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 Noyer son chagrin dans la javel } Spade, Stray, Murder, Seth

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Sujet: Noyer son chagrin dans la javel } Spade, Stray, Murder, Seth Noyer son chagrin dans la javel } Spade, Stray, Murder, Seth EmptySam 6 Fév - 21:35

    Etait-ce cela l'esprit emo ? Se sentir loin, rejeté, enfin plutôt incompris, pressé, poussé, trop vite, trop loin. Pourquoi est-ce qu'en tournant le dos aux jumeaux il n'a pu réprimer une grimace ? Non une moue d'enfant boudeuse, ni une déformation du visage due à la violence de la rage, mais ces grimaces qu'on fait quand on sent ses yeux picoter et son visage brûler. Il n'avait pas osé lever son bras pour enlever ses lunettes noires et s'essuyer les yeux, il n'en avait pas la force. Mais surtout pas le courage. Montrer aux jumeaux ses larmes ? Encore, devant eux, cela aurait pu paraître dramatique et cela aurait pu aussi les apitoyer. Mais non. Quand on leur a tourné le dos, montrer qu'ils ont fait souffrir ? Ce n'était pas de l'orgueil, ni de la volonté de conserver un honneur. Ce n'est pas qu'il voulait que les rois ne se moquent pas de lui davantage. Ce n'est pas pour ça qu'il essayait d'encaisser en restant muet et sec.
    Il était juste pudique.
    Il ne voulait pas pleurer ainsi devant de telles personnes, parce que c'est un geste outrageant autrement que pour ses proches. Amour, par son esprit romantique, pensait qu'on ne pleurait que pour pleurer, pleurer juste devant ses amis, sa famille, juste pour leur montrer une confiance absolue. Pleurer devant des inconnus, des tyrans ? Et puis quoi encore ? Les importuner, les gêner, ça, le blondinet ne voulait pas. C'est que Ghost et Willow qui voient les émotions de leurs subordonnés, enfin, c'était impossible. Enfin il est assez difficile de décrire ce que Alvin ressentait pour eux. Bien sûr, de la terreur. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de les admirer. Comment peut-on autant influencer ? Peut-être on the dark side, mais ils étaient décidément trop forts, ces rouquins.

    Donc voilà. Tout ce charabia pour dire que Amour pleurait en marchant dans les couloirs de la Wammy's. Un samedi matin. Pas de cours. Pas d'orphelins non plus. Enfin c'était logique vu qu'il traînait par les couloirs des salles de classe. Justement pour ne pas être vu. Il ne voulait pas fatiguer les autres, voilà. Puis il se sentait sale. Alors que tout le monde évitait les noises et préféraient se taire, le Ranger s'était plié devant les dieux. Il leur disait tout, donnait tout. C'était une torture pour trouver les offrandes. Il réfléchissait toute la semaine à ce qu'il allait offrir. Quelque chose de recherché et de travaillé, pour qu'ils se rendent compte de la béatitude qu'avait Amour envers eux. La dernière fois, cela avait été une poupée, dénichée dans le grenier, qu'il avait astiquée, relui, nettoyé. Pas parce qu'il avait trouvé un déchet et que ah tiens je vais offrir ce truc aux autres débiles. Il la trouvait vraiment belle. Ses joues dures, blanches et froides étaient noircies de poussière et de cendres. Ses cheveux, noirs, bouclés, de qualité, était tout emmêlés. Ses vêtements, quelques traces en restaient, sans donner d'indication sur leur forme initiale ou quoi que ce soit. Cette poupée, anciennement belle et sûrement chère n'était qu'un débris. Dieu merci son corps était intact, le plus important. L'adolescent émotif avait éclaté en sanglots en la trouvant. Juste parce qu'il la trouvait touchante. Cette poupée, brûlée, abandonnée, jetée. Il avait cousu des vêtements neufs pour elle. Même en récréation, en cours. Il lui parlait même. C'était Parthe, sa nouvelle meilleure amie.
    Il lui parlait car il n'avait aucun autre interlocuteur, ou presque. On disait tout à l'heure qu'il se sentait sale. Il était comme un traître. Sa sœur le regardait avec mépris, il le savait.
    Voilà. Parthe ne la rejetait pas. Parthe, comme parthénos, la jeune fille, en grec. (J'ai écrit en alphabet latin parce que j'ai la flemme de chercher les lettres grecques <__<). Parthe, sa compagne emo. Parthe, sa douce congénère certes silencieuse et discrète mais attentive et altruiste.
    Mais voilà. Quand il a fait don de sa délicieuse Parthe à ses dieux, ils ont ri. Ils l'ont jetée. Écrasée. Et son visage de porcelaine... a fait un bruit bizarre. Amour n'a pas voulu regarder les débris. Il s'est échappé, éploré, indigné. Pourquoi de plus l'ont-ils menacé ? Pourquoi fallait-il qu'ils disent que s'il n'offrait pas un truc plus utile, ils... ils... quoi ?
    Tellement son choc était grand, Amour n'a pas écouté la fin de leur menace. Il a juste entendu le pseudo de sa sœur. Et là, il pleurait, en se maudissant de ne pas avoir écouté. Si c'était important ? S'ils avaient dit « et ne parle à personne sinon on trucide Apple » ou « et va te laver sinon on dit à Apple que tu l'aimes » etc. ? Amour s'imaginait toutes leurs répliques possibles.

    Il sentit l'air. Une odeur désagréable de javel. Elle l'attira. Alors il chercha son maillot de bain et partit dans son adrénaline aqueuse.
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Sujet: Re: Noyer son chagrin dans la javel } Spade, Stray, Murder, Seth Noyer son chagrin dans la javel } Spade, Stray, Murder, Seth EmptyDim 7 Fév - 19:09

    ...
    Spade ne se sentait pas bien. C’était comme si tout tournait autour d’elle. Comme si le monde poursuivait son chemin tournoyant, mais sans elle. Elle avait envie de crier au monde de l’attendre, qu’il avait oublié quelqu’un en route.

    Pourtant, la journée avait plutôt bien commencé. Elle avait regardé le soleil se lever depuis le toit, puis elle était descendue au réfectoire pour réclamer son bol de lait quotidien. Le cuisinier avait été gentil, il avait même accepté de lui donner des biscuits au chocolat. Qu’elle n’avait pas réussi à manger.

    Une douleur dans son ventre. Elle était arrivée comme cela, la perfide. D’un seul coup, la prenant par surprise. Cette douleur qu’elle n’avait jamais connu et devant laquelle elle se trouvait désarmée. C’est… pas juste… Elle était retournée dans sa chambre en miaulant tel un chat à l’agonie et s’était roulée en boule sur son lit.

    Pourquoi. Elle se demandait pourquoi elle avait si mal. Mais c’était tout, elle restait là, prostrée sur son lit, dans la pénombre, à lutter en vain contre la douleur qui lui tordait le ventre. Et elle ne tenait pas à savoir ce que c’était, elle ne voulait pas que qui que ce soit l’éclaire sur ce qui était en train de se passer sous les couches d’épiderme et de muscles. Tout ce qui protégeait cet amas de choses qui faisait d’elle un être vivant. Elle n’alla pas à l’infirmerie, elle se traîna juste avec difficulté jusqu’à la porte pour la fermer à double tour et s’effondra sur le plancher, les larmes aux yeux. C’était stupide de sa part, et elle le savait. Mais elle ne voulait pas savoir. Elle avait toujours tout fait pour fuir la réalité. Fuir la vérité trop dure à porter, trop dure à admettre.

    En un instant, elle vit défiler devant ses yeux l’image d’un homme, debout devant sa maison en flamme. Puis ce même homme courant en direction du lac et se jetant dedans avec l’intention de ne jamais en ressortir. Pas vivant tout du moins.

    Alors, profitant du fait que la douleur se soit légèrement dissipée, elle attrapa une serviette et un maillot de bain et marcha jusqu’à la piscine en titubant. Fuir, elle devait fuir. Elle ne retourna pas, tout le long du chemin, évitant les flaques de boue quand elle le pouvait. Elle glissa. Se releva, regardant toujours devant elle, ignorant la douleur. La douleur, c’est la vérité. Et elle allait noyer cette vérité, une bonne fois pour toute.

    Elle arriva enfin sur la future scène du crime. L’eau troublée par la javel semblait presque plate. Le calme avant la tempête peut-être. La jeune fille lâcha la serviette qu’elle avait dans la main et se changea sans aucune pudeur. De toute façon, même si quelqu’un la voyait, elle s’en fichait. Il n’y avait rien à voir, elle n’avait rien à cacher. Elle était comme ces enfants au bord de la mer, qui se fichent du regard des autres et qui courent en riant, en toute innocence.

    Et elle s’enfonça dans l’onde glacée de cette mer miniature, lentement, pour ne pas faire trop de remous. Elle avança jusqu’à ce que ses pieds ne puissent plus toucher le fond et elle plongea. Le désinfectant lui piquait les yeux, elle les maintenait fermés le plus hermétiquement possible. Puis, doucement, elle les ouvrit. Elle vit ses cheveux bleus flotter tout autour d’elle, comme des algues lui caressant le visage. Elle n’avait presque plus mal. Elle avait l’impression de dormir, d’être dans un rêve dont elle ne voyait ni le début, ni la fin. Une bulle de rêves… Une bulle sans oxygène cependant. Elle remonta à la surface, toussant et suffocant comme une mouette après la marée noire, les poumons embourbés par une couche de javel pour l’une, de pétrole pour l’autre. Après avoir retrouvé ses esprits, elle s’aperçut qu’elle n’était pas seule. Elle retourna sous l’eau, tentant d’échapper à ce visiteur intempestif.
    ...
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