Disaster est un connard. Incapable d'être poli, parce que ca étouffe son "moi profond", décidé à vivre uniquement pour lui-même jusqu'à ce que mort s'en suive. C'est un fervent adorateur de la maxime "Carpe Diem", et avec ca, pour cumuler les défauts, il est intolérant. Méchamment intolérant. Il aime pas les jaunes, les gouines, le foot, les arabes, les chiens, les putes, les cons, les adultes, les chips au paprika [oui, on peut être intolérant de la bouffe trop épicée]. Didi est un impulsif qui ne réfléchit pas avant de parler. Tout ce qui lui passe par la tête, il se sent obligé de le faire partager à la population - bien que, il faut l'avouer, ce ne soit pas souvent intéressant. Il ne contrôle rien, il est égoïste, obsédé, et hyper actif.
Et plutôt bavard avec ca. Il ne sait pas cacher un secret et se trouve être un propagateur de ragots de premier ordre, surtout qu'il en invente la plupart pour les rendre bien croustillants. Mais, tant pis, plus c'est passionnant à divulguer, plus il trouve de plaisir là dedans. Le silence lui fait peur. Les catholiques aussi. Et il n'est pas très courageux.
Pourtant, il est viril. Il aime s'imposer et dominer les autres. Décortiquer leur façon de penser est un de ses passes temps favoris ; son ambition n'est pas de les comprendre, mais plutôt de voir comment ils marchent. En fait, il est plutôt impitoyable et franc. Le genre de mec qui se sent obligé de dire ce qu'il pense dans un langage, hm, disons varié et coloré. Awi, son esprit de contradiction le force à toujours faire le contraire de ce qu'on lui demande. Et avec ca, c'est un obsédé compulsif qui pense autant de fois au cul qu'un gay [toutes les neuf secondes !]. Ce jeune homme n'a que de rares qualités à son avantage. Sa fidélité envers ses amis, sa générosité, ses judicieux - parfois - conseils. Il est aussi narcissique qu'égocentrique - ou alors, c'est seulement une apparence qu'il se donne, mais on n'peut pas savoir -
"Le cercle des Enfers"
Définissez-vous en une phrase
A. Non.
Vous offrirez quoi à Noël à votre meilleur ennemi ?
D. Un poisson rouge
Parmi ces livres ci-dessous, lequel serait le plus susceptible d'être votre livre de chevet ?
E. Les 120 journées de Sodome du Marquis de Sade.
Ce que vous devez impérativement arrêter de dire. Sérieusement.
E. « Je comprends ce que tu ressens... »
La petite manie dont vous vous passerez bien ?
C. Faire des private jokes.
Il y a forcément quelque chose que vous auriez dû faire depuis longtemps et n'avez toujours pas fait.
B. M'excuser au près de la personne que j'ai insulté il y a trois semaine. Peut-être. On verra.
"Guess What ? I'm already dead."
Au début, il n’y avait que Lizzie Hallorane et Dean Reevs. A Harlem. Ville soit disant remplie d’ « Afro Américains » - restons politiquement corrects, je vous prie – et de junkies. Et pourtant, c’était là qu’ils vivaient, dans cet endroit macabre et vulgaire. Peut-être parce que Dean était lui-même un métisse et Lizzie une junkie.
Toujours est-il qu’ils s’aimaient. Qu’ils semblaient s’aimer. Qu’ils s’appréciaient même au point de s’installer ensemble, alors que Lizzie n’avait que 17 ans et Dean 19. Elle tomba enceinte bien peu de temps après – la pilule lui paraissait plus ennuyeuse à prendre que l’extasie – mais n’abandonna pas les aiguilles pour autant. Dean avait peur pour les gamins – parce que ouais, y’allait en avoir deux, d’un seul coup en plus. Comment tu veux gérer ce genre de catastrophe quand tu bosses dans un drugstore quinze heures par jour pour un salaire de merde ? -. Dean commençait d’ailleurs à avoir peur pour tout. Il voulait rester jeune et libre, disait-il. Et ces bébés qui tendaient le ventre de Lizzie jusqu’à le faire ressembler à une ampoule n’étaient en rien un élixir de jeunesse. Malgré les regards haineux, les sourires béats, ils finirent par naître. Peut-être seront-ils un peu abrutis par la drogue, crut bon de noter le docteur, sans voir dans les yeux noirs de Dean la Peur prendre forme.
Puis il y eut Lizzie Hallorane, Dean Reeves, David et Oliver Reeves. Ils ne ressemblaient pas du tout à Dean ; leurs corps avaient entièrement pris du côté Hallorane – blancs depuis 25 générations, s’il vous plaît -. La génétique des gènes eurasiens avait gagné sur ce coup. Oliver était roux aux yeux verts, David blond aux yeux bleus. Ils n’avaient rien de leur père. Celui-ci profita de ces corps potelés pour s’absenter…un peu plus souvent. Un peu plus longtemps aussi. Et les petits garçons se développèrent sans véritable appui masculin à la maison – si on se fiait à la psychologie freudienne, ils auraient du finir gays -. Lizzie, totalement droguée et hâve, les laissa gambader, dès qu’ils surent marcher, dans les rues mal famées d’Harlem. Les gamins s’y gorgèrent de vulgarité, de vie, de hurlements d’agonie, de prostitution, de discrimination, de musiques tellement violentes qu’elles en perdaient leur sens. Ils avaient aussi leur petite bande d’amis, quoi de plus important quand on est môme, à l’école primaire oú Lizzie avait finalement consenti à les inscrire, et tout, à leurs yeux encore éblouis, se passait le mieux du monde. Ils n’avaient pas conscience que le monde dans lequel ils grandissaient était bourré jusqu’à l’os d’imperfections qui pourrissaient de plus en plus. Peut-être les gamins ne voyaient-ils tout simplement pas les cadavres de chiens, les squatts dans les immeubles désaffectés, les corps tordus par l’agonie de la drogue et les visages déformés par la faim. Peut-être n’entendaient-ils pas les insultes. Peut-être avaient-ils oublié que le monde avait des lois pour le réguler. Enfants de métisse, ils ne croyaient pas qu’il y avait des « blancs » ou des « noirs ». Il n’y avait que les « amis » et les « pas gentils ». La vie aurait pu se compliquer pour eux, s’ils étaient restés plus longtemps à Harlem.
David serait probablement devenu un parfait petit gangsta aux cheveux rasés et aux sourires gouailleurs. Oliver, terriblement plus frêle et féminin, aurait sûrement fini par vendre son corps. Aucun des deux garçons ne rêvaient à autre chose, parce qu’ils ne voyaient pas ce qu’il y avait au-delà. Ils fumèrent leur première cigarette à neuf ans, harcelèrent leur mère – de plus en plus maigre et livide – pour des baggys et des sweats colorés, sucèrent des bonbons aux fruits acidulés assis au bord du trottoir, manquèrent de monter dans la voiture d’un « inconnu » mais refusèrent sous le simple prétexte qu’il était jaune. Les jaunes ont qu’à rester à China town d’abord. Avec les autres jaunes et les putains de coréens bouffeurs de clébard. Puis, il y eut ce jour décisif. Dean rentra sévèrement bourré et agressa Lizzie, de façon plutôt acide. Ce qui tombait assez mal, la jeune femme n’ayant pas pris son gramme de cocaïne quotidien. Ils menacèrent si vite d’en venir aux mains que les deux gamins, effrayés par les hurlements, allèrent se cacher dans l’énorme poubelle de la cuisine. A travers les ordures, David entendit très distinctement les insultes dont Dean abreuvait sa mère, si violentes à cet instant qu’elles se marquèrent à jamais dans sa tête blonde. Il serra le bras de son frère avec brutalité, nerveux :
« Ca va s’calmer, bordel. » jura Oliver, les yeux mi clos, collant ses mains sur ses oreilles
David sentit soudain quelque chose lui entrer dans l’œil – une arête de poisson ou quelque chose de bien dégueulasse – et il poussa un petit gémissement, qu’Oliver s’empressa d’étouffer en posant sa main sur sa bouche ronde :
« Ta gueule, il va nous entendre ! » siffla-t-il « Mpfffmpfff ! »
Les hurlements de leurs parents ne se calmèrent pas de sitôt, mais dans cet immeuble oú se logeaient les cas financièrement trop pauvres, personne ne vint se plaindre du bordel. Ce ne fut que deux heures plus tard que les cris cessèrent. Et la porte claqua.
Oliver souleva avec prudence le couvercle de la poubelle, couvert d’épluchures de pommes de terre qui s’emmêlaient dans ses mèches rousses : «J’crois que c’est calme, pst. On peut sortir. » « Féchier. » Marmonna David en le suivant, épuisé par la douleur qui lui vrillait l’œil
Errant dans le minuscule appartement dévasté, ils trouvèrent le corps de Dean. Et ce qu’il restait de son crâne ouvert [l’autopsie dira plus tard que son crâne a été fracturé par ce qui semblait être une lampe de chevet. Un coup nerveux assené sur le cortex]. Les deux garçons reculèrent instinctivement, pas effrayés, juste curieux. Pourquoi leur mère aurait-elle fait cette horreur ? :
« T’crois qu’il est crevé ? » « Têtre. T’aurais pas un bout de bois, qu’on le fasse bouger ? »
Ils plantèrent une paille bleue dans la côte flasque de leur père, sans succès. Le corps restait inerte : « Meeeeerde. Tu crois qu’maman l’a buté ? » « Ben ouais. Elle était totalement j’tée, ‘azy. C’possible. » « On est dans la merde, Dave. » « Possible. Ils vont croire qu’c’est nous. » « Maaais nan, on était dans la poubelle, avec les merdes des poissons. » « J’crois qu’c’est ça qui m’est rentré dans l’œil d’ailleurs. J’ai putain d’mal. »
David essuya machinalement son œil injecté de sang et resta accroupi un long moment devant son père, continuant à le titiller avec la paille :
« Bon, on fait quoi ? »
Oliver poussa un soupir et David vit qu’il avait les larmes aux yeux :
« Tu chiales, Oliver ? » « Naan. Oú est maman ? J’veux maman ! »
Pour la première fois qu’ils étaient sortis de la poubelle, David songea à sa mère. Elle n’était pas là. Sur la table, la seule marque de sa présence était ces seringues vides, aux aiguilles encore engluées de sang. Il se leva distraitement pour les soupeser :
« Faut cacher l’corps. » « Nan, j’veux pas ! J’veux plus jouer. J’veux maman ! »
David baissa les yeux. Il se sentait bizarrement triste. Comme rattrapé par une réalité glauque et terne. Il laissa tomber la seringue vide, qui se brisa avec un bruit qui lui sembla immonde. Comble de la stupidité, le petit blond marcha dans les éclats de verre :
« Maman… »
Il n’eut que le temps de voir Oliver s’enfuir en pleurant. David se laissa tomber par terre, près du corps. Il regarda le visage inexpressif de son père, les yeux mi-clos, et tordit machinalement la paille poisseuse qui lui était restée entre les doigts. Lorsqu’Oliver revint, il y avait des gens avec lui. Des gens qui hurlèrent en voyant le cadavre, même. Ils attrapèrent de force David et le firent sortir de l’appartement. La suite lui parut très floue. On lui assura qu’il n’avait rien à l’oeil après un rapide examen et on lui plaça entre les mains ses quelques jouets usagés avec des vêtements de rechange. Il comprit vaguement que Lizzie s’était enfuie et qu’elle était introuvable. Il sut aussi qu’on avait retrouvé la sœur de sa mère et qu’elle ne pouvait prendre en charge qu’un seul enfant, à cause de sa portée de sept chio…pardon, gamins. Il devina tout de suite que ce serait Oliver, l’adorable Oliver à la bouche de princesse, au nez retroussé, qui serait choisi. Il n’eut pas tort. Lui, on le plaça dans un obscur orphelinat américain, prés d'Atlanta. Là-bas, les enfants se révélèrent nettement moins sympas que ceux des rues d’Harlem. Ils lui firent regretter les quelques souvenirs précieux auxquel il tenait. Et comme ce genre de malheur ne suffit jamais, on s’aperçut bientôt que son œil infecté était perdu. On dut le lui retirer, sous peine de plaie encore plus profonde. David trouva bientôt un intérêt à montrer le trou ensanglanté que devint son orbite pour effrayer les autres. Il joua au pirate borgne ou au guerrier sanguinaire, ou vola ses premiers magasines pornos dans le bureau du surveillant. Ça faisait passer le temps.
Ça aurait pu continuer jusqu’à sa majorité, avec sa libération de cette prison déguisée en orphelinat. Mais ses yeux bleus et ses courts cheveux blonds lui attirèrent les faveurs d’une famille française, intéressée par l’idée d’adopter un petit amerloque venant d’un « milieu défavorisé et bourré de troubles ». Ils voulaient un gamin névrosé à remettre dans le droit chemin, quoi. Pour le rendre présentable, les éducateurs plaquèrent ses cheveux en arrière et le forcèrent à se laver le visage. Le gamin était, certes, peu intimidé, mais cette rencontre pesait plutôt lourdement sur ses épaules maigres. Il ne se voyait pas encore « recommencer sa vie » dans une autre famille.
On lui interdit les gros mots, on baissa sa capuche orange et on le poussa devant les Sépulcre. Jennifer et Harold Sépulcre lui sourirent gentiment. Mais c’était un sourire sympathique à faire froid dans le dos. David ramena ses mains sur ses genoux et grignota un gâteau dégueulasse, préparé tout spécialement par la cantine de l’orphelinat pour amadouer les familles. Jennifer et Harold avaient l’air…hm…gentils et étaient de fervents croyants, à ce qu’il crut deviner en voyant les croix dorés qui pendaient à leurs cous frêles : « Jennifer et moi aimerions adopter un gentil [encore un mot qui revenait souvent dans leurs phrases] garçon pour tenir compagnie à notre petite fille de onze ans, Clara. Es-tu croyant, David ?»
Il ne l’était pas le moins du monde, mais en voyant le regard nerveux de l’éducateur, David devina qu’il ferait mieux de dire « oui, Je crois en Dieu. Hell yes, c’est ma super star préférée ! », mais il se contenta d’un sobre « Oui. » . Le couple eut l’air tout à fait comblé par son mensonge. Jennifer se tourna vers son mari et lui murmura, émue « Il est parfait ! », sur le ton sur lequel elle aurait probablement dit « Dis, on achète cette éplucheur à pommes de terre, mon chéri ? »
Il se retrouvait un peu trainé par ces deux cons frenchies dans un monde faussement parfait. Mais toujours est-il qu’il quitta l’orphelinat dès que les papiers furent signés, en bonne et due forme. Ça lui fit bizarre de quitter l’endroit oú il avait connu la plus profonde solitude de sa vie, ça lui fit encore plus bizarre – surtout dans le bas ventre - lorsqu’il rencontra Clara Sépulcre. Une jolie petite nymphette rousse, 1m45 à tout casser, une croix autour du cou – et éventuellement une ceinture de chasteté sous la jupe -. Autant dire que David eut comme un coup de cœur pour l’adorable fillette des fanatiques. Clara lui adressa un regard prudent sous ses longs cils roux, assise à côté de son nouveau frère dans la punto format familial : « Oh, vous ne pourrez que bien vous entendre, les enfants. » Lança Jennifer, gentille – décidément, cet adjectif était récurrent -
David se retint de répondre, en usant de son vocabulaire américanisé « Elle est bonne vot’ fille. ». Sa chambre, à Jackson ville, le laissa muet sur le pas de la porte. C’était grand, c’était clair, c’était gamin. Tout ce qu’il n’avait jamais connu, quoi.
Le seul inconvénient de cette nouvelle vie restait la messe. David ne tarda pas à révéler sa créativité en matière d’excuses. Rester une heure sur un banc glacé était loin d’enthousiasmer, même s’il était toujours proche de la mignonne Clara. Cette dernière ne tarda d’ailleurs pas à le regarder de façon autrement plus chaleureuse. Que voulez-vous, l’adooolescence et ses tentations n’ont pas fini de faire des victimes dans le public. David l’observait impunément sous la douche, regardait son petit corps blanc se déhancher pour attraper la bouteille de shampooing et ses mains, ses petites mains parfaites et rondes, se poser sur ses hanches encore osseuses pour les savonner. Autant avouer tout de suite que ses premières pulsions sexuelles commencèrent avec son arrivée dans la maison Sépulcre. Il crut mourir de plaisir anticipé lorsque Clara vint un jour lui avouer qu’il lui plaisait « dangereusement », mais que ses parents ne devaient pas être au courant. Qui savait ce qu’ils pouvaient leur faire s’ils découvraient un jour leurs sentiments ? En réponse, simple et naïve, il se pencha vers elle pour embrasser ses petites lèvres roses.
Très vite, cette amourette devint sérieuse et David, étouffé dans cette vie qui ne lui ressemblait pas, passait ses journées à penser au corps androgyne de sa petite amie secrète. Ca l’occupait. Lorsqu’il lui parla de sa passion secrète pour ses petits seins à peine rebondis, il vit son visage changer de couleur :
« Non, c’est sale ! Tu ne dois pas penser à ça. C’est dégoûtaaant. » « … »
Bon, comment veux-tu calmer tes ardeurs dans ce genre de cas ? Elle lui glissa dans la main un petit anneau de plastique bleu :
« C’est un anneau de pureté. Comme ça on peut se promettre de ne rien faire avant le mariage. »
Pardon ?! orzorzorzorz. Vu la tête que David tira à cette instant-là, Clara dut croire qu’elle avait gagné la partie. Elle prit la petite main du garçon et passa à son annuaire la bague en plastique. David vit qu’elle portait la même. Il lui semblait d’ailleurs l’avoir vue à son doigt depuis un bon moment :
« Je veux une…fellation. » « On doit attendre le mariage D : » « Merde. » Marmonna-t-il « Quoi ? » « Rien. J’ai dit que c’était cool. »
Ça voulait donc dire qu’il était foutu ? Lié pour toujours à la même fille qu’il ne pouvait pas sauter ? Puuuutain. Il insulta mentalement les deux fanatiques qui leur servaient de parents et se contenta de serrer Clara contre lui, au moins avec tendresse.
Ce petit jeu dura deux ans. Jennifer, médecin de luxe, envisagea de remplacer son cache œil « inesthétique » par un œil de verre. Que voulez-vous que je vous raconte de plus ? Câlin avec Clara entre deux portes, dans un placard, sous l’évier. Baisers timides échangés. Collège castrateur et abrutissant. Posters de Pamela Anderson collés sous son lit. Figurine à bouche rouge de Clara Morgane cachée dans un tiroir. Et la frustration de ses 13 ans. De ne pas pouvoir dire de gros mots, de ne pas avoir le droit de toucher aux seins naissants de Clara. De devoir se contenter des chaînes catholiques, alors qu’il rêvait de MTV. D’écouter le Pape parler le jour de Noël. De se priver de rap et de mauvaises fréquentations.
Il décida, définitivement, que sa vie était chiante. Et que Jennifer et Harold étaient des sales cons et Clara une salope coincée.
Ses quatorze ans lui apportèrent néanmoins le privilège de sortir en ville jusqu’à 17heures. C’était le seul endroit oú il pouvait s’afficher avec Clara à son bras. Un soir, alors qu’ils étaient tous les deux en train d’errer dans le centre ville, une silhouette familière attira son regard. La machoîre lui en tomba à moitié. Oliver était accoudé à un mur, vêtu d’un jean de pétasse et d’un petit chemisier qui dénudait son ventre plat :
« Putain, Oliver ! Qu’est ce que tu fous là, connard ?! »
Clara tourna vers lui un visage outré :
« David ! Ne parles pas comme ça. » « Ta gueule, toi, c’est mon brotha’ ce type ! »
Il vit clairement l’image qu’il s’était forgée durant ces trois années se briser dans les yeux clairs de sa petite amie. Oliver le remarqua à son tour et un sourire de gamin s’épanouit sur ses lèvres minces :
« Brotha’ ! » « Oliver ! »
Ils ne tombèrent pas dans les bras l’un de l’autre. Ils ne pleurèrent pas. Ils se fixèrent juste, et David nota que son corps androgyne s’était allongé, mais qu’ils ne se ressemblaient toujours pas :
« Tu….t’es pas à la Nouvelle Orléans avec la sistah d’mum’ ? » « Nan, elle m’a viré quand elle vu que j’étais une pédale et que j’bandais sur Jared, son chiot. T’aurais vu c’te famille de tarés… » « Et tu fous quoi ici… ? » « J’survis. J’suis monté avec des….routiers. T’aurais pas 20$ à m’passer, mec ? »
David sentit son souffle se figer dans sa gorge. Son frère, pédé ? Ah, merde, putain de merde, même. Ils avaient suivi deux trajectoires différentes pour, de tout façon, se retrouver dans la mouise la plus complète. Clara, collée à lui, fixant Oliver d’un air qui dénonçait toute son incompréhension. Une vague de dégoût emplit David :
« Tu m’débectes. Crèves. »
Il attrapa Clara par le bras et tourna brutalement les talons. Dans son dos, Oliver l’appela d’une voix désespérée, triste, mais David ferma ses oreilles à cet enfant qui avait été autrefois son frère. A quoi bon retenir ce qu’il était véritablement, « pour avoir un avenir », alors qu’il n’était pas heureux dans cette famille de frenchies hystériques ? Il aurait pu grandir avec Oliver, ce serait revenu au même. Oliver serait devenu une pédale et lui, un connard.
Sitôt revenu dans « l’agréable petit nid familial », il alla voir Jennifer et Harold. Le petit couple était dans le salon, occupé à feuilleter le journal de la paroisse. Lorsqu’il entra, ils levèrent des yeux candides vers lui :
« Qu’est ce qu’il y a, Dave ? Nous allions écouter le discours de l’Archevêque de Reims. » « M’appelez pas comme ça, connards. Moi, pour vous, c’est David. Et j’suis pas un ange. J’kiffe les gros mots. J’me branle tous les soirs d’vant Clara Morgane. J’ai envie d’sauter vot’ fille et j’l’aurai fait si vous lui aviez pas mis dans la tête vos idées d’merde. Et votre Dieu, j’m’en branle. Mais totalement. Mon frère est une pute, mon père un black crevé et ma mère une putain d’junkie. Vous croyez pas qu’j’vais tourner mal ? Vous pensez pas qu’j’vais bousiller vot’ famille ? Virez-moi, j’vous hais. »
Il retira sa bague de pureté et la jeta devant lui, les yeux mi-clos :
« Je hais toute cette famille d’merde. Vous m’avez forcé à d’venir quelque chose d’autre.»
Il vit les yeux de Jennifer devenir humides et les lèvres d’Harold se tordre. Ils n’étaient plus du tout « gentils », maintenant.
Comme il l’avait prévu, ils le renvoyèrent à l’orphelinat. Il ne tint pas à dire au revoir à Clara. Toute cette désillusion l’avait blasé. Sur son dossier, on avait écrit « gamin incurable. Impoli, vulgaire, méchant. Même si bon élève.». Mais un jour – un autre jour décisif- un vieil homme vint le voir, pour lui parler, à lui, à lui seul :
« Bonjour David. » « B’jour. »
Il lui apprit qu’il avait gagné un ticket pour « l’avenir ». Et que ce billet magique, il l’avait obtenu grâce à son intelligence. Pourtant, David avait commencé à s’habituer à l’idée qu’il n’était bon qu’à être mauvais. Il leva ses yeux ternes vers le vieil homme, Moriarty, et haussa les épaules :
« Féchier. »
Mais il accepta. Il n’avait plus le choix, s’il voulait autre chose qu’un banal avenir de laveur de carreaux. David Chance Reeves devint donc Disaster, l’implacable crétin vulgaire et incapable de maîtriser sa libido. La Wh ne l’obligea jamais à devenir un gentleman. Il avait décidé de vivre selon ses envies, ses pulsions. Prends sans hésiter ce qui est devant toi, mords à belles dents dans ta jeunesse. C’était sans doute la meilleure des solutions.
Et, finalement, il n’y eut plus que lui et sa bite. Et quelques amis, accessoirement.
SURNOM(S) : Tam DATE DE NAISSANCE : 00/ 00 / 00 ÂGE : 19 ans et des miettes SEXE () : ✔ M ✔F AVATAR : Kenny Mc Cormik – South Park DÉCOUVERTE DU FORUM : Suis une ancienne D : [couverte de rides, d’ailleurs] NOTE SUR 20 DU FORUM : Le blanc et le rose m’aveuglent, mais à part ça, j’aime. Donc 15/20 [tout est vraiment waw, naw]
Dernière édition par Disaster le Jeu 20 Jan - 21:31, édité 2 fois