Creation de l'homme-oiseau. plan&dessin

Dimanche 5 fevrier.

Je suis un peu content d'avoir pu garder avec moi ce cahier. Même s'il est caché dans un recoin de la salle commun, je me dis qu'avec un peu de chance, personne ne le trouvera jamais. Ici sont mes dessins. Tous mes dessins depuis mes six ans. Quand j'y pense, Père avait tort. Les hommes-oiseaux existeront. J'en suis proche, il ne me reste que peu de chose avant de mettre à bien mon projet. Il faut juste que personne, jamais ne trouve à y redire. Après tout, je ne connais personne ici. Je n'ai pas d'accroche et les enfants ici sont comme des nuages. D'aucune utilité. C'est pour ça que j'écris, parce que bien que muet, il me faut bien exprimer le peu d'émotion que je peux avoir. Alors ici sera mon exutoire de sentiment et envie, comme de dégoût et mépris, chose que je n'exprime pas en public. Les gens n'ont tellement pas besoin de savoir ce que je ressens réellement.
En ces premiers jours, rien de nouveau. L’Angleterre est gelée comme elle l'a toujours été, je sors peu de ma chambre si ce n'est pour me nourrir et assister aux cours. Penser que ces gens sont des étrangers pour moi, ça me fait réagir de deux manières différentes. Premièrement, c'est la peur. Ces personnes que je ne connais pas sont porteuses d’énormément de microbe. Je ne connais pas leur vie, je ne sais pas combien de fois ils se lavent par jour et je n'ose même y penser. Je ne demandais pas spécialement aux gens dans l'autre école. Mais là, c'est un tel lieu de débauche et de fornication que j'en suis totalement dégoûté. Elle va être comme ça, la succession de L ? Des gamins qui se tournent autour et fricotent pour un rien ? Et encore, je ne sais pas s'il existe encore ici des gens n'ayant pas encore couché avec d'autre tellement que les relations sont sans limite. Des fois, quand je regarde Lolly ou Straw, je me dis qu'eux, qui sont là depuis plus longtemps que moi, doivent avoir vu des choses...je préfère ne pas y penser. Et Deuxièmement, c'est cette apathique ou ce je-men-foutisme que j'ai pour eux. Paradoxalement, on a beau être tous ici des ennemis à qui il faudrait ce faire la guerre, alors pas d'amitié superflue. Je ne suis pas sociable, je le sais parfaitement. Je l'étais avant, et encore si on pouvait ça de la sociabilité. Disons que Endou me manque peut être un peu trop. Mais il y a Screen, alors ça va un peu mieux.
Non, là du coup, j'ai pu traîner le cahier dans la chambre de Screen. Je suis sur son lit actuellement, que j'ai pris soin de laver parce que je savais pas trop ce qu'il y avait dans ces draps. Le nombre d’acariens cachés pouvait accroire aux fils des minutes. En fait j'aime bien Screen, elle est calme et se prend pas souvent la tête. Les personnes simples, je les aime bien. Malgré qu'elle passe sa journée enfermée dans sa chambre à jouer sur le net. Je me dois donc de faire le ménage chez elle. Elle ne sait pas comment c'est dangereux de taper sur un clavier ! Il contient trois fois plus de microbes qu'une cuvette de wc ! Enfin, ce n'est pas ce qui semble la gêner plus que ça, vu le nombre d'heure qu'elle passe sur l'ordinateur, les yeux rivés sur l'écran. Encore heureux que je lui ouvre les volets le matin, sinon elle ressemblerai à un vampire. Enfin elle est déjà super blanche comme fille.
Je vais manger, je verrai si je continue ce journal après ou pas. J'ai un peu mal à la tête là.