Okay, Guard savait qu'il était parfois stupide, mais cette stupidité là atteignait le pompom. Le garçon passa sa main dans ses cheveux en soupirant doucement. Depuis le départ de Dawn et de Brain, sa vie semblait plus terne dans ses yeux ambrés. Il avait perdu cet orgueilleux garçon qu'il avait fini par considérer comme son grand frère, et la jeune fille dont il était peu à peu tomber amoureux. À quinze ans, le jeune homme se serait passer de ces deux disparitions. Depuis, il errait sans but dans les couloirs de la Wammy's House, et suivait avec peine le rythme des cours. En bref, Guard avait ajouté à ses phobies une periode de déprime fort prononcés.

Et actuellement, le garçon se maudissait. Il avait oublié dans sa salle de classe un cahier de dessin, où il avait esquiser les visage de ceux qui lui manquait. N'ayant pas envie de passer pour un mec monomaniaque de Dawn et Brain, il se dépêcha de rejoindre la salle en question, tout en se torturant mentalement sur les diverses possibilités de scénario qui pourait arriver. Il pourrait y avoir du monde, et avec son agoraphobie, il n'oserait pas entrer dans la salle. Il pourrait y avoir une inondation, ou bien une coupure de courant, ou bien un incendie... Il s'arreta et calcula le nombre de catastrophes possible et fut effrayé par le chiffre. Enfin, après une pause de cinq minute pour respirer un bon coup et tourner sa douille entre ses doigts, il repartit plus prudement vers cette maudite salle de classe, qui lui infligeait de nombreux frissons. Sauf que ce qu'il allait y trouver allait sans doute le terroriser bien plus que toute ses suppositions.

Il entra dans la classe déserte et se dirigea vers sa place, en surveillant les alentours desfois qu'un sinistre individu se cache derrière un pupitre. Les dents serrées de trouille, il se glissa doucement derrière sa chaise et attrapa du bout des doigts son cahier qu'il tira doucement, le coeur battant. Il le serra ensuite contre lui avant de se diriger en courant presque vers la sortie. Sauf que la poignée de porte s'abaissa, faisant sursauter Guard. C'est la que la rousse entra donc dans la salle.

[HRP: Desolé pour la coupure, je suis obligé à cause de mon tel ! >__< Puis j'arrete la parce que je sais pas comment elle est habillé. Et Guard est en uniforme de majordome ]

Edit G : j'ai modifié et éditer pour que ça soit plus pratique pour la lecture et le jeu. Bon Rp à tous les deux ^^/fuit

- Putain de.... Mais... Sa mère! Bordeeeeeeel!

Et voilà, le briquet était foutu, et il ne lui restait plus d'autre. S'est-il cassé parce que Mad s'est assise dessus une fois de trop? L'avait-elle fait tomber trop de fois de suite? Elle l'a bien balancé dans l'eau une fois, mais il marchait toujours... Peu importe. Le briquet ne marchait plus. Elle n'avait pas d'allumettes. Mais il y avait bien une chose qu'elle avait: un manque atroce de fumer. Tout ce qu'il lui restait c'était des cigarettes moisies, mais ça ferait l'affaire le temps qu'elle se trouve quelque chose de "correct". Maintenant elle n'avait qu'à trouver du feu.
Y'aurait bien des élèves encore dans les couloirs, non? Elle s'empressa d'y aller. Même croiser un prof lui sauverait la vie. Pourquoi est-ce qu'elle n'avait jamais appris à faire du feu avec des brindilles? Ou bien utiliser une loupe, ce serait une bonne idée, en cas de panne de briquet. Ouais mais fallait qu'il fasse assez beau... Et il fallait de la patience aussi. Mad se gifla intérieurement. Il faut se concentrer sur la chasse, pas sur des pensées stupides sur les scouts et leurs capacités à construire un feu à partir de rien du tout.

Mad courait presque. Putain elle avait besoin de fumer. En plus qu'il pleuvait, bordel de merde, et la rouquine finit bien par s'étaler de tout son long sur le sol trempé. Ce fut donc avec un cul et un dos mouillé qu'elle reprit sa route pour trouver une salle de classe occupée.

La demoiselle - si on pouvait appeler ce genre de fille une demoiselle - s'appuya lourdement sur la poigné de porte la plus proche et, à sa plus grande surprise - il faut avouer qu'elle ne s'attendait pas trop à attérir sur une classe ouverte du premier coup - la porte s'ouvrit. Mad s'étala donc sur le sol pour la deuxième fois de la journée, se prenant presque le coin d'une table dans la gueule. Bon à la place de la table y'avait une chaise, ce n'était pas exactement meilleur. Mais au moins elle n'aura pas le crâne défoncé.

L'adolescente se redressa vivement et analysa les alentours. Y'avait un môme maigrichon au fond de la classe avec une gueule de terrorisé. Peut-être qu'il avait du feu? Elle lui posa la question, espérant une réponse positive.

- Mec. T'as pas un briquet par hasard? Ou une loupe? Quelque chose du genre?

Elle sortit son paquet de cigarettes merdeux et en coinça une entre ses dents, prit une autre dans sa main, et encore une troisième qu'elle tendit vers l'élève pour être polie. C'était bien une première fois qu'elle effectuait un geste de politesse envers un inconnu complet. Enfin, pas complet, elle l'avait déjà vu errer les couloirs avec deux autres gamins. Après avoir vécu à la WH pendant autant de temps, Mad repérait rapidement qui était nouveau et qui s'était barré. Ça ne voulait pas dire qu'elle se faisait aisément des potes - c'était même le contraire. Mad traînait plutôt avec des gens en dehors de la Wammy's, du genre, le facteur. Il était cool, ce type. Avec un boulot de merde aussi - la rousse ne pouvait même pas s'imaginer combien de fois le facteur s'était fait mordre au cul par un matou de mauvais poil - mais une personnalité amusante. Ils s'étaient partagés quelques clopes une fois. D'ailleurs, il revenait quand, ce facteur? C'était tous les lundis, ou tous les jours?

Mad revint à la réalité. Elle attendait toujours son briquet.

La rouquine n'avait sans doute jamais vu un garçon se jeter si vite derrière un pupitre ! Guard avait en effet jaugé la situation, et avait décidé qu'il était plus prudent de se dissimuler derrière une table d'étudiant et des chaises. Sauf qu'elle l'avait vu et qu'elle s'approcha sans se poser de questions, avant de lui demander d'une voix presque las :
 
-         Mec. T'as pas un briquet par hasard? Ou une loupe? Quelque chose du genre?
 
Heu… Elle était bizarre, cette fille. Pourquoi il aurait une loupe ou un briquet sur lui ? Sortant sa tête doucement de sa cachette, le garçon la dévisagea un instant avant de voir deux détails qui le surprirent et qui firent grimper sa jauge de stress intérieur de plusieurs crans d'un coup. Déjà, elle voulait fumer dans les bâtiments –et accessoirement, lui en proposait une, alors que Guard avait déjà la trouille de choper une maladie-, ce qui était interdit, et en plus, la fille en question, c'était Mad. La Mad. Celle qui avait la réputation de terreur dans toute la Wammy's House. La fille la plus casse-burne de l'orphelinat, qui arrivait même à emmerder les profs. Mais dans quelle galère le brun s'était-il fourré ?
           
-         Je… Oui, j'ai euh… Enfin non je… Euh… Donc… Je sais pas !
 
Complètement paniqué, le garçon attrapa sa tête entre ses mains et se frotta les cheveux en cherchant à produire une réponse cohérente à la jeune fille. Des calculs dignes de Near se réalisaient actuellement dans son esprit, car le jeune homme cherchait tout les scénarios possibles pour cette rencontre. Il devait accepter ou refuser cette cigarette ? De quelle manière l'informer de son choix sans la froisser ? Comment lui dire qu'il n'avait pas de quoi faire du feu et allumer sa clope ? Complètement effrayé, il commença dans la salle une crise de panique, en  tirant et en frottant ses cheveux à une vitesse alarmante, accompagnée d'un cri assez strident, qui devait surprendre Mad. Mais les proches du garçon était habitué, eux.
 
            - AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!

Bon. Des cinglés, elle en avait vu pas mal, que ce soit dans la Wammy's ou tout simplemement dans la rue, mais là c'était carrément chiant.
Le môme était incapable de prononcer le moindre mot cohérent. À part des oui et des non, ou bien encore un "je ne sais pas" - ô miracle, quelque chose qui a du sens! - Mad ne comprenait rien à son baratin. Il avait des clopes, ou il n'en avait pas? Et comment ça, "il ne savait pas" si il avait du feu? Elle ne lui avait pas posé une question compliquée, pourtant. Peut-être que le garçon en face d'elle, c'était le genre d'élève qui créé des algorithmes en un clin d'oeil ou a un 20/20 en philo, et du genre à lamentablement foirer quand on lui demande la réponse de 2+2. La rousse se demanda un instant s'il ne valait pas mieux qu'elle repose sa question, mais de façon plus compliquée. Elle finit par conclure que non en voyant la tête du petit: il n'avait pas la gueule d'un fumeur, et encore moins la gueule d'un type qui ne respecterait pas les règles de l'école.

Puis le type se mit à hurler. Putain! Mais tout ce que je lui ai demandé c'était du feu! pensa-t-elle. On aurait dit qu'il s'était pris un énorme coup dans les burnes. Rapide et habile, Mad fit disparaître la distance entre elle et le fou furieux d'un bond fluide et plaqua sa main contre la bouche du gamin.

- Tu vas te la fermer, oui? Si y'a les surveillants qui se ramènent je botte tes fesses et je hante chaque nuit de ta vie jusqu'à ce que tu crèves de peur.

Exaspérée, Mad lâcha un gros soupir et ôta sa main de la bouche du type. De toutes les personnes sur lesquelles elle aurait pu tomber, elle est attérie sur... qui? La demoiselle analysa la bouille du brun. Un truc avec G. Rapidement, elle calcula combien de personnes avaient un G au début de leur "nom": 4. À moins qu'un nouveau s'était ramené pendant que la rebelle vagabondait les couloirs de l'école à la recherche d'une personne qui saurait la dépanner. Sa mémoire se remit à travailler: y'avait Ginger et Green, mais Ginger c'était une meuf et le type en face d'elle était un mec, et ne ressemblait pas à Green. Du coup il restait Grumpy et.. et..

- Guard? s'exclama-t-elle. C'est ton nom?

À voir la gueule du garçon, Mad sut qu'elle avait raison. Un mystère de moins. Maintenant qu'elle connaissait son pseudo, elle pourrait facilement accumuler des informations sur lui. En plus, elle pourrait retrouver sa chambre pour "aller hanter ses nuits", comme elle l'avait dit juste avant. Bon elle pourrait aussi aller le retrouver dans sa chambre pour autre chose, mais la rouquine sentit que cela n'allait pas fonctionner. Mad sourit à cette pensée. Pourquoi pas s'amuser un peu, après tout? Non ma chérie, t'as déjà assez de merde à gérer comme ça. Ce serait pour une autre fois, alors.

Mad rangea la cigarette qu'elle avait offert à Guard. Tant pis pour lui. Elle serrait toujours la sienne entre ses dents, et n'avait pas lâché l'autre, qui se trouvait toujours entre deux doigts.

D'un geste que le pauvre traumatisé qualifierait de rapide, la jeune femme lui plaqua sa main sur le visage et prononça des menaces qui le firent taire instantanément.
 
-         Tu vas te la fermer, oui? Si y'a les surveillants qui se ramènent je botte tes fesses et je hante chaque nuit de ta vie jusqu'à ce que tu crèves de peur.
 
Il hoqueta bruyamment, une lueur paniqué dans le regard, parce que ce genre de menace faisait toujours son travail. Le cortex du brun se mit à calculer les possibilités que cela soit vrai et ce qui en découlait, avec bien sur les conséquences à court et à long termes, les multiples problèmes engendrés pour les autres et l'effet produit sur sa jauge de stress interne. Comment éviter que ce châtiment s'abatte sur sa pauvre personne ? Visiblement, la jeune femme avait compris son niveau de panique interne, puisqu'elle l'avait relâché. Elle semblait réfléchir en mâchant sa cigarette, et Guard en profita pour chercher du regard une solution de fuite non dangereuse pour lui, ce qui, au vu de sa façon tordu et tortueuse de pensée, n'existait pas dans cette salle.
 
-         Guard? S'exclama-t-elle. C'est ton nom?
 
Il sursauta comme si on l'avait électrisé et se tourna, effrayé, ce qui donnait la réponse à la question de Mad. Son regard capta une sorte de briquet dans un autre casier, et il se dirigea vers l'objet en se demandant comment elle allait réagir. Attrapant le créateur de flammèche, il fit une entorse à sa moralité pour ne pas attirer le courroux de la rousse. Sentant son regard interrogatif dans le dos, Guard se tourna vers la jeune femme et lui montra le briquet, qu'il activa. Sauf que, boulet comme il est, le garçon réussit à se brûler une mèche de cheveux. En mode paniqué, il se mit à tourner sur lui-même avec des grands yeux, se retenant de crier parce que l'autre menace lui faisait tout aussi peur. Ses yeux lorgnaient la mèche tandis qu'il murmura une sorte de prière, alors qu'il ne croyait en rien.
 
«  Mon dieu pitié ne me faite pas bruler à cause de cela, enlevez moi ça ! »
 
Sa tête paniqué pouvait faire rire comme elle était atterrante et attirait la plus grande pitié…