be quiet we are the new shakespeare ▬ pv blue mary ♥
Color
Sujet: be quiet we are the new shakespeare ▬ pv blue mary ♥ Sam 1 Sep - 16:09
Juliet says « Hey it's Romeo You nearly gave me a heart attack. »
Ce jour-là, Color s'ennuyait à en mourir. Allongée dans sa chambre, à même le sol, elle regardait la pluie tomber par la fenêtre. Les gouttelettes s'écrasaient contre le carreau et roulaient en larmes le long de la vitre. C'était d'un triste. Car oui, il pleuvait. Au mois d'août. Et Duke n'était même pas avec elle pour lui casser les pieds. D'où cette Claire étalée sur le ventre sur la moquette, les coudes pliés, le menton posé entre ses mains, ses jambes battant l'air. Que pouvait-elle bien faire... ? Elle avait passé la matinée à ranger le dortoir, passant dans le maximum de chambres possible, jetant détritus et autres objets inutiles dans un énorme sac poubelle. Tout brillait comme un sou neuf. Elle n'avait pas laissé un milligramme de poussière. Et maintenant... Maintenant, il était quatre heures de l'après-midi, il faisait moche, et elle était dépourvue de la moindre activité. Elle n'avait pas envie de lire. Ni de réviser ses contrôles pour dans deux semaines. Sa broderie était rangée dans un des tiroirs de son bureau, achevée. Ses vêtements étaient tous rangés par couleur dans son armoire, et ses chaussures classées par talon. Rien ne traînait. Dans un coin de son esprit, la petite demoiselle se prit à rêver à un désordre sans nom qu'il lui faudrait organiser. Elle s'élancerait, tel un chevalier à l'assaut d'un dragon. Cela lui prendrait des heures, et des heures, et des heures... Ce serait magnifique.
Elle ne put empêcher un profond soupir de lui échapper. Une ultime fois, elle regarda autour d'elle, espérant trouver quelque chose d'intéressant à faire. Et c'est là qu'elle le vit. Ressortant d'un des tiroirs de l'armoire de Duke, un tissu à plume rouge vif. Ravie d'avoir même une minuscule chose pour l'occuper, Color roula jusqu'à la chose pour pouvoir comprendre de quoi il s'agissait. Elle tira sur le tissu en question. Qui s'avéra être un immense boa, comme dans les films contant les années folles. Un instant, la fillette se demanda pourquoi diantre Duke avait une chose pareille dans son placard. Et puis une idée lui parcourut l'esprit, et ses yeux s'illuminèrent.
Dans une suite de mouvements précipités, elle se releva, alla chercher un énorme sac dans un coin de la pièce, puis ouvrit l'armoire de Duke en grand. S'étalait devant ses yeux une suite de vêtements et d'accessoires plus ou moins fashions. Elle hésita un instant. Puis balança tout ce qui lui tombait sous la main dans le sac. Tongs, escarpins, écharpes, bagues, colliers, robes deux fois trop grandes, pantalons à fleurs, châles et autres. Duke ne lui en voudrait pas, hein ? De toute façon, elle était probablement partie très loin à l'autre bout de la Wammy's House. Et puis tout serait remis en place avant le soir, alors... ça ne posait pas de problème. Oui, voilà. Dans tous les cas, elle s'ennuyait trop pour ne plus bouger une seconde de plus.
Installant le sac sur son dos, elle partit en courant dans les couloirs, cherchant des yeux l'unique tête connue qu'elle avait envie de voir actuellement. Des cheveux châtains et longs, noués en deux nattes. Des yeux marrons timides. Des vêtements un peu vieillots. Une peau pâle et une petite taille. Elle trouva Blue Mary à deux pas de l'amphithéâtre. Un immense sourire s'installa sur les lèvres de Color qui se mit à crier en arrivant à la hauteur de son adorable meilleure amie.
« BLUE MARY J'AI EU UNE IDEE GENIALE ! »
Sautillant sur place, elle attrapa les mains de Blue Mary, les joues roses, un peu décoiffée par sa course. Elle était aussi excitée que le jour où on lui avait dit qu'elle avait eu la meilleure note pour le projet scientifique en dernière année de primaire. C'est dingue comme la présence de son amie pouvait la changer. Elle la rendait heureuse. Plus naturelle, plus... enfant. Sans attendre de réelle réponse, elle entraîna Blue Mary jusqu'à l'amphithéâtre, et attendit d'avoir fermé la porte derrière elles pour poser son sac et en sortir les vêtements amassés plus tôt. Plus un livre, qu'elle était allée chercher à la bibliothèque juste avant de trouver son amie. Dans un geste théâtrale, elle installa le boa rouge à plumes autour de son cou, avant de se remettre à babiller.
« J'imagine que tu es d'accord avec moi sur le fait qu'aujourd'hui est un jour on ne peut plus triste. Il pleut, je n'ai rien à faire, je pense que toi non plus, tout le ménage a été fait, les couloirs sont vides. Sinistre. C'est pourquoi il nous faut nous occuper. J'ai réfléchi, encore et encore, jusqu'à trouver LA solution. Tu es prête, Mary ? »
Elle eut un nouveau petit sourire. Marqua une pause, pour faire durer le suspense. Puis tendit le livre emprunté à la bibliothèque devant elle pour que son amie puisse en lire le titre.
« Nous allons rejouer Roméo et Juliette à notre façon. Nous allons réinventer le concept. A deux, nous jouerons tous les rôles. Et ce sera magnifique. Et ce sera un succès. Et nous deviendrons très riches et nous pourrons avoir la maison de nos rêves ? D'accord ? Tu veux bien, dis ? »
Et elle était tellement enthousiaste, quand elle disait ça. Elle était tellement heureuse de partager son idée avec sa meilleure amie de tout l'Univers. Qu'on en oubliait presque que c'était Color qui parlait.
Invité
Sujet: Re: be quiet we are the new shakespeare ▬ pv blue mary ♥ Mer 5 Sep - 14:50
Pluie. C’était un monde troublé, à peine visible, dehors. Blue Mary regardait la fenêtre, bien au sec, ne reconnaissant pas le paysage derrière l’averse, qui devait pourtant être le jardin. Ses mains avaient étés occupées et puis s’étaient stoppées quand ses oreilles s’étaient rendu compte du grondement du temps. Les nuages étaient de mauvaise humeur. La jeune fille essayait de les voir en se demandant ce qui les faisaient pleurer comme ça. Elle imagine une déception amoureuse et cette idée la fit sourire. Peut être était-ce juste une colère capricieuse, comme celle des jeunes enfants qui se mettent à hurler quand ils n’obtiennent pas ce qu’ils veulent. Oui, ce devait être ça. Les jours de pluie, il lui semblait toujours que le ciel était un enfant.
Elle laissa l’enfant-ciel pour retourner à l’enfant-poupée qu’elle tenait dans ses mains. Elle avait ramenée la chaise de son bureau près de la fenêtre pour bénéficier de plus de lumière, sachant que ce geste avait été fait avant que le ciel ne s’assombrisse. Avec ça, son nécessaire à couture. Elle avait réfléchit quelques instants à ce qu'elle pourrait bien faire pour contrer l’ennui et se souvint que cela faisait un moment qu’elle n’avait pas confectionnée de poupée. L’envie lui était venue, ce remémorant avec nostalgie toutes ces poupées qu’elle avait offert sitôt le dernier coup de fil donné à un de ces enfants qui l’appelaient 'maman'. Elle ne voyait pas, d’abord, à qui offrir cette nouvelle création, et puis ça lui était soudain apparu comme une évidence. Elle s’était donc mise au travail, décidant de donner à la poupée les traits de son futur propriétaire. Elle en était maintenant à la chevelure. Après cela il lui faudrait encore coudre une robe.
Quand ce fut fini elle regarda l’intérieur de son sac et se promit de retourner acheter du tissu bientôt. Elle n’avait même pas eu le choix pour la couleur de la robe. Tout ce qu’il lui restait était de la mousse, de la laine, du fil heureusement, et pleins de petites chutes de tissus. Chutes qui lui avait tout de même permis de rajouter un nœud dans les cheveux de la poupée. Un détail qui lui semblait important.
L’ouvrage fini entre les doigts elle se décida à quitter la chambre. Elle fourra la poupée dans l’une des grandes poches de son tablier scolaire d’un autre siècle (il avait dut appartenir à son arrière-grand-mère), ce qui la cachait complètement. Tant mieux, elle pourra la sortir comme une surprise, ainsi.
Blue Mary commença alors à errer sans but dans les couloirs de l’orphelinat… Dieu, que cette phrase fait kitch. Tant pis, ça lui va bien. Elle réfléchissait à ce qu’elle pourrait bien faire maintenant. Elle aurait pu rester dans sa chambre à relire l’un de ses livres ou alors se rendre à la bibliothèque. Mais en fait, en parcourant l’établissement dans tous les sens, elle espérait tomber sur quelqu’un. Color, si c’était possible. Et il était dur de dire dans quelle pièce cette enfant pouvait bien se trouver. N’importe quel endroit était susceptible de l’accueillir si l’on y trouvait de la poussière.
Entre Blue Mary et Color ça avait commencé en camarades de maniaquerie. Bien que Blue Mary refuse d’avouer qu’elle est maniaque. Maintenant, elle sont meilleures amies. Meilleures amies. Ce terme faisait un drôle d’effet à cette fille au vieux tablier et passions de grand-mère. Elle qui se rabaisse tout le temps et est persuadée de n’avoir aucune utilité, d’avoir quelqu’un qu’elle peux appeler ‘meilleure amie’, elle n’en revient toujours pas.
Évidemment, complètement plongée dans ses pensées, elle finit par se perdre. Comme toujours… Blue Mary, la tête dans les nuages qui font leur caprice, à ce don de se paniquer elle-même plus que nécessaire. Elle se mit à agiter les bras étrangement, les yeux écarquillés et la bouche ouverte, incapable de sortir la moindre plainte. Blue Mary qui panique, c’est un spectacle à voir.
C’est après un moment où elle serait passée pour une autiste par n’importe qui passant par là, qu’elle se remit à avancer, incertaine de chacun de ses pas. Ça fera dix mois dans six jours qu’elle est à la Wammy’s House et elle trouve encore le moyen de se perdre. Rien, que pour ça, elle s’en veux. De toute façon, elle s’en veux pour n’importe quelle raison passant par là.
Dans sa marche incertaine, ses pieds se tordants dans tous les sens avant de se poser au sol, la tête pleine de « Mais pourquoi, pourquoi je suis comme ça? On ne peux vraiment pas me laisser seule, je suis nulle, bientôt dix mois et je me perd encore… Mon Dieu, mais pourquoi suis-je si nulle? Tellement inutile, c’en est triste à voir… Oh, mais pourquoi… », elle ne fit pas attention aux bruits de pas furieux s’approchant d’elle. Elle failli hurler quand une voix lui gueula dans l’oreille. A la place, un sursaut, et la mâchoire desserrée au possible. En plus de son talent pour la panique, Blue Mary est très facile à effrayer. Et c’était Color. Évidemment. Qui disait avoir eu une idée géniale, et comme pour prouver ses dires, sautillait sur place. Était-ce vraiment si 'génial' que ça ou était-elle simplement de bonne humeur? Blue Mary n’eut pas vraiment le temps de plus y penser, ni même de répondre quoi que ce soit, ni même de se calmer, qu’elle se faisait entrainer par sa meilleure amie excitée.
Color l’a fit courir jusqu’à l’amphithéâtre. Lieu qui la calma un peu, parce que 1) elle connaissait l’endroit, et 2) cette pièce lui était d’autant plus agréable qu’elle s’y rendait de temps à autres, imaginant des intervenants discourir sur n‘importe quel sujet qui lui tenait à cœur. Ce n’était que des rêves éveillés lorsqu’elle était seule. Une sorte d’attraction pour les débats et le théâtre qu’elle ne sait avouer à haute voix. La plupart du temps elle lit des pièces et écoute des stations politiques à la radio.
Color la ramena sur terre avec un boa rouge absolument indiscret qu’elle venait de faire glisser dans sa nuque, qui lui tombait donc sur les vêtements, et qu’elle tenait par les bouts pour le faire tourner et onduler dans une sorte d’imitation de stars glamours d’une autre époque. Avec ça, un monologue qui donnait le même effet.
« J'imagine que tu es d'accord avec moi sur le fait qu'aujourd'hui est un jour on ne peut plus triste. Il pleut, je n'ai rien à faire, je pense que toi non plus, tout le ménage a été fait, les couloirs sont vides. Sinistre. C'est pourquoi il nous faut nous occuper. J'ai réfléchi, encore et encore, jusqu'à trouver LA solution. Tu es prête, Mary ? »
Sa voix fit sourire Blue Mary. Sa meilleure amie parodiait bien, roulant les R, inventant un accent sortant d’on ne sait où, et se donnant l’air importante et supérieure. Elle avait vraiment l’air d’une femme de la Haute, habituée aux galas, et fatiguée de son train-train luxueux et à force ennuyeux. Bien que là les occupations distinguées étaient en principal de faire le ménage. Et qu’elle enlève le ‘Blue’ de son pseudonyme donnait un air de vieux films hollywoodiens. Elle ne savait pas encore ce qu’elle allait lui proposer mais était déjà prête. C’est alors que la star et son boa sortirent un livre et le présentèrent à Mary comme un oscar, ou n’importe quel autre trophée.
« Nous allons rejouer Roméo et Juliette à notre façon. Nous allons réinventer le concept. A deux, nous jouerons tous les rôles. Et ce sera magnifique. Et ce sera un succès. Et nous deviendrons très riches et nous pourrons avoir la maison de nos rêves ? D'accord ? Tu veux bien, dis ? »
A ce moment Blue Mary aurait put serrer Color dans ses bras. Oh, mais comment était-ce possible qu’elle ait une amie si adorable et formidable? Emportée par son enthousiasme, sa bonne humeur, et cette idée un peu farfelu mais attachante (mais oui, une idée peut bien être attachante), elle lui fit un grand sourire et accepta en tapant dans ses mains. On aurait presque pu dire que leurs yeux brillaient.
« Oh, Color! Tous les rôles à nous deux? » et il y avait de l’impatience dans sa voix.
Mais tout de même, Blue Mary n’a jamais fait de théâtre (bien malgré elle), et ne sait pas vraiment comment les acteurs font même si elle a souvent essayée de le deviner en les fixant au point où ça les auraient surement mis mal à l’aise s’ils l’avait remarquée. Mais surtout, comment allaient-elles procéder? Blue Mary se releva (oui parce que Color l’avait presque jetée dans la pièce et elle n’avait plus sut alors comment l’on faisait pour tenir debout et puis après il y avait eu le boa et…) et posa les doigts sur le haut du livre, se penchant légèrement vers son amie.
« Tous les rôles, mais de quelle façon? Est-ce que l’on alterne, se choisi un certain nombre de personnages chacune, ou l’on fait à l’envie? »
Elle remarqua ensuite (ou enfin) le sac de Color d’où elle avait dut sortir ce boa hypnotisant. Il devait tenir tant d’autres choses encore… Blue Mary se sentait sautiller intérieurement d’impatience. Elle posait ses doigts sur ses lèvres pour cacher son sourire et empêcher un rire qu’elle sentait venir. Ses yeux fixaient Color l’air de dire « Je peux? Dis, dis, je peux?! », ou la suppliant plus exactement. C’est fou comme juste ce mélange Color+boa rouge+sac mystérieux+Shakespeare la rendait hystérique. Une hystérique plutôt calme vu de l’extérieure, mais à l’intérieur c’était tous ses organes qui se mettaient à sauter. Ou presque. En tout cas c’est l’image qu’elle en a, dans sa caboche surexcitée.
Du coup elle en a même oubliée la poupée dans sa poche.
Dernière édition par Blue Mary le Sam 5 Jan - 20:24, édité 2 fois
Color
Sujet: Re: be quiet we are the new shakespeare ▬ pv blue mary ♥ Sam 13 Oct - 10:42
« Let the sky fall, when it crumbles we will stand tall or face it all together at skyfall. »
Color était déjà surexcitée. Mais elle le fut deux fois plus lorsqu'elle vit le large sourire s'épanouissant sur le visage de son adorable amie et qu'elle entendit le claquement de mains approbateur. Ah, elle la savait, elle le savait ! Elle savait que son idée plairait à Blue Mary ! C'était tellement génial, tellement magnifique ! Roméo et Juliette, cette tempête de sentiments dans tous les sens, ce chef d’œuvre de la littérature anglaise : elles ne pouvaient juste pas passer à côté.
« Oh, Color! Tous les rôles à nous deux? »
Il y avait ce petit bout d'impatience dans cette question, et le sourire de la fillette s'élargit encore et encore. Elle approuva d'un signe de tête enthousiaste, riant encore un peu, ne parvenant pas à contenir sa bonne humeur. C'était tellement bien, d'être avec Blue Mary. Tellement facile. Elle n'avait pas besoin de réfléchir, pas besoin de faire quoi que ce soit. Il lui suffisait juste d'être la petite fille qu'elle était encore dans sa caboche, et tout allait pour le mieux. Tout devenait parfait. Parce que quoi qu'elle fasse, quoiqu'elle dise, elle savait que sa meilleur amie serait là pour la soutenir et sourire avec elle. C'était tout ce qui importait. Lâchant d'une main le livre, elle remit en place son interminable boa rouge autour de son cou, faisant glisser les plumes entre ses doigts. Elle se sentait riche. Elle se sentait célèbre. Elle se sentait belle et torturée. Elle se sentait Marilyn, elle se sentait Jane. Elle se sentait actrice. Et cette sensation était formidable.
« Tous les rôles, mais de quelle façon? Est-ce que l’on alterne, se choisi un certain nombre de personnages chacune, ou l’on fait à l’envie? »
Blue Mary s'était relevée – elle était tombée en entrant dans la pièce, victime de l'enthousiasme un peu trop débordant de la jeune Expert – et avait posé ses doigts fins de poupée sur la couverture de leur nouvelle Bible. Jusqu'à ce que son regard tombe sur l'immense sac amené par Color et qu'une de ses mains aille retenir un rire devant sa bouche. Elles devaient être aussi surexcitées l'une que l'autre. De vraies petites puces, ces deux-là. Un peu folles, un peu bizarres, un peu tordues, plutôt banales l'une sans l'autre, incroyables une fois ensemble. Elles auraient pu conquérir le monde. Ou presque. Se déplaçant en dansant à demi, Claire laissa le livre entre les mains de Blue Mary et se rapprocha de son sac à trésors. Elle s'accroupit en face de l'immense besace, un sourire malicieux aux lèvres comme si elle détenait le secret de l'existence de la vie.
« Nous ferons à l'envie, bien sûr ! Que nos âmes s'expriment et que nos cœurs crient jusqu'à n'en plus pouvoir. Nous jouerons qui nous voudrons quand nous voudrons. Et pour se faire, nous allons être aidées... »
Roulement de tambour. Tadadadadadadadadada ! Elle prit le large sac entre ses bras fins et fila jusqu'à l'estrade en tournoyant tant bien que mal sous le poids de son chargement. Titubante, elle s'arrêta une fois bien au centre de la scène improvisée – ou tout du moins ce qu'elle pensait être le centre – et attendit que les étoiles tournant autour de son crâne se dispersent pour vider le contenu du sac au sol dans un froissement de tissus.
« De nos formidables costumes de superbes actrices ! »
Des chapeaux, des robes, des chaussures, des vestes larges comme trois fois elles-deux, il y avait de tout. Étalés par terre dans une palette de toutes les couleurs. En voyant tout ceci s'étendre devant ses yeux, Color sentit l'euphorie grimper d'un nouveau cran. Elle qui avait peur de s'ennuyer aujourd'hui... L'après-midi s'annonçait finalement extatique. Avec un petit air savant, elle attrapa une robe très large à fleurs, et l'enfila par-dessus ses vêtements. Puis elle attrapa une paire de mocassins rouges vifs et dénicha un élastique pour s'attacher les cheveux comme une dame. Elle se fixa de bas en haut. Elle ne ressemblait pas à grand chose, comme ça. Mais c'était drôle, ça la faisait tellement rire ! Il ne lui manquait plus qu'à partager ce moment. Levant ses yeux brillants vers son amie, elle tendit une de ses mains pâles en avant, chacun de ses doigts écartés comme s'ils voulaient aller chercher le monde.
« Mary, Mary ! Viens, on va te trouver des vêtements ! Tu vas voir, c'est génialissime ! Ooooh, il y a même du rouge à lèvre de grande ! Vite, vite, après on commencera ! »
Et elle riait, elle riait en tendant sa main de gosse. On aurait dit une tarée. Peut-être bien qu'elle avait pété un câble, tiens. Mais peu lui importait. Elle était fière d'être l'amie de Blue Mary. Elle était heureuse d'être là. Elle se sentait dans un autre monde. Un monde où la perfection était à la fois partout et nulle part. Un monde où l'on n'avait même pas à se poser la question du c'est bien ou pas ?. Un monde où l'on pouvait tout faire, tout ce qu'on voulait, absolument tout. Et elle, elle voulait danser. Danser, jouer, rire, s'amuser, essayer des vêtements, proclamer un texte magnifique au vide de l'amphithéâtre. Avec Mary, sa Mary, sa jolie Mary. Encore et encore.
Jusqu'à en perdre la tête, s'il le fallait.
Invité
Sujet: Re: be quiet we are the new shakespeare ▬ pv blue mary ♥ Sam 5 Jan - 22:46
Mary. Ça faisait bizarre. Elle a toujours vite prit l’habitude des surnoms qu’on lui donnait. Et Mary, c’était un surnom qu’elle avait gardée. Donné par un garçon. Donné. Reçu. Et elle en était reconnaissante. Car dans la bouche de Color, ce nom connaissait une nouvelle vie, on lui célébrait une seconde naissance. Ça sonnait bizarre. Sort tout doux de la gorge chaude de son amie. Ça la touche différemment. Et là, Color se déguise. Color déguise sa voix aussi. Elle se fait ‘belle’. Même si comme ça, avec cette robe trop large, ça ne se voit pas tout de suite. Il faut regarder et imaginer en même temps. Elle s’attache les cheveux. Se chaussa de jolies chaussures rouges. Mary en a des rouges aussi, mais pas aussi rouges, ternies par le temps. Plissons les yeux, et nous y verrons une dame. Pas une femme, une dame. Eh oui.
Mais surtout. Ça allait commencer. Et elles feront ce qu’elles voudrons. Malgré ça, Mary (oui parce que maintenant c’est juste Mary jusqu’à la fin de la pièce au moins) continuait à se poser des questions techniques, telles que: Mais par où commençons nous, et faut-il que nos costumes soient ainsi pour un personnage et comme cela pour un autre, notre scène est-ce la pièce entière ou un endroit bien délimiter? Bref, que des choses qui enlève au fun, ce qui fait que les gens comme Mary ne sont généralement pas invités dans les soirées. Rappelons aussi qu’elles sont sensée improviser tout le long, même si elles ont le texte. Mais alors, aussi, pour le texte, comment vont-elles procéder; en s’échangeant le bouquin, en se l’arrachant des mains, en se collant pour pouvoir le lire toutes les deux en même temps?
En même temps qu’elle se formule toutes ces questions mentalement, elle s’approche aussi du sac pour le fouiller et commencer à se déguiser même si elle ne savait pas trop comment. Elle en sorti une veste en jean d’abord, qu’elle enfila, et c’était la première fois qu’elle portait quelque chose comme ça, et elle nageait dedans. Même que les manches lui mangeaient les mains qu’on ne pouvait alors que deviner. Mais c’était drôle. Rassurée un peu, elle sorti de grosses sandales, pas vraiment des tongs mais il lui était dur de deviner en quelle occasion l’on devait les porter, et qui étaient de bien trop grande pointure. En essayant de marcher avec, elle remarqua que ça marche, adaptée pour ne pas perdre les sandales, la faisait ressembler à un pingouin, jambes écartés et un peu pliées. Elle devina le petit rire de sa meilleure amie avant même de l’entendre. Elles étaient belles toutes les deux, comme ça.
Prenant le livre, elle l’ouvrit, pas vraiment décidée à commencer à la base, mais son geste avait été fait avant qu’elle n’ait le temps de réfléchir. Laissant la page au hasard, elle continua tout de même jusqu’à trouver un début de scène, puis un personnage qui lui plu et prit la parole ainsi:
« Roméo entre » fait quelques pas en arrière et mime l’arrivée « Roméo: Puis-je aller plus loin quand mon cœur est ici? Arrière, » et c’était dit en élevant la voix « terre brute, et retrouve ton centre! » lisant et imitant « Il se met à l’écart. » prend pose. Sortant du personnage « Benvolio entre avec Mercutio »
Amusée, elle continua un peu ainsi, changeant de personnage. Benvolio: « Roméo, mon cousin Roméo! » Mercutio: « Il est sage, et, sur ma vie, s’est glissé jusqu’à son lit. » Benvolio, changeant de place comme de personnage: « Il a couru là, sauté le mur de ce verger. Appelle, bon Mercutio. »
Mary s’arrête un peu, lit plus loin, pour reconnaître la scène. Puis se rend compte qu’elle a oubliée Color. Alors qu'elles devaient faire ça ensemble. Et qu’elle devait être bien ridicule, elle, sa petite voix, essayant trois personnages à la fois, avec ses grosses sandales, et ses mouvements trop discret pour que l’on comprenne ce qu’elle veut en faire.
« Heu… » Pas sure de vouloir continuer ainsi, mais ne veut pas passer pour une dégonflée non plus. Alors elle reprend, mais à la mauvaise ligne: « Je te conjure par Rosaline aux yeux brillants, par son front altier et sa lèvre écarlate… Ah non, c’est pas ça… » et un petit « mince… ».
Elle se tourna vers Color, plus sure du tout de ce qu’elle faisait, et lui tendis le livre.
« Euh, bon. Je ne suis pas très douée. Tiens… C’est, euh… A ton tour… »
Et pour bien se rabaissée encore, elle se compara à Color, qui, on avait dit, avec un peu d’imagination ressemblait à une dame. Mary, quand à elle, avec de l’imagination devait bien faire clocharde.
Color
Sujet: Re: be quiet we are the new shakespeare ▬ pv blue mary ♥ Jeu 21 Fév - 12:05
Color voit bien que son amie est perturbée. Elle commence à la connaître Mary, sa jolie Mary. Elle sait quand quelque chose la tracasse. Parce que quand ça ne va pas, elle a cette petite tête ! Ce petit air qu'a aussi Color quand ça cloche. Et dans sa folie de petite fille prête à jouer toute la nuit, une part de son esprit reste suffisamment calme pour comprendre. C'est qu'elle doit se poser plein plein de questions, Mary. Sur comment elles vont jouer, les costumes, le nombre de rôle, le texte qu'elles ne connaissent pas – que diront les spectateurs enfin ! Alors même si elle est pressée de commencer à jouer, Claire, elle laisse Barbara faire. Elle la regarde s'approcher du grand sac à vêtements et se choisir une veste en jean immense que Duke avait acheté sur internet lors d'une braderie – elle s'en rappelle Color, c'était elle qui avait dû remplir la commande à toute vitesse pour que l'affaire ne leur échappe pas – et des sandales un peu semblables à des tongs. Ces chaussures sont d'une tellement grande pointure que Mary est obligée de marcher comme un petit pingouin, alors Color elle ne fait pas exprès vous savez mais elle se met à rire. Un petit rire de gosse de treize ans qui joue à se déguiser comme les grandes. Qu'elles sont élégantes ainsi, quelle prestance elles ont. Pour un peu elles pourraient participer à un défilé Chanel.
Sentant son cœur s'accélérer dans sa poitrine, la jeune Expert voit sa meilleure amie prendre le livre et l'ouvrir entre ses mains fines. Il y a un silence. On aurait presque pu entendre les neufs coups de bâtons. Veuillez vous taire cher public ; vos actrices entrent en scène.
« Roméo entre. »
La voix de Blue Mary n'est pas très forte. Peu importe. Color s'assied sur une des nombreuses chaises de l'amphithéâtre et observe son amie jouer avec des yeux brillants. Elle la regarde se reculer un peu et mimer l'arrivée d'un de ses personnages. Qui qui ? Quel personnage ? Elle veut savoir, Claire, oh elle veut savoir !
« Roméo: Puis-je aller plus loin quand mon cœur est ici? Arrière, terre brute, et retrouve ton centre! »
Ses mains bougent dans tous les sens, elle avance de quelques pas puis fait demi-tour brutalement. Quelque part, c'est vraiment fascinant. Et Color est heureuse. Tellement heureuse de voir que son idée plaît à Mary, tellement heureuse de la voir entrer dans le jeu comme si c'était normal. Parce qu'elle aurait pu refuser, la petite Word ! Bien sûr qu'elle aurait pu, Claire ne l'aurait jamais forcée à faire quoi que ce soit. Plutôt s'ennuyer trois semaines d'affilées que de l'obliger.
« Il se met à l’écart. » Un silence absolu dans cet amphithéâtre. La plus merveilleuse gosse de l'Univers lit. « Benvolio entre avec Mercutio » Il faudrait être fou pour l'interrompre. « Roméo, mon cousin Roméo! » Là une voix. « Il est sage, et, sur ma vie, s’est glissé jusqu’à son lit. » Ici une autre. « Il a couru là, sauté le mur de ce verger. Appelle, bon Mercutio. » Et une nouvelle, c'est incroyable, non ? Color en reste admirative. C'est magique. Encore, encore ! Elle a oublié qu'elle devait jouer, elle aussi. A vrai dire, elle s'en moque, elle pourrait regarder Blue Mary toute la journée faire chacun des rôles de la pièce, perdue dans sa veste en jean. Elle pourrait l'écouter réciter n'importe quoi, du moment qu'il y a ce sourire sur le visage de son amie. Mary, oh, Mary. Souris encore.
« Heu… Je te conjure par Rosaline aux yeux brillants, par son front altier et sa lèvre écarlate… Ah non, c’est pas ça… mince… »
Elle a dû se rendre compte qu'elle jouait seule. Elle a dû se rendre compte qu'elle avait oublié Color. La petite demoiselle, elle n'en a que faire d'être oubliée. Mais son adorable amie lui tend le livre. Alors elle sourit et elle s'approche. Si on veut d'elle, elle vient, d'accord. C'est amusant aussi de jouer, même si elle sait qu'elle n'est pas très douée. C'est amusant aussi de se tromper. Quand on est à deux, tout peut-être amusant, n'est-ce pas ? Elle a l'impression, Color. Elle se sent tellement bien, avec Mary. Il pleut dehors, mais dedans il fait beau. Un immense soleil. Il brille pour elles deux, aujourd'hui.
« Euh, bon. Je ne suis pas très douée. Tiens… C’est, euh… A ton tour… »
Pas très douée ? La gamine écarquille les yeux de stupeur et prend son amie dans ses bras d'un air paniqué. Quelle drôle d'idée !
« Oh, Mary, non, non ! C'était tellement bien, tu n'as pas le droit de dire que tu n'es pas très douée ! De toute façon ce n'est pas important d'avoir du talent au théâtre. Il faut juste. Être convaincu par son texte je crois ! »
Elle sourit un peu Color, elle est contente de sa phrase. Elle a l'impression d'être vraiment une adulte avec sa robe à fleurs, ses mocassins rouges et ses mots de grande. Peut-être qu'elle n'a plus treize ans ? Ou peut-être qu'on peut avoir treize ans et être déjà grand ? Voyez Juliette, elle avait le même âge que l'Expert. Et pourtant elle allait se marier et se suicider par amour. Si ce ne sont pas des actes de grands, ça. Oui voilà. Aujourd'hui Color, elle n'a plus les treize ans de Color. Elle a les treize ans de Juliette Capulet. Rien que d'y penser ça la fait rire. Doucement elle desserre son étreinte et emprunte le livre à Blue Mary. Une scène, une scène, n'importe laquelle. Soudain, ses yeux se remettent à briller, et elle tourne un peu pour faire valser sa robe par-dessus ses vêtements.
« Juliette : - Blue Mary je suis Juliette ! - Oh ! renonce, mon coeur ; pauvre failli, fais banqueroute à cette vie ! En prison, mes yeux ! Fermez-vous à la libre lumière ! Terre vile, retourne à la terre, cesse de te mouvoir, et, Roméo et toi, affaissez-vous dans le même tombeau. »
C'est compliqué ces mots, c'est compliqué ces phrases. Mais elle aime bien, Claire. C'est joli ces drôles de tournures, elle fait attention à ne pas les écorcher, elle articule et tente de les comprendre au fur et à mesure. Qu'elle doit être triste, Juliette. Elle se sent triste aussi. Mais déjà elle est une autre.
« La nourrice : ô Tybalt, Tybalt, le meilleur ami que j'eusse ! ô courtois Tybalt ! honnête gentilhomme ! Faut-il que j'aie vécu pour te voir mourir ! »
Sa voix se meurt. Elle se tourne vers Mary, et elle n'a plus tellement envie de rire. Elle ne savait pas, tiens. Elle n'avait jamais lu Roméo et Juliette. C'est un classique pourtant. Ça manquait à sa vie, peut-être qu'elle aurait dû le lire avant, peut-être qu'elle aurait dû le lire avant de proposer à Blue Mary de le jouer.
« Mary, tu as entendu, dis ? Son meilleur ami est mort. C'est triste, non ? Je trouve ça terriblement triste. Imagine, imagine, si tu mourais moi je ne pourrais plus vivre. Je ne crois pas. Je me sentirais vide, Mary. »
Et elle sent ces larmes qui affleurent à ses yeux. Mais elle ne pleure pas, Claire, non elle ne pleure pas. Parce qu'elle est grande aujourd'hui. Aujourd'hui, elle a les treize ans de Juliette Capulet.
(hrp: heu donc c'est. un peu bizarre peut-être. tu me dis de toute façon s'il y a quelque chose qui va pas je change hein.)(plein plein d'amour sur toi je t'aiiime fort. ♥)
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Sujet: Re: be quiet we are the new shakespeare ▬ pv blue mary ♥
be quiet we are the new shakespeare ▬ pv blue mary ♥