Tes faibles pas ont gravis les dernieres marches. L'heure n'avait pas d'importance quand tu t'es appuyée sur la rembarre, aidant ton corps à se lever pour sortir ta tête dans les décombres. Ton sourire n'était pas encore sur tes lèvres, il te fallait voir la lumière sur le sol. Voir les traits définis des particules qui flottaient dans l'air sans penser que ce fut poussière et non papillons minuscules. Il restait quelque temps avant que cela ne commence, tu as soupiré. Tu t'es fait petite entre les planches, priant pour qu'on n'entende ton pas sur le plafond de certains enfants. Sûre qu'ils dormaient à cette heure-si, pas comme toi.
Pas comme toi et ton envie de regarder le ciel. Les obstacles, comme l’énorme boite qui bloquait le passage ou le banc dont tu ignorais la raison de sa présence, n'étaient pas facile à franchir, même après les centaines de fois où tu avais voulu t'y rendre. A ce paradis dont tu étais si fière. Tu es tombée contre les planches à un moment, mais ton corps n'a pas fait de bruit, tu n'étais pas lourde et une faible impact n'avait pas de résonance. Tu t'es mordue les lèvres. Pas pour le bruit mais pour ton ventre qui te faisait soudainement mal. Tu as décidé d'avancer quand même.
Deux minutes plus tard tu te retrouvais devant la place aménagée et enfin tu pouvais voir ces zébrures sur le sol et les murs. Tout ce définissait dans l'obscurité, et qu'importe l'endroit où tes yeux se nichaient, tu trouvais une beauté en ce blanc cassée de la lune. Tu souris enfin et avançant un peu tu t’arrêtas dans un des rayons lunaires. Tes propres vêtements prenaient de drôle de couleur et en mettant tes mains devant toi, tu les trouvais zébrées et ne put t’empêcher de rire. Avant de placer tes mains contre ta bouche et tes dents sorties. Il te fallait être silencieuse, même si tu voulais sourire, même si tu voulais rire et danser. Les autres enfants ne devaient pas savoir pour cet endroit, il n'y avait que toi et tes amis et cela t'était suffisant.
Tu as fait de grands pas dans la pièce, balançant ta tête de gauche à droite, les mains derrière toi. Où était donc cette Aradia ? Tu as trouvé ta plante en te rappelant qu'elle se cachait toujours derrière le canapé. Tu t'es accroupis, mettant tes mains sur tes hanches, l'air contrarié.
MORPHEE: Tu sais, ce n'est pas marrant si tu te caches à chaque fois que je viens !
Elle ne répondit pas. Si elle te faisait la tête !
MORPHEE: Ce n'est pas la peine de faire la plante rebelle ici, jeune pousse ! Je suis ta mère et en tant que fille, tu dois m’obéir, ok ? »
Encore une fois elle ne te répondit pas, mais tu avais vu qu'elle ne voulait pas ne pas te répondre mais qu'elle voulait simplement dormir. Tu as soupiré. En même temps, il était prés d'une heure passé du matin, et même les plantes avaient besoin de sommeil. Ça tu le savais très bien. Tu t'es alors relevée, dépoussiérant ta robe verte en replaçant une mèche derrière tes lunettes. A une heure si avancée de la journée, tu ne pouvais pas crier sur ta plante et repartir aussi sec. De un parce que tu n'étais pas Gumpy et tu ne savais pas parler fort, de deux parce que tu te plaisais dans ce silence en fin de compte. Quand on pensait que ton écosystème était constitué à quatre-vingt dix neuf pour cent de silence, oui, ce silence là était nécessaire pour ton repos.
Mais il n'était pas l'heure pour toi de dormir. Tu le sentais, ce n'était pas l'heure et si tu dormais maintenant, tu n'étais pas sûre d'arriver dans ton monde. Ton Monde. Cette géante planète. Alors tu t'es assises dans le canapé vert et tu as plissée les yeux, les bras ballants. Tu as soupiré lourdement, repensant à des choses, repensant à rien. Tuant le noir de la pièce en le fixant dans les yeux.
Et puis, tu as vu par la fenêtre en face qu'il y avait des étoiles dans le ciel.
Dernière édition par Morphee le Sam 9 Mar - 16:13, édité 1 fois
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Sujet: Re: The saltwater room -- Icare Ven 8 Mar - 19:53
XVIII. LA LUNE
Il se fait tard et peu à peu le ciel s'assombrit. Si elle restait encore dehors à lire il était évident que dans quelques heures elle ne pourrait même pas retrouver le chemin de sa chambre. C'est pourquoi, dans un élan de logique, Icare se leva prit son livre qu'elle serra dans ses bras comme le plus précieux des trésors avant de marcher lentement vers sa chambre. Dans les escaliers, elle commença à rêvasser. Les marches étaient telles aussi hautes ? Ou peut-être moins larges. Déjà elles devaient sûrement être en pierre et il était plutôt facile d'imaginer le vent circulant dans la tour de pierre, la température devait baisser plus on montait. Mais elle n'était pas faite pour monter, cette tour fut construite selon un but religieux, si elle se souvient bien les hommes voulurent créer la plus haute tour pour se faire voir de leur créateur après le déluge.
Aujourd'hui, les hommes construisent aussi des tours de plus en plus hautes, mais on parle ici d'économie de surface et non de foi. C'était bien moins poétique; mais elle n'eut pas le temps de penser à la signification profonde de l'Empire State Building qu'elle se rendit compte qu'il n'y avait plus de marches devant elle. Cela voulait dire plusieurs choses, la première étant qu'elle avait raté l'étage des chambres et la seconde étant qu'elle était arrivée au grenier.
Le grenier n'était normalement pas très aménagé, comme tout grenier, le planchait grinçait un peu du fait qu'il ne soit pas entretenu et la plus grande distraction qu'il offrait lorsqu'on était seul était la vue et bien qu'en journée la pièce était lumineuse, ce qui était parfait pour les plantes que Morphée entreposait ici, la nuit il était presque dangereux de mettre un pied devant l'autre, c'est pourquoi la blonde tenait son livre à une certaine distance pour pouvoir repérer les obstacles.
Elle en repéra un, d'obstacle, près de la fenêtre et par la matière de celui-ci, par le bruit du choc entre le volume six des mille et une nuit et ce qui semblait être le canapé. Une fois celui-ci repéré, Icare décida de ne pas en faire le tour pour s'assoir gracieusement comme la lady qu'elle aurait dû être, mais plutôt de l'escalader afin de passer de l'autre côté comme le gnome mal-élevé qu'elle était. Mais elle ne le faisait normalement que lorsqu'elle était seule, sinon elle entendait un écho de la voix stridente de sa première professeur de danse classique “ce n'est pas digne d'une danseuse étoile” qu'elle disait. Dans la situation où elle était, ça la faisait sourire et elle s'assit en tailleur en caressant la couverture de son livre quand elle sentit une autre masse sur le canapé. Elle tourna la tête et en plissant les yeux elle put définir qu'il s'agissait d'une femme. Grâce à la lumière de la lune, elle vit des reflets sur ses lunettes; et dans sa tête ça lui paraissait très clair que sur la centaine de surdoués qui hantaient ces lieux, il ne pouvait s'agir que de Morphée.
ICARE : Je ne te réveille pas j'espère.
Morphee
Sujet: Re: The saltwater room -- Icare Sam 9 Mar - 16:11
Tu avais envie de toucher la lune. Maintenant que tu étais face à elle, maintenant que tu étais la seule à la regarder, elle qui se définissait dans la nuit, elle et le temps qui n'avait pas d'impact sur. Elle te semblait forte, la lune. Elle te semblait fière, avec ses airs solitaires, avec cette motivation à toujours être là, a toujours être un peu elle-même quand elle se divisait en croissant. La lune avait cette motivation qui faisait qu'elle était l’étoile la plus brillante dans la nuit. Et ça depuis des millénaires, depuis toujours. La lune était forte parce qu'elle était solitaire. Parce qu'elle ne voyait jamais son soleil, parce qu'elle avait des étoiles à qui parler. Mais même les étoiles s'étaient écartées d'elle. Dans la brise du soir, tu avais songé à ce que tu aurais fait si tu avais été la lune. Si tu avais été seule dans l'immensité de la nuit. Si tu avais eu un rôle si important. Tu aurais pu contrôler les marées, Mathilda. Tu aurais pu contrôler certaines maladies, certaines naissances. Tu aurais eu un rôle, tu aurais une raison d'exister dans le système minutée qu’était la nuit. Oh, pour sûre que tu n'aurais pas été vilaine. Non, tu n'aurais pas été avare ni égoïste. Tu aurais été comme elle, tu serais restée dans le ciel. Tu aurais regardé la terre et tu lui aurais souris. Dans le fond, cela aurait pu résumer ta vie. Tu as senti Icare se poser à côté de toi. Tu l'as senti parce que tu reconnais son parfum, que tu t'es comme pris d'affection pour ce parfum parce qu'il sent très bon. Tu ne lui as pas demandé ce qu'elle faisait à cette heure si dans la nuit. Non, tu es restée accrochée à la lune comme si dans le fond tu aurais fléchit en la quittant des yeux.
ICARE : Je ne te réveille pas j'espère.
Tu as légèrement bougé les épaules et tu lui as souris sans la fixer. Tu étais sûre qu'elle avait vu ton sourire même si la nuit avait été décidé de découper la pièce en noir et blanc. Tu étais fixée à cette lune, tu lui souriais et c'était étrange.
MORPHEE : Non, je regarde les étoiles héhé.
Tu t'es sentie bête du constat que tu lui imposais. C'était une évidence que tu regardais le ciel, non ? Tu t'es sentie maladroite et ton regard a basculé sur la droite. La présence d'Icare te rendait mal à l'aise. Non que tu ne la supportais pas ! Tu l'adorais et aurais bougé les continents pour elle, mais elle était lune Icare. Elle rayonnait Icare, comme les autres autres lune dans les autres univers, elle était autonome. Dans le fond, il y avait un fossé entre elle et toi. Toi et tes caprices, toi et ta dépendance et cette faiblesse qui te faisait souvent fléchir. Icare n'était pas faible. Icare était forte, la plus forte de tes amies, et sa force se décuplait avec les jours, preuve d'une maturité qui ne finissait jamais de grandir. Et toi, toi qui ne peux faut deux pas sans tomber, qui ne peux relever le niveau quand une discussion s'infiltrait dans vos conversations, cette soumission de l'être te faisait peur.
Bêtise tu devenais à ses côtés. Tu avais beau nicher ton regard vers l'astre blanc, tu ne t'en sentais pas moins petite. Tu serrais tes mains sur tes cuisses. Mais ça il fallait que tu le caches, parce que tu voulais qu'elle rayonne Icare. Tu voulais qu'elle dicte les marées, maîtresse des océans. Toi tu serais la petite étoile qui regarderait avec fascination. Toi tu serais un ombre dans la nuit. Cela ne te gênait pas tellement, tu avais compris que tu n'avais pas vraiment de grand rôle à accomplir.
Tu as pointé la lune du doigt.
MORPHEE : Est-ce que tu penses qu'un jour la lune trouvera ça inutile d'être le seul astre à n’être vu que la nuit ?
Icare a besoin de rayonner, parce que Icare est ton amie.
Invité
Sujet: Re: The saltwater room -- Icare Jeu 14 Mar - 18:42
XIX. LE SOLEIL
MORPHEE : Non, je regarde les étoiles héhé.
Achromatopsie. Voir le monde sans couleur, est-ce que c'était toujours aussi beau ? Non, ça devait être compliqué, surtout pour s'habiller le matin. Se retrouver habillée comme l'as de pique n'était pas son plus son grand rêve; mais elle ne le saurait pas donc ce n'était pas important. En regardant par la fenêtre, on pouvait voir au loin les lumières de la ville révélant le bleu du ciel, mais pour cela il fallait ignorer un court instant la beauté de la lune.
MORPHEE : Est-ce que tu penses qu'un jour la lune trouvera ça inutile d'être le seul astre à n’être vu que la nuit ?
Pour Ivy, la Lune était une grande dame, belle, pure peut-être, lumineuse et attirante sûrement. Mais la blonde était intimidée par la Lune, elle craignait son poids écrasant. Tout était comparé à la Lune et elle ne pouvait s'empêcher de repenser à l'image malveillante de la Lune chez les gitans. La lune qui tue les enfants pour les emmener avec elle, celle qui les échange contre un partenaire. Toutes les images sanglantes de ces histoires lui revenaient en tête mais elle tenta tant bien que mal de les chasser. Qu'est-ce qu'elle pensait ? Parle Ivy, parle. Pour une fois qu'on te le demande.
ICARE : La lune est belle et lumineuse tu ne trouves pas ? Je pense qu'elle aime l'attention, la nuit elle en a d'ailleurs le monopole. Mais c'est vrai qu'en journée elle doit être en colère, cachée par un astre plus gros et lumineux qu'elle. Elle doit être vraiment jalouse, mais le soleil est plus fort, plus grand et il n'y a que rarement qu'elle peut le battre et l'éclipser en journée... Tu penses que c'est pour ça que la Lune disparait parfois ? Pour comploter ?
Ivy s'arrêta. Elle qui préférait les histoires qui finissaient bien, elle n'aimait pas beaucoup la tournure que sa tirade prenait. Elle fronça les sourcils et réfléchit. Elle ne voulait pas raconter quelque chose comme ça à Morphée, elle voulait qu'elle soit heureuse et ce n'était sûrement pas la bonne façon pour que cela arrive. Certes, pour beaucoup une histoire aussi fantasque n'a pas d'importance mais Icare pensait que chaque mot importait et que si elle pouvait faire quoi que ce soit pour que ses amis soient heureux, tout était bon à tenter.
Donc elle sourit et rit un peu.
ICARE : Mais peut-être que c'est faux. Tu ne penses pas qu'elle doit se sentir seule ? Regardes, les étoiles sont tellement insignifiantes à côté d'elle. Peut-être que pendant la journée, elle est certes cachée par la soleil, mais peut-être a-t-elle plus de compagnie de cette façon. Ils sont tous les deux brillants et les éclipses sont alors des rendez-vous, des jours de congé si tu préfères.
Icare sourit, elle préférait largement cette version. Elle les voyait presque, la lune et le soleil, se souriant l'un à l'autre de façon presque cliché. Un amour comme celui dont on parle dans les chansons de musique pop. Cliché, certes mais moins violent que la Lune gitane. Il serait d'ailleurs intéressant de trouver un livre sur leurs cultures, car elle était intrigante cette lune meurtrière; mais ça elle y penserait plus tard.
Morphee
Sujet: Re: The saltwater room -- Icare Ven 15 Mar - 2:17