Sujet: Heartstrings [ Linda-Choute ] Ven 1 Aoû - 19:37
C’était en un dimanche matin particulièrement nuageux. Malgré une période estivale haute en couleurs, il sembla que les nuages ne voulurent pas laisser place à l’astre d’or. Ses rayons les perçaient avec difficulté, et peinaient à se frayer un chemin, annonçant l’aube et donc, le commencement d’une nouvelle journée. Dans les dortoirs , dans une chambre tout à fait calme où deux orphelines dormaient paisiblement, profitant de ce jour de répit pour se prélasser plus longtemps dans les bras de Morphée, Berry se réveilla soudainement aux alentours de cinq heures du matin. Elle ne parvint pas à retrouver le sommeil et pour ne pas incommoder sa voisine de chambre, préféra rester sagement enroulée dans les couvertures de son arche de sommeil. Ce dernier voguant sur l’océan de l’onirisme, elle n’arriva pas à se rendormir malgré cela. Elle venait de faire un mauvais songe, un cauchemar lui rappelant qu’elle était toujours aussi seule. Oh bien sûr, elle connaissait de plus en plus de monde dans cet orphelinat, mais son cœur lui rappelait que l’absence de ses parents était toujours plus ancrée en elle. Et ça faisait mal, ça retournait son estomac et embuait ses yeux d’une couche de larmes qu’elle ne pouvait freiner. Et dans un silence limite angoissant, elle laissa ces perles de cristal rouler poétiquement sur ses joues, offrant à cette vision une couche de tristesse et de nostalgie. Son lit situé près de l’unique fenêtre de la pièce, appréciant d’être réveillée sous la lueur estivale, elle fut surprise de ne voir que des nuages gris emplir le ciel. Cette vue la déprima d’autant plus qu’elle enfouit son visage dans ses draps, refusant de voir la réalité en face. Son vécu était aussi sombre que la voûte céleste, et tout le monde ici avait un lourd passé à porter sur ses épaules. Même si celui de Berry n’était rien comparé à d’autres personnes de son entourage, elle avait tout de même son lot de calamité à canaliser, et elle ne savait pas à qui en parler pour ne pas craquer au mauvais moment.
9h00 du matin. C’était une véritable cohue dans les salles de bains. La plupart des orphelins s’étant levés en même temps, beaucoup furent contraints de rouspéter en silence puisque comme le disait la règle : « Premier arrivé, premier servi ». Berry quant à elle, avait réussi à se rendormir quelques minutes auparavant, mais fut de nouveau extirpée de son assoupissement par tout ce vacarme. Se redressant difficilement sur son séant, elle observa le lit qui se trouvait non loin d’elle. La silhouette de Linda commençait elle aussi à bouger, Berry pouvait entendre le froissement des couvertures sur sa peau, et la blondinette devait elle aussi trouver le réveil dur. Sauf qu’il sembla à la fashion victim, que la chef officielle des Pacifists avait bien dormi, chose dont elle fut fière pour elle. Ainsi, pour atténuer la difficulté de ce réveil riche en bruitages divers, que ce soit des hurlements, des insultes très raffinées et autres brouhahas en tout genre, l’adulte s’approcha lentement mais sûrement du lit de Linda. Il n’y avait aucune idée graveleuse dans son esprit, seulement l’intention de réveiller en douceur sa voisine de chambre qu’elle appréciait autant par sa douceur, que pour son esprit juste, bien qu’un peu trop moralisateur à ses heures perdues. Contrairement à Berry qui restait hors des conflits opposant les Chocolate Rangers avec les Loners et autres duels du même acabit, Linda prenait à cœur son rôle, et savait jouer les entremetteuses quand il le fallait. Elle énervait autant qu’elle forçait l’admiration, surtout lorsqu’il s’agissait de mettre des bâtons dans les roues pour esquiver toute catastrophe, susceptible d’engendrer un génocide entre orphelins, ce qui serait bien malheureux. Cependant, Berry ne l’appréciait pas uniquement pour cela. Je dirais plutôt qu’elle se fichait pas mal du fait qu’elle soit à la tête d’un groupe, et que ses causes soient purement utopiques. Disons que le respect et la considération que Linda lui vouait, lui suffisaient amplement. Après tout, toutes les deux ne feraient aucun mal à une mouche. Par conséquent, leurs tempéraments étaient similaires sur certains points, ce qui évitait les embrouilles embarrassantes. Il aurait été dommage de se côtoyer durant une partie de la journée, et cela en se tapant sur la figure ! En tant que Outs, Berry était neutre et donc, n’avait pas à choisir son camp tout comme Linda n’avait pas à lui en imposer un…
Ce fut d’une petite voix calme et geignarde, et avec son habituelle douceur quelques fois erronée par sa balourdise, que Berry interpella sagement sa voisine. Puis après cela, lui laissant le temps d’émerger tout doucement du pays des songes, la petite baie commença à préparer les affaires avant de se rendre dans les salles de bains. Attendant que l’orage ne passe, peu désireuse de se retrouver face à une horde d’orphelins enragés, assoiffés de propreté au point d’agresser le premier venu, Berry sortit le petit miroir de son sac à mains, qu’elle prenait toujours avec elle en cas de séance de shopping. Ne prenant pas encore l’initiative d’ouvrir complètement les volets jusqu’à présent entrebâillés, l’adulte se mira dans le morceau de glace qu’elle inclina de telle manière qu’elle pouvait s’admirer. Cependant, ce matin-là, des cernes immondes lui donnant l’allure d’un panda, et des rougeurs très prononcés sur ses joues lui octroyèrent une apparence des plus détestable. Sans doute les pleurs additionnés au manque de sommeil, qui venaient ajouter leur grain de sel et cela sans une once de pitié.
Puis, s’empressant de rejoindre sa voisine de chambre, elle s’écria :
« Lindaaaaa ! Je suis zombifiééée ! Regarde, regarde ! On aurait dit un panda croisé avec une baie ! Naaaoooon! Je suis trop affreuse ! TT »
Et certainement parce que la tristesse était encore au rendez-vous, et que cet événement matinal n’avait rien pour la ravir, la pauvre baie vêtue d’une robe immaculée et dentelée, très évasée aussi, fut contrainte de lâcher une autre vague de larmes. Semblable à une enfant dont le caprice n’avait pas été assouvi, elle renifla bruyamment et s’éloigna de Linda pour ne pas gâcher les prémices d’une journée qui, bien que nuageuse, aurait pu commencer d’une manière plus gaie, je vous l’accorde. Se terrant dans les coins sombres de la chambre, Berry bouda comme de bien-entendu, broyant du noir et bien décidée à ne pas dépasser le pas de la porte. Ces simples détails seraient un excellent prétexte pour les autres orphelins, de l’humilier ou bien de la traquer jusqu’à ce que le mal passe.
La plupart du temps, les nuits de notre demoiselle n’étaient pas trop agitées. Elle dormait paisiblement, faisait des doux rêves qu’elle oubliait ensuite souvent au réveil, et se réveillait de temps en temps à cause d’une envie pressante d’aller au toilettes. Néanmoins, cela restait plus rare. Si jamais elle se réveillait, elle n’avait jamais beaucoup de mal à retrouver le sommeil et replonger donc bien vite dans les bras berceurs de Morphée. Pourtant, ca n’avait pas toujours été le cas. Lorsqu’elle était encore bien jeune, et qu’elle arrivait à peine à la Wammy’s House, ses nuits étaient constamment perturbées et pleines de cauchemars plus horribles les uns que les autres. Ils ne cessaient de lui remontrer le cadavre de sa mère, étalé sur ce carrelage froid et sombre. Cette image n’avait jamais quitté l’esprit de la jeune fille et elle l’avait longtemps hanté. A cette époque, elle était donc en permanence fatigué, et ne trouver de repos que dans la solitude. Elle n’aurait pu supporter des longues heures de discussion avec un quelconque individu. Sûrement se serait-elle endormie durant leur conversation. Mais à présent, elle pouvait enfin dire qu’elle dormait bien. Elle pouvait même en être fière. Cette étape avait été dure à passé, et désormais, elle l’avait atteinte. Elle dormait calmement, et ses songes étaient bien plus doux, ainsi que dépourvus de tout souvenirs de la mort de ses parents.
Elle fut doucement réveillée par le brouhaha s’échappant des salles de bains. Tous les élèves se précipitaient déjà, pressés d’être tout propre et tout beau pour cette nouvelle journée. Il lui semblait avoir dormie pendant des heures et des heures ! Ce n’était pas souvent que Linda s’accordait le luxe de faire la grasse matinée. Et d’ailleurs, elle n’avait jamais aimé ca. Elle préférait largement se lever tôt, ou du moins, plus tôt que tous les autres. Elle détestait avoir le sentiment de louper une partie de la journée, et c’est celui-ci même qu’elle obtenait lorsqu’elle se levait trop tard. La cohue s’agitait de plus en plus, on pouvait entendre des voix, des cris, voire même quelques insultes qui s’échappaient… Mello et Near seraient-ils dans le coin ? Ca serait intéressant… Alors qu’elle s’extirpait doucement de son sommeil, remuant dans ses couvertures, la voix de Berry, sa compagne de chambre, arriva jusqu'à ses oreilles, tel un chant mélodieux. Chaque note se détachait pour atteindre l’oreille de Lily et celle-ci mit un certain temps à les rassembler pour comprendre le sens même de la phrase de sa voisine.
Neuf heures ? Déjà ? En effet, elle avait dormi plus longtemps que d’habitude. Mais après tout, cela ne pourra pas lui faire de mal. Elle se retourna doucement dans son lit, de manière à faire face à Berry. Elle ouvrit lentement ses petits yeux et sourit à la jeune fille. Celle-ci se dirigea vers son propre lit et commença à préparer ses affaires. Elle sortit son petit miroir de son sac à main, et s’admira à l’aide de celui-ci. Son visage se transforma derechef et au moment où Lin voulue en savoir la raison, elle fut servit sur un plateau en argent. Les cris de Berry retentirent dans toute la chambre, si ce n’est dans tous les dortoirs.
Elle ne perdit pas une seconde et s’empressa de rejoindre sa voisine à son lit, en s’écriant de nouveau :
« Lindaaaaa ! Je suis zombifiééée ! Regarde, regarde ! On aurait dit un panda croisé avec une baie ! Naaaoooon! Je suis trop affreuse ! TT »
L’instant qui suivit, elle fondue en larme et alla se retirer dans un coin de la chambre en laissant perler ses larmes sur ses joues toutes rouges. Lily se leva sans attendre. Il n’y avait aucune raison de rester plus longtemps au lit, surtout quand une amie était dans cet état. Mais il n’y avait aussi aucune raison de s’inquiéter, puisque ces crises prenaient souvent la jolie brune. Linda y était habituée et savait pertinemment comment s’y prendre. Elle se dirigea vers Berry, toujours en pleure, et dans un geste fluide, refermé ses bras sur elle. Une étreinte fait toujours du bien et remonte à coup sûr le moral. Avec, on se sent moins seule et en sécurité.
« Allez, calme-toi, ne pleure pas. »
Elle parler d’une voix douce et rassurante, comme elle savait si bien le faire. Elle relâcha la jeune fille, les deux mains sur ses épaules, et l’observa. Elle avait des cernes, rien de bien grave. Ces rougeurs sur ses joues n’étaient rien d’autre qu’un léger coup de soleil et ses yeux rouges et enflés étaient le fâcheux résultat de ses larmes. Elle ne ressemblait en rien à un zombie, ou bien encore à un panda croisé avec une baie. Où va-t-elle donc cherché tout ca ? Elle était toujours aussi adorable et jolie que d’ordinaire, il n’y avait pas du tout de quoi s’affoler.
« Berry, tu n’as qu’un minuscule coup de soleil de rien du tout sur les joues. Rassure-toi, tu es toujours aussi sublime que d’habitude, ses larmes n’ont vraiment aucune raison d’être. »
Elle espérait que ses paroles sincères allaient remonter le moral de sa camarade. Mais elle savait celle-ci très attachée à son apparence physique, et la présence d’un simple coup de soleil pouvait réveillait en elle un dégoût total pour elle-même. C’était bien malheureux. Linda tenait elle aussi à son physique, mais pas au point que quelques cernes et coup de soleil viennent gâcher sa journée. Elle se retourna alors vers la petite fenêtre de la chambre. Elle fut à la fois peinée et surprise d’y découvrir une masse impressionnante de nuages grisâtres. Après tout ces jours de beau temps, il fallait bien s’y attendre. Il fallait au moins voir le bon côté des choses, aujourd’hui Berry ne pourrait pas ré-attraper de coup de soleil par-dessus celui déjà présent.
Sans nul doute obnubilée par le désir de la perfection, abandonnée dans ses pirs cauchemars, la baie continuait de chouiner comme elle en avait l’habitude. Cependant, ce n’était pas parce qu’il s’agissait d’un événement accoutumé, qu’il fallait forcément l’ignorer, ne pas y prêter attention. Y faire abstraction signifiait se ficher complètement des sentiments d’autrui, et bien que ceux de Berry soient puérils, ils n’en restaient pas moins humains et normaux. Ils appartenaient à une adulte jeune, dans la fleur de l’âge, qui se laissait influencer par les médias et leur pouvoir aveuglant. Elle ne savait plus où donner de la tête lorsqu’il s’agissait de se plaire et de plaire aux autres, et malgré tant d’effort pour se dissimuler derrière cette apparence de paillettes et de couleurs, elle ne parvenait pas à camoufler sa personnalité candide. Elle maudissait son immaturité, et elle haïssait par-dessus tout les étiquettes qu’on lui avait collé sur le front et qui étaient perchées au-dessus d’elles telles une épée de Damoclès. Non pas que ce soit aussi dangereux qu’un sabre à la pointe acérée, mais disons que c’était tout comme pour elle, et qu’exacerber sa douleur était d’autant plus éprouvant lorsqu’il s’agissait de l’affronter. Elle ne supportait pas le simple fait de devoir braver les obstacles que vomissait le destin à son attention. Elle avait peur de les affronter seule, sans personne pour la soutenir. Et telle une lâche, elle abdiquait en hissant le drapeau blanc par crainte d’y perdre quelque chose d’important. Mais à bien y penser, ses géniteurs qui étaient eux-mêmes fondamentaux pour son mode de vie, avaient disparu et elle n’en était ressortie que plus construite. Alors pourquoi avoir peur ? Parce qu’elle était désespérément accrochée à des rêves sans queue ni tête, qui la berçaient de désillusion en désillusion ? Probablement. Elle papillonnait de déception en déception, se recherchait constamment, se mirait dans des surfaces miroitantes, avec l’espoir de pouvoir se satisfaire. Mais rien n’allait comme elle le voulait.
Tandis que les chutes du Niagara sillonnaient ses joues, et que son menton se retrouvait assailli de larmes qui dégoulinaient sur ses vêtements de princesse, elle sentit une douce étreinte envelopper son corps. Chaude et agréablement parfumée, elle était féminine et réconfortante. Elle inspirait à la paix, un havre où rien ni personne n’interrompait cette plénitude que cela lui apporta. Agissant tel un baume de soin réparant son petit cœur meurtri, Linda venait de faire preuve d’une attention toute particulière. Berry la savait gentille et indulgente, mais pas à ce point. Même si elle avait connu une multitude de gestes affectueux de sa part, elle avait rarement bénéficié d’une telle tendresse depuis que ses parents étaient décédés. C’était pour cette raison qu’elle ne pouvait pas maudire Linda, même lorsque quelques malentendus malvenus apparaissaient, pour s’estomper deux minutes plus tard. Peu après lui avoir prodigué toute son amitié, Lin lui somma de ne plus pleurer. Elle avait cru déceler un semblant d’autorité dans le timbre de sa voix vraisemblablement plus doux qu’austère. Ainsi, la petite baie aux joues rougies par les pleurs et un vilain coup de soleil cessa de sangloter pour des raisons aussi futiles. Dire qu’elle était plus âgée que Linda et plus pleurnicheuse qu’elle ! Elle n’était nullement un exemple, pour personne d’ailleurs à en juger par son comportement, ses gestes et son infinie maladresse. Fantasque et fantaisiste, il n’y avait pas de quoi être fière de contrarier son amie dès le réveil. Elle était pertinemment consciente du dérangement qu’elle devait provoquer en Lily, qui devait continuellement s’occuper de ses tourments esthétiques ou psychologiques. Il lui arrivait d’avoir honte, mais comme elle savait que la chef des Pacifists lui apportait protection et consolation, elle ne se freinait pas dans ses élans de panique ou de colère, et les exprimait librement. Quand on y pensait, ce n’était pas plus mal pour une enfant comme elle, et accueillant l’amour de Linda dans l’âme, elle la fixa intensément de ses yeux larmoyants lorsqu’elle lui avoua qu’elle était toujours aussi sublime. Touchée et flattée par un tel compliment, les douces mains de sa colocataire sur ses épaules tremblotantes, Berry prononça avec difficulté :
« Ché…ché vrai ? Alors je ressemble pas à un panda croisé avec une baie ? »
Et puis Linda avait raison. Toutes ces larmes n’avaient aucune raison d’être, elles étaient arrivées comme un cheveu sur la soupe sans demander leur reste. Maintenant, Berry devait se ressaisir pour la journée, à défaut de ne pas faire du réveil de chacun un enfer sur Terre. Le Malk’outh n’avait nullement besoin de subir les déboires d’une adulte en crise, qui était aussi enfantine que mature, que ce soit par son physique ou pour son âge. En conclusion, les années ne voulaient rien dire, car l’apprentissage se faisait à tout âge et cela indubitablement. Maintenant que la fashion victim en prenait peu à peu conscience, elle s’essuya ses yeux démaquillés d’un revers de manche ferme et rapide. Puis, reniflant une ou deux fois pour empêcher une autre déferlante de désarroi s’éprendre de son enveloppe charnelle, elle se montra plus décidée à lutter contre le présent.
« Tu as raison Linda-choute. Je dois me ressaisir, et puis un peu de maquillage et hop, adieu les rougeurs. Cependant, comment fais-tu pour me supporter ? Hein ? Dis, dis ! Dis-mwa ton secret ! TT »
Berry avait raison sur un point : Linda devait être dotée d’une patience légendaire et d’une force de caractère abracadabrante pour pouvoir supporter la baie vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Bon, certes, elle n’était pas non plus un cas social, bien qu’elle frôlait cette possibilité. Peut-être qu’au-delà de sa gentillesse surdimensionnée, la chef des Pacifists savait aussi se contrôler, ce qui justifiait le fait qu’elle était à la tête d’un groupe guidé par des idées précises. Mais elle devait aussi avoir ses moments de déprime, et si cela venait à parvenir aux oreilles de Berry, assurément qu’elle s’arrangerait pour lui rendre tout l’amour conféré jusqu’à présent. Un amour amical exacerbé, qui n’avait pourtant rien de superficiel puisqu’il était palpable entre les deux demoiselles, lorsqu’il s’agissait de se faire du bien et cela mutuellement. Une fois de plus, Linda avait réparé son cœur, né l’un des jours les plus froids du monde, en un mois d’octobre automnal. Peut-être n’en finirait-il pas de renaître de ses cendres, tel un phoenix en cage, si le Sage qu’était Lily ne perdait pas ses pouvoirs bénéfiques.
« Tu as dû être un mage dans les romans de Tolkien, qui parcoure les terres du fantastique pour réparer le cœur des gens. Même que ta baguette magique ce sont tes mots, ton sourire et puis ta patience. Tu crois qu’un jour je pourrais être comme toi ? A moins que rester égal à soi-même est deux fois plus admirable ! Enfin, remarque, les gens ne changent pas, ils évoluent. N’est-ce pas ? »
Un intense moment de réflexion comme il y en avait peu venait d’heurter l’esprit de Berry. Après s’être lancée dans un monologue qui lui avait paru être une éternité, elle haussa des épaules et adressa un sourire rayonnant à Linda. Puis, sans plus attendre, elle l’enlaça et posa son menton au creux de son épaule, en guise de remerciements.
Berry releva doucement sa petite tête et regarda Linda de ses yeux larmoyants. A la voir ainsi, elle faisait facilement penser à une petite ayant égaré son joué fétiche. Elle avait des yeux emplis de larmes, et pleins d’une émotion nouvelle. Elle la regardait avec un air implorant, comme si elle aurait voulue que la bonne fée lui rende son jouet… Elle était si infantile par moment que Linda avait du mal à croire qu’elle était plus âgée qu’elle. Mais il est également vrai que Lily à toujours fait preuve d’une grande maturité. Après tout, quand on est à la tête d’un groupe comme les pacifists, il le faut bien. Néanmoins, elle avait l’impression d’agir comme une mère avec beaucoup d’orphelins de la Wammy’s House... Et elle était consciente du bien que cela faisait à son entourage. Cette sensation de sécurité leur était certes agréable, quoi de plus normal après tout ?
« Ché…ché vrai ? Alors je ressemble pas à un panda croisé avec une baie ? »
La question de Berry fit légèrement rire Lily. Elle croyait vraiment ressembler à un panda croisé avec une baie ? Quelle idée ! Elle n’en avez donc jamais vu ! Après tout, Linda non plus… Ce petit côté enfantin de Berry faisait rire Linda. Elle se comportait souvent comme une enfant et sortait souvent des remarques aussi stupides qu’ahurissantes, mais qui avait toujours le don de faire rire Linda. Elle se demandait à chaque fois où allait-elle donc cherchait tout ca.
« Mais bien sûr que non ! »
Elle offrit un sourire rassurant à son amie pour que celle-ci ne s’inquiète plus de son apparence. Elle se faisait du souci pour pas grand-chose, Linda était sûr que pleins de filles se seraient damnées pour avoir le même visage de Berry, même recouvert de coup de soleil. Alors, était-ce vraiment nécessaire de faire tout ce drame pour si peu ?
« Tu as raison Linda-choute. Je dois me ressaisir, et puis un peu de maquillage et hop, adieu les rougeurs. Cependant, comment fais-tu pour me supporter ? Hein ? Dis, dis ! Dis-mwa ton secret ! TT »
Lin esquissa un sourire. C’était du Berry tout craché, « un peu de maquillage et hop ». Le maquillage, le maquillage et toujours le maquillage… Il est vrai que parfois, c’était une astuce bien pratique, mais ca restait un subterfuge. Linda n’aimait pas particulièrement le maquillage… Elle trouvait que celui-ci gâchait la beauté naturelle d’une femme. De plus, Berry n’en avait vraiment pas besoin… Habituellement, elle lui aurait donc seriné que le magnifique était uniquement pour les moches, que la vraie beauté était celle du naturel, et qu’elle ferait mieux de ne pas en mettre. Mais dans ce cas précis, elle préférait aller dans son sens, pour ne pas risquer de réveiller le chagrin de Berry… Elle avait réussit à l’apaiser une fois, elle ne savait pas si cela marcherait une seconde…
« Voilà, une touche de maquillage et ce petit malheur aura disparu. »
Lin sourit à nouveau. Berry lui avait demandé comment elle faisait pour la supporter. Son secret ? Haha, les secrets ne sont pas faits pour être dévoiler, mais pour rester secret, là est tout leur intérêt ! Néanmoins, elle savait pertinemment que cette réponse ne satisferait pas Berry et la laisserait sur sa fin… Elle voyait déjà clairement la suite, elle insisterait jusqu'à que Linda dise quelque chose qui fasse l’affaire. Elle n’allait donc pas laisser traîner les choses en longueur et dénicher une réponse potable :
« Mon secret ? L’habitude… »
Elle lui fit un clin d’œil et un joli sourire se dessina sur ses lèvres. Peut-être sa réponse allait énerver son amie, mais au pire, elle serait là pour calmer son chagrin. De plus, sa réponse n’était pas complètement fausse… C’était avec le temps et l’habitude que la patience se forgeait petit à petit. Il était vrai qu’avec le temps Lin avait appris à être patiente et arriver donc facilement à se contenir. Elle ne perdait que rarement son calme… Pour l’énerver, il fallait aller vraiment loin…
« Tu as dû être un mage dans les romans de Tolkien, qui parcoure les terres du fantastique pour réparer le cœur des gens. Même que ta baguette magique ce sont tes mots, ton sourire et puis ta patience. Tu crois qu’un jour je pourrais être comme toi ? A moins que rester égal à soi-même est deux fois plus admirable ! Enfin, remarque, les gens ne changent pas, ils évoluent. N’est-ce pas ? »
A ces mots, le rire cristallin de Linda éclata dans la douce atmosphère de la chambre. C’était donc ainsi qu’elle la voyait ? Il y avait tout pour flatter Lin, et ces paroles ne la laissèrent pas indifférentes. Il y avait au moins quelqu’un qui la voyait ainsi, et non comme une sale fouineuse prête à tout pour étoffer les ragots. Quand elle demanda à Lin si elle croyait qu’elle pourrait un jour être comme elle, son sourire s’élargit de plus belle. Quelle idée ! Elle avait sûrement plus d’amis en étant comme elle était que si elle devenait comme Linda… La plus part des gens ne la prenait pas au sérieux et ne voulaient pas écouter ses conseils. Mais pourquoi ? Elle restait bienveillante et n’aspirait qu’à aider les autres, malgré sa curiosité trop prononcée.
« Quelle idée ! Si seulement c’était vrai… Mais je te rassure, tu es bien mieux comme tu es que si tu étais comme moi. »
Son sourire se transforma en un sourire amer. Elle espérait un jour pouvoir faire changer les gens d’avis à son sujet… Qu’ils pensent de la même manière que Berry, et arrêtent de l’éviter sans arrêt… Berry avait raison, rester égal à soi-même est bien plus admirable. Linda ne changera pas pour être appréciée… Elle fait de son mieux pour venir en aide à son entourage, tant pis si ceux-ci se moquent d’elle ou l’évitent… Comme le disait Berry, les gens ne changent pas, ils évoluent. Tout comme leurs opinions…
« Oui, tu as tout à fait raison. On ne peut changer les gens… On peut seulement les faire évoluer… »
Berry haussa les épaules et adressa un sourire radieux à Linda. Après quoi, elle l’enlaça en guise de remerciement. Lin eu un sourire. Elle rendit son étreinte à Berry avant de la relâcher. Elle se leva dans un seul mouvement ample et gracieux et se dirigea vers l’unique fenêtre de la chambre. La monstrueuse masse de nuages n’avait toujours pas bougé… Elle grimaça puis se demanda ce qu’elle allait bien pouvoir faire de sa journée… En tout cas, ce ne serait certainement pas aujourd’hui qu’elle irait faire un tour dehors… Avec la chance qu’elle a, elle se recevrait sûrement une averse sur la tête ! Elle se retourna vers Berry et lui dit d’une voix maussade :
« Il ne fait pas beau aujourd’hui, je sens qu’il va pleuvoir tout la journée… Au moins tu n’auras aucun regret à rester terré ici à cause de tes coups de soleil »
Berry appréciait de savoir que Linda était un peu sur la même longueur d’onde qu’elle, de plus, elle s’efforçait de la réconforter quitte à sacrifier toute sa matinée. C’était étrange comme même la personne la plus détestable pour les autres, pouvait être aimée par une autre malgré tout ce qu’on lui reprochait. Car en effet, Berry voyait en Linda une personne autre que celle dont la curiosité pouvait dépasser quiconque, dont la patience avait des limites. Il était vrai qu’elle pouvait devenir énervante et excessive dans sa manière de faire, mais en attendant, grâce à des personnes comme elle, de nombreux mystères pouvaient être éclaircis. La baie avait du mal à comprendre que l’on puisse rejeter quelqu’un, alors qu’il voulait bien faire pour contenter un groupe de personnes. Tout comme les membres du groupe qu’elle régissait, Berry était prête à l’encourager dans tout ce qu’elle entreprenait, et les compliments qu’elle venait d’énoncer n’étaient pas dits à la légère, puisqu’elle les pensait réellement. C’était l’atout charme de Berry : sa sincérité qui bien que candide et naïve, ne disait que la pure et simple vérité. Peut-être bien que c’était la seule chose qui ne lui porterait pas préjudice, car si elle pouvait être franche en complimentant, elle pouvait l’être aussi en insultant et nous pouvons prendre comme exemple, ses entrevues avec Lawless. Avouons qu’il n’y avait rien d’affectueux entre ces deux là, et bien que ce soit avec immaturité, Berry ne manquait pas une occasion de lui cracher en pleine figure ce qu’elle pensait. Ce blond à petite taille l’excédait, quand bien même si les photos compromettantes qu’elle avait de lui, étaient fortement savoureuses. Mais bon, que voulez-vous, il n’avait pas l’étoffe du prince charmant que Berry recherchait.
Mais alors que Linda était généralement une personnalité joviale et radieuse, elle se montra maussade puisque les conditions climatiques ne lui permettaient pas de sourire. Haussant ses sourcils finement épilés, Berry s’approcha de la fenêtre tout en suivant les pas de Linda. La chef des Pacifists semblait plus que peinée par le gris de la voûte céleste, qui annonçait les prémices d’un orage plus que fâcheux. Notre top model se demanda comment elle pourrait s’occuper, puisqu’elle n’avait pas grand monde à qui parler. Peut-être pourrait-elle aller embêter Den, l’homosexuel qui reniait ses tendances excentriques ? Non, il s’énervait trop facilement, il n’avait rien de très amusant hormis son côté maniaque qui avait suscité leur rencontre. Peut-être que Lolly ferait l’affaire, il était tellement mignon que la baie ne pouvait que fondre face à une telle légèreté. Mais l’enfant était plus préoccupé à parler avec sa peluche nommée Fluffy, qu’avec quiconque lui adressant la parole, bien qu’il était d’un naturel social et agréable. Breathless ne lui avait plus donné de nouvelles depuis belles lurettes, et hormis pour cuisiner, Unknow n’était pas très démonstrative pour ce qui était de lui montrer son amitié. Non décidément, elle n’était pas gâtée de ce côté là. Peut-être que Taken pourrait tuer ses heures perdues ? Il était adorable et si craquant ! Berry voyait en lui le prototype de l’homme qu’il lui fallait ! Elle le trouvait sensible et compréhensif en quelque sorte, et ne pouvait que succomber face à son charme indéniable et ravageur. En l’imaginant en face d’elle, Linda aurait pu surprendre des étincelles dans ses yeux, ainsi qu’une rougeur accentuer celle déjà présente à cause des pleurs et du coup de soleil. Posant une main d’extase sur sa joue droite, fermant ses yeux, ses lèvres pincées avec réserve, la baie se montra plus que charmée sans que personne ne puisse savoir pourquoi, à moins de s’insinuer dans son esprit.
Tandis qu’elle tombait en pâmoison devant le sourire fictif de l’adulte, un orphelin vint mettre son grain de sel dans ses pensées. Le regard de Taken se transforma en un autre, plus dur et inexpressif que tous ceux rencontrés auparavant. Il s’agissait de celui d’un enfant que l’on avait plaisir à surnommer « boule de neige » ou « mouton » pour faire plus simple. Near. C’est vrai qu’il était amusant à embêter, mais elle lui en voulait à mort de briser ses rêves. Ainsi, dans ses songes les plus fous, elle l’écrabouillait comme un déchet à l’aide d’un marteau gigantesque. Un rire diabolique s’échappait de sa cavité buccale, ses dents parfaitement blanches suintant sous la lueur de l’astre d’or. Elle était tout simplement machiavélique, avec ses mains posées sur ses hanches et ses vêtements au caractère luciférien et provoquant. Elle avait tout l’air d’une diablesse dont les projets méphistophéliques étaient tout sauf sains.
*Ce n’est pas aujourd’hui que je pourrai réduire en bouillie ce satané mouton >< Ne peut-il pas braire dans son coin sans gâcher mes beaux songes ? *
Mine de rien, tout ce qu’elle venait de penser, que ce soit à haute ou à basse voix, ne lui avait soumis aucune solution pour assassiner cette journée. Les nuages continuaient de s’amonceler dans le ciel, pour former une couche de coton, qu’elle rêvait de toucher. Peut-être qu’au-dessus des nuages, il y avait le paradis ? Et de ce paradis immaculé, ses parents la surveillaient et lui prodiguaient tout son amour, bien que ce fut à distance. En y repensant, Berry avait envie de repartir dans un bad trip, mais ce n’était pas le moment de gâcher les efforts de Lin, d’autant plus qu’elle aussi semblait déprimée par le temps. Les prévisions météorologiques ne disaient rien de bon, et annonçaient que l’été était bientôt fini. C’était inéluctable ! Rien n’était éternel dans ce monde violent ! Alors, malgré les responsabilités que Linda avait à cause de son rang en tant que chef des Pacifists, Berry tenta de lui proposer quelque chose :
« Dis Linda ! Si on passait la journée ensemble hein ? Comme ça tu abandonnes tes fonctions de chef pour un temps ! Je suis sûre que ça te changera les idées ! =D »
Berry paraissait plus qu’enthousiaste à l’idée d’inviter Lin à passer une journée avec elle. Mais ne venait-elle pas d’insinuer qu’elle ne saurait pas quoi faire de ces 24H ? Tant qu’à faire, pourquoi ne pas les briser ensemble, en vivant des moments agréables et cela en toute plénitude ? Cela pourrait être fort amusant !
« Dis oui ! S’teu plaît ! »
Supplia-t-elle en joignant ses mains dans une prière tacite, tout en lui adressant le regard du chat Potté. Déterminée et obstinée, on ne pouvait presque rien lui refuser.
Linda continuait d’observer le ciel chargeait de gros nuages grisâtres à travers la fenêtre. Sa petite moue maussade trahissait son mécontentement qui se muait rapidement en tristesse. Les jours gris et humide ne lui inspiraient jamais rien de bon et l’encourageait à rester terrer dans l’orphelinat. Il fallait l’avouer : le mauvais temps la déprimait plus que tout autre chose. Elle aimait le soleil, elle aimait sentir ces doux rayons réchauffait sa peau halé, elle aimait lever la tête pour apercevoir avec ravissement un magnifique ciel bleu, dépourvu de tout nuage. En revanche, elle n’aimait pas se lever le matin pour découvrir une masse inquiétante de nuages surplombant de ciel. Elle n’aimait pas entendre la pluie martelais le toit, elle aimait encore moins sentir les fines gouttes de pluie tombait sur ses bras et son visages, pour ensuite ruisselait lentement. Elle n’aimait pas sentir ses cheveux mouillés se coller à son visage, ou bien encore ses vêtements trempés se coller à son corps. Elle n’aimait pas marcher dans une flaque d’eau sous un simple malentendu, et sentir ensuite la semelle de ses chaussures emplie d’eau à chaque pas qu’elle faisait. Bref, vous l’aurez compris, Linda n’aimait pas la pluie. C’est alors qu’elle commença à apercevoir des fines gouttes tomber une à une… C’est quand elle pensa que ca n’aurait pas pu être pire qu’elle vit un éclair se dessiner dans le ciel, et entendit son bruit quelques secondes après. Elle devait être maudite. La journée ne pouvait pas plus mal commencer. Elle n’aspirait qu’à rester toute la journée enfermée dans l’orphelinat, et de ne surtout pas sortir. La pluie ruisselait sur les carreaux de la fenêtre, et, pendant une fraction de seconde, Lily crut que des larmes allaient ruisseler de la même façon sur ses joues. Mais ce ne fut pas le cas. La pluie la déprimait, et elle était désormais empreinte au coup de blouze habituelle des jours pluvieux.
Elle ne quittait pas la fenêtre des yeux, et la mélancolie l’envahissait peu à peu. Son regard était vide et inexpressif, et la blondinette se laissait déjà plonger dans ses pensées… Elle imaginait ce que pouvait bien faire Near en ce moment même. Sûrement était-il déjà réveillé. Sûrement jouait-il avec ses nombreux personnages imaginaires qu’il commandait, allongé sur le sol. Sûrement s’imaginait-il alors un monde parfait, qu’il dirigeait lui-même… Il croyait que ses petits bonhomme qu’il dirigeait au doigt et à l’œil étaient les vraies, et qu’il avait une total autorité sur eux. Elle savait pertinemment qu’il s’intéressait bien plus à ses jouets qu’à toute autre personne… Ce qui la chagrinait le plus était de se dire que si elle passait à côté de lui durant un de ces multiples quarts d’heure de jeux, il ne la verrait même pas. Elle était tel un fantôme, qui l’aimait en secret… Secret ? Qui à dit que son amour inconditionnel qu’elle éprouvait pour Near était secret ? La plus part des orphelins semblaient être au courant, à la plus grande consternation de Lin… Pourtant, elle n’avait jamais rien révélé, hormis à ses meilleurs amis… Et elle ne les croyait pas capable de répéter ses secrets. Cela se voyait-il donc vraiment ? Il est vrai que Linda avait toujours eu du mal à cacher ses émotions… Pourtant, elle y travaille dur chaque jour. Elle ne veut pas qu’on puisse lire en elle comme dans un livre ouvert. Malgré les apparences, elle est très pudique et déteste qu’on s’introduise dans sa vie privée. C’est pourquoi elle comprend que sa trop grande curiosité en face fuir plus d’un… Et elle ne leur en veut pas.
Malgré tout, elle aimerait que les gens arrêtent de la fuir ainsi… Ces derniers temps, elle se sent de plus en plus détestée et évitée, et cette sensation lui est des plus désagréables. Cela la peine de voir que les gens ne prennent pas même le temps de a connaître… Il préfère écouter ce qu’on dit, ce fier aux rumeurs, et s’écarter lorsqu’elle passe à côté d’eux. Elle n’est pourtant pas méchante… Lily ne ferait pas de mal à une mouche, de quoi ont-ils peur ? Mais heureusement pour elle, ils ne sont pas tous comme ca… Elle à de nombreux amis, comme Berry et Weasel, et des gens sur qui elle peut vraiment compter, comme Rainbow et Angel. Et puis il y a Eternity… Malgré son amour pour Near, elle est très attachée au blondinet. Celui-ci est certainement la personne la plus douce et attentionnée avec Linda… L’aime t-il vraiment ? Cette question fait partie des nombreuses à élucider, mais Lin s’en moque un peu, elle apprécie énormément Eternity et ne remercie profondément pour tout ce qu’il fait pour elle.
« Dis Linda ! Si on passait la journée ensemble hein ? Comme ça tu abandonnes tes fonctions de chef pour un temps ! Je suis sûre que ça te changera les idées ! =D »
La petite voix enjouée de Berry résonna dans la pièce et mit fin aux pensées de Linda. Celle-ci se retourna vers son amie, un léger sourire au bord des lèvres. Cette fille était vraiment adorable. Lin avait toujours apprécié son caractère plein de joie de vivre. Elle était toujours positive et n’était que rarement réellement triste. Il lui arrivait souvent d’avoir ses petits moments de déprime, mais ceux-ci s’estompaient aussi vite qu’ils étaient venus. Lin avait appris à la réconforter quand ceux-ci arrivaient. Il était facile de lui faire retrouver le sourire, et c’était toujours un bonheur pour Linda. Passait la journée en sa compagnie lui aurait extrêmement plu. Malgré qu’elles partagent la même chambre, elles passaient rarement leur journée ensemble. Il est vrai que Lily aurait été ravi de pouvoir passer du temps avec elle pour pouvoir ne la connaître que mieux. Sa personnalité enjouée plaisait beaucoup à la blondinette, qui avait toujours aimé les personnes comme cela. De plus, elle avait raison, cela lui changerai un peu les idées d’oublier pendant une journée sa place au sein de son groupe. Tous les jours elle était amené à régler des problèmes entre orphelins, à essayer de calmer les foudres au sein de l’académie, ou encore à conseiller des membres de son groupe qui lui appelait à l’aide. Une journée de « congés » ne lui ferait pas de mal.
« C’est d’accord ! Tu as raison, ca me changera les idées. De plus, je serai ravi de passer une journée avec toi. ^_^ »
Lui dit-elle en souriant chaleureusement. En revanche, elle ne savait pas ce qu’elles allaient bien pouvoir faire avec ce temps-ci… Déjà, les sorties en ou genre étaient exclues. Mais peut-être que Berry avait déjà une idée derrière la tête… Cela n’étonnerait pas Lin. Si elle proposait quelque chose, c’est qu’elle devait bien penser à quelque chose… Lin osa donc le lui demander :
« Tu penses à quelque chose en particulier ? Car il faut avouer qu’avec ce temps-ci, peu de solutions s’offrent à nous… »
Berry observait avec Linda le gris de la voûte céleste, dont l’ampleur avait un impact plus que néfaste sur l’esprit des orphelins. Evidemment, pas tout le monde ne se préoccupait réellement des conditions météorologiques d’un dimanche en fin de période estivale, mais il était important pour Berry qu’un semblant de luminosité fasse son apparition. Ca égayait les esprits et ça réchauffait le cœur. Sauf qu’actuellement, il n’y avait rien qui puisse la faire sourire. Elle avait un coup de blues, rien de plus, et Lin semblait être dans le même cas. Il y avait des jours où le système de la Wammy’s House était difficilement supportable, que ce soit à cause des heures d’études intensives, ou bien des nombreux examens qui permettaient de tester le QI de chacun. Ce mode de vie avait bousculé Berry dès son adolescence durant laquelle elle était arrivée à l’orphelinat, sans qu’on lui laisse véritablement le choix. Intérieurement, elle reniait toutes ces personnes qui l’avaient empêché de profiter pleinement de son existence, et qui de surcroît, avaient interrompu le deuil qu’elle avait commencé à cultiver en l’honneur de ses parents. Elle se sentait morose ce matin là, et peut-être que ses sanglots avaient eu pour effet de chasser toute négativité. Elle avait besoin, comme tout le monde, de décompresser un peu. Mais en y réfléchissant bien, elle devait être l’une des rares personnes à posséder un semblant de sensibilité dans cet édifice vieux de plusieurs années, et dont les corridors regorgeaient de souvenir multiples. Des personnes telles que Near restaient indifférentes aux phénomènes que Dame Nature nous conférait. L’adversité qui le confrontait à d’autres cerveaux était son unique priorité, il n’avait que faire de l’importance d’un environnement stable autour de lui. Pour lui, tant que la réussite était au rendez-vous, tout était parfait. Chacun de ses faits et gestes était calculé. Tous les orphelins de ce centre n’avaient d’yeux que pour ce chiffre qui garantissait leur classement au sein de ce système scolaire. Le QI. Etait-ce vraiment nécessaire d’en avoir assez pour pouvoir s’insérer dans la vie de tous les jours ? Après tout, c’était parfois les plus idiots qui parvenaient à trouver une place de choix parmi la fourmilière effervescente qu’était le monde. Alors est-ce qu’après tout, tous ces efforts versés pour succéder à L n’étaient pas vains ? Berry se le demandait, et à force de trop penser, elle en oublia que Linda venait de lui adresser la parole.
La baie papillonna des yeux en surprenant sa perdition dans une réflexion plus que tordue, mais qui avait une grande nécessité pour elle. Si elle ne pouvait pas se rassurer, elle ne survivrait pas à cette perpétuelle compétition instaurée entre chaque esprit voguant dans les couloirs de cet orphelinat. Faisant mine de se concentrer sur l’amoncèlement des nuages semblables à de gigantesques morceaux de coton, elle reporta son attention sur Linda. La chef des Pacifists parut très contente de passer la journée avec elle, et Berry eut un sourire forcé. Elle se surprit à ne pas avoir envie de faire des efforts aujourd’hui, et secouant négativement de la tête pour chasser toute idée négative de ses pensées, elle se dirigea vers des vêtements soigneusement pliés sur une chaise disposée dans un coin de la chambre. Il s’agissait des habits qu’elle porterait à l’occasion de ce sinistre dimanche. Et pendant qu’elle s’attelait à cette tâche, Lin lui demanda ce qu’elles pourraient bien faire. Ainsi, portant son index à son menton, réfléchissant avec sa main droite posée sur sa hanche, Berry répondit en tournant triomphalement sur elle-même :
« Séance de cuisine, ou exploration dans le grenier ! Que choisis-tu ? »
S’appropriant le tas de tissu qu’elle enfilerait incessamment sous peu, Berry se rapprocha de Linda pour écouter sa proposition. Etant donné que toutes les sorties étaient exclues, et que le dimanche était reconnu comme étant un jour de repos pour tout le monde, il n’y avait pas d’autres endroits plus attrayants que ceux-là. Et puis, peut-être aurait-elle le loisir d’apprendre quelque chose à Linda en matière de cuisine ? En se souvenant des rumeurs qui couraient dans l’orphelinat, Berry se remémora l’une d’entre elles. Elle concernait l’ambigüité des sentiments que la chef des Pacifists éprouvait à l’égard d’un mouton appelé Near. Fronçant ses sourcils, Berry réalisa qu’elle devait peser ses mots en ce qui concernait la boule de neige ambulante, car elle ne souhaitait pas que l’amitié qui la liait à Linda se détruise puérilement à cause de lui. Mais si elle pouvait lui donner l’occasion de se faire apprécier par l’intellect, peut-être que la cuisine allait lui être utile. Et un sourire plus ou moins moqueur, sans que ce ne soit de la méchanceté gratuite, fleurit sur le visage de notre orpheline espiègle. Se penchant près de Lin, elle s’empressa de lui proposer son aide :
« Peut-être que Near aime les pâtisseries ? Si tu n’as jamais cuisiné, je pourrais te donner des astuces gastronomiques ? =D Ainsi, conquérir son cœur sera probablement plus facile. Qu’en penses-tu ? x3 »
Oui. La cuisine était une très bonne idée finalement, et puis, les surveillants avaient l’habitude de la voir squatter là bas en la charitable compagnie d’Unknow, avec qui elle pratiquait généreusement cette activité. C’était un loisir comme un autre, l’une des passions que Berry n’avait pas toujours l’occasion de montrer, parce qu’elle savait que personne n’apprécierait ses créations à leur juste valeur. On la voyait comme une ratée, alors forcément tout ce qu’elle entreprenait était un échec : c’était devenu une fatalité. Du coup, ses gâteaux et ses diverses créations culinaires, elle les testait toute seule, avec la force de sa langue et de ses papilles gustatives. En espérant que Linda accepte sa proposition sans se sentir offensée par le fait qu’elle connaissait l’ambigüité de ses sentiments vis à vis de Near, elle insista bien sur un point :
« Comprends qu’il ne faut pas en avoir honte, et que pour moi, les sentiments que tu portes à quiconque ne sont pas un prétexte pour t’enfoncer six pieds sous terre. Bien au contraire ! Il est plus humain d’être réceptif à ça, qu’à autre chose. Parfois, j’ai l’impression que les personnes qui m’entourent sont inhumaines, parce que leur QI est supérieur au mien. Mais de toute évidence, le quotient intellectuel ne veut rien dire, il n’est qu’un chiffe parmi tant d’autre. Et quand je suis avec toi, je n’ai pas l’impression d’être avec un extraterrestre, car tu es simple et attentionnée. Probablement que grâce à ton humanité, tu iras très loin. »
Et sûre et certaine de ce qu’elle venait d’avancer, elle hocha positivement de la tête. Sa moue habituellement boudeuse se rendurcit, ses sourcils se froncèrent un peu, et les cheveux qui encadraient son visage tels des baguettes, lui offraient une apparence moins candide. En disant cela, elle faisait déjà plus adulte, et paraissait plus confiante qu’à l’accoutumée. Personne n’avait cherché à la connaître, elle recelait tout ce qu’elle était réellement derrière ses enfantillages impénitents. Peut-être qu’à force de la côtoyer, Linda connaissait bien plus de choses sur elle que n’importe qui. Et ce regard représentatif de son vécu en faisait partie.
Invité
Sujet: Re: Heartstrings [ Linda-Choute ] Mer 5 Nov - 20:41
Linda était d’une humeur morose et désintéressée. Elle n’avait pas envie de sortir, ou de faire quelque chose d’extraordinaire, et passer la journée en boule sous la chaleur de sa couette ne lui aurait pas parut absurde. Au contraire, elle se serait bien laissé aller à cette fainéantise occasionnelle. Cependant, ce n’était pas ce que lui réservait la journée, et elle se devait de passer outre cette envie pour faire plaisir à son amie. Passer du temps avec une personne aussi vive et enjouée que l’était Berry lui ferait le plus grand bien du monde, et elle aurait du se réjouir de cette perspective. Cependant, c’est en jetant un dernier coup d’œil fatidique à la fenêtre que son envie de ne rien faire s’accentua. Si elle avait suivie son impulsivité, elle se serait jetée sur son lit, pour ensuite se blottir sous sa couette, dont la chaleur qu’elle lui procurait lui réchauffait le cœur en cette journée tragique. Néanmoins, la voix de Berry l’extirpa bien assez vite de sa petite rêverie insensée, et la ramena à la réalité.
« Séance de cuisine, ou exploration dans le grenier ! Que choisis-tu ? »
L’exploration dans le grenier l’aurait bien tenté, si elle avait été dans son état normal. Habituellement, elle aurait sauté sur l’occasion. Avec cette proposition alléchante, il lui aurait suffit d’accepter en un sourire innocent, pour ensuite s’adonner à l’une de ses plus grandes passions et enfiler ainsi son costume de fouineuse professionnelle. Elle aurait ainsi découvert d’autre nouveaux ragots de la Wammy’s House, et se serait vanté de leur incroyable découvertes, aussi futiles soient-elles. Elle aurait ricané stupidement en compagnie de Berry, en découvrant des secrets irrévélable, ou bien encore des photos scandaleuses et ridicules d’orphelins quelques années auparavant. Oui, habituellement, cette activité lui aurait vraiment plu, et elle n’aurait pas hésité un seul instant avant de choisir cette proposition. Cependant, aujourd’hui était un autre jour, et son humeur la poussé plutôt vers l’autre proposition de Berry. La cuisine. Elle ne la pratiquait pas souvent, mais connaissait plus que bien la passion de Berry pour cette dernière. De plus, son amie avait apparemment quelques talents culinaires, et elle en aurait profité pour prendre sagement exemple sur elle. Non qu’elle soit une quiche en cuisine, au contraire, elle s’en sortait plus ou moins bien en général, mais ses connaissances étaient faibles. Quelques leçons de cuisines lui étaient donc nécessaires. Alors qu’elle était de nouveau partie dans ses réflexions, la voix de Berry lui rappela de nouveau qu’elle ne lui avait toujours pas donné de réponse, et qu’elle avait l’impolitesse de la faire attendre.
« Peut-être que Near aime les pâtisseries ? Si tu n’as jamais cuisiné, je pourrais te donner des astuces gastronomiques ? =D Ainsi, conquérir son cœur sera probablement plus facile. Qu’en penses-tu ? x3 »
Elle avait la corde sensible. Son cœur était maintenant transpercé en pleins dans le milles par une flèche, et Linda ne pouvait qu’accepter la proposition de Berry. Elle ne savait pas si Near aimait les pâtisseries, mais il était certain qu’il ne serait pas indifférent à cette attention toute particulière. Elle se sera donner du mal pour confectionner une pâtisserie digne de ce nom, qui ressemble à quelque chose et soit alléchante. Oui, il faudra qu’elle soit bien jolie, pour que le poupon blanc ait envie d’y goûter. Un sourire se dessina sur les lèvres de la pacifiste, et ses yeux pétillants de joie et de malice se tournèrent vers Berry. Elle avait eu le chic de trouver l’argument choc qui ferait définitivement pencher la balance pour la séance de cuisine, et elle était là, tout son intelligence.
« Tu as raison Berry ! Une séance de cuisine me ferait le plus grand bien du monde, car mes connaissances culinaires sont bien médiocres. Je suis sûre que tes conseils me seront très utiles ! De plus, c’est une excellente idée… Je ne sais pas s’il raffole des pâtisseries, mais un tel attention délicate à toujours son charme et touche le cœur de celui qui en est le centre. Il ne pourra qu’être touché. =D »
Alors que la joie commençait peu à peu à réanimer la jeune fille, elle se tourna en un seul mouvement vers son armoire, et se dirigea vers celle-ci d’un pas aussi léger que gracieux. On pouvait alors voir Linda heureuse, sur un petit nuage qui n’était pas prêt de se muer en pluie d’ici tôt. Elle effleura du bout du doigt toute ces magnifiques robes de princesse, mais laissa vite son envie de bien s’habiller en pensant aux dégâts possibles sur ses vêtements suite à cette future séance de cuisine. Les tâches seraient inévitables, vu le duo de choc Berry/Linda. Elle jeta donc son dévolue sur un vieux tee-shirt blanc tout simple, et un vieux jean délavé. C’était simple, certes, mais sa beauté n’était alors que plus belle lorsqu’elle était dévoilée au naturel. Elle enfila en vitesse ses vêtements, et se regarda dans la glace, pendant que Berry en rajouter une couche :
« Comprends qu’il ne faut pas en avoir honte, et que pour moi, les sentiments que tu portes à quiconque ne sont pas un prétexte pour t’enfoncer six pieds sous terre. Bien au contraire ! Il est plus humain d’être réceptif à ça, qu’à autre chose. Parfois, j’ai l’impression que les personnes qui m’entourent sont inhumaines, parce que leur QI est supérieur au mien. Mais de toute évidence, le quotient intellectuel ne veut rien dire, il n’est qu’un chiffe parmi tant d’autre. Et quand je suis avec toi, je n’ai pas l’impression d’être avec un extraterrestre, car tu es simple et attentionnée. Probablement que grâce à ton humanité, tu iras très loin. »
Que voulait-elle dire ? Linda aurait donc eu avoir honte des sentiments juste et loyal qu’elle éprouvait pour Near, mais que Berry, dans sa grande compassion et son esprit délicat et passionnée, ne lui trouvait aucun reproche à ses sentiments bien ambigües ? Le pic s’enfonça douloureusement dans sa poitrine, et Lin fronça les sourcils. Elle aurait voulue répliquer sur le champ, mais Berry ne lui laissa pas le temps et enchaîna une nouvelle phrase, changeant efficacement de sujet. Elle eu la finesse de trouver les bons mots pour apaiser la colère passagère de notre belle Linda. Simple et attentionnée, oui, ces deux adjectifs définissaient bien notre pacifiste. Elle fut également flattée par la dernière phrase de Berry. Son humanité la mènera loin, oui, elle l’avait toujours su ! Elle n’était pas un de ses robots de la Wammy’s House, dont la tête était déformé tellement leur gros cerveau prenait de place, donnant des coups de coudes incessants à leur égo qui ne cessait de grossir de jour en jour. Elle n’était pas une de ces machines sans sentiments ni émotions, qui se battait comme des hyènes pour arriver à la place numéro 1, et espérer alors remplacer l’irremplaçable L. Elle est humaine, et bien qu’intelligente, restait sensible à ce qui l’entourait. Near était considéré comme un robot associable. Pourtant, ce n’était pas l’avis de Lin. Elle le trouvait attachant, avec cette petite boule blanche sur la tête qui lui sevrait de chevelure. Bien qu’il préfère la compagnie de ses jouets à celle des humains, il n’était pas pour autant une machine ambulante. Il était juste solitaire. Tout en pensant à lui, un léger sourire se dessina sur les lèvres de la jeune fille. Son regard lointain mua en un regard plus réaliste, mais heureux.
« Toi non plus, tu n’es pas comme tous ces robots. Tu es sensible et certainement encore plus humaine que moi. Je crois que tu pourrais décrocher la palme de l’humanité dans cet orphelinat ou la compétitivité est sans cesse présente. Ah, ca me désespère. Changeons-nous un peu les idées, et allons aux cuisines. Je finis juste de me préparer =) »
Linda passa un coup de brosse dans ses cheveux, avant de leur redonner du volume à l’aide de sa main libre. Elle attrapa sa brosse à dent et alla se brosser les dents en vitesse. Après quoi elle s’essuya la bouche et retourna voir Berry, sourire aux lèvres.
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