Sujet: Life is a bitch, so learn to fuck it. PV Open} Sam 17 Sep - 19:43
La journée touche à sa fin. Mon envie de vomir tous mes tripes me pourchasse comme un braconnier à longueur de journée. J'ai la tête qui tourne, des sueurs froides perlent sur mon front, mon cerveau prêt à exploser – une vraie bombe à retardement. Je tousse, et je me sens fatigué. Tellement fatiguée que je n'ai même plus la foi de me toucher le front pour m'assurer que je n'ai pas de fièvre. Je suis en train de fumer une cigarette dans une cage d'escalier, les cages d'escaliers, mes éternels amis, et vive la solitude. Je sens mes jambes s'écrouler sous mon poids. J'ai l'impression d'avoir baisé une semaine à la chaîne, à tel point que mon corps me lâche sans pitié. Je prends même pas la peine de finir ma clope, que je me dirige vers ma chambre. Je pense aller dormir, j'irais peut être mieux après. J'en sais rien. Mais on ne peut rien savoir sans essayer. J'irai sûrement mieux, c'est ce que j'essaye de me persuader. J'ai un putain de vertige qui me prend comme une chienne. Mon buste se propulse vers l'avant, je me courbe dangereusement vers le sol, et je dégueule de tout mon soûl dans ce couloir. Je vois ma gerbe, ok, des morceaux de carottes. Ça me donne encore plus la gerbe, pourquoi je me fais du mal comme ça? Faut qu'on m'explique sérieux. Je me gifle un bon coup – je ne suis pas maso, tranquille! - je veux juste reprendre mes esprits et j'essuie la bouche d'un geste rapide de la manche. « Mush faiblis ». Je marche toujours. D'un pas confiant, je trace. Non, je ne prends pas la peine de nettoyer mon vomi, parce que un, c'est trop crad et de deux, parce que. Je ne prends pas non plus la peine de le signaler aux pions, aux adultes. Aux cons qui sont censés s'occuper de ça. Je prends la fuite en souriant. Malgré le fait que je sois en mauvais état, je reste toujours le même enfoiré, fidèle à moi même. Je ne croise personne en chemin, et heureusement pour moi et la personne que j'aurais pu potentiellement croiser, je me sens de mauvaise humeur. Si j'en croise un, je vais sûrement me mettre à rager, la haine m'envahissant. Je vais frapper, insulter, gueuler. Je vais être froid et je vais avoir envie de tuer quelqu'un – un truc que je ne ferais jamais de ma vie, ne vous inquiétez pas. Je regarde derrière moi, je comprends pas pourquoi je traîne encore de la gerbe. Je me plaque la main sur la bouche, pour m'empêcher un nouveau déferlement de vomi trop dégueulasse, en espérant que ça ne sorte pas par le nez, parce que ça doit quand même faire super mal, de vomir du nez. Je hurle de rage, dans les couloirs. Mes chaussures. Mes. Putains. De. Chaussures. De son pépé la pute. J'ai trempé mes chaussures dans ma propre gerbe! Rageux, je les enlève et les balance violemment contre une porte de chambre d'inconnue. Qui d'ailleurs, s'ouvre. Paniqué, je commence à courir. Ça doit être désagréable, d'entendre quelqu'un hurler, entendre un gros méchant son inquiétant contre sa porte, sortir et découvrir l'odeur de la gerbe d'un inconnu. Je m'arrête à un virage, et je continue tranquillement mon chemin, qui me paraît par ailleurs interminable. Mon dieu, je pue, sauvez-moi. Je suis devant la porte de ma chambre, ma main glisse sur la poignée et entend un déclic familier, qui me fait froid dans le dos pour je ne sais quelle raison stupide. Ah. Open. Il est dans la chambre, j'imagine. Hésitant, j'entre-ouvre et me faufile dans ma chambre. Je me sens vraiment con, de devoir hésiter d'entrer dans ma propre chambre, de devoir craindre mon colocataire. J'ai pas envie de le voir, de lui hurler de pas s'approcher parce que je pue. Quel attentionné je fais. Ni une ni deux, je me prends une clope et me met à fumer sans gêne à l'intérieur de la chambre. C'est alors que mon monde se met à tourner, un vertige me prend violemment de nouveau comme une salope, je me fais enculé à plusieurs reprises de la journée, j'ai l'impression. Mes yeux tombent et je me sens basculer. Ah c'est donc ça, « perdre connaissance ». Je me découvre de nouvelle capacité, j'apprends de nouvelles techniques et j'évolue. Je me sens tomber, je sens une vive douleur qui se propage comme une onde à travers tout mon corps. Mes paupières se ferment toutes seules après ma vue devienne sombre. Putain, à l'aide, je veux pas mourir. Dieu, que tu sois femme, trans, chauve, géant, asociale, clostro, homo, zoophile ou un morceau de carotte dans mon vomi, sauve moi, écoute moi connard.
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