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 You see ... you see Atomic Sky ? [Heaven and Someone ?]

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Sujet: You see ... you see Atomic Sky ? [Heaven and Someone ?] You see ... you see Atomic Sky ? [Heaven and Someone ?] EmptyMar 12 Aoû - 17:59

[Ici-bas, la douleur à la douleur s'enchaîne.
Le jour succède au jour, et la peine à la peine.
Lamartine.]

Se coucher et s’enfoncer dans l’eau sombre et profonde de ses songes. Laisser l’obscurité le pénétrer jusque dans ses entrailles, s’immerger pour ne plus sentir le froid de l’extérieur, pour ne plus voir que tout est si laid … Les yeux fermés, il fera de beaux rêves. Un royaume sous la mer. Sans air. Prier les fées et trouver quelqu’un qui saura l’aimer. Ne voir que la beauté, rien que la beauté. Et pourtant il pleure, il pleure à l’intérieur, des larmes retenues qui tombent des yeux derrière le masque du visage et finissent par mourir dans le cœur. Faire de son égarement dans les brumes un instant à graver, non pas par écrit mais au son de l’instrument le plus cher à son âme. Raconter sa mélancolie au son du violoncelle, chanter son amertume de l’intérieur. Et laisser tout son être vibrer de ce qu’il ne peut dire, de ce qu’il ne peut laisser sortir sous la forme des mots assassins. Ceux qu’il voudrait cracher à la face du monde, à la face des « autres », pour tout le mal qu’ils se font les uns les autres, pour tout le mal qu’ils lui font, pour tout le mal qu’il leur fait. Rien que pour apaiser sa haine.

L’eau, elle l’effrayait. D’où qu’elle vienne, quoi qu’elle soit, il la craignait et son simple contact suffisait à faire battre son cœur plus que de coutume. Rythme affolant du tonnerre une nuit d’orage. Cependant, il aimait s’y enfoncer, pour ne plus respirer, pour finir étouffé. Et puis il y a … le feu. Il était le feu. A sa manière. Pas celui qui consume et dévaste tout sur son passage et dont les hommes ne peuvent rien distinguer qu’à sa lumière. Il était les braises qui couvent et qui attendent d’être ravivées par la main salvatrice, si ce n’est de « Lui », alors de « ça ». Des braises auxquelles il est difficile de se réchauffer, sur lesquelles il ne faut pas poser les pieds. Ce feu qu’il aimerait peut-être éteindre. L’eau … le dévaste et lui fait mal. Elle le dévore et le déprave, il ne respire plus. Juste pour être bien, juste pour être mal. And don’t forget to breathe.
Mais tôt ou tard, il savait qu’il serait rappelé à cette réalité tant détestée. Inexorablement. L’air s’infiltrait à nouveau dans ses poumons, pour ne pas laisser le feu s’éteindre définitivement. Parce qu’il était faible. Fort et faible. Et il s’en foutait, ça lui convenait. Ou on fait avec. Il était fou. C’était amusant quelque part de constater que l’on passe pour un marginal. D’ailleurs, peut-être l’était-il vraiment. Qu’est-ce-qui pouvait caractériser une telle appellation ? Etait-ce le fait de ne côtoyer que rarement la race humaine -et animale aussi- ? Ou bien était-ce sa tenue vestimentaire et ses manières d’un tout autre siècle qui le différenciait ? Ou encore son infirmité vocale, son regard souvent fuyant, sa crainte maladive ? La différence effraie, ou elle attire. Elle capture l’intérêt des marginaux, elle attire la curiosité, le mépris, la pitié des « autres ». Il n’en avait pas besoin. C’est ce qu’il croyait comprendre au moins, avec le peu de relation qu’il entretenait. Mais ce qu’il recherchait, ce n’était pas … et que recherchait-il après tout ? Ce que tout le monde désir, de l’attention ? Il n’en était pas bien sûr, sûr de rien. Il voulait … de l’affection, et puis, il n’en voulait pas. Parce qu’il savait que tout ça, ce n’est que faux-semblants, hypocrisie et satisfaction de désirs personnels. Il en avait peur, sans aucun doute, parce qu’il savait qu’il appartenait à la race de ces créatures abjectes, il savait que l’on ne peut aller contre sa propre nature et que, par conséquent, il possédait plus ou moins leur caractère. Il savait, ou il ne le savait pas. Ca n’avait pas d’importance, il suffisait de ne pas y penser.

Ses vêtements noirs parvenaient à mettre en valeur sa pâle complexion. Ce n’était pas très important ça non-plus. Le physique était hypocrite lui-aussi, il ne fallait pas prêter attention à ce genre de chose. Cet engouement pour l’apparence et le superficiel le laissait doucement perplexe. N’être qu’un esprit sans enveloppe corporelle devait être réellement plaisant. Il n’avait pas encore apprivoisé ce qu’il était physiquement, alors il n’y avait pas tellement de répercussions de lui-même sur les « autres ». Eden était un loup sauvage qu’il s’agissait d’apprivoiser, et pour le faire complètement, il aurait fallu être en total accord avec l’apparence et l’esprit. Peut-être était-ce le propre de tout un chacun, ou bien il était trop compliqué. Il se posait bien trop de questions pour pouvoir vivre heureux. Mais c’est ce qu’il fait qu’il est lui. Est-il fou ? C’est sans importances.


*Encore des fous qui passent … Ils vont on ne sait où … Et nous suivrons leurs traces, s’ils sont plus fous que nous …*

Il voulait jouer de la musique, encore et encore, encore et toujours. Il aimait le faire en extérieur mais il savait aussi que la Wammy’s House possédait une salle de musique. Dans laquelle étrangement, il n’avait jamais posé les pieds. Il irait y faire un tour, au moins pour se changer les idées et voir autre chose que le parc, la forêt. « Se changer les idées » n’était qu’une expression, ce n’était pas évident de penser d’une manière plus … optimiste. La salle de musique était emplie de divers instruments, certains presque nobles, tout les autres barbares. Ca le dégoutait. Car le seul réellement digne et capable de l’émouvoir, de lui faire oublier et de l’envouter, c’était le violoncelle. Pas n’importe lequel, mais celui qui l’avait accompagné dans ses peines et ses joies. Alors au dernier moment, pour ne pas avoir à vomir, il quitta le lieu impie et bifurqua en direction de la salle commune. Qu’avait-il a y faire ? Rien. Nul part, il n’avait rien à y faire. La vie n’était pas son monde. La vie n’était pas son jeu. Il n’en comprenait pas la moindre des règles. Eden ne se préoccuperait pas des personnes présente, il finirait forcément par s’embourber dans des conventions, et comme toujours, fuirait.
Alors laisser les notes glisser sur les cordes, s’échapper et éclater au plafond comme autant de bulles à l’éclat magique. Une musique comme l’eau vive, une mélodie du soleil après la pluie. Ou l’inverse.
Les yeux fermés, l’âme envoutée.
Tu vois … ce Ciel atomique. Tu vois … ce Ciel atomique ? Tu vois … Regarde …
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Sujet: Re: You see ... you see Atomic Sky ? [Heaven and Someone ?] You see ... you see Atomic Sky ? [Heaven and Someone ?] EmptyJeu 14 Aoû - 9:36

Une chambre, le silence, un écran soudain devenu noir. Un juron lâché tout bas. Heaven tapota le clavier, puis appuya dessus avec plus de force et finit par y tambouriner (pas trop fort quand même. Ce PC représentait une partie majeure de son existence.) Soupirant bruyamment, il se laissa tomber en arrière sur son lit, quittant la position assise qu'il avait adopté quelques heures auparavant pour se retrouver allongé. Il écarta une mèche de sa chevelure brune de son visage. Pourquoi tant de haine? Il avait dû faire une chose affreusement dégueulasse dans une autre vie pour mériter ça. Se redressant, il tenta de rallumer une dernière fois son ordinateur, sans résultat. Renfrogné, il se leva et se dirigea vers la porte de sa chambre. Le tonnerre le fit sursauter.

L'obscurité extérieure lui apparut à travers la fenêtre, la pluie coulant telle d'innombrables larmes sur la vitre après s'y être écrasé avec un claquement de langue caractéristique. Il resta dans le couloir à observer cette scène, songeur. Il ne détestait pas la pluie. Elle lui donnait une impression de calme, de sérénité. De pureté bleutée. De tristesse aussi. Sa mère lui répétait à longueur de journées que lorsqu'il pleuvait, c'était le Bon Dieu qui pleurait. Enfant, il trouvait cela d'une logique imparable: l'averse était un chagrin court et passionné, la bruine une mélancolie, le mauvais temps lui rappelait un pli d'anxiété sur le front d'un homme. Vu la force de l'orage, Dieu devait être furieux... Il sourit. Il avait grandi, et l'esprit scientifique qu'il avait développé ces dernières années l'empêchait à présent de croire à ces sornettes. Dommage... Il aurait aimé que le rêve se prolonge. Tout semblait alors possible. Cruelle désillusion que de voir s'effacer le Ciel Miroir de l'humeur de Dieu pour se retrouver projeté dans le monde adulte sans préparation. Mais on finissait par s'y accommoder, faut de mieux peut-être. Résignation? Pour survivre, fallait-il apprendre à apprécier son quotidien, tout monotone fut-il? Ignorer les blessures, faire comme si de rien n'était, ou les affronter? Il n'en savait vraiment rien. Comme le disaient certains, à quatorze ans, on est trop jeune pour ''comprendre''. Comprendre quoi? Et d'ailleurs, quel était le vrai sens du mot ''comprendre''? La vie, la mort, les sentiments, tout cela ne devait-il pas rester dans le flou? Il secoua la tête. Il s'était remis en marche sans s'en rendre compte et ses pas l'avaient conduit aux environs de la salle commune. Oui après tout, autant aller là-bas, il n'avait rien d'autre à faire. Foutu ordi, foutu orage. Quand le laisserait-on no-lifer (Heaven, n'invente pas de nouveaux mots s'il te plait =.='') en paix?

Devant lui marchait un jeune homme. Grand (pourquoi lui ne faisait-il qu'un peu plus d'1m 60? Quelle injustice!), silhouette fine, cheveux noirs se balançant régulièrement dans son dos, main constamment bandée. Des vêtements d'un autre siècle recouvrant une peau que l'on devinait laiteuse, opaline, particularité que l'on voit rarement. Connexion immédiate à un prénom -enfin, un surnom- : Eden. Pseudonyme contrasté. Le bien et le mal réunis en une seule entité. Dans la Bible, le jardin d'Eden était le lieu sacré où Eve désobéit à Dieu en croquant dans la pomme présentée par le serpent. Havre de paix transformé en endroit souillé par le péché. C'était une jolie signification de son point de vue. A ce garçon son cerveau associait directement deux mots. Le premier était ''muet''. Pour savoir s'il l'était vraiment, ça il n'en savait rien, toujours est-il qu'il ne l'avait pas entendu prononcer une seule parole depuis qu'il était à la Wammy's. Le deuxième était ''violoncelle''. Lui dont la musique n'était pas du tout son fort (et encore moins la musique classique), qui avait du mal à faire la différence entre une blanche et une croche (il ne voyait pas l'utilité d'apprendre ce genre de choses), avait trouvé fascinante la façon dont il en jouait. Les notes s'enroulaient dans l'air, essaim de papillons de nuit destinés à mourir au matin, éclataient comme des bulles de savon ou choisissaient de s'éteindre doucement tel un songe d'une nuit d’été. Merveilleux envoutement, fascinante danse. Il était resté pour écouter, caché, puis était reparti en catimini sans que personne ne le voie. Hasard d'une communion secrète et exclusive qu'il n'avait pas renouvelé. N'avait pas osé renouveler. Ces instants lui étaient restés en mémoire, le morceau s'en était envolé, insaisissable et éternel. L'enchantement était gravé, souvenir agréable mais pas vital n'est-ce pas?

L'orage avait cessé, les nuages se dissipaient progressivement, coton gris sur palette d'orange et de jaune. Sublime morceau de toile déversant sa lumière scintillante sur le sol mouillé. Dieu s'était-il calmé? Qui l'avait consolé? Y avait-il quelqu'un là-haut pour le prendre dans ses bras, pour l'entourer d'un amour profond et sans faille pareil à celui qu'il se devait d'accorder aux hommes? Propos impies. Sa mère l'aurait disputé pour formuler ainsi de telles idées. Maintenant qu'il y pensait... Heaven, le Ciel, le Paradis... Quelle ironie. Heaven et Eden. Le Paradis et le Jardin. Prénoms si proches et pourtant si éloignés.


[Si j'ai encore fait ma boulette et tout compris de travers, dis-le-moi et je recommencerai ^^]
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Sujet: Re: You see ... you see Atomic Sky ? [Heaven and Someone ?] You see ... you see Atomic Sky ? [Heaven and Someone ?] EmptyLun 18 Aoû - 16:47

[Même quand l'oiseau marche, on sent qu'il a des ailes. Lemierre.]

Le Ciel … il pleurait. Que lui avait-on fait pour qu’il ait tant de chagrin ? Les oiseaux s’en étaient allés sans même le consoler. Lui non-plus ne le consolerait pas, il continuerait seulement de jouer et rejoindrait le Ciel dans sa mélancolie. Mais à force de contempler les Cieux, « il avait appris qu’il n’y avait pas d’étoile, et que chaque homme est une étoile. ». Oui. Ces étoiles à la fois si proches et pourtant si loin de lui, ces points de lumière dont il ne perçoit que l’éclat morne du passé sans parvenir à les toucher. Il s’y sentait étranger. Il n’était pas comme le poète proche de la nature, proche de l’être humain, il était musicien touchant à l’invisible. Il jouait l’inexprimable, chantait le silence et dansait des vertiges. Tanguer au sommet de la plus haute des collines sans rien à quoi se raccrocher. Tellement grisant. Et effrayant. Alors il se rassurait comme il pouvait. Se demandant si c’était son corps au bord, ou bien son esprit se balançant par-dessus le vide. Peut-être … les deux. Personne n’en tenait tout-à-fait compte, ça ne devait donc pas être si important. Il se devait d’élever son esprit plus haut, au-dessus de toutes considérations matérielles. Et ça, Eden le faisait si bien et avec tant de facilité qu’il n’avait aucune conscience des normes régissant la société anglaise. Et les sociétés. Même s’il se sentait Français dans sa chair, même s’il ne connaissait de ce pays que ce qu’il pouvait lire dans les livres et ce que son subconscient pouvait se souvenir de la très courte période passée dans ce pays. Le sang Israélien, siège de sa religion. Sa religion Inventée. Le sang Russe, sang de sa prestance, sang Musicien. Au final, il n’appartenait qu’à Son Monde. Ce Monde où le mot « loi » n’existe pas. Ce Monde de l’Envers. Mais il était également insouciant quant aux dangers de la race humaine, ne saisissant jamais l’opportunité d’étudier les caractères lorsqu’elle se présentait à lui. Puisqu’il ne se mêlait à personne, puisqu’il ne s’opposait pas à ce dangereux soleil. Il ne pouvait compter que sur lui-même. Ce n’était pas très prudent. Mais il était insouciant, à la manière d’un enfant. Il vivait tant bien que mal, comme il pouvait, ça lui convenait. Il ne lui rester que sacrifier ses désirs, ses envies. A l’infini. Il l’avait toujours fait sans véritablement s’en apercevoir. Il n’avait jamais laissé libre cours à ce qui faisait de lui un être humain. Il s’était renié. Pourtant, c’est ce qui lui avait permis d’exacerber cette violente passion, ce parfait engouement pour la musique. Par laquelle il exprimait ce que son visage ne montrait pas, ce que son cœur ne ressentait pas. Ou presque.
La mélodie se dissipa à la manière d’un phare guidant les navires dans la tempête, et qui soudain, cède sous les vagues d’une mer déchaînée. A vous de voir. Et le jeune homme reste là, assis sur sa chaise, l’archet dans la main droite, l’autre tenant l’Instrument. Il était perdu sans ça … Euphorique et tourmenté. Ses yeux noirs scrutèrent le Ciel malheureux. C’était angoissant et il ne savait pourquoi.


*C’est pour se protéger, il est fatigué de toutes vos stupidités.*

C’est une impression diffuse, la même à chaque fois. Si le Ciel était orageux, il ne voulait pas croire que celui-ci était en colère, mais simplement triste, très triste. Le Ciel était un petit enfant qui sanglotait très fort. Il fallait donc pouvoir se lamenter avec lui. Mais faute de savoir pleurer, c’est sa musique à laquelle il fait verser les larmes amères. Pour consoler ? Non-pas, car si ma musique pleure, ce n’est que pour vous plaire. Plaire au Ciel.
Quoi qu’il en fut, le Ciel parut apaisé un instant après. Presque. Ses larmes avaient cessé de couler. Et lui, Eden, il ressentait toujours une forte anxiété qu’il ne savait vers quoi tourner. Il regarda son pied droit, maudite partie de son corps -ravagé ?- qu’il avait dissimulé aux yeux des « autres », et même aux siens. Ce n’était pas ça. Puis son regard se posa sur la main droite. La main … droite. Un sentiment de profonde horreur lui étreignit le cœur. Il était là, dans la salle commune, où les orphelins passaient la majeur partie de leur temps et … il ne fallait absolument pas qu’ils voient, ça. Cette « chose » ? Sa main … bizarre. Il ne voulait pas la voir lui-même. Par quel malheur et par quel exploit ce bandage avait-il bien pu s’effilocher à ce point ? Il la connaissait la réponse. Cette détestable manie. Mais il aimait bien croire qu’il pouvait demeurer une part de mystère dans tout ce qui lui arrivait. Une part de Magie. Ici, tout le monde possédait une particularité, quelque chose bien à eux qui faisait qu’ils étaient reconnaissable entre … mille ? Ce n’était pas pour autant qu’Eden parvenait à les différencier. Tout ce qu’il voulait à cet instant précis, c’était trouver une personne qui soit seule, sans-doute. Ainsi, il n’aurait sûrement pas à craindre les brimades. Il détester faire le premier pas. Préférant se débrouiller. Exécrant ce qui le reliait à … ça, ce monde pourri jusqu’à la racine. Et abhorrant le contact humain. La signification même des mots « relation », « amitié », « amour », le laissait indécis. Ou plutôt ce qui faisait qu’on les utilisait. L’inconnu effraie. Il ne veut pas savoir. Mais il avait besoin d’une paire de ciseaux, ayant égaré les siens il ne savait trop où. Ou alors était-ce encore ces maudits lutins farceurs qui lui jouait des tours … ?

Il déposa l’Objet dans l’étui puis le mit sur son dos, avec une infinie délicatesse, toute celle d’un homme amoureux. Le violoncelle était lourd et lui, il n’était pas doté d’une grande force physique. Pourtant, il aurait été capable de beaucoup afin de le garder près de lui. De tout ? Puis il était plutôt grand, cela suffisait. Même s’il ne passait pas inaperçu, à son grand regret. Peu importait, il exécrait également les égards pour ce qui touchait au physique. Qu’il ne pouvait s’empêchait d’avoir, parfois, bien malgré lui. A pas de loup, le jeune homme se dirigea vers l’entrée de la salle commune -pour en sortir- tout en rentrant la main droite dans sa manche, la plaçant instinctivement dans le dos. Cette opération qui ne dura guère plus de trois secondes, si courte qu’elle fut, ne l’empêcha pas d’entrer en presque collision avec … une jeune fille ? C’est en éclair fulgurant que cette constatation lui traversa l’esprit, puisque la personne dressée sur son passage possédait une chevelure à faire pâlir la plus belle des blondeurs. Une longue et ravissante crinière d’un noir de jais. Dont l’heureux possesseur était en réalité un garçon. Bref, ses reflexes lui avait par bonheur permis d’effectuer un pas en arrière au dernier moment. Et il en resta paralysé sur place, l’épouvante agrandissant ses yeux au ciel orageux. Ce n’était pas pour cette personne en elle-même, c’était à l’idée qu’un contact, aussi moindre soit-il, aurait pu se produire. Car finalement, il s’était décidé. Il ne voulait pas de leur aide. Immobile, il devait prendre sur lui. Il devait, il le devait. Cet effort, ce pouvoir de l’esprit sur le corps et non l’inverse, il devait … il devait se reprendre ! Une fée lui tire l’oreille, une autre lui mordille le bout du nez, puis il sort de sa courte torpeur. Soupir de soulagement.

Légère courbette en avant et il retire le chapeau imaginaire trônant au sommet de son chef, à la fois en guise de salut, en guise d’excuse. Car après tout, il n’est pas impoli et sait faire preuve de courtoisie. Il se redresse. Sourire amène, regard de glace. Eden, fidèle à lui-même. Qu’espérer d’yeux aussi obscurs qu’une nuit sans Lune ? Puisqu’il en était là, autant tenter de se faire comprendre. De sa main droite, avec l’index et le majeur, il mima un ciseau coupant quelque chose, puis montra sa manche d’où sortait un morceau de bandage abimé. Puis il s’inclina encore une fois et attendit, le bras à nouveau dans le dos. Qui était ce garçon ? Il n’est pas physionomiste. Il ne connaît pas leurs « prénoms ». Ou peut-être qu’au fond, il sait … Peut-être qu’en lui-même, il sait que ces yeux se plaisent à contempler les Cieux. Peut-être ces yeux ont-ils l’éclat du Paradis … Des Paradis perdus. Pleurez-les.
Ce Paradis où tout finira.
Ce Paradis où il aura ce qu’il voudra.
Les fantômes ne me quittent pas. Des fantômes près de moi.



[Ne t'inquiète pas, ça me va très bien ! Huhu ! Maintenant, reste à voir si u comprends mon post !]
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Invité
Sujet: Re: You see ... you see Atomic Sky ? [Heaven and Someone ?] You see ... you see Atomic Sky ? [Heaven and Someone ?] EmptyLun 25 Aoû - 11:24

Il regardait, sentait la mélodie qui semblait s'insinuer dans les fissures crées par la vieillesse du manoir, dans les fentes sur les murs, dans les interstices des vitres légèrement décalées de leur support de bois. Cherchait-elle à s'envoler dans le lointain? Légère. Cristalline. Intuitive. Profonde. Fragile. Elle se faisait écho des alentours, s'accentuait des senteurs d'un Paradis bafoué au fond de lui. Que voulait-elle? Peut-être tout... ou rien. Mais la perspective de donner sans rien attendre en échange semblait si irréaliste que cela en devenait irréel. Peu de gens appliquaient cette éthique, préférant adopter une sorte d'échange équivalent, un service rendu contre un donné, une tentative de marché à égalité. Cette façon de penser lui semblait assez pitoyable, en fait... Elle témoignait d'un manque de confiance ambiant, d'une apocalypse ancrée dans les mœurs. La musique, elle, étendait ses ailes au-dessus de lui d'un air modeste, consolatrice et semblant n'avoir aucun objectif à part celui d'être présente. Les notes éclataient dans un doux bruissement, discret, au milieu des cris et des rires qui lui parvenaient dans le couloir où il s'était arrêté, serpentant dans la tiédeur de l'espace impersonnel de la salle commune. Il s'étonna que ces enfants ne s'arrêtent pas afin de saisir des bribes de ce morceau qui ne leur était pas destiné, ni à lui ni à eux. Il n'y avait rien de mal à vouloir capturer un de ces fragments mélancolique et secret au creux de ses mains. De tout temps, à toutes les époques, les hommes avaient tenté de s'approprier ce qui ne leur était pas destiné et aujourd'hui cela n'était pas différent. Ce qui apparaissait comme hors de portée était plus attirant que ce qu'on l'on possédait déjà. Il pouvait y avoir des exceptions, des choses dont le charme ne s'étiolait jamais mais le premier cas primait la plupart du temps. Heureux est un voleur aux désirs inassouvis. Nous sommes tous des voleurs cherchant à échapper désespérément au vide. Qui regrettent quand ce qu'ils avaient tellement voulu posséder disparaît. Il est dur de saisir quelque d'immatériel. Il finit par s'effacer. Ne reste que le vide.

''Tout meurt, même les étoiles se consument.'' Où avait-il lu, qui lui avait dit ces mots qui l'avaient anéanti quand il les avait entendus, le plongeant dans une sorte de peur constante qui ne l'avait pas vraiment quitté? Il ne se souvenait plus. Il avait préféré attribuer cette phrase à une entité invisible, laissant ainsi un goût d'irréalité à cette citation qui le dérangeait. Il avait eu tellement peur en réalisant sa portée qu'il n'en avait pas dormi de la nuit, fixant le plafond à travers une chape d'obscurité et du sommeil omniprésent qu'il ne parvenait pas à trouver. Il se rappelait l'étau qui lui enserrait la gorge pendant qu'il essayait d'imaginer ce que c'était que de n'être rien. Ne plus ressentir. Ne plus penser. Ne plus exister. Il avait visualisé ce vide avec tant de force qu'il s'était mis à pleurer. ''Tout meurt, même les étoiles se consument.'' Le sang battait à ses tempes, il s'était martelé cette citation dans sa tête sans s'en rendre compte, et ses sanglots avaient redoublé d'intensité. Quel âge avait-il alors? Quatre ou cinq ans. Il s'appelait encore Helias, sa mère était vivante, elle était serveuse dans un bar miteux et rentrait tard. Ecarquillant ses yeux verts au maximum, il n'avait distingué que le noir. Regarde, un jour tu seras consumé, un jour tu seras le néant. Il n'avait pas dormi, cauchemars et réalité se mélangeaient. La pluie était venue battre à sa fenêtre, en unisson à ses propres sentiments. Dieu était avec lui, mais il était seul. Dieu ne peut pas mourir.

Puis ce fut la rupture progressive, le relâchement de l'archet sur les cordes, et le silence suivant la dernière note. Le violoncelle avait fini sa complainte, laissant derrière lui un ciel presque entièrement découvert. L'instrument et le musicien qui le maniait devait être unique pour l'apaiser. Heaven se sentait plus calme aussi, n'ayant pourtant pas de raison spéciale d'être anxieux en ce moment. Il sourit. L'original et le double qu'il était avaient au moins un point commun, semblait-il.

Il se décolla du mur et reprit sa marche vers la salle commune. Tournant pour en passer la porte, il faillit entrer en collision avec Eden qui, lui, en sortait. Heureusement, les réflexes de cet étrange garçon lui permirent de l'éviter avant un éventuel impact. Il resta figé, visiblement ébranlé. Heaven s'étonna. Il n'inspirait aucune peur à qui que ce soit (encore heureux), et ce n'était pas maintenant que cela allait commencer. Sûrement y avait-il une autre raison, mais n'en connaissant pas la nature il ne s'y attarda pas. D'ailleurs, une seconde après il avait retrouvé son attitude détachée et son visage ne laissait paraître aucune émotion. Cependant, il trouvait à Eden une sorte d'impression... de vulnérabilité, de sauvagerie sous une couche de politesse. Farouche, pareil à un chat apeuré qui ne veut pas qu'on le touche, qui se rétracte au moindre contact. Il le vit le saluer à l'aide d'un chapeau invisible, se courbant en avant, et il ne put s'empêcher d'incliner la tête en réponse à son salut. Au fil des années, il avait pris l'habitude de rendre un salut de manière similaire à celui qu'il recevait. Sans doute dans l'espoir de passer plus inaperçu qu'il ne l'était... Cela marchait assez bien, beaucoup de résidents de la Wammy's n'étant pas au courant de son existence. Résidents pour lesquels il était juste un visage anonyme parmi d'autres sans intérêt. Il aurait été mensonger de dire qu'il s'en fichait, de nier l'envie qu'il avait de plaire à son entourage, de ne pas se faire détester. Bon, il y avait des personnes qu'il évitait comme la peste, mais il portait assez d'intérêt au milieu dans lequel il vivait pour connaître la totalité des surnoms et quelques caractéristiques pour chacun. Il murmura un timide ''Bonjour'' et des excuses servies sur un ton hésitant.


« Désolé, je ne t'avais pas vu... »

Une manche d'où dépasse un bandage défait. Deux doigts imitant des ciseaux. Une demande exprimée par des gestes.

«Oh... Bien sûr. Je vais en chercher. Tu m'attends hein? »

Il partit d'une démarche rapide, courant presque pour limiter la durée du trajet, se retournant juste pour lui adresser un signe de la main lui intimant de rester ici. Les couloirs étaient déserts, ses pas résonnaient, se répercutaient dans le gigantesque orphelinat, croisant juste deux ou trois élèves qui se hâtaient vers une destination inconnue. Il poussa la porte de sa chambre et y pénétra. L'intérieur était plongé dans l'obscurité puisqu'il n'avait pas pris la peine d'ouvrir les volets après que cet ordinateur l'ait lâchement abandonné. La seule lumière émanait de fines fentes dans les volets, pâle et insuffisante. Sauf pour lui, qui passait ses journées et ses nuits devant l'écran de son PC dans un noir total. Passant devant le lit où il était posé, il se dirigea vers un bureau et ouvrit un tiroir pour en tirer une paire de ciseaux à bouts ronds. La seule qu’il n’ait jamais possédée. L'été précédent son entrée en école primaire, sa mère l'avait trainé dans une trentaine de magasins différents pour trouver des fournitures scolaires convenables, tirant un Helias réticent derrière elle, ne se retournant que pour lui lancer un regard excité ou une exclamation ravie. Elle adorait faire les boutiques malgré leur manque d'argent, se contentant de regarder, envieuse, les vêtements de marque et les parfums sans rien acheter que le nécessaire. L'aversion d'Heaven pour le shopping venait probablement de là. Il l'avait trop pratiqué étant enfant. Dans le rayonnage de la prérentrée, elle avait brandi ces ciseaux comme s'ils étaient ses sauveurs, il avait râlé qu'il n'était plus un bébé et que la rondeur exagérée de l'embout n'était pas nécessaire, elle avait objecté que les extrémités pointues étaient dangereuses et ils avaient argumenté pendant un quart d'heure. Elle avait gagné. Elle arrivait constamment à ses fins avec lui. Il passa son index sur le métal froid d'une des lames, effectuant plusieurs allers-retours depuis le support de plastique rouge. Neuf ans plus tard, il ne ressentait pas le besoin de les changer. OK c'était des ciseaux pour mioches, n'empêche qu'ils coupaient bien! Si si. S'arrachant à ses pensées superflues, il redescendit. S'il mettait trop longtemps, Eden allait se lasser et partir... Inexplicablement, il eut envie qu'il ait patienté.

« Voilà, tiens. C'est bon? »

Il lui tendit l'objet de sa requête et se tut. Il n'avait rien d'autre à ajouter mais il resta. Silencieux, attentif. Par curiosité. Juste parce qu'il en avait envie. Avec lui, encore un peu.
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Invité
Sujet: Re: You see ... you see Atomic Sky ? [Heaven and Someone ?] You see ... you see Atomic Sky ? [Heaven and Someone ?] EmptyLun 1 Sep - 14:32


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Un flocon. Pourquoi fallait-il enfermer un flocon dans une cage ? Tears fixa son lapin blanc dans les yeux. Il aimait bien le nom qu’il lui avait donné, Flokjes, ce qui signifiait "Flocon" en Hollandais. C’était banal, mais ça lui plaisait. Avec délicatesse et patience, le surveillant fit sortir l’animal de sa prison en faisant glisser ses doigts sur les poils blancs et soyeux. Il avait acheté ce lapin sur un coup de tête, peut être le regretterait-il un jour ? Quand Lust l’avait trainé à l’animalerie voir les chatons, il n’avait pu s’empêcher de caresser les lapins des yeux avec tendresse. C’est sur le chemin du retour à l’orphelinat qu’il succomba. Après avoir demandé à Lust de l’attendre quelques minutes, il retourna à l’animalerie et acheta cette petite boule de poils si attendrissante. Le vendeur lui avait signalé que ce lapin avait de gros problèmes de vue, mais Tears s’en moquait éperdument. C’est alors que Flokjes se montra vraiment dépourvu de toute vue. Il fonçait dans les meubles sans hésiter et renversait sa gamelle de nourriture perpétuellement. C’était bien une des rares fois où le blond avait cédé à l’une de ses envies, l’une des rares fois où il s’était montré égoïste. Lui qui passait son temps la tête en l’air à regarder le ciel a l’envers, à être ailleurs, là où on avait besoin de lui. Pour les autres, toujours les autres. Là, il s’était fait plaisir.
A lui, rien qu’à lui et à personne d’autre. Et ça faisait un bien fou. C’était différent de la joie qu’il éprouvait en voyant quelqu’un d’autre sourire grâce à lui, c’était moins… puissant.. mais agréable quand même. Une fois Flokjes lâché dans la chambre, l’animal trébucha sur l’énorme nœud de tissu bleu turquoise dont Lust l’avait orné. Tears remit la boule de poil sur ses pattes avant de commencer le nettoyage de la cage. Il n’aimait pas l’idée de mettre son lapin sous barreaux, mais la jeune fille aux manières de chat lui avait dit que c’était le mieux à faire. Soudain, un bruit sourd l’alerta. Flokjes s’était encore heurté contre le pied de lit.
Au bout d’une semaine, il avait apprit à éviter le bureau, mais les pieds de lit lui donnaient encore du fil à retordre. De plus, Flokjes était vif et assez sûr de lui, persuadé qu’il allait toujours dans la bonne direction ou que l’espace était infini et sans limite. Comme un satellite qui ne voyait pas les météores.
Cela faisait sourire le blond parfois… lui qui voyait très bien, il avait un ego assez bas alors que son lapin, aveugle jusqu'à la rétine, était aussi sûr de lui qu’un loup à deux centimètres de sa proie. La boule de poil blanche reprit son exploration en s’attaquant au dessous de lit, ramassant pour l’occasion, tous les moutons et toiles d’araignées qui y résidaient.
Tears soupira gentiment et continua sa tache. Il aurait du appeler son animal "boule de neige", le genre qu’on utilise pour les batailles en hiver, les rapides qui vous débloquent la mâchoire. Les bruits de pattes résonnaient dans sa chambre, il les entendait s’éloigner, revenir, s’éloigner encore, revenir de nouveau avant de s’éloigner, s’éloigner, s’éloigner encore… Tears leva précipitamment la tête et examina sa chambre d’un bref regard circulaire. Pas de lapin. Le blond se leva et ouvrit la porte, déjà entrebâillée. Après avoir jeté un œil dans le couloir, il le vit. La boule de poile gambadait, plus sûre d’elle-même que jamais, collée au mur pour suivre la paroi. La foule était dense et le surveillant se mit à paniquer comme jamais.
Il courut, disait des "Pardon excusez-moi" à tout va. Au bout d’un moment, à force de nager dans la foule, Tears le perdit complètement de vue.
"Excusez moi, excusez moi ! Vous n’aviez pas vu un lapin ?"
Seul Angel lui accorda un regard.

"Ta charmante petite bestiole ? Il me semble que Lolly est en train de lui apprendre à voler..."

Effrayé, Tears se pencha vers les escaliers et vit Lolly qui en descendait, Flokjes au bout de bras, imitant des bruits d’avion.
Le surveillant suivit minutieusement le trajet aérien de son animal, séparé du jeune enfant par un groupe d’élèves et vit Lolly déposer le lapin en bas du rez-de-chaussée.

"Tu m’attends là hein ? Je reviens touuut de suite !"

Evidement, le lapin se carapata en vitesse... ayant comprit que les couloirs était droits, il fonça tête baissée. Heureusement, le rez-de-chaussée était énormément moins bondé que les étages supérieurs.
Le surveillant se hissa donc à sa poursuite. Celle du lapin blanc. Pour changer…
Tous les jours dans sa vie, il avait l’impression d’être une Alice boudeuse. On lui montrait un lapin qui était sans cesse pressé. Il ne le suivait jamais. Parce qu’il avait peur de ce pays des merveilles. Cet inconnu. Il ne se sentait pas près à entrer dans le terrier, il se sentait trop indécis. Pour Tears, le lapin arrivait sans cesse en avance, alors le blond ne se sentait pas près.
Mais le lapin n’avait jamais le temps de l’attendre, il était en retard lui. Ce décalage l’angoissait.
Est-ce lui qui était perpétuellement en retard ? Ou alors lui proposer-t-on les choses avec trop d’avance ? Le tic-tac de la montre s’agitait dans ta tête désorientée. Le flocon, en coup de vent, se laissait glisser sur le parquet avec une croyance époustouflante en ses capacités de repérage infrarouge, confiance qui s’arrêta net lorsqu’il se heurta brutalement contre les pieds de quelqu’un. Tears leva ses yeux bleu-gris vers la personne en question. En fait, il y en avait deux.
Heaven et ses longs cheveux bruns caractéristiques, son visage agréable à regarder et ses lacets toujours défaits.
C’était un orphelin extrêmement agréable à vivre, l’un de ceux dont le blond vénérait l’existence et avec qui il se sentait en confiance totale. Et le deuxième, ce trou noir, ce gode-mystère, n’était nul autre qu’Eden. Contrairement à Heaven, Tears n’a jamais eu l’occasion de parler avec le violoncelliste. Pourtant ce n’était pas l’envie qui manquait, vu que ce désir le brûlait dès qu’il apercevait ce grand jeune homme élégant. Mais il était l’inconnu, il était ce monde des merveilles.
Arrivé à moins de trois mètres des deux jeunes, Tears pencha nerveusement la tête en signe de salut.
La présence d’Eden l’intimidait beaucoup trop. Il fixa le lapin à ses pieds en bredouillant :

-"Pardon.. pardon… mon lapin a… il ne vous a pas vu… c’est ma faute, j’aurais du fermer la porte, je suis désolé…"
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Invité
Sujet: Re: You see ... you see Atomic Sky ? [Heaven and Someone ?] You see ... you see Atomic Sky ? [Heaven and Someone ?] EmptyMar 23 Sep - 7:54

[J'emmène au creux de mon ombre
Des poussières de toi,
Le vent les portera.
Noir Désir.]


« Et un jour, il déploiera ses ailes. »

Des ailes d’argent ou des ailes d’or. Des ailes sacrées, des ailes damnées. Invisibles et pourtant si présentes. Aura glacée d’indifférence. Un changement proche, possible ? Se délecter de ce qui fait du bien, de ce qui fait du mal. Etat changeant. Esprit rebelle et lunatique. Apparence trompeuse. Il ne joue pas le jeu, ne veut pas être mêlé à cette interminable partie. Même s’il fait partie des pions. Amusement malsain ? Jeu froid, je ambigüe. Il est l’un ou l’autre puis les deux à la fois. Nouvelle envergure. Les pensées tourbillonnent, impossible à démêler, à ne plus savoir quoi en faire. Dans la lumière obscure, vol de papillons noirs, sanglants. Toi le seul, toi l’ultime. Ils avaient pourtant prédit, une mort ou une naissance. Laissons-les parler, laissons-les rire. Plongé dans l’infini, dans le gouffre sacré, son silence est fait d’or. Ils sont nés pour se taire, souffrir et oublier. Ils ne comprennent pas l’enjeu. Ils ne devraient pas vivre, et cependant ils le font. Et si bien … ils le font si bien … Il les envie mais il dort. Il ne veut pas s’éveiller à la vie, il ne peut pas. Cette crainte qui l’habite, le suffoque. Il est fragile, simplement. Il n’est encore qu’une chenille, il a besoin de force. Cette force de ceux qui savent vivre. Il apprendra à vivre, il n’est pas prêt. Il ferme les yeux. Il triche et se dit qu’il a le temps. Respire, imperceptiblement. Un jour peut-être … Il garde au fond de lui, et s’il meurt à petit feu, peu lui importe. Doucement, doucement. Etreindre et puis s’éteindre. Ses ailes, elles sont encore repliées, intouchables. Ses ailes, elles sont celles du papillon. Et un jour, il voltigera au grès du vent, loin, très loin dans le ciel bleu. Toucher le soleil et s’y brûler les ailes. Et s’il ne s’éveillait pas ? Poudre de mort.

« Mais c’est plus fort que moi, tu vois je n’y peux rien, ce monde n’est pas pour moi, ce monde n’est pas le mien. »

J’essaierai. De toutes mes forces, je te le promets. Promesse vaine à un fantôme.
Ce jeune homme au prénom de douceur n’a pas hésité. Alors le monde n’est sans-doute pas complètement pourri. Espoir. Le monde n’est peut-être pas encore perdu. Ca dépend du cœur. A vous de voir ce que vous voulez en faire, vous en avez fait les règles. Heaven. Ils ont prédit un éveil au Paradis. Ils rêvent de liberté, d’amour et de paix. C’est ce qu’ils disent. Ces rêves que l’on a faits. Et c’est au creux de son ombre qu’il emmène les poussières d’étoiles. Eden, pudiquement, laisse sa main dans sa manche. Si l’on peut appeler cette chose « main ». Il coupe ce qui dépasse, morceau disparaissant dans une poche. Et un sourire effleure ses lèvres, léger voile presque invisible lorsqu’il observe l’objet d’aspect enfantin. Précieux trésor conservé par son propriétaire ? Il n’est pas dénué de sentiments, il est un humain après tout. Alors cette ombre de sourire, est-ce un doux et rare souvenir remonté à la surface des eaux troubles … ou bien serait-il simplement amusé par cette touche enfantine ? Qui sait. Ce sont ces petites choses qu’il apprécie à leur juste valeur et qui le fait se sentir en confiance. Eden où Enfance.

« Mais tout disparaîtra. »

Point blanc dans sa vision, qui ne veut pas disparaître. Petite boule poilue. C’est un animal, un petit lapin blanc. Serait-il en retard par le plus grand des hasards ? Et Alice est-elle à ses trousses ? Alice, jeune fille blonde au joli visage. Mais plutôt que la poursuivante du lapin blanc, c’est un poursuivant qui s’arrête tout près d’eux. A l’orée du terrier ? Magnifique blondeur qui a toujours impressionné notre ténébreux, yeux de biche à l’azur limpide, silhouette élancée bien que très peu assurée. Candeur et timidité. Quelle injustice. La jalousie ne l’atteint pas même une seconde pourtant. Juste de l’admiration pour ce qu’il aurait aimé posséder. Ou pas. Des traits gracieux. Il doit s’isoler pour ne pas se brûler les yeux, les ailes. Ne pas imposer ses défauts à la lumière du soleil. La nuit lui est favorable. Ces deux astres finiront par se lasser et il les laissera. Probablement ne feront-ils pas attention, jusqu’à ce que la marée monte, jusqu’à ce qu’il s’y noie à jamais. Ou alors lui accorderait-on l’immense faveur de se tenir en la douce compagnie du soleil et de la lune ? Il se sent mal, plutôt. Mais il ne le montre pas, comme il a toujours appris. Visage neutre et pâle, tout se passe à l’intérieur.
Et cependant, cette Alice au masculin s’adresse à eux. S’excuser. Il paraît adulte, son visage et son allure son enfantins. Cet animal lui appartient, il n’en a pas douté, tout est lié. Poli, il s’incline. Retire le chapeau imaginaire. Devient le chapelier fou ? Il ferme les yeux et triche encore. Devient autre dans son esprit. Ouvre les yeux sur la folie, et tout ira bien. Ils lui font mal. Cessez de rayonner et laissez le plonger.

« Ouvrir les yeux pour les fermer enfin et puis quitter ce monde pour un meilleur demain. »

Il ferme les yeux et il sourit. Il veut, il essaie, souhaitant que tout ne soit pas vain.
J’élève mes mains vers un Paradis de curiosité, et je sèche leurs larmes pour ne pas qu’elles écorchent.
Même si je ne sais pas ce qu’ils me demanderont.
Même si je ne sais pas ce qu’ils me voudront …
J’élève seulement mes mains à leurs visages de douceur, et espère un avenir meilleur.
A nous deux la lumière.


Désolée pour le temps de réponse, vraiment, la terminale c'est difficile à gérer. Encore désolée ! T__T En éspérant que la réponse vous conviendra ...
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