Sujet: Lights will guide you home. | Prude. Jeu 7 Juil - 19:54
Viens vers moi, Romeo. Viens avec moi, tu vas voir, là où tu me suis le monde n'est pas pareil. L'amour y est universel. Hommes et femmes s'aiment inconditionnellement. Tous. Aucune haine, aucune jalousie, aucun sentiment néfaste ne vient entacher ce sentiment que tu connais depuis ton enfance : cette dévotion pour toute femme sur Terre. Chez moi Romeo, nous te comprenons. Tu y es normal. Aucune fille ne te regarde avec un air dégoûté lorsque tu leur dis que tu l'aimes autant que toutes les autres. Non. Elles te comprennent. Elles savent, rien qu'en lisant dans tes yeux, que c'est la vérité et elles sont heureuses d'être ainsi chéries. Mais il faut que tu comprennes Romeo que ce Paradis est pour tout le monde. Tous les hommes ont les mêmes droits que toi. Tous aiment les femmes. Les femmes les aiment tous. Est-ce ce que tu veux ? Non ? Alors il est encore temps de te réveiller...
« Sacrebleu... »
Romeo ouvrit les yeux et les rayons du soleil l'aveuglèrent aussitôt. Quel étrange rêve. Juste cette voix, inlassable, entêtante, et cette obscurité où il marchait encore et encore. Était-ce rêve ou cauchemar d'ailleurs ? Il ne se souvenait déjà plus. A qui appartenait cette voix déjà ? Il ne savait déjà plus. Et ce soleil qui lui explosait la tête et abimait son magnifique teint nacré !
Romeo se redressa, hargneux, pour expliquer à un de ses camarades de chambre la nécessité de protéger sa peau blanche et donc qu'il fallait tirer les rideaux durant la nuit lorsqu'il commence à comprendre où il était. Pas de mur, pas de camarades de chambre, pas de rideaux. Il était au beau milieu d'une clairière. Était-il arrivé dans ce fameux monde dont parlait son rêve ? Le Paradis de l'Amour ? Non, sûrement pas. Ça ne pouvait pas être le Paradis. Déjà parce qu'il n'y avait aucune fille. Ensuite parce qu'il y avait des arbres. Et puis parce qu'il avait vraiment trop froid pour être mort. Froid ? Romeo baissa le regard vers lui-même et se vit avec horreur -et damnation- vêtu de manière particulièrement honteuse : un bas de pyjama gris et un torse nu. Il était en pyjama. Au milieu d'une forêt. Un dimanche matin. Et avec un mal de crâne. Qui lui avait donc fait cette blague ? Peut-être le blond de la chambre 33 pour le chewing-gum qu'il lui avait mis dans les cheveux, la semaine dernière.... BREF. Romeo avait froid. Faim. Était seul. Sans aucune idée d'où il était hormis que c'était une forêt et qu'il n'aimait pas les forêts. Pourquoi ? Parce que branches, boue, moustiques, animaux, danger, malade mentaux (= sportifs) et soleil. Bon, au moins, on n'était pas en plein hiver.
Une personne normale aurait compris qu'elle sortait juste d'une crise de somnambulisme et qu'elle était dans le bois près de la Wammy's House. Elle se serait donc levée tant qu'il était encore relativement tôt et que peu de personnes la verraient et auraient cherché un moyen de retourner vers l'école grâce aux multiples traces de pas visibles sur les sentiers non loin. Mais bon, Romeo n'était pas vraiment normal. Alors il préféra éclater en gros, très gros sanglots bruyants en espérant que quelqu'un vienne le sauver. Quelqu'un de gentil, si possible.
Dernière édition par Romeo le Mer 11 Jan - 20:39, édité 2 fois
Invité
Sujet: Re: Lights will guide you home. | Prude. Ven 8 Juil - 0:07
Le matin, très tôt, Prude avait décidé qu’un peu de marche l’aiderais surement à ruminer les derniers jours qu’elle venait de passer la Wammy’s House. Elle avait donc sauté du lit, pris le soin de ne pas réveiller sa camarade de chambre, enfilé une robe et était partie se promener, tout en pensant aux jours passés. Depuis son arrivée, elle avait rencontré quelques personnes mais se sentait encore un peu isolée. Certes, les personnes qu’elle avait rencontrées étaient toutes très gentilles, mais elle n’osait quand même pas aller vers les autres… C’est en foulant le gazon qu’elle s’aperçut qu’elle avait oublié d’enfiler des chaussures. Elle avait regardé ses pieds, d’un air interrogateur, comme s’ils avaient pût lui parler ou lui reprocher son manque de sérieux. Bien entendu, ils restèrent muets.
- Mince ...
Comme toujours, elle avait oublié l’essentiel. Elle reprit cependant son chemin sans plus de gêne. La sensation de l’herbe encore humide de la rosée la fit frissonner. Il était encore tôt apparemment. Tout en marchant elle regarda au loin. Quelques lèves-tôt trainaient dans le jardin mais la plupart des orphelins dormaient encore, bien au chaud dans leurs chambres. Elle regrettait presque de ne pas avoir dormi quelques heures de plus… Levant les yeux de sa rêverie elle s’aperçut que le paysage avait changé du tout au tout. Elle avait maintenant devant les yeux une ribambelle d’arbres tous plus grands les uns que les autres. Les oiseaux, surement perchés en haut des arbres pialaient de temps à autres. Encore une fois elle baissa les yeux vers ses pieds. Pleins de boue. Elle soupira.
- J’y penserais la prochaine fois …
Elle reprit son chemin, marchant toujours au hasard. Elle aimait aller là où la menaient ses pieds. Quoiqu’elle se retrouvait presque toujours n’importe où car quoi qu’elle fasse il arrivait un moment où elle se perdait, dans ses pensées comme dans le chemin. Encore une fois elle levait les yeux, secouant la tête, histoire d’être sure de ne plus réfléchir. Ses réflexions la menaient vraiment n’importe où. C’en était presque consternant. Elle était maintenant face à une clairière. Elle détaillait le lieu du regard. En y regardant de plus près, quelqu’un semblait s’y trouver. Assis presque en plein milieux, il semblait presque paniqué. Oui, il apparemment c’était un garçon. Au moment où Prude se fit cette remarque il éclatât en sanglots. Bon il était définitivement, entièrement, totalement, absolument, complètement paniqué. Oui c’était le cas de le dire. Prude fit quelques pas. Mauvaise initiative. Son pied dérapa et elle fit une entrée remarquable dans la clairière. Mais je vous jure, quelle idée de se promener pied-nus en forêt, franchement ?
Romeo
Sujet: Re: Lights will guide you home. | Prude. Dim 17 Juil - 9:24
A travers ses larmes, Romeo aperçu la masse couleur prune. Etait-ce son sauveur ? L'équipe de recherche qu'elles avaient mis à sa recherche ? Un super-héros perdu ? Ou alors un ange ? Oui, et s'il était au Paradis ? Il essuya ses larmes de crocodiles qui s'arrêtèrent aussitôt de couleur pour identifier cette prune. Un sourire apparut sur son visage lorsqu'il reconnu les cheveux longs caractéristiques d'une représentante du sexe féminin. Son numéro pouvait de nouveau commencer. Il s'écria :
« Mademoiselle ! »
Malheur ! La pauvre enfant venait de tomber ! Son corps parfait devait à présent être sali par toutes les immondices du sol de cette forêt. Qui sait quels monstres avaient déposés leurs excréments ici ? Dans un éternel élan chevaleresque, Romeo se leva avec une grâce sans précédent (des années d'expérience pour avoir ce mouvement de cheveux synchronisé avec le balancement des bras... bref), ne pris même pas la peine de se recoiffer et se précipita vers la pauvre victime. Romeo avait cette manière très spéciale de courir, il était à la fois évident qu'il allait aussi vite que possible mais il était aussi évident qu'il avançait lentement pour quelqu'un qui courait. Sans compter ses continuels tics princiers. En se rapprochant il reconnu la petite Prude, mais oui il la connaissait ! Il avait failli lui faire sa présentation la semaine dernière mais avait été poursuivi par Cerbers entre temps. Romeo connaissait le nom et le visage de toute fille ou femme de l'établissement, c'était une sorte de don, une bénédiction de sa mémoire ultra-sélective. Et puis, elle avait de si beaux cheveux !
Arrivé à ses pieds.... ou plutôt à sa tête, Romeo s'accroupit et l'aida à se relever avec douceur. Il lui attrapa la main et la soutint sur la hanche sans aucune pudeur ou une once de retenue. Lorsqu'elle fut droite et seine et sauve, il lâcha sa main et mit la sienne sur la joue de sa pauvre proie. Il plongea ses yeux dans les saphirs de la jeune fille et commença à lui parler avec douceur, inquiétude et une certaine passion.
« Tout va bien ? Êtes-vous blessée ? Avez-vous besoin que je vous porte ou vous seconde en quoi que ce soit ? »
Romeo se plaisait à agir comme un prince charmant, un sauveur intrépide, un amoureux transi. Déjà par plaisir personnel d’endosser le beau rôle, ensuite par habitude et par instinct et enfin parce que cela pouvait être diablement efficace sur un bon nombre de femmes qui avaient encore dans leur coeur cette image idéalisée de l'homme parfait. Car l'un des vœux les plus chers de Romeo était de devenir l'homme parfait pour chaque femme. C'était... une sorte de mission divine. Romeo se plaisait à agir comme un prince charmant, mais dans la situation actuelle, il était fortement atteint dans son charisme. Déjà, le cadre poisseux et froid était sous sauf romantique, même s'il avait une touche d'exotisme. Ensuite, il était bien loin de ses costumes luxueux et montrait ainsi son torse nu, maigre, imberbe, blanc et exempt d'une once de muscle. Et puis il était totalement décoiffé et n'avait pas mis ses lentilles, dévoilant à Prude ses yeux noisettes affreusement normaux et banals. Et puis enfin, on ne peut vraiment pas jouer au prince charmant lorsque l'on porte des chaussons roses à pompons.
Invité
Sujet: Re: Lights will guide you home. | Prude. Sam 20 Aoû - 0:05
« Mademoiselle ! »
Voila ce que Prude crût entendre lors de sa chute. Elle fit plusieurs roulés-boulés avant d’atterrir la tête en bas, couverte de feuilles, de boue et autres matières plus ou moins identifiables. … De la mousse dans les cheveux en premiers lieu. Et des feuilles. De la terre aussi. Prude leva les yeux. Le jeune homme se leva avec grâce et prestance, comme dans un ballet, comme si ce moment faisait partie d’une chorégraphie calculée au millimètre et à la minute près. Il lui sembla qu’il courrait vers elle. Enfin « sembla » car il était entre la course et le marche, à mi chemin entre les deux. C’était vraiment indéfinissable. Maintenant qu’il était plus près Prude tentait de voir si elle le connaissait (bien que la position dans laquelle elle était l’empêchait de voir totalement le garçon). Le garçon avait les cheveux blancs … Etait-ce Romeo ? Il lui emblait qu’il s’était présenté quelque temps au par avant. Mais ses yeux semblaient ne pas avoir la même couleur que d’habitude. Lorsqu’il fut arrivé a sa hauteur Prude l’observa de près pendant qu’il l’aidait à la relever. Lorsqu’elle fut sur pied, elle vit une main sur sa joue et la regarda droit dans les yeux.
« Tout va bien ? Êtes-vous blessée ? Avez-vous besoin que je vous porte ou vous seconde en quoi que ce soit ? »
Pas de doute, c’était bien Romeo. Ces manières de princes, ces paroles et cette voix douce, ça ne pouvait être que lui. Certes la question de la couleur des yeux tracassait toujours Prude mais elle gardait cette question pour plus tard.
« Oh euh je vais bien ne t’inquiète pas… Je suis juste un peu sale. Je mettrais des chaussures la prochaine fois et penserait à regarder où je mets les pieds… »
La jeune fille sourit, gênée. Elle n’était pas habituée à ce genre de comportement. Qu’on la colle, qu’on la détaille comme cela du regard, elle n’en avait vraiment pas l’habitude. Elle regardait les habits de Romeo tout en époussetant sa robe. Apparemment il était en pyjama. Mais que diable faisait-il en pyjama dans cette forêt ?
« Mais au fait, que fais-tu ici ? »
Elle s’arrêtait à cette question, elle poserait les autres en temps et en heure. Il faut dire qu’on lui avait tellement souvent reproché de trop parler qu’elle avait peur de déranger son interlocuteur en le bombardant de questions idiotes.
Romeo
Sujet: Re: Lights will guide you home. | Prude. Sam 15 Oct - 23:21
Romeo, en écoutant Prude, ne put retenir un nouveau sourire. Ce n'était plus le sourire éclatant du prince charmant. Non, quelque chose de plus discret, de plus doux, d'attendri, et ses yeux se remplirent de tendresse. Encore une fois, la magie opérait. Il aimait toutes les femmes, par logique, par l'instant. Dès qu'il en voyait une, il avait toujours ce premier coup de foudre inexplicable. Il les aimait, sans aucune raison, cela coulait tout simplement de source. Et puis, la seconde fois, ou en continuant la conversation, quelque chose d'autre se mettait en place. Il les découvrait, leurs qualités, leurs défauts, leurs tics et leurs sourires. Et il tombait une nouvelle fois amoureux. De manière graduelle, ascendante, irrévocable. Et là, à cet instant, en la voyant gênée, en la sachant troublée, en l'écoutant se perdre dans ses propres paroles, il ne pouvait que fondre. Et il ne pouvait que vouloir découvrir d'autres expressions d'elles. La faire rire. La mettre en colère. La faire rougir. Et peut-être un jour l'emb... Non, il valait mieux qu'il ne pense pas à cela maintenant. La voir comme si c'était la première fois.
« Je crains avoir subi attaque de malfaisants ayant profité de mon sommeil pour me dépouiller et me perdre ici. Je viens de me réveiller dans cet environnement certes assez étrange. Et j'avoue être assez troublé. »
Il jeta un regard aux alentours. Le pauvre garçon n'était jamais allé jusqu'aux bois de la Wammy's House et avait certainement oublié jusqu'à leur existence. Mais il se gardait bien de signaler son abjection pour ce lieu tout sauf romantique, s'approchant plus d'un cadre de film d'horreur, ou pire, de film de vampires lumineux. Il n'aimait pas parler de choses négatives avec les femmes, surtout quand il ne les connaissait pas assez bien pour savoir exactement comment agir. Plaire à une femme était un sport beaucoup trop risqué pour se permettre la moindre incartade. Il se détacha de Prude, mais la prit par les mains dans le même geste, il n'avait pas l'intention de se détacher d'elle. La pauvre devait avoir peur dans cette terre hostile. Il lui fit un sourire qui se voulait rassurant et encourageant.
« Mais heureusement, je vous ai trouvée, et nous allons pouvoir nous échapper, ensemble, de ce lieu. Auriez-vous la moindre idée de l'endroit où nous nous trouvons ? Je suspecte un monde parallèle ou une terre hostile de Suède, mais je ne voudrais pas m'avancer trop vite. »
C'est à cet instant que le jeune homme détacha enfin son regard de celui de sa chère et tendre pour oser, oh, juste quelques secondes, l'observer de pied... Et remarqua justement ses pieds. Son visage afficha aussitôt une expression mêlée d'horreur et de tristesse.
« Doux Jésus ! Avez-vous vu dans quel état sont vos pieds ? Quel crime ! Oh, cher ange, accepteriez-vous mes chaussons pour vous protéger ? Je sais qu'ils ne sont qu'une maigre protection face à ce qui nous entoure, mais je crains que ce soit la seule chose que je puisse vous proposer. »
Il ne voulait pas la vexer, ni la blesser et semblait penser chacun de ses mots. Il pensait certainement que ses kidnappeurs lui avaient volé ses chaussures dans un acte de barbarie envers la beauté de ce monde. Et il semblait reconnaître que ses chaussons assez atypiques, n'étaient pas du goût de tout le monde, et devraient gêner une jeune fille aussi délicate que Prude. Mais si elle refusait son soutien, il se sentirait alors obligé de la porter jusqu'à un endroit sauf. Même si ses capacités physiques ne lui permettraient pas de le faire sur plus de trois petits mètres.
Invité
Sujet: Re: Lights will guide you home. | Prude. Lun 17 Oct - 22:25
Tout en posant la question Prude regardait autours d’elle. Des arbres, des buissons, encore des arbres et encore des buissons. Un paysage peu varié composé pour au moins quatre-vingt dix pour cent de feuilles d’écorces et de terre. Les dix pour cent restants étant quelques bouts de ciel et le jeune homme qui se tenait devant elle. Et qui débitait par ailleurs un flot de paroles soutenu que Prude tentait de comprendre tant bien que mal. Non qu’elle n’y entendait rien mais vu la vitesse à laquelle il parlait et l’heure matinale, toutes les connexions n’était pas encore établies dans sa tête (quoi qu’on se demande parfois si certaines ne se feraient jamais un jour). Enfin bon, elle crut comprendre qu’il n’avait aucune idée des raisons de sa présence ici et qu’il formulait des hypothèses plus ou moins plausibles. Du moins elle crut. Prude, elle, savait à peut près comment elle s’était retrouvée ici. Mais vraiment approximativement. Très approximativement oui.. Elle savait qu’elle était dans la forêt de la Wammy’s House. Mais où exactement, elle n’en avait vraiment aucne idée. Elle ne savait pas combien de temps elle avait marché, ni vers où. Elle ne savait pas se repérer et donc encore moins rentrer. Encore un moment d’égarement et voila qu’elle était de nouveau dans le pétrin. Elle retourna la tête vers Romeo qui semblait lui sourire et reporta son attention sur ses paroles.
«[…] Je suspecte un monde parallèle ou une terre hostile de Suède, mais je ne voudrais pas m'avancer trop vite. »
Bon il lui manquait le début de la phrase mais il devait surement faire allusion à l’endroit où ils se trouvaient. Il était toujours là, à coté d’elle avec son ton théâtral et ses manières de gentlemen, ce qui créait un total décalage avec la situation, de part de décor et surtout par ce que son élégance princière prenait presque un tournant ridicule vu son accoutrement, en l’occurrence, un pyjama. Elle riait intérieurement quand tout à coup elle entendit Romeo, choqué, crier presque.
« Doux Jésus ! Avez-vous vu dans quel état sont vos pieds ? Quel crime ! Oh, cher ange, accepteriez-vous mes chaussons pour vous protéger ? Je sais qu'ils ne sont qu'une maigre protection face à ce qui nous entoure, mais je crains que ce soit la seule chose que je puisse vous proposer. »
Prude se mit à rire. Mais sans tenter de le dissimuler. Elle riait presque a gorge déployée. Ses pieds ? Non mais sérieusement. A ce moment c’était la dernière des choses à laquelle elle aurait pensé ! Ils étaient plein de terre mais un bon bain remédierait à tout ça une fois rentré. Ce n’était vraiment pas la peine de faire tout un cirque pour ça ! Et puis c’était bien la peine, maintenant, de les protéger, vu leur état. Et surtout pour tacher les improbables pantoufles du jeune garçon. Elle avait cependant peur de le vexer en se prononçant trop catégoriquement sur la question. Et on sait aussi que Prude n’est pas du genre à s’affirmer trop non plus.
«Oh, euh … C’est pas la peine tu sais. Et je ne vais pas salir tes chaussons quand même, ils sont tout propres. Je peux marcher pieds nus, ça ne me dérange pas. Ce n’est qu’un peu de terre. Garde les, tu as encore les pieds propres toi.»
Romeo
Sujet: Re: Lights will guide you home. | Prude. Mer 11 Jan - 16:38
_____« Oh, euh … C’est pas la peine tu sais. Et je ne vais pas salir tes chaussons quand même, ils sont tout propres. Je peux marcher pieds nus, ça ne me dérange pas. Ce n’est qu’un peu de terre. Garde les, tu as encore les pieds propres toi. »
_____Trop tard. Alors que Prude essayait de repousser la proposition de Romeo, celui-ci avait déjà retiré ses chaussons, à ses pieds et les mettait à ses pieds. Il avait complètement et ouvertement ignoré sa demande et, dès qu'il l'eut ainsi chaussé, se releva, lui adressa un grand sourire chaleureux et lui attrapa la main. Là, il leva le nez à la recherche du soleil. Bien. Ils allaient aller en direction du soleil, tout droit, toujours tout droit. Ils allaient bien arriver quelque part comme cela, non ? Et sur cette pensée, il s'élança sans laisser à la jeune fille la possibilité de s'échapper. _____Il frissonna un instant au contact du sol encore froid et de la rosée du matin. Il aurait les pieds sales en rentrant, tant pis. Cela donnait un côté épique à leur aventure, un risque inconsidéré, un aspect pathétique... bref, de quoi aider le lyrisme de Romeo en se disant avec joie qu'il se sacrifie pour sa belle. Avec un courage sans faille, il supporta donc le froid et le contact des branches sous ses pieds. Il faisait cela pour Prude. Il vivait ce qu'elle avait vécu afin de comprendre sa douleur et sa peine. Tout cela était pour la bonne cause. Il était dans le bon droit, il le savait. _____Il traversait donc la forêt, trainant Prude avec lui tant bien que mal, toujours attentif à ce qu'elle ne se blesse pas tout en tenant un rythme soutenu en suivant la lignée du soleil. Et pendant tout ce temps, bien entendu, le silence était loin de régner. En vérité, depuis que Prude avait arrêté de parler, Romeo avait pris la relève avec une endurance presque hors du commun. Tout en continuant son chemin il était parti dans un véritable soliloque.
_____« Ne vous souciez donc pas de cela, la saleté n'est rien. Je crains surtout qu'une branche, une épine ou une bête dangereuse ne vous blesse pendant notre traversée. Et ne vous inquiétez pas pour moi, c'est un immense plaisir de vous rendre service, et ce plaisir subjugue tous les inconvénients que la situation pourrait engendrer. Bien, il faudrait mieux se mettre en route, n'est-il pas ? Par où aller ? Et bien, aller, dans la direction où vous êtes arrivée soit... dans la direction du soleil. Nous allons bien arriver quelque part ! Vous êtes prête à me suivre ? » Puis il continua sans même attendre sa réponse. « Je crains que nous ne devions nous attendre à un long périple ma chère. Je suppute que nous nous trouvions dans une forêt d'une dizaine d'hectares et que nous ne soyons dans ses plus sombres profondeurs. Bien heureusement, le soleil n'est pas levé depuis bien longtemps et nous devrions profiter de la lumière pendant un long moment. J'espère que vous détenez assez d'endurance pour poursuivre à ce train pendant quelques temps, car je crains sincèrement ne pas pouvoir vous porter bien longtemps sur le chemin. Par ailleurs, vous êtes Prude, non ? Je n'ai pas eu le plaisir de vous croiser jusqu'ici, je suis sincèrement désolé de ne pas être venu me présenter plus tôt. Je suis Romeo, et je suis enchanté de pouvoir enfin vous parler. Vous avez des cheveux merveilleux, vous l'a-t-on déjà dit ? Cette couleur fait partie de mes préférées, je dois bien l'avouer. Vous aussi je suppose ? Enfin, ce n'était pas comme si j'avais véritablement une quelconque préférence pour- »
_____Et Romeo parlait, parlait, parlait, inlassablement, se retournant juste pour parfois observer les réactions de son interlocutrice. En vérité, si Romeo avait l'air, de loin, particulièrement soumis et obéissant face aux femmes, il ne perdait pas son besoin de contrôler et d'imposer son rythme. C'était lui qui parlait, c'était lui qui décidait du chemin à suivre et tout en étant à chaque fois un défendeur fervent des femmes il était capable de les enfermer au creux de la tornade de ses mots et de ses actes. Et si ses interlocuteurs voulaient y échapper, il fallait souvent se faire violence et ne pas s'attendre à qu'une seule opportunité ne s'y glisse. _____Ainsi, si Prude voulait prendre la parole, il allait falloir couper Romeo au sein même de sa grandiloquente tirade, ou sinon se taire à jamais... Ou au moins pendant un bon petit bout de temps, jusqu'à ce que le duo arrive à l'orée de la forêt, car ils avaient eu la chance de se diriger dans la bonne direction.
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