« Je suis entrée à la Wammy's House un six janvier. Date d'anniversaire du célèbre Sherlock Holmes. Coïncidence? J'en doute fort. J'ai toujours aimé ce célèbre personnage, je me suis toujours lancée à sa poursuite. Comme on poursuit un rêve. Mais jamais, au grand jamais, je n'aurais pu croire que je pourrais porter son prénom, ainsi, dans la vie de tous les jours. Voici cinq ans que je suis ici. Cinq ans où j'ai réfléchis à comment assumer cette marque. Je m'y habitue enfin. Et il est tant pour moi de me mesurer aux autres. Et bien évidemment, je serai le meilleur, tout comme lui. Je serai infaillible. Irréprochable. Et je n'ai certainement pas l'intention d'abandonnée. Je suis Sherlock, et je ferai honneur à Conan. »

Une page se tourna. Un bruit de pas se fit entendre, au loin. Son ouïe ne trompait jamais, et lui donnait une perception claire de ce qu'il se passait. Refermant son petit bloc-note, la silhouette frêle qui était cachée derrière un des rideaux de la scène n'eut qu'un bon à faire pour se remettre debout. Écrire n'était pas son fort, exprimer ses émotions, encore moins. Mais c'était un moyen comme un autre pour se lâcher un peu. Ça doit arriver à tout âge. A tout moment, et bien, c'était le sien. Un regard vif se posa sur la grande porte du fond, les pas approchaient. Sherlock n'avait pas peur de faire face à quelqu'un, il n'avait pas non plus peur d'être trouvé seul dans cet endroit, mais il, ou plutôt, elle, était bien mieux seule. Et oui, Le Sherlock était en réalité une fille aux allures masculines. Une demoiselle aux courts cheveux bleutés et au gabarit plutôt chétif. Elle ne ressemblait en pas tout à fait au personnage décrit dans les livres. Enfin, elle l'en était pas la caractéristique parfaite. Pas du tout grande, tout de même assez mince. Elle avait une allure élégante mais négligée. Elle ne fumait pas, enfin, elle avait dans une de ses poche, une pipe, mais elle n'était pas remplie du bon tabac, mais plutôt d'un liquide qui lui permettait de faire des bulles. Juste pour se sentir plus dans la peau de son détective préféré qu'autre chose. - Elle avait d'ailleurs établi tout un mécanisme pour n'avoir aucun problème avec son accessoire -. Mais nous reviendront à son portrait plus détaillé plus tard. Si vous le voulez bien.

La jeune fille donc, aurait grandement préféré rester au calme, seule dans l'amphithéâtre plutôt que d'être dérangée par n'importe quelle personnalité décevante, ennuyante ou même énervante que ce soit. Vite désabusée, elle n'appréciait, comme vous l'aurez compris, que très peu la compagnie des autres, ou très rarement, car ce sont les exceptions qui font la règles. Dans l'intuition, elle savait d'avance que la personne qui s'avançait ne serait pas la plus exceptionnelle qu'il soit. Cela s'entendait à sa démarche. Mais bon, elle avait décidée de se mêler à la foule après cinq ans de mutisme silencieux. Alors au tant commencer directement après avoir pris ses bonnes résolutions.

Elle ne bougea tout de même pas de son perchoir. Elle s'avança juste vers l'avant de la scène, prête à accueillir surélever son compatriote. Sans doute que celui-ci pensait lui aussi être seul. Mais vu qu'il arrivait la déranger, elle ne comptait pas partir et le laisser ainsi vainqueur de cet endroit qu'elle trouvait reposant. Et ce serait le premier à quitter les lieux qui perdraient sur le champs. En tout cas, c'était ainsi dans son esprit.

On attend tous quelque chose, quelque chose qui vient ou qui ne vient pas, toujours dans une attente d'instabilité, où on a l'impression que le temps tourne au ralentit. C'est ce que ressentait Sherlock. Les pas se faisaient lents. Les bruits se faisaient de plus en plus assourdissant. Le monde n'aime pas attendre, alors notre cerveau fait ce que l'on déteste le plus. Ce qui fait que l'on se déteste. Quand on ne veut penser à rien, on pense. Quand on veut la vitesse, tout est lent. Notre nature est ainsi. On est, on a toujours le contraire de ce que l'on voudrait. C'est la vie, rien d'autre. C'est des conneries en boite, comme des sardines compressées. Le pire c'est qu'après, on réfléchit trop. On s'y perd. Mais ici, tout était différent. Ce pensionnat pour intello au QI super élevé. Ici, réfléchir n'était pas qu'une question de se tourner la cervelle dans tous les sens. Non, ici tout était question de logique. Et cette logique revenait à analyser une seule chose : Le caractère de la personne qu'elle allait avoir en face d'elle dans quelques instants.

Elle ferma les yeux, s'imagina. Elle tendait l'oreille, se fixa à son objectif. Voila, elle le cernait, enfin. Cette personnalité. Mais tombait-elle juste? Ne se trompait elle pas? Car, tous les gens réservent des surprises. La porte grinça. La confrontation avait sonné. Elle ouvrit les yeux, comme un premier né qui regarde pour la première fois la lumière du jour et fixa le jeune homme en face d'elle. Comme pour le bébé, ce réveil face à la réalité était brutal, mais elle se sentait vivante. Elle devait cerner cette personne. Et découvrir les mystères qu'elle cachait.