Open the sky [PV Angel] [finit]

Sujet: Open the sky [PV Angel] [finit] Jeu 28 Aoû - 15:32

L’après-midi était déjà bien avancée, et les cours étaient finis depuis une heure déjà. Quelques pensionnaires profitaient encore des derniers rayons du soleil qui leur éclairaient le visage, jouant dans l’immense parc où siégeaient les grands et majestueux pins.
On pouvait tout dominer du grand toit de Wammy’s House, les petites formes qui jouaient, ainsi que les amoureux qui profitaient d’un banc chassant tous les autres pour être seuls, et enfin les oiseaux qui agitaient leurs petites ailes à l’approche de quiconque approchait.
Les nuages d’une blancheur éclatante nageaient dans le bleu pale du ciel, on pouvait facilement imaginer des formes dans les cotons flottant : des Anges……
End se reposait sur les fines tuiles du toit de l’orphelinat cherchant l’air frais et la solitude.
Et il les avait trouvés une légère brise stagnait depuis quelques minutes déjà ébouriffant les cheveux bruns de l’adolescent et personne ne viendrait pour le déranger, peut être Only mais en le voyant elle s’en irait surement. End fumait une cigarette, des Lucky Strike achetées à Poison pour une somme exorbitante, mais peu lui importait. Le brun regardait lentement la fumée de chaque bouchée de nicotine aspirée s’élever lentement dans le ciel une fois expirée, fumée impure se confondant avec la clarté éblouissante des nuages. Quand il ne lisait pas de magazines douteux et n’avalait pas de pilules End fumait, un avenir brillant défini dans ses passes temps habituels se profilait déjà à l’horizon, mais le rebelle s’en fichait complètement.
Un sentiment de tranquillité et de sérénité absolu l’enveloppa. Son corps était détendu, il était couché sur le dos les mains sous la tête et les jambes croisées, seul son regard s’activait comme si ses yeux tentaient de percer le bleu du ciel.
Et End pensait… il ne pouvait s’arrêter de penser, seule preuve qu’il avait un ego suffisamment élevé pour ne pas être renvoyé de Wammy’s House malgré tous ses sales coups.
Comme tous les orphelins c’est ce qui lui permettait de rester dans l’établissement bien qu’il n’utilise que très rarement son QI extraordinaire. Enfin banal dans ce lieu peuplé de surdoués et d’autistes mais bon être au dessus de la plupart des larves du monde lui conférait un sentiment de supériorité assez agréable.
Il agita son briquet au dessus de sa tête comme si sa main devait décider de son sort, s’il devait vivre ou pas. Mais le jeune homme savait déjà ce que sa main pensait, ainsi que tous les autres… Vivre pour ne rien faire, ne vouloir que profiter de la vie… c’était indigne d’un être Humain gâté intellectuellement par la nature.
End se cacha les yeux de sa main tenant le briquet toujours allumé et après plusieurs minutes à attendre pour savoir s’il allait brûler vif ou pas, il se décida finalement à prendre une autre cigarette. Il mit généreusement le feu à l’extrémité de sa seule amie du moment et sentit les effets toxiques se répandre dans sa gorge, mais il ne toussa pas, il aimait la sensation de filtrer avec la mort. Peut être mourrait il bientôt d’un cancer du tabac, comme ça serait bien, le brun s’échapperai enfin de cet univers pourri et vain.
A ce moment là il ne sut pas pourquoi une larme perla de son œil qui scrutait toujours le ciel à la recherche d’être suprêmes volant dans les cieux. Des Anges….. Il ferma les yeux et s’imagina déjà mort.
On dit toujours que dans la vie il apparaît un Ange, qui serait toujours à nos côtés, qui nous consolerait, qui veillerait sur nous. Quels niais. Il n’existe pas de personnes comme ça qui nous garde du malheur éternellement, et s’ils persistent à y croire ils comprendront assez tôt que leur « Ange » est un hypocrite venu tout droit des enfers. Et lui aussi venait de là bas, il n’était certes pas hypocrite mais il était comme les autres… stupide, prétentieux, pervers, et humain…. Terriblement humain. Etre au dessus de tous ces Hommes peuplant la planète, quel rêve. End voulu mettre fin à ses pensées prétentieuses et stupides comme toutes celles qu’il pouvait avoir, mais il n’y arriva pas.
L’adolescent se sentait faible, mais pourquoi ? Ne s’était il jamais avoué qu’il avait lui aussi besoin d’un Ange ? Un vrai ? Comme ceux qui peuplent le ciel, Ô figure Idyllique mais insaisissable. Ne s’était il jamais dit que les Anges sont plus proches qu’on le pense ?
Et qu’ils sont comme les étoiles ? Qu’on ne les voie pas toujours mais que nous savons qu’ils sont là….. Oui End y avait pensé mais le seul fait de désirer pareil trésor lui aurait déchiré le cœur….

Quel temps faisait-il dehors aujourd’hui ?…

Sa chevelure blonde était dehors avant le reste de son corps, il était pendu à la fenêtre pour observer ce qui pouvait paraître anodin pour des milliers de gens mais qui pour lui était essentiel : la couleur du ciel, parce que celle-ci influait radicalement sur son humeur.
Ah, des nuages.
Des jolis nuages comme ceux qui recouvraient parfois le ciel d’Irlande une journée d’été, quand la pluie n’arriverait que plusieurs jours après. Les beaux jours, en somme. La brise fraîche caressa son visage et un doux sourire s’étala sur ses lèvres. Il faisait peut-être trop humide pour aller s’étaler dans l’herbe, mais il ne faisait pas trop froid pour aller s’installer sur le toit et profiter pendant des heures de ces amas de mousse immaculées qui tachaient le ciel bleu de façon artistique et délicieuse. Un azur pur et céruléen était une chose plaisante, mais quelques nuages dispersés par-ci par là comme des boules de coton sur une nappe bleue n’étaient absolument pas désagréables. Ils avançaient lentement ce jour-là, tranquillement, sans se presser. Libres.

Des nuées d’oiseaux noirs passèrent juste au-dessus de sa tête et le firent légèrement sursauter. Des yeux aussi bleus que le ciel s’enivrèrent de la vision artistique de ces animaux rapides dont les ailes battaient l’air avec force, tous en rythme, comme une mélodie silencieuse, sans jamais se toucher ou se cogner entre eux. Ah, si seulement les hommes étaient capables d’autant d’harmonie. Les oiseaux se posaient tous en même temps sur un poteau au loin, dans la rue d’à côté, et s’envolaient de nouveau, comme effrayés par quelque chose qui aurait perturbé leur paix à tous. Et ils s’enfuyaient en chœur. L’observateur paisible de ces événements sans intérêt pour l’homme terre-à-terre rentra sa tête dans sa chambre et observa vaguement les alentours. Son camarade de chambre avait encore laissé traîner ses peluches partout, mais il n’avait pas du tout envie de les ranger. Il n’y avait qu’une idée qui lui traversait l’esprit : aller sur le toit, au plus près du ciel, au plus près des oiseaux et des nuages, et attendre que le temps passe.

Il chantonnait un petit air connu de lui seul, sifflotait aussi vaguement, ses mains tripotant avec négligence le collier en forme de croix celtique qu’il portait autour du cou par-dessus sa chemise blanche aux coutures artistiques qu’il avait enfilée à la va vite. Sa longue chevelure blonde chatouillait ses joues alors qu’il marchait d’un pas léger vers l’extérieur pour pouvoir agilement monter sur le toit, avec toute la grâce et la légèreté dont il était capable. Pour un peu, on aurait vu autour de lui voltiger quelque chérubin rond et adorable, ou peut-être des petites fées aux tenues bleues et brillantes, les mêmes que celles qui peuplaient son esprit constamment dans les nuages.

L’air parcourut l’intérieur de sa chemise et fit frissonner sa peau. Il prit une profonde inspiration et monta tout en haut de la bâtisse par l’accès le plus simple.

Une masse blanche qui n’avait rien d’un nuage pollua sa vision.

Il leva les yeux vers le toit et il remarqua qu’une présence incongrue avait eu la même idée que lui. Qu’à cela ne tienne ! Il n’allait certainement pas donner un coup de pied à ce jeune garçon et lui ordonner de lui laisser la place. S’il y avait une chose à laquelle il tenait, c’était au partage. Cela aurait été bien malvenu de sa part d’admirer l’harmonie régnant entre les oiseaux et de se comporter comme un parfait petit humain possessif et égocentrique. Rajustant sa chemise et ses cheveux d’un geste habile, il s’approcha pas à pas du garçon qui se tenait là, apparemment perdu dans des rêveries plutôt mélancoliques.

Angel savait reconnaître quelqu’un qui n’avait pas de bonnes pensées au moindre coup d’œil.
Et c’était son devoir de faire en sorte que ce garçon se porte mieux.

Pourquoi ? Parce que le jeune homme qui se tenait là avait beau faire monter en lui des images de petits gobelins agaçants et stupides, il ne pouvait s’empêcher de voir également l’âme d’un autre être, inqualifiable pour l’instant, mais qui semblait clairement bénéfique. Oui, Angel avait cette habitude étrange d’associer les êtres humains qu’il rencontrait à des créatures mythologiques ou folkloriques. C’était sa manière de juger ceux qu’il rencontrait. Evidemment, les visions de ces êtres pouvaient très bien évoluer. Mais en général, la première impression ne lui faisait jamais de tort. Angel avait cette façon –agaçante ?- de lire dans les gens comme dans des livres ouverts.

Et il ne pouvait pas nier que ce jeune homme était assez beau garçon.

Passant une mèche de cheveux derrière son oreille, il s’avança au-dessus du brun qui fumait nonchalamment une cigarette du bout des lèvres et lui lança un regard tendre.

Angel : « Hey…~ »

Ses cheveux blonds flottaient autour de lui et s’agitaient légèrement à cause de la brise qui lui fit vaguement plisser les yeux alors qu’il posait sa main sur son front pour observer l’horizon et empêcher les mèches dorées de picorer ses yeux avec agressivité.
Il s’assit à côté de l’autre garçon et ferma les yeux pour profiter du vent, le nez levé.

Angel : « J’espère que la brise t’aide à purifier tes pensées, tu m’as l’air un peu perdu… »

Les nuages au-dessus de sa tête prenaient des formes toutes plus mystiques et farfelues les unes que les autres. La fumée de la cigarette du jeune brun, nuage plus accessible, dessinait des courbes artistiques devant eux.

Ce qui est étrange quand on regarde le ciel c’est la capacité que ce dernier semble déployer pour nous absorber. Personne ne peut échapper au ciel, à cet océan de lumière, les nuages vierges, tels des radeaux abandonnés, pourraient s’avancer vers nous et envelopper tout notre être qu’on ne serait pas étonné. On serait même ravis de pouvoir se baigner dans l’immense tableau qu'est le ciel. C’est ce qui arrive quand on l'observe vraiment. Peu de gens connaissent vraiment les dons que le ciel peut apporter un à être humain, son regard dirigé vers l’atmosphère. La tranquillité? Le calme? Non le sentiment de s’échapper enfin, d’avoir une chance d’oublier tous les problèmes de la vie et du quotidien : de la vie sur Terre.
Un univers affreusement désiré par ces êtres qui ont compris la vraie nature des cieux, ils savent qu’ils ne seront jamais comme ces oiseaux, qui volent à leur guise dans la transparence du paradis. Oui du paradis.
End s’était plongé dans cet univers idyllique depuis quelques minutes déjà. Il se sentit transporté, tout son corps devint soudainement plus léger il sentait le vent souffler doucement dans ses cheveux noirs. Une lumière orange filtrait à travers les cotons duveteux en pleine ascension et les étoiles pointèrent leur lumière bleue éclatante. On aurait dit une cascade de petits diamants qui coulait sur le corps relâché de l’adolescent, au rythme des battements de son cœur le ciel virait plus ou moins de l’azur au rouge.
Les nuages, semblables à des plumes célestes continuaient à avancer autour de la Terre et de la lune, des aurores apparurent à la vue du soleil au zénith. L’horizon ne paraissait plus si éternellement loin, mais juste à portée de main. End reprit possession de cette dernière et la tendit droit devant lui dans l’espoir d’enfin découvrir le mystère de cette divinité insaisissable.

Il aperçu une silhouette encore plus claire cet océan providentiel. Ses cheveux blond volaient dans ce dernier et ils semblaient ne jamais vouloir s’arrêter de bouger, eux aussi étaient à présent libres à la lumière du soleil qui leur donnait une couleur or. La peau du jeune homme était d’une blancheur éclatante se confondant avec la clarté des nuages. Ses yeux… ô End n’aurait jamais voulu les voir pendant cet élan de tentative de possession du ciel. Leur couleur bleue était encore plus pure que son premier sujet. Quel bleu. On aurait dit que l’Ange allait s’envoler dans la marée turquoise, comme Jésus lors de son ascension vers Dieu.

Seulement ça n’était pas un ange qui s’était installé dans le champ de vision d’End, l’obligeant à stopper son observation du ciel, mais Angel. On ne pouvait que comprendre que c’était lui dès le premier coup d’œil, il était vraiment très reconnaissable.
End eu tout d’un coup peur que le jeune homme se noya dans l’immensité céleste, mais à la suite de cette pensée stupide il mit fin à ses songes et regagna violement la Terre.
Il s’écrasa au sol, comme toutes les fois qu’il stoppait son examination du paradis mais pourtant curieusement cette fois ci fus moins douloureuse, était ce grâce à cet Ange ?

End revint définitivement à la réalité, il ne s’était pas aperçu que sa cigarette était toujours dans sa bouche depuis un bon moment déjà et il toussa nerveusement.
C’était étrange, il avait l’impression d’être encore plongé dans l’abyme céruleum, décidément le blond le perturbait. Il repensa aux Anges dont il s’était fait tout l’exposé il y a peu de temps et chassa cette idée stupide. Il n’eu pas le temps de questionner Angel que celui-ci s’était déjà mis en tête de lui faire entendre sa voix clair et mielleuse.

Angel : « Hey… »

Décidément il voulait lui parler, allait il s’excuser de sa présence qui avait mis fin au bonheur tant attendu du gothique. Celui-ci regarda con corps et fut tout d’un coup choqué de voir du noir, son pantalon slim en cuir luisait des reflets bleus et son tee-shirt gris déchiré lui parut tout d’un coup bien misérable à côté de la belle chemise pure de son voisin.
Angel était juste au dessus de lui et le regardait de ses yeux aux longs cils, il ne manquait pas tant de tact finalement, ainsi positionné End n’avait pas besoin de se redresser pour voir la belle figure qui semblait avoir été sculptée dans du marbre il y a bien longtemps. Car le blond aux longs cheveux était agréable à regarder il fallait bien se l’avouer. Celui-ci le coupa une fois de plus de ses songes, il faut dire qu’il ne lui avait même pas répondu, de plus le brun préférait ne pas faire l’insolent pour le moment.

Angel : « J’espère que la brise t’aide à purifier tes pensées, tu m’as l’air un peu perdu… »

End le regarda d’en bas, la statue de marbre scrutait le ciel de ses beaux yeux bleus qui semblait d’y perdre. On aurait dit qu’il avait lu dans ses pensées, ou plutôt il savait ce qu’on pouvait ressentir quand on observait le ciel, quoi de plus normal pour un Ange ?
Était-il lui aussi à la recherche du bonheur de l’évanouissement des cieux ? Le brun aurait bien voulu lui poser la question mais si l’autre n’avait pas compris il serait passé pour un idiot, et pire aurait été déçu. Il préféra se taire. Décidément il devait paraître bien arrogant, la question posée depuis déjà plusieurs secondes n’obtenait pas de réponse, mais Angel ne parut pas fâché qu’on fasse comme s’il n’existait pas. Seulement End ne voulait pas qu’il pense ça de lui mais il ne savait pas quoi répondre, lui qui avait l’habitude des répliques cinglantes et tournées côté pervers. Il ne savait pas quoi penser et n’en avait pas l’habitude, la vue du ciel derrière Angel l’avait choqué, il se demanda vaguement si quelqu’un avait déjà pu voir cette scène étrange que le blond lui offrait en ce moment.
Le rockeur vit la fumée de sa cigarette voler vers Angel et il se demanda si ce dernier n’allait pas en mourir comme s’il eu été une poupée fragile.

End : « Euh… la fumée ne te dérange pas ? »

Vraiment… il se montrait gentil facilement maintenant ? Il perdait vraiment la tête, la vue de l’Ange avait dû lui brûler quelques neurones déjà abimés par toutes les drogues qu’il pouvait consommer. L'Ange s'assit à ses côtés. Il pensa tout d’un coup que lui-même devait être toxique, idée stupide mais peut être vraie. Non, il fallait qu’il se ressaisisse il arracha la cigarette à présent terminée de ses lèvres et l’écrasa contre une tuile, puis il fourra sa main dans sa poche de pantalon et en retira un paquet de vitamines. End en extirpa une qui était de taille assez importante, la lança en l’air pour enfin l’attraper au vol et la fit tomber dans sa bouche ouverte. Il s’étrangla.

End : Argh ! Keuf keuf !!!

Il devait vraiment paraître stupide maintenant, on aurait dit qu’il avait fait exprès de l’impressionner alors que c’était juste son tic nerveux que de faire voltiger les pilules.
Il devait bien mériter de mourir, son souffle parfumé à la nicotine commença à se faire plus violent et il tenta de recracher la pilule, à présent assis et bien ridicule.

Il avait du attendre longtemps avant d’avoir une réponse, mais ce n’était pas vraiment grave. Après tout, n’était-il pas venu impunément déranger le brun vêtu de noir dans son observation du ciel ? Il n’y avait aucun doute que l’autre garçon n’avait aucune envie de le voir ou de lui parler. Cela mit légèrement mal à l’aise le jeune garçon aux allures de séraphin qui tripota doucement quelques mèches dorées de sa chevelure qui voltigeait toujours autour de lui comme une marée de blés agacés par le vent. Son regard céruléen se replanta tranquillement dans le ciel, feignant de ne pas se sentir un peu en trop. Après tout, si lui aimait partager, il savait très bien que ce n’était pas le cas de tout le monde, et certainement pas dans ce monde mesquin et sournois qu’était celui de la Wammy’s House, peuplés d’hypocrites et d’esprits tordus et paradoxaux. Il espérait vaguement être tombé sur quelqu’un d’à peu près normal.
Evidemment, il était fort naïf. Il ne savait pas encore qu’il avait affaire à un pervers crétin qui sautait sur tout ce qui bougeait, qui se comportait mal avec les adultes et qui faisait des tas d’activités illicites et illégales pour son jeune âge. Pour l’instant, il se rendait juste compte que le garçon était vêtu de façon sombre et semblait se cacher derrière ce masque d’obscurité pour cacher, sans doute, comme tous les autres, des difficultés et des tristesses connues de lui seul.

Ne voulant pas se mêler de ce qui ne le regardait pas, il resta donc concentré sur le ciel, se laissant envahir par la douceur des nuages, alors même qu’il ne pouvait pas les atteindre. Ah, il aurait rêvé de pouvoir s’envoler avec ces oiseaux qui voltigeaient au-dessus de leur tête. Ca paraissait cliché, mais c’était véridique.

La première fois qu’il entendit le son de la voix de End, ce ne fut pas pour répondre à sa question précédente, ce qui confirmait Angel dans l’idée que ce garçon cachait des choses. Mais en y réfléchissant, qui voudrait raconter ses problèmes personnels et tous ses problèmes à un parfait inconnu rencontré sur le toit, même blond aux yeux bleus, souriant, et armé des meilleures intentions du monde ? Le jeune ange se demandait même si, peut-être, d’aucuns pouvaient croire que derrière son apparence sympathique, il ne cachait pas justement au contraire une âme profondément mauvaise… Mais c’était bien mal le connaître. Certes, le jeune garçon avait son caractère lorsqu’il le fallait réellement, mais il faisait toujours en sorte que ce soit le moins souvent possible. Ca lui faisait mal au cœur de devoir être agressif. Alors il l’évitait toujours autant que possible.

End : « Euh… la fumée ne te dérange pas ? »

Evidemment, la fumée était désagréable. Contrairement aux vrais nuages, elle empestait la nicotine et autres produits toxiques immondes dont la seule mention du nom suffisait à rendre le blond malade. Mais cette fois, elle s’évaporait dans la nature avant d’atteindre les narines de l’ange, et il n’en était pas incommodé le moins du monde. La fumée de cigarettes avait d’ailleurs le don de créer dans l’air des formes très jolies qu’Angel aimait observer. C’était en quelque sorte une véritable beauté empoisonnée. Sans doute que de nombreuses personnes ressemblaient à cette fumée : belles, envoûtantes, agréables à regarder et à côtoyer, et pourtant toxiques.

Non, la fumée ne le dérangeait pas.
Ce qui le dérangeait, c’était que End fumait. C’était sa santé qui était en danger. Et Angel s’était pris d’une affection soudaine pour ce garçon qui semblait pourtant son parfait contraire. Quiconque fumait dans le sillage de son regard risquait de se faire priver de son paquet, mais en général, ce n’était que les gens qu’Angel avait déjà côtoyé et connaissait : hors cette fois, il avait vraiment envie de faire quelque chose pour remettre ce brun dans le droit chemin.

Il avait tourné la tête pour faire un commentaire quand il vit End tenter d’avaler avec style une pilule dont l’apparence restait inconnue pour Angel qui avait tenté de l’identifier, et avant que le blond ne puisse esquisser un geste impulsif pour l’empêcher d’engloutir pareille médecine diabolique, le brun était déjà en train de s’étouffer. Avait-il essayé de jeter la pilule dans son gosier pour tenter de se donner un style ?…

Mais l’heure n’était pas aux réflexions idiotes.

L’ange s’approcha d’un bond gracieux du brun et fit les gestes de premier secours pour aider le brun à recracher la pilule. Le contact approfondi avec les gens ne lui faisait absolument pas peur, ni même les gestes de secours qui pouvaient avoir l’air très ambigus vus de l’extérieur. Lorsqu’il cru voir qu’End parvenait enfin à respirer normalement, le blond s’empara de son paquet de cigarettes qu’il avait vu posé près de lui et fit de même avec les vitamines, puis recula.

Ses yeux bleus étaient emprunts d’un éclat presque maternel.

Angel : « Je ne sais pas comment tu t’appelles, mais je crois que ça vaudrait mieux pour toi que je te débarrasse de tout ça. Tu as déjà du entendre ça des milliers de fois, mais ce n’est pas sain. »

Son discours était un prêchi-prêcha complet et total, et le blond s’en rendait tout à faite compte. Mais c’était pour le bien du brun.

Angel : « … Je m’appelle Angel. »

La pilule sensée rendre à End son attitude normale avait bien raté son coup. Non seulement celle-ci lui avait donné un parfait air de crétin mais en plus il serait obligé de considérer l’Ange qui lui sauverait la vie d’un étouffement certain… En fait c’était aussi à cause du mystérieux blond qu’il avait avalé la pilule, d’ailleurs c’était la première fois qu’il manquait de s’étrangler avec ces bonbons relaxants. Enfin revenons à nos deux adolescents « yin & yang ». End était tentant de recracher la cause de son décès proche avait complètement oublié l’Ange qu'il souhaitait voir disparaître après avoir commis un tel crime, mais n’était ce pas par honte ? Le brun ne se le serait jamais avoué trop accroché à sa fierté et trop borné pour vouloir se retrouver dans une position de faible. Comme on aurait pu s’en douter un Ange ne laisse pas mourir les gens, quel idiot on remarque du premier coup d’œil quand les autres sont des dépressifs près à se suicider, c’était la réponse qu’End donnerait pour l’accuser de l’avoir touché. Car les douces mains étaient en train de taper le dos cambré du gothique pour l’aider à recracher la vitamine cause de tous les malheurs. Il sentait la pression de l’Ange qui il en était sur de l’aurait jamais laissé mourir, et bien… il aurait mieux fait, il aurait mieux valu le tuer au moment même de leur rencontre. End se disait ça mais ne désirait pas mourir, enfin pour l’instant, de toute façon il était condamné, il aurait un cancer du tabac à 20 ans mais quelle importance ? Personne n’avait besoin de lui, c’était lui qui avait besoin des autres… Mais il était trop arrogant pour avouer que coucher avec n’importe qui était vicieux. L’amour avec l’être aimé ? Perte de temps, End n’avait jamais aimé et il ne commencerait pas maintenant.

Il parvint enfin à déglutir bruyamment et retrouva petit à petit son souffle normal.
Il se prit le cou d’une main et se promit de ne plus lancer de pilules quand on l’observait…enfin peut-être. Le brun reprit petit à petit ses esprits tentant de retrouver quelques sensations, comme s’il revenait dans le monde des vivants.
Un monde bien vivant il regarda les yeux bleus de celui qui l’avait sauvé (mais qu’il ne s’attende pas à un quelconque remerciement de sa part) et s’aperçut qu’il avait des boites dans les mains…il semblait même déterminé, qu’est ce qu’il voulait celui là ? Mais ces boites… c’était son paquet de cigarette et celui des vitamines aux couleurs si froides.

Angel : « Je ne sais pas comment tu t’appelles, mais je crois que ça vaudrait mieux pour toi que je te débarrasse de tout ça. Tu as déjà du entendre ça des milliers de fois, mais ce n’est pas sain. »

Hein ? End le regarda avec de grands yeux comme si on lui avait annoncé que les Pokémons portaient des strings à pois rose. Alors là…. Ça serait plus simple s’il débarrassait lui-même le plancher, ainsi End ne se serait jamais étranglé et le blond n’aurait plus jamais à se soucier de son insignifiante existence de gothique dépressif. Ah ce petit Ange avait tout prévu depuis le début pas vrai ? Il l’avait délibérément étranglé et profiter se son inattention pour le voler quelle ordure.
Pourtant End ne pouvait mal le considérer on pouvait voir au visage aux yeux bleus que son propriétaire avait la manie de faire le bien autour de lui. Mais qui lui permettait de se soucier de sa santé ? Personne ne devait se soucier de lui, personne ne lui accordait la moindre attention sur le fait qu’il se détruisit par la nicotine. Personne ne lui avait jamais fait la moindre remarque sauf Eliza. Le gothique aperçut tout d’un coup sa sœur qui se tenait à côté d’Angel et le soutenait. Il se frotta les yeux, non, pas question qu’il se laisse faire par un être quelconque en le comparant à sa sœur. Cet Ange ne voulait juste plus sentir la fumée et imposer des ordres.

Angel : « … Je m’appelle Angel. »

Angel…la première fois qu’End entendit ce nom il se demanda s’il ne devenait pas fou. Ce nom allait à ravir à cet individu. Il n’avait pas arrêté de le comparer à un Ange et ce dernier se considérait apparemment comme tel. Seulement s’il avait un semblant de compréhension pour les addictions il lui laisserait son paquet, End savait qu’il avait tort mais ne pouvait s’empêcher de trouver au dénommé Angel des pêchers dont même un Ange ne peut se défaire.

End : Oui tu n’es pas le premier qui me dit ça et tu ne seras celui qui m’arrêtera.

Il devait s’énerver, peut être même frapper Angel mais curieusement il reconnaissait que le blond avait du cran de s’opposer à lui, car le gothique semblait violent et méchant à première vue.
Il devait prouver qu’Angel était un hypocrite et se fichait complètement de lui et de sa santé.
L’Ange ne tiendrait pas longtemps auprès de lui, il devait lui prouver sa vraie nature et lui dire ensuite qu’il était comme les autres, quelqu’un qui fait semblant de vous aimer mais en faite qui ne se soucie pas de vous. Mais il ne lui arracherait pas les paquets des mains, ce serait Angel lui-même qui devrait les lui rendre. Oui ce plan était parfait, encore un petit merdeux qui joue de son physique Angélique et qui fait semblant de vous aider, pour ensuite se moquer de votre naïveté. Le brun voulait se prouver à lui-même que les Anges n’existent pas, car il était trop perturbé par celui-ci…mais n’espérait il pas qu’Angel ai vraiment voulu l’aider ? Il ne se l’avouera pas tant qu’il ne connaitra pas les réelles intentions cachées dans les yeux céruléens qui le regardaient.

End : Tu veux vraiment te faire latter ? Rend moi mes clopes…..

L’effrayer, l’impressionner, le ridiculiser, ainsi il capitulerait et lui rendrait le tout.
Et dans un déchirement, à la vue de cet Ange qui n’en serait pas un, End prouverait que les véritables être emplis de bonté pour chaque personne, même lui, n’existaient pas. Ainsi, il serait obligé de se rendre compte qu'il ne comptait pour personne, et il saurait qu'il ne devrait plus jamais attendre qu'un Ange tombe du ciel même si ça lui fendrait le coeur.

Angel

Angel…..Il était vraiment têtu, peut être même plus qu’End, le brun le regardait d’un air mauvais comme s’il venait de détruire tout un écosystème qui n’en valait même plus la peine car trop toxique. Le gothique était toujours assis sur le toit, l’Ange à quelques mètres de lui, il le fixa comme pour le contrôler à lui rendre ses paquets, se plongeant dans les yeux bleus. Ses yeux….End pouvait voir que le blond n’avait aucune peur de lui et n’allait pas flancher. Il était tenace. Que voulait-il ? Certainement pas se préoccuper de sa santé comme il le disait….personne ne prendrait la peine de faire ça, et puis à quoi bon ? Ne savait il pas que son geste était bien vain ? End se rachèterai des dizaines, des centaines de paquets de cigarettes et il fumerait, et refumerait et personne ne l’en empêcherait, cet Ange ne resterait pas toujours avec lui pour le surveiller. Pourtant. Les pupilles noires fixèrent à nouveau l’azur des yeux d’Angel. On pouvait y lire la sincérité et la bienveillance.
Il voulait vraiment jouer à ça avec lui ? Il abandonnerait comme la plupart des gens. End décida d’utiliser peu après la provocation, champion dans ce domaine.

Il étudia l’Ange de son regard énervé. Il était si beau. Le brun avait cru voir une jeune fille au début, même la voix claire et nette du blond ne le trahissait pas. A les voir tous les deux c’était vraiment le jour et la nuit, Angel rayonnait comme un soleil. Il n’était pas très imposant mais dans cette position de force par rapport au brun il était en train de gagner. End n’allait pas attendre toute la nuit que le blond lui rende son paquet. Et il ne se laisserait pas faire par cette femmelette…..femmelette…End regarda l’Ange d’un air étrange, il doit être gay celui là pensa t il…en fait c’était évident….intéressant…un canon à draguer tout de suite….enfin s’il ne lui avait pas délibérément volé son paquet il lui aurait sans doute sauté dessus. Ainsi il aurait fui… et, pourquoi pas ? Jouer les pervers et l’obliger à lui rendre ses pilules en échange de sa liberté !!! -_- non en fait c’était une mauvaise idée. Les Anges sont asexués et celui là a bien l’air de l’être. C’est encore plus drôle alors ! End détourna la tête à ces idées stupides. Curieusement il n’avait pas tellement envie de lui sauter dessus et de lui faire peur par la même occasion. Comment dire ? C’était comme s’il avait envie de lui parler, de se confier à lui….End replongea doucement ses yeux dans le céruléen de ceux d’Angel. Peut être…n’était il pas si mauvais, peut être lui voulait il vraiment du bien. Il regarda les lèvres roses du blond qui remuèrent.

Angel : « Ce n’est pas la peine d’être aussi agressif… Tu sais, on attire plus de mouches avec du miel qu’avec du vinaigre. Je t’ai dit que c’était pour ton bien…Je ne te veux aucun mal, bien au contraire ! Je suis désolé d’avoir envahi ton espace vital… Mais j’ai beaucoup de mal à laisser les gens se tuer sous mes yeux, surtout ici sur le toit, c’est un endroit trop agréable pour être responsable de la ruine de ta santé >.< Et tu ne m’as toujours pas dit ton prénom ^^… »

Le rockeur le regarda avec de grands yeux de quoi parlait-il avec le vinaigre ? End éclata de rire. Pourtant il ne se moquait pas lui à ce qu’on aurait pu croire, enfin si un peu. Ce mec là était adorable…Non ! Il devait se reprendre, il le fixa de nouveau avec des yeux encore plus noirs après avoir éclipsé les frissons de rire qui le parcouraient. C’était quoi son problème ? Ce n’est pas parce qu’il va le dire que le brun arrêtera de fumer pour toujours. End savait très bien qu’il jouait avec sa vie, qu’il mourrait prématurément d’un cancer et qu’il n’aurait un jour plus assez de souffle pour courir. Enfin ce n’était pas pour tout de suite.

End : « ça a l’air facile pour toi, tu n’es pas dépendant de drogues….rien que de voir ce paquet éloigné de moi et je me sens en manque... »

End soupira, qu’est ce qu’il essayait vraiment de faire ? Que le blond se montre compréhensif ? Il se confessait peut être ?
Le brun regarda le ciel, il avait l’impression d’être un Démon qui aurait voulu rentrer au paradis et qui passait une sorte d’examen avec un Ange. Il rejeta la tête en arrière pour admirer les nuages, il avait vraiment envie de fumer encore une cigarette en plus. Son addiction à la nicotine….le gothique ne savait pas qu’elle était si forte. Mais c’était ce qui lui permettait de tenir. Son seul amour, la drogue. Elle était là pour lui, elle le soutenait, elle lui permettait d’oublier, elle était en lui, et elle le rendait heureux. Mais tout ça…End savait bien que c’était faux et qu’il flirtait avec la mort. Mais il ne tiendrait pas tout seul. Il avait honte d’être si faible mais il n’en laissait rien paraître comme d’habitude.

Soudain il eu une idée : Est-ce que l’Ange allait utiliser toute sa force pour l’empêcher d’avaler quelque substance ?
Il fourra sa main dans sa poche en regardant le blond dans les yeux. Il allait utiliser la provocation et on verrait bien si cet Ange voulait vraiment le sauver…utiliserait il toute sa force contre lui ? Il devait pourtant bien savoir que le brun était bien plus musclé que lui.
Il retira lentement sa main de sa poche en cuir et en sortit un petit sachet qu’il tint entre deux doigts aux ongles vernis qu’il montra à l’Ange.

End : « Tu vois ça ? De la coke…. Au fait je m’appelle End »

End regarda le petit paquet de cocaïne un sourire aux lèvres, il venait de l’acheter à Lazy et c’était un hasard qu’il en ai eu en ce moment dans sa poche, il ne tenait pas à se faire prendre.
Il ne connaissait que trop bien les effets que la drogue produisait sur son corps. S’il la sniffait maintenant il deviendrait euphorique avec un sentiment de toute puissance, plus de fatigue, plus de douleur…juste une angoisse profonde ensuite, même avec une si petite quantité.
C’était surement pour faire réagir le blond mais…comment dire, il se sentait étrange à coté d’Angel et la seule méthode pour redevenir normal selon lui était de se bourrer le corps de produits toxiques. Disons que quoique fasse l’Ange il allait l’ingurgiter…Pourquoi se sentait il si mal à cet instant ? Comme si End avait envie qu’Angel l’aide à surmonter des craintes, des peurs, et la drogue était pour l’instant sa seule arme. Il devait lui montrer à quel point il était dépendant de simples poudres, que l’autre réagisse…quoi que ce soit…..

Le gothique ouvrit le petit sachet empoisonné et versa le contenu dans sa main qu’il approcha lentement de son visage dans le but de renifler la poudre blanche. Il sentit les premières inspirations toxiques s’avancer lentement dans ses narines. Vient petit Ange je n’attends que toi pensa t’il comme un défi. Un défi mortel comme si Angel avait désormais le droit de vie et de mort sur le brun.

Des centaines de regards aussi tranchants que ceux d’End fixés sur lui ne lui auraient jamais fait le moindre mal : si c’était avec des yeux ourlés de noir et luisants de vicissitude que le garçon aux allures ténébreuses voulait le faire craquer, il avait encore pas mal d’efforts à faire… Beaucoup prétendaient que des regards pouvaient faire plus mal que des mots, parfois. Sans doute, dans d’autres conditions. Sans doute que si End le regardait comme ça par pure haine, alors que leur relation avait été amicale, son regard le détruirait de l’intérieur comme l’on écrase une canette qui se replie et se recroqueville alors dans un petit et insupportable couinement métallique . Mais là, c’était juste de la provocation gratuite pour voir s’il allait détourner les yeux et lui rendre docilement son paquet de cigarettes. La boîte entourée d’un fin plastique crissait entre ses doigts alors qu’il le tenait bien serré au cas où End tenterait de le récupérer par la force, et un gentil sourire ornait toujours son visage opalin cerclé d’or.

Il savait très bien que c’était inutile. S’il suffisait de confisquer un seul paquet de ces horreurs à un fumeur pour qu’il arrête, les fabricants et les producteurs de tabac feraient bien vite faillite. Mais en tenant ainsi éloigné l’objet, Angel avait l’impression d’être un peu utile. Un peu. C’était déjà pas mal. Surtout pour un inconnu. Le jeune brun avait sans doute envie de le découper en rondelles, et le blond était conscient de le déranger plutôt qu’autre chose. Mais lui rendre ses cigarettes maintenant aurait été une preuve de faiblesse. Blond, androgyne, niais, sensible, utopique et un peu crétin peut-être, mais faible, non.

[ En jetant un œil au vide qui s’étalait devant leurs pieds, l’idée insolente de jeter par inadvertance les cigarettes par-dessus bord avait effleuré son esprit mais il l’avait vite balayée : il ne tenait pas à ce que cet inconnu le jette à leur suite dans un accès de rage. Après tout, il était imprévisible. Et Angel ne savait pas voler. ]

L’entendre se mettre à rire soudainement, d’un rire sincère d’étonnement, fit légèrement incliner la tête à l’irlandais blond qui était tout aussi surpris. L’idée qui lui traversa la tête, cette fois, fut d’énoncer en un sourire à quel point le visage du gothique se retrouvait embelli par les éclats de rire. Certes, il était déjà diablement beau avec son air méchant, mais Angel n’aimait rien de mieux que de voir rire sincèrement quelqu’un qui aimait à s’afficher avec une expression défensive. C’était une première barrière de franchie. Faire rire les autres permettait toujours de dégeler un peu les tensions d’une première rencontre, n’est-ce pas ?

End : « ça a l’air facile pour toi, tu n’es pas dépendant de drogues….rien que de voir ce paquet éloigné de moi et je me sens en manque... »

La drogue. Cette substance de destruction qui semait lentement la maladie et la mort dans les organismes qu’elle traversait, après leur avoir fait croire en un bonheur illusoire et totalement éphémère. Des plantes que l’on consommait tout en sachant pertinemment qu’elles étaient empoisonnées. Fallait-il avoir un vide terrible à combler pour avoir besoin de cette chose immonde ? Fallait-il manquer à ce point d’espoir, de vie, de toute étincelle d’amour-propre, de toute force de caractère pour ne se sentir complet qu’en la consommant ? Fallait-il avoir si peu de respect pour son être, se détester… Angel considéra End du regard.
Non, vraiment. Ce serait du gâchis de le perdre aussi bêtement.
Il lui lança un autre sourire, comme s’il n’en avait pas assez donné. L’avantage des sourires, c’était qu’il pouvait en donner à l’infini, sans jamais être fatigué et sans avoir rien à payer. Et en général, ça faisait toujours plaisir. Même si en l’occurrence, le sourire qu’il arborait aurait pu être interprété comme vaguement sadique par un esprit tordu.

Angel : « Je comprends quand même. Je ne suis pas dépendant de ces choses-là, je n’aime pas leur odeur. Mais il existe bien d’autres « drogues » dont on peut être accro. Des… moins risquées. »

Ses cheveux flottaient autour de son visage éclairé par le soleil et son sourire alors qu’il s’arrêtait de dire des mots un peu trop personnels et qu’il changeait de sujet.

Angel : « Je me demande bien quel vide tu cherches à remplir avec ça. J’ai comme l’impression que j’ai envie de t’aider à trouver autre chose que ces cochonneries pour combler ton manque. ^^ ....Même si je viens de te rencontrer ! »

Ca, par contre, ça n’avait rien (absolument) rien d’ambigu. C’était par pure bonne volonté d’un petit ange gardien. Il avait remonté ses genoux près de son visage et croisé ses bras dessus pour réchauffer un peu sa peau fraîchie par les courants d’air pur, et avait regardé les faits et gestes de son vis-à-vis d’un œil suspicieux mais tout à fait conscient de ce qu’il tenait dans les mains.

End : « Tu vois ça ? De la coke…. Au fait je m’appelle End »

Ah~, de la provocation, encore.
Une colère sourde avait envahi la poitrine de l’ange à la vue de cette poudre sciemment inspirée sous ses yeux, par celui dont le prénom même inspirait la mort, la fin de toute chose peut-être. Et il avait dû se retenir de se lever et de s’emparer de la main d’End pour l’empêcher de faire ça. Mais il s’était retenu. Il fixait l’horizon d’un œil vide contrastant avec l’habituelle luminosité à toute épreuve de son regard. Le garçon brun allait se droguer devant lui juste pour le provoquer. C’était le comble du sadisme. Il ouvrit la bouche et murmura, comme pour lui-même, d’une voix moins enjouée :

Angel : « Ne fais pas ça, End. S’il te plaît. »

Mais le brun ne s’arrêta pas et l’ange ne put pas rester de marbre plus longtemps. Le blond avait un mal fou à rester stoïque trop longtemps. De sa main libre il avait saisi le poignet du beau brun, et dans l’autre il tenait toujours les cigarettes. Il se sentait vaguement dépassé par les événements. Mais il allait tenir bon.

Angel : « Fais au moins l’effort d’attendre que je sois descendu de ce toit si tu tiens tellement à ingurgiter cette horreur !!! Je t’ai demandé d’arrêter de te faire du mal sous mes yeux ! Crétin ! »

Le dernier mot était sorti tout seul, et l’ange s’en voulut immédiatement. Mais peut-être qu’un peu d’autorité serait plus utile que trop de mièvreries, avec ce petit démon vêtu de noir. Peut-être.

Le ciel était pur, si pur, ses couleurs virant de l’argent au céruléen. Baigné dans des nuages blancs…..End observait le ciel de ses yeux noirs, pas marrons foncés, mais vraiment noirs comme les ténèbres. C’était la journée idéale pour rencontrer quelqu’un, pour se reposer et discuter tranquillement….se sentir apprécié et aimé….profiter de la vie quoi…
Pour le brun tout ça n’existait pas, le monde est rempli d’hypocrites qui ne cherchent qu’à se servir de vous…jamais plus il ne retomberait dans ce panneau…s’attacher trop à quelqu’un pas question. Il n’y a que le sexe, quelques amis pour le fun et la nicotine.
Mais ce garçon….il n’arrivait vraiment pas à le comprendre…pourquoi perdre son temps comme ça avec lui ? Cherchait-il à se faire apprécier synthétiquement de tout le monde ? Juste pour ne pas se sentir seul…. ? Pourtant….il y avait son regard….il semblait si sincère quand Angel lui prit son paquet de cigarette et quelques pilules par la même occasion.

Le gothique ne voulait pas faire inutilement du mal aux autres, il n’était pas du genre à venir vers quelqu’un à peine rencontré et le torturer jusqu’à ce que la pauvre victime craque…
Angel….qui était il vraiment ? En tout cas il se considérait vraiment comme un Ange via son pseudo….soit il jouait le double jeu jusqu’au bout soit il cherchait toujours à aider les gens….c’est mauvais petit Ange, parfois les gens ne méritent pas une telle faveur de ta part. Pensa End….Il observa son voleur. Apparemment le blond était content de l’avoir fait rire….

Angel : « Je comprends quand même. Je ne suis pas dépendant de ces choses-là, je n’aime pas leur odeur. Mais il existe bien d’autres « drogues » dont on peut être accro. Des… moins risquées. »

Mais comprenait-il vraiment ? Bordel comprenait il ? Sans blague qu’il n’aimait pas ces choses là, ces pilules…c’est la mort en boite….c’est un billet simple pour l’enfer…c’est le pourboire de la faucheuse….ce sont des faux médicaments qui permettent de remplir un vide profond….et une fois qu’on les a testées c’est trop tard….le plus douloureux, s’en séparer….s’il comprenait vraiment il filerait directement lui en acheter….mais s’il savait vraiment il les brulerait toutes….

End : « C’est trop tard… »

Le brun plongea son regard aux fines cernes noirs dans celui d’Angel. Il ne savait même plus ce qu’il cherchait à faire…. Tout arrêter un jour ? Serait ce possible ? Il le savait, il se devait d’arrêter sa consommation. Si elle était là…il n’en prendrait plus jamais…son sourire, oh, seulement son sourire lui suffisait…c’était ça la vraie drogue non mortelle dont il était accro. Pourquoi se droguait-il ainsi ? Pour se punir de ne l’avoir pas protégée, elle sa vraie héroïne? Les autres, les illicites n’étaient là que pour combler ce vide…le fait de ne plus voir son sourire, de pouvoir relâcher la tristesse et le manque en une euphorie angoissante.
End pensa à sa sœur…elle lui apparut, si belle, si indispensable….Il n’y avait plus que la drogue…il n’y avait plus rien….Il méritait de mourir, mais…mais, protéger encore le fragile radeau qu’était Eliza… c’est ce qui comptait maintenant… Il avait oublié le blond, il sursauta un peu quand celui-ci entrouvrit les lèvres pour de nouveau lui faire entendre sa voix claire et douce…

Angel : « Je me demande bien quel vide tu cherches à remplir avec ça. J’ai comme l’impression que j’ai envie de t’aider à trouver autre chose que ces cochonneries pour combler ton manque. ^^ ....Même si je viens de te rencontrer ! »

Le gothique le regarda, étonné, puis il le regarda tendrement et fronça les sourcils en serrant les dents… Tout ça….il cherchait juste à lui faire avouer la raison de son addiction et pour se moquer de lui après….End savait bien que ce qu’il s’imaginait était surement faux, mais il ne voulait pas donner raison à l’Ange…Et il savait bien que lui, avait tort, qu’il devait tout arrêter encore une fois…mais il était seul…son unique bouée de secours abîmée et loin….
Le brun passa sa main dans ses cheveux et observa le blond qui se recroquevillait, tenant toujours le paquet de Lucky Strike entre ses doigts fins.

End : « Tu vois ça ? De la coke…. Au fait je m’appelle End »

L’adolescent aux yeux de ténèbres avait déjà vidé la poudre dans son nez avant d’étudier la réaction du blond après avoir entendu son nom…nul doute qu’il ne l’aimait pas, il aurait été content s’il s’était appelé Eternity. Dans cet orphelinat où l’on peut choisir son pseudo, sans doute que le nouveau nom correspond au caractère de celui qui le porte. End la fin…tu vois…je n’aime pas la vie…je suis vide…et je me remplis avec cette poudre blanche…et je suis de nouveau encore plus vide….c’est un cercle vicieux…dont on ne peut pas se sortir seul…j’ai essayé mais c’est impossible….ma seule planche de salut ne flotte presque plus…et je continue….

Angel : « Ne fais pas ça, End. S’il te plaît. »

Quelque chose en moi me pousse à le faire….je ne peux plus me contrôler quand je vois la poudre….comme si elle allait me faire du bien….et c’est vrai…j’oublie tout….et je suis heureux, un instant…et je me détruis comme ça…..et mes yeux se ferment encore une fois…devant cette silhouette synthétique de moi-même….et je vois une main tendue….et je ne la saisis même pas….il faut que ce soit elle qui le fasse….parce que je n’ai plus de force…

Le brun approcha la cocaïne de son nez dans le but de respirer. Il ferma le poing sur la poudre quand il sentit la main d’Angel se refermer brutalement sur son poignet. Il n’avait pas résisté finalement ? End observa l’Ange qui s’était relevé, les genoux sur les fines tuiles du toit qui était devenu une arène. Le brun le considéra, finalement il avait réagit…

Angel : « Fais au moins l’effort d’attendre que je sois descendu de ce toit si tu tiens tellement à ingurgiter cette horreur !!! Je t’ai demandé d’arrêter de te faire du mal sous mes yeux ! Crétin ! »

Le dernier mot lui arriva en plein dans la figure. Mais il ne bougea pas, End fronça les sourcils, il se fichait complètement que le blond le traite de crétin…Non c’était le fait qu’il réussissait presque à ressentir une espèce de pitié dans les yeux d’Angel, de la colère et le désespoir. C’était limite si le blond parvenait à convaincre End qu’il lui voulait vraiment du bien…Que penser ? Angel était il un hypocrite ou vraiment un Ange descendu du ciel pour l’aider ? Pour….Non… End se raidit brutalement et regarda le blond d’un œil noir.

End : « Mais qu’est ce que ça peut bien te foutre? Putain arrête de faire comme si ça avait de l’importance !!! »

Le gothique criait presque, qu’est ce qu’il pensait vraiment d’Angel ? Que c’était encore un de ces faux culs qui ne pensent qu’à vous humilier après avoir découvert vos secrets ? Ou un véritable Ange plein de bonté ?

End tira son poignet vers lui pour se dégager du blond, il avait dû tirer un peu fort sous le coup de l’émotion qui avait étrangement prit son corps…Car Angel se retrouve tiré en avant, sur End, sans doute qu’il ne s’attendait pas à ça, mais il n’avait toujours pas lâché le poignet du brun qui se roula sur le côté et entraina l’Ange avec lui pour finalement retomber sur lui.
Il était là, les mains contre le toit, de chaque côté de la tête aux cheveux d’or. Et Angel qui lui tenait toujours son poignet, et ses yeux…Le brun était dos au ciel mais avait l’impression d’y être devant. Il fixa le bleu céruléen et fronça tristement les sourcils.

End : « Angel…te donnes pas tant de mal pour moi, tu y perdras…. »

Le beau visage était sous le sien, des lèvres roses et fragiles, des cils si noirs, une peau éclatante et sombre sous l’ombre d’End…et ses yeux…des yeux azurs dans lesquels on cherche à se noyer pour toujours. Angel….pourquoi ? Et pourquoi je me sens heureux et triste à la fois de ce que tu cherches à faire pour moi ?
End approcha doucement ses lèvres de celles de l’Ange. Qu’est ce qu’il faisait ? Il n’en savait rien, il était perdu dans l’océan bleu qui le regardait et il essayait de s’accrocher à cette petite main tendue qui lui proposait de l’aide…..et puis plus rien…..

Découvrez Toto!

End : « Mais qu’est ce que ça peut bien te foutre? Putain arrête de faire comme si ça avait de l’importance !!! »

Quoi ?…
Ses mots n’avaient-ils pas l’air sincères ? Ses yeux ne respiraient-ils pas la franchise ?
Pendant quelques instants, l’esprit d’Angel fut remué par tout un tas de remises en causes : est-ce qu’il passait réellement pour un hypocrite, est-ce que le fait d’être préoccupé par le sort d’un parfait inconnu signifiait forcément être un vil menteur et un faux cul ? Il soupira doucement, les yeux perdus dans les nuages dispersés et légers qui flottaient au-dessus de leurs têtes. Il avait vraiment l’impression que plus personne ne pouvait avoir la moindre interaction sans se sentir aussitôt agressé ou croire que l’on se moquait d’eux : la paranoïa et les mauvaises pensées avaient pris possession de tout un chacun, comme si la bienveillance même était devenue un vice, quelque chose de dangereux et que ceux qui la pratiquaient étaient des êtres dont il fallait se méfier avant tout. Tant elle avait été utilisée pour la ruse… Ou bien simplement parce que plus personne ne croyait au bien.
Et les jeunes qui s’habillaient et se montraient sous cet aspect sombre, comme le faisait End, étaient sans doutes ceux qui avaient le plus de mal à se dire que quelque part, il y avait encore des créatures du genre humain qui n’étaient pas corrompues jusqu’à l’os par le profit et l’hypocrisie. Mais il ne pouvait pas lui en vouloir : c’était compréhensible. Sur une portion de 100 hommes, combien n’étaient pas abîmés par tout ce qu’il y avait de pourri dans l’humanité ? Il fallait parfois faire face à des centaines de personnes avant d’en croiser ne serait-ce qu’une qui n’ait pas, quelque part, de mauvaises intentions. Pourtant, cela existait. On avait beau voir le verre à moitié vide, il n’en restait pas moins à moitié plein. Angel aurait presque pu sourire en pensant qu’il pourrait être celui qui ferait comprendre cela à End. Que la fin n’est que le début d’autre chose, un nouveau commencement.

Cependant, le ton agressif qu’avait employé le brun l’avait plutôt fait grimacer un peu, même s’il n’était pas vraiment surpris de recevoir une telle réponse. C’était lui l’intrus, c’était lui qui avait brisé la paix qu’End était venu chercher sur ce toit. Mais ce qui était fait était fait. Et il ne le lâcherait pas.

Enfin, peut-être qu’il aurait dû, parce que ne pas avoir lâché prise l’avait fait se retrouver soudain bien trop près du gothique qui avait essayé de se débarrasser du contact physique par un geste trop brusque, et la suite du mouvement l’avait fait finir collé dos au toit, avec le brun qui le surplombait dans une position dominatrice dont émanait à la fois une sorte de violence agressive et une aura de sensualité qui n’avait absolument rien à faire là. Comme quoi, la violence et les plaisirs de la chair n’étaient séparés que d’une limite infime…
Pourquoi End avait fait tourner la situation de cette façon, Angel n’en savait rien. Il ne savait pas encore vraiment à quel genre de jeune garçon aux hormones en ébullition il avait affaire… Il avait l’habitude d’envahir un peu trop l’espace vital des garçons qu’il trouvait mignons, mais jamais autant, et pas aussi sérieusement. Là, ça devenait presque… inquiétant. Intimidant, plutôt. Le jeune garçon dont les cheveux blonds s’étalaient sur les tuiles grises du toit aimait les contacts physiques, oui, mais quand il était consentant, et/ou quand c’était lui qui les démarrait. Dans ces conditions-là, c’était un câlineur professionnel. Mais ici, et à ce moment-là… Il se sentait presque écrasé par le charisme de son interlocuteur dont les yeux sombres toisaient les siens sans l’ombre de douceur.
En fait, il semblait plutôt… triste. Doutait-il à ce point des intentions qu’avait le jeune séraphin ?

End : « Angel…te donnes pas tant de mal pour moi, tu y perdras…. »

Perdre ? Lui, y perdre ? Qu’est-ce qu’il avait à perdre ? On n’avait rien à perdre à vouloir le bien d’un autre, si ? On n’avait rien à perdre à chercher à contrer la mort et le désespoir autour de soi. Ou bien... End croyait-il vraiment qu’il était un cas totalement désespéré et qu’il n’y avait plus aucune chance de l’aider à retrouver le sourire ?… Angel s’apprêtait à lui répondre quand le visage de l’autre garçon lui sembla soudain extrêmement plus proche qu’usuellement dans une discussion. Il lui barrait la vision du ciel. Il était sur le point de l’embrasser, en fait. L’ange aurait dû être moins naïf, mais il mit quelques secondes avant de comprendre ce qu’End était en train de faire, surtout parce qu’il ne voyait ni l’intérêt ni la raison profonde de ce geste. Un baiser n’était pourtant pas quelque chose d’anodin. Pour Angel, c’était important, en tous cas. En effet, rares étaient ceux qui croyaient encore en la valeur profonde de l’union de deux paires de lèvres entre deux êtres. Pour beaucoup, ce n’était plus l’expression de l’amour, ou la preuve d’un attachement sincère et sentimental. Pour beaucoup, ce n’était qu’une façon de s’amuser comme une autre, un rapprochement comme un autre, un geste banal, somme toute. Un toucher charnel doux qui n’exprimait rien. Il n’arrivait pas à imaginer embrasser quelqu’un simplement comme ça, pour le plaisir. Ou pour combler un vide dans une conversation, ou pour quelque autre raison absolument pas valable. Un baiser que les deux partenaires n’auraient pas fait d’un commun accord n’était rien d’autre que les prémisses d’un viol, ou un viol à part entière, de l’intimité de celui qui n’y était pas préparé. Angel ne s’imaginait même pas que cela pouvait être une façon d’essayer de créer de l’amour chez la personne qui n’en avait pas encore, ou autres raisons multiples pleines de sentiments différents qui pouvaient pousser à embrasser quelqu’un. Pour lui, un baiser, c’était de l’amour. Et ceux où il n’y en avait pas… Des gestes totalement déplacés et vides d’intérêt.

Il avait posé ses doigts fins et doux sur les lèvres empruntes de nicotine qui s’approchaient des siennes, et avait légèrement incliné la tête, ses yeux azur brillants d’une lueur mêlant inquisition et contrariété, et son cœur battait étrangement un tout petit peu trop vite.

Angel : « Je n’ai rien à y perdre. Je dirais même que j’ai tout à y gagner. »

Il souriait. Un instant passa. Et il avait les joues couleur coquelicot, alors qu’il retirait brusquement ses doigts de sur la peau fragile des lèvres du brun et qu’il détournait les yeux.

Angel : « Hm…Pourquoi tu allais faire ça, End ?… »

Pourquoi avait il essayé de l’embrasser ? Pourquoi recherchait-il toujours le contact physique ainsi sans sentiments ? Peut être était-ce ce qui lui permettait de se sentir aimé, apprécié même si End savait qu’avec le sexe on peut parfois se ficher complètement de son amant….
D’ailleurs il était bien placé pour le savoir….il remerciait intérieurement ses « amis » de l’accueillir dans leur lit…mais qu’est ce que ça pouvait bien faire s’ils le détestaient ?
Le brun réfléchissait, les gens qui viennent vers les autres…que cherchent-ils ? La plupart du temps et pour le cas d’End soit ces personnes étaient impressionnées par le look du gothique, soit par son caractère rebelle, soit parce qu’il les faisait rire, soit parce que ces personnes cherchaient à avoir des relations sexuelles avec lui. Voila comment on parvient à la conclusion qu’End ne sert que d’objet. Pourtant c’était lui qui traitait tout le monde comme des pantins….nous sommes tous des jouets pour chacun….et les amis….juste pour ne pas être seul….et pourtant Angel. Le brun sentit les doigts fins et féminins appuyer sur ses lèvres à quelques centimètres de celles du blond. Et pourtant Angel, lui il continue à croire que tout ça n’existe pas….que les humains peuvent être bons et plein de sentiments amicaux….
Et…J’aimerais tant pouvoir penser qu’il a raison…je ne connais pourtant pas grand monde comme ça, des gens qui aiment pour de vrai. Et l’Ange qui vient vers moi sans pudeur, sans idées toute faites, juste pour me connaître, et même pour me supprimer ma drogue. Que cherche t il à faire ? Je veux tant croire que tu as raison, que tu es vraiment un Ange descendu du ciel, la personne qui changerait tout ça, mais je ne peux pas faire confiance après tout ce qui m’est arrivé. Ça doit être le cas pour beaucoup de personnes, et pourtant je ne veux pas me retrouver seul avec mes souvenirs, je veux passer au dessus et je n’y arrive pas et je me méfie. Je dois être parano, et….la drogue est là pour me faire oublier….tout oublier….

End avait le regard perdu dans les yeux azurs d’Angel, il essayait d’y lire. Tout ce qu’il voyait, sincérité. Et il en avait peur, peur de se faire avoir une nouvelle fois, et la violence était une façon de se protéger en quelque sorte. Et….Angel…..Tu es là pourtant et tu ne cherches même pas à t’en aller.

Angel : « Je n’ai rien à y perdre. Je dirais même que j’ai tout à y gagner. »

Le gothique fixa les lèvres d’Angel. On aurait dit qu’aucun mensonge ne pouvait sortir de cette petite bouche rose. Pas même un beau mensonge.
C’est à cause des hypocrites que le monde tourne mal…à cause de ceux qui n’ont pas une once de compassion, et si la Terre était peuplée de personnes ayant un dixième de ce que possédait Angel ? On se croirait au paradis…peut être….

End : « Je serais curieux de savoir quoi…. »

Le brun le regardait toujours tristement…il cherchait à comprendre la raison qui l’animait, il la cherchait car il ne la possédait pas….et….
End le vit rougir un peu. Ses joues se colorer petit à petit d’une douce et belle couleur. Et si…il voulait vraiment l’aider….

Angel : « Hm…Pourquoi tu allais faire ça, End ?… »

Pourquoi ? Il n’en savait rien, peut être…juste pour se plonger quelques secondes dans un océan de bonté, de générosité. Pouvoir sentir qu’Angel allait l’aider, allait faire quelque chose…mais ça ne marche pas comme ça, End le savait bien, ce n’est pas avec un baiser qu’on résout tout…et pourtant….Le brun était en même temps content que l’Ange ne l’ai pas laissé faire….cela prouvait déjà que le blond n’était pas un pervers, cherchant comme tous les autres en End un amant potentiel. De plus Angel savait bien que ce n’était pas comme ça que tout se résolvait même si ça serait surement bien. Trop simple… End aurait pourtant voulu déposer ses lèvres sur celles de l’Ange…Il ne savait même plus ce qu’il faisait, pourquoi avait il voulu l’embrasser ? Il n’y avait aucune raison valable, l’Ange était censé être son ennemi, ou du moins son voleur de clopes. Pourquoi ? Il n’était pas à ce point dépendant du corps des autres….surtout quelqu’un qui n’avait pas l’air consentant et qui jouait à l’Ange chieur et protecteur.
End ferma les yeux et pencha la tête vers le cou du blond pour frôler son torse avec son front, ses mèches noires chatouillant la peau blanche. Puis il murmura quelques mots entre ses lèvres.

End : « Je ne sais pas…..tes yeux sont…… »

Qu’est ce qu’il racontait encore ? Et pourquoi il sentait un flux d’émotions monter petit à petit dans son cœur ? Il aurait voulu se perdre dans les abysses de l’océan et tout oublier. Le brun ne pensait pourtant pas à mal pour une fois….un baiser, cela symbolisait pour lui rien d’autre qu’un préliminaire….et là……pourquoi Angel restait sous lui comme ça à le regarder, laissant ses lèvres sous son visage sans pour autant les lui offrir ? Elles étaient si….elles produisaient une sensation étrange dans l’esprit d’End, mais le pire c’était les yeux bleus qui l’observaient. On avait envie de les fuir de peur de tomber à jamais dedans et au contraire de s’y plonger pour ne plus penser à rien d’autre. Ils inspiraient des sentiments purs….si….

End riva ses yeux noirs vers les iris céruléennes et fit glisser sa tête vers l’épaule de l’Ange.

End : « Pourquoi ça a l'air si important pour toi? »

Le brun entoura le paquet de cigarettes de ses doigts et se roula sur le côté libérant l’Ange de l’obscurité. Puis il leva son poing au ciel là où se trouvait toujours la poudre blanche pour finalement faire tomber sa main sur son visage faire tomber quelques grains sur ses lèvres fermées.

Il regarda Angel….son cœur se mit à s’accélérer un peu….pourquoi voulait il que le blond soit cet Ange qu’on attend tous ? Parfois toute notre vie sans jamais le trouver.
Il fit glisser sa main sur son ventre pour faire tomber sur son tee-shirt le reste de cocaïne qui restait dans son poing et passa sa main dans ses cheveux avant d’attraper la chemise du blond et le regarder de ses yeux noirs.

End : « …. »

Its gonna take a lot to drag me away from you
Theres nothing that a hundred men or more could ever do
I bless the rains down in africa
Gonna take some time to do the things we never had

End pensa à un refrain d’une musique…elle lui faisait penser à Angel….
Son cœur se mit à battre un peu plus fort et il se recroquevilla un peu.

Angel

End : « Je serais curieux de savoir quoi…. »

Angel

End : « Je ne sais pas…..tes yeux sont…… »

Angel

End : « Pourquoi ça a l'air si important pour toi? »

Angel :

Angel

Lost in the darkness, hoping for a sign
Instead there is only silence,
Can't you hear my screams?
Never stop hoping,
Need to know where you are
But one thing's for sure,
You're always in my heart

Angel : « Je n’ai pas besoin d’être ton meilleur ami pour m’inquiéter de ton sort ; c’est important pour moi, c’est tout, je pense que gagner ton amitié et vouloir que tu ailles mieux est quelque chose qui n’a pas à être expliqué. C’est important pour moi d’aider les autres. Et je t’ai dit que tu m’étais sympathique ^.^ »

L’Ange avait l’air si sincère, si pur, emplit de bonne volonté. End allait finalement finir par le croire alors qu’il venait à peine de le rencontrer. Pourquoi croise t on parfois la route de quelqu’un qui nous attire à ce point ? On voudrait être comme cette personne et on ne la quitte plus, et on cherche ses défauts mais on n’en trouve pas. Et on continue à avancer avec elle, même si elle ne nous accepte pas…et si elle nous accepte on se sent rassuré à ses côtés, n’est ce pas ce qu’on appelle la passion ? Et puis un jour…on se réveille et elle a disparu pour toujours…mettant fin à un beau rêve. On sombre dans le noir la recherchant, mais il est trop tard. Et si….Angel n’était pas comme elles, s’il ne l’abandonnait pas ? Si il restait toujours à ses côtés pour ne plus le quitter ? Pour l’aider ? Pour le soutenir….

I'll find you somewhere
I'll keep on trying until my dying day
I just need to know whatever has happened,
The truth will free my soul

Pourquoi il l’espérait tellement ? Pourquoi voulait-il à ce moment qu’Angel reste avec lui ? Et pourquoi son cœur s’était il mit à battre si fort ? End regarda le blond avec de grands yeux avant de l’interroger interrogativement. Il ne devait pas mais….ces yeux qui le regardait et qui le rassurait….il n’avait jamais connu ça…sauf avec Eliza….mais elle ne faisait plus ça depuis……

End lui attrapa la chemise comme pour demander si il allait partir, et le laisser tout seul….Pourtant il y a quelques minutes il n’avait besoin de rien….juste d’une cigarette et maintenant il voulait que le blond reste….mais pourquoi pensait il ça ? Il jouait à son jeu, ce n’est pas possible on ne peut pas aimer quelqu’un comme ça en quelques instants. Cela valait autant pour Angel que pour lui. Il sentit les mains de l’Ange se refermer dans la sienne. Elles étaient douces, chaudes, accueillantes….Il sentit un frisson lui parcourir la nuque et la poitrine alors que le blond faisait remuer lentement ses lèvres roses.

Angel : « Mais si tu veux vraiment, je te laisse tranquille, maintenant, et je retourne en bas. »
End: "N...non...ça va...."

Lost in the darkness, try to find your way home
I want to embrace you and never let you go
Almost hope you're in heaven so no one can hurt your soul
Living in agony 'cause I just do not know
Where you are

Ils étaient là…deux inconnus en train de se tenir la main sur un toit surplombant un immense parc délimité par de grandes grilles grises se noyant avec le ciel. Ce ciel bleu…encore moins bleu que les yeux qui regardaient le brun.

Non il ne devait pas partir….End fixa l’horizon rougissant et trembla un peu en retirant lentement sa main de celles du blond avant de se recroqueviller complètement sur le toit et poser sa tête entre ses bras.

End : « Angel….je ne comprend pas ce que tu as à gagner de m’aider comme tu le fais »

Il marqua une pause et se retourna vers Angel, couché sur les fines tuiles. Angel….il regarda son visage parfais, à la peau si blanche, au petit nez, aux fines lèvres, aux longs cils noirs….
End observait l’Ange de ses paupières à demi closes. Il se sentait intimidé par le garçon….
Un sentiment très étrange venait de naitre dans sa poitrine….il se méfiait toujours de lui mais au fur et à mesure qu’il l’observait Angel lui apparaissait de plus en plus angélique….
Et…l’incompréhension qui l’envahissait curieusement…Le brun ne comprenait toujours pas comment on peut vouloir aider une personne à peine rencontrée. Et….s’il faisait tant confiance aux gens cet Ange il allait avoir bien des soucis à se faire avec tous les sadiques de WH. Ou…peut être End lui inspirait juste sincérité…

End : « Je…. »

Le cœur du gothique lui fit soudain mal….Quelle était cette sensation ? Une partie de lui lui disait de partir vite d’ici et d’aller piquer une crise dans un coin, et l’autre voulait prendre Angel dans ses bras pour simple alibi un remerciement…..
Une goutte perla et il entrouvrit les lèvres pour prendre une bouffée d’air frais. Il devenait fou…c’était comme si…il venait de découvrir Yggdrasil. Ou le paradis et l’enfer par la même occasion, des tas d’antithèses de ce genre lui traversaient l’esprit. C’était comme si un éclair allait et venait dans son corps….Il n’avait jamais ressentit pareille chose et c’était désagréable….

Il se leva d’un coup faisant tomber sur le toit la poudre blanche qui restait sur lui, il avait d’ailleurs un peu oublié le paquet de cigarettes en fait….Il fixa de nouveau les pupilles de l’Ange et sentit le vent caresser ses cheveux noirs. Des nuages de cette même couleur apparaissaient à l’horizon et la brise était devenue fraiche…c’était beau….
End se rassit conscient d’avoir l’air complètement idiot auprès d’Angel.
Il glissa ses mains sous sa nuque et observa le ciel qui s’assombrissait peu à peu, il se sentit bien, pour la première fois depuis longtemps alors qu’il allait plus que mal il n’y a pas trois secondes…étrange.

End : « Qu’est ce que tu vas faire du paquet ? »

Il montra les Lucky Strike du doigt et fit un petit sourire au blond avant de caresser un bout de la chemise blanche puis la lâcher immédiatement. Les nuages se rapprochaient c’était beau….

End: "Tu as l'air heureux..."

If you're not the one then why does my soul feel glad today?
If you're not the one then why does my hand fit yours this way?
If you are not mine then why does your heart return my call?
If you are not mine would I have the strength to stand at all?

Ah, c'était pourtant prévisible. C'était toujours intéressant de voir les réactions des êtres humains qui avaient affaire à la gentillesse presque inquiétante du blond : et la façon de réagir de ceux qui se croyaient habitué aux contacts physiques, ceux qui les utilisaient tout le temps, trop, et sans réfléchir, était souvent la plus paradoxale. Lorsqu'on a touché et caressé des dizaines de grains de peau différents, lorsqu'on a senti en nous et autour de nous toutes ces odeurs et ces chaleurs qui ne se ressemblaient pas, comment, alors, pouvait-on être effarouché par une simple pression de mains ? Vous avez le sexe, vous avez le corps ; mais lorsque vous avez la tendresse, c'est votre monde tout entier qui s'écroule. Le blond inclina très légèrement la tête, presque compatissant mais surtout amusé, et observa End qui s'était roulé en boule comme pour se protéger encore du monde autour de lui. Angel faisait-il si peur que ça ? L'idée d'un lui effrayant traversa la tête du blondinet et il dut se retenir de ne pas glousser tellement c'était ridicule.
Comme quoi... Parfois, à trop chercher à être aimé, on en finit par repousser les autres. C'était une ironie assez cruelle ; Angel aurait fait n'importe quoi pour que tout le monde l'aime, et ça ne marchait pas; mais alors vraiment pas à tous les coups. Par contre, ceux qui cherchaient desespérément -ou presque- à éviter les contacts humains, ceux qui étaient froids et hautains, ceux-là, ils en étaient presque courtisés. Appréciés parce que désagréables.
L'être humain n'était VRAIMENT PAS logique. Mais c'était ce qui faisait son charme.
Non ?

Angel pour sa part, à cet instant, n'avait pas du tout envie d'être repoussant ou de se faire détester. Il appliquait juste sa technique habituelle et espérait qu'End le supporterait.

Enfin... En fixant de ses iris bleus le visage que lui présentait End, il le sentit juste... un peu perplexe. Il avait bégayé en lui disant qu'Angel pouvait rester là, et le séraphin jeune homme trouvait ça totalement adorable venant d'un garçon pareil. Les coquillages les plus résistants cachaient toujours les créatures les plus fragiles et les plus tendres.

Cache-toi donc derrière la couleur des abysses et les substances du Malin, petit farfadet, je sais qu'au fond tu vaux peut-être même mieux qu'un ange.

End : « Angel….je ne comprend pas ce que tu as à gagner de m’aider comme tu le fais. »

Le vent se faisait frais, et le bout des doigts de l'androgyne aux cheveux dorés commençaient à le picoter un peu ; il sentait l'orage arriver et n'avait pas envie d'être dessous quand les Cieux qui n'avaient déjà plus rien de leur céruléenne splendeur déverseraient leur tristesse sur leurs pauvres têtes d'adolescents orphelins. Il se contenta de se lever et de s'épousseter le pantalon et la tunique, avant de se frotter légèrement les bras pour faire disparaître la chair de poule de ses avant-bras dénudés.

Angel : " Ce que j'ai à y gagner ? Hmmm.... Moi, je t'ai déjà dit que mes motivations étaient très simples : l'amitié. Et toi, tu veux que je te dise ce que tu as à y gagner ? *o* Un blond frustrant qui passera son temps à s'inquiéter pour ta santé, une agaçante maman de remplacement, un boulet de plus à supporter... *sourit* Ou alors, juste quelqu'un pour s'inquiéter un peu pour toi, on croit tous un jour pouvoir s'en passer, on croit tous pouvoir se débrouiller sans personne, on croit parfois qu'on est assez fort pour survivre sans quelqu'un à ses côtés. Et si tu pensais ça, je crois que c'est le destin qui m'a amené sur ce toit en même temps que tua ^.^ ... Parce que oui, tu avais tort. Ah, je parle, je parle, et il va pleuvoir, End."

Le brun s'était relevé entre temps et s'était immédiatement recouché, sans raison apparente, mais Angel s'amusait de voir qu'il semblait clairement que l'esprit déjà troublé du brun tournait à cent à l'heure. Il n'avait pourtant rien fait. Son sourire calme et joyeux illumina de nouveau son visage.

End : « Qu’est ce que tu vas faire du paquet ? »
Angel : " Ah... Ca ? *agite l'objet* Je vais... te le rendre. è.é Mais si tu continues de fumer, et bah... Bah... Je te parle plus."

Quelle puérile menace. Angel savait que son cerveau parfois lui faisait sérieusement défaut, mais il n'avait pas pu s'en empêcher, même si End allait très certainement le fixer d'un air de quelqu'un qui se dit "c'est officiel, j'ai affaire au plus grand crétin de tous les temps, vivement qu'il me rende ce paquet pour que je n'entende plus jamais parler de lui..; Ah, je vais fumer devant lui tout de suite, comme ça il partira en boudant *___* ".
Le blond poussa un léger soupir et lui tendit le paquet, puis se recula un peu pour descendre du toit.
A la dernière question d'End, Angel répondit tranquillement, après avoir réfléchi une seconde, et sans se retourner.

Angel : " Je suis heureux parce que je ne me noie pas dans ma tristesse. Je suis heureux parce que je fais de mon mieux pour l'être. Je suis heureux parce que je veux rendre heureux les autres. Et je suis heureux aujourd'hui, parce que je ne le serai peut-être plus demain. Je suis heureux, oui, parce qu'aujourd'hui, il a fait beau, et tiens, parce que j'ai rencontré quelqu'un à qui je n'avais encore jamais parlé. Et parce que tu sais, ce soir, on mange des tomates farcies ! ** "

La dernière phrase détruisait encore son effet, mais c'était pourtant vrai, ça le mettait de bonne humeur autant que le soleil, l'air frais, les rires cristallins de Lolly ou les gâteaux qu'il allait parfois manger quand c'était Berry qui cuisinait ; et de toutes façons, autant il y a de variations et de différences dans le malheur, autant le bonheur est un tout inquantifiable et inqualifiable, et chacun le perçoit à sa façon. Pour Angel, être heureux est le contraire de souffrir ; alors, quand il ne souffre pas, il est heureux, et quand il souffre, il fait tout pour ne plus avoir mal. Ca paraît simple. Ca ne l'est pas. Mais lui aussi il est illogique et paradoxal ; il aime les choses simples.... surtout quand elles sont compliquées.

D'un geste vaporeux de la main, il prend congé du brun et retourne à l'intérieur de la Wammy's House, avec un dernier regard pour le ciel et pour sa nouvelle connaissance. Quelque chose lui disait que ce n'était pas la dernière fois qu'ils se voyaient, oooh non.

I never know what the future brings
But I know you are here with me now
We'll make it through
And I hope you are the one I share my life with

In the life of the wrong a love lingered on,
Love lingered on to frustration.
And if our love is so wrong, what should we do alone?
Or am I just a picture in a photograph?

Il y a toujours cet avant et cet après. On rencontre de nouvelles personnes. On croit voir en elles de futurs amis, on ne peut empêcher notre esprit de délirer sur une quelconque relation utopique, comme un désir de connaître et de comprendre pour la première fois encore une fois. Il y a aussi ceux qui se contrefoutent des autres, préférant en échange de leur présence des services. Et on se fait avoir…comme un bleu…alors que l’on sait bien intérieurement que l’on va souffrir, ou alors on tombe de très haut. Il y a ceux qui ne veulent plus connaître personne, et qui voudraient être invisible pour toute cette foule remplie de défauts, de méchanceté. Aller vers les autres, faire le premier pas. C’est dur…enfin pour la plupart des gens, il y a toujours les cas à part, ce sont peut être eux qui ont raison. Ils se prennent un pain ? Tant pis, c’est douloureux mais ils se relèvent quand même courageusement et décident alors de faire de leur mieux pour la prochaine personne. Et sinon ils insistent…c’est qu’ils sont têtus. Et s’ils se font utiliser ? Insupportable idée. Ding Ding.
Il y a donc ceux qui recherchent des relations avec les autres, et puis il y a ceux qui d’un coup voient ce boulet arriver sur leur territoire. Ça serait si simple si on se faisait aimer immédiatement. Le fait d’apprécier quelqu’un sans aucun retour…ou plus rien d’un seul coup, les humains sont parfois illogiques, tout cela n’est pas pratique.
Combien de fois une personne comme Angel avait du essayer de donner de la gentillesse à telle personne et s’était prit une porte fermée dans le nez ? Et on tente d’ouvrir cette porte, on réussi parfois à l’entrouvrir, la poignée de porte sous des mains abimées et brulantes tant on l’a forcée, à défaut d’une clef impossible à trouver. Et on entrevoit le jardin de cette personne, curieux et impatient d’en faire un ami tellement ce jardin secret peut être beau. De l’intérieur, de l’extérieur ? Comment savoir si cette personne est vraiment celle que l’on cherche ? Parfois le cœur ne se guide plus et devient aveugle, tout le monde a le droit a une once de compassion ? Courage Anges gardiens pour calmer ces démons que sont les hommes. Recherchez encore et encore vos semblables coincés dans une coquille, cette enveloppe corporelle, cette boite fermée et close qui semble si hautaine et froide à première vue, recherchez dans chaque humain cette petite flamme qui brille encore, telle un petit diamant invisible. Il est caché, sa lumière est faible, comme les Anges sont courageux, et pourtant ça serait naturel la bonté chez eux. Il faudrait les féliciter pour leur courage….Le ciel sembla soudainement propice aux idylles de ce genre. L’incompréhension, l’analyse vaine, l’énervement, ces sentiments semblaient se bousculer vers les nuages qui viraient lentement de l’azur au gris sombre. Une brise frissonnante parcourant l’atmosphère ambiante du toit.

End essaya une nouvelle et dernière fois d’analyser la situation. Il se montrait dans un état anormal avec un inconnu qui s’avérait être d’une gentillesse inquiétante, qu’il avait même tenté d’embrasser sans trop savoir pourquoi. Des états d’âme ainsi, End ne pouvait pas en avoir, surtout quand l’interlocuteur était sensé être aussi gênant pour lui avoir subtilisé une des dernières choses qui le maintenait artificiellement en forme. Pourtant la présence androgyne n’était pas si désagréable, End se demanda soudain pourquoi le ciel lui avait envoyé un tel personnage.
Pour sa part il ne savait pas trop quoi penser de l’androgyne…au fait ? C’était bien un garçon n’est ce pas ? Enfin aucune importance, on ne juge un Homme ni sur son sexe ni sur sa couleur de peau, ni sur ses origines ni sur rien. Juger sur le sexe comme font certaines personnes, et pourquoi le gothique avait besoin de chaleur pareille ? De cette présence n’ayant aucun sentiment à partager avec lui, de cette ombre ne servant qu’à se donner du plaisir mutuel ? De cette statue froide différente chaque nuit dont on se lasse à force de l’utiliser ? C’est parfois vraiment salop…enfin si tout le monde y trouve satisfaction au bout du compte c’était parfait non ? Pourtant…ça avait un certain côté malsain sur les bords non ? Ne se préoccuper d’une personne juste parce qu’elle peut servir à combler des pulsions sexuelles livides et jamais comblées ? Qu’est ce qu’il lui manquait à la fin ? Les clopes, la drogue, le fric, le sexe, la musique, Eel, les pilules, une affection hypocrite de certaines personnes ? Tout cela, c’était suffisant. End devait juste arrêter de se torturer l’esprit une fois pour toute, et tout oublier l’ensemble de ces principes stupides, inutiles et moraux que l’on nomme « humanité ». Le brun devenu soudainement plus ténébreux que ridicule leva lentement la tête vers Angel qui perturba sa profonde réflexion aussi inutile qu’importante.

Angel : " Ce que j'ai à y gagner ? Hmmm.... Moi, je t'ai déjà dit que mes motivations étaient très simples : l'amitié. Et toi, tu veux que je te dise ce que tu as à y gagner ? *o* Un blond frustrant qui passera son temps à s'inquiéter pour ta santé, une agaçante maman de remplacement, un boulet de plus à supporter... *sourit* Ou alors, juste quelqu'un pour s'inquiéter un peu pour toi, on croit tous un jour pouvoir s'en passer, on croit tous pouvoir se débrouiller sans personne, on croit parfois qu'on est assez fort pour survivre sans quelqu'un à ses côtés. Et si tu pensais ça, je crois que c'est le destin qui m'a amené sur ce toit en même temps que tua ^.^ ... Parce que oui, tu avais tort. Ah, je parle, je parle, et il va pleuvoir, End."

Et alors ? End pouvait très bien se passer de telle compagnie…de n’importe quelle compagnie d’ailleurs, non il pouvait carrément être seul toute sa vie sans que rien n’y change, sans que cela n’ai aucune répercussion sur sa santé mentale et sociale, sans que son cœur ne réclame de l’amour, sans que son corps ne prie pour une séance gymnastique. Sans que rien ne puisse paraître, sans aucun remord ni désir. Et l’adolescent refaisait le dépressif encore une fois, comme s’il était le seul qui n’avait plus le droit au bonheur, le seul qui mérite de souffrir, non, pas à plaindre, mais suffisamment brisé pour avoir le droit au silence parfois… Et End continuait à se dire ça, têtu et confus. Au moins Angel avait raison, mais l’histoire du destin, un peu trop gros. Cet Ange en était vraiment un, niais et innocent. Ne savait il pas ce que ce gothique recherchait chez les autres ? Il était finalement vraiment encore un de ces garçons qui ne veulent que le sexe avec une personne. Enfin bon c’est un peu exagéré, mais en gros c’était ça. De l’amitié ? Même avec ses amis proches il y avait des sous entendus…il avait déjà couché au moins une fois avec ses meilleurs amis, faisait encore des sous entendus et s’en fichait. End n’est pas un ange, pas comme semblait l’être Angel du moins…mais peut être le brun ne connaissait il pas encore la manie du bishonen de draguer tous les beaux garçons passant devant lui… ? Finalement ils se ressemblaient sur certains points, sauf qu’Angel ne poussait jamais le jeu trop loin, non en fait c’était presque le jour et la nuit. Différents et complémentaires, mais l’Ange savait il à qui il avait affaire ? Peut être s’éloignerai il comme certains… ? Got so far…
La pluie ? Les yeux noirs ne laissant jamais paraître aucune émotion se levèrent vers le ciel. Même à la lumière qui commençait à faiblir les iris ne laissaient distinguer la moindre pupille qui observait maintenant la statue de marbre blanc et fin. C’était vraiment le paysage parfais pour l’Ange qui se tenait maintenant devant lui. La pluie…ces gouttes rafraichiraient les idées tourmentées de l’adolescent c’est tout. Changer de sujet…avant qu’il ne parte au moins…quoi ? Quel réflexe stupide !

End : « Qu’est ce que tu vas faire du paquet ? »

Angel : " Ah... Ca ? *agite l'objet* Je vais... te le rendre. è.é Mais si tu continues de fumer, et bah... Bah... Je te parle plus."

Quoi ? Ce n’était que des clopes sans importances, mais là n’était pas le problème. Vraiment niais…Angel se prenait déjà pour l’ami du gothique qui le toisa étrangement. Il pensait vraiment faire un jour arrêter End de fumer, quand il pensait qu’il avait bien voulu se passer d’une cigarette pour que l’Ange apprécia à sa manière le toit…Le brun se trouvait plus d’excuses qu’il ne blâmait le blond…pourtant…certes ces manière l’énervait mais End ne pouvait pas lui en vouloir…c’était tout simplement impossible. Le jeune homme attrapa tout de même la boite rouge et noir qui avait été presque le centre de toutes les attentions des 10 dernières minutes et la garda dans une main, l’avant bras posé sur un de ces genoux plié.
Puis il le vit partir. Une dernière mèche blonde disparut rapidement de son champ de vision déjà limité par des cheveux couleur ébène qui reposait et s’agitait via le vent sur le visage d’End. Ce ne fus pas comme si le monde s’écroulait mais….ce fut une impression étrange. Le brun sentit sa gorge se serrer machinalement et regarda l’horizon sans se retourner, de nouveau l’écho de la douce voix androgyne brisa le silence du toit, s’accordant au ciel, se calquant sur les mouvements des nuages gris qui se rapprochaient petit à petit.

Why are we stuck in this pantomime fearing a god who died?
One who would not deny lovers?
And I don't care what they say, if what you need is your faith,
Then take a look at my face and know

Angel : " Je suis heureux parce que je ne me noie pas dans ma tristesse. Je suis heureux parce que je fais de mon mieux pour l'être. Je suis heureux parce que je veux rendre heureux les autres. Et je suis heureux aujourd'hui, parce que je ne le serai peut-être plus demain. Je suis heureux, oui, parce qu'aujourd'hui, il a fait beau, et tiens, parce que j'ai rencontré quelqu'un à qui je n'avais encore jamais parlé. Et parce que tu sais, ce soir, on mange des tomates farcies ! ** "

C’était ridicule et puéril encore une fois…mais ça convenait. « Et je suis heureux aujourd'hui, parce que je ne le serai peut-être plus demain. ». La phrase résonna en bourdonnement dans les tympans et l’esprit de l’interlocuteur du séraphin. « Tomorrow ».Comment allait être demain ? Comme aujourd’hui ? Comme hier ? Comme tous ces longs jours qui se ressemblent les uns les autres ? Aussi inutiles ? La question de demain est si angoissante quand on y pense. Pour ceux qui n’ont pas considéré que leur vie est déjà finie par contre…l’onomastique était vraiment importante à Wammy’s House finalement. Pourtant si aujourd’hui avait été si agréable, on pourrait prendre des forces pour demain…c’était peut être le secret…profiter, vivre au jour le jour, sans se prendre la tête. Mais qu’importe….End était frustré. Il semblait avoir tort, mais si ce n’était que ça….l’Ange était juste en train de prouver qu’il en était un…pourquoi le brun perdait il toujours les paris de ses conflits intérieurs ?
End ne répondit rien et se contenta de baisser les yeux pour faire le vide tandis que le blond le quittait, le laissant sous les nuages qui avaient à présent décidé de leur lieu de repos, tels des nomades que personne ne peut contrôler. Une cigarette s’échappa du paquet pour venir se poser entre les lèvres couleur fraise de l’adolescent, s’allumant au contact d’une flamme brulante , s’entamant et s’engageant dans la gorge sèche battant au rythme du pouls saccadé d’End.

It's another day for you and me in paradise

My dear

Sujet: Re: Open the sky [PV Angel] [finit]

» i see in you like open doors — END
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Open the sky [PV Angel] [finit]

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