And I feel sickened
And who the fuck are you anyway you suck
C'était alourdi d'une gueule de bois monumentale que Hammer s'était écroulé sur l'un des pupitres disponibles à la bibliothèque. Il était tard (ou très tôt) et il faisait froid mais Shark ronflait comme un moteur d'avion et il était donc parti roupiller ailleurs. Malheureusement pour lui, la House était remplie de lève-trop-tôt, sauvent de Shapes, de dynamiques et donc de bruits. Fatigué de les repousser, il avait fuit les autres, les cours et s'était instinctivement dirigé, tel un animal blessé, vers la bibliothèque salvatrice. Il dormait, tout en bavant indignement sur son avant-bras, quand un bruit apocalyptique le fit sursauter au point de le mettre debout d'un seul coup, tandis que sa chaise tombait à terre avec fracas.
L’œil hagard et cerné, le poil ébouriffé et simplement vêtu d'un vieux sweat, à même la peau, d'un jean crasseux et d'une antique paire de baskets, Hammer faisait peur à voir. Un mal de tête vrillait entre ses deux yeux aciers et la chute de l'étagère n'avait fait que l'attiser. Mais plus que tout la voix de la jeune fille, trop aiguë à son goût, lui faisait le même effet qu'un pique à glace dans le lobe frontal.
— Rah mais ta gueule, putain. lâcha-t-il en se frottant les yeux, comme un enfant.
Il chercha à tâtons sa chaise, la remit sur pieds et se rassit. Quand il ouvrit les yeux, elle était toujours là, à se frotter le sommet du crâne. Il se demandait vaguement pourquoi elle restait plantée là, avec son air niais, alors qu'elle risquait de se faire enguirlander pour l'étagère. Elle se mit soudainement à tâtonner pour ranger. Puis en fixant son regard céruléen immobile, il comprit.
— Ah ma parole c'est que t'es myro.