"Seule". C'était le mot qui résonnait dans le noir des ténèbres qui entouraient la petite fille. Seule, dans la rue, dans le froid de l'hiver cruel, sur un coin de trottoir entre une poubelle et un poteau électrique, l'enfant avait cru vivre là, ses derniers instants.
Pourtant, dans les abysses de la mort,elle était encore consciente que le temps passait, sentait encore l'air entrer et sortir régulièrement de ses poumons et entendait toujours des sons. Ces sons, elle les entendait et les écoutait sans en comprendre le sens ou la provenance et essayait vainement de les rendre plus clairs dans son esprit.
Peu à peu, le brouillard qui embrouillait son cerveau et bloquait ses sens disparu et elle commença à sentir une douce chaleur l'envahir, mais aussi une douleur au ventre qui la fit grimacer. Une porte se ferma au moment où Lillelyna ouvrit les yeux et où elle s'aperçut qu'elle avait quitté la rue pour une petite chambre confortable avec un petit lit et une petite table de chevet en bois. Elle se releva sur le lit où elle était allongée et vit que sur cette petite table de chevet été posé un plateau où un repas délicieux trônait et titillait son appétit. Mais un sentiment plus fort que la faim l'emporta dans l'esprit de la petite fille qui voulu pleurer de joie à la vue de quel grand bonheur pouvait être que de vivre, seulement aucune larme ne coula sur les joues pâles de l'enfant et aucun de ses traits paisibles ne se crispèrent. On pouvait voir là, les séquelles de ce voyage en enfer : plus d'émotions, plus de réaction n'étaient remarquable sur le visage de l'enfant qui avait perdu presque tout volonté de vivre. Assise là sur le matelas confortable, Little attendit sagement, que quelqu'un lui dise pourquoi était-elle encore en vie.

La porte ne tarda pas à se réouvrir et un vieil homme à l'expression apaisante entra en souriant. La petite fille voulu lui sourire en réponse, mais elle ne put que le suivre des yeux, le visage neutre avec un semblant de lassitude.

- Bonjour, tu t'es bien reposée ?
- Oui, merci.

Avait-elle répondu avec la plus grande simplicité. Le vieil homme paru à la fois amusé et inquiet par sa réponse si vide de question ou de quelconque sentiment. Il posa un regard sur le plateau que la petite fille n'avait pas encore touché et lui demanda gentiment si elle n'avait pas faim et l'invita à manger, en rigolant lorsqu'elle lui répondit que si. Little se mit donc à manger, en silence, attendant toujours des réponses sans rien demander.
Finalement, comprenant que l'enfant n'allait pas lui poser les questions, le vieil homme lui expliqua en commençant par se présenter sous le nom de Roger. Il répondit un peu près à toutes les questions que la petite fille aurait put lui poser en lui disant que suite à l'avis de recherche donnée par la maitresse de l'école, la police l'avait trouvée en très mauvais état dans la rue et qu'aussi, ils étaient à présent à la Wammy's House, un orphelinat pour enfants surdoués. La maitresse avait mentionné aux infirmiers que après avoir fait un test de QI à ses élèves pour s'amuser, elle avait remarqué que la petite fille avait un QI supérieur à la moyenne, ce qui avait expliqué sa présence ici.
L'enfant avait tout écouté sans rien dire et répondit à toutes les questions que l'homme lui posa, aussi, elle fit le test pour confirmer que sa place était bien ici sans faire d'histoire et se comporta en petite fille exemplaire, c'est-à-dire qu'elle fit tout ce qu'on lui demanda et rien d'autre.
A la fin de cette longue conversation, le directeur de l'orphelinat l'invita à explorer les bâtiments après s'être totalement reposé et lui expliqua qu'il allait la retrouver plus tard dans cette même chambre pour lui montrer où elle allait désormais vivre et où elle irait en cours pour être formée à une tâche très difficile : devenir le successeur du célèbre détective L.

- Ah, une dernière chose... dit-il en s'arrêtant dans l'encadrement de la porte. Désormais tu ne répondras qu'au nom de... Little, tu dois garder ton vrai nom secret et ne jamais le révéler à personne, c'est d'accord ?
- Oui.

Et il referma la porte en souriant une dernière fois à sa future élève.

Après s'être totalement reposée dans les draps douillet de son lit comme Roger lui avait demandé, la petite fille se leva et quitta la chaleur du lit pour rejoindre l'air frais de l'hiver qui lui paraissait beaucoup moins agressif que dans la rue.
Lorsqu'elle sortit de la chambre, une dame vint à elle et lui demanda de s'habiller correctement pour sortir, sachant que la température était très basse, ce qu'elle fit en acceptant les habits qu'on lui donna.

Lorsqu'elle sortit du bâtiment, l'air froid la fit frissonné, mais pas autant que le magnifique spectacle qui s'offrit à ses yeux. Devant elle s'étendait un magnifique jardin, tout recouvert de neige encore fraiche, seulement foulée par quelques traces de pas. Encore une fois, la grande émotion qu'éprouvait la petite fille resta au plus profond d'elle même sans trouver un chemin vers son visage où y serait normalement affiché une expression d'émerveillement intense.
Des rires et des cris parvinrent aux oreilles couvertes d'un cache-oreilles tout rose de la petite nouvelle et attirèrent son attention. Elle prit alors la direction des chahuts en contournant la maison et vit un groupe d'enfant s'amuser à s'envoyer des boules de neiges. Sans oser les approcher, Little s'assit dans un coin sur la neige, à les observer pendant un certain moment. Elle observait leurs sourires, écoutaient leurs rires et s'amusait intérieurement avec eux en s'imaginant jouer avec eux, là bas, sur leur champ de bataille.

Lolly s’était réveillé étonnement tôt ce matin-là. Il n’avait pas eu besoin de Toys radio pour ouvrir de grands yeux impatients de la journée qui l’attendait. La raison était en fait très simple. Cette nuit, lorsque le petit garçon s’était levé pour aller boire dans son joli verre rose, il avait vu la neige. Il en était sur. Par la grande fenêtre qui régnait dans le couloir des chambres. Il s’était approché de la fenêtre, et ses petits doigts avaient presque congelés en restant de trop contre cette grande vitre, sans un Fluffy à serrer dans ses bras. Aussi, le petit garçon était retourné dans sa chambre pour se rendormir bien vite, et aller voir la neige le lendemain.

Nous y voilà donc. Le petit sauta de son lit dans ses chaussons tout doux et courut ouvrir la fenêtre qui était au dessus du lit de son colocataire. Il lui marcha un peu dessus, mais petit comme lui, Lolly ne put le réveiller. Il ouvrit les volets à la volée, impatient comme jamais. Mais à sa grande déception, il n’y avait aucun flocon sur le sol. Tout était comme à son habitude, seulement juste un peu humide. Le petit garçon, la mine déçue et quelque peu boudeuse, descendit du lit et s’habilla sans son sourire habituel. Il savait qu’il devait toujours sourire, mais la déception était trop grande pour qu’il puisse même se forcer. Il déposa son joli lapin rose sur ses épaules et descendit au réfectoire, sans adresser la parole à personne. Par ailleurs, les gens semblaient avoir comprit qu’il valait mieux le laisser tranquille et ne lui adressèrent pas non plus la parole. Le petit garçon ne mangea pas son gâteau habituel et se contenta de la fraise qui se situait dessus. Puis il se dirigea d’un pas las vers sa salle de cours habituelle. Il ne put se résoudre à écouter quoi que ce soit, trop occupé à parler avec Fluffy de la neige qui lui avait faux pas. C’est alors que sa voisine de table qui semblait l’écouter depuis un bon moment lui montra la fenêtre dans un sourire.

Lolly retourna un regard triste vers la grande vitre, et la mélancolie le quitta. Un sourire illumina son visage. La neige tombait. De grands flocons blancs étaient déjà entrain de s’entasser et de former une couche blanche bien visible sur le sol. Le petit garçon sentit des étoiles monter dans ses yeux, et fit un câlin à sa voisine, puis finit le cour les yeux rivés sur la neige. Lorsque le moment de partir se fit sentir, Lolly se leva à rapidement et partit en courant, tout sourire vers sa chambre.

Il enfila le bonnet qu’il aimait beaucoup, [ celui qui était marron et qui avait de jolies petites oreilles d’ours sur le haut ] ses petites bottes et son manteau qui était blanc avec des fleurs brunes, puis il s’apprêta à partir, mais finalement hésita. Après quelques minutes de réflexion, il prêta ce qu’il avait de plus petit à Fluffy pour qu’il n’attrape pas froid et lui sourit gentiment. Puis le petit garçon enfila ses moufles, et couru jusqu’en bas de la wammy’s en rigolant. Arrivé devant la porte, il regarda une dernière fois Fluffy, et poussa de ses petits bras la grande porte en bois. Il la poussa, oui. Encore et encore. Non, décidément, cette satanée porte ne voulait pas s’ouvrir. Le petit garçon soupira, et regarda d’un air de reproche son compagnon rose.

Lolly : Ne m’aide pas surtout, Fluffy !

-Besoin d’aide ?

La voix venait de derrière lui, et Lolly l’a connaissait. Il se retourna et sourit à son ami. Il hocha la tête, et les deux petits garçons poussèrent la porte de leurs quatre petites mains. Et finalement, l’union fit la force. [ xD ] Ils sortirent dehors, et Lolly regarda en souriant toute la neige qui s’y trouvait, puis glissa une petite main dedans. Il sourit en regardant la trace qu’il avait faite, et soudain, se reçu une boule de neige dans la tête. Le petit garçon se retourna et vit qu’elle venait d’un groupe de petits orphelins de son âge qu’il connaissait juste de vue. Il se baissa et posa Fluffy sur le sol, puis tout à coup lança une boule de neige qui tomba en plein sur le visage d’un des petits garçons. Ils explosèrent tous de rire, puis s’en suivie une bataille effrénée entre tous les enfants.

Au bout d’un moment, Lolly aperçut une petite fille qui ne semblait pas très heureuse, mais qui regardait avec attention la bataille, et qui était assise sur le bord, un peu plus loin. Il reçut une boule de neige pendant ce moment d’inattention, se tourna vers le garçon qui lui avait envoyée et lui tira la langue en criant que c’était de la triche, puis courut reprendre Fluffy sur ses épaules. Les garçons reprirent leur jeu, et Lolly se dirigea d’un pas enjoué vers la petite fille. De plus près, il l’a trouva très mignonne, et se dit qu’elle devait à peu près avoir son âge. Il ne l’avait jamais vue auparavant à la Wammy’s, et se demandait qui elle était.

Lolly : Bonjour ! Je m’appelle Lolly !

Puis il s’assit à côté d’elle, toujours un sourire aux lèvres, et finalement retira son lapin rose de ses épaules pour lui montrer.

Lolly : Et lui, c’est Fluffy ! Et toi, comment tu t’appelles ?

La petite fille décida bizarrement de ne pas répondre. Lolly pencha la tête, un peu étonné, lorsqu’elle se leva lentement pour aller s’asseoir plus loin. Il resta assit et la regarda encore, l’air de ne pas comprendre sa réaction. Il n’avait pourtant pas l’impression d’avoir dit quelque chose de désobligeant ou de vexant. Il croisa les bras et se lissa une moustache invisible, comme pour imiter les grands hommes d’affaires entrain de réfléchir.

Finalement, il se leva, et accourut de nouveau vers la petite fille, puis s’assit à ses côtés. Il se dit qu’elle n’avait peut-être pas très envie de parler, parce qu’elle était nouvelle. Lolly savait que, généralement, les nouveaux ne parlaient pas beaucoup. Souvent à cause de la perte de leurs parents, mais la situation variait en fonction des orphelins.

Au bout de quelques secondes, Lolly réalisa qu’il était trop dur de rester sans bouger ici, il commençait même à s’ennuyer fermement. Alors il allongea ses petites jambes dans la neige, puis commença à modeler un bonhomme de neige miniature, en souriant de nouveau. Après quelques minutes, il avait formé deux boules pas très nettes, et avait creusé pour trouver deux trois cailloux. Il plaça les petites pierres de sorte à former un nez, une bouche et deux yeux. Il montra en souriant son bonhomme de neige à la petite fille qui ne sembla pas réagir plus que ça. Lolly soupira un peu par ce manque d’enthousiasme, et se laissa tomber dans la neige, allongé, avec Fluffy. Puis il regarda les nuages tout gris.

Lolly : C’est beau….Oh !

Un flocon tomba sur son nez. Le petit garçon fronça le nez, loucha un peu, puis se mit rapidement debout, et leva les bras au ciel en souriant encore de toutes ses dents. Il neigeait de nouveau. Il joignit ses petites moufles devant lui, et un flocon y tomba doucement. Ses contours étaient bien définis, et les yeux du petit garçon s’émerveillèrent. Il se mit à genoux devant la petite fille, et lui montra sa trouvaille d’un air émerveillé. La demoiselle, quand à elle, ne souriait toujours pas. Lolly posa son flocon sur la main de la petite fille, puis perdit son sourire l’espace d’un instant pour arborer deux yeux tristes.

Lolly : Tu est jolie mademoiselle, mais pourquoi tu souris pas ?

Le petit garçon se recula un peu, ne sachant pas trop quoi faire. La plupart du temps, les nouveaux arrivants ne voulaient pas trop parler, mais répondaient quand même. Et puis, à part quelques exceptions, tous finissaient par tirer un sourire, quel qu’il soit.

Finalement, Lolly ne voulait pas que cette petite fille fasse partie des exceptions. Il avait vu, quelques instants plus tôt, de la jalousie dans son regard, si infime soit elle. Il ne comprenait pas pourquoi cette réaction de la part de la petite fille, et voulait la comprendre. Mais il n’y arrivait pas. Il aurait bien aimé au moins connaître son nom, au moins savoir quelque chose sur cette petite fille qui avait l’air du même âge que lui. Lolly n’arrivait à nouveau plus à sourire. Il n’aimait pas ne pas arriver. Il n’aimait pas être triste. Lolly avait promis un jour à sa maman de toujours sourire, et il n’aimait pas, ne pas respecter sa promesse.

Lolly : Dis moi quelque chose mademoiselle, c’est triste, j’aimerais bien entendre ta voix, je suis sur qu'elle est aussi jolie que toi.

La petite fille semblait très plongée dans ses pensées, mais aucun sentiment ne venait changer son visage froid comme de la glace. Il restait neutre, presque dénué de vie. Le petit garçon ne savait comment réagir face à ce genre de personnes. Il en connaissait et en avait connues plusieurs, mais il n'essayait presque jamais de les faire sourire. Et quand il essayait, généralement il abandonnait immédiatement, mais pour une raison qu’il ignorait lui-même, cette petite fille lui rappelait lui-même, quand il était plus petit, alors il ne pouvait se résigner à la laisser devenir un des nombreux orphelins incompréhensibles « sans sentiments » de la Wammy’s. Il se releva et s’assit à côté d’elle, laissant Fluffy se réchauffer aux quelques derniers rayons de soleil, avant de regarder les petits flocons tomber sur ses mains, en réfléchissant un peu. Il fut coupé dans sa mélancolie par une voix fluette qui devait être celle de la petite fille assise à ses côtés.

-Fluffy...

Le petit garçon releva vivement la tête et regarda la petite fille d’un air étonné. Elle regardait fixement le petit lapin rose par terre, à deux mètres de là. Lolly sourit de nouveau. Il fut heureux de voir ce début, bien qu’un peu léger. Il reposa ses deux pieds par terre et courut chercher son Fluffy qu’il prit dans ses bras, et le rapporta pour le montrer de nouveau à la petite fille, son visage illuminé par un grand sourire.

Lolly : Il te plait, Fluffy ? Tu sais, c’est un peu mon meilleur ami. C’est grâce à lui si je souris comme ça aujourd’hui.

Il n'attendit pas immédiatement une réponse de la petite fille. Il détourna les yeux de Little et regarda distraitement vers le ciel. Le peu de soleil qui se glissait entre les nuages venait de disparaître. Tout le ciel était à présent remplit de nuages comme du coton grisés par la saleté. Lolly s’émerveilla de nouveau, mais se rappela de sa tache en se retournant vers la petite fille. Il se rassit à côté d’elle, sur le banc, et mit son lapin rose sur ses genoux, puis il prit sa patte et caressa amicalement le bras de la jolie demoiselle qui dépassait un peu de son manteau.

Lolly : Tiens, regarde comme il est doux. Ah, et au fait, tu as une très jolie voix, j’en était sur ! Tu devrais parler plus souvent.

Puis il regarda les enfants qui continuaient de s’amuser avec la neige, en lâchant un petit soupir digne du petit garçon innocent qu’il était. Finalement, il se retourna vers sa voisine qui n’avait pas l’air d’avoir bougé. Il fallait vraiment qu'il trouve une solution à présent. Elle avait parlé, elle pouvait faire plus, il en était convaincu.

Lolly : Concernant ton sourire, je sais ce que ça fait, quand on n’y arrive pas, crois-moi. Mais j’ai eu un remède miracle ! Alors, si tu veux, je veux bien te prêter une de mes peluches. Et si elle te redonne le sourire, je te l’a donnerais. Ça te dit ?

Puis il regarda aux alentours, comme pour chercher qui serait entrain de les espionner, et se rapprocha de l’oreille de la petite fille pour lui chuchoter son grand secret.

Lolly : Je sais parler avec mes peluches ! Si si ! Mais c’est un secret ! Alors, chut ! N’en parle à personne !

Puis il sourit gentiment, et lui montra Fluffy comme pour lui dire : Tu veux essayer ?

[ T'inquiète pas, tout le monde est toujours en retard XD -Dis-la fille qui est toujours TRÈS TRÈS en retard- ]

La petite fille sembla soudainement très intéressée par le secret de Lolly. Ce dernier lui adressa un large sourire, un peu content que ce secret l'aie rendue un peu plus active. Au bout de quelques secondes, finalement, elle tourna timidement la tête vers le petit garçon. Lolly sourit encore un peu plus. Elle semblait avoir du mal à dire ce qu'elle voulait, car ses joues commencèrent à s'empourprer, et elle regardait alternativement le petit garçon et sa peluche rose que ce dernier lui tendait toujours. Puis, elle balbutia finalement quelques mots, que Lolly entendit avec ses oreilles mais surtout avec son cœur.

-...Il peut parler ?

Lolly hocha la tête avec entrain, le même sourire enjoué sur les lèvres. Il était convaincu que la jeune demoiselle se sentait bien seule. Peut-être qu'en parlant avec Fluffy, elle se sentirait bien mieux...Ou peut-être pas. Mais quoi qu'il en soit, il fallait essayer. Il fallait le faire, pour elle. Il jeta un coup d'œil à sa peluche; et regarda le petit lapin rose comme pour lui demander si il serait capable de répondre à quelqu'un d'autre que lui. Le petit lapin rose lui fit un clin d'œil discret. [ Du moins, c'est ce que l'imagination de Lolly semblait lui avoir fait croire. ] Et le blondinet lui répondit par le même geste. C'est les yeux remplis d'étoiles d'espoir qu'il retourna sa tête vers la petite fille, et approcha encore un peu plus la peluche d'elle. La petite demoiselle blonde sembla encore un peu hésiter, et regarda timidement Lolly comme pour avoir une permission formelle. Le petit garçon rigola un peu et rapprocha d'autant plus la peluche rose de la fillette. Après cela, elle se retourna vers Fluffy et le regarda étrangement.

- Bonjour…

-Bonjour. Quel est ton nom, jolie demoiselle?

Lolly sourit à l'adresse de son compagnon, comme pour le remercier d'avoir répondu, puis se retourna vers la petite fille...Mais cette dernière semblait vouloir partir. Elle avait reculé de quelques pas et son regard s'était voilé d'une étrange froideur. Le petit blond sembla vouloir la retenir, alors il se rapprocha d'elle et tira de nouveau sur sa manche, les yeux un peu attristés.

Lolly : Qu'est-ce qu'il se passe, mademoiselle? Tu as froid? Tu ne veux pas lui répondre?

Il regarda sans comprendre alternativement son compagnon puis la petite fille, l'air perdu. Il ne comprenait pas pourquoi la demoiselle ne lui répondait pas, alors qu'elle avait avoir eut l'air de tant vouloir lui parler.

C'est que, si Lolly ne savait pas que lorsque Fluffy lui parlait, ce n'était que le fruit de son imagination, il ne pouvait pas se douter que la jeune demoiselle ne l'entendrait pas. L'innocence...Une des nombreuses qualités d'un enfant de cet âge. Lolly se doutait peut-être, que c'était impossible. Il se doutait peut-être que tout ça n'était qu'irréalité. Mais qu'importe, il ne voulait pas en savoir plus. Il ne voulait pas connaître la vérité, il voulait que des gens sourient, tout comme lui. Il voulait que Fluffy reste son meilleur ami pour toujours.

Les sourcils froncés, il ramassa une boule de neige et la lança sur la petite fille.

Lolly : Maintenant tu écoutes! Si tu ne veux pas lui répondre, ce n'est pas grave, mais moi je veux être ton ami!

Il se calma un peu et s'approcha d'elle à nouveau, croisa ses mains dans son dos, et pencha un peu la tête vers l'avant. Ses yeux se remplirent d'émotion et d'étoiles. Sa voix se fit bien plus faible, et c'est un peu timidement qu'il dit sa phrase suivante.

Lolly : S'il te plait, jolie mademoiselle....Veux-tu être mon amie?

Quand un rêve se brise, on essaye souvent de se dire qu'il n'était pas si important que ça, qu'il était même bête de rêver, mais au final, cela ne fait que nous enfoncer encore plus dans la déception.

C'était exactement ce qu'il se passait dans la tête de la petite fille dont les joues reprenais lentement leurs couleurs pâlies et l'expression disparaissait peu à peu derrière un voile de froideur. Elle recula doucement de la peluche et le petit garçon qui lui paraissaient déjà très lointains. A l'intérieur, Little
ne savait plus si elle pensait à trop de chose ou si elle n'arrivait simplement plus à penser. Seul, un sentiment de solitude et de vide venait la faire se recroqueviller peu à peu sur le banc.
A côté d'elle, Lolly ne comprenais pas sa réaction, lui qui avait bien entendu son compagnon répondre et qui pensais que la petite fille l'ignorais. Dans une tentative de compréhension, le jeune garçon se rapprocha de Little en lui tirant doucement sur a manche.

Lolly : Qu'est-ce qu'il se passe, mademoiselle ? Tu as froid ? Tu ne veux pas lui répondre ?

Pensant qu'il se moquait d'elle, Little tira son bras vers elle pour faire lâcher le petit garçon. Elle eut presque envie de lui crier dessus en lui lançant un regard dédaigneux, mais ces expressions étaient déjà parties et ne demeurait sur son visage qu'un regard vide.

Lolly sembla s'énerver, pris une boule de neige et la lança sur la petite fille pour la faire réagir, mais cela n'eut aucun effet et même la froideur de la neige ne semblait pas pouvoir faire rosir les joues de la petite fille dont le regard se tourna lassement vers Lolly qui s'exclama.

Lolly :Maintenant tu écoutes ! Si tu ne veux pas lui répondre, ce n'est pas grave, mais moi je veux être ton ami !

A fond d’elle, un impression de moquerie lui résonna aux oreilles, ce qui n’eut pourtant aucun effet visible. Le visage de la jeune fille restait pâle et inexpressif en contraste avec celui de Lolly plein d’émotion. Little ne connaissait pas le passé du petit garçon et ne savait pas qu’avant, lui aussi était comme elle, incapable de sourire, de montrer la moindre émotion. Si elle l’avait su, elle n’aurait sans doute jamais compris comment cela était possible que ce jeune garçon qui se tenait devant elle, pouvait a présent sourire à pleine dans et rire aux éclats. Rien que par le fait qu’il n’avait plus de parents, Little ne comprenais déjà pas et se tourmentait dans des interrogations infinies sur Lolly qui restait là devant elle, intrigué et légèrement blessé. Il se rapprocha alors lentement et d'une voix plus calme presque timide, il lui demanda gentiment.

Lolly : S’il te plait, jolie mademoiselle… Veux-tu être mon amie ?

Cela ne ressemblait plus à de la moquerie, mais ça ne faisait que rajouter des questions dans la tête de Little qui se perdait de plus en plus dans sa réflexion. C’était peut-être cela qui la bloquait tant, qui l’empêchait de laisser ses émotions sortir, avoir la tête pleine de questions sans réponses qui tournent infiniment dans son esprit sans lui laisser ni même un petit coin de son cerveau pour penser à la réalité.

- Je peux t’aider moi…

Cette voix… Elle fit frissonner le corps frêle de Little dont les yeux s’écarquillèrent de surprise. Cette voix résonnait dans son cerveau au milieu de toutes ses questions comme une goutte pure tombant dans un lac plat et sombre. Cette voix n’était pas celle de Lolly, pourtant la petite fille releva soudainement la tête vers celui-ci, le visage toujours inchangé, mais une expression parfaitement lisible dans ses yeux. L’incompréhension, le doute, la perplexité, l’excitation et la peur étaient mêlés dans un tourbillon qui brillait dans ses yeux.

- Qu… Quoi ?

Comme pour se persuader qu’elle avait rêvé, Little essayait fervemment de se prouver que c’était bien Lolly qui avait dit cette dernière phrase. Mais, inconsciemment, ses yeux lançaient des regards furtifs vers le petit être pelucheux toujours posé sur le banc à côté d’elle.

- Fl… Lo… Lolly ? Tu t’appelle Lolly ?

Ses paroles n’avaient pas de sens mais maintenant, une seule idée dominait l’esprit de la petite fille : oublier cette voix. Ce but n’était pas justifié, mais pour une fois, réfléchir n’était plus la priorité.