Matt n'a rien d'un génie : Matt est l'archétype même de l'adolescent idiot aux neurones grillés par les jeux vidéos. Surtout à 15 ans, peut etre qu'à 19 ans il finira enfin par revenir un peu à la réalité mais pour l'instant c'est pas gagné, Matt vit dans son monde.

Il a déjà bien évolué depuis ses 12 ans, maintenant l'australien n'a pas de mal à parler aux autres êtres humains, il s'entend même bien avec tout le monde en général, il n'y a pas grand monde qu'il déteste et reste ouvert d'esprit. Le garçon est quelqu'un de sympathique, jovial, il fait des blagues, il apprécie les débats, il est chaleureux, bref c'est pas super difficile de faire de Matt son pote, surtout si vous partagez des centres d'intérêts avec lui, ses centres d'intérêts principaux sont : les jeux vidéos, l'informatique et internet. Matt est un gros geek, enfin si on voulait être précis on se rapprocherait plus du gamer que du geek, mais il a aussi des côtés nerd et otaku, osef, on en restera au qualificatif du geek.

Heureusement qu'il a des consoles portatives sinon il resterait enfermé le Matt, et heureusement que les consoles de salon sont..dans le salon justement, ça le fait un peu sortir, lui même est comme un personnage de jeu vidéo : le PNJ du comptoir qui reste à son comptoir et que vous pouvez aller consulter à n'importe quelle heure, bah Matt c'est pareil, vous venez dans la salle à 9h il sera en train de jouer, vous revenez à 16h il y sera toujours, vous venez à 3h du matin peut être qu'il y sera aussi...

C'est parce que on ne dirait pas comme ça mais Matt est déterminé. Même si son comportement est souvent complètement je m'en foutiste et nonchalant, une fois qu'il a décidé quelque chose (ce qui arrive rarement au final) il y mettra beaucoup de volonté. Comme finir Portal par exemple. Il commence et tant qu'il n'a pas fini ne vous attendez pas à ce qu'il abandonne le jeu en cours. Ce qui fait que Matt est quelqu'un de très fidèle et persévérant au final.

Matt est franc, sincère, il n'y a rien de faux en lui. C'est un garçon entier qui n'a aucun comportement hypocrite envers les autres : il a pas que ça à faire...  Mais il n'est pas non plus la plus grande gueule de l'orphelinat : si il peut éviter le conflit il le fera, il a pas que ça à faire. Et puis l'australien il est pacifique et calme, d'ailleurs on est bien content de le voir quand y'a Mello qui pète un plomb.

On pense facilement avoir fait le tour de Matt quand on le connait..... et on a raison en fait, le garçon n'a rien de très imprévisible et d'impulsif, il reste fidèle à lui même sans trop réfléchir, Matt est quelqu'un de profondément heureux, il ne demande rien à personne et n'attend rien de particulier. Il vit au jour le jour, prenant ce qu'il y a de bon à prendre et laissant de côté le reste, en fait il est probablement bien plus simple que ce qu'on croit au premier abord. Le problème à ça est qu'il n'est pas particulièrement attentif à ce qui se passe autour de lui, ni aux autres, Matt se fout un peu de tout, il n'y a rien de particulièrement important. Il pourrait mourir demain qu'il serait content de la vie qu'il a déjà vécu, on peut appeler ça de l'immaturité ou de l'inconscience, vous pouvez choisir.

Ce qui d'ailleurs le conduit à adopter des comportements un peu bêtes ou dangereux, Matt ne fait que se gaver de junk food, Matt fume, pas trois paquets par jour mais assez pour être accro, Matt n'hésite pas à suivre Mello et d'autres suicidaires dans des plans complètements inconscients, Matt se fout complètement de faire des efforts dans les études et ne réfléchit même pas au métier qu'il voudrait faire. On lui dit qu'il gâche ses capacités, et pourtant Matt est troisième de WH. Comment se fesse alors que le garçon est le plus grand procrastinateur de l'orphelinat ? Il a des facilités, il enregistre tout, même s'il n'a pas l'air, son cerveau est une machine et s'il travaillait ses résultats seraient les mêmes, alors autant ne rien faire.

Autant continue à geeker, il est jeune, #yolo.

Très jeune d'ailleurs... l'adolescence vient à peine de pointer le bout de son nez et ça se voit : Matt n'a rien du prince charmant, plein d'hormones récemment ses séances de tchat sur jeuxvideo.com ont été remplacées par des séances vidéos sur yoyobigtits.com. Matt est un geek je vous ai dit, c'est pas la chose la plus sexy : niveau physique il alterne des phases potables et des phases...moins potables, cheveux gras, boutons rouges plein la face, grosses lunettes, tâches de ketchup sur le t shirt, mêmes chaussettes depuis une semaine.... bref, ce n'est pas tout le temps comme ça mais quand il se laisse trop aller c'est ainsi. Niveau fille en plus c'est pas le grand casanova qui existe, le pauvre se cherche une copine, alors si vous êtes intéressées mesdemoiselles <3

'cause they'll be a day when you're standing in the hall of fame

La naissance de Matt est digne d'un (mauvais?) film hollywoodien, le papa d'origine russe était un fervent passionné d'informatique doté d'un grand sens de la justice, il aurait été le genre de personne à diriger une secte du net à la Anonymous pour renverser gouvernements et gouvernants, s'il n'était pas occupé par son travail de professeur d'université. Sa grosse paire de lunettes et sa nerditude avaient attiré la fille la plus populaire de l'école, légèrement métisse, cheveux bouclés et grands yeux marrons, elle aurait pu avoir n'importe quel beau surfeur blond, riche, influent, qui l'aurait probablement rendu heureuse. Mais elle jeta son dévolu sur le petit professeur d'informatique introverti limite socially awkward et pas très attirant au premier abord. Mais Monsieur Jeevas avait quelque chose de dangereux, et elle, elle aimait le danger, rebelle et inconsciente qu'elle était, jeune en gros. Elle, elle ne rêvait que d'une chose, s'éloigner des conventions, vivre l'aventure, devenir une Bonnie du 21ème siècle si c'était possible. Monsieur Jeevas malgré ses airs de sage fonctionnaire était tout sauf casanier. Leur histoire d'amour fût brûlante et dévorante, ils s'installèrent à l'écart de la civilisation à pirater les systèmes.org, ils gênaient, ils avaient les clefs du monde et une bonne troupe d'internautes à leur service.

Le petit Mail naquit et grandit dans ce brouhaha illégal et illicite. Oh il ne s'en rendait pas bien compte, Maman et Papa étaient des personnages non conventionnels mais ils le couvrèrent d'amour, leur petit Mail. Leur petit Mail à qui ils faisaient eux mêmes l'école d'ailleurs, pendant 4 ans Mail ne rencontra quasiment personne d'autre que ses parents. Le reste de la famille avait rejeté les deux révolutionnaires qui de toute façon s'étaient quasiment exilés dans la brousse australienne loin de toute règle sociale. La brousse australienne. Mail y passa des heures à jouer, il partait même dans la forêt grimper aux arbres et sociabiliser avec des animaux carnivores ou venimeux, à en devenir le nouveau Victor de l'Aveyron.

La vie était belle, vraiment belle.

Mais il fallait croire que les frasques informatiques de ses parents étaient loin du simple petit téléchargement illégal du dernier épisode de Breaking Bad, si bien qu'ils s'étaient fait de dangereux ennemis et les menaces pleuvaient.
Maman savait ce qui les avait attendu, la nuit avant que le drame ne se produise elle prit soin de confier son petit Mail Jeevas à un orphelinat, rupture déchirante mais nécessaire. Elle le regarda pleurer alors qu'elle s'éloignait, espérant pouvoir s'enfuir avec le père, et récupérer un jour Mail, mais le lendemain des rangers armés jusqu'aux dents débarquèrent. Jugés ils furent enfermés en prison pour le reste de leur vie en tant qu'ennemis politiques, ils y sont encore.

Mail n'était pas un enfant sociable. Il n'avait quasiment jamais rencontré d'autres enfants et se montrait méfiant. Il demandait à voir son père et sa mère, il pleurait, allait se cacher des jours dans un placard avant qu'on ne le retrouve. Malheureux dans la civilisation, à part quand on le mettait devant un ordinateur ou une console, l'enfant sauvage fut soumis à des tests rigoureux, et on lui découvrit une intelligence hors du commun. Une semaine plus tard des hommes et des femmes débarquèrent, avec leurs accent british et leurs papiers et autorisations au dessus de l'officiel : wammy's house. Mail s'envolait pour l'angleterre et devenait Matt.

Le changement fut brutal : il avait bien connu les saisons de pluies mais ce n'était pas pareil, l'angleterre n'avait pas de soleil, l'angleterre était froide, et Matt fut malade pendant des mois au tout début de son entrée.

Les nourrices s'occupèrent de lui avec grand soin et il commença à se familiariser un peu avec l'endroit. Les souvenirs de l'Australie s'évanouissaient petit à petit, de toute façon il n'y avait plus de jungle à aller explorer, plus de maman et de papa contre qui se blottir, l'enfant blasé avait succédé à l'enfant sauvage. Mail restait cloitré toute la journée à jouer à la game boy sans parler à personne, les autres l'effrayaient, ou l'indifféraient, au choix, lui qui était si épanoui avant, le futur lui semblait maintenant bien maussade, sans promesse, rien. Le rêveur qu'il était avait été brisé, bafoué, le monde réel n'avait plus d'intérêt et les jeux vidéos était le seul voyage qu'il pouvait faire désormais, il rentrerait dans les rangs.

Matt avait grandit dans l'inégalité même l'amour de ses parents n'avaient pas été particulièrement légal, il n'avait jamais compris qu'il l'attendait cette illégalité, qu'il en avait besoin. Matt était une machine, une énorme machine froide qui attendait seulement une décharge électrique pour se déclencher, Mello fut cette décharge électrique. Qui aurait cru que les deux garçons radicalement différents auraient pu s'entendre hein.

L'Australien fut projeté hors de sa coquille alors qu'ils faisaient les cents coups et que les tambours de la révolution raisonnaient dans le cœur de Mello, Matt aimait bien ça et devint son chien chien. Il commença à se lier aux autres, beaucoup plus qu'avant disons et son intelligence recommença à fonctionner : oh il était troisème de l'orphelinat, improbable mais finalement pas si incompréhensible que ça.

Le deuxième Mello, le premier Near.

Et la musique de Mortal Kombat résonnait dans ses écouteurs alors qu'il les regardait se battre, une énième fois, en riant.

La vie n'était douce que dans l'adrénaline.