" Je m'ennuie. "
Deux yeux qui s'ouvrent, déjà lassés, fatigués. Comme si ces deux yeux qui sont maintenant bien ouvert, fixant ce plafond blanc, savaient pertinemment que la vie n'avait rien d'un cadeau.
Depuis son plus jeune âge, la gamine avait été mise dans un centre particulier. Ceux qui constituaient seulement les jeunes enfants dépressifs, anorexiques... Ces résultats étaient certes remarquable, mais en ce qui concerne les maths... C'était la catastrophe. Ce n'est pas le fait qu'elle n'y arrivait pas. Elle ne voulait pas y arriver. Elle s'y refusait catégoriquement, laissant toujours une feuille blanche. De plus, très tôt, elle montrait un intérêt certains pour les choses malsaines. Le viol, l'inceste, elle en parlait tellement librement que c'en était gênant. Peut-être était-ce le fait qu'elle n'avait jamais eu la chance de bénéficier d'un amour maternel et paternel ? En effet, notre demoiselle avait été retrouvée sur le bord d'une route, enroulée dans une couverture, posée soigneusement dans un panier. On l'avait placée dans dans un Orphelinat, donc, mais celui ci s'en débarrassa bien rapidement face à ses réactions plus qu'étranges. Dans ce centre, elle rencontra un jeune homme. Psychologue, une vingtaine d'années, très compréhensif. Il s'intéresser à son cas dès que tous ceux qui avaient essayés de faire de même avaient abandonnés. Notre demoiselle fu donc convoquée chez lui à l'âge de 10 ans. C'est alors qu'un vrai duel psychologique commença.
" Bonjour Yue ! Tu peux t'assoir. "
Elle s'assied par terre.
" Sur..Une chaise de préférence."
Elle prit la parole, d'une voix lente, soporifique.
" Que je sache, je suis pour vous semblable à un cas qu'on se doit d'étudier et de comprendre, il est donc normal que je me mette à ma place, ou du moins, à celle que vous me placez secrètement. En dessous. "
Il joint ses mains religieusement, étonné qu'elle ai une syntaxe aussi développée. Il reprit la parole, pas question de se laisser démonter par une gamine.
" Soit, fais comme tu veux, mais sache juste que je te vois comme mon égal. "
" Bien. Pas moi."
Il haussa un sourcil. Il y a un moment, elle lui reprochait de la considérer comme un être inférieure, et là.. ? La jeune demoiselle sourit un peu, les yeux figés dans ceux du psychologue.
" Quel âge as tu ? "
Il se força à sourire, amical.
" L'âge ne fait pas la maturité, l'âge n'est qu'un nombre qui vous marque sans que vous ne le demandiez. L'âge sert simplement à vous mettre une étiquette. Moi, je l'ai enlevée. Je n'aime pas les étiquettes. "
Il se frotta la nuque, et un long silence s'en suivit. Il se leva alors, et s'assied devant elle.
" Essayez vous de me comprendre ? "
" Je..Eh bien, en quelque sorte. "
" Vous pensez que je suis folle ? "
Il voulu protester mais elle le coupa sèchement, un lent sourire s'installant sur ses lèvres au fur et à mesure qu'elle parlait.
" On dit qu'être fou c'est perdre tout sens logique. C'est une excuse, être différent, c'est se démarquer de cette chaine sans couleur, quotidienne. Je ne suis pas tout le monde, moi. "
Il cligna des yeux, entre ouvrant la bouche. Il n'était pas assez rapide.
" Moi je suis qui je suis. Et vous, monsieur.. Vous savez qui vous êtes ? "
Elle avait réussi, en quelques minutes à inverser les rôles. Il pâlit légèrement, mais ayant étudier d'après lui des cas plus difficiles, il n'abandonna pas. Au contraire, il changea de tactique. Il la saisit par le bras et la força à s'assoir. A sa grande surprise, elle se laissa faire. Quelque chose avait changé ? Mais quoi ? Et ce sourire, toujours présent...
" Je sais qui je suis, mademoiselle, et tu vas me faire le plaisir d'arrêter de te foutre de moi. L'insolence ca me connait."
" J'ai faim. "
"... Peu importe, tu attendras comme tout le monde! "
" Est-ce le fait de ne jamais avoir pu avoir avec vous l'avantage d'un père compréhensif qui vous pousse à être violent et agressif quand on ne vous obéit pas ? "
Quoi ?! Comment savait-elle ?!
"
Tu..Ma vie privée ne t'intéresse pas ! "
" Il en va de même pour vous.♥ "Elle sourit. Elle avait gagnée.
Les psychologues s'enchainèrent, laissant toujours derrière eux le sentiment de n'avoir jamais réussi à la comprendre. Pourquoi était-elle comme ça ? Il y avait bien une raison? Un traumatisme ?
Non. Yue était juste une chieuse.
Ca l'amusait de les voir défiler un après les autres. Elle avait compris qu'elle ne pouvait pas les faire abandonner en utilisant seulement une facette de sa personnalité. Alors, elle s'en inventa plusieurs, s'entrainant avec elles pour les faire se jouer à la perfection. Comme des marionnettes qu'on sort quand l'envie nous prend de s'amuser.
Mais elle se lassa.
Bien que son jeu de comédienne était remarquable, elle s'ennuyait. C'était trop facile. En fait, elle s'ennuyait tout le temps. Alors elle montait la provocation toujours plus haut. Toujours plus loin. J'ai des tonnes d'exemples.
" Pour être aussi froide, vous devez cruellement manquer d'expériences sexuelles. "
" Q-QUOI?! "
▬
" Vous avez une tête à pratiquer la zoophilie. A moins que vous ne la pratiquiez déjà ? "
" E-ENFIN ! M-MAIS ! "
" Allez, vous pouvez me le dire. Ce sera notre petit secret. Et puis je suis sûr que le charmant labrador sera ravit d'apprendre ça. ;o "
C'était tellement drôle. Tester leurs réactions. Pourtant, elle s'ennuyait toujours autant. Les adultes étaient si prévisibles ! C'était tellement facile de les faire se battre en eux.
" Yue, encore une seule remarque sur ma vie sexuelle et je t'envoie voir monsieur Kaza ! Là, j'en ai marre ! "
" Oh non, pitié. Il essaye de voir ma culotte. "
" S-sérieusement ? "
C'était faux. Mais ca, elle l'ignorait. Le pauvre fu envoyé en prison après un témoignage bien salé de Yue. C'est là qu'elle comprit qu'elle pouvait se jouer de n'importe qui à sa guise, et que son jeu de comédienne pouvait avoir des conséquences grandioses. Mais elle n'était pas seulement une sale peste qui s'amusait des autres. Elle avait quelques qualités. Comme jouer du piano. Depuis son plus jeune âge, elle avait toujours eu une passion pour cette douce musique. Plus elle grandissait, plus elle jouait bien. Tellement que malgré tous ces défauts, on l'envoya dans une grande école. Et c'était surtout parce qu'on voulait se débarrasser d'elle en toute discrétion. Car malgré tout, ses tests de Q.I avait sérieusement interessé la Wammy's House. Là-bas, elle était nourrie, logée, et traitée comme comme il se doit. Elle avait juste à être ce qu'elle est. Entre temps, elle se produisait à quelques concerts. Ainsi elle avait beaucoup de temps libre. Du temps libre pour se promener dans la ville...Et faire des rencontres. Beaucoup de rencontres. Des rencontres qui amènent à un certain métier, plus exactement appelé " vendeur de produit illicites. " Plus une passion, qu'il était drôle de voir tous ces gens à attendre leurs drogues. Jouissif. Ainsi que de troller sur multiples forums, ou pirater ces derniers. Se faisant appeler dans ces deux domaines "
Joke(r). " "
The Liar. " ou encore "
Crow. "
Une vie de rêve. Mais pourtant, le cauchemars la rattrapa.
Elle toussait, à s'en déchirer la gorge, et elle était affreusement fatiguée, ces temps ci. Âgée de quinze ans, l'infirmière l'envoya faire des tests. On ne trouva rien, si ce n'est qu'elle était...
" Séropositive, mademoiselle... Vous avez eu des..hum..Non protégées ? "
" Non. "
Aucunes larmes, rien. Si ce n'est qu'une profonde révélation. Il y a seulement 0.01% de chance qu'une mère propage sa maladie à son enfant. Tout s'expliquait, tout devenait clair à présent. Elle tourna les talons calmement, marchant des heures dans cette ville qu'elle connaissait si bien.
Sur un toit, elle ouvrit sa montre. Seul objet que sa mère avait laissée dans son panier et regarda le ciel. On aurait pu croire aux larmes, à la nostalgie et à la tristesse. Mais non. Yue n'est pas comme tout le monde. A la place, seul un sourire carnassier. Elle appuya sur l'objet et une musique se déclencha. Elle murmura.
" Le compte à rebours a commencé. ~ "