’était tout à fait normal. Parce qu’ils étaient les meilleurs, les plus méritants, les plus importants. Le surveillant pourrait vendre sa peau pour leur faire un tapis rouge que ça ne le gênerai pas.
En échange, il voulait juste… garder sa continence. C’est ainsi qu’il se dirigea lentement vers la salle de bain. Les couloirs étaient baignés dans le silence le plus total, c’en devenait un peu glauque.
Tellement que le blondinet guettait les fenêtres du coin des yeux, au cas où un quelconque serial killer débarquerait avec un fusil à pompes et des chaussures à ventouses pour marcher sur les murs.

Il était trois heure trois quand le surveillant entra dans la salle remplit de miroirs et de carreaux blanc, il regarda son reflet quelques secondes avant de baisser les yeux devant sa propre impuissance.
Cependant, la douche était son moment à lui, où il ne s’occupait que de lui, où il n’y avait personne pour le critiquer. Si l’envie lui prenait de chanter des chansons pourries à mi-voix ou de s’enfermer dans la douche pendant deux heures, libre à lui, il ne dérangeait personne. Mais bon… on n’était jamais trop prudent. Ainsi, il dissimula ses vêtements dans sa cachette habituelle, c'est-à-dire coincés contre la tuyauterie sous le dernier lavabo. Parano ? Non non, c’est juste pour éviter de mouiller ses affaires vous dira-t-il. La serviette autour de la taille, le jeune homme spaghetti se dirigea vers la dernière cabine et s’y enferma. Il se sentit ainsi seul au monde entre ces murs de carrelage. Après avoir coincé son morceau de tissu éponge dans un coin de sa cabine, Tears alluma le jet d’eau tiède et resta planté dessous, seul un léger balançant des bras animant son corps souple. Après quelques minutes, il entreprit de se savonner sans grand dynamisme. Pourtant les douches en pleine nuit étaient un réel plaisir pour lui, il prenait le temps de se laver comme pour se débarrasser de toute sa crasse mental, ses méfaits qu’il n’avait pas fait. Comme d’habitude, tout ce qui pouvait se passer de négatif dans l’orphelinat était sa faute, uniquement. Et ce genre de poids alourdissait ses épaules trop maigres mais ce fardeau s’allégeait souvent après une bonne douche. Pour tout oublier, ne serai-ce qu’un instant. Mais soudain, de très légers bruits de pas se firent entendre, et Tears, automatiquement alarmé, stoppa le jet de sa douche salutaire. Quelqu’un était entré à présent. Le surveillant ne pouvait dire qui et la crainte l’empêchait nettement de parler. Il resta ainsi paralysé, l’oreille attentive, la respiration en suspens. Qui pouvait donc se doucher si tard dans la nuit ? Totalement bloqué, le surveillant se ratatina cependant au fond de la cabine, opération qui dura plusieurs minutes vu qu’il faisait tout dans la délicatesse et le silence le plus complet, comme s’il marchait sur du verre brisé.

L’inconnu avait l’air de ne rien faire… ah un bruit de lavabo… un silence assez long, puis de l’eau dégoulina avec fracas. Maintenant, il était sous la douche. Stalker ? Non, notre blondinet n’aimait pas savoir quelque chose sans y être invité, que ce soit un super secret de la mort qui tue, ou le fait que quelqu’un prenne sa douche. Toujours en mode "Oh mon Dieu c’est peu être un serial killer", le blondinet essayait de se faire des films "peace and love" comme pour contredire ses pensées négatives. C’était surement un gentil orphelin, pas de quoi flipper autant. Et puis rien dans la pièce ne trahissait la présence de l’adulte, ses vêtements étaient sous le lavabo, sa douche n’avait pas été assez chaude pour mettre de la buée sur les miroirs, la serviette était dans la cabine et le verrou……
Oh, Tears avait oublié de fermer le verrou. Paniqué jusqu'à la moelle, il profita de la sonorité de la douche de l’homme mystérieux (ou femme ou trans) pour récupérer sa serviette et l’enrouler silencieusement autour de ses hanches inexistantes. Il aurait bien aimé fermer le verrou, mais il fallait s’attendre à un bruit infernal de la part des mécanismes grinçants des portes, valait donc mieux éviter. Heureusement que la température de la pièce augmentait, car l’espion en tissu éponge commencer sérieusement à grelotter. Il fallait toujours s’attendre a un coup de froid quand on quittait d’un coup une bonne douche tiède. Ce genre de situation était plus stressante que n’importe quelle partie de Doom ou Lara Croft, et le héros (si on pouvait appeler ça comme ça) ignorait lui-même pourquoi il tenait autant à cacher son existence. Mais maintenant que c’était fait, il était trop tard. Il suffisait d’attendre que le doucheur anonyme sorte de la salle de bain et tout était réglé.

Cela ce serait surement passé ainsi si Tears n’était pas aussi curieux, car qui dit élève se douchant à trois heures et demi disait aussi élève cadavre le lendemain et donc, inattentif en cours. Et ça, c’était vil. Le fait était qu’il s’avança un peu, sur la pointe des pieds, pour essayer de distinguer un quelconque visage par-dessus la porte de sa cabine. Mais ce qui arriva arriva, et il glissa prodigieusement sur une flaque d’eau vicieuse, atterrissant de tout son haut contre le carrelage dur dans un fracas effarant. Sa colonne vertébrale le brulait et sa tête résonnait contre le sol résistant tandis qu’il essaya d’étouffer tant bien que mal quelques exclamations de douleur. En vain, évidement.

<3
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyDim 5 Oct - 2:30

[ Je suis explosé x3 Bravo. ]

Son isolement avait duré longtemps. Raison pour laquelle personne n’était au courant de son existence dans l’orphelinat et, cela va de soi, inversement, il ne connaissait personne. Mine de rien, cet éloignement du monde réel lui fit beaucoup de bien pour mettre ses idées en place, mais la communication lui manqua beaucoup plus que prévu. Parce que, comprenons, il n’est pas toujours aisé de parler avec une lampe de chevet qui, par dessus le marché, ne vous répond pas toujours. Cela dit, il continuait à garder ses habitudes de vieux taciturne en faisant les choses essentielles exclusivement la nuit. Mauvaises habitudes d’ailleurs. Dans tous les cas, il était temps de sortir de son trou, de cette apathie mentale dans laquelle il était plongé depuis trois mois. On dirait pas comme ça mais c’est très long trois mois. Son regard glissa sur la surface lisse du miroir avec nostalgie tandis qu son esprit bataillait sur une question des des plus importantes : était-il vraiment obligé de mettre son t-shirt, là, maintenant ? Cette nudité le séduisait assez, il fallait l’avouer. Puis soudain, un fracas le sortit de ses rêveries. On aurait dit le bruit d’un saucissons s’étalant gracieusement sur le sol.

Une fois la crise cardiaque passée, il se retourna brusquement afin de constater que le saucissons n’était en fait qu’un... non ce n’était pas un élève. Trop vieux. Octave foudroya du regard le coupable, et constata un centième de seconde plus tard, et avec un stoïcisme vaguement fataliste que cela n'avait aucun effet. Mais cela ne l’empêche pas de jouer les indignés. Ecarquillant les yeux un peu plus que prévu, il fixa l’inconnu avec un air des plus outré. En y songeant bien, lorsqu’il était rentré dans la salle de bain, rien ne lui indiqua que quelqu’un s’y trouvait, aucun vêtement traînant par terre ou bruit d’eau coulant sur le carrelage. Mais alors, qu’est-ce qu’il foutait là le dadais en jupe ? Quoi que, ça ne l’intéressait pas de savoir pourquoi certains étaient plus dingues que d’autres. Un poil orgueilleux, pendant un quart de seconde, il osa supposer que le blond l’espionnait pour le compte d’un des clan de l’orphelinat, mais bien vite cette impulsion passagère s’envola devant la prise de conscience que tout ne tournait pas autour de lui et son nombril. Le deuxième scénario de passage dans sa tête avait une fin beaucoup moins palpitante –mais aussi le plus probable- : mort de trouille, le blond en jupe avait tout simplement fait semblant de ne pas être là. Inquiétant à première vue. Bien vite, Octave retrouva ses esprit et finit par juger le comportement de l’ « Ecossais » fabuleusement con. Maintenant, va savoir pourquoi il était étalé à ses pieds en gémissant. Eh oui, ça fait mal, comme quand on atterrit sur l’eau à plat ventre après un plongeon raté. Soulevant un sourcille interrogateur, l’animal s’approcha à pas hésitants du corps dont les seuls signes de vie étaient de petits cris plaintifs. S’autorisant un ricanement, il posa un pied sur l’épaule du concerné avant de le secouer très légèrement.

- Hey, t’es décédé ?

Demanda t-il tout en sachant parfaitement que ce n’était pas le cas, voulant juste s’assurer que le bouche à bouche n’était pas nécessaire. Il n’était peut-être qu’un salaud je m’en foutiste, mais il n’allait pas jusqu’à abandonner quelqu’un à l’agonie. Bon, visiblement, ce n’était pas le cas. Dommage. Il aurait bien goûté à ses lèvres. Ce genre de douceurs lui manquaient cruellement. Constatant que cela n'avait pas l'effet désiré, il soupira lourdement et retira son pied de l’épaule avant de s’agenouiller péniblement aux côtés du corps en attendant une preuve de survie plus tangible qu’un simplement bruissement de cordes vocales. Imaginons que le type n’a vraiment pas de chance : il se pète une vertèbre, se coince un nerf et reste paralysé sans avoir la possibilité d’appeler au secours. Ouais, ok, c’était un peu toqué comme idée, mais on n’est jamais assez prudent. Vaguement inquiet de l’état du malade, Octave se frotta les yeux avant de passer une main sur la joue du blond en jupe. N’ayant aucune mention de secourisme, il frôla ce qui était à son goût le plus sensible aux caresses –parmi tant d’autres organes qu’il s’abstiendra de toucher pour l’instant. Il avait ce don de se fourrer dans des merdier pas possibles depuis sa plus petite enfance. Et le pire, c’est qu’il ne savait jamais quoi faire. Dans certaines situations son impuissance était palpable, mais il avait finit par faire avec en se disant que rien n’est réellement grave.

- Sympa la chute en tout cas.

Finit-il par ronronner en posant son cul sur le sol. Son regard moqueur se balada tout le long des courbes de l’inconnu avec une certaine curiosité. Bon Dieu, mais vu comme ça, cette position avait presque quelque chose d’érotique. Bon, fallait vraiment qu’il arrête de voir des culs partout. Déjà que dans sa tête tous les gens étaient à poil... Enfin, assis en tailleur il s’appuya avec les mains sur le carrelage blanc tout en reluquant poliment les formes masculines. Diable, malgré son air d’éponge desséchée, il était bien foutu. Avec une peu de chances, cette soirée promettait quelque chose de... prometteur.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyLun 6 Oct - 17:15

(J'aime 8D * fan *)

Le corps en charpie, le jeune surveillant ne se concentrait sur rien d’autre que son affliction, gémissant entre ses dents serrées, les yeux crispées de douleur. Certes, ça faisait mal, mais Tears essaya de se consoler, ce n’était là que la légitime punition pour s’être montré aussi curieux et lâche.
Aucune souffrance n’était anodine, c’est pour cela qu’il les méritait toutes. Ses membres souffrants se contractaient alors qu’il attendait impatiemment que la douleur passe, mais celle-ci semblait prendre tout son temps pour faire ses bagages, prenant plaisir à voir son client agoniser. Un ricanement soudain le sortit de sa pénible léthargie. Le doucheur mystérieux. Magnifique, c’est vrai qu’il manquait un témoin à cette scène des plus humiliante, ou comment se taper la honte en une leçon.
Il avait vraiment le don de se mettre dans les situations les plus abaissantes et les plus ridicules, comme un Donald Duck en plus faible… D’ailleurs, Tears avait toujours eu pitié de ce canard fictif, il fallait toujours qu’il lui arrive quelconques malheurs et ça finissait rarement bien pour lui.
Le pire, c’est que les enfants riaient en lisant ses misérables aventures alors que, franchement, y avait de quoi pleurer. Le blond, toujours ventre à terre, le visage écrasé contre le carrelage, priait pour disparaître, pour être avalé par un lavabo géant ou quoi, mais disparaître de cette pièce. Alors que le mal de tête commençait lentement à se dissiper, un petit poids se posa sur son omoplate pour le remuer faiblement, comme un vulgaire sac à patates. Son mal en augmenta que d’avantage et le tournis le faisait légèrement divaguer pour venir se mélanger à quelques gémissements de douleur exécrable.

-"Hey, t’es décédé ?"

Le blondinet ne répondit rien, d’abord faut il qu’il eut compris la question. Au bout de quelques secondes, l’ouïe se connecta au cerveau. "Vous avez un nouveau message." La voix de l’inconnu, un peu enrouée, ne lui rappela aucun timbre d’orphelin. C’était donc vraiment un serial killer ?
Tears se baffa mentalement. Evidement que non, sinon il serait déjà mort. Mais après tout, vu l’humiliation prodigieuse qu’il était en train de se taper, fallait peut-être mieux pour lui qu’il fasse le mort. Un cadavre ne devait pas être si dur à interpréter après tout, James Bond arrivait bien à arrêter son cœur à souhait, pourquoi pas lui… ? La réponse, bien trop évidente vint à son esprit crédule.
Il n’était pas James Bond. Révélation. Et puis, il n’avait absolument aucune envie d’être enterré vivant et de mourir étouffé dans un cercueil avec des fourmis qui lui suçaient son sang.
Définitivement non, ce n’était pas une bonne idée. Le poids sur son épaule s’envola, peut-être que le doucheur mystérieux allait avertir qu’un macchabé se trouvait dans les douches…ah, visiblement non, un fléchissement des genoux se fit entendre… (ben oui, ça s’entend) Les paupières toujours crispées, il ne voyait que du noir et quelques petits points blancs par instant et quelle ne fut pas sa peur quand il sentit une main sur sa joue. Toujours un peu comateux, le surveillant en eut un frisson de stupéfaction. De plus qu’il avait toujours autant froid, grelottant contre le carrelage glaciale.
La surprise passait, le geste devenait rassurant, une telle douceur ne pouvait appartenir à quelqu’un de foncièrement méchant.

-"Sympa la chute en tout cas."

… mais la vision du samaritain s’envola comme un billet de 100livres devant les yeux de Lazy tandis que la honte se fit encore plus présente, s’amusant à nouer ses intestins avec violence.
Un jour Tears espérait inventer une vraie cape d’invisibilité pour éviter ce genre d’expérience passablement désagréable. Pour l’instant, il devait se contenter de souffrir en silence, pour changer. Un bruit sourd lui indiqua que le spectateur de ce charmant spectacle avait posé ses fesses à terre.
Le blond tenta donc de se soulever maladroitement à l’aide de ses avants bras et jeta un regard curieux et hésitant à celui dont l’identité l’intriguait. Néanmoins, dès que Tears s’aperçut qu’il s’agissait d’un jeune homme torse-nu, il détourna chastement les yeux, gêné. Mais voila que le jeune blond s’aperçut lui aussi de sa trois-quart-nudité et sa pudeur en prit un sacré coup.
Les joues rouges coquelicots, il s’accroupit précipitamment, une main accrochée à sa serviette comme à sa vie et l’autre voulant cacher des seins qu’il n’avait pas. Bien qu’il soit faiblement vêtu, Tears se sentait totalement mis à nue, sans oublier le fait qu’un surveillant dans une situation aussi délicate perdait beaucoup de sa crédibilité. Octave. L’homme spaghetti avait apprit tous les noms des orphelins par cœur et les avait associé au trombinoscope de l’établissement, parce qu’il s’agissait là, pour lui, d’un des devoirs du surveillant. S’il ne pouvait rien pour eux, il se devait au moins de connaître leurs noms et leurs visages, c’était le minimum. Et ce garçon était Octave, aucun doute là-dessus. Bien qu’il ne lui ait jamais parlé, son visage ne lui avait pas échappé. Il fallait dire que ses lèvres sombres captaient l’attention. Le jeune blond afficha un regard vague et innocent. Le plus dur restait à faire : dire quelque chose de cohérent et sensé qui ne l’enfoncerait pas plus. Après une déglutition difficile, il décida de se jeter à l’eau, la voix hésitante et faible :

-"…ah… bonsoir… enfin... bon… matin… heu… pardon…je…"

Il passa une main dans sa nuque, gêné, tandis que l’autre serrait désespérément son reste de pudeur.

-"… heu… je... ne savais pas qui était là… alors… je… j’ignorais que... d’autres prenaient leur douche si tard…"

Il affichait un sourire hésitant et gêné, les yeux toujours un peu fuyants.
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Invité
Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyLun 6 Oct - 23:32

Hey, peut-être que le type était vraiment mort ou paralysé des membres ? Parce que là, son pseudo état comateux s’étendait sur un espace temporel trop important. Et dans ce genre de situations, Octave avait cette capacité très particulière à concentrer toute son côté fêlé de toute sa puissance afin d’avoir la possibilité de faire les déductions les plus farfelues. Si ça se trouve, le choc avait libéré une bulle d’air dans sa circulation sanguine ce qui provoqua une crise cardiaque. Il était aussi possible qu’il ait tout simplement perdu connaissance. Ou peut-être qu’il s’était cogné la tête tellement violemment que son cerveau bougea de quelques millimètres dans sa boîte crânienne ce qui provoqua une régression et rendit le blondinet terriblement con d’un seul coup. Et alors, privé de toute son intelligence d’adulte, il était en train de baver sur le carrelage pareil à un bébé et ce qu’Octave prenait depuis le début pour des cris plaintifs n’étaient en fait que des grognements. Il avait p’tet carrément tout en même temps. Ouais, ça fait très sérieux là, d’un coup, avec tous ces mots. Et mine de rien, il se rendit compte que les épisodes avalés les uns à la suite des autres de Grey’s Anatomy, Urgences ou encore de Dr House ne lui servaient strictement à rien. Après avoir passé six mois à mater toutes ses séries Américaines il ne savait toujours pas faire une intubation ! Le blond en jupe pouvait très bien être plongé dans un coma à cause d’une importante perte de sang ! Mais qu’est-ce qu’il racontait ?! Il n’y avait même pas de sang ! Bon ok, on arrête et on oublie tout ce à quoi on vient de penser et on reprend tout à zéro. Soudain prit par une vague de sérénité, Octave se calma en essayant de penser juste. Bon alors, qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Comment qu’on faisait dans les films ? Une fine incision au niveau de la gorge avec un scalpel tout en essayant de ne pas couper la carotide avant d’insérer un tube dans le trou pour que la victime puisse respirer normalement. Ouais, mais il n’avait pas de scalpel. Ni de tube d’ailleurs. Borf, au moins on ne pouvait plus l’accuser de ne pas avoir essayé.

Et tandis que son esprit bataillait à Waterloo, son corps restait apathique, comme si de rien n'était, sans prendre le soin d'illustrer ce qui se passait sous sa chevelure noire. Soit parce que son corps avait trop la flemme, soit parce que son cerveau savait très bien que ce qu’il se racontait était on ne peut plus couillon. Enfin, tant pis, tant mieux. Ses doigts papotaient flegmatiquement sur le carrelage blanc pendant que son oeil bleu attendait patiemment le fameux réveil du malade qui se faisait attendre. Et là, ma parole, le corps se souleva comme par magie. Elle était où la scie électrique, qu’il complète le tour en beauté ? Ok, il était temps de sortir de scène. Toujours affalé sur ses deux bras, l’animal laissa le temps au blondinet de se relever tant bien que mal et... Ciel... ses yeux furent instantanément attirés par une paire joues rouges. Par quoi pouvait-il bien être gêné ? Il n’eut pas le loisir de réfléchir pendant une demi-heure car la réponse lui tomba sous le piff comme un cadeau de Noël. Le dadais en jupe s’accroupit en agrippant sa serviette comme si c’était la dernière chose qu’il lui restait au monde tandis que sa deuxième main recouvrait son poitrail. Petite Nature pudique. Tout de suite, les lampions bleus se tintèrent d’un air félin et étrangement gélatineux. On aurait dit un pervers qui voyait un sexe symbole déambuler à poil dans la rue. Cela dit, ne vous imaginez pas tout de suite un type salivant comme s’il avait la rage et les yeux globuleux injectés de sang. Non, c’était beaucoup plus subtil car tout était dans le regard : mystérieux, impénétrable et particulièrement intense avec une lueur qui paralysait la pensée.

-"…ah… bonsoir… enfin... bon… matin… heu… pardon…je…"


Je quoi ? Pourri, raté, pédé, bourré, loupé ? Ou peut-être alcoolique, allergique au polene, chômeur, violeur, malade mental, rédacteur des blagues pour Carambar, inventeur des maisons de redressement, commentateur de Football sur TF1, manifestant contre l’avortement ? Pilier de comptoir, canapé, canne à pêche, préservatif, millionnaire, veuf, célibataire, remarié depuis trois ans, cochonnet, livre de cuisine ?

-"… heu… je... ne savais pas qui était là… alors… je… j’ignorai que... d’autres prenaient leur douche si tard…"


Wow, il était finalement capable de construire une phrase cohérente sujet-verbe-complément. On progresse. En fin de compte, il semblait que la théorie à propos du cerveau qui change de place n’était pas aussi conne que ça... Penchant la tête sur le côté, Octave attendit quelques minutes, histoire de voir si le blondinet avait encore quelque chose à dire. Mais non, apparemment.

- Un pas de plus dans ton ignorance.

Lâcha tt-il avant de ricaner. Loin de lui l’idée de se foutre de la gueule de quelqu’un –ça fait beaucoup de « de » dans la phrase- Octave était tout simplement en train de manifester son soulagement. D’une façon pas très commune, je vous l’accorde. Mais on ne le dira jamais assez, chacun son truc. Soulevant un sourcille interrogateur, l’animal se releva avant de poser une légère main sur l’épaule du blondinet comme pour le calmer parce que, apparemment, celui qui avait eu le plus peur des deux c’était sûrement le type en jupe. Esquissant un faible sourire moqueur, il revint vers le lavabo pour y déposer sa serviette trempée et ranger son rasoir. En fin de compte, c’était plutôt drôle.

- Tu ignorais... Pourtant c'est une chose élémentaire à comprendre, il ne faut jamais écarter l’idée que quelqu’un puisse faire la même chose que toi. Dans ton cas, ça frôle le nombrilisme.

Railla t-il sèchement en lui jetant un regard accusateur.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyMer 8 Oct - 12:50

-"Un pas de plus dans ton ignorance."

Le surveillant cligna des yeux un instant. Son complexe d’infériorité envers les orphelins l’empêchait d’être vexé. Enfin, si, il était vexé, terriblement même, mais il se plaisait à croire que tout allait mieux dans le meilleur des mondes et que les remarques étaient toujours légitimes. Au moins le brun n’avait pas éclaté de rire pendant sa chute, c’était déjà ça de gagné, parce que sinon, Tears aurait creusé le carrelage à la petite cuillère pour s’y enterrer. Ah… un ricanement. Bon c’est pas pareil, c’est pas comme s’il se foutait de sa gueule… Bon un peu quand même, mais le blondinet réussissait toujours à trouver une explication logique et pleine d’optimiste à quelque chose de profondément… pas optimiste. Ainsi, Octave ricanait seulement pour… montrer sa joie de vivre. C’est probable, non ? Une main fraîche se posa un instant sur son épaule, déjà pointillée de chair de poule, et Tears fixa l’orphelin avec un regard pas très assuré. Même un peu tristounet. De toute façon il le savait qu’il n’était qu’un ignorant de première classe, il savait que les orphelins avaient toujours raison, il savait tout ça. Mais quand on lui disait ce genre de chose, que voulez vous, ça faisait toujours un petit pincement au cœur. Puis l’orphelin avait un sourire bizarre, un peu narquois et un regard ensorceleur qui faisait quand même un tout petit peu flipper… alors bon, il y avait de quoi douter. Maintenant que le brun était debout, l’impression de soumission était à son comble. Ou comment sentir son existence passablement inutile, ce qui était, tant qu’à faire, le cas. C’est vrai ça, qu’était-il lui, dans l’infini espace temporaire du monde ? Rien, même pas la taille d’un choco pops, ni même d’une mite en pull over. Il était le vide, le rien, le néant. De quoi faire remonter son égo en somme. Alors que le doucheur mystérieux au visage dévoilé rangeait ses affaires, ce dernier rajouta, avec un regard diffamateur.

-"Tu ignorais... Pourtant c'est une chose élémentaire à comprendre, il ne faut jamais écarter l’idée que quelqu’un puisse faire la même chose que toi. Dans ton cas, ça frôle le nombrilisme."

Si on connaissait un temps soit peu le blondinet, on saurait facilement que nombriliste est son antithèse la plus profonde. Parce que Tears ne vivait que pour/par les autres, que sa personne passe toujours en dernier et que son autorité s’arrêtait là où commençait celle des autres. Toujours est-il que si un orphelin affirmait quelque chose, alors c’était forcement vrai. Le surveillant réfléchit un instant, et se rendit compte de la triste vérité. Il était égocentrique. Il avait mangé le dernier flan coco à la cantine ce midi. C’est vrai, il n’y avait personne dernière lui mais… mais même, peut être que quelqu’un serait arrivé quelques minutes après. Puis il n’y avait pas que ça, tous plein de détails lui venaient en tête pour harceler son cerveau déjà pas mal charcuté. Le regard plein de reproches alourdissait ses épaules. C’est vrai qu’il aurait pu penser au fait que d’autres adoptent le même rituel hygiénique de nuit, mais, depuis trois mois, il n’avait jamais vu d’autres que lui se rendre à la salle de bains. La plupart du temps il s’y rendait vers une heure, sauf les veilles de ses jours de congés où il se permettait un écart plus important. Parfois très très important, profitant de la grasse matinée que demain lui offrait. En l’occurrence, ce soir là en faisait parti, car il avait congé demain. Si Octave avait la même habitude, alors il fallait bien qu’il se rencontre une nuit ou l’autre.
C’était inévitable Monsieur Anderson.
Et cette nuit là, il a fallut qu’il se croute contre le carrelage… woah trop bien.

-"… oui… c’est vrai… désolé…"

Tears se leva lentement, évitant les gestes brusques qui pourraient faire voltiger malencontreusement le tissu éponge qu’il serrait entre ses doigts. Son visage semblait accablé de quelques maux légers alors qu’il se dirigeait à petits pas vers le dernier lavabo. Sa démarche de pingouin le mena à bon port tandis qu’il bredouilla :

-"… c’est que… je n’avais jamais vu personne se doucher à cette heure… alors…"

Alors tu vas te dépêcher de me dire ce que tu fiches ici, à trois heures du mat, alors que t’as surement un super contrôle demain et que la gueule de bois c’est moche !
… voilà surement ce qu’aurait dit n’importe quel surveillant, formulé plus ou moins gentiment. Mais en plus d’avoir la sainte horreur de réprimander les élèves, la nuit n’était pas dans ses horaires. Tears travaillait de six heures à minuit. Point. Bon, a part quand il était de nuit, mais là, il suffisait de toquer aux portes de dortoirs où il y avait de la lumière et dire "… il faut dormir maintenant…" avec une voix à peu près autoritaire… Ce qui donnait lieu à des bides dans le cas de Tears. Le reste du temps, il était humain et il se privait bien de faire quelconques remarques désobligeantes alors qu’il pouvait s’en priver.

-"... alors… voila…"

Fut sa conclusion quand il se baissa pour récupérer ses habits coincés contre la plomberie du lavabo.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyMer 8 Oct - 16:45

[Mouarf, très bonne idée le blanc, je te l'extorque (sans ton accord, bien évidemment)]

Il jeta un regard ennuyé vers son jumeau de l’autre côté du miroir avec un certain fatalisme. Oui, car mine de rien, Octave avait l’attitude morale et intellectuelle d’une personne qui se soumettait souvent aux évènement. Peut-être parce qu’il avait la flemme de luter ou n’en voyait tout simplement pas l’intérêt. Et bizarrement, il eut presque l’impression que son propre reflet lui faisait de l’oeil. Chose théorique impossible, nous en conviendront, surtout lorsqu’on avait l’intime conviction d’être resté immobile tout le long. Vaguement effrayé par les délires qu’était capable de produire son cerveau, il se retourna pour faire face à un blondinet toujours autant ratatiné sur le carrelage –problème de gravité ? Cet être, en plus d’être petit nature, avait l’air tellement... paumé. Le regard navré, Octave souleva un sourcille interrogateur plus pour lui-même que pour la tierce personne. Que foutait-il encore là ? La vie de l’inconnu ne semblait plus être en danger, ni même son mental –quoi que ça...- il n’était donc plus indispensable qu’il se donne la peine de se sentir si impliqué émotionnellement dans la situation. Un léger soubresaut au niveau des lèvres suffit à lui rappeler ce qui l’attendait dans sa chambre : l’ennui profond et mortel à regarder la rediffusion du tour de France sur TF1. Au programme aussi, envoyer une lettre de menace au patron de TF1 qui a honteusement remplacé Jean Luc Delarue et ses cas sociaux par le tour de France. On remplace pas une émission avec des thèmes forts comme "j'ai 3 bras et j'en souffre" par des mecs qui tordent du cul en maillot fluo,et qui dansent même pas la tecktonik en plus, la honte. Ciel, tout prenait un sens tout d’un coup ! Sur ce, le blondinet en jupe prit un intérêt tout particulier et une auréole en or se mit à briller au-dessus de sa tête de gland. Ouais, comme la vierge Marie ou Satan Jésus. Néanmoins, il tâcha de garder cette lumière fort douteuse, puisque perverse et gélatineuse, au fond de ses pupilles noires pleines de malice. Regard qu’il adorait parmi sa panoplie étant donné que c’était celui qui était le plus lourd en sous-entendus graveleux.

Oh miracle ! Car, après avoir bougonné quelques excuses dans son menton, le blondinet prit soudain l’initiative de bouger le cul de son trône blanc. Avec une certaine maladresse, il se releva en continuant à serrer ce qui semblait être le plus cher à son coeur et à ses bijoux de famille. Le suivant du regard, Octave esquissa un fin sourire, tout content d’avoir enfin entre ses mains un cas tout à fait singulier. Ouais, parce qu’il y en avait marre des gens plats et inintéressants avec leurs petites contrariétés pourries qui ne disparaissaient même pas après trois malabar. Et pourtant chacun sait que quand y en a marre, y Malabar, Mouahahah, keskonsmarre... Enfin bref, la nuit semblait prendre un tournant tout à fait, inattendu dirons nous. Car Octave s’attendait plutôt à rencontrer un orphelin du type le plus chiant possible : super beau, super intelligent, super indifférent et intouchable avec un passé de préférence super misérable. Car oui, mes chers amis, le super héros de base a beau avoir été violé par son père, crucifié par sa mère et poignardé dans l’oeil par sa petite soeur, il s’en sort toujours la tête haute, le sang-froid, à faire comme si « han naaan, mais ranafout quoi ». Avec en prime un « jvous encule tous ». Certains semblaient oublier qu’il n’y avait que Indiana Jones et James Bond pour rentrer dans une flaque de merde et en sortir propres avec la cravate toujours nouée impec’. Et encore, les scénaristes ne devaient pas toujours avoir tout le monde à la maison. Luttant vaillamment contre ses petits mécontentements personnels, Octave faillit ne pas entendre ce que le dadais blond avait à lui dire.

-"… c’est que… je n’avais jamais vu personne se doucher à cette heure… alors…"

En même temps, il fallait dire que personne n’était censé se doucher à cette heure là. Donc, il n’avait pas tout à fait tort, mais pas tout à fait raison non plus. Non mais oh. Il fallait aussi avouer que ce n’était pas une excuse valable. Cela dit, Octave ne participait pas encore aux cours, il était donc dans son droit.

- Tu prélève un verre d’eau dans l’océan : pas de poissons. Ca veut nécessairement dire qu’il n’y a pas de poissons dans l’océan ?

Dit-il avec une voix mielleuse, ayant parfaitement compris que la dureté ne servait à rien dans ce cas là. Ce n’était même pas drôle, parce qu’au lieu d’être indigné par son ton moqueur, le blondinet ne faisait que prendre peur. L’animal décida donc de jouer avec çe qu’il avait comme cartes entre les mains. Et bien sûr, sa question n’attendait aucun réponse, juste un léger empourprement de joues. Oh oui, c’était tellement plus intéressant de gêner les gens plutôt que des les énerver. Au moins là, il y avait une issue possible. N’essayant même pas de réprimander le sourire naissant sur ses lèvres, le jeune homme pencha la tête sur le côté en regardant son vis-à-vis en jupe récupérer quelques affaires sous le lavabo. Ah, c’était donc ça, tout s’explique. Il y avait de la racaille dans cet orphelinat ou quoi ? Cette perspective lui donnait des envies de gerbe, il fallait l’avouer. Des orphelins capables de carotter les affaires d’autres gens ? Et ça osait s’auto proclamer intelligent ça? Mais que faisait Roger ? Et la Police ?! Il fallait canarder ce genre d’énergumènes sans plus attendre. Les farcir de plomb. ZBLARF !! Depuis toujours on disait que de l’intelligence naissait la sagesse et de là, la non violence. On pouvait très bien l’accuser de s’accrocher a des vérités usées et vieilles comme le monde, mais des vérités tout de même. Et des vérités générales qui plus est. Alors hein, vos gueules.

- Tu bosses ici ?

Finit-il par demander sans vraiment chercher à réfléchir lui-même. La flemme. Comme c’était généralement le cas d’ailleurs. Le blondinet n’avait pas l’air d’être un prof, ni même un homme de ménage. Mais qu’était-il donc ? Ho, ho, un souffre-douleur engagé par Roger pour distraire les enfants ? « t’approche pas de la cage mon chéri, le monsieur en jupe peut mordre. » Ouais, mais nan, Roger n’était pas un vieux fou chauve. Un streap tiser ? Nan, Roger n’était non plus pas un pervers. Dommage d’ailleurs. Enfin, de toute façon, avec un peu de chances, le blondinet n’allait pas tarder à répondre en bégayant de sa voix transie.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyJeu 9 Oct - 22:28

(Extorque donc 8D Par contre, pirouette cacahouète, j’eus oublié qu’on était en Juillet dans les RP ^0^ Alors j’ai essayé de rattraper ça fort grossièrement. Sorry ^^'')

-"Tu prélève un verre d’eau dans l’océan : pas de poissons. Ca veut nécessairement dire qu’il n’y a pas de poissons dans l’océan ?"

Une question rhétorique, Tears adorait répondre aux questions rhétoriques. Parce qu’il savait qu’il allait avoir raison, pour une fois. C’était comme les "Quelle est ta couleur préférée ?" ou autres interrogations parfaitement inutiles, mais au moins, la réponse était toujours correcte… à part si on répliquait "Rose fuchsia" avec un grand sourire. Ca va de soi.
Ainsi, Tears chuchota dans sa barbe inexistante un petit "… non…" superflu et super inutile. Il serrait ses affaires contre lui de sa main libre et fixer Octave d’un air entendu du genre "Je m’aplatis devant votre excellence" mais sans s'aplatir. En regardant ce frêle jeune homme, il se disait que, quand même, on n’avait pas idée d’être réveillé à trois heure et demi, surtout quand on est jeune et tout beau… Mais voilà qu’un éclair phosphorescent traversa l’esprit du surveillant. Ah oui, c’est vrai, c’était les vacances. C’était dire à quel point le blond avait envie de se sentir utile et serviable, il attendait même la rentrée avec impatience. Bon, raison de plus pour ne pas secouer les puces de l’orphelin qui ne suivait que son instinct de d’jeune rebel, même si c’était pas une raison pour foutre en l’air un beau visage avec des moches cernes. Le ton d’Octave était devenu plus doucereux, ce qui n’était pas pour déplaire au surveillant au cœur fragile, cependant il sentait sur lui un regard dangereux et corrompu. Il baissa les yeux comme un reflexe et s’il n’était pas pratiquement nu, il aurait surement fourré ses mains dans ses manches pour tirer dessus de toutes ses forces. Il se contenta donc d’adopter un air semblable à une pucelle qui s’était malencontreusement trouvée devant un film pornographique alors qu’elle avait voulut télécharger un Disney. Non, pas l’air profondément choqué avec les yeux écarquillés comme des chips, mais juste le regard paniqué qui disait "Je n’ai rien vu, je n’ai rien téléchargé, ça s'est fait tout seul…" Ca n’avait l’air de rien comme ça, mais le blondinet avait l’impression de passer sous rayons x. Il en rougissait de plus en plus, une moue embarrassée peinte sur le visage et les yeux lâches. S’il faut, sa serviette, avec la lumière et certains procédés physiques forts complexes, était devenue transparente. Affligé de sa propre stupidité, il se persuada qu’il se faisait des idées pour rien et qu’il serait temps pour lui d’arrêter d’être aussi narcissique. C’est vrai quoi, Octave avait un regard tout à fait normal et se fichait bien de Tears comme d’une miette de crumble à la rhubarbe.

-"Tu bosses ici ?"

Ah, peut-être bien qu’il ne l’associait pas à une miette de gâteau. Enfin, ce genre de question était une question de politesse, c’était tout à fait normal… pas de quoi s’émoustiller. Puis, c’était vrai qu’en temps que surveillant, il était du genre à essayer de se faire le plus petit possible. Sauf quand qu’il venait récupérer le billet d’appel et qu’il se loupait la marche de l’estrade devant la classe mais bon, ça ne s’était passé qu’une dizaine de fois et en six ans alors ça ne faisait que 1.6666667 fois dans l’année. C’était là une de ses nombreuses résolutions de la rentrée, puisqu’il essayait de passer en dessous de la barre des 1. Bon, le bon coté dans la question d’Octave, mise à part que la réponse serait surement bonne, était que l’orphelin l’avait tutoyé. Alors que certains adultes auraient été choqués du fait d’une telle proximité, Tears, au contraire, en fut content. Cela indiquait un rapprochement qui signifiait que le fossé entre les orphelins et lui n’était pas si grand que ça, comme il se plaisait pourtant à le croire. Il s’était dis une fois que si Roger l’avait choisit en temps que surveillant, ce n’était pas pour surveiller. Non, sinon il n’aurait jamais prit quelqu’un d’aussi faible que lui. S’il avait été engagé, c’était pour voir comment les orphelins réagiraient devant autant d’impuissance, s’ils étaient prêts à utiliser la justice pour protéger les plus faibles, s’ils avaient bon cœur. C’était un complot machiavélique pour tester leurs qualités humaines. Kukuku. Bon, en six ans, des gens qui échouaient, il y en avait un bon paquet. Ce genre de pensées paranoïaques, Tears ne l’avait eu qu’une fois. A Noel, alors qu’il avait trop bu. Le même Noel où il s’était amusé à agrafer ses lacets entre eux. Un Noel qu’il aurait préféré oublier, entre autre.

-"… oui, je suis… surveillant…"

Il avait dit ça tout en posant ses habits sur le lavabo, le regard intimidé. Ca n’allait pas être facile de s’habiller à une main, comme quand on essayait de mettre son t-shirt avec le téléphone collé à l’oreille. Car oui, ne comptez pas sur Tears pour lâcher sa serviette. Pour lui, c’était comme faire du vélo sans les mains, certains savaient le faire, d’autres pas. Le blondinet, toujours aussi frigorifié, fixa avec gêne son magnifique caleçon avec des nounours indiens et des nounours cowboys, parce que vraiment, s’il ne mettait pas quelque chose très vite, ça n’irait plus du tout du tout.
Rien que se sentir les fesses à l’air, protégées par seulement une fine couche de tissu le tétanisait au plus haut point.

-"… pa.. pardon… tu pourrais te retourner… s’il te plait… juste un instant…"

Demanda-t-il comme une faveur des plus immenses, les joues rouges pourpres et le sourire gêné. Parce qu’il n’y avait pas à dire, mais il se sentait vraiment mal à l’aise. On pouvait même avouer que c’était, en six ans, la première fois qu’il se trouvait aussi dénudé devant quelqu’un. Alors comprenez qu’il lui fallait mettre fin à cette situation le plus rapidement possible. La chaleur de ses joues contrastait avec la fraicheur de son corps, frissonnant au grand air alors qu'il jouait avec le tissu de son t-shirt qui pandouillait du lavabo.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptySam 11 Oct - 22:08

Enfin, la créature blonde baissa les yeux ce qui ne manqua pas à l’animal qui esquissa un sourire avec l’air typiquement satisfait et un tantinet attendri. Soudain, les joues de son vis-à-vis s’innondent de rouge, mais non d’un seul coup, petit à petit, pareil à un soleil levant de mars, quelque peu pâle et tristounet, puis venait mai, août, octobre...jusqu’au soir de décembre où la sphère rouge se figeait dans son propre sang. Cette scène lui évoquait immanquablement sa propre enfance lorsque, sanglotant et apeuré par le moindre bruit, il avait l’intime conviction que tout était de sa faute. Du moins, c’était ce que son père se plaisait à lui faire croire. L’époque où tout était un prétexte pour se sentir fautif et misérable. Attristé par la seule idée que quelqu’un puisse ressembler à ce qu’il avait été, Octave laissa glisser son regard sur le visage du concerné avec mélancolie et animosité. Mais bien vite, il retrouva sa lueur gélatineuse en s’extasiant devant le corps humain. Décidément, même un clignement de paupières était tout un évènement chez le blondinet. Lentement, l’oeil se refermait au ralenti, comme un store électrique, puis les cils du haut rencontraient ceux du bas, emmêlant leur immense longueur et comparaient leur courbure noire, puis il se brouillaient, se fâchaient, se quittaient vexés et l’oeil se rouvrait doucement à la lumière et le monde renaissait : chacun de ses clin d’oeil était un nouveau matin. L’inconnu faisait partie de cette catégorie si rare de gens que l’on prenait plaisir à regarder vivre. Penchant sa tête sur le côté, notre tête noire le dévisagea longuement, amusé par la façon dont il tenait sa serviette, avec cet air gêné et soumis, pareil à un gamin venant de se faire surprendre pendant une séance de masturbation. Genre de personnage tout à fait innocent, pur et chaste que l’on a envie de souiller, un vrai appel au viol. Heureusement pour nous tous, l’animal n’était pas un pervers au dernier degré.

-"… oui, je suis… surveillant…"

Wow, mamma mia ! Depuis quand est-ce qu’on engageait des légumes cuits pour maîtriser une bande de mômes assoiffés de sang et de stylo quatre couleurs ? Généralement, pour ce genre de boulots on payait un catcheur de cent trente trois kilos assez large pour empoigner au moins quatre gamins en parallèle. Fronçant légèrement les sourcilles, Octave pencha la tête encore plus sur le côté, faisant mine de réfléchir. Nan, Roger devait avoir quelque chose derrière à la tête, à moins que le blondinet n’eût un père super riche qui avait signé un gros chèque pour l’orphelinat. Un pot de vin, en somme. Bon, de toute façon il s’en foutait. Il n’est pas obligé qu’il y ait une raison précise à tout. Peut-être que Roger avait juste eu pitié de lui. Ce qui n’était pas si surprenant que ça. Le surveillant avait tout un aura de chiffon émanant avec force de son être, ce qui donnait envie à son entourage de le prendre dans les bras et serrer super fort tout en veillant à ne rien casser. Et s’il s’avérait par hasard qu’il dort avec un gros nounours en peluche, ça n’étonnerait personne, pour ne pas dire que tout le monde s’y attend en fin de compte. Mais même, l’Ecossais devait être THE surveillant que les orphelins aimaient piétiner à longueur de journée pour passer les nerfs. Dans un soupir vaguement fataliste, Octave passa une patte d’ours sur sa nuque, se sentant toute chose d’un seul coup.

-"… pa.. pardon… tu pourrais te retourner… s’il te plaît… juste un instant…"


Ha, ha, oui, certes, petite nature de retour pour vous jouer un mauvais tour. Sans dire grand mot, l’animal à la tignasse noire se retourna de 180 degrés sur la pointe des pieds, imitant quelque chose qui avait dû être une ballerine il y a très, très, très longtemps dans une galaxie très, très, très lointaine. Les yeux dans le mur, il se concentra sur les bruits que venaient de derrière son dos, essayant de deviner où il en était afin de se retourner au meilleur moment avec la mine de « pardooon, je croyais que tu avais terminé ».

- Comment que tu t’intitule ?

Demanda t-il d’une voix absente tout en prenant le temps d’articulier soigneusement chaque mot. Après courte réflexion, il se dit que, pour les gens qui ne savaient pas faire attention, le blondinet finissait par devenir invisible. Surtout ici, où la plupart des orphelins étaient imbus d’eux même, orgueilleux et donc particulièrement strict sur tout ce qui était plus faible que leur personne. Au début, les gamins dussent le trouver drôle, avec ses airs de niais et son comportement distrait. Puis il eut finit par devenir misérable aux yeux de ses pseudo rois censés succéder au grand L. Le problème était justement là d’ailleurs : ils étaient tous et toutes intelligents, mais immatures et immoraux. Et en fin de compte, ils passaient leur temps à sous-estimer les gens qui les entourent, donc la tête blonde, qui devait certainement faire parti de ce cercle méprisable et méprisé. A tort, cela dit. Outre, l’on pouvait dire qu’Octave faisait parti de ce cercle vicieux, puisqu’il n’était, en fin de compte, pas si intelligent que cela. Généralement, les gens finissaient par le haïr et l’aimer en même temps. Deux sentiments qui, en somme, étaient plutôt contradictoires mais la barrière pour passer de l’un à l’autre était extrêmement fine.

L’air de rien, discrètement, il se retourna doucement, juste de quoi voir du coin de l’oeil le corps du beau surveillant en jupe. Peut-être avait-il meilleure allure dans ses vêtements plutôt que dénudé de la sorte ? Le mystère restait entier, néanmoins, Octave, voulant aller à l’encontre de ce qui était prévu, fit preuve de trop grande curiosité et se retourna sans faire preuve d’incommodité. Oh le coquin, direz vous. Et vous auriez raison de le dire : c’était réellement un vilain pernicieux qui aimait juste observer des trucs. Cela dit, en l’occurrence, il éprouvait un certain plaisir en voyant naître sur l’horizon des joues pâles du blond le soleil des matin de décembre.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyLun 13 Oct - 19:44

Dans son horoscope de la semaine, que Tears lisait toujours par simple curiosité, il y avait toujours le même ramassis de conneries. Et le surveillant n’y croyait pas, enfin, c’est ce qu’il disait. Mettre ses propres erreurs sur le compte d’un bout de papier stupide, ce n’étais pas fair-play, cependant, il y faisait parfois attention sans trop le vouloir. Et pour une fois, il aurait peut être bien fait de lire l’article des béliers jusqu'au bout, surtout la dernière ligne. Affinité : Attention aux hommes balance.
Ce ne sont pas des répliques de ce genre qui rendront le blond asocial envers ses élèves adorés, ceux pour qui il pourrait se sacrifier et se couper une oreille tel Van Gogh. Car il ne travaille pas pour recevoir, mais pour donner… ou pas. Parce qu’il n’avait rien à donner en fait. Mais bon, cette attitude faisait toute la différence entre lui et les avares qui ne pensaient qu’à leurs salaires de toute la journée. N’oublions pas que les parents du jeune surveillant étaient scouts et qu’ils avaient transmis à leurs enfants les trois valeurs fondamentalement importantes pour l’époque : la franchise, la dévotion et la pureté. Bien que Tears ne soit pas doté d’un grand franc parler, mentir lui causait beaucoup de peine, à part si c’était pour protéger ses orphelins. En résumé, il était la grenouille qui, dans son puit confortable, ne savait rien de l’océan. Et l’océan lui faisait peur, même s’il positivait la chose, transformant les requins en dauphins. De toute façon, ces deux bestioles étaient pareilles, sauf que l’une déchiquetait les humains en balançant tout les organes par-dessus bord et pas l’autre.
Le fait était que le blondinet ne put réprimer un faible sourire d’amusement devant le demi-tour d’Octave. Ce jeune orphelin était presque le premier à ne pas critiquer la trop grande chasteté de Tears avec des répliques du genre "Monsieur, pourquoi vous êtes si faible ?", "Monsieur, qu’est ce que vous foutez là alors que c’est un orphelinat pour gens doués ?", "Monsieur, z’êtes un gros naze ! Hahaha !" et c’était reposant. Même si le regard du brun était toujours aussi intimidant que déstabilisant. Enfin, maintenant il était de dos, ce qui arrangea grandement les choses, parce que généralement, personne n’avait d’yeux dans le dos. Généralement hein. Mais bon, précaution précaution, le blondinet enfila lentement son caleçon en dessous de sa serviette et se dandina sans grande élégance telle une larve sur le feu. C’est vrai que les boxers étaient plus à la mode, mais Tears ne suivait pas la mode. A dire vrai, il ne savait même pas ce que c’était… enfin peut être connaissait-il de la mode juste le mot. Son caleçon enfilé, de sorte que, dans l’eau ça se gonfle d’air et que ça fasse bouée de sauvetage, Tears retira enfin sa serviette. L’exploit. Il examina d’un œil fatigué les quelques récents bleus qu’il avait acquis sur sa peau trop sensible, s’ajoutant à sa grande collection. A force, il finira par avoir le derme dur comme le cuir mais pour l’instant, elle restait douce. Et voila la voix d’Octave se fit entendre, provoquant chez le blond un léger sursaut de surprise.

-"Comment que tu t’intitule ?"

Automatiquement, le surveillant fixa son correspondant vocal et ne put s’empêcher de rougir en apercevant sa chute de reins particulièrement formée. Mais il ferma immédiatement les yeux, il n’avait aucun droit sur le corps de quiconque, en fait, il n’avait aucun droit. Que des devoirs. Et le fait qu’Octave lui demande son nom et s’intéresse à lui, était déjà un honneur bien trop grand. Finalement, il agrippa vivement son jean délavé et trop grand pour lui, comme si la voix d’Octave avait des yeux. Ce qui, si c’était le cas, serait assez effrayant. Déjà des nerfs optiques lui sortiraient de la bouche ce qui serait peu ragoutant.

-"… Te… Tears…"

Si le blond était aussi pudique, ce n’était pas seulement par peur d’intimité, mais aussi par respect des autres. Les orphelins ne se devaient pas de voir, de leurs beaux yeux constituaient d’admirables pupilles et de corps ciliaires particulièrement magnifiques, avec une cornée des plus raffinées et un iris digne des plus grands peintres du monde équipés d’un cristallin fort séduisant, un corps aussi moche que le sien. Ses muscles trop longs ne se voyaient qu’à peine, ou même carrément pas, sous un torse bien trop fragile, sans oublier les quelques bleues qui décoraient le tout. Y avait pas à dire, les orphelins étaient parfois violents. Mais ils avaient surement une bonne raison, non… ? Oui, c’était normal. Pensez donc, se recevoir des seaux d’eau sur la gueule, des injures sur la porte ou de la colle sur la chaise : rien de plus habituel ! Les pauvres élèves avaient juste besoin de se défouler et, apparemment, la punching ball de la salle de gym était trop loin pour leurs jambes parfaites. Chacun et chacune avaient les nerfs à vifs dans la bulle qu’était Wammy’s House et Tears était un anti-stress très efficace et pas cher. Et si vous payez un sourire en plus, il peut même vous faire le plaisir de pleurer. Offre non cumulable, ça va de soit hein.

-"Et toi… tu… es Octave, n’est ce pas… ?"

Demanda-t-il d’une voix tremblante, une jambe dans son pantalon. C’était quand même étrange ce regard qu’il sentait sur lui, mais persuadé d’un trop plein de paranoïa, il n’en eut cure et enfila une seconde jambe dans son jean, le remontant à la taille en sautillant légèrement. Il entreprit ensuite de refermer sa braguette quand il leva faiblement la tête pour mieux entendre la réponse à sa question. Sauf qu’à la place de se retrouver face à un dos, le surveillant croisa le regard d’Octave, qui l’observait. Prit de surprise et de peur, il leva sa braguette bien trop brusquement et brisa le mécanisme, gardant dans sa main le bout de métal qui servait à zipper. Finalement, il se mit à bégayer, écarlate, des choses totalement incompréhensibles (comme : ahheuaho..heuje) pour finir avec :

-"… je… que… je t’avais dis de…enfin… pardon…"

Il retenait le jean qui manquait, le zip cassé, de tomber à tout instant, et plaqua à nouveau son bras contre son torse, écarlate jusqu’aux oreilles. Comment avait-il osé… comment Tears avait-il osé abimer une rétine si magnifique !
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyMar 14 Oct - 21:36

Maladroit, gêné, mou, pleurnichard, fautif... il en devait presque touchant ? Au premier contact, Octave aurait pu dire –si seulement il avait eu le temps d’y pense – que c’était beaucoup trop facile de jouer les victimes, sortir son énorme panoplie de psychologies inversées avant de gindre que l’on est moche, con, vieux, pas doué, sans talent, gros, sans amis, incompris et lépreux juste pour le plaisir de se faire contredire. L’un des rares moments où la contradiction représentait une satisfaction personnelle et non plus un problème de « moi, j’ai toujours raison et pas toi, connard ». Cela dit, de toute façon, Octave aurait bien vite révisé son opinion, car après courte observation on pouvait aisément comprendre que ce n’était pas un jeu ou un trait de caractère, mais que le surveillant était réellement une victime. La pure, la vraie. Interloqué, il le regarda enfiler son jean. Amusant, lorsqu’il avait l’intime conviction que personne ne le regardait, le blondinet avait l’air beaucoup plus relaxe, mais pas tant que ça en fait. Et l’animal abusa de cette douce confiance que l’on lui avait accordé en se retournant. Ouais, c’était, en somme, un salaud. Mais que pour des futilités, sinon ce n’était pas drôle et un peu trop dangereux aussi. Un sourire navré dessiné sur les lèvres, il passa une main distraire dans ses cheveux noirs, comme pour se rassurer soi-même et se convaincre que ce n’était pas grave. Eh oui, corde sensible, la bête. En même temps, ce fut l’une des rares personnes à comprendre que la confiance était quelque chose de particulièrement fragile et excessivement délicat à obtenir. Quoi que, ça dépend des gens, certains l’accordaient à toutes et à tous sans grande distinction. Dangereuse erreur d’ailleurs. Tears... Le genre de pseudonyme qu’il n’arrivait absolument pas à prononcer. Ne restait plus qu’à chercher un autre surnom. Style Malabar ou Bubble Gum. Un truc bien pourri qui foutait, accessoirement, vachement la honte. Quoi que, il se rappelait vaguement d’une époque où quelqu’un le surnomma « Phare » pour X raison (ouais, ça donne envie, je sais) et pour se venger, il baptisa le coupable « Sodomite von Orgasme » jusqu’à la fin de ses jours. Donc, dites vous bien qu’il était loin d’être au sommet de sa force destructrice. C’est le personnage typique que l’on voit tout le temps calme et il n’y plus que l’imagination pour se représenter à quoi pouvait bien resembler sa vengeance stérilisantes (oui, oui, vous avez bien lu « stérilisante »... Ca fait plus peur là, d’un seul coup, hein).

Lorsque le surveillant tira sur sa braguette tellement fort qu’elle s’en brisât, Octave, après un bref sursaut, écarquillant très légèrement les yeux –effort surhumain-, cependant pas assez fort pour avoir au air étonné, mais suffisamment pour abandonner son éternel indifférence. Ciel, un Hulk blond se planquait-il derrière ces yeux bleus ?! Passant une patte d’ours dans son cou, il tira la gueule, quelque peu désemparé par la situation. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne s’y attendait pas. Après un matage contemplatif avec les lèvres entrouvertes, il s’avança à pas lent vers le surveillant, pareil à une épave, encore mentalement perturbé par ce qui venait de se passer. S’il avait été quelqu’un d’autre, il aurait sûrement prit peur, mais puisqu’il n’était pas quelqu’un d’autre, ça ne l’ébranla pas plus qu’un coup de vent. Mais un coup de vent du nom de Katharina. Arrivé à la hauteur de Tears « la chevelure rebelle » (ils avaient tous les cheveux rebelles ici ! ) il esquissa un sourire moqueur en arrachant le petit bout de métal sodomisé des mains du concerné. Un seul coup d’oeil vers l’objet en question lui permit de constater que c’était réparable. Cool. Si Tears avait réussit à le casser, Octave devait bien avoir le pouvoir de réparer. Et non, cet épisode n’était pas un moyen de contrecarrer son impuissance et encore moins de se prendre pour Dieu. Beuh nan, Dieu y peut pas s’appeler Octave, la honte. Enfin bref, sans plus attendre, il se laissa tomber sur les genoux devant le jeune blond avant de saisir les deux pans du jean qui refusaient catégoriquement de ne faire qu’un. Avec une concentration toute particulière, le garçon examina le mécanisme blessé. Mais il ne pouvait s’empêcher de jeter de petits coups d’oeil vers le boxer pudique planqué juste en-dessous. Ouais, c’était douteux et bandant. Et c’était fait pour l’être : de dos, une tête blonde se recroquevillait sur un type agenouillé à peine visible qui était en train de faire on ne sait quoi. Solidarité masculine à quatre heures du matin ? Bien sûr que oui ! Il l’aidait juste à réparer une braguette ni plus, ni moins. Alors les esprits pervers hein... dégage ! (Comment ça c’est moi qui ai commencé ?! )

- Atta...

Il fallait bien le mettre au courant que la nature de ses intention nullement mauvaises. On ne sait jamais. Octave le voyait déjà exploser en mille morceaux sous la tension produite par son acte leste et dévergondé. La langue coincée entre les lèvres et les dents, les sourcils froncés et les orteils collés au carrelage froid, il bataillait fébrilement avec la braguette sans vraiment faire attention au propriétaire de la chose. Car après tout, c’était tellement passionnant ce qu’il faisait. Et tandis que ses doigts frôlaient très légèrement, mais immanquablement certaines parties du boxer, son oeil essayait de trouver la solution de ce casse tête. En apparence, ça ne le gênait pas plus que ça, pour ne pas dire qu’il se foutait pas mal de l’image qu’il donnerait aux autres, ainsi soumis. Et Tears ne devait pas s’inquiéter lui non plus, sa réputation semblant déjà être faite. Octave était intolérable, ne le tolérez pas, il ne tolérait pas d’être toléré ! Il exigeait les flammes ardentes de la passion. La conflagration sauvage des désirs. La folle luxure de l’outrage infini. Il voulait que vous l’aimiez par l’énergie du désespoir, ou détestiez avec une fureur si intense qu’un seul de vos regards pourraient l’anéantir. Il laissait l’énergie convulsive et violente consumer son corps, le réduire en cendre, laissant ses passions volcaniques exploser d’amour, de haine, de fureur et d’extase, détruisant ainsi la médiocrité et l’ennui qui l’accablait et qui gentiment l’emmenait par la main vers la mort. Il exigeait de chacun de ses rencontres l’impossible et l’inouï, souhaitant émerveiller et être émerveillé. Ce pourquoi il était aisé de comprendre pourquoi la gêne et la retenue étaient deux notions qu’il occultait et rejetait sans relâche tant que ses forces le lui permettaient. Parce que, mine de crayon, il n’était pas simple de refouler ce qui, à notre époque, semble être naturel. Eh oui, les humains ont tout inventé, même la gêne et la honte.

- Way, Octave.

Han, mais comment était-il au courant de son pseudonyme ? Il n’était dans l’orphelinat que depuis peu pourtant. A moins que ce ne soit qu’un gros sadique jouant les gentils tout en s’informant sur ses victimes pour venir les poignarder à l’heure la plus propice en buvant goulûment leur sang. Naaaan... Le regard en train de justement poignarder cette connasse de braguette, Octave se mordit la langue en sentant un doux frisson passer dans son dos. Soudain, un bruit métallique se fit entendre entre les bégaiements du blondinet et les grognements de l’animal. Bingo, Hallelujah ! La petite merde en fer céda enfin et s’emboîta dans la boucle tandis que la fermeture éclaire, après maintes opérations si complexes que je n’arrive pas à les décrire ici, se remit en place bien comme il le faut. Esquissant un sourire pervers et pleinement satisfait de sa propre personne, Octave souleva un sourcille l’air de dire « tu l’as dans le cul, braguette de mes deux ». Puis, toujours à genoux en position de soumission, il releva la tête vers le blondinet pour voir ce que celui-ci en considérait. Et tandis que ses cheveux balayaient son dos nu et décoloré, le regard ne cessait de devenir plus perçant et investigateur, juste un carat en trop qui étincelait dans ses orbites. Ses lampions, on aurait cru qu’on venait de les extraire d’une tête de veau avant de les servir gribiche.

- Pourquoi est-ce que tu fais se métier ? T’es un masochiste qui aime se faire battre, piétiner, lyncher et supplicier à longueur de journée ?

Demanda t-il d’en bas sans vraiment se soucier de l’incommodité que pouvait produire sa position. Non, vraiment, il voulait savoir. Généralement, personne ne prenait plaisir à se faire humilier sans cesse. A part certaines personne mais ça... on le laisse de côté.

Edit : pour dire que j'ai édité les quelques fautes qu'il y avait :/ Faut comprendre, quand on rédige ses posts en cours, ce n'est pas toujours évident.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyVen 17 Oct - 16:58

Alors que le jeune surveillant regardait le bout de métal brisé d’un air désespéré (comment vivre sans braguette quoi), voilà que le jeune orphelin s’était avancé pour s’en emparer. Surpris, il le considéra avec des yeux interrogateurs. Octave s’agenouilla alors et le sang de Tears fit le tour de son organisme en un temps record. "Mais keskifait keskifait !" Voici voila les pensées fortes cohérentes de blondinet, absolument terrifié. L’orphelinat avait l’air d’examiner sa braguette… ouais mais non. Trop proche trop proche. Une alarme d’incendie sonna dans sa tête, okay il voulait surement l’aider à réparer ce mille-pattes en ferrailles mais…la pudeur du blond était en train de pisser le sang, de se faire poignarder et violer rageusement. Tears tenta un petit geste de recul, posant son pied droit plus en arrière.

-"Atta..."

Le surveillant se figea. S’il rejetait son aide, ça allait surement le vexer et puis il voulait juste se rendre utile… non ? C’était tellement rare que les gens rendent des services sans rien demander en échange, alors autant en profiter. Et puis ce Octave avait l’air de quelqu’un de bien. De toute façon, c’était un orphelin donc automatiquement quelqu’un de bien. Puis s’il lui demandait d’attendre, alors il le fallait, ouais. C’est ainsi que, tous les muscles crispés de peur, Tears attendait nerveusement l’instant où le jeune brun s’éloignerai de lui. Le surveillant aimait la proximité pourtant, les câlins de bisounours tout ça… mais là, c’était malsain et ça touchait à sa pudeur chérie. Même que si quelqu’un entrait tout de suite maintenant, il aurait une vue d’un érotisme fort explicite et, il était certain que si cela arrivait, le bouche à oreille se ferait dans la seconde. Les insultes sur sa porte se multiplierons, les "Tabassons le, quand on tape sur le ventre cinq fois de suite après qu’il ait mangé, ça fait un drôle de bruit !" deviendrons plus fréquent. Dans un cas comme celui là, surveillant n’aurait d’autre choix que le suicide. Ben ouais, tant qu’à faire. La vie lui était chère pourtant, mais il savait qu’il pouvait y avoir des situations quasiment impossibles à surmonter et ça devenait fatiguant de pleurer. Alors qu’il essayait de se calmer du mieux possible, voilà que les doigts du brun effleurèrent son reste d’intimidé. Un violent sursaut secoua Tears, mal à l’aise à l’extrême.
Il se mit à happer l’air comme un poisson pour tentait de se calmer puis jeta un œil à l’orphelin qui semblait absorbé par son travail. Bon, il n’avait pas fait exprès de l’effleurer ainsi, c’était déjà ça. Il ne fallait vraiment qu’il arrête de voir des pervers partout. Ihuyguj… deuxième effleurement, deuxième sursaut accompagné d’un petit hoquet de surprise et de quelques bégayements. Dire qu’il avait encore froid il y avait quelques minutes, et que là, son corps avait très largement dépassé les 37°. Le reflet d’un miroir renvoya au blondinet une vue globale de la scène. Il remarqua aussitôt que ses joues étaient beaucoup trop rouges et qu’il tremblotait comme une feuille, sans oublier le fait que la domination ne lui allait pas du tout. Octave devait avoir une vue en contre plongé de son corps imparfait, et ça le complexait. Ces avants bras se planquèrent brutalement sur son torse lorsqu’il sentait encore ces attouchements gênants et non voulu. Ces sensations l’effrayaient au plus haut point, car même si sa cervelle ne demandait qu’a s’éloignait, son corps, ce con, semblait en contradiction.

-"Way, Octave."

Le surveillant hocha un peu la tête. Il avait un peu l’air d’un stalkeur pédophile à connaître tout les noms comme ça, mais il n’y pouvait rien si c’était là tout ce qu’il était capable de faire correctement. Bon, y a plein d’autres trucs qu’il sait faire correctement… repasser, faire le ménage, jouer au badminton et tout. Il peut même coudre et jouer du piano quoi. Essayant de penser à autre chose pendant qu’Octave était occupé à batailler avec sa braguette, Tears fermait les yeux par instant, juste pour oublier la situation présente.
Il était tenter de dire à l’orphelin que c’était pas grave, qu’il la ferait réparer en ville et qu’il pouvait laisser tomber, mais voilà qu’un bruit caractéristique l’alerta aussitôt. Les yeux de nouveau ouverts, il regarda le brun avec un regard admiratif comme s’il s’agissait d’un nouveau Dieu.

-"Merci… m… merci beaucoup…"

Ca lui brisait le cœur de devoir baisser la tête pour regarder le jeune homme, parce qu’il avait l’impression d’être hautain et odieux, et il détestait ça. Octave lui, le fixait avec un regard érudit et aiguisé, si bien que Tears adopta immédiatement ses yeux lâches et fuyants.

-"Pourquoi est-ce que tu fais ce métier ? T’es un masochiste qui aime se faire battre, piétiner, lyncher et supplicier à longueur de journée ?"

Ah. Alors il s’était trompé. Lui aussi s’amusait à lui faire remarquer sa faiblesse, lui aussi se plaisait à poser des questions gênantes et à l’humilier. Alors ce Octave, il était comme les autres ?
C’était dommage, vraiment. Mais, après tout, c’était sa faute à lui. S’il n’était pas aussi chétif, personne ne lui ferait rien remarquer. La mine déçue et les yeux mélancoliques, il regardait les alentours, perdu. Malheureusement, il n’avait jamais de réponse toute faite à ce genre de question des plus embarrassantes. Et puis d’abord, comment l’orphelin était au courant de sa situation ? Tears jeta un regard sur ses bleues et tenta de les cacher avec ses mains. Evidement qu’il n’aimait pas se faire tabasser, mais avait-il vraiment le choix ? Peut être l’avait-il juste mérité, c’était comme ça, un point c’est tout. C’était un passif né, et quand il essayait de se rebeller, le spectacle valait vraiment la chandelle. Du genre "…de.. toute façon…" alors là... on a le choix entre "vous êtes tous des cons", "tous des merdes", "tous des enculés". Et beh raté, la réponse à la Tears était "vous êtes tous des… méchants". Impressionnant. Pour l’instant, il fallait juste répondre à la "question pour un looser", et donc, avec franchise. Ce qui se résumait à de la niaiserie.

-"Non… je.. je fais ça… parce que j’aime aider…"

… comme toi. Faillit-il presque rajouter, vu que le brun avait eu la gentillesse de sauver la vie de sa braguette. D’ailleurs, le sauveur était toujours accroupi tel un soumis et c’était déstabilisant, énormément même.

-"… tu… merci… tu peux te relever… tu sais…"

Il avait dit ça en lui tendant une main tremblante, essayant avec l’autre de cacher certaine petites réactions gênantes dut à certains petits effleurements gênants.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptySam 18 Oct - 16:27

-"Non… je.. je fais ça… parce que j’aime aider…"

Il était si gentil. Pourquoi continuait-il à l’être malgré tout ce qu’on lui faisait subir ? Involontairement attiré par les gestes du garçon dans une vaine tentative de cacher son champ de baies, Octave dirigea son regard vers les quelques tâches violettes visibles sur cette peau pâle. Le contraste était frappant. Il faisait ce qu’il croyait être juste au prix d’une soumission quasi permanente devant les gens qui l’entouraient. Chaque jour était pour lui un nouveau combat et le pire, c’était que nulle ne se rendait compte de la lutte. C’était un cri silencieux, étouffé par son sens aigu de l’honneur et du respect. Rares étaient les hommes avec un tel sens du sacrifice et du zèle. Parce que, en fin de compte, un grand sacrifice était aisé, mais c’était les petits sacrifices continuels qui étaient durs. D’où pouvait bien venir cette puissance de caractère ? Se dévouement acharné était assez stupéfiant. Plutôt que de se faire remarquer par des manifestations physiques, Tears privilégia le travail personnel et intérieur, faisant de soi un personnage calme avec une patience illimitée. Comme disait Lao-Tseu « Imposer sa volonté aux autres, c’est une force. Mais se l’imposer à soi-même, c’est une force supérieur ». En apparences effrayé et hésitant, le blondinet était sans doutes l’une des personnes les plus respectables de cet orphelinat. Esquissant un sourire tristement sincère, Octave resta à genoux en regardant vers le haut. Sa main vint se lover au creux de la paume doucereuse qui lui étaient gracieusement tendue. Elle était moite, tremblante, mais dès le début il su qu’il pouvait s’appuyer dessus sans crainte, parce que cet être inspirait la confiance et la bienveillance. Il resta ainsi, plongé dans une étrange contemplation presque admirative. C’était on ne peut plus vicieux et injuste de la part de la nature, car la forme sous laquelle Tears daignait se présenter au monde était celle d’un chiffon, d’une raclure de brosse à chiottes. Alors qu’il avait tellement plus de choses à offrir aux autres. Cela dit, l’erreur humaine était de croire qu’en la force, il n’y avait que la force. On nous avait tellement entraîné à détecter les défauts des autres qu’au final, ne ne voyait plus que ça. Alors forcément, Tears passait pour une tapette dont la seule fonction était de faire-valoir.

Quoi que, Octave pouvait se vanter d’avoir assez de temps et de souffle pour regarder les gens aussi profondément qu’il le pouvait sans faire attention à ses propres préjugés. Son intelligence n’avait pas réussit à le rendre antipathique et orgueilleux pour la bonne et simple raison qu’il s’était toujours battu pour avoir ce qu’il possédait. Contrairement à certains orphelins qui, bien qu’ayant un passé des plus misérable, réussissaient à devenir grinçants et méprisables, imbus d’eux -même. Une simple faiblesse de la nature qui faisait qu’ils ne prenaient jamais la peine de baisser les yeux pour regarder plus bas que soi. Il y avait cette grande différence entre celui qui avait tout ce qu’il voulait depuis sa plus tendre enfance et celui qui devait se battre en risquant le nécessaire pour gagner le superflu : la lucidité du moment présent.

- Mais de rien.

Finit-il par souffler en poignardant le blondinet des yeux. Ciel, quelqu’un qui ne se prenait pas pour Dieu existait-il donc vraiment ici ? Libération divine. Se rappelant soudainement que sa main était posée depuis maintes minutes dans celle du blondinet, Octave décida enfin à se lever en s’appuyant faiblement sur l’aide proposée. Posant talon à terre, il se hissa à la même hauteur que les yeux bleus avant de lâcher prestement les doigts fins. Soupirant avec amertume, il fixa le corps pâle qui s’offrait à lui. Décidément, ces frêles épaules n’étaient pas adaptées à ce qu’elles étaient censées soutenir. Soupirant tristement, l’animal baissa les yeux pour briser le contact visuel établi afin de mettre fin à cette éternelle agitation qui trônait dans son crâne à chaque fois que quelqu’un chose l’intéressait ou perturbait particulièrement. La réflexion, c’était cool, mais pas à s’en donner la migraine. Etant quelqu’un de réfléchi, il se posait beaucoup de questions ce qui l’amenait à s’emmêler les pinceaux et déboucher sur une déduction absurde. Ce qui n’était pas tout à fait faux puisque tout était absurde, en somme. Et globalement inutile, puisque l’on meure tous en fin de compte.

- Cela fait longtemps que tu es là, Tears ?

Demanda t-il en prononçant le prénom tant bien que mal. Ayant des racines plutôt Russes, il avait beaucoup de mal avec certains son anglais. En gros au lieu de prononcer le « ea » comme un « i » et de prononcer à peine le « r », Octave accentua les consonnes en oubliant un peu les voyelles. Résultat : un imbroglio sans queue ni tête. Ouais bah on ne pouvait pas être doué pour tout et n’importe quoi. L’erreur est humaine, comme l’on dit. Se rendant compte que ce qu’il avait sorti n’était pas très agréable à entendre, il se rattrapa comme il le put en grimaçant.

- Tears... Enfin t’as compris quoi.

Et non, ce n'était pas drôle.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyDim 19 Oct - 17:03

Bien que ses yeux soient baissés pour pouvoir regarder l’orphelin, il n’adopta aucune attitude de supériorité. Tout simplement parce qu’il ne l’était pas, il était même moins. A travers ses yeux bleus et mélancoliques, tout le monde avait un statu égal. Sauf lui, ça va de soit. A croire qu’il avait été créé pour calmer les nerfs des autres, pour les aider, mais c’était bien assez. Du moment qu’il avait une fonction, tout allait au mieux dans le plus pourri des mondes. Car sa plus grande peur était de ne servir à rien, ne n’être utile à personne. En plus de cette envie d’être utilisé, il recherchait l’affection comme de l’or dans une rivière, il avait un besoin quotidien de réconfort, d’amitié et de chaleur.
Pour certain, être heureux signifiait avoir tout ce que l’on désirait, la richesse, la gloire et l’amour mais pour le jeune surveillant, le bonheur pur et concentré se résumait à se coucher le soir, en étant certain d’être aimé. C’est pourquoi il se croyait heureux, et il l’était. Alors pourquoi chercher à se plaindre ?
C’était les gens gentils comme Twilight ou Snow qui lui facilitaient la vie. Un sourire suffisait à le rendre heureux, qu’il soit ironique, franc ou froid, il ne faisait pas la distinction. Il n’était pas simplet pour autant, mais il se plaisait à se persuader qu’un sourire restait un sourire. Le blond se persuadait de beaucoup de choses, souvent sans trop y croire. Alors qu’il tendait sa main tremblante, une douce chaleur l’enlaça lentement et il ne put réprimer un faible sourire timide. Il lui en fallait si peu, tellement peu. Le sourire d’Octave lui alla directement au cœur, effaçant toute ses blessures intérieures de la journée comme le meilleur des médicaments. Ses peines s’évaporèrent, il n’aurait plus à se torturer l’esprit cette nuit pour le mal qu’il n’avait pas fait. Il pourrait dormir paisiblement pour oublier toutes les crasses du monde, une nuit sans cauchemars, ces cauchemars où il est le centre de toutes les catastrophes du monde. L’orphelin levait les yeux et regardait le blond d’une façon dont il n’était pas encore habitué, surtout qu’il n’aimait pas trop être observé, même si c’était beaucoup plus agréable que de se faire sauvagement ignorer. Cependant, quand on le fixait comme ça, il avait l’impression que quelque chose n’allait pas, qu’il avait le nez de travers ou un œil sur le front, ce qui, il l’espérait, n’était pas le cas. Alors le blond se contenta d’afficher une moue enfantine avec des yeux innocents qui demandaient "Quelque chose ne va pas ?" parce que c’est tout ce qu’il pouvait faire. Le tableau était plutôt impressionnent, on aurait dit l’annonciation. Octave jouait à merveille le rôle de l’ange avec sa peau pâle sans aucunes imperfections, quand à Tears, ce ne sera pas la peine de s’attarder sur son personnage. A force de rester planté comme ça, le surveillant parcourut la pièce du regard et ses deux t-shirts toujours posés sur le lavabo pour finalement englober à nouveau le brun de ses yeux humides.

-"Mais de rien."

Ah, encore ce regard acéré qui vous perçait la peau et vous suçait le sang. Le surveillant frissonna un instant et commença à avoir mal au bras, toujours tendu, toujours avec la main d’Octave qui lui communiquait chaleur et réconfort. Et pourtant, il aurait pu rester encore trois heures comme ça, parce que la douleur lui était salutaire. Finalement, l’orphelin commença à se lever et le blond mit toutes les forces qui lui restaient dans son bras, pour être une aide solide. Un fois le jeune brun debout, la chaleur dans le creux de sa main disparut, de même que le contact visuel, ce qui provoqua une petite moue inquiète chez Tears. La peur d’avoir à nouveau froid lui lacéra le ventre comme un cilice trop serré. Et voilà qu’Octave l’examinait à nouveau après un soupire attristé, ce qui était toujours aussi embarrassant, surtout qu’il n’avait absolument aucune idée des pensées du jeune homme. Il devait le trouver chiant, surement.

-Cela fait longtemps que tu es là, Tears ?

Le jeune surveillant cligna des yeux un instant, essayant de comprendre la fin de la phrase. Il ne fallait cependant pas être un surdoué pour deviner qu’il s’adressait à lui et donc, avait voulu prononcer son pseudonyme. C’était juste adorable

-"Tears... Enfin t’as compris quoi."

Octave avait dis ça avec une grimace comique et le surveillant esquissa un sourire discret et amusé. C’était tout bonnement charmant, comme un petit bonheur en boite qu’on ouvre quand on déprime, comme un chocolat fourré avec des éclats d’amandes.

-"… oui… j’ai compris…"

Répondit-il en souriant, comme si on venait de lui faire le plus beau des compliments. Dit comme ça, son nom abandonnait toute la tristesse qui lui était affiliée et revêtait un costume de fête. Bon maintenant, il fallait répondre à la question, ce qui n’allait pas être chose aisée vu que le surveillant n’avait pas tout assimilé. En fait, il hésitait entre deux significations, alors autant répondre aux deux.

-"… heu… une demi heure… enfin, six ans... heu… je veux dire… je, dans la douche depuis... une demi heure et… et l’orphelinat, depuis six ans…"

Ben oui, Octave n’avait pas précisé alors bon, autant anticiper. Après un sourire désolé, il attrapa son premier t-shirt, il s’était assez exhibé comme ça. C’en était malsain.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyLun 20 Oct - 22:07

-"… oui… j’ai compris…"

Tant mieux, parce qu’il n‘avait pas l’intention de le répéter ce truc imprononçable. Fronçant les sourcilles avec un air faussement vexé devant le sourire amusé du surveillant, Octave fit demi-tour sur la pointe des pieds, toujours dans une vaine tentative d’imiter les quelques pas gracieux d’une ballerine. Et en fin de compte, il y arrivait plutôt bien, il avait presque l’air beau comme ça, si seulement c’avait été une femme. Se dirigeant vers ses vêtement dans un style épave –qui lui était, en fin de compte, beaucoup plus familier- il saisit ses affaires dans un geste désinvolte avant de les passer autour de son cou pareil à une écharpe. Jetant un regard vers le miroir, il ne put s’empêcher de noter que ses joues s’étaient très légèrement teintes en rouge, couleur qui lui allait plutôt bien au visage d’ailleurs. Evitant soigneusement son propre regard, la bête humaine rangea sa brosse à dents et son rasoir dans la poche arrière du jean avec une certaine négligence. Ouais, non, restes debout dans une salle de bain en discutant ce n’était pas drôle. Oubliées, quelques gouttes brillaient sur les pointes des cheveux noir ; un seul mouvement suffit à les arracher à leurs branches, pareil à des fruits en verre, les faisant glisser de façon désordonnée le long de la vallée enneigée qu’était son dos. Lui arrachant ainsi un violent frisson, les gouttes finirent dans son boxer. Quelle idée bandante n’est-ce pas ? Qui a envie de se réincarner en goutte ? En secouant très légèrement de la tête afin de faire partir l’eau emprisonnée dans ses poils, Octave, dans un geste trop brusque, se retrouva avec une mèche de cheveux en travers du nez et des yeux. Ou comment rater tout ce que l’on entreprend. Avec un mouvement d’une lenteur aberrante, il se retourna à nouveau pour faire face à la lumière et donc, accessoirement à Tears, tout en dégageant la grille de cheveux qui lui troublait la vue, pour ne pas dire qu’il en était devenu aveugle. Rhah, saloperie. Mais jamais il n’acceptera de se raser la boule à zéro. Plutôt crever ! Cependant, depuis un un certain nombre d’années, il avait abandonné l’idée de se coiffer pour voir, plus tard, son chef d’oeuvre capillaire partir en sucette au grès du vent. Ce qui d’ailleurs, lui valut de se faire baptiser « sauvage » ou « Mowglie » par ses amis (très) intimes. Wow, j’me coiffe pas les cheveux, ch’uis trop rebelle ! Youhou. Cela dit, pour vous avouer toute la vérité –quelque peu maquillée et présentée sous un angle moins vulgaire qu’elle n’est censée l’être- cette histoire de cheveux n’était qu’un motif secondaire, car il y a avait des choses beaucoup plus félin en lui que ses poils. Ca y est, l’imagination se met en marche ? Cool, je n’avais pas l’intention de vous expliquer tout cela en longueur, largeur, profondeur et dureté. Non, trop compliqué.

"… heu… une demi heure… enfin, six ans... heu… je veux dire… je, dans la douche depuis... une demi heure et… et l’orphelinat, depuis six ans…"

Effectivement, il fallait avouer que sa question manquait fort en précisions. L’absence de concision pouvait être un défaut tout comme une source inépuisable d’orgasmes et continu. Jouissives étaient les phrases ambiguës et pleines de sous-entendus graveleux. Soulevant un sourcille, Octave dégagea la derrière mèche mouillée qui lacérait sa joue délicate (non, je plaisante, ses cheveux étaient soyeux et doux comme un chocolat Côte D’or. Framboise et chocolat noir brut 70%)

- Longtemps quoi.

Se contenta t-il de remarquer pour les deux témoignages du surveillant. Et tout d’un coup, véritable miracles de la nature, sa tête habituellement vide et poussiéreuse se remplit à rebord. Deux questions. Oui, ça prenait de la place. Comme si, après une longue période de vide, il se retrouvait soudainement obsédé et absorbé par une chose bien précise qui, pour cette raison, prenait toute la place dans sa conscience. Pour faire plus simple, con crâne était comparable à une Ipode de quatre GO qui, d’ordinaire plein de petites musiques fort légère, se retrouvait tout d’un coup avec deux dossiers de 1,5 GO chacun. Ca va, c’est plus compréhensible là ? Est-ce de Geek.

- Pourquoi est-ce que tu t’appelles Tears ?

Et heureusement, pour la troisième fois, se fut prononcé de façon à peu près correcte bien que encore très douteuse. Après tout, Tears signifiait « déchirure » si sa mémoire était exacte. Bon, supposant que c’avait été n’importe qui, Octave ne se serait sûrement pas attardé sur son nom de Théâtre. Premièrement parce qu’il n’en voyait pas l’intérêt : ce n’était qu’une marque de possessivité supplémentaire de l’esprit humain sur les choses. Deuxièmement, il s’était très vite lassé de tous ses surnoms à la signification torturée, tourmentée et désolante. Oh, parce qu’en anglais ça fait beaucoup plus truc-de-la-mort-qui-tue. Tu te vois t’appeler Brûlé ? Ou encore Cercle ? Ou même Goutte De Pluie ? Ça fait très Indien surtout. Eh oui, comme Mimi-Siku ( =Pipi de chat).Oui, Charmant. Ca donne envie là, d’un seul coup. Alors à moins d’être recouvert de peinture de guerre, on ferme sa gueule à essayer de jouer les Maoris modernes. Ou alors il y a toujours la possibilité de se laisser pousser des tresses et s’enfiler des bouchons en liège sous forme de piercing dans la lèvre ou dans l’oreille. Vous avez le choix. Il y a aussi le nombril.

- Aussi, pourquoi t’es-tu planqué dans les douches lorsque je suis rentré ?

Demanda t-il d’une voix mielleuse comme s’il sentait la gêne du blondinet monter le long de des chevilles pour rejoindre ses joues et les teindre en une couleur de pomme à Blanche Neige. Tandis que sa main tripotait insouciamment les tissus fins qui enveloppaient sa nuque, Octave pencha la tête sur le côté en attente d’une réponse. Son côté trop réfléchi l’obligeait à poser des questions tout en connaissant leur réponse. Juste comme ça, pour être sûr que c’est bien ça. Parce que l’hésitation, doublée d’une forte imagination pouvait donner naissance à des idées terriblement farfelues. C’était donc, de préférence, à éviter. Et puis, Tears pouvait s’être caché ici pour n’importe quelle raison en fin de compte. Peut-être qu’il fumait du shit, se droguait, buvait de l’alcool à 70 degrés, lisait des play-boy en se tripotant la bistouquette... seul Dieu pouvait savoir. Et bientôt, Dieu allait partager son secret avec la bête. Enfin, on espère.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyMer 22 Oct - 13:40

-"Longtemps quoi."
Fit remarquer Octave, un sourcil levé en dégageant quelques mèches de cheveux non-conformistes tandis que le surveillant avait les lèvres pincées pour s’empêcher d’esquisser un quelconque sourire timide. Il l’avait bien vu, ce froncement de sourcil, il avait bien vu qu’Octave était vexé lorsqu’il souriait, et pourtant tout en lui donnait des mœurs heureuses. Bien qu’il paraissait quelques fois un peu frigide, même carrément, ce coté fêlé se pointait toujours à des moments inattendus. D’ailleurs, les joues de l’orphelin s’étaient légèrement colorées, lui donnant un air un peu moins flegmatique, mais toujours aussi charmant. Tears s’occupa à retourner son t-shirt pour l’enfiler correctement, mise à part qu’une fois enfilé, il remarqua que les coutures ressortaient. Ah, il l’avait retourné alors qu’il était dans le bon sens, l’heure tardive commençait à se faire sentir. Il retira donc son t-shirt et le replaça à l’endroit pour l’enfiler à nouveau. Il avait l’air tellement malin, il fallait l’avouer. Le tissu d’un beige délavé se collait à son corps mouillé, chose qu’il détestait.

-"Pourquoi est-ce que tu t’appelles Tears ?"

Ah, la question fatidique. "Parce que je chiale tout le temps" … non, ça le faisait pas.
A dire vrai, il ne l’avait pas choisi lui-même, c’était Roger qui en avait décidé ainsi. Le surveillant se rappelait très clairement cette scène, il y a six ans. Assis devant le bureau de Roger, il était tellement ému d’avoir était appelé en temps que surveillant qu’une larme de joie s’était coincé dans ses yeux. Ainsi, lorsque le directeur lui avait demandé s’il y avait un pseudo qu’il affectionnait particulièrement, le blond avait répondu que non. Dès lors, la petite larme innocente avait décidé de se décrocher des cils clairs pour tomber sur sa joue. Roger avait sourit avec affection avant d’écrire "Tears" sur un papier officiel quelconque. Tears, qui signifiait larme quoi. Dans le cas de cette scène, ce n’était qu’une larme de joie, mais son surnom prit rapidement quelques connotations de tristesse. Et pourtant, le jeune homme essayait de cultiver l’optimiste, se disant que tout ce qui se passait devait arriver, que tout était pour le mieux. Seulement voilà, en lisant les dossiers des élèves, et accessoirement, tous les drames ayant causés la perte de leurs parents, l’optimiste du surveillant en prit un sacré coup.
Depuis, il n’osait plus se plaindre de rien en présence des élèves, et en général d’ailleurs. Parce qu’ils avaient vécus pire et que pour eux, tout avait été au plus mal.

-"Aussi, pourquoi t’es-tu planqué dans les douches lorsque je suis rentré ?"

Gah, une autre question fatidique, décidément. Il aimait qu’on s’intéresse à lui, certes, mais pas autant. A dire vrai, Tears se faisait toujours discret mais il désirait de l’attention par tous les pores de sa peau. Cependant, quand on le en offrait, il préférait la rejeter de peur de paraître égoïste. Et pourtant, il préférait qu’on lui critique, qu’on le gronde, plutôt que d’être ignoré. Bon, ici présent, il lui suffisait juste de répondre et de changer de sujet après, tout un art. Mais bon, que dire ? Je m’étais planté parce que je pensais que c’était un serial killer venu pour saigner tous le monde, ou alors un extraterrestre qui étudiait les humains en leur mettant une sonde annale. Non quoi. Surtout pour la dernière explication, chose qui terrifiait Tears par-dessus tout car rien n’était encore entré en lui et il n’était encore entré en personne. Enfin, tout ça pour dire qu’il était puceau. A 26 ans ouais. Cependant, il n’était pas comme ses gosses de quelconques films américains qui sont vierges, remplis d’hormones et dont le seul but est de se dépuceler. Qu’importe la fille, qu’importe le lieu, mais rapidement. Principe totalement stupide, surtout si on sait que le jeune surveillant regarde plus "Coup de foudre à Je-sais-plus-ou" que "American Pie" … oui, vous vous en doutiez. Grand sentimental, que voulez vous. Bon, c’était un homme quand même, donc sa main gauche (car il était gaucher) servait à quelque chose. Parfois. Enfin, deux fois par an dans les années de libido explosive et remplit d’hormones incontrôlables. Ainsi que répondre… ? Bon, on commence par la première question et on improvise pour la deuxième. Comme un oral du bac.

-"… Ah… c’est Mr Roger qui a choisi… parce que… heu… je suis… enfin… je m’émeus facilement…"

Superbe métaphore pour indiquer qu’il chialait pour un rien. Enfin non, joliment dit, Tears était quelqu’un qui avait "la larme facile". Bon deuxième question, la question piège. Le blond chiffonnait son deuxième t-shirt entre ses doigts, essayant de trouver quelque chose de cohérent à dire.

-"Et… c’est juste que… je ne savais pas qui c’était… alors… enfin c’aurait pu être… je sais pas moi…"

La moue enfantine, il balançait faiblement les bras d’avant en arrière, le t-shirt dans la main droite, le regard candide et quelque peu honteux.

-"… quelqu’un de méchant…"

Bon, c’était dit. Maintenant, on change de sujet. Le surveillant regarda Octave un instant, pour trouver une quelconque idée. Il tomba sur un torse époustouflant qui servait de toboggan à quelques goutes d’eau fraiches et dévia automatiquement les yeux, rougissant. Rah mais pourquoi ne se rhabille-t-il pas ? Il avait les habits sur les épaules pourtant…

-"… heu… tu… tu n’as pas froid… ?"

Façon délicate et Tearsienne de dire "Cachez donc ce torse que je ne saurais voir." Non que la vue lui déplaisait tant que ça, mais il ne voulait pas se faire passer pour un pervers. Car oui, dès que ces yeux tombaient sur une partie quelconque du corps qu’il n’était pas censé voir, une voix lui chantait "Pervers pervers pervers !" Et cette voix grinçante chantait horriblement faux.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyJeu 23 Oct - 18:42

Désemparé, Octave balayait la pièce du regard à la recherche d’un objet sur lequel s'asseoir ou s’appuyer tout simplement. Il était là, debout, à ne pas savoir quoi faire de son corps qui devenait alors un espèce de boulet. Ses bras pendouillaient dans le vide tandis que sa colonne vertébrale cambrée et droite supportait avec peine le poids qu’était sa tête. C’était précisément pendant ce genre de moments, où tout était concentré sur la bouche, que son corps délaissait son costume de sexe-appel (=bouse) pour devenir foncièrement inutile et encombrant. Pendant que sa bouche était occupée (quoi, quel sous-entendu ?), il avait pour habitude de se poser quelque part, s’étaler comme une crêpe –une crêpe en Jean Diesel cela dit- et oublier ce poids mort. Passant une patte d’ours dans sa nuque, il se mit à titiller le clitoris de ses vêtements.

- "… Ah… c’est Mr Roger qui a choisi… parce que… heu… je suis… enfin… je m’émeus facilement…"


Soulevant les sourcilles, il regarda le concerné comme sorti d’un rêve. Roger avait cette capacité de concentrer toute sa stupidité sur les pseudonymes qu’il avait à choisir.

- Vicieux de sa part que de te rappeler ce pourquoi les orphelins ne t’aiment pas.

Remarqua t-il en tirant la gueule. Il aurait très bien pu dire « vicieux de sa part que de te rappeler tes faiblesses » mais cela aurait été faux puisque formulé comme une remarque applicable à toutes les pensées humaines de notre époque. Car l’émotion n’était faiblesse qu’ici, à l’orphelinat. Endroit où tout le monde était en compétition permanente et où la confiance n’existait pratiquement pas. Les gens s’analysaient, se scrutaient, se bouffaient la gueule et se mettaient des battons dans les roues tout en prenant bien soin à ne pas dévoiler leurs imperfections. Le faire était courir le risque de voir quelqu’un s’en servir afin d’affirmer sa propre force. Cruel, lorsqu’on vous touille avec un couteau à beurre dans une plaie encore ouverte. Roger avait fait là une grave erreur. Mais enfin bon, il était un homme bienveillant qui ne soupçonnait rien à rien en prenant plaisir à croire que l’intelligence faisait la sagesse. Mais ce n’était pas le cas. Et pourtant, c’était censé l’être. Au fond de soi, aussi flegmatique qu’il puisse être, Octave était intimement convaincu que la meilleure chose qui puisse nous arriver c’était vivre d’émotions. Après tout, ce n’était pas pour rien que Victor Hugo disait « Les mots manquent aux émotions ». Raison pour laquelle, Octave rectifia bien vite sa phrase. Les orphelins, tellement fiers d’eux, n’aimaient pas tout ce qui était susceptible de les égarer et de les perdre. L’émotion artistique cesse où l’analyse et la pensée interviennent. En prononçant « orphelinats » Octave ne songea même pas que l’on pouvait l’introduire, lui aussi, dans ce groupe. Pour lui, il n’avait jamais fait parti de cette race en voie de disparition. C’était un orphelin, certes, mais pas un intello. Du moins, pas comme il y en avait ici.

- "Et… c’est juste que… je ne savais pas qui c’était… alors… enfin c’aurait pu être… je sais pas moi…"


Pas faux, parce qu’à quatre heure du matin, on pouvait rencontrer des délinquants (genre, Wesh, Wesh version cultivée) fumants du shit, se droguant, buvant de l’alcool à plus de 70 degrés, lisant des play-boy en s’astiquant la bistouquette... Seul Dieu pouvait savoir. Comment ça je l’ai déjà dit ?!

- "… quelqu’un de méchant…"


Oui, on pouvait dire ça comme ça aussi. Octave le regarda rougir, balancer ses bras d’avant en arrière comme un enfant qu’on venait de prendre en faute. Il évitait à tout prix de regarder son corps.

- "… heu… tu… tu n’as pas froid… ?"


Esquissant un sourire amusé, l’animal (attention la scène suivante fut très compliquée à décrire – s’il y a un quelconque problème de compréhension, je vous emmerde profondément) lova l’index de sa main droite contre ses lèvres tout en posant délicatement son coude contre l’autre bras qui était venu, à ce moment là, se fixer entre son torse et le nombril. Cette position lui donnait un air relativement réfléchi, mais surtout, très calculateur et désinvolte. Dans un léger mouvement, en deux, trois pas, il se retrouva en face du surveillant, quelques centimètres, pas plus de trente et le fixa avec cette lueur gélatineuse qui lui était propre. Louche n’est-ce pas ? A croire qu’il allait sortir un un couteau de sa serviette ou de son t-shirt. Mais la seule chose qui était à sa disposition n’était qu’un rasoir. Et encore, ça coupait bien un rasoir. Bref, tapotant des doigts de la main gauche sur ses côtes, Octave pencha la tête sur le côté.

- Tu te préoccupes de ma santé ?

Demanda t-il d’un ton graveleux et plein de sous-entendus. Bien sûr, la question que Tears lui avait posé pouvait très bien être là juste pour être là. Histoire de dire quelque chose. Mais la bête prenait un malin plaisir à donner de l’importance à tout et surtout, faire dire aux gens ce qu’ils n’avaient pas dit. Juste pour les voir rougir et ça n’allait pas tarder à être le cas. Tears était un homme... charmant. Pas beau, mais charmant. Or tout le monde sait que la beauté plaît aux yeux, le charme séduit l’âme.

- Garde tes émotions pour les choses qui le méritent.

Dit-il en soupirant, d’un air navré. Mais, contrairement à la formulation, ça ne sonnait pas comme un ordre, plutôt comme un conseil ou une suggestion venant d'un ami de longue datte. La passion fiévreuse était un cadeau beaucoup trop précieux pour l’offrir à n’importe qui.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptySam 25 Oct - 19:25

-"Vicieux de sa part que de te rappeler ce pourquoi les orphelins ne t’aiment pas."

Clac. Le cœur du pauvre surveillant avait lâché d’un coup. Ou alors était-ce une hémorragie interne qui inondait de sang le dedans de son corps insipide ? En tout cas, cette réplique avait mit Tears KO en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Il était là, debout, ses bras ne se balançaient plus, sa main gauche faillit lâcher son t-shirt. Il était là, et pourtant son cerveau était totalement déconnecté tandis que ses yeux regardaient le vide comme hypnotisés. Ca faisait mal ce genre de phrase, comme une tronçonneuse dans le ventre, une ponceuse sur le pied ou un coup de Beretta dans la poitrine.
En gros, le genre de gifle qui faisait mal longtemps. Aimer, voilà un verbe bien dur, hard et gore comme il faut. On ne l’utilise jamais à la légère, il est dangereux et provocateur. Octave aurait pu dire "ne te respectent pas", "ne t’obéissent pas" mais il avait employé le verbe aimer sous forme négative. Et c’était pire que le verbe détester. Car le contraire de l’amour, ce n’était pas la haine parait-il, c’était l’indifférence. Cette chose que le jeune blond insupportait plus que tout. Alors comme ça… les orphelins ne l’aimaient pas. Bon, il le savait hein, mais jamais personne ne lui avait jamais avoué aussi durement, ils avaient tous choisi des euphémismes plus ou moins explicites. Il n’était pas aimé parce qu’il était sensible, parce qu’il n’avait pas la force propre à tous les orphelins, parce qu’il était différent. A sa façon. Il ne suffisait pas d’avoir les cheveux bleus, trente piercings, fumer et se droguer pour être dissemblable. C’était généralement quand on était soi même qu’on était le plus différent des autres. Fait assez paradoxal, car Tears voulait, au contraire, être comme tout le monde, se fondre dans la masse mais la normalité à Wammy’s House signifiait d’être exceptionnel. Et ça, le surveillant savait qu’il ne l’était pas. La bonne chose (si on peut appeler ça comme ça) était que le jeune brun ne s’était pas inclut dans le groupe "les orphelins". Il n’avait pas dit "on" ou "nous", et c’était déjà ça. Même s’il était orphelin, ce n’était pas pareil, c’était moins fort. Paralysé jusqu’a la moelle osseuse, il regardait Octave s’avancer vers lui, la mine réfléchi.

-"Tu te préoccupes de ma santé ?"

Quelle question. Bien sur, évidement, ça va de soit, oui. Tears avait le don de croire des choses qu’il n’avait pas dites, d’accord, mais il essayait aussi d’être le plus sincère possible. Bien sur, il mentait parfois, comme tout le monde, parce qu’il avait à se protéger ou à protéger les autres, même si la personne à qui le blond mentait le plus, c’était lui-même. L’auto-persuasion. Enfin, dans un cas comme celui là, il n’avait besoin ni de sa conscience professionnel, si de sa conscience tout court pour connaître la réponse. Le blond n’avait pas posé cette question dans le seul but de changer de conversation, mais parce que, effectivement, ça le préoccupait. C’est vrai qu’au début, il était surtout gêné par ce torse exhibé, mais la santé c’était primordial. Les orphelins étaient comme ses petits frères et petites sœur et il s’en occupait comme tel, car en plus d’avoir le sens du devoir, il avait le sens de la fraternité. Cependant le regard étrange d’Octave le déstabilisa un peu et l’ambiance devenait peu à peu assez inaccoutumée. C’est pourquoi Tears choisit de formuler sa réponse de manière à prendre du recul, à faire passer son devoir de surveillant avant son devoir humain (alors que ce dernier empiétait généralement sur tout le reste) et il essaya plusieurs fois d’ouvrir la bouche, les joues vermillons. Une fois ceci fait, il tenta quelques sons incompréhensibles pour soigner sa voix éraillé et finit pas se lancer, les yeux toujours fuyants.

-"…. Je… je suis ton responsable… alors… oui… ça m’inqu… enfin… me préoccupe…."

Evidement, l’air professionnel ne lui allait pas du tout, mais il avait essayé, même s’il aurait aimé se montrait plus affectif. Mais le trop plein d’affection lui avait déjà valu plusieurs erreurs alors autant prendre un peu de recul. Le surveillant essayait toujours de ne pas refaire les mêmes erreurs.
Chose assez hard vu qu’au final, il finissait toujours pas les refaire.

-"Garde tes émotions pour les choses qui le méritent."

Après quelques clignements des yeux, le surveillant ouvrait et fermait la bouche, comme s’il voulait parler mais qu’il s’abstenait. Parce qu’il ne savait pas quoi dire. Pour lui les émotions étaient primordiales, c’étaient ce qui différenciait un humain d’une statue en marbre. Et Tears, n’avait aucunement l’intention d’être un statue inerte et sans vie. Les émotions étaient un langage à part entière, et s’en priver était l’équivalent de se couper un bras, de ne plus connaître sa langue, de perdre un précieux moyen de communication. Et pourtant, il ne comprenait mot de l’avertissement du jeune brun. Il y avait des choses qui méritaient des émotions et d’autres non ? C’était absurde.
Et puis les émotions, ça ne se contrôlaient pas, ça s’imposaient dans notre cœur et agressaient notre visage afin de les traduire aux yeux de tous.

-"… Ah.. heu merci…. enfin…tu crois…je veux dire… il y a des choses… qui méritent plus d’émotion… que d’autre… ?"

Demanda-t-il avec l’air d’un enfant qui quémandait à ses parents la recette pour faire les bébés.
Non parce que franchement, si en plus il y avait de la discrimination entre les choses émotionnelles, où irait le monde quoi. D’une main tremblante et quelque peu mal à l’aise, il enfila le second t-shirt, le blanc, par-dessus le beige. Sa tête resta un instant coincé dans le col rond alors qu’il tirait sur le bas du tissu pour le faire descendre. Il y arriva finalement, toujours un peu sonné par les répliques du jeune homme qui devenaient de plus en plus gênantes.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyDim 26 Oct - 1:41

-"…. Je… je suis ton responsable… alors… oui… ça m’inqu… enfin… me préoccupe…."

N’y avait-il qu’un sentiment de devoir en cet homme ? Comme si tout ce qu’il faisait était dicté par son sens de l’obligation professionnelle. Il ne jurait que par son travail. Et dans tout ça, où était donc caché Tears ? Sauriez-vous le retrouver ? Il y avait, certes, une motivation personnelle qui avait conduit le surveillant à être ce qu’il était aujourd’hui, mais tout ce qu’il ressemblait à un devoir. Un devoir à la contrainte et la contrainte tue le désir.


- « Responsable » Je ne puis souffrir ce vilain mot, cet odieux mot ! Il est si pointu, si aigre, si froid. Responsable, Responsable, Responsable ! On dirait des coups d’épingle !

S’exclamat-il l’air indigné en regardant le surveillant passer sa tête à travers un t-shirt trop petit, semblait-il. Tears avait une manière très particulière de se comporter qui donnait l’impression que tous les malheurs du monde s’étaient agglutinés sur ses frêles épaules pareil à des mouches sur une tartine de confiture à la fraise. Et, ce qui était sans doute le pire, c’était que selon lui, tout était de sa faute. Absolument tout ! Même le Tsunami où le fait que la moitié de la France ait voté Sarkozy ! Si l’on s’imagine que tout est de notre faute, c’est que l’on est un surpuissant ! Octave savait parfaitement que ce n’était pas le cas et que le blond n’était que plein de bonnes intentions. Mais de part ces faits, le surveillant creusait un gouffre entre lui et les gens qui l’entouraient. On l’observait descendre de plus en plus bas jusqu’à ne plus le voir du tout, perdu quelque part dans sa culpabilité.

-"… Ah.. heu merci…. enfin…tu crois…je veux dire… il y a des choses… qui méritent plus d’émotion… que d’autre… ?"


Esquissant un sourire, la bête baissa très légèrement la tête en regardant le carrelage blanc qui recouvrait le sol.

- Tu n’as pas compris. Ce que je voulais dire, c’est qu’il y a des gens qui ne méritent pas ta gentillesse.

Dit-il en continuant à fixer le sol, d’une voix calme et posée.

- On ne met pas les gens qui nous sont chers et les inconnus au même niveau, n’est-ce-pas ? L’implication sentimentale n’est pas la même partout. Alors voilà ce que je te demande, n’offre tes vertus qu’aux gens que tu chéris le plus.

Tout simplement. Si l’on devait s’intéresser à tous les gens qui souffrent, la vie serait un enfer ! Octave releva la tête en plantant son regard pareil à une flèche dans les pupilles du concerné, essayant vainement de lui communiquer toute l’importance qu’avaient les mots dits à ses yeux. En tant que successeur potentiel de L (environ 0,04% de chances), il avait un certain goût pour la justice, mais pas aussi prononcé que Matt, Mello ou encore Near. Non, son combat contre la partialité était beaucoup plus passif et ne se concentrait que sur de petites zones. Il n’avait pas l’âme à sauver le monde.

Ce regard fuyant finit par le mettre mal à l’aise, gêné par un regard en constante fuite et une l’impression de constante dénigration de la part du blondinet. Il fallait réduire l’espace, mais comment ? Esquissant un air navré sur son visage, Octave regarda les joues rouges. C’était tout bonnement charmant. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas rencontré un être vivant dans l’orphelinat. Le genre d’être vivant qui sait encore ce qu’est l’humilité et la résignation. Entrouvrant les lèvres, il inspira l’air ambiant avant de soupirer, le regard fixé sur Tears comme s’il attendait quelque chose de sa part. A vrai dire, il réfléchissait quelque peu, tiraillé entre l’hésitation et le stresse que l’on pouvait ressentir avant d’entrer sur scène. La dernière once de doute. « Est-ce que c’est la bonne solution ? Est-ce que je peux me transformer en magnétophone et tout rembobiner si jamais ça ne marche pas ? Est-ce que j’ai vraiment envie de ça ? Et surtout, est-ce qu’il va accepter ? » C’était des questions universelles, là juste au cas où il en venait soudainement à changer d’avis. Mais puisque cela n’arrivait jamais, ce rituel était d’une superfluité aberrante et existait en son crâne plus par habitude que par utilité. L’incertitude dissipée, Octave remonta son bras droit et caressa du bout des doigts la joue rose dans un frôlement quasiment imperceptible, glissant jusqu’à la tempe avant d’écarter en douceur quelque mèches blondes susceptibles d’entraver sa prochaine démarche. Dessinant un faible sourire sur ses lèvres, il garda sa main sur la peau rougissante pendant quelques secondes, laissant bien le temps à Tears de constater la situation. Après avoir révélé clairement ses intentions, il avait prit l’habitude de laisser le choix. Assez de temps pour jouer les princesses outragées et faire un pas vers l’arrière ou lui foutre une baffe monumentale en réponse à sa trop grande hardiesse. Et tandis que ses doigts continuaient à se baladaient négligemment sur le visage du concerné, l’animal restait calme et patient, cachant aisément les pulsions sexuelles qui l’animaient au fur et à mesure que le temps s’écoulait. Il ne voulait pas que Tears, dans l’éventualité d’un refus, se sente coupable. Certaines personnes étaient capables de rester juste pour ne pas décevoir et c’était justement ce qu’Octave voulait éviter. Premièrement parce que ce n’était pas agréable et deuxièmement, parce qu’il n’y avait aucun espèce d’intérêt. En se sacrifiant, la seule chose que l’on pouvait faire, c’était le frustrer ou l’énerver.

Soulevant un sourcille interrogateur, il posa sa main sur l’épaule du garçon avant de rapprocher son visage avec lenteur, laissant encore un dernier échappatoire, car plus s’est spontané, moins on a le temps de réfléchir. S’arrêtant, à quelques cinq centimètres du visage, il jeta un dernier regard à Tears avant de clore les paupières et déposer ses lèvres sur leurs jumelles. Délicatement, sans brusquer les choses, il se contenta d’un léger contact entre leurs tendres babines. Ses lèvre, sucrées par des intentions aussi noires que ses cheveux, étaient agréablement lovées contre celles du surveillant. Caressé par sa salive, Octave inspira son haleine d’homme éthylique. Et malheureusement, aussi loin que pouvait aller sa capacité à oublier le monde ambiant, l’animal fut contraint de lâcher prise. A regret, il décolla sa bouche avant de reculer la tête tout en ouvrant lentement ses yeux fiévreux. Tandis qu’un souffle rachitique sortait d’entre ses lèvres, il constata une accélération de ses battements cardiaques. Chose bien familière cela dit, mais qui continuait à le mettre dans tout ces étant. Les yeux mi-clos, il ne put s’empêcher de déposer un second baiser sur les lèvres du blondinet, encore plus éphémère que le premier. Lâchant son épaule, il attendit que l’on lui réponde ou que l’on s’en aille.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyDim 26 Oct - 17:11

-""Responsable" Je ne puis souffrir ce vilain mot, cet odieux mot ! Il est si pointu, si aigre, si froid. Responsable, Responsable, Responsable ! On dirait des coups d’épingle !"

Le surveillant afficha une bouille mi surprise, mi triste quand sa tête sortit du t-shirt. Décidément, soit il était trop affectueux, soit pas assez, il ne savait pas comment agir avec qui. Personne n’avait de mode d’emploi écrit sur la tête. C’était compliqué, les gens étaient parfois si différents que c’en était effrayant, leurs mentalités ne semblaient du même monde. Cependant, l’esprit du jeune brun lui plaisait et il sentait qu’il n’aurait pas à cacher ses préoccupations ou envies sous une masse d’excuses professionnelles. C’était rassurant, alors la façade triste de son visage prit une teinte plus joyeuse, juste un discret éclat pétillant dans les rétines. Et voilà que, chose étrange, Octave baissa les yeux.

-Tu n’as pas compris. Ce que je voulais dire, c’est qu’il y a des gens qui ne méritent pas ta gentillesse. On ne met pas les gens qui nous sont chers et les inconnus au même niveau, n’est-ce-pas ? L’implication sentimentale n’est pas la même partout. Alors voilà ce que je te demande, n’offre tes vertus qu’aux gens que tu chéris le plus.

Le surveillant rougit un peu, jetant des coups d’œil à Octave par moment. Woah. Sa gentillesse était donc une vertu, elle était ici considérée comme une qualité et non une faiblesse… c’était touchant, vraiment. Le genre de chose qui vous réchauffe le cœur même au milieu de la Sibérie. Emu, il ne savait que dire et glissa ses mains à l’intérieur de ses manches longues pour tirer mollement dessus. C’était vrai qu’il offrait sa gentillesse à n’importe qui, mais c’était la seul solution s’il voulait être apprécié.
Et pour lui, tous le monde était sur un pied d’égalité, même s’il avait, dans son subconscient, ne nombreuses préférences. Pourtant il ne devait pas faire de favoritisme, il ne devait pas. Il devait rester objectif à tous et être gentil avec tous, même les inconnus. Surtout les inconnus, car ces derniers pouvaient se révéler de futurs amis et il ne pouvait se permettre d’être méchant sans les connaître.
Le surveillant essayait toujours de connaître au mieux une personne avant de daigner la critiquer et même si cette personne se révélait être vraiment une odieuse créature, Tears lui trouverait des excuses pour ne pas avoir à le haïr. Enfin, il disait ça hein, mais il y avait des orphelins que Tears préférait éviter, comme Aphrodite ou quoi. Donc l’implication sentimentale différait, mais si peu que c’en était pareil. Cela dit, un silence s’installa soudainement. Le surveillant cherchait quoi dire, tournant sept fois sa langue dans bouche. Octave lui avait trop explicitement demandé quelque chose, cependant, il s’agissait d’un concept un peu impossible. Il n’allait pas, du jour au lendemain, être plus gentil avec certains alors que pendant six ans, il offrait sa sympathie à tous le monde sans exception.
Il osa enfin un œil vers le jeune orphelin et croisât son regard perçant. Automatiquement, ses yeux fixèrent le sol. La bouche entrouverte, il cherchait encore quelque chose à dire quand la main d’Octave entra dans son champ de vision. Effleurant sa joue brulante et sa trempe battante, les doigts fins écartèrent quelques mèches et continuèrent de se balader, du bout des doigts sur le visage de Tears. Ce dernier, quelques peu perdu, afficha une mine désorientée. Il leva cependant ses grands yeux remplis d’innocence pour quémander quelques réponses à Octave, mais en vue de son faible sourire, il ne put s’empêcher d’en réprimer un semblable, en mille fois plus embarrassé. Il se sentait beau. Vraiment, il se sentait bien entre ces doigts, il se sentait important. C’était débordant de douceur et de tendresse et surtout, c’était lent. Personne ne l’avait encore traité comme ça, avec tant de précautions, comme un objet fragile. Tears ignorait tout des raisons qui animaient Octave à tant de tendresse, mais ses intentions n’étaient nullement mauvaises. Ça se voyait. La main blanche de l’orphelin se posa sur son épaule tandis que le surveillant le regardait, quelque peu confus. Le visage parfait d’Octave s’approcha de lui et le cœur du blond commença à sérieusement tambouriner dans sa poitrine. Il allait le faire ? Vraiment ? Un dernier regard et le voila qui fermait les paupières. Quelque peu paniqué, Tears se crispa. C’était un test, non ? Ça ne pouvait être que ça, vu qu’Octave lui avait demandé, quelques minutes plus tôt, de n’offrir ses vertus qu’aux personnes qu'il chérissait.
Et maintenant le voila qui l’embrassait. Ces lèvres souples reposaient sur les siennes, juste un contact humide, doux et acidulé. Soit alors, il le chérissait. Il le connaissait à peine, mais il savait déjà que l’orphelin pouvait disposer de toutes ses vertus. Les paupières comprimées, il n’eut pas le temps de se détendre que leurs bouches se séparèrent. Le surveillant ouvrit un œil, comme pour constater s’il était encore en vie ou quoi, œil qu’il n’eut le temps de refermer en sentant un deuxième baiser lui caressait les lèvres. C’était de l’affection ça… non ? Une affection qui lui faisait tout oublier, son rôle de surveillant, le fait qu’il soit un garçon, ou même qu’il soit adulte. Et Only. Tout ça lui sortait de la tête, c’était flippant. Cependant, maintenant, il n’avait aucune idée de la chose à faire. Octave était devant lui et Tears n’osa aucun geste, mis à part un faible clignement des yeux. Et maintenant… ? Et maintenant, il était emplit d’un besoin de tendresse encore plus énorme, comme si le brun avait dégoupillé une grenade. Après tout, ce n’était que des lèvres, de la peau… rien de malsain. Mais c’était malpolie de redemander, il ne fallait pas abuser de la gentillesse d’Octave. S’il l’avait embrassé, c’était juste par pitié, surement. Et pourtant, il s’était sentit si important entre ses doigts, si exceptionnel. De toute façon son visage avait peut-être déjà trahi son envie, qui sait, alors autant y aller. Bon, au pire, s’il recevait un vent, il pourrait dire que c’était une blague, ou qu’il avait sommeil à en perdre la tête. Le surveillant mit au moins quelques minutes à se décider. Mais il se décida, chose exceptionnelle.

-"….Re… re… recom… mence…"

Sa voix tremblante était hachurée de bégayements, le tout illustré par des joues rouges et une expression maladroite. De ses yeux indécis, il fixait le cou d’Octave, pour ne pas avoir à affronter ses yeux.

-"… si… si tu.. veux…"

Ca ne se voyait peut être pas comme ça, mais Tears avait tellement prit sur lui pour dire ça que ses jambes aussi en tremblaient.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyDim 26 Oct - 22:01

La tête penchée sur le côté, il ne pouvait s’empêcher de se remémorer les moments passés au cabaret, lorsqu’il se penchait au dessus d’une oreille chuchoter des mots salaces. Il parlait de la tension qui régnait dans son jean, des battements de son coeur, de la pulsation frénétique de son sang dans les vaines bleuâtres, de son érection, de la fellation architecturale qu’il allait faire avant de demander s’ils pouvaient aller baiser dans sa chambre. « Je ne porte pas de boxer, tu veux vérifier ? tu vois le bouton juste ici ? C’est ma touche de fonction. Si tu appuyais un peu dessus, pour voir le résultat ? Embrasse mon poitrail, il y a deux boutons à appuyer, ici aussi ! N’oublie pas tes doigts en bas... Allez, joli cœur, ne fais pas les mijaurées, je sais que tu en as envie. Ce n’est certainement pas un multimètre qui déforme la poche de ton jeans…Tu n’aurais pas envie de faire un petit labo de trempage, par hasard ? On pourrait faire un petit test de friction et, pourquoi pas… du transfert de masse, à la fin. Ce serait chouette, non ? – Octave, je... je - Jeujeu quoi ? Jeujeu veux que tu me branbranles ? À moins que tu ne veuilles que je te susuces aussi ? » La belle époque quoi. Et, aussi loin que remontait sa mémoire, c’était la première fois qu’il avait envie de quelqu’un depuis sont arrivée à l’orphelinat. Témoignage d’une vie sexuelle en constante évolution. Après réflexion, sa phobie devait être de finir totalement frigide. Cela dit, Octave avait le don de l’observation, la capacité de lire les personnes dans différentes situations et par conséquent, savait parfaitement que Tears était à prendre avec des pincettes. Il devait d’abord le mettre à l’aise avant de prendre le contrôle du terrain et d’établir les règles de son jeu.

-"….Re… re… recom… mence…"


Lentement, il pencha la tête sur le côté en soulevant un sourcille.

-"… si… si tu.. veux…"


Se mordant la langue, il n’essaya même pas de réprimer le rire qui montait le long de sa gorge. Lâchant un ricanement cristallin, il fit la moue en regardant Tears droit dans les yeux avec ce regard si particulier qui lui était propre. C’était un Uke, ça c’est sûr. Eternellement passif, il attendait que les choses arrivent et n’osait pas faire un pas vers l’avant. Peut-être, un tout petit peu, en souvenir des temps anciens, Octave s’attendait à ce que le blond lui saute au cou pour lui rendre ses caresses. Entrouvrant les lèvres cerise, l’animal passa une main le long des côtes du garçon en l’enlaçant avant d’agripper son t-shirt trop grand au niveau des omoplates, rapprochant ainsi leurs deux corps. Avec l’index de son autre main, il caressa l’un des sourcille blond avant de plonger ses doigts dans les cheveux lisses et soyeux. Sentant la respiration de Tears contre son torse, Octave pencha très légèrement la tête, juste assez pour que son souffle chaud ricoche contre la peau des joues pâles. Longue torture, n’est-ce pas ? Que de rester suspendu au dessus de ce que l’on désire tout luttant pour ne pas toucher, sous peine de briser une attente si délicieuse. Et tandis que la paume de sa main se lovait contre le dos délicat, ses lèvres envieuses et gonflées par l’envie se décidèrent enfin à embrasser leurs jumelles. « Recommence »... Les yeux clos, il frissonnait en savourant le contact léger de leur peau satinée. Mais rapidement emporté par la passion, il ne put que glisser sa langue sur les lèvres du blondinet en traçant un sillon humide avant de forcer l’entrée en coulant entre les deux babines. Avec ses lèvres sur les siennes, avec sa langue qui frôlait ces dents et ses doigts qui s’emmêlaient dans les cheveux blonds, l’animal, haletant et avide de plus, resserrait petit à petit son étreinte autour du corps de Tears. Fiévreux, c’était le mot. Cela lui avait terriblement manqué : la chaleur d’un tendre baiser, une peau de pêche qu’il pouvait caresser à loisir, l’odeur de cannelle dans la nuque et de vanille sur les côtes, les frissons causées par l’excitation, des tétons pointues et violacés par sa langue... En parlant de sa langue, celle-ci était en train d’explorer la caverne humide sans aucune autorisation. Elle ondulait contre la parois des joues, frémissait à chaque fois qu’il lui arrivait de rencontrer sa jumelle et tout cela avec une telle lenteur que cela en devenait fort érotique. Complètement emporté par les évènement, il ne pouvait se résigner à se détacher et continuait son french kiss avec une application exemplaire. Serrant le t-shirt de Tears entre ses doigts, il laissa son autre main quitter les cheveux blond pour venir se poser sur la joue du concerné afin de rapprocher son visage encore plus du sien.

Passionné, il s’arracha littéralement aux lèvres du garçon en se disant « stop ». Il fallait reprendre son souffle, retrouver les esprits, ramasser tout ce qu’il reste de courage afin de s’abandonner à la violente pulsion sexuelle qui animait le corps d’Octave. Rouvrant ses yeux bleus, il observa le visage du surveillant, ses joues vibrantes et empourprées, les traits fins et les courbes de son nez, ses lèvres bombées qui donnaient encore plus envie de l’embrasser. Avec tout ce qui lui restait comme conscience et de bonne volonté, il esquissa un faible sourire en enlaçant le corps du jeune surveillant avec ses deux bras.

- Encore ?

Demanda t-il d’un ton moqueur, toujours avec tout ce qui lui restait comme zèle. Bon dieu, qu’est-ce qu’il avait envie de... de... faire une dégustation de baies rouges ? Impatient et sans attendre la réponse à une question qu’il jugeait rhétorique, il plongea sa bouche vers la mâchoire de Tears avant d’y déposer quelques baiser papillons aussi légers qu’une plume de poussin. Les nerfs à vif, il respirait à présent dans le cou du jeune homme tout en continuant ses contacts buccaux d’une finesse souveraine. Troublé, il mordilla doucement la peau sensible juste au dessus de la clavicule, quasiment en train de ronronner.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyLun 27 Oct - 17:33

Un fin rire cristallin s’échappa de la gorge d’Octave, faisant par la même occasion frissonner l’échine du surveillant. Pitié, qu’il ne se moque pas. De nouveau percé par ce regard, celui-là et aucun autre, Tears essayait de le soutenir avec peine. Il avait peur de la réponse. Vraiment. Octave pouvait très bien partir et hurler sous tous les toits que Tears l’avait supplié de lui rouler un patin. Comme d’habitude, il se faisait des films qu’il savait d’une extrême stupidité, exagérant toujours tout dans l’espoir de ne jamais avoir affaire au pire.
Si le jeune orphelin s’amusait à jouer avec lui, profitant du profond manque d’affection du blond, Tears ne saurait que faire. Quoique, il avait l’habitude, et si Octave voulait l’utiliser comme tel, alors qu’il le fasse parce que malheureusement, il en avait envie aussi. Sinon il n’aurait jamais demandé une double ration. La sensation de n’être qu’un jouet s’effaça peu à peu quand une main vint agripper son t-shirt, l’enlaçant avec élégance. Une bouffée de chaleur vint perturber le jeune surveillant, peu habitué à ce genre de sensations. Les voilà proches, un peu trop proches, beaucoup trop en réalité. Mais Tears avait perdu toute notion de distance, son cerveau ne captait que les sensations dès à présent. Et voila qu’un doigt gracieux vint lisser son sourcil avant de s’évanouir dans les méandres dans son cuir chevelu ambré, il ne suffisait que d’un contact pour faire fondre le blondinet, pour lui faire perdre tout ses moyens, déjà pas très nombreux.
Rouge du bout des lèvres jusqu'aux oreilles, il se contenta d’afficher une moue troublée et indécise tandis que les doigts blancs s’entremêlaient entre ses mèches dorées. C’était agréable, ça n’avait rien de vulgaire, c’était… juste doux. Et pourtant la crainte du refus persistait dans son ventre noué, à tout moment, il pouvait le rejeter. Alors pour l’instant, il profita des grâces qui lui étaient offertes, et qui semblaient tellement sincères. Le souffle tiède d’Octave lui caressait sa joue déjà brûlante, rajoutant du poids sur ses paupières, pour les fermer à demi, comme une berceuse charnelle. La main chaude dans son dos l’apaisait, comme pour lui dire que tout irait bien, qu’il ne faillait pas d’inquiéter, qu’il resterait avec lui. Et voilà qu’enfin qu’il l’embrassa, humectant ses lèvres déjà humides avec une éternelle douceur, juste des lèvres qui avaient besoin d’être étreintes. Dans le passé, plusieurs jeunes hollandaises s’étaient prises au jeu de le smaker, juste pour admirer ses joues pourprées ou rendre jaloux leurs petits copains qui se trouvaient non loin (ce qui valut à Tears plusieurs menaces et coups de la part de ceux-ci) mais jamais encore, il n’avait embrassé avec la langue. Elles avaient essayé pourtant, mais il était toujours parti en courant, parce que c’était sale. Alors pourquoi il ne partait pas, là maintenant, alors que le jeune Orphelin faisait de même ? Tout simplement parce que l’orphelin avait prit le temps de le regarder, de l’examiner et de le mettre dans une confiance muette. Voilà donc comment, à 26 ans, Tears entreprit son premier vrai baiser. Enfin, entreprendre était un bien grand mot, vu qu’il était passif à en mourir.
Mais il essayait tant bien que mal de se détendre, ayant presque réussi à étouffer un mouvement de surprise quand la langue du parti adverse, vicieuse, s’invita dans sa cave buccale.
Le blond avait des bras aussi, des mains et des doigts, mais il n’avait jamais embrassé comme ça, il n’avait aucune idée d’où les mettre. Ses bras restaient là, encombrants, comme des boulets retenus par de frêles épaules ne servant à rien d’autre qu’à la décoration. Saisi d’un élan de courage soudain dû à quelques étincelles dans son crâne, Tears souleva ses bras avec une maladresse et une lenteur exacerbés et les posa sur les épaules d’Octave, les mains pendouillant dans le vide. Et tout de suite, ça n’avait plus rien à voir avec un effleurement de bouches. Ce baiser- là déformait les lèvres, faisait monter la température et donnait une belle ambiance de plaisir interdit. Quoiqu’un peu effrayé, Tears cachait sa langue, pour ne pas que le jeune brun la trouve et la partie de cache-cache dura longtemps alors que leur étreinte ne s’en resserrait que d’avantage. Le blond referma ses avants bras sur la nuque d’Octave, enlaçant son cou avec faiblesse.
Ce mélange de chaleur et d’humidité à l’intérieur de sa propre bouche le faisait frissonner plus que de nature, lui arrachant parfois quelques gémissements d’encouragement absolument non voulus et surtout inutiles. Octave avait l’air si passionné qu’on ne pouvait que difficilement l’arrêter, c’était flatteur, d’un côté. Néanmoins, le surveillant eut un instant peur qu’il n’aille trop loin car même s’il avait fini pas se détendre, la situation le dépassait un peu. Et, comme si l’orphelin avait lu dans ses pensées, l’intrus de sa bouche la quitta, comme un ami à qui on n’eut le temps de dire au revoir. On a beau savoir qu’une situation nous dépasse, on ne veut cependant pas qu’elle s’arrête. Les yeux mi-clos et embués, il aperçut le regard du brun se balader sur son visage, glissant sur chaque courbe de sa bouille essoufflée, admirant chaque millimètre de sa peau pâle. C’était étrange de se sentir observé comme ça, d’habitude c’est le verre de terre qui admirait l’étoile, pas le contraire. D’ailleurs, même les yeux à demi fermés, le verre de terre réussissait à percevoir l’éclat lumineux et chaleureux d’Octave. Ce dernier l’enveloppa de chaleur en l’enfermant dans la prison dorée qu’étaient ses bras.

-"Encore ?"

Il avait dit ça avec un ton taquin qui ne manqua pas de refroidir le surveillant dans la possible hypothèse d’un foutage de gueule. Mais l’orphelin en avait envie aussi on dirait et Tears, lui, ne pouvait pas nier le contraire. Mentir lui donnait mal à la tête et le faisait beaucoup trop culpabiliser. Il déglutit donc avec une certaine difficulté en hochant faiblement la tête, mais apparemment, le brun n’attendait pas de réelle réponse puisqu’il s’occupait déjà de lui fournir quelques doux délices. Frissonnant plus que de raison en sentant ces lèvres lascives sur sa chair tendue, le surveillant respirait à un rythme saccadé et débauché. Des baisers furtifs et légers, un souffle chaud dans son cou, il serra davantage ses bras autour de la nuque de l’orphelin, pour contenir son trouble et son envie. Ce torse nu contre son t-shirt quelque peu humide, ces dents qui se serraient contre sa chair, ses bras qui l’enlaçaient avec ferveur, tout cela le mettait dans un état de transe. Il avait envie qu’Octave le mange, le dévore de l’intérieur et cette envie le terrifiait. Parce qu’il ne l’avait jamais eue avant, parce que c’était mal. Tears se sentait humain entre ces bras, car ça n’avait rien à voir avec les câlins de certains orphelins qui le comparaient sans cesse à leur doudou. Là, il voulait qu’on le serre, encore plus, jusqu'à lui briser les côtes. Dans une convulsion due aux canines qui croquaient sa peau, il susurra, les lèvres quasiment collées à ses oreilles :

-"…p..plus.. fort… serre-moi… plus fort…"

Ouais, pas de "s’il te plait" ni rien, quand Tears perdait un bout de sa raison, il perdait un bout de ses usages conventionnels.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyJeu 30 Oct - 0:33

D'un geste lascif, il fit glisser les vêtements enroulés autour de sa gorge jusqu'au sol, laissant ainsi les bras du surveillant atteindre plus aisément la peau de sa nuque embrasée. Yeux clos, il caressait du bout des lèvres la seule partie dénudée du corps de Tears qui lui était accessible, pareil à un chaton qui cherchait les mamelons dans la fourrure de sa mère. Une fois avoir empourpré le creux du cou blanc d'un suçon fait avec application toute particulière, Octave plongea ses narines dans la chevelure dorée comme tu plongerai dans un champ de coquelicots sanguinaires. Et tandis que ses bras resserraient leur étreinte avec lenteur autour des frêles côtes, sa joue se frottait contre la tempe du garçon - à défaut de pouvoir le faire contre sa mâchoire à cause de sa grande taille. Il y sentait bon. Du Schwarzkopf ?Non bien sûr, c'était beaucoup plus raffiné. Bergamote ? Patchouli ? Fleur d'orange ? L'oeillet ? Romarin ? Huile de Storax ? Ou peut-être, tout cela à la fois ? Justement dosé, évidemment. Enivré, envoûté, fasciné par les odeurs humaines, il se rappelait vaguement des cheveux d'Alice. Ca sentait la banane. Oui, c'est ça, la banane. Elle sentait bon Alice, mais Tears encore plus. Au rythme de ses pulsions cardiaques, des vagues de chaleur se répandaient sur son corps enneigé en s'échouant sur la plage de son dos musclé.

-"…p..plus.. fort… serre-moi… plus fort…"


Etait-ce donc un ordre ?

- Yes, Master.

Cela dit, il était évident que c'était Octave qui menait la danse. Après avoir chuchoté ces quelques mots à l'oreille du concerné, l'animal fit un pas vers l'avant tout en gardant le corps chaud plaqué contre le sien à l'aide de ses longs bras fins. En quelques enjambés, il plaqua sauvagement le dos du blondinet contre la porte de la salle de bain dans un bruit sourd, se créant ainsi un appui supplémentaire. Serrant son torse contre le doux buste du surveillant, Octave profita de la surprise générale pour en rajouter une couche supplémentaire, calant l'une de ses jambes contre l'entre-jambe de l'étonné. Oui, comme dans les mangas yaoi. On dit ça comme ça, mais le mangaka ne l'a pas sorti de l'air, cette idée. Non, tout ce que l'on retrouve dans les livres a été au préalable copié de la vie réelle. Alors hein, prout. Bref, sortant son visage du champ de fleurs doré, le jeune homme esquissa un sourire mi-figue mi-raisin, le regard bleu glissant sur les joues rouges du damoiseau. C'était adorable et agréable. Au cabaret, les gens criaient, suaient, tremblaient de fatigue, éjaculaient, insultaient, hurlaient leur plaisir, mais jamais, oh non, jamais ils ne rougissaient - ou seulement s'il faisait trop chaud. Tears suait parce qu'Octave était là, collé contre tout son être ; tremblait de surprise et de pudeur ; éjaculait... on n'en était pas encore là ; gémissaient d'une voix à peine audible tant c'était plaisant ; rougissait de pudeur, sûrement déconcerté par ce qui se passait avec son corps et ses sens. Oui, Tears, ça s'appelle la tendresse. Et tandis que son regard innocent et bienveillant (comment ça, c'est impossible ?!) fixait attentivement le visage du surveillant, en se délectant des quelques soupirs de bien-être, l'animal laissa glisser ses mains le long du dos fermement calé contre la porte. Une fois arrives sur les hanches, les longs et fins doigts entreprirent de trouver la porte d'entrée, ou plutôt, là où l'interminable t-shirt commençait. C'était le cas de le dire, interminable. Et juste au moment où il allait définitivement s'énerver, bingo, ses tiges de bambou tâtèrent la peau douce et chaude. Un carat de triomphe brillant au fond des yeux, Octave se pencha en déposant ses lèvres sucrées sur leurs jumelles brûlantes. Moyen de diversion tout à fait honnête. Les yeux à nouveau fermés, il sentait Tears perdu, agité entre toutes ces sensations. Cala faisait peur parce que c'était fort, mais tellement séduisant qu'on ne peut que s'abandonner à la violente convulsion. Dans ce genre de situations, il était préférable de citer Epicure "Hâtons-nous de succomber à la tentation, avant qu'elle ne s'éloigne". Il se rappelait très bien de son premier baiser et de sa première relation sexuelle. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il était totalement paumé, passif et haletant, littéralement au bord de l'hypertension. Aujourd'hui, il faisait toujours de sorte que ses baisers soient comme les premiers. Donc, tandis que ses lèvres caressaient celles du jeune surveillant et que sa langue jouait langoureusement avec sa semblable, ses mains, l'air de rien, remontaient de chaque côté, le long des reins, mais cette fois-ci, sous le t-shirt. Doucement, il traçait du bout des doigts chaque courbe, chaque muscle, sans brusquer les choses. Il sentait la peau frissonner, frémir même. Normal, ses mains étaient froides.

- Ca va ?

Chuchota t-il au creux de l'oreille rose après avoir rompu leur bref baiser à peine entamé. Bien sûr que ça allait. Cette question était en fait là pour qu'Octave puisse entendre le son de sa voix cristalline. Il était sûr que l'intonation du surveillant allait l'informer beaucoup plus que les poils dressés sur ses avant-bras. Etait-elle avide et chaleureuse ou bien froide et pleine de regrets ? Il n'allait pas tarder à le savoir et, en attendant, l'animal embrassa la commissure des lèvres du jeune garçon avant de remonter sensiblement afin de déposer un léger baiser sur sa paupière droite. Les mains baladeuses étaient à présent en train de caresser le milieu de la colonne vertébrale, remontant par la même occasion les vêtements. A tel point que son ventre nu ne tarda pas à entrer en contact direct avec celui de Tears, respirant à coup de profondes inspirations contre la peau blanche et quelque peu plate de l'abdomen. Vibrant de l'intérieur pareil à un canard jaune, Octave remonta ses doigts coquins encore plus haut, décrivant avec ses ongles des arabesques d'une forte imagination, comme s'il était Michel Ange en train de repeindre la chapelle Sixtine. Avec la chaleur qui régnait entre leurs deux corps et le froid qui caressait son dos dénudé... ça le mettait dans tous ses états. Cela dit, il n'était pas contre un bon lit douillet, à l'ancienne. Forniquer contre un mur ou même dans la salle de bain n'avaient jamais été des options dans son esprit. Le confort était en somme primordial à son goût pour le bon déroulement des choses. Cependant, Tears ne lui semblait pas être encore cuit. Malheureusement, la mauvaise habitude d'Octave consistait à lécher, caresser, griffer, embrasser, mordre et tripoter jusqu'à ce que la victime, essoufflée, la queue gonflée jusqu'à en faire mal lui gémit la supplication fatidique "prends-moi, s'il-te-plaît !". Ah non, pas avant. Trop facile sinon et pas assez drôle. Le plus difficile maintenant, était d'amener Tears à ce point de non retour. Il était une fine crème, certes, mais pas fragile à ce point.
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Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyMer 5 Nov - 2:44

-"Ca va ?"

Question fatidique. Et voilà qu’il avait chaud. Etrangement chaud, le genre de chaleur qui n’avait encore jamais habité son corps trop pur. Le jeune orphelin, tout contre lui, s’amusait à répandre de l’essence charnel pour préparer un charmant bucher. Tears sentait contre lui, dans le plus gênant des endroits de son anatomie, une jambe ferme et douce à la fois. Il en rougissait rien que d'y penser, de fines gouttes de sueur parcourant son visage candide.

-"… O… oui… je.. je crois…"

Toujours à hésiter, même sur la nature de ses sentiments ou sensations. Il avait dit ça d’une voix tremblante, perdue et, pensant que le "je crois" pouvait vexer, il rajouta expressément :

-"… enfin… je suis sûr…"

Une affirmation, enfin. C’était une réplique réconfortante, comme lorsque vous donnez une réponse à votre professeur et que, l’œil malicieux, il vous demande en retour "Tu es sûr ?" et qu’il faut répondre d’un ton assuré "Oui monsieur, je suis sûr." Quelque chose dans ces tons là quoi, en moins "monsieureux".

Mais sa fausse assurance ne tarda pas à s’évanouir dans quelques abîmes sensuelles et plus plaisantes. De ces baisers au coin des lèvres, sur la paupière, et ce ventre qui s’ancrait en lui, de ces doigts gelés qui dessinaient des formes fantastiques, le surveillant ne savait où donner de la tête. Totalement perdu entre autres.
Alors il se raccrochait au cou d’Octave, comme il s’était raccroché à sa serviette de bain, comme on s’accroche à l’espoir d’être aimé. Il n’osait presque plus respirer, sentant la peau douce du brun contre la sienne, il ne voulait pas que son ventre se soulève avec sa respiration, parce que ça lui donnerait encore plus chaud. C’était, certes, une chaleur agréable, mais aussi une chaleur effrayante. La braise de l’envie. Envie de quelqu’un.

Ce genre de chose était un concept totalement nouveau pour Tears. Alors il avait peur, peur d’avoir envie, peur de l’envie elle-même. C’était un chemin inconnu pour lui, parsemé d’ombres et de pièges et il n’avait, comme unique lampe de torche, que sa raison. Malheureusement, celle-ci s’envolait petit à petit, laissant derrière elle un Tears haletant, pareil à un asthmatique. S’il venait à parler, pour sur que ses paroles sonneraient comme celles du meilleur ami de Malcom. Le type en fauteuil roulant qui débite un mot par minute.
Le fait était que notre surveillant était une sorte de refoulé. Refoulé du sexe, mais il y avait ici toute une parade sensuelle qui le mettait en confiance. Bien sur, il n’avait pas envie de sexe là. Enfin, c’est ce qu’il se plaisait à se faire croire. Il voulait juste des câlins, c’est tout. Un petit coup d’auto persuasion pour reprendre confiance et tout va mieux. S’il n’avait envie que de câlins, pour sur que sa peau ne frissonnerait pas, que sa vue ne se flouterait nullement, tout le contraire de maintenant en somme. Sans oublier tous les picotements, les fourmis, la fièvre qui montait petit à petit et la brume qui s’installait dans son conscient. Les yeux mi-clos et humides, il ne regardait rien. Non, rien du tout. Il se concentrait sur ces doigts froids qui lui donnaient ces sensations étranges, comme si le dos brulant de Tears était recouvert d’une fine couche de neige et qu’Octave se plaisait à dessiner dessus. La chair tendre et tendue, le surveillant tenait à peine sur ses jambes, ou très légèrement. Accroché à la nuque de l’orphelin, il passa une main tremblante dans la chevelure de jais, vraiment noire. Comme les gâteaux brulés que faisait son oncle. Bien qu’ils étaient à vomir quand on essayait d’en manger, ils étaient beaux ces gâteaux. Tout lisse, tout noir, dangereux. Sans doute aurait-on pu comparer cette chevelure à un corbeau ou quoi, mais pour Tears, c’était un gâteau brulé. Et c’était beau. Il y passait ses doigts blancs, comme de la chantilly, et le contraste en était frappant.
Enivré, en apesanteur, le surveillant avait la nette impression de flotter entre deux mondes. La raison et la non-raison. Inlassablement, il déviait vers le deuxième monde semblable au premier abord, à un trou noir.

Son corps semblait un fardeau, un doux fardeau. Et le fardeau réagissait, parce que lui, l’auto persuasion, on ne l’a lui faisait pas. A cet instant, le blond crut mourir, vraiment. Littéralement.
Il plaqua une main sur sa propre bouche pour empêcher tout gémissement un peu trop érotique de sortir de sa bouche. Ses gestes étaient saccadés et maladroits, comme si on lui avait retiré tout repère, comme s’il s’éveillait après trois ans de coma. L’humiliation lui montait dangereusement aux joues et aux yeux. Il ne fallait pas qu’Octave voit ça, il fallait retarder ce moment. Mais le « Pouce, on fait une pause ! » n’était pas trop de mise, et surtout, il avait envie. Diable qu’il avait envie, envie de la chose qu’on appelait luxure, réincarnée en la personne d’Octave. Pour retarder un peu l’exploration, si on ne pouvait changer d’espace temps, on pouvait changer d’espace tout court. Juste, aller autre part, le temps que ça se calme. C’est alors qu’avec une grâce naturelle, il défit son étreinte autour de la nuque de l’orphelin et posa une main hésitante sur la poignée de la porte, à coté de lui.

-"… Pas… pas ici…"

Pour bien faire comprendre au brun son intention, le surveillant entreprit de s’avancer un peu, pour pouvoir ouvrir la porte, coincée par son dos. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est qu’en avançant, il avançait contre Octave, calant encore plus cette jambe douteuse et odieuse. Repeint d’un rouge dynamique, le visage de Tears s’était rapproché de l’orphelin. Cet orphelin aux lèvres si envoutantes, si envoutantes que le surveillant les fixa longtemps. Peut être fallait-il qu’il l’embrasse… ? Comme pour se faire pardonner d’avoir demandé de changer d’endroit. Quoi qu’il en soit, les lèvres de Tears avançaient, reculaient, avançaient encore pour reculer par la suite, cherchant la méthode la plus efficace pour sentir à nouveau son haleine de dentifrice.
La chanson "Embrasse-la" de la Petite Sirène aurait été de mise pour cette scène (modifiée en "Embrasse-le") et puis, il ne savait pas comment faire. Embrassait-on comme on mord dans une pomme ? Comme on fait la bise ? Déboussolé, le blond changea de trajet au dernier moment pour déposer un baiser sur le nez d’Octave, les lèvres retroussées, comme celles un enfant.
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Invité
Sujet: Re: Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ] EmptyMer 5 Nov - 18:55

Les textes qui suivent sont réservées aux grandes personnes. Si tu es mineur(e) (pas si tu travailles dans une mine, bien sûr) tu peux être extrêmement horriblement terrorisé(e) et traumatisé(e) incroyablement à vie à un point tel que tu ne peux pas imaginer, puisque tu es encore trop jeune pour être exposé(e) à une littérature aussi vile qui en plus de tout et par dessus le marché exploite les instincts les plus abjects de la nature humaine.

En effet, tu as appris au catéchisme que si Dieu dans Son infinie sagesse a donné un sexe à l’Homme et à la Femme ce n’est qu’à une unique fin : qu’ils s’en servent pour procréer et saturer la surface du globe de petits morveux, et rien d’autre. Pas question pour l’Homme et la Femme, ces nobles Créatures du Seigneur, de s’abaisser à se masturber, à se suçoter ou de s’enfiler par tous les orifices sans honte ni vergogne. Quant à l’homosexualité, on n’en parle même pas : c’est contre-nature et puis c’est pas propre du tout. Cela dit et entre parenthèses, le petit trou, c’est fait pour faire caca, et le zizi ou la foufoune pour faire pipi. Point. Donc, si tes parents sont de bons chrétiens (et nul doute qu’ils le sont), ils ne se sont forcément jamais risqués à forniquer autrement que pour assumer leur devoir conjugal et assurer la conservation de l’espèce. Tiens, par exemple, si tu as un frère et une soeur, cela veut dire qu’ils n’ont commis le péché de chair que trois fois dans leur vie. C’est très bien car grâce à leur morale en béton ils sont désormais drôlement bien vus par Dieu et ses sous-fifres, ils monteront tout droit au Paradis après leur mort, et avec un peu de chance (et beaucoup de prières) ils seront peut-être même canonisés par notre Très Sainte Mère l’Église. Mille fois bravo à eux. Ils ont résisté à la maléfique tentation de la chair qui, comme tu le sais, est l’oeuvre des cohortes de Satan. On ne peut pas en dire autant pour toi car tu es encore devant cette page à tenter de déchiffrer cette prose indigeste. Tu te demandes ce que tu risques à tenter le coup de cliquer sur « Je suis majeur(e) » parce que, bien sûr, tu as une envie coupable de te vautrer dans toutes ces cochonneries odieuses. Il n’en est pas question ! Petit(e) dévergondé(e) !

Récapitulons pour que les choses soient bien claires. Tu n’as pas le droit de lire des histoires qui parlent de fesses. Pas la peine d’insister, je viens de t’expliquer que c’est interdit. Bien compris ? Et par la même occasion tu retournes faire tes devoirs ou jouer avec tes Pokemon et tes Barbies. Compris ? Qu’est-ce que tu fous encore devant cette page, d’ailleurs, hein ? Allez, file, tu reviendras le jour où tu auras dix-huit années d’âge précisément, pas une minute avant. C’est la loi qui le dit et on ne badine pas avec la loi. Petit(e) effronté(e), va. Allez ouste, du vent, dégage, et laisse les grands s’amuser tranquilles. Non mais quand même, on aura tout vu.

(by Anne Archet)


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Confessions nocturnes (limite matinales) [ PV :Tears ]

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