Enter galactic you & me. PV Juice} topic X soft

Elle était bonne. Elle avait l'air bonne. Donc cela va de soi, je l'ai ajouté en tant qu'amie sur facebook. On a pas discuté longtemps pour reconnaître qu'on se plaisait mutuellement, physiquement surtout. J'ai fait le beaugosse, le cool, tout ce qu'il faut pour plaire à une fille. Et je crois que ça a marché. Juice, ou Judith est tombée dans mon jeu. C'est suivi d'un rire de triomphe que j'ai réussi à fixer un rendez-vous, une rencontre irl pour un trip en champignons avec cette bonnasse. Un bon gros fuck à ma conscience qui mehurle qu'il ne faut pas corrompre les gens innocents. Mon cul, c'est du kfc aussi? Qui est innocent ici, dites le moi je vous en prie. La vérité est que je lui ai proposé plus un plan cul qu'autre chose, implicitement. Je sais pas trop si elle n'a pas compris ou si elle fait semblant de ne pas comprendre, mais en tout cas, les champis, je les fait payer. Mais en bon gentilhomme que je suis, je n'en demanderai pas du cash à cette jolie créature. Je lui ai donné rendez-vous à la chapelle, à une heure tardive. Il est temps que je me prépare. C'est un chantonnant la chanson des Schtroumpfs que je m'habille et me fait beau. Actuellement, je me sens agité, j'ai hâte et je bouge dans ma chambre dans tous les sens, dans toutes les directions et dans toutes les démarches possibles. Une fois habillé et présentable, je m'enfonces mon bleu d'amour de toujours sur la tête et je choppe quelques sachets, 2 doses pour être précis dans ma poche. Un peu façon petite fille dans la prairie ou dans les champs de roses, peu importe, je débarque dans dans mon couloir plongé dans l'obscurité. J'ai peur du noir, mais c'est un secret. Je fais donc le parcours en chantant à tue-tête. « I JUSTE HAD SE-E-E-EX ». C'est faux, mais c'est une chanson, et puis je pense pouvoir « have sex » d'ici peu de temps. Sur le chemin, je croise plusieurs types de personnes, tous les plus différentes l'un de l'autre. Un chat, un pédé, un pokéfan, une pute. Je ne prends pas la peine de dire bonjour, je fonce comme si je ne les voyais pas. J'ai peur du noir, je le répète, mais c'est un secret, et je tremble en marchant, mais c'est aussi un secret. Arrivé à destination, je sens mes aisselles pour vérifier que je ne pue pas la mort. Et ouais, rude épreuve pour moi de traverser le bâtiment dans le noir, la sueur, ce n'est que la preuve de mon courage. Glauque, ce lieu. Je ne sais pas pourquoi je l'ai choisi, ni pourquoi il fait tout noir alors qu'il ne devrait pas. Il fait vraiment tout noir, et shit, ça me gave. Je tape du pied et remet bien mon bonnet. Je prends aussi le temps de m'entraîner. M'entraîner à quoi? À me présenter à la rousse.
« Hey! C'est moi, Mush. » Non.
« Coucou *bise, ça va? » Non plus.
« Alors c'est toi Juice? » Je ne suis pas un glaçon, putain.
« T'es vraiment jolie. » ...Franchement, ça fait branleur puceau en manque de love.
« Fuck, salut Juice. » Pourquoi l'insulter, je paraîtrais vulgaire et mal élevé. Oh le con.
Merde, j'espère qu'elle arrive bientôt. Ah beh oui. La voilà. En espérant qu'elle ne m'a pas entendu. Sociabilité 100% les amis, je souris comme un con et je m'exclame « Juice! », un vrai gamin. J'ai perdu au moins 200 points de charisme là. Ridicule, pathétique, à chier! « J'ai les champis. » Et cool, je passe de moins en moins pour une banane, à parler de champis dès la deuxième phrase que j'entame. Non, paraître cool devant cette fille me paraît définitivement inconcevable. Boulet, je suis con.

Suite à un douloureux phénomène de groupe qui devenait habituel, le gros de la population avait une opinion très arrêtée sur ceux qui passaient du temps sur leurs ordinateurs. On avait de ceux qui étaient nommés "geeks" ou "no-lifes" une image qui n'était pas très valorisante : Des groupes (voire guildes, question de contexte) de mecs boutonneux rejetés par la société qui mataient du pr0n à longueur de journée en musclant leur main droite.
Comme souvent, le public se trompait. Judith passait énormément d'heures devant son écran à ne rien faire, naviguant sur le net au gré de ses futiles envies ; Et l'adolescente n'avait rien d'une anti-sociale grassouillette en manque qui ne cherchait que l'occasion que de se masturber. De prime abord, ceux qui ne la connaissaient que superficiellement ne l'aurait pas franchement crue capable de dialoguer plus souvent à travers les réseaux sociaux que de vive voix, chose qui était pourtant la pure vérité. De plus, son physique ne la laissait pas à plaindre, chose qu'elle reconnaissait complaisamment quand elle était prise d'un accès de narcissisme.
Ces dernières semaines plus particulièrement, la jeune fille s'était intéressée aux internautes qui se situaient très précisément...A l'internat. Dans un rayon de tout juste quelques centaines de mètres autour d'elle. Si elle avait lancé la recherche sans vraiment s'attendre à obtenir un résultat quelconque, un pseudonyme amusant l'avait détrompée en quelques secondes tout juste. Mushroom, qu'il s'appelait.
Juice l'avait trouvé cool. Un peu beaucoup drogué, spécial, et surtout plus sexy qu'elle ne voulait bien le reconnaître. Et, tout cool qu'il était, il lui avait proposé un..."trip aux champignons" irl. Et la gamine qui avait grandi dans un luxe surfait avait accepté avec joie. Ce garçon lui plaisait, sincèrement. Et puis, surtout, elle avait besoin de quelque chose de plus excitant que la vie fade et peu attractive qu'elle menait depuis qu'elle était arrivée. Une existence banale tout juste égayée par les coups qu'Aurore lui portait quand elle atteignait le paroxysme de la hargne et l'évolution de l'homosexualité de certains des camarades de sa colocataire de chambrée.
Au fond, elle se doutait bien que ce que son nouvel "ami" lui proposait avec tant d'enthousiasme ne serait pas gratuit. Et Judith espérait terriblement qu'il attendait autre chose d'elle qu'un peu de monnaie. Elle était prête - Non, elle voulait payer plus que ça.
J. Blade, la gosse de riche victime d'un scandale, la gamine élevée dans l'opulence, la môme du snobisme, ne rougissait même pas de ce genre de pensées. Après tout, elle en avait envie.

-

Dans l'après-midi, l'adolescente avait senti la tension monter quelque part dans son corps. Ses nerfs s'échauffaient, un à un, comme pour faire durer encore plus l'attente qui ne pesait déjà que bien trop. Elle avait déjà refait son lit cinq fois, relu deux ou trois romans avec une assiduité feinte et essayé la totalité de ce qui traînait sur le sol autour d'elle dans un désordre consternant. Au final, elle avait opté pour ce qu'elle portait le plus souvent : Chemisier noir au décolleté quelque peu outrancier ce qui n'avait jusqu'ici jamais dérangé qui que ce soit, jupe flottante assortie qui tombait à mi-cuisse, collants déchirés à force de chutes et ballerines noires. Une couleur sombre qui jurait violemment avec le rouge éclatant de sa chevelure soyeuse. Et puis, elle s'ennuyait, elle s'ennuyait, elle s'ennuyait.

-

Et à la nuit tombée, elle avait prétexté un soudain besoin urgent de prendre l'air et avait déserté la chambre, laissant Aurore écouter sa musique nulle. De toute façon, Juice n'en pouvait plus de Shakira et ses amis, et il était vraiment temps qu'elle s'exile de cette atmosphère étouffante qui planait tous les soirs avant qu'elle ne s'endorme.
Sans qu'elle ne sache trop pourquoi, celui qu'elle surnommait affectueusement "Mush" avait fixé leur point de rencontre dans la chapelle déserte à une heure relativement tardive. Un sanctuaire de paix, de pureté, de religion. Un lieu à profaner.
Il lui sembla marcher longtemps dans l'obscurité, croisant sur son passage des formes humanoïdes qui ne l'intéressaient pas le moins du monde. Animée par une bonne humeur inhabituelle, la jeune fille se retenait avec difficulté de chanter à haute voix un air qui lui flottait dans la tête quand elle parvint aux portes de sa destination. Et elle cessa net de chantonner. Un garçon s'y trouvait déjà.

« - Juice ! J'ai les champis. »

Ceci dit avec un grand sourire. Il était vraiment pas mal, en fait. Encore plus que sur ce qu'elle avait pu en voir. Avec un corps du genre de ceux sur lesquels elle fantasmait la nuit quand ses insomnies la poursuivaient. Ce genre de mec par lesquels elle avait envie de se faire...Bref. Et puis, il avait le mérite d'être direct.
Rejetant ses cheveux flamboyants en arrière, Judith plongea ses yeux d'un vert étonnant dans ceux de son vis-à-vis et lui planta deux baisers sur les joues sans la moindre gêne avant de se reculer avec un sourire qui lui courait sur les lèvres.

«- Salut. Bon bah on peut commencer alors. Je te devrai quoi ? Parce que, c'est que je n'ai pas beaucoup d'argent..»

S'adossant au mur le plus proche sans plus s'embarrasser de politesse, la jolie rousse le dévisagea du regard le plus innocent dont elle était capable en de telles circonstances, une expression étrange sur le visage.

Franchement, dans la plus grande sincérité qui puisse exister dans ma tête, quand je l'ai vu, je l'ai trouvé belle, jolie, mignonne. Dans le genre bien roulée, visage mignon, cheveux de malade. Rouge, pas le roux trop laid qu'on peut voir chez certaines personnes. Je ne les pensais pas si rouges, sur les photos. Mais là, je vois l'étendu de ma connerie, c'était pas des retouches, son bordel. Je suis comme hypnotisé par la couleur de ses cheveux pendant un instant, plus exactement jusqu'à qu'elle vienne s'approcher pour me faire la bise. Je récupère mon esprit, qui était parti loin dans les profondeurs de mon admiration. C'est que, quand elle s'est posée contre le mur, je ne la percevais plus très bien, il faisait trop noir. Alors j'ai mis du temps à comprendre qu'elle me parlait. À peine audible, mais j'ai entendu la fin de sa phrase. Qui disait : elle n'a pas beaucoup d'argent. Qui lui disait que ce que je cherchais, c'était pas de la maille? Comment lui faire comprendre que son fric, ne m'intéresse pas le moindre du monde? Ah non. Elle a dû comprendre seule, ou alors, je l'ai pensé tellement fort qu'elle l'a deviné. Son regard. Je ne la vois pas bien, certes, mais je ne peux pas quitter son regard. Innocent? J'en ris. Je suis persuadée qu'elle n'a rien sur elle, du moins de quoi payer. Moi même, j'entame un rire, pas discret du tout. Dans le genre je pouffe de rire. Je m'approche d'elle et je plonge mon regard dans le sien. Comme un beaugosse. Pas dans la chapelle, on va dehors. C'est ce que j'ai envie de lui dire, mais sans pour autant briser le silence. Pour seul indice, je lui prends la main et je l'entraîne derrière moi. Comme si je traînais un sac derrière moi. On est dehors. Là où il y a de l'herbe. Un espace libéré. C'était là où je voulais venir. C'est le jardin, derrière la chapelle. Avec un lampadaire. Je l'emmène sous le lampadaire. « On y est. Je t'explique. Les champis, c'est aussi de la drogue dure. Ça peut être plus dangereux que de la coke. Alors bon, évitons les désastres pour un premier trip. Espace aéré, bonne compagnie, musique. On peut en crever, alors tu restes avec moi. » -Sans plus attendre, je sors mon ipod et mes enceintes, les miniatures, qui nous mettent du bon son. J'y pense, j'ai oublié de lui demander. « J'espère que les 3 dernières heures, tu n'as rien mangé de gros. » -Un repas, quoi. Encore une autre indication. « J'espère aussiii que tu aimes le chocolat. » -Ouais, parce que les champis secs, c'est amer. Et j'ai pas pu les cuisiner donc va falloir se contenter de les manger avec du sucre en même temps. Ma tablette de chocolat. Je la sors et lui montre. C'est fou ce que je peux aimer cette fille, je l'adore déjà. Je veux à tout prix qu'elle évite le bad trip. Un bad trip en champignons, c'est la misère, c'est la mort, c'est une terrible expérience. C'est en pensant à ça que je me suis rendu compte que j'ai oublié de la prévenir. Ça se trouve, elle ne voudra plus tenter ce trip après. Mais je l'aime bien, même si je ne la connais pas, donc j'enchaîne, sans la regarder. En fait, je regarde mon ipod et je choisis la musique. « Au fait. La descente est difficile. Surtout si c'est ta première fois. Tu vas être crevée pendant quelques jours, tu vas plus avoir envie de bouffer, de bouger, et tu vas déprimer. Mais au pire, je suis là. » -Et je fais encore genre, mon petit loveur. Je suis pas trop doué pour réconforter les gens ou les mettre à l'aise, et ça se voit. Je passe une main dans ma nuque, embarrassé de pas lui avoir dit plus tôt et je ne la regarde toujours pas. Bref. Je mets de la musique, et je la regarde enfin. Je l'interroge du regard. Pour la musique, pour le trip, une permission. En fait non, peu importe, je suis trop égoïste pour laisser passer ça. D'accord ou non, je me lève, et je m'approche de la rousse, lui tends deux champignons magiques, avec du chocolat. Moi, je les mange juste après. C'est dégueulasse. J'ai beau en manger souvent, je trouve toujours ça dégueulasse. C'est amer, ça craque sous les dents parce que c'est sec. Immonde. Le chocolat, c'est comme une bonne fellation avant de commencer à baiser. Au début, c'est meilleur.

Genre j'ai mis ça. Comme musique ;

D'un côté, Judith savait bien qu'elle n'aurait jamais accepté ce genre de marchandises, et encore moins le prix qu'on allait sans doute lui demander, avant d'arriver à la Wammy's House. Elle aurait souri et habilement détourné la conversation sur des sujets moins risqués pour la pureté qu'elle préservait jalousement. Et puis, quand son père était parti avec sa prostituée de secrétaire blonde et jeune, l'abandonnant aux bons soins des médias à l'affut de son désespoir, l'adolescente avait perdu confiance en l'humanité.
Elle avait commencé à toucher à l'alcool, de loin, sans en avoir l'air, sans se compromettre. Elle avait jetés ses vêtements corrects, optant pour des fringues de plus en plus courtes, dévoilant chaque jour un peu plus sa peau blanche et nue aux yeux de garçons qui n'avaient cure de ses états d'âme. Et puis, elle avait été transférée à l'internat et avait perdu jusqu'à son identité. Feu mademoiselle Blade était morte, abandonnant au monde un simple simulacre de la jeune fille, comme un lot de consolation dont personne ne voulait. Seul son corps restait, réceptacle d'une personnalité qui s'annihilait sous les coups du sort.

Debout, fièrement campée devant sa nouvelle connaissance, Juice se préparait à détruire le peu de sacré qu'elle conservait encore. Et elle y songeait avec un plaisir qu'elle n'avait jamais connu.
Mushroom s'était approché, d'une démarche souple, et avait enfoncé son regard noir dans le sien. Et puis il l'avait saisie par la main et l'avait entraînée vers l'extérieur. Contact. Ses joues s'étaient violemment enflammées alors qu'il l'attirait vers le petit jardinet herbu situé juste à côté de la chapelle déserte, sous le lampadaire qui diffusait une faible lumière dans un cercle jaunâtre sur le périmètre. Sans trop se poser de question, Judith s'était arrêtée là où la luminosité était la plus intense, portant la main à sa chemise pour défaire l'un des boutons. Il commençait déjà à faire un peu trop chaud pour elle.

« On y est. Je t'explique. Les champis, c'est aussi de la drogue dure. Ça peut être plus dangereux que de la coke. Alors bon, évitons les désastres pour un premier trip. Espace aéré, bonne compagnie, musique. On peut en crever, alors tu restes avec moi. J'espère que les 3 dernières heures, tu n'as rien mangé de gros. J'espère aussiii que tu aimes le chocolat. Au fait. La descente est difficile. Surtout si c'est ta première fois. Tu vas être crevée pendant quelques jours, tu vas plus avoir envie de bouffer, de bouger, et tu vas déprimer. Mais au pire, je suis là. »

Oui, elle était informée des risques qu'elle prenait. Et elle ne s'en préoccupait pas. Elle n'était pas effrayée par la perspective de quelques jours difficiles, pour un instant ou deux de plaisir. Elle n'était pas dégoutée par l'idée de devenir partiellement un zombie, elle qui était tellement énergique ; en vérité, cette idée lui plaisait presque. Au pire, elle en mourrait et Aurore pourrait écouter sa musique sans restrictions. Peu importait qu'elle périsse, à présent, il n'y aurait personne pour la regretter. Autant qu'elle jouisse d'un fin agréable. Ses pensées se reportèrent sur le garçon. Il l'attirait, bien plus que ce qu'il avait à lui offrir. Si elle avait été plus courageuse, Judith se serait jetée sur lui et se serait déshabillée directement. Elle voulait qu'il la possède, qu'il fasse force sur ce corps qu'elle blessait à chaque instant.
Faute d'audace, l'adolescente saisit ce qu'il lui tendait : Une dose. Et un peu de chocolat.

« Je sais, j'ai confiance en toi. Et puis je n'ai pas peur. Et tu ne m'as pas dit ce que je te devais. »

Sans attendre de réponse, la jeune fille prit une grande inspiration, rejeta ses cheveux rouges en arrière, et glissa la drogue entre ses lèvres.
Amer. Terriblement amer, malgré la douceur du chocolat. Crayeux, aussi quelque part. Sa vue se brouilla un instant alors qu'elle rejetait l'idée de tout recracher. Son camarade avait mis de la musique, et puis il lui semblait qu'il l'avait regardée, en attente de quelque chose. Une réponse, peut-être ? Non, il n'avait pas parlé. Une réaction, alors ? Sans trop savoir ce qu'elle était sensée faire, Judith esquissa un de ces sourires adorables dont elle avait le secret et décroisa les bras. Comme une invitation. Alors que ce qu'elle venait d'avaler allait faire effet.
Viens, je t'attends.

Environ trente minutes. Le temps approximatif qu'il faut pour que ça commence à faire effet, plus ou moins. Je suis assez régulier, personnellement, mon corps réagit au bout de 20-25 minutes. Mais Juice pourrait ressentir les effets qu'au bout d'une heure. C'est assez aléatoire. Je remarque qu'elle n'a pas hésité. Je me demande alors ce qui peut bien la pousser à vouloir se dépraver. Être une larve droguée, c'est pas toujours du bonheur. C'est pas toujours facile et c'est tout un métier. Faut s'y connaître et tout. Je paye mon bonheur de l'abnégation de ma propre vie. Pitoyable, c'est compréhensible. Mais quand on vit sans conséquence, on est capable de tout, c'est le moins qu'on puisse dire. Je suis un jeune, déchaîné, avec la soif et la joie de vivre. Profiter de chaque instant avant le lendemain, avant la disparition de l'illusion des jeunes. Alors pourquoi donc s'en priver? J'aime la vie, la drogue, le sexe, l'alcool. Et je ne compte pas m'en priver. Je suis un adolescent immature qui attend qu'on vienne le remettre en place, qu'on vienne lui apprendre la vie, son ignorance, son inconscience. Je l'ai regardé, mon jouet favori du jour. Je compte le chérir avant qu'il ne devienne inutilisable, cassé ou même volé. Mon erreur à ce moment là, c'est de l'avoir regardé. Gros coup de marteau sur mon crâne. Son sourire, un sourire adorable, légèrement perdu. Je n'ai pas bien compris pourquoi elle s'obstinait à vouloir à tout prix connaître le mode de paiement. Je garde le silence jusqu'à qu'elle comprenne d'elle même. En même temps, mes attentes ne sont pas difficiles. Je ne demande jamais du cash, je suis un dealeur échangeur. Elle a décroisé les bras. Je ne suis pas un bête en rut, alors je m'approche d'elle lentement, mais ma conscience me presse le pas. Je glisse une main dans ses cheveux une fois à son niveau. Doux et soyeux. Sûr de moi, je m'approche encore et je me colle contre elle. C'est là que je me rends finalement compte que j'avais froid. Sa présence, son contact me réchauffent. Je guette tout de même sa réaction. J'ai peur d'avoir tout faux, de me faire remballé comme une vielle banane. Mais je la désire, donc je continue. Et puis, à voir près, elle ne semble pas gênée, j'ai plutôt l'impression qu'elle me supplie de continuer. Coquine. Je continue dans mon aventure, une découverte nouvelle, je suis un aventurier, sans gêne. Mon autre main glisse le long de sa hanche et se fixe à ce même endroit. Je la tiens fermement. En parallèle, mon visage se rapproche de celle de ma créature. Tremblotant légèrement, d'agitation et de froid, je laisse mes lèvres à quelques millimètres des siennes. Je suis lent, et je la fais languir encore un peu. Un sourire fin s'étire au coin de mes lèvres, sans que ce soit voulu. « But I won't hesitate no more, no more... » - un bécot court et léger sur ses lèvres, me laissant encore le goût sucré du chocolat. Douces et chaudes lèvres, me laissant un avant goût de ce que je vais goûter. « It cannot wait, I'm yours. » - Je finis de chantonner. Un peu comme un signal de départ. J'y vais franco, sans passer par les quatre chemins. Je presse mes lèvres contre les siennes avec vigueur. Je commence à avoir chaud, la chaleur me monte en une demi-seconde à mes joues. Peu importe, j'apprécie ce moment de douceur en fermant les yeux. Ma main présente dans ses cheveux descend, frôlant la poitrine, jusqu'au hanche. J'enchaîne les quelques bisous, plus ou moins longs. Je trouve vraiment que j'embrasse bien, un jour, j'en ferai une vidéo. Hahah. Je continue, jusqu'à entrouvrir mes lèvres pour laisser glisser ma langue entre ses deux lèvres. Tu es mon jouet à part entière, cette fois.

Depuis qu'elle était tout enfant, Judith se considérait comme une souveraine. Elle était une princesse, née dans un luxe aux accents misérables, sans nom, sans titre et sans royaume. Altesse d'un château de cartes qui ne régnait que sur les ombres de ses espoirs brisés.
Elle voulait juste être reine du coeur de quelqu'un, en fait. Elle voulait être dévouée à un seul être qui lui rendrait ses sentiments avec sincérité, vivre cet amour pur dont rêve les adolescentes. Elle n'était qu'une enfant qui s'était perdue entre les lignes d'un conte de fée, espérant toujours que les citrouilles deviennent à son égard des carrosses et qu'on vienne la réveiller d'un baiser. Elle aspirait toujours à rencontrer un loup en s'égarant dans des bois profonds et qu'il lui propose une course entre la vie et la mort.
Alors que, quelque part dans les tréfonds de son esprit, un instrument mystérieux jouait quelques notes de la célèbre chanson des Beatles "Hey Jude (Don't be afraid)", la jeune fille songeait que tout ce qu'elle souhaitait, c'était toucher le fond pour ne plus pouvoir tomber.

C'est face à cette certitude qu'elle encaissa avec stoïcisme la violence du désir de son compagnon. Juice avait pris le parti de ne pas bouger lorsqu'il s'était approché d'une démarche souple. Et puis, brutalement, tout s'était enchaîné.
Son contact sur sa peau qui brûlait alors qu'il collait son corps contre le sien. Sa main dans ses cheveux qui lui tombaient sur le visage, cette même main qui descendait en une caresse un instant plus tard. Et puis ses lèvres sur les siennes, d'abord doucement, et puis de façon de plus en plus insistante. Ses lèvres qu'il entrouvrait pour les lier.
Judith ne savait pas totalement comment se comporter. Elle pourrait dire qu'elle est vierge si la vie ne l'avait pas baisée à plusieurs reprises sans le moindre ménagement. Elle pourrait mais n'avait aucune raison de le faire, alors elle se tût en évaluant ses options. Tout d'abord, elle pourrait s'évanouir, sans aucune raison, à même le sol. Sinon, elle pourrait tout juste refuser et le repousser, ce qui serait chose stupide car contre ce que lui commande son corps et sans doute risquer des représailles. Et puis, sinon, y aller au feeling.

Après une seconde d'hésitation, l'adolescente entrouvrit un peu plus les lèvres et ferma les yeux afin qu'on ne puisse plus y lire le tsunami de sentiments qui la submergeait.
Lentement, comme si elle cherchait quoi faire, elle tendit ses bras et passa des mains timide dans le dos de son vis à vis. Des mains d'enfant novice qui ne sait pas tout à fait quoi faire pour être à la hauteur. Judith eut honte, mais son corps se réchauffait au fur et à mesure qu'elle bougeait, alors elle n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Alors qu'elle se rapprochait plus encore de son partenaire, écrasant presque sa généreuse poitrine contre son torse et collant toujours un peu plus ses lèvres, elle se posait des questions. Est-ce qu'elle allait avoir mal ? Est-ce que l'effet de la drogue allait la rattraper trop vite pour qu'elle s'en rendit seulement compte ? Est-ce qu'il allait la prendre, comme ça, debout sous un lampadaire qui diffusait juste assez de lumière pour qu'il puisse la voir en détails ?
Il n'était plus vraiment temps d'y réfléchir. Passant ses mains sous le tee-shirt de Mushroom, Juice écarta un peu ses jambes en espérant ne pas perdre l'équilibre.

La chaleur monte rapidement jusqu'à mes joues, traversant de long en large tout mon corps. Elle ne me repoussait pas, elle n'avait pas l'air d'être dégoûtée. Elle n'avait pas non plus l'air d'aimer tout particulièrement. Je ne comprends pas. Je ne comprendrais jamais les filles. Elles sont décidément trop bizarres. Il y a un instant, je pensais qu'elle me désirait. Au plus profond de son être, je pensais percevoir de l'envie. Puis maintenant, plus rien. Ça me refroidit quelque peu, non, carrément que ça me refroidit. Sa chaleur semble avoir disparu. Et pourtant, elle me laisse faire. Je sens soudainement ses mains sur mon dos, ce qui a le pouvoir de me procurer un long frisson. À ses gestes hésitants, je crois avoir compris. J'ai négligé le fait qu'il puisse encore y avoir des pucelles à Wh. C'est curieux, et ça me remet d'entrain. Elle a peur de la nouveauté, c'est ce que je pense. Elle a peur de connaître une nouvelle douleur, même suivie d'un nouveau plaisir. Peut être que je n'aurais même pas besoin de me donner à fond pour la satisfaire. Je chasse mes idées égoïstes de ma tête, pour me concentrer à ma tâche. Une tâche, pas bien dur et qui procure du plaisir. Alors que je continue de l'embrasser – comme le ferait un dieu – un nouveau frisson me parcourt le corps. Elle a passé ses mains sur ma peau nue, je sens ses doigts fins sur ma peau. Je n'ose pas m'avouer que je trouve ça mignon, voire entreprenant de sa part. Si elle est vraiment ce que j'imagine, une petite pucelle. Je fais glisser mes lèvres le long de son cou, déposant des micros-baisers par ci par là. Un peu comme si je bavais sur elle – sans vouloir paraître dégueulasse, bien sûr. Mais j'ai aussi besoin qu'elle m'aide, qu'elle ne fasse pas la frigide. Autrement, je serais déçu, et je vais devoir trouver un autre jouet. J'écarte le chemisier noir qu'elle porte pour dégager sa poitrine. Je l'ouvre de plus en plus, pour pouvoir encore mieux les voir, les découvrir. En attendant, au fond de moi, j'attendais désespérément que ces putains de champis fassent effets. Parce que je suis un pauvre bolosse, incapable de faire quoi que ce soit quand je ne suis pas sous acide. Je lui caressait les seins à travers son chemisier, j'essayais d'y mettre du mien – du vrai mien, pas celui du Mushroom II, le Mush connu sous acide, le Mush 2.0 qui est bien plus performant, plus hype, plus hightech. Je continue de baiser – non, pas baiser, le verbe sexuel, mais le verbe baiser, faire des bisous sensuels – le haut de sa poitrine, descendant de plus en plus. Mais ayant toujours la peur au ventre, la peur, qu'elle me repousse alors qu'on était si bien parti. La musique me rassure un peu, elle est sur du dubstep. Les joies du dubstep, c'était le pied. Me faisant bouger dans tous les sens, marquant le rythme de la musique, bougeant sur les basses. Bref, je reprends ma confiance de petit fouf. Un suçon, et je remonte vers son visage et je l'embrasse. Ma main, pendant ce temps, glisse sur son joli fessier, et j'essaye subtilement de toucher son entre-jambe par dessus sa jupe. Mon autre main, reste sur sa hanche. Je ne lui parle même plus. Je me sens fatigué, oui, déjà. Je suis faible. Mais j'enchaîne les baisers pseudo-passionnés et réchauffant tout autant mon anatomie – mon Popooool, mon corps et mon cœur. Quand je pense comme ça, je me trouve vraiment mignon. Poétique. Je sens l'excitation monter, et si quelqu'un nous voyait? Ça me rend plus nerveux, moins détendu, mais c'est ainsi, plus excitant. J'ai l'impression de tourner un porno, en fait. Un viol sous un lampadaire, ça sonnerait bien. Un viol d'une pucelle sous un lampadaire, même. C'est encore mieux. J'en suis sûr que ça ferait un carton, que je deviendrais un acteur porno hyper connu et tout. Genre toutes les filles me voudraient. Sauf que c'est pas moi, c'est Mush II, ou Mush 2.0. Le plus sophistiqué d'entre moi. Enfin non, pas encore. Il est pas encore arrivé, mais il est en route. Il vient prendre possession de mon corps, pour me faire voir des truc que je ne pourrais pas voir, en moi actuel. Putain, je dois vraiment faire attardé psychopathe schizophrène, si on pouvait voir ce qu'il se passe dans ma tête.

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