En cet après-midi pluvieux de février, Monroe avait troqué ses sempiternels dés de couture pour des gants de jardinage. Si d'autres voyaient cette obligation de s'occuper des diverses plantations de la serre comme une corvée, le rouquin n'y voyait quant à lui aucun inconvénient. Après tout, tant qu'il faisait attention à ce qu'il faisait, ça restait un peu moins risqué que son occupation habituelle, qui lui valait régulièrement de belles pointes de sang au bout des doigts. Et puis, les plantes, il avait toujours aimé ça. D'aussi loin qu'il se souvennait, toutes les nombreuses pièce de son ancienne demeure étaient parée de fleurs. Sans compter que se rapprocher un peu de la nature de cette façon avait un certain avantage... Voire deux. Premièrement cela le faisait sortir un peu : humer l'air extérieur et cesser de s'user les yeux sur des points de couture minuscules n'était pas désagréable. Deuxièmement, et c'était loin d'être négligeable pour lui, cela pouvait donner de l'inspiration. Il n'était d'ailleurs pas rare qu'après avoir rempli son devoir à la serre, les nouvelles créations vestimentaires de Monroe traduisent un esprit bien plus hippie qu'auparavant ou, tout du moins, soient parées de motifs floraux à foison.
« Aouch ! »
Pourtant armé de ses gants, il avait quand même trouvé le moyen de se blesser avec le sécateur. Mince, du coup le gant était entaillé. Encore. Soupirant, Monroe espérait juste que les jardiniers ne lui en voudraient pas. C'était quand même la cinquième paire de gants qu'il leur fichait en l'air de cette manière en deux ans. Monroe regarda sa main qui commençait à saigner pour de bon sans exprimer le moindre signe de douleur sur son visage. Dès qu'il aurait fini avec se fichu plant de tomates il irait se désinfecter et mettre un bandage. Pas besoin d'aller à l'infirmerie, il se connaissait bien et emportait donc de quoi se soigner partout avec lui. Retournant à sa besogne, il s'affaira en silence, la tête ailleurs, perdu dans ses pensées au risque de se faire mal à nouveau. Après tout, si c'était arrivé, c'était bien parce qu'il ne se concentrait pas sur ce qu'il faisait. Ce à quoi il pensait ? Oh, cela pouvait être bien des choses. Des idées de futures créations, un projet de virée shopping, l'organisation d'une nouvelle séance photo avec Eyes ? Non. Quelque chose de bien éloigné d'un plant de Solanum Lycopersicum en tous cas. Le seul rapport serait peut-être la teinte que prenait ses joues, égale à celle du fruit, lorsqu'il pensait un peu trop à cette... chose ? Cet homme, plutôt. Ce blond ❤
Dernière édition par Monroe le Mer 16 Mar - 1:20, édité 1 fois
Il l'avait suivit. Et croyez moi, il n'est jamais comme ça avec les gens. Ca doit faire un an et demi qu'il connait Monroe et ça doit faire quelques mois qu'il aime être avec lui, qu'il s'est mit à être jaloux de ses amis et des créations qu'il faisait pour des filles et des hommes. Crazy n'arrivait pas vraiment à s'avouer la vérité. Amoureux, lui ? C'était bien la première fois. De ce fait il ne savait pas vraiment comme s'y prendre et il paniquait souvent. D'ailleurs, en ce moment, le blond s'enfermait souvent dans sa chambre, l'évitait un peu. Il essayait de se remettre les idées en place, de se poser LA question. Celle qui, quand on n'a jamais connu l'amour, nous fait légèrement peur et nous donne la boule au ventre. Pourtant, de Monroe, il n'avait pas peur. Il ne voyait que ses qualités, oubliait rapidement ses défauts. C'était évident. Crazy était amoureux comme une collégienne. Et ça craignait. Il n'était là que depuis deux ans et il s'était habitué en un claquement de doigts à sa présence, à son apparence. Toujours couvert de bleus et de pansements, il aurait pensé qu'il était masochiste et qu'il s'infligeait cela tout seul. Alors que la vérité était tout autre : il était horriblement maladroit. L'envie de le protéger à cause de ça se faisait de plus en plus présente à l'intérieur de lui-même. Mais là, il avait vraiment l'impression d'être un espion. Il s'intéressait à sa vie comme si c'était la sienne et caché derrière un arbre, il venait de voir qu'il s'était -encore- coupé. Pour tenter de se calmer, car oui il avait déjà paniqué, Crazy respirait calmement par le nez puis expirait par la bouche. Et dire qu'il avait des gants... Aussi naturellement que possible, il sorti de derrière son arbre. Bien sûr, il était trempé. Il faisait si beau temps aujourd'hui en même temps. Idéal pour jouer à l'espion et se mettre derrière un arbre. Le blond trottinait jusqu'à la porte de la serre et l'ouvrit brutalement pour y entrer. Et là, une question s'écrasait sur son crâne : qu'est-ce qu'il faisait ici ?
Son cœur s'affolait. Pourquoi était-il entré ? Ca ne faisait que le tuer. Heureusement qu'il était tout seul. S'il avait été avec quelqu'un, n'importe qui, Crazy aurait tué la personne. Parce qu'il ne doit être qu'à lui. Crazy s'était surprit beaucoup de fois à penser ça. Que Monroe n'était rien qu'à lui. C'est une phrase bien égoïste. En un sens, il est égoïste. Mais jamais au grand jamais il n'avait pensé ça pour un ami. Et ça lui a mis rageusement la puce à l'oreille sur les sentiments qu'il éprouvait. Les choses inhabituelles ne sont pas souvent présentes chez lui. Il a des habitudes que les autres n'ont pas suivant son caractère. Avant Monroe, ça, ça ne faisait pas parti du blond. Ce type accroupi devant ses tomates, c'était bien la seule personne qui l'affolait à sa vue. Et c'était tellement énervant qu'il en avait souvent mal au crâne. Alors parfois, il le fuyait littéralement. Lui et ses pansements, lui et ses expressions craquantes, lui et ses câlins qu'il distribue sans cesse. Crazy avait l'impression de mourir. Il raclait sa gorge pour attirer son attention -bien que la porte ait certainement suffit- et ça raisonnait dans la serre. La pluie battait contre les vitres et lui il s'avançait jusqu'au rouquin. Pour coller littéralement ses jambes à son corps. Par automatisme, il soupirait, baissant la tête et penchant la moitié de son corps vers lui. Son doigt saignait, et ça lui donnait envie de vomir.
« Tu n'as qu'ici à venir alors qu'il pleut ?! »
Crazy avait dit ça comme si il le lui reprochait. En fait, il avait plus peur qu'il attrape froid. Tch. Le blond devenait même paternel avec lui. Il s'inquiétait réellement pour lui. Il y a des fois ou ses réactions font franchement peur. Il n'aime pas les sentiments nouveaux. Il s'accroupit lui aussi, pour être à sa hauteur. Même debout, il était plus grand que lui. Crazy aimait bien cette sensation d'être une sentinelle. D'ailleurs, c'est ce qui le poussait à vouloir le protéger. Ses cheveux dégoulinaient, l'eau tombait à la fois par terre et parfois s'écrasait sur la tête de Monroe.
« Et en plus, tu t'es coupé. Ca m'étonne pas de toi, ça. File moi ta main. »
Sans qu'il ne la donne de lui même, il la tirait, regardait la plaie à travers le caoutchouc du gant. Le sécateur certainement. La question ne se posait même pas. Machinalement, il retirait son gant. Avait-il conscience que s'il ne faisait rien, ça allait s'infecter ? Toujours aussi stupide. De plus, s'il voulait s'occuper de ses tomates, il fallait bien que ce soit dans les meilleures conditions ! De sa poche, le blond sorti un paquet de mouchoirs et enroulait son doigt blessé. De temps à autres, ses yeux se posèrent sur le visage de Monroe. Crazy se surprit à penser qu'il était terriblement beau et ses joues rosirent légèrement sous la gêne.
Dernière édition par Crazy le Sam 26 Fév - 16:20, édité 1 fois
Monroe sursauta en entendant la violence avec laquelle la porte s'était ouverte, manquant de justesse de se couper une nouvelle fois, tiré brutalement de ses rêveries. Tiens donc, il allait avoir de la compagnie alors ? Tant mieux. Mais avant de chercher à savoir qui était entré, il fallait en finir avec cette plante qui lui avait déjà beaucoup coûté : C'est qu'il en avait besoin pour coudre, de sa main. Et puis ce pauvre plant de tomates était bien mal en point, ce n'était bien évidemment pas la saison pour les beaux fruits écarlates, il était faible et méritait de l'attention. Un peu comme Monroe lui-même, à bien regarder. Coupant une branche abîmée, le rouquin sentit une goutte d'eau froide tomber sur lui, lui arrachant un léger frisson. A l'instant même où il s'apprêtait à relever la tête vers l'individu penché au dessus de lui, c'est le son de sa voix qui lui indiqua de qui il s'agissait.
« Tu n'as qu'ici à venir alors qu'il pleut ?! »
Crazy. Coup de stress, coeur qui bondit de façon incontrôlable dans la poitrine, donnant comme l'impression de mourir subitement. Ou de vivre plus que jamais. Bon sang, il n'y avait même pas pensé, que ça pouvait être lui. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Parce que c'était un peu trop improbable, voyez-vous, qu'il arrive juste au moment où il pensait à lui. Pourtant, lorsque le rouquin se décida finalement à lever les yeux vers lui, il ne put que constater l'évidence : C'était bel et bien le blond qui occupait ses pensées qui se trouvait juste là. Et c'est à se moment précis qu'on se béni littéralement de ne pas avoir mis, au risque extrême de tâcher ses beaux vêtements, l'ignoble tablier en plastique d'un vert douteux qui collerait la honte à n'importe qui. Bon, c'est bien Monroe, maintenant tu daignes répondre quelque chose ou tu vas passer pour un crétin mal élevé.
« Pas le choix, c'est mon tour aujourd'hui. » déclara-t-il en pointant la plantation de son doigt sanguinolent, tandis que le blond s'accroupissait à ses côtés.
« Et en plus, tu t'es coupé. Ca m'étonne pas de toi, ça. File moi ta main. »
Il n'eut même pas le temps de la lui donner que le blond s'en été déjà emparé, commençant à faire un bandage de fortune. Monroe aurait bien pu dire quelque chose comme "Laisse, j'ai ce qu'il faut pour me soigner dans mon sac à dos, je vais le faire, j'ai l'habitude", ce qu'il aurait automatiquement dit à n'importe qui dans ce genre de cas. Oui mais Crazy n'était pas n'importe qui, et là, tout de suite, il touchait sa main. Et c'était assez... Agréable ? Troublant ? Les deux mon commandant.
« Pas très solennel comme façon de demander sa main à quelqu'un... »
Le rouquin laissa échapper un léger, très léger rire. L'instant d'après, il se demanda sérieusement comme il avait fait pour dire une chose pareille. Faire une plaisanterie en relation avec le mariage au gars qu'il aime, franchement. C'était plus ou moins tendre une perche, non ? C'était bien la première en une année et demi d'amitié. Et voilà, maintenant, il était super mal à l'aise. Ne pas rougir. Ne. Surtout. Pas. Rougir. Ce n'était pas du tout le moment d'aggraver son cas. Trouver quelque chose d'autre à dire, changer de sujet, vite vite vite.
« Et, euh... Qu'est-ce que tu fais là toi, en fait ? »
Ah oui tiens, bonne question.
Dernière édition par Monroe le Mer 16 Mar - 1:22, édité 1 fois
« Pas très solennel comme façon de demander sa main à quelqu'un... - Mais qu'est-ce que tu racontes...? »
Son rire lui fit perdre la tête. Ce rire était tout simplement jouissif. Rien qu'à l'entendre, il en avait des frissons. S'il avait pu, il lui aurait carrément sauté dessus pour l'embrasser et profiter de lui. Mais il ne pouvait pas. Il refoula donc ses envies là et resta de marbre. Il ne comprenait pas vraiment sa phrase et laissa quand même échapper son sens. Il s'en fichait pas mal. Dans tout les cas, sa blague -si on pouvait appeler ça comme ça- n'était pas réellement drôle. Le roux parlait de mariage par inadvertance. Heureusement que Crazy ne comprenait pas. Ou plutôt ne cherchait pas à comprendre. Ses joues se seraient gravement empourprées, le trahissant. Déjà que son cœur qui battait la chamade le trahissait déjà assez... n'en rajoutez pas, s'il vous plait. Ses sourcils étaient relevés et regardaient tour à tour Monroe puis son doigts. Le sang commençait à passer au travers du tissu du mouchoir. Alors il grimaça. A chaque fois que ses yeux remontaient sur son visage, il pris soin de s'y attarder, imprimant ses traits. Même avec ses pansements qui couvraient la moitié de son visage, il restait terriblement attirant. Crazy ne comprenait pas. Comment faisait-il pour être aussi beau ? Utilisait-il des produits ? Sa peau avait l'air douce. Le blond n'avait jamais osé la toucher. Il avait peur de se faire envoyer littéralement bouler. Ce n'était peut-être pas le genre de Monroe, mais le doute planait. Après tout, il se méfiait d'absolument tout son entourage parfois. Enfin, il doutait beaucoup plus de ses gestes en fait. La dernière fois qu'il avait touché la peau de quelqu'un, c'était pour la griffer. Au lit, il est violent des fois. Le blond pris un autre mouchoir dans le paquet et l'enroula par dessus l'autre qui avait épongé ce qui sortait.
« Et, euh... Qu'est-ce que tu fais là toi, en fait ? »
Oh. Euh. Bien. Le rouquin venait de poser la question piège, celle à laquelle il n'arriverait certainement pas à répondre en mentant. Crazy étant quelqu'un d'honnête (surtout s'il s'agissait de quelqu'un d'important) il allait vendre la mèche. Dire qu'il l'avait suivit. Pour le moment, il restait bouche bée, les yeux plantés dans ceux de Monroe. Il hésitait pour de bon à ce qu'il allait dire. Il devait choisir les bons mots, former une bonne phrase sans tout dévoiler. Alors, le blond laissa retomber ses mains sur ses genoux, reprenant un air sérieux. A plusieurs reprises, il ouvrit la bouche pour parler mais rien ne sortit. Le bug le plus gros de sa vie était en train de se faire. Finalement, au lieu de réfléchir à une excuse, il soupira. Crazy allait dire la vérité, finalement.
« Je... je t'ai suivit. »
Il baissa la tête, gêné. Maintenant, c'était sa réaction qui lui faisait peur. Allait-il le prendre bien ? Mal ? Le taper ? Non, peut-être pas le taper. A moins qu'il ne veuille abîmer ses mains et Crazy savait pertinemment qu'il tenait énormément à ses mains. Ses outils de travail. D'ailleurs, il portait un bracelet éponge que lui avait confectionné Monroe. Dessus, un aigle et un petit C sur le coté. Il y tenait vraiment. En fait, ce bracelet était vraiment l'un de ses trésors. S'il le perdait, il ne se le pardonnerait jamais. En fait, s'il le perdait il n'oserait même plus regarder Monroe en face. Dès qu'il tient à quelque chose et que c'est quelqu'un de cher qui le lui offre, sa simple perte lui arracherait le cœur. Machinalement, il releva la tête. Il y avait cette envie d'avouer. Dans ses yeux, on aurait bien pu imaginer une flamme de volonté. Crazy serra les poings et regardait le rouquin en face, sans rougir.
« En fait, je crois que j'ai quelque chose à te dire. »
On devine tous ce que cet idiot désire dire à l'autre maladroit de service. Reste à savoir si, plus tard, il ne buterait pas sur les mots. Après tout, un coup Crazy est sérieux, un coup il perd tout ses moyens. A ce moment, il avait l'impression d'être aimanté par Monroe, et ça le rendait nerveux.
Dernière édition par Crazy le Sam 26 Fév - 20:59, édité 2 fois
Il y eut un moment de silence auquel Monroe ne s'attendait pas. Ce à quoi il s'attendait, c'était à une réponse du genre "Je me baladais dans le coin et il s'est mit à pleuvoir fort, je suis venu m'abriter". Quelque chose d'un peu bateau, simple et logique, quelque chose qui ne demande pas de réflexion. Pourtant de la réflexion, de l'hésitation même, le blond en faisait magistralement preuve juste devant ses yeux. Monroe ne comprit pas. C'était pourtant pas bien compliqué comme question, non ? Quelle raison étrange pouvait bien faire à ce point douter le grand blond ?
« Je... je t'ai suivit. »
Ah. Certes. Hein, attendez, quoi ? Il l'avait... suivi ? Jusque dans la serre ?
« C'est vrai ? »
Question rhétorique. Evidemment que c'était vrai, il n'aurait pas inventé un truc pareil, non ? il n'y avait pas le moindre intérêt à mentir si c'était pour dire ça, Monroe en était persuadé. Et à bien y réfléchir, ça lui faisait réellement plaisir. Parce que non seulement le blond était honnête avec lui, mais en plus... S'il l'avait suivi, cela signifiait au minimum qu'il voulait passer du temps avec lui. Et ça, lorsqu'on est un jeune garçon amoureux pour la première fois, même lorsqu'on ne s'autorise aucun espoir de peur d'être trop déçu, ça fait réellement chaud au coeur. En regardant bien, on put remarquer un petit sourire se former sur les lèvres juvéniles du rouquin. Crazy ayant baissé la tête, il n'eut pas l'occasion de s'en apercevoir, et pire encore, empêchait en même temps le demi-slovène de contempler son beau visage. "Regarde-moi, parle encore... Regarde-moi." pensa Monroe avec force. Lorsque le blond releva effectivement la tête vers lui, il fut terriblement troublé par son regard, n'arrivant pas à le lâcher. Comme... hypnotisé.
« En fait, je crois que j'ai quelque chose à te dire. »
OMG, le coup de grâce. Comment peut-on ne pas s'imaginer les choses les plus folles en entendant une phrase pareille ? Pourtant Monroe s'y refusait catégoriquement, faisant barrage dans son esprit. Parce qu'après tout ce temps, c'était tout sauf probable. Pas de faux espoirs, okay thanks. Donc pas de panique, rester tranquille, ceci est une discussion tout ce qu'il y a de plus banale.
Le rouquin, arrivant enfin à fuir le regard dévastateur de Crazy, se releva et s'étira : rester ainsi accroupi faisant quelque peu souffrir son dos. Faisant fit de l'extrême curiosité qui s'était tout de même emparée de lui, trépignant de l'intérieur, c'est d'un air se voulant détaché qu'il lança finalement :
« Ah ? Vas-y, je t'écoute. »
Dernière édition par Monroe le Mer 16 Mar - 1:23, édité 1 fois
Rah mais c'était pas aussi simple que ça ! Monroe s'était levé et le dominait de toute sa taille. Dans sa tête, d'en bas, il était mille fois plus beau. Enfin, il ne restait le plus grand juste pour un léger moment puisque Crazy se levait lui aussi, dominant de nouveau. Il n'aimait pas être le plus petit des deux. Le plus grand, c'est lui, c'est une chaîne entre Monroe et Crazy. Si le rouquin le rattrapait, il allait le prendre mal. Enfin, un bon coup de marteau... Dans sa tête il cherchait ses mots. Il allait le lui dire de but en blanc ? D'autant qu'il avait une boule à la gorge. Ca l'empêcherait de s'exprimer correctement. Ses yeux voyageait autour de la serre, regardait les plantes. On aurait dit que Crazy les imploraient pour qu'elles l'aident à parler. Mais des fleurs et des légumes, ça fait pas parler un homme. Surtout pas Crazy. Enfin, il y croyait quand même un peu au fond. Parce que l'espoir, ça fait vivre et que ça fait fonctionner le blond aussi souvent qu'il le désire. Il en a besoin. Sinon il n'est pas sur pied et il est encore moins lui même. Des demandes aussi irréalistes, il en faisait sur commande. Il était capable de demander à l'écorce d'un arbre de lui donner de la sève. Bien sûr, ses paroles restaient en suspend. Après tout, des choses qui n'ont techniquement pas la parole ne risque pas d'aider à faire grand chose. Alors il tentait de se débrouiller tout seul. Mais à chaque fois, c'était maladroit. Dur, chiant. Et là, comment dire à Monroe qu'il l'aimait ? De tout son cœur, plus que n'importe qui et n'importe quoi. Que pour lui, maintenant, c'était comme... un dieu... Des réflexions pareilles ne lui sont pas destinées !..
« C'est pas aussi simple... » disait-il machinalement.
Le blond se gratta l'arrière de la tête, l'air de réfléchir. Il ne regardait plus Monroe ni les plantes. Il regardait tout autre chose. L'extérieur. La pluie qui ne semblait pas vouloir s'arrêter. Comme si elle attendait elle aussi qu'il se déclare. Il traita l'eau et les nuages de tout les noms d'oiseaux dans sa tête. Au risque de paraitre idiot, il faisait quelques grimaces et des gestes incompréhensibles avec ses bras et ses mains. Le roux le connaissait déjà comme étant quelqu'un de changeant et un peu idiot. Mais dans un état pareil, il ne risquait pas de l'avoir déjà vu. A mi chemin entre la panique et l'énervement, il aurait été capable de donner un coup de poing à l'une des vitres qui faisait les "murs" de la serre. Si il le faisait, il allait certes s'en prendre plein la gueule, mais qu'est-ce que ça le soulagerait face à ses émotions qui se faisaient si pressantes que c'en était pesant ! D'ailleurs, sous le poids de tout ça, il voulu s'étrangler. A la place, il déglutit et repris une position pour le moins normale. Cette fois-ci il regardait Monroe pour de bon, se mordant les lèvres.
« Rah je sais pas comment te le dire ! C'est trop... profond. »
Alors il frappa son front, exaspéré par son hésitation et sa phrase qui n'avait pas lieu d'être. Crazy s'avouait qu'il était un gros crétin et soupira bruyamment pour souffler : "Je t'aime, bordel" dans sa barbe. Sûr et certains que Monroe n'ait pas entendu, il recula et lui tourna soudainement le dos. Cette fois, il cherchait les bon mots à dire. Un simple "je t'aime" suffira certainement. Après tout, Monroe n'était pas un attardé. Et puis, c'était bien simple à comprendre. Un frisson parcourut le dos du blond et il fit volte face pour le regarder de nouveau, pinçant les lèvres et baissant le ton.
« Je... j-... j-je... t'aime. Je t'aime. »
Il se mit à rougir et baissa la tête. C'était marrant dès qu'il était gêné ! En fait, il ne l'était que rarement. Il se souvenait du jour où il avait parler de seins avec Soul et que l'autre avait demandé des cotons pour "grossir" sa poitrine. C'était compréhensible, Soul était une vraie planche à pain. Mais il n'était à l'aise que lorsqu'il rigolait. Surtout sur des choses aussi personnelles. Ce qu'il disait à Monroe, c'était si personnel qu'il aurait voulu mourir. Et s'il lui répondait négativement ? A cette pensée, il blêmit.
« Rah mais je suis ridicule, bordel ! »
Et il frappa de nouveau sa tête avec la paume de sa main.
Qu'est-ce qu'il se disait, déjà, que c'était une discussion comme les autres, tout ce qu'il y a de plus banale ? En une phrase Crazy venait de lui prouver le contraire. Trahi non seulement ce qu'il venait de dire mais également par la moindre seconde d'hésitation, le moindre de ses gestes étranges traduisant une certaine panique, et cette douloureuse façon d'éviter son regard. Monroe fut prit d'un doute immense : Ce qu'il voulait lui dire, était-ce au moins une bonne chose ? Il n'allait pas lui annoncer qu'il ne voulait plus jamais le voir ou quelque chose du genre, hein ? Il ne savait plus. Il aurait tout donné pour savoir, pour que cette attente qui commençait à l'angoisser sérieusement cesse. Le rouquin n'osait pas dire un mot de peur de faire quelque chose de mal, ni s'approcher un peu de son interlocuteur en difficulté, ni même de trop le regarder de crainte de le déstabiliser encore davantage. C'est finalement le regard du blond qui vint rencontrer le sien, le laissant dans l'expectative la plus totale.
« Rah je sais pas comment te le dire ! C'est trop... profond. »
Là, d'un coup, ça sonnait un peu plus comme quelque chose de positif. Profond, donc vraiment important. Ne sachant pas trop s'il devait se réjouir ou pas, appréciant moyen ces espèces de yoyo de sentiments, il décida de garder le silence, laisser le blondinet dire ce qu'il avait à dire. Après tout, ces mots ne pouvaient pas être plus durs pour lui à entendre que pour Crazy à les déclarer, non ?
Lorsque le blond fit sa première tentative, Monroe ne capta évidemment pas, tout bonnement incapable de distinguer les mots prononcés. Penchant légèrement la tête sur le côté, il eut à peine le temps de froncer les sourcils d'incompréhension que le blond se détourna de lui. Il ouvrit la bouche dans le but de prononcer un "Quoi ?" qui tenait plus du réflexe que d'autre chose, pourtant cette fois encore il fut arrêté dans son action : Crazy venait de se retourner vers lui.
« Je... j-... j-je... t'aime. Je t'aime. »
Monroe garda la bouche ouverte, le corps comme sous anesthésie générale. Il ne ressentait plus rien. Ou plutôt non, il ressentait absolument tout à la fois. Un cerveau totalement dépassé par l'ampleur de l'événement et un coeur au bord de l'implosion dans une enveloppe charnelle tout ce qu'il y avait de plus inerte. Les sentiments qui s'emparaient de lui étaient sans commune mesure, sourds, dévastateurs et immodérés. Il n'avait jamais sérieusement osé espérer entendre ces mots. Avec le peu de conscience qui fonctionnait encore à l'heure actuelle, il se demandait même s'il ne les avait pas rêvés.
« ... Q-Quoi ? »
Il s'était finalement échappé, ce "Quoi ?" resté bloqué dans sa gorge. Mais il était sorti si faiblement qu'il exprimait sans doute possible l'incrédulité et non un questionnement véritable. Monroe aurait voulu qu'il le répète. Être sûr que ses oreilles ne l'avaient pas trahi. Et si c'était bien ça, qu'il le répète encore. Et encore. Qu'il ne s'arrête jamais.
« Rah mais je suis ridicule, bordel ! »
« Non... »
Encore sous le choc, il s'approcha un peu. Un tout petit peu. Il n'était même pas sûr de pourvoir tenir sur ses jambes. Il se sentit rougir mais se décida, sans plus réfléchir, à dire ce qu'il avait irrésistiblement envie de dire. Un "Moi aussi" à peine déguisé, qu'il pouvait somme toute lire dans ses yeux.
« S'il-te-plaît, dis-le encore. »
Dernière édition par Monroe le Mer 16 Mar - 1:25, édité 1 fois
Ses lèvres tremblaient tellement. Crazy avait envie de pleurer. C'est ça, être nerveux et trop émotif. Il venait de le dire, d'y arriver. Monroe avait très bien entendu. Mais pourquoi voulait-il qu'il le redise ? Les larmes aux yeux, il tenta de les ravaler et regardait ailleurs. Le blond n'avait pas la force de soutenir son regard. Il en avait plus qu'assez de sa faiblesse, du fait qu'il soit tellement sensible qu'il ne pouvait plus parler. Pourtant, il avait envie d'accéder à la requête du rouquin. Dans ses yeux, tout à l'heure, il avait clairement vu qu'il lui rendait l'appareil. Lui disait clairement "moi aussi". Mais il voulait l'entendre plus fort. De toute façon, il refusait d'y croire. C'était un peu irréaliste pour lui. Jamais de sa vie encore il n'avait dit je t'aime à quelqu'un. Ca venait de se faire. Ca venait de se faire et au fond de lui il était quand même soulagé d'un poids. Mais ça paniquait toujours dans son cœur. Ca battait trop fort. Trop fort pour lui et ses émotions. Crazy était engloutit par l'amour, compressé par ce qu'il ressentait pour le garçon juste en face de lui. Ce rouquin maladroit qui lui plaisait tant. Il se retenait de se jeter dans ses bras, de l'embrasser à pleine bouche. Avant, il embrassait comme ça. Il couchait comme ça. Maintenant, ça allait être différent. Un bizarre changement qui se faisait. A cause de Monroe. Il commençait à douter si sa venue ici n'était pas préméditée. Autant, il était venu ici rien que pour le troubler. Mais être troubler de cette façon... que rêver de mieux ? Tomber amoureux, ça fait mal. D'ailleurs, il allait en souffrir à cause de son coté possessif et égoïste. Monroe aussi allait certainement en pâtir, s'ils se mettaient ensemble. Mais... qu'est-ce que ce serait bon. De les voir ensemble. Main dans la main. C'était bien la première fois qu'il avait des sentiments sincères et réels. S'il couchaient ensemble, ce serait la première fois qu'il y mettrait des sentiments. Des nouveautés. Que des nouveautés. Puis il déglutit, près enfin à le dire. Encore.
« Je t'aime. »
Il y avait plus d'assurance dans ses paroles, avait parlé à haute et intelligible voix. Il se sentait mieux, moins oppressé. De ce fait, il attrapa timidement sa main pour la caresser légèrement. Elle lui brûlait sauvagement la peau mais qu'est-ce qu'il aimait ça. Sa peau contre la sienne, un simple contact comme ça le rendait littéralement fou. Alors son cœur s'affola encore plus. Battant à ses tempes rageusement. Crazy avait envie d'écraser chacune de ses veines, de ses artères. Elles lui faisaient mal sous sa peau. Parce que son cœur battait trop fort. Parce que Monroe était avec lui et qu'il avait prononcés les mots qu'il voulait prononcer depuis longtemps mais qu'il ne s'avouait pas, avant. Le blond ne doutait plus, et c'était bien pour cela qu'il se déclarait comme ça. C'était peut-être rapide, là, mais il se devait d'être clair et direct. Sinon il n'aurait pas compris. Ses yeux pénétrèrent ceux de Monroe, y faisant entrer ses sentiments. Il ne savait plus vraiment quoi dire. Au fond, il avait tout dit, non ? Sauf peut-être une légère chose :
« Dis moi clairement que tu m'aimes... avant que mon cœur explose. »
Crazy avait chuchoté et avait légèrement baissé les yeux. Il était terriblement embarrassé. Attendez, il venait carrément de lui révéler que son cœur était en train de s'envoler tellement il était content de lui avoir dit. Mais il y avait aussi cette anxiété tant qu'il ne le lui dirait pas lui. Le blond voulait être sûr que les sentiments soient réciproques. Sans quoi, il ne pourrait rien faire. Même pas l'embrasser. Et c'est ce qu'il avait envie de faire, là. Mais si Monroe ne prononçait pas "je t'aime", il s'en irait tout simplement. C'était aussi simple que ça, le fonctionnement d'un blond stupide.
Alors c'était bien ça. C'était bien ces mots pleins de sens, ces mots que d'autres attendent toute une vie, qu'on venait de prononcer pour lui. Ils résonnaient jusque dans ses veines, portés par un coeur divinement affolé, qui avait décidément bien peine à se calmer ne serait-ce qu'un peu. C'était... irréel. Il avait passé tant de temps à croire qu'il ne pourrait jamais rien se passer de tel, tant de temps à se fourvoyer. Au final, il était heureux d'avoir eu tort. Heureux et troublé, un peu perdu. Mais si c'était cela, être perdu, alors il ne voulait pas retrouver le chemin.
Le blond reprit sa main, et cette fois, ce n'était pas pour la soigner. Une caresse. Une simple, légère, douce et assassine caresse. Le premier geste, la première preuve non verbale de ses sentiments. S'il avait eu peur que tout ne soit qu'illusion, le jeune garçon extrêmement tactile qu'il était considéra que le grisant contact de cette main sur la sienne était une preuve des plus irréfutables. Plus de doute sur les sentiments de l'autre à présent. Juste du bonheur. Du plaisir. Du désir aussi. Toutes ces choses qui se bousculaient en lui plus que jamais, de façon fulgurante, et que le regard que le blond venait de poser sur lui ne risquait pas d'amenuiser.
« Dis moi clairement que tu m'aimes... avant que mon cœur explose. »
La requête du jeune homme le fit rougir plus encore que ce n'était déjà le cas. Il lui devait bien ça pourtant. Oui, au moins ça. Surtout après le lui avoir fait lui-même répéter alors que la situation était loin, bien loin d'être facile. C'est précisément à ce moment qu'il se rendit compte que ce n'était pas si simple, en vérité, même en étant certain de la réciprocité de ses sentiments. Même si l'enjeu n'était que de faire plaisir. Il avait envie de le dire, pourtant. Il avait toujours eu envie de le dire, et il n'en avait jamais rien montré. Jamais. Pourtant le grand blond lui avait toujours plu. Depuis le début, avant même qu'ils ne s'adressent la parole pour la première fois. Il avait imaginé mille fois comment il aurait put le lui avouer s'il avait osé, et maintenant, alors que tout coulait de source, il était incapable de prononcer ces quelques mots ? "Tu es stupide et cruel" se disait-il. "Fais-le pour lui, il le mérite."
« Bien sûr que je t'aime. »
La voix avait légèrement tremblé, comme lui-même était fébrile à cet instant, mais il l'avait dit. Il n'osait pas bouger, le regardant à peine, balancé entre le trouble et l'euphorie. Saupoudré d'une bonne dose d'appréhension. Ce n'était qu'une question de secondes avant que leurs lèvres ne s'unissent, officialisant le début de leur relation. Sa toute première relation. Son premier baiser. Et bientôt, il le savait, également sa première fois. A vrai dire, s'imaginer tout cela était aussi exaltant qu'effrayant, mais il ne tenait plus qu'à Crazy que l'un de ces sentiments prenne le pas sur l'autre.
Dernière édition par Monroe le Mer 16 Mar - 1:26, édité 1 fois
Ca y est. Il l'avait dit. Les mots qu'il attendait, qu'il désirait entendre. Il était encore plus soulagé à présent. Puisqu'il était sûr que tout était réciproque. Et puis il sentait son coeur exploser pour de bon. Cette fois, il avait vraiment atteint le sommet de ce qu'il attendait. Son but premier. Son objectif : se faire aimer par Monroe. En fait, peut-être l'aimait-il depuis longtemps ? C'était la chose qu'il se demandait, là. Il l'avait fait attendre ? Monroe avait ce rouge aux joues tellement présent qu'il avait vaguement l'impression qu'elles allaient exploser. Mais il était trop tôt pour qu'elles sautent. Il fallait bien réserver ça pour plus tard. C'était le rouge qu'il aimait. Celui qu'il désirait voir aussi souvent que possible. Sans en abuser, bien sûr. Il s'amusait souvent à le faire rougir. C'était presque un automatisme chez le rouquin de toute façon. Assortir ses joues à sa chevelure. Crazy déposa doucement sa main libre sur sa joue, touchant sa peau et tentant d'apaiser le feu. Elle était douce comme dans ses rêves (car il rêvait beaucoup de Monroe, oui). Douce comme la peau d'un bébé. Le blond aurait voulu la toucher éternellement. Il aurait d'autres occasions, c'était certain maintenant, pourtant il avait l'impression qu'il était loin. Alors il resta un long moment comme ça, à le regarder profondément dans les yeux.
Il fallait bien avouer qu'il avait une forte envie de l'embrasser. Et il était sur le point de le faire, se penchant vers lui. Le stresse disparaissait au fur et à mesure qu'il se rapprochait de son visage. On pouvait avoir l'impression qu'il se baissait au ralentis. Alors que non, il se baissait normalement et allait bientôt atteindre son but. Au fur et à mesure, il baissait les paupières. Ce n'était pas son premier baiser. C'était bien loin de l'être en fait. Crazy voulait que Monroe en ait un bon souvenir. Enfin, après tout il ne savait pas si c'était le premier baiser du rouquin. Il ne s'en souciait pas pour le moment. Profiter de l'instant était assez important pour lui, tout de suite. Et c'est alors que ses lèvres s'écrasèrent sur les siennes, enfin ! Jamais il ne s'était senti aussi bien. C'était peut-être l'effet Monroe. C'était bien grâce à lui qu'il était bien. Ah ! Il l'avait quand même attendu dix ans, ce garçon. Ca faisait un long chemin. Encore heureux qu'il avait un minimum de patience. Enfin, ce n'est pas comme s'il l'avait réellement attendu. Crazy n'en avait pas vraiment conscience en fait. Ses lèvres, c'était tellement agréable de les sentir. Mais il fallait bien qu'il retrouve son souffle, alors il s'en défit. Avec un maximum de regret. Ses joues prirent des couleurs tomate et il regardait justement vers elles. Le plant de tomate dont il s'occupait.
« ... y a du sang sur les feuilles. »
Comme s'il n'avait que ça à dire ! En fait si. Puisque dans sa tête, c'était trop embrouillé. Les paroles qu'il avait en tête étaient incompréhensibles. Un coup ça n'avait pas de sens, un coup c'était mélangé, un autre ça n'avait pas de rapport avec la situation. Les tomates, c'était pas vraiment le sujet. Au début, peut-être. Quoi qu'il s'occupait de son doigt plus que des plantations en arrivant. Mais il venait de lui déclarer sa flamme, de l'embrasser... maintenant, qu'allait-il se passer ?
Une main se posa sur sa joue bouillante. Un zeste de fraîcheur qui, en réalité, ne fit qu'embraser encore davantage la peau déjà bien rougeaude. Son regard fut happé par celui de son aîné, le genre de regard qu'on ne peut ni ne veut fuir. Le jeune garçon n'aurait jamais pensé qu'un simple contact, un regard, puissent être si doux et brûlants à la fois... A moins que ce ne soit juste parce que c'était Crazy ? Ce grand et beau blond qui venait de se déclarer. De faire la plus inespérée des choses. Et qui s'apprêtait à en commettre une seconde, si on en jugeait par la distance qui s'amenuisait entre leurs deux visages.
Pris entre les eaux contraires de l'impatience et de l'appréhension, il ne bougea pas d'un centimètre, attendant que le jeune homme en face de lui initie le baiser. Peut-être devrait-il lui dire que c'était son premier baiser ? Non, il avait envie de laisser faire les choses. Il ne tarda d'ailleurs pas à sentir les douces lèvres s'unir aux siennes, fermant les yeux par instinct pour apprécier pleinement ce déroutant mais néanmoins délicieux contact. C'était si agréable, si enjôleur que le rouquin sentit un long frisson parcourir le long de son échine. Lorsque le blond se recula finalement, cessant d'emprisonner ses lèvres, le rouquin se surprit à avoir déjà hâte d'un prochain baiser : Il semblait facile de devenir accro à ce genre de choses.
« ... y a du sang sur les feuilles. »
« Mh ? »
Alors ça, pour du changement de sujet, c'en était du beau. Qu'à moitié surpris de ce revirement, ayant appris à connaître le blond au fil du temps, Monroe tourna doucement la tête vers le plant de tomates et constata effectivement qu'il y avait laissé de sa propre sève. On pourrait réellement dire qu'il avait sué sang et eau pour cette plante...
« Je suis tellement maladroit... »
En disant cela, il parlait initialement de cette maladresse qu'il avait toujours portée en lui, un défaut des plus handicapants lorsqu'on use beaucoup de ses mains. Combien de points de couture avait-il foutu en l'air, se rajoutant au final des heures de travail ? Combien de fois s'était-il débrouillé pour enrayer sa machine à coudre ? Combien de vêtements clairs avait-il tâché de sang en les confectionnant ? Il ne les comptait plus. C'était cette même maladresse, redoublée par sa tendance à l'inattention, qui avait tâché de rouge un plant hors saison. Cependant, au fil de sa phrase, ce n'était plus à la maladresse physique qu'il pensait. Un doute s'installait : Il allait également être maladroit dans sa façon d'agir, il en avait bien peur. Il allait être un petit ami pitoyable. Peut-être que Crazy finirait par se lasser de lui à cause de ça. Enfin, encore fallait-il qu'il veuille bien qu'ils soient réellement ensemble en premier lieu. A ce qu'il savait, le beau blond n'avait jamais eu d'histoire sérieuse... Et Monroe avait une prodigieuse envie d'avoir cette exclusivité.
« Mh... Alors, on est... En couple ? » avait-il finalement demandé en tournant à nouveau le regard vers son interlocuteur, espérant visiblement une confirmation.
Dernière édition par Monroe le Mer 16 Mar - 1:27, édité 1 fois
Le plant de tomate était assez rouge en effet. On pouvait dire qu'il ne s'était pas loupé en se coupant. De toute façon, Monroe ne se loupe que rarement dès qu'il se blesse. Les feuilles vertes tintées de rouge s'assortissaient avec leurs fruits. Le blond n'osait pas détacher ses yeux de ceux-ci. Il ne regardait pas Monroe en face. Peut-être par honte. Après tout, il s'y était pris assez maladroitement. Il aurait dû commencer par argumenter. Ou peut-être pas, en fait. Crazy avait été clair, net et direct. Ou était le problème ? Le véritable problème résidait dans le fait qu'il avait changé de sujet comme s'il changeait de chemise. Il était passé du coq à l'âne. Peut-être le trouvait-il ridicule, maintenant. Ce ne serait pas étonnant. Crazy l'était et il en avait conscience. S'il le lui disait, il ne le prendrait certainement pas mal. La vérité blesse, mais peu lorsqu'on s'avoue que c'est justement la vérité. Du bout des doigts, il toucha une feuille dont une goutte de sang allait tomber dans la terre.
« Je suis tellement maladroit... - J'étais au courant... »
Comme si ça allait lui échapper, un détail pareil. Rien qu'en le regardant on sait qu'il est maladroit. Quoi qu'on peux facilement tirer des conclusions tout autre. Genre : c'est un souffre douleur, un perturbé, un masochiste... ces choses. Et comme je l'ai déjà dis, Crazy avait d'abord pensé que c'était un masochiste et qu'il se faisait mal tout seul. Et dire que c'était les machines à coudre et les sécateurs qui étaient les principaux concernés ! Enfin, il y avait bien aussi les feuilles de papiers. Les choses coupantes en général. Il n'empêche qu'il fallait être drôlement fort pour se couper rien qu'avec une feuille de papier ou en tournant la page d'un livre. Crazy était admiratif devant cela. Même si ça ne lui plaisait pas de le voir avec des multiples blessures. Tout les jours, il en avaient de nouvelles. Tant de fois que le blond aurait voulu casser sa machine à coudre. Tant de fois qu'il aurait voulu l'enfermer dans une bulle pour qu'il ne se fasse plus mal. Seulement, il ne pouvait pas casser sa machine ni l'enfermer. Car ça lui ferrait plus de mal qu'autre chose et les blessures du cœur, ça ne se soigne pas. Ou du moins, pas facilement. Crazy pensait. Et il pensait égoïstement. Machinalement il lâcha la plante, faisant rebondir la feuille et échapper des gouttes de sang. Le rose de ses propres joues avait finalement disparut, laissant place à sa couleur habituelle : le blanc. Crazy avait la peau si claire qu'on aurait pu penser à tout moment qu'il était mal. On pouvait dire que dès qu'il ne souriait pas, il allait mal. Et soudainement il pouffa, laissant sa bouche se tordre pour faire un sourire en coin. Le blond se moquait littéralement de la plante. L'anglais enfouissait ses mains dans ses poches.
« Mh... Alors, on est... En couple ? »
En l'entendant, il tournait d'abord les yeux vers lui. En couple ? Bien sûr, c'était évident. Mais effectivement, il ne l'avait pas dit clairement. Après tout, tant qu'il ne disait pas les choses ça restait souvent flou. Au fond, savoir ce que pensait Crazy n'était pas une chose aisée, il fallait de l'expérience, le connaitre depuis un certain temps. Qui le connaissait entièrement ? Il y avait des choses qu'il ne disait pas. Même pas à ses amis les plus proches. On en ignorait des choses à son sujet. Crazy cachait le plus souvent au fond de lui tout ce qui était compromettant. Le fait d'être cachotier, par exemple, personne ne le sait. C'est qu'il peut en cacher des choses, ce blond. Qui sait qu'il cache ses magasines porno sous ses t-shirts, hein ? Sa tête suivit le mouvement de ses yeux en se tournant vers Monroe. Son sourire s'élargit rien qu'à la vue de son visage. Ce type à la crinière de feu, était-il vraiment à lui ? Son cœur l'avait déjà emprisonné après tout. Crazy s'approcha encore de lui, la pointe de ses chaussures contre les siennes. Sur son visage, un rictus amusé. Cette fois, il regardait le ciel. Il s'était dégagé.
« A moins que tu ne prennes ça pour de la rigolade... »
Son regard se posa de nouveau sur les yeux de son amoureux. Ca faisait bizarre de l'appeler comme ça maintenant. Monroe était... son amoureux. Il allait pouvoir le voir autant qu'il le voudrai, l'accaparerai, le câlinerai, l'embrasserai... lui ferrai l'amour. Wow. Tant de choses qu'il pourrait faire. Le seul petit problème, c'est qu'il ne contrôlera pas sa jalousie. Le moindre petit geste d'affection que lui donneront les autres, la moindre petite compagnie masculine ou féminine lui donnera des envies de meurtre. Il fallait qu'il devienne moins possessif et encore moins jaloux. Ca tue un couple tout ça et il en avait conscience. Avec sa phrase précédemment dite, il laissait planer un léger suspens. Mais ça ne dura pas longtemps en fait puisqu'il colla son front à celui du rouquin et le regardait intensément dans les yeux. Ca venait.
« On est en couple. »
La réponse positive qu'attendait Monroe certainement plus que le baiser de tout à l'heure. Au même niveau que son "je t'aime" peut-être. Mais il y avait un autre suspens puisqu'il ne sembla pas avoir terminé sa phrase. Au fond, c'était certainement prévisible ce qu'il allait dire. Quelque chose de terriblement logique. Alors il baissa le ton.
« A moins que tu ne prennes ça pour de la rigolade... »
D'un léger balancement de tête, il répondit un non silencieux qui n'avait même pas lieu d'être tant c'était évident. Deux années de tacite attirance, dont une et demi à être réellement amoureux, comment aurait-il pu prendre leur relation à la rigolade ? La phrase de Crazy n'était elle-même pas sérieuse, le rouquin en avait bien conscience. Cette simple phrase ne signifiait rien qu'autre que "Oui Monroe, ne t'inquiètes pas". Ni l'un ni l'autre ne jugeait ce qu'il se passait à la légère.
« On est en couple. »
Les joues légèrement calmées du jeune garçon reprirent une teinte rosée, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres. C'était à la fois rassurant et plaisant à entendre. Presque comme une seconde façon de dire "Je t'aime". Une officialisation dans les règles. Alors il voulait bien de lui, vraiment ? Avec ses défauts, son obsession pour la mode, sa maladresse et tout le reste ?
« Si tu arrives à me supporter.. »
Apparemment, le blond doutait également de son comportement. Monroe avait envie de le traiter d'idiot, sérieusement. Presque de lui avouer qu'il l'aimait depuis le début, tel qu'il était. Qu'il était évident qu'il arriverait à le supporter, qu'il n'avait même pas à se poser la question. Mais ne sachant pas trop comment formuler sa phrase, il décida d'en faire une synthèse des plus simples.
« Tes défauts ne m'ont jamais dérangé, tu sais. »
Certes. Monroe aimait jusqu'aux défauts de Crazy. Il aimait cette jalousie dont il n'avait jamais eu que de faibles aperçus. Il la devinait dévorante, autrement plus intense et présente si des sentiments amoureux entraient en jeu, probablement étouffante. Peu importe, il acceptait toutes les clauses du contrat. Il aimait aussi cette tendance à l'égoïsme dont il avait eu mille preuves. Si Crazy avait une très bonne opinion de lui-même, Monroe le trouvait également merveilleux : Ils avaient la même opinion sur le sujet, en fin de compte.
« Et moi ? Je veux dire... J'ai jamais eu de copain, je sais pas comment agir, tu risques de te lasser... »
Le rouquin se confiait rarement, même à ses amis les plus proches comme Eyes ou Angel. Il était plus doué pour écouter les craintes des autres que pour livrer les siennes, mais là, sous le regard du blond, il n'avait même pas hésité. Comme si une confiance particulière s'était installée entre eux, comme s'il savait qu'il pouvait tout lui dire. Son aimé ne le jugerait pas, non ? Et puis, même sans l'avoir expérimenté, il savait que la communication était importante dans un couple, quand bien même il venait à peine de se former. Lorsqu'on veut vivre une belle histoire il faut poser de bonnes bases, c'est aussi simple que ça.
Dernière édition par Monroe le Mer 16 Mar - 1:29, édité 1 fois
La peau de Monroe était si douce contre son front qu'il avait l'impression d'être agrafé à celui-ci. Non, c'était clair. Il n'allait pas s'en décoller avant un petit moment peut-être. Ses yeux s'étaient temporairement fermés pour profiter, encore et encore.
« Tes défauts ne m'ont jamais dérangé, tu sais. - Mh ?»
Hé bien ça ! Il ne s'y attendait pas vraiment. Monroe l'acceptait tout entier. Tout comme Crazy. Il acceptait son égoïsme, sa jalousie, sa possessivité, son égocentrisme... absolument tout. Ca ne le dérangeait pas disait-il. Ah bon. Pourquoi alors est-ce que ça embêtait tant le blond ? Ah, c'est vrai. N'oublions pas que parfois il ne se supporte pas lui même. Il aimerait être moins ci, plus ça. Mais il n'arrivait jamais à s'améliorer. C'était trop difficile pour son petit être. Trop difficile pour son cerveau. Ces dix dernières années, il en avait fait des changements. Autant physiques que psychologiques. Il n'arrivait plus à se façonner. C'était lui et puis c'est tout. Si Monroe ne lui demandait pas de changer, tout allait bien se passer. En parlant de Monroe, il était clair et net qu'il acceptait tout de lui également. Autrement, il ne se serait pas déclaré. Il acceptait le fait qu'il aime la mode et la couture, qu'il soit maladroit et souvent blessé, qu'il soit tête-en-l'air... toute ces choses. C'était assez banal. Il y avait des gens comme ça. Crazy s'amusait souvent à le comparer à Eyes. Elle aussi elle avait une passion. Ce n'était pas la mode, mais la photographie. Ils allaient bien ensembles. Hm... peut-être aurait-il dû le laisser à la blonde ? Ah ! Elle pouvait toujours rêver. Il ne lâche que très peu ses objectifs et ses envies. Le jour où il laisserait Monroe à quelqu'un n'était pas encore arrivé. En fait, il n'arriverait jamais. Il l'aime trop pour ça. Y a pas moyens. Inquiet qu'il soit loin de lui, il serra sa main dans la sienne.
« Et moi ? Je veux dire... J'ai jamais eu de copain, je sais pas comment agir, tu risques de te lasser... »
Un de ses sourcil se souleva. Et alors s'il n'avait jamais eu de copain ? Ce n'est pas comme si Crazy en avait déjà eu, lui. Au contraire, il était assez cruel. Il n'y avait qu'avec Arpège et End qu'il n'avait pas été mauvais. Habituellement, ses conquêtes ne sont ses.. conquêtes que pendant un laps de temps très court. Le plus long ? Deux jours. Il s'amuse souvent à donner de faux espoirs, à se foutre des autres. Le blond se donne du plaisir au lit, puis lâche la personne. C'était une assez mauvaise habitude qu'il avait prise. C'est pour ça qu'il ne tombait jamais amoureux. D'un coté, il n'allait pas tomber un amoureux d'un coup ! Crazy pouvait bien devenir accroc, jamais au grand jamais il ne mettait de sentiments dans les parties de jambes en l'air qu'il se donnait aussi souvent que possible. Il fonctionne comme ça : c'est mieux à deux que tout seul. C'est du temporaire. La plupart des gens le savaient. Et malheur à la personne qui tombait amoureuse de lui après (ou avant) la nuit fatale. Pas question de sentiments. Il le répétait souvent. Néanmoins, avec Monroe, il n'allait pas fonctionner de cette façon. Hors de questions ! Ca faisait quand même un an et demi qu'ils se connaissaient, qu'ils déliraient ensemble. Le blond n'a jamais pensé une fois à se taper Monroe. Il avait trop de respect pour lui. Alors il décida de s'expliquer :
« Es-tu seulement au courant que je n'ai jamais eu de relation sérieuse ? Pas un seul copain, je donnais beaucoup de faux espoirs. »
Voilà comment on expliquait son passé de chien en rut, de salaud, d'enfoiré, de connard et j'en passe. Enfin, il n'avait pas vraiment terminé sa petite justification. Crazy aurait pensé que Monroe le savait. Qu'il n'avait jamais eu de relation sérieuse. Bah, tout le monde peux se tromper. Quoi que le blond ne se trompe que rarement. Comment avait-il fait pour passé à coté ? Bon, d'accord. Il n'avait pas été là sept ans auparavant, donc autant c'était un automatisme de penser qu'il avait déjà eu un copain. Hm. Peut-être pas. Crazy n'était pas approchable avant. Mais ça aussi, il ne l'avait pas vu.
« Avant, je ne faisais que coucher. Si tu crois que j'y mettais des sentiments... » disait-il en baissant légèrement le ton.
Il avait parlé bas surtout parce qu'il avait légèrement honte de le dire. Mais vu que son front était collé à celui du rouquin, il l'avait sûrement entendu dire ce truc assez dégueulasse. Non, franchement, il était méchant avec ses conquêtes. Heureusement qu'avec Monroe, il se comporterait mieux. Ensuite il pouffa en rétorquant qu'il n'avait pas plus d'expérience que lui de ce coté là. Il voulait dire par là qu'il ne savait rien sur comment s'y prendre lorsqu'on avait un petit copain. Ca se ferait au feeling. Ou était le problème après tout ?
« Es-tu seulement au courant que je n'ai jamais eu de relation sérieuse ? Pas un seul copain, je donnais beaucoup de faux espoirs. »
Il répondit une nouvelle fois d'un signe de tête, acquiesçant en silence. C'est ce qu'il avait pu constater, ces deux dernières années. Pour être honnête, l'avoir vu agir ainsi avec les autres l'avait toujours rassuré. Ils n'avaient que ce qu'ils méritaient. Oui, lui aussi était capable de jalousie, même s'il n'en laissait rien paraître. Il s'en voulait de penser une chose pareille, il ne se savait pas si cruel, mais au fond il en voulait encore davantage à ces autres de croire que le coeur de Crazy pouvait leur appartenir. Ou ne serait-ce que d'avoir passé une nuit avec lui, d'avoir touché sa peau. Toutes ces choses que lui ne pouvait faire et qui le rongeaient de l'intérieur.
« Avant, je ne faisais que coucher. Si tu crois que j'y mettais des sentiments... »
« Tant mieux. » se surprit-il à répondre presque instantanément, le regard plongé dans celui du blond.
Il n'aurait tout bonnement pas supporté que l'anglais fasse preuve de sentiments envers une de ses conquètes. A vrai dire si cela avait été le cas, si Crazy avait dû se caser avec quelqu'un d'autre, Monroe n'aurait pas eu la force de continuer à traîner avec lui. Trop douloureux. Heureusement il en était tout autre, c'était lui que le coeur du blond avait choisi. Lui et lui seul. Sans compter que la simple utilisation de l'imparfait dans la phrase de son interlocuteur voulait tout dire : Le sexe sans sentiments, c'était avant. Avant lui. Derrière le ton peu sonore, quelque peu honteux du grand blond, on devinait une promesse : Les choses seraient différentes. D'ailleurs, la relation en elle-même serait différente de tout ce que l'aîné avait connu jusque là. Pas plus d'expérience au final, hein ? Expérience ou pas, Monroe ne doutait pas de la capacité de Crazy à faire les choses bien, tandis qu'il doutait toujours fortement de lui-même. Sans compter qu'au lit, le jeune homme en face de lui avait beau ne jamais avoir fait preuve de sentiments, il savait quand même comment si prendre. Pour Monroe, c'était l'inconnu quasi total : Il ne connaissait que la théorie. Bien sûr, il comptait sur son homme pour lui apprendre la pratique, ne doutant là encore pas de ses capacités, mais c'était tout ce qu'il y avait de plus stressant. Soupirant légèrement pour éviter de trop se prendre la tête pour l'instant, tentant de se calmer, il déclara sur le ton de la plaisanterie :
« Si tu veux me toucher, tu auras intérêt à y mettre des sentiments. »
Mais en fait, il ne plaisantais pas du tout.
Dernière édition par Monroe le Mer 16 Mar - 1:30, édité 1 fois
Il pensait avoir rêvé. Monroe avait dit "tant mieux" directement après sa phrase disant qu'il ne mettait pas de sentiments lorsqu'il couchait avec quelqu'un ? Pendant un petit moment, il se méfiait. Pourquoi "tant mieux" ? Était-il positif ou négatif ? De plus, en même temps qu'il l'avait dit, ses yeux s'étaient littéralement plongés dans les siens. Déstabilisant. Oui, c'était ça. L'entendre prononcer ça l'avait littéralement déstabilisé et il se sentait assez mal parce qu'il se devait de décortiquer ces deux mots. Dans son ton, il y trouvait quand même un minimum de jalousie et de soulagement. Ca l'importait quand même, s'il y mettait des sentiments. C'était une bien simple conclusion qu'il mettait là. En même temps, il n'avait pas tout à fait tord car c'était tout à fait normal. Monroe était bel et bien son compagnon maintenant. Crazy allait devoir être honnête, tout lui dire. Et il avait bien été sincère en disant qu'il ne mettait aucuns sentiments lorsqu'il faisait du sport de chambre avec des personnes qu'il ne connait même pas. En même temps, il n'allait pas mentir là dessus. C'était sûr et certains qu'il n'aimait aucunes des personnes qui étaient passés dans son lit. A l'exception d'Arpège qui était devenue son amie malgré tout. Enfin, ils allaient désormais arrêter leurs jeux de chambre. Lorsqu'il soupira, il sentit l'air sur sa peau et baissait le regard sur ses lèvres. Le blond était sur le point de l'embrasser lorsqu'il pris la parole, sur un ton de plaisanterie.
« Si tu veux me toucher, tu auras intérêt à y mettre des sentiments. »
Et là, il bloquait. Ses lèvres restèrent à quelques millimètres des siennes durant des microsecondes pour ensuite se décoller littéralement de lui. Certes, il était toujours en face du rouquin, un pas les éloignaient néanmoins. Qu'est-ce qu'il voulait dire par là ? C'était évident qu'il allait y mettre des sentiments ! Pour qui il le prenait ? Ce n'était pas parce que ça ne lui était jamais arrivé qu'il ne pouvait pas le faire. Il était évident aussi qu'il voulait le toucher. Même maintenant, il le voulait. Mais dans une serre.. rm, bref. Monroe pensait-il qu'il ne se déclarait que pour coucher avec lui ? Ah. Ahahah ! Non, impossible parce que dès que Crazy est sincère, on le sait. Ses yeux le montrent, son expression le montrent, tout en lui transpire l'honnêteté dès qu'il le faut ! Malgré son ton de plaisanterie, il n'avait aucunement l'air de plaisanter et ça, ça le stressait énormément. Pourquoi il ne le disait pas normalement s'il ne désirait pas rire ! C'était pas amusant pour lui. Du tout. Monroe le faisait littéralement douter de lui même. Ses yeux ne lâchèrent pas ceux du roux pour ne pas qu'il pense qu'en réalité il ne voulait que coucher avec lui.
« Je ne vois pas pourquoi je n'en mettrais pas. »
Le blond était légèrement fâché en disant ça. Il prenait vraiment ses paroles comme du doute et il n'appréciait pas. Ses sourcils s'étaient froncés naturellement, montrant son mécontentement à son cadet. Peut-être que de cette façon, il réfléchirait à deux fois à ses paroles. Ne supportant pas une seconde de plus d'être loin de lui (il était surtout énervé, en fait), il écrasa ses lèvres sur les siennes. Comme pour lui montrer. Lui montrer ses sentiments. Lui montrer qu'il pouvait le faire, que ce n'était pas compliqué pour quelqu'un qui aime. Ensuite il attrapa sa main droite pour la plaquer sur son torse, histoire qu'il sente son cœur battre sauvagement dans sa poitrine.
« Et là, tu les sens ? Les sentiments. »
Crazy parlait à la fois du baiser et des palpitations sous ses doigts. Sa main vint caresser son avant bras, donnant des frissons à sa peau à cause de la fraicheur de celle-ci.
Invité
Sujet: Re: Gardeners Prefer Blonds ☆ | Crazy | Ven 4 Mar - 16:27
Les quelques secondes qui s'écoulèrent alors lui parurent durer des heures, laissant Monroe dans un état trouble situé entre l'inquiétude et la frustration. Pourquoi ces lèvres qu'il désirait tant s'étaient enfuies si près du but ? Maintenant qu'il connaissait leur goût, leur douceur, il lui était insupportable d'en être ainsi privé. Il s'était même vu approcher le visage comme pour tenter de les rattraper, en vain. Pourquoi te recules-tu ainsi, beau blond ? Il l'avait vexé. Connaissant la susceptibilité de Crazy, le rouquin en avait bien peur.
« Je ne vois pas pourquoi je n'en mettrais pas. »
Le ton qu'employa l'anglais lui arracha un frisson. Pas un de ces frissons comme il en avait lorsque la moindre parcelle de sa peau entrait en contact avec la sienne, non. Un frisson contraire, celui de l'angoisse et du vide. Un passage du chaud au froid qui le déstabilisa grandement. Monroe ne put s'empêcher de s'en vouloir : Cette plaisanterie ne s'était échappée de ses lèvres que pour traduire son appréhension, son besoin d'être rassuré. Il le savait sincère mais il avait besoin de le lui entendre dire, comme Crazy avait lui-même eu besoin d'un "Je t'aime" de sa part quelques instants plus tôt. Il en avait besoin, il l'avait eu, mais sur un ton qui lui avait quelque peu glacé le sang, et les sourcils qu'il voyait froncés n'arrangeaient en rien la situation, ne le conduisant qu'à se maudire d'avoir ouvert la bouche.
Il n'osa donc pas répondre. Pas même la moindre excuse ne s'échappa de sa bouche. En aurait-il même eu le temps ? Non, les lèvres adverses vinrent se joindre aux siennes, couper court à toute pensée négative pour ne plus laisser en marche dans son petit corps fragile que la capacité à rougir. C'est une main docile, comme morte, que le blond posa sur son propre coeur. Lorsque l'échange prit fin et que Monroe se rendit compte du placement de sa main, il commença à sentir sous ses doigts des battements dont la force n'était comparable à cet instant qu'à l'affolement de son propre coeur. Et c'était lui, petit rouquin maladroit et efflanqué, qui causait ça dans le corps du beau blond ? Incroyable. Incroyable et merveilleux.
« Et là, tu les sens ? Les sentiments. »
Terriblement romantique, tout ça. Un peu trop pour l'esprit déjà agité du petit roux : Il réprima un de ces petits cris de collégienne amoureuse et stupide, essayant de garder un visage digne, se contentant d'un sourire en baissant les yeux, les joues pas moins roses. Un frisson vint se rajouter à ce trouble lorsque le blond caressa son avant-bras : C'était la première fois qu'il le touchait autant, ne put-il s'empêcher de penser. Décidément, tout ce qui lui passait par la tête depuis que le blond avait franchi la porte de cette serre était d'une niaiserie sans faille, qui l'étonnait lui-même. Blame it on your education, darling.
Monroe acquiesça d'un signe de tête, soulagé, l'inquiétude envolée en un instant. Resserrant sa main blessée sur le t-shirt du blond, comme emprisonnant son coeur, il releva les yeux, fasciné par ce regard littéralement brûlant, cette teinte écarlate qu'il savait fausse mais qu'il n'aimait pas moins pour autant. Un rouge dans lequel il voulait voir un symbole de la passion et non de la colère.
« Tu m'as fais peur, j'ai bien failli croire que tu ne voulais plus de moi... »
Si Crazy ne l'avait pas embrassé, c'est effectivement la suite logique qu'auraient suivi ses pensées. Dans ce cas là, il y aurait eu des larmes. Pas que Monroe soit un pleurnicheur, bien au contraire en vérité : Sa détestable aptitude à se faire mal l'avait entraîné dès le plus jeune âge à ne pas pleurer, car le contraire signifierait au minimum une crise de larmes par jour, et grand dieu, même une fille ne pleure pas autant. Quant bien même Monroe était un être sensible, il n'y avait jamais eu que la perte ou l'éloignement d'un être cher pour pouvoir réellement le mener aux larmes. Crazy se rendait-il compte d'avec quelle habilité il avait évité cela ? Le rouquin était persuadé que non. Et c'était ça qui était merveilleux : Il faisait ce qu'il fallait sans même s'en rendre compte.
Dernière édition par Monroe le Mer 16 Mar - 1:19, édité 2 fois
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Sujet: Re: Gardeners Prefer Blonds ☆ | Crazy | Ven 4 Mar - 20:06
Il était à mi-chemin entre le lapin et le loup. L'inoffensif ou celui qui allait l'attaquer pour le dévorer sur le champ. Allait-il le manger ? Le prendre tout entier ? Il l'observait tellement, il ne le voulait rien que pour lui mais il savait pertinemment qu'il ne pouvait pas. Sa jalousie maladive, sa possessivité que personne n'aimerait en être la cause... Tout ça se réveillait grandement grâce à ce petit roux devant lui auquel il s'était déclaré. Avec ses sept centimètres de moins, il lui semblait qu'il était minuscule. En fait, on aurait pu croire que c'était une demoiselle juste devant Crazy. Juste en regardant sa taille par rapport au blond et son corps aux courbes bien tracées. En fait, c'était certainement Crazy qui était trop grand. Mais il y avait un bel avantage à cela : il pouvait regarder les gens de haut. Même si ce n'était pas pour le valoriser. Il aimait juste regarder le crâne des gens et leurs cheveux. Certes, il y avait plus grand que lui. Mais il ne regardait pas les grands. Aussi bizarre que ça puisse paraitre, Crazy a pratiquement couché qu'avec des gens plus petit que lui. Tomber amoureux de Monroe était une coïncidence ou... était-ce calculé ? Non. Pourquoi ? Parce qu'il n'aurait tout simplement pas pensé que son âme sœur pourrait se trouver dans l'orphelinat. De plus, le fait qu'il soit petit, il ne l'a pas contrôlé de lui même. Crazy ne gérait pas les tailles des gens. Ce n'était pas Dieu. Bien qu'il aurait énormément aimé. Ou peut-être pas. Être un Dieu, c'est un trop lourd fardeau. Déjà qu'il n'y arrive pas maintenant. Avant, on se poussait presque pour l'avoir. On pouvait dire que c'était un merveilleux privilège que Monroe avait là. L'amour de Conrad. Quelque chose qu'il n'offrira certainement pas deux fois.
Il l'observait toujours, même alors qu'il avait plaqué sa main contre son torse. Sa tendre main blessée qu'il avait gauchement bandé avec un mouchoir. Pourtant, il aurait dû se douter que le rouquin aurait quelque chose sur lui pour se soigner. Mais il refusait d'y penser. Tout simplement parce qu'il voulait que ce soit lui qui le soigne. Et puis, Monroe l'avait si gentiment laissé faire... Peut-être voulait-il lui aussi que ce soit Crazy qui le soigne. Oui, le blond est un bon médecin dès qu'il le veux. Même avec un mouchoir, il arrivait à panser les blessures. Ah ! En même temps, empêcher du sang de couler, avec un mouchoir, c'était faisable. Grandement faisable. Pas la peine d'avoir le QI d'Einstein pour le savoir. Même une huitre peux le savoir ! Enfin bref. Il l'avait vu acquiescer, resserrer sa main sur son t-shirt, le froissant légèrement. Mais il s'en fichait qu'il le froisse, qu'il l'abîme. Parce qu'il avait vu qu'il était un peu stressé parce que son blond s'était fâché. Son coté susceptible était assez ignoble parfois. Parce qu'il en voulait à la personne qui lui piquait ne serait-ce qu'un bout de pain ou qui dirait une phrase de travers. Bien que ceci ne dure qu'un minimum de temps. Voyez avec Monroe : Conrad l'avait littéralement étouffé avec son baiser, se rassurant lui même de ses sentiments. Bien sûr, il avait aussi rassuré le rouquin vu qu'il avait l'air plus à l'aise à présent. Puis il le fixait, les yeux dans les yeux. Il aimait tellement la teinte de ses yeux. Presque similaire à sa véritable couleur. En mettant ses lentilles rouges depuis plusieurs années déjà, cachant leur couleur brune, il ne pouvait plus s'en passer. D'abord, ça le rendait plus classe, puis dès qu'il les enlevaient, il avait un peu de mal à voir, souvent éblouit. Et puis, ses yeux, il les héritaient de sa mère. Et il n'aimait vraiment pas sa mère. Plus depuis longtemps. Alors il ne se détachait plus du roux, le regardant de la même façon qu'une jeune fille amoureuse.
« Tu m'as fais peur, j'ai bien failli croire que tu ne voulais plus de moi... »
Qu'est-ce qu'il aurait voulu le frapper. Parfois, il trouvait Monroe vraiment très énervant. Surtout dans un moment pareil. Mais il ne montrait pas un seul signe de colère ou d'exaspération. Il restait lui-même, fixant toujours ses beaux yeux noisettes. Ne plus vouloir de lui, déjà ? Vraiment, il venait à peine de se confesser et il relevait une chose pareille. Combien de fois fallait-il répéter que dès que Crazy aime, il aime ? Il ne pouvait déjà plus se passer de son rouquin. Il s'imaginait déjà lui mener la vie dure jusqu'à ce qu'ils partent de cet orphelinat pour faire leur vie. Oui, bien sûr, il avait déjà imaginé tout ça. Absolument tout. Sans sortir de l'impossible. Crazy les avaient déjà imaginé dans un studio ou un appartement en ville. Monroe jouant la parfaite épouse en préparant le repas et en l'attendant sagement à la maison. C'était un peu tiré par les cheveux. Il n'était pas totalement sûr que le roux veuille rester sans rien faire à la maison. C'était beaucoup trop imaginer. Enfin, il se faisait des idéaux. Il espérait sagement dans son coin sans rien dire à personne. A qui le dire de toute façon ? Pure ? Arpège ? Non, sans façon. Conrad gardait tout pour lui, que ce soit positif ou négatif. Et c'était sûrement l'un de ses plus gros défaut. Parce qu'il emmagasinait beaucoup trop de choses de cette façon. Quitte à se rendre malade. Et maintenant il ne pleuvait plus. Et ils étaient encore dans la serre. Parce que le roux y était. Parce que le blond le désirait. Il relâcha doucement le bras de Monroe et vint caresser sa joue doucement, profitant encore et encore de sa présence aussi proche.
« ... Jamais je ne voudrais "plus" de toi. Idiot. Je le vois d'ici. »
"Je le vois d'ici" se répétait-il dans la tête. Et ce qu'il voyait d'ici, c'était vraiment leur vie future. Bien que Monroe n'y ait certainement pas déjà pensé, trop occupé à le traquer. Ah ! L'amour. Ca te change un enfant. Et Crazy se sentait changer de plus en plus depuis qu'il connaissait Monroe. Même si au début il n'avait pas vraiment osé l'aborder. En plein changement de caractère, facilement irritable. Ce n'était pas le bon moment pour se faire un nouvel ami. Pourtant, depuis le début, il pressentait qu'ils allaient réellement bien s'entendre. Au final, avait-il tord ? Hum... non.
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Sujet: Re: Gardeners Prefer Blonds ☆ | Crazy | Mer 16 Mar - 1:12
« ... Jamais je ne voudrais "plus" de toi. Idiot. Je le vois d'ici. »
« Tu me rassures... »
Soulagé pour de bon, oui. Même si ce n'étaient que des mots. On les pense peut-être sincèrement, certes, mais sans jamais pouvoir prévoir l'avenir. Les gens changent, et leurs sentiments plus fréquemment encore, tout évolue et on y peut bien peu de chose, mais Monroe avait envie d'y croire. Crazy y croyait, ce "Je le vois d'ici" le prouvait de façon éclatante, alors il n'avait pas le droit de douter. Tant pis s'il exposait son coeur à un grand risque de souffrance, c'était un contrat qu'il avait signé à l'instant où il avait prononcé son premier "Je t'aime". C'était le principe même de l'amour : Marcher à deux sur les rebords fleuris mais étroits d'un immense précipice, en espérant tout le long que l'autre ne se décide pas soudainement à lâcher votre main. Et ignorer le gouffre. Ne pas regarder en pas.
Il restait que cette simple phrase prononcée par le blond laissait envisager un avenir. Un bel avenir. Quelque chose qui se situait bien loin du fond du précipice. Bon sang, ils venaient à peine de se confesser l'un l'autre qu'un futur commun était déjà évoqué... Car si réellement le blond voulait toujours de lui et que ses propres sentiments ne faiblissaient pas au fil des années, ils en viendrait un jour à parler de vivre ensemble dans leur propre maison. Tout d'un coup, Monroe ressentit comme un vertige, bien qu'il n'en laissa rien paraître à l'extérieur. Passer ainsi d'un espoir intense à une foule de possibilités d'avenir était fort déstabilisant. Et c'était tôt, si tôt pour penser à cela ! Le jeune roux s'y refusa pour l'instant, bloquant ces images aussi parfaites que prématurées qui germaient malgré lui dans son esprit. Cette idée que l'immense demeure familiale dont il hériterait à sa majorité pourrait devenir leur foyer. Et celle, plus folle encore, d'y voir un enfant courir et s'amuser. Il secoua légèrement la tête pour chasser ces beaux espoirs auxquels il avait peur de s'accrocher, préférant serrer davantage le t-shirt du blond entre ses doigts, le mouchoir tâché de rouge entrant en contact avec le tissu lui-même écarlate du blond. Que de rouge. Les plants de tomates, les joues de Monroe, les yeux qu'il fixait intensément, le sang qui se répandait doucement et le tissu en coton de mauvaise qualité. Oui, même dans un moment pareil Monroe analysait les tissus. Pur réflexe.
« Je ne pense pas pouvoir me lasser de toi non plus. Déjà presque deux ans que je t'... »
Il se stoppa net, rougissant et baissant instantanément les yeux... pour constater la tâche que son sang formait peu à peu sur le vêtement de son désormais petit ami, sautant sur l'occasion pour changer de sujet.
« Oh pardon, je suis désolé, j'ai tâché ton t-shirt ! »
En vérité, pour un t-shirt de piètre qualité comme celui-là, ce n'était pas bien grave au yeux Monroe. Au pire, ce n'était pas comme s'il n'avait pas de détachant pour le sang dans sa chambre, lui qui était habitué à salir ainsi presque tous les vêtements qu'il confectionnait... Sans compter que cela se voyait à peine, rouge sur rouge. Non, c'était simplement une très bonne excuse pour ne pas finir cette phrase qu'il s'était entendu dire sans s'en rendre réellement compte. Presque deux ans qu'il aimait Crazy, oui, c'était la vérité. Ou tout du moins qu'il lui plaisait fortement, avant qu'ils ne commencent à se parler et réellement se connaître. Oh, ce n'était pas un secret, il le lui aurait bien dit un jour. C'était plutôt flatteur, non ? Seulement il ne comptait pas le lui révéler dès le premier jour. Trop gênant, beaucoup trop. Surtout en étant avoué si spontanément, sans retenue. Ce qu'il craignait en réalité, c'était d'en dire plus sans réfléchir. D'en dire trop. De trahir à quel point il avait pu observer discrètement l'objet de ses désirs durant tout ce temps, et combien de draps il avait pu tâcher, non pas de sang cette fois, en pensant à lui.
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Sujet: Re: Gardeners Prefer Blonds ☆ | Crazy | Jeu 17 Mar - 12:56
Ses mains s'étaient logées dans ses poches. Légèrement timides. Il regardait un coup les yeux de Monroe un coup la main empoignant son t-shirt rouge. Le roux était bel et bien rassuré, à présent il se faisait certainement quelques idées sur leur avenir proche, tout les deux. Dans un appartement (car le principe de Crazy est de ne pas voir trop grand), avec des beaux meubles, des boulots stables... non, il ne pensait pas encore aux enfants. Parce qu'à la base, les enfants ne sont pas vraiment son truc. Peut-être parce qu'il n'y a tout simplement jamais pensé. Mais Monroe arriverait sûrement (s'il en voulait) à le convaincre d'avoir un où deux enfants. De n'importe quelle manière. Crazy lui cèderait absolument tout. Même ce qui est insignifiant pour lui. Le rouquin était bel et bien devenu une priorité. Le blond avait son beau sourire heureux, comme habituellement mais beaucoup plus cette fois. Il y avait de quoi se réjouir. Il avait bien attendu dix années mais il était... en couple. Cette relation stable qu'il aurait aimé depuis longtemps mais pas assez sociable pour. Comme quoi, les changements, ça refait une vie et ouvre beaucoup plus de possibilités. Entre autre, ça lui donnait la possibilité d'être sur un petit nuage et de planer comme s'il avait fumé dix bédos de marijuana.
« Je ne pense pas pouvoir me lasser de toi non plus. Déjà presque deux ans que je t'... »
Deux ans que quoi ? Que tu le quoi ? Crazy compris vaguement le sens de sa phrase. Ou en tout cas assez pour ricaner, en se retenant quelque peu, qu'il n'ait pas l'idée qu'il se fichait de lui. Ce qu'il avait compris ? Même vous vous aurez appréhendé son sens. "Deux ans que je t'aime". Enfin, sa crétinité montant un peu plus chaque jours, il avait plutôt compris "deux ans que je t'apprécie". Ce qui revenait quand même un peu au même. Il trouvait ça plus réaliste que le verbe aimer. Surtout depuis deux ans. Alors qu'il était encore irritable.
« Oh pardon, je suis désolé, j'ai tâché ton t-shirt ! - (baissant les yeux vers son t-shirt) Oh... c'est rien. C'est pas comme si c'était mon préféré. »
Rm... en fait... si. Tout ses t-shirt avec des nuances rouges étaient ses préférés. Certes, il en avait désormais des centaines (ça changeait de son noir habituel), mais ça ne l'empêchait pas d'en affectionner particulièrement certains. Comme si c'était ses bébés. Parce qu'il ne se salissait que très rarement avec alors qu'avec d'autre, il avait miles tâches sur ses t-shirt. Les changeant aussi souvent que possible dans la journée pour tomber à un moment où à un autre sur un rouge. Le rouge, sa couleur désormais préférée. Et le sang imprégné dans son tissu le rendait encore plus beau. Quoi qu'il ne voulait quand même pas que ça reste. Alors il attrapa sa main pour qu'il lâche le t-shirt, avec son sourire radieux. Pourquoi lui en vouloir ? Il était simplement maladroit.
« Filons à l'intérieur. Tu m'aidera à le nettoyer. »
Crazy arracha son dernier gant verdâtre pour attraper sa main intacte. Parce que pour lui c'était évident qu'il allait le suivre. Et sortir de cette serre ferrait le plus grand bien à nos deux tourtereaux. Le blond était le genre de type à s'afficher à chaque nouveautés. Et Monroe en était une belle. Qui dirait quelque chose ? Il n'était pas le seul gay de l'orphelinat, loin de là. En tout cas, Monroe y prendrait certainement goût à laver son t-shirt avec lui. Pardon ? Ne me dites pas que vous ne vous doutez de rien ? Sales innocents.