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 Keuf keuf arght arght ( Hurricane )

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Sujet: Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) EmptyLun 18 Jan - 21:31

Suite de CA


Music


Les jours passaient, les balles giclaient, les soleils se couchaient et se levaient. Il y a un mois, Dew s’était fait envoyer sur les roses. Les épines maintenant intégrés dans sa chair, il vivait avec, tout comme des gens vivaient avec des articulations en métaux, tout comme une poussière que notre œil avait acceptée, ça ne faisait plus pleurer. On pouvait même dire qu’il en était deux fois plus dynamique, l’esprit libéré de toutes questions inutiles. Et le soleil timide de la fin de l’année suffisait à éclairer son grand sourire, alors qu’il marchait en marche arrière vers les vestiaires, rigolant de tout de rien avec son équipe. Pendant les cours aussi il était un peu plus actif : au lieu de dormir il faisait des cocottes en papier. Le mp3 aux oreilles il déambulait dans les couloirs genre lalalalalala. Des fois il trouvait Hurricane au détour de l’un d’eux, souvent il le choppait, le bras autour de sa nuque, en lui racontant de la merde. Qu’il avait vu un écureuil volant l’autre jour dans la forêt, que la nouvelle sauce de la cantoche est vraiment pas mal, que WildCat s’enjolivait vachement ces derniers temps, que peut-être c’était parce qu’elle avait pris de la poitrine, que les compos arrivaient bientôt et qu’il n’avait pas révisé. De la merde quoi. Puis ils jouaient aux jeux vidéo, des trucs pas vraiment intelligents non plus. Les jeux de logiques, Dew avait beau s’habituer assez vite, il perdait toujours. Le soir, ils regardaient les séries télé qui passaient, assis sur les poufs avec les autres orphelins. Le matin ils mangeaient rarement à la même table, mais ça arrivait parfois, comme le matin où Dew testait la gravité d’une tartine de confiote avec Lolly. Les jours passaient d’une façon normale. Presque beaucoup trop normal. Mais c’était comme ça, c’était comme ça que ça se passait. Et il le dévorait des yeux en secret. Dans la Common Room, il donnait l’impression d’être absorbé dans une conversation, souriant et quand Hurricane entrait dans la pièce, il ne se retournait pas. Seulement quand Hurricane était dos à lui, il le couvait pensivement de ses grands yeux chocolats. Et si l’italien faisait un mouvement pour se retourner, Dew revenait sans tarder vers la conversation, s’y intégrant de nouveau sans problème. C’était toujours comme ça que ça se passait.

Les types qui passaient dans la chambre d’Hurricane l’énervaient toujours autant. Ca ne le rendait plus triste, ça l’énervait juste. Ca lui foutait sauvagement les boules. Il avait envie de plaquer son meilleur ami contre un mur, de l’engueuler, de lui demander pourquoi il faisait ça, qu’est ce que ça lui apportait, sincèrement. Avant il les voyait comme une fatalité, comme une préférence qu’il avait, Hurricane. Une soif sexuelle, un besoin d’adolescent. Et ça le rendait jaloux et triste, de voir que ces types le voyaient dans cet état, que ces types aient droit de faire ça sans amour et respect, chose que seul lui était sûr de pouvoir lui donner. Maintenant, il était juste jaloux et énervé, parce que définitivement, il ne comprenait pas où Hurricane voulait en venir, pourquoi il faisait ça, si c’était juste parce qu’il avait une libido explosive ou parce qu’il s’ennuyait. En fait, peut-être bien qu’il était juste nymphomane. Dew trouvait ça juste stupide, vraiment con, de faire ça. Parce que pour lui faire l’amour c’était vraiment un truc important, alors il ne comprenait vraiment pas, il trouvait juste ça con. Mais il ne le grondait pas. En y pensant, s’il avait été rejeté, c’était peut-être parce qu’il avait demandé un truc sérieux, sortir ensemble. S’il avait demandé à coucher, peut-être qu’il aurait eu un créneau. Mais il ne voulait pas un créneau, il le voulait lui. Il était peut-être trop exigeant. C’est vrai que s’engager, à vu de nez, c’était pas vraiment son genre, à William. Pourtant c’était comme ça, parce que qu’il soit dans le tas ou non, il ne supportait pas ces types qui fermaient leurs braguettes en sortant de la chambre 21.
Il les bousculait même d’un coup d’épaule, quand il avait trop la rage, se retournant ensuite avec un « Oh, scuse ! » souriant. A part ça, tout allait bien. Tout allait toujours bien de toute façon. Il était son meilleur ami, et quoique William fasse, il sera toujours de son côté. Même si ça devait lui faire mal au ventre, il était content d’avoir gardé ce rôle là. Hurricane devait le savoir, ses amants pouvaient venir, partir, revenir, Duncan lui, sera toujours là pour lui. Ne pas être dans le banc de poissons mouvant, mais être l’ancre solide sur qui on peut compter. Avec ce genre de pensées, tout était beaucoup plus simple, et le baseballer était un grand fan de simplicité. S’il y avait une page facebook « Simplicité » il aurait été fan directe. Quoiqu’il y avait un groupe, c’était pareil. Ainsi les journées s’enchainaient et il lui semblait qu’elles étaient beaucoup plus libres, moins emprunt de réflexions inutiles que lorsqu’il se demandait sans cesse la réaction que Hurricane aurait s’il lui disait ce qu’il crevait d’envie de lui dire. Maintenant un espèce de renouveau remplissait ses poumons d’air frais. Il faisait froid parfois, quand il jouait au baseball, mais il adorait sentir le froid lui claquer le visage, le sifflement de la batte, le claquement du cuir contre le bois. Le sport chauffait ses muscles, son corps. Les rires le réchauffaient aussi, et la liberté s’étreignait tout entier. La vie était vachement plus belle lorsqu’on ne se prenait pas la tête. Un vent faisait voler sa casquette au loin, emportant les rires pour faire tinter leur sonorité joyeuse. Et sur le terrain les adolescents couraient, couraient parce que c’était tellement bon, juste jouer au baseball un jour de vent. Un truc de dingue comme ça faisait du bien. Quand il apercevait Hurricane de long ou quoi, il lui disait je t’aime du fond du cœur, comme ça, pour rien. Il le regardait et il pensait, je t’aime. Et ca le rendait heureux, sans savoir pourquoi. Même si c’était pas réciproque, c’était bien, d’aimer quelqu’un. Même si c’était pas réciproque, c’était quand même une sacré source d’énergie. Il suffisait de le regarder, et vous êtes rempli de bonheur pour 24h. Les seuls trucs qui lui plombaient ces journées, c’était ces types qui racontaient au détour d’un couloir comment c’était top, de le sauter, à cet italien sauvage. Ces mains avaient le don de se crisper en moins de deux, et il avait envie de leur dire d’arrêter de parler comme ça de son meilleur ami. Il avait envie de leur dire d’arrêter de le traiter comme une pute. Ouais, il avait vraiment envie de leur dire ça. Mais y avait toujours un truc qui l’en empêchait : soit ils entraient dans leur classe, soit Dew se faisait interpeller par quelqu’un, soit c’était eux qui se faisaient interpeller.

Mais là, juste là, il était en train de jouer au baseball, ce grand jour de vent. Et c’est le cœur léger qu’il rentrait au vestiaire pour prendre une bonne douche. Et après s’être habillé, les mains dans les poches, il traversa le parc avec son équipe pour aller dîner à la Common Room. Fatigué, il s’en alla dormir un peu avant les autres et passa sa nuit à tousser. Une toux bien sèche qui tuait bien la gorge comme il fallait. Il essayait de l’étouffer comme il fallait, ne voulant pas réveiller Yuso. Au petit matin, il avait la flemme comme jamais de se lever du lit. Il se sentait encore plus faible et crevé que d’habitude. Vraiment, sortir de sa couette, ça lui disait rien du tout. Vraiment rien. Il avait froid et chaud à la fois et sa gorge le brulait abominablement. Mais Yuso lui disait qu’il devait y aller, sinon la prof allait lui mettre une heure de colle. Et Dew disait qu’il se sentait vraiment pas bien. Puis après avoir vidé un paquet de mouchoir, il combattit les courbatures pour se lever, d’humeur warrior. Surtout parce qu’aujourd’hui avait lieu le seul contrôle pour lequel il avait un peu révisé et qu’il avait envie de voir Hurricane, aussi. C’est pour ça qu’une demi-heure plus tard, il se retrouva en cours, à moitié mort sur sa table. Trop classe. Et il toussait tout le temps, et tout le monde le tuait des yeux parce que ce crétin avait le don splendide de déconcentrer une vingtaine de génies en plein contrôle. Alors évidemment, il s’est fait virer de cours parce qu’en plus de déconcentrer tout le monde, il était pas assez en forme pour daigner faire le contrôle – il avait révisé le mauvais chapitre, de toute façon -. Déambulant dans le couloir, la gorge en feu, un pic vert dans le crane et le crâne dans une cocotte minute, il se sentait vraiment mal. Ses jambes et sa tête lui criaient de s’asseoir et il commençait à voir des petits points blancs lui brouiller la vue… Affaibli, il se cala contre le mur du couloir pour se mettre en tailleur. Aucun doute, ce crétin avait attrapé un sale truc. En panne de mouchoirs, il se dit qu’il devrait peut-être passer par l’infirmerie pour refaire son stock et prendre du sirop pour la toux, ça lui évitera peut-être de tousser toute la nuit et de réveiller Yuso. Le baseballer du se lever et donner à ses jambes le fatiguant effort de le porter jusqu'au bout du couloir et de descendre les escaliers pour rejoindre la porte en fois. Une fois entré, et après un dialogue passionnant avec l’infirmière, cette dernière le força à prendre sa température (dans l’oreille, hein). Un beau 39.6 sur l’écran, et elle conclut à une bonne grippe. Cette dernière se caractérisant par l’apparition brutale d’une forte fièvre, de toux généralement sèche, de céphalées, de douleurs musculaires et articulaires, de malaise général, de maux de gorge et d’écoulement nasal, on pouvait dire qu’il allait être gâté pour la semaine à venir. Mais Dew y voyait juste une belle excuse pour rater les cours, en fait. Sauf que ça lui faisait aussi sécher le baseball et que ça, c’était beaucoup moins drôle. Khythin lui assigna un lit et c’est ainsi que notre baseballer énergique se retrouva cloué au lit, accablé par la fièvre qui lui donnait mal à la tête. Durant ce temps, ces longues journées au fond de ses draps, il ne pouvait pas se redresser sans avoir l’impression de faire des montagnes russes, il ne pouvait sortir le doigt de pied sans mourir de froid et surtout, il ne pouvait pas voir Hurricane. Et d’un coup, sécher les cours, ça lui plaisait plus trop.
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Hurricane Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Hurric11
Hurricane
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Sujet: Re: Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) EmptyMer 20 Jan - 20:31

    Only Idiots Catch the Cold

    Il s’en voulait terriblement. Pourtant, il ne regrettait pas. Il ne pouvait pas regretter d’avoir fait comprendre au brun que ce n’était pas de cette façon-là qu’il réussirait à l’avoir. Ce qu’il regrettait amèrement cependant, et qui faisait naître une boule dans sa gorge et un nœud dans son estomac, c’était que les jours qui suivirent, Dew ne tenta plus rien. Tout avait repris son cours normal. L’argenté insolent n’eut plus à se défendre farouchement, parce que le brun semblait pour une fois avoir réellement compris la leçon. D’un autre côté, qui aurait insisté après s’être pris une raclée monumentale ? Le baseballer était peut-être une force de la nature et de l’optimisme doublé d’un parfait imbécile, mais il n’en était pas pour autant un masochiste invétéré qui reviendrait à l’assaut sans cesse en sachant maintenant ce qu’il risquait. A cette pensée, Hurricane soupira qui, l’air absent, venait de quitter la classe et une leçon particulièrement ardue qui lui avait donné du fil à retordre, et être constamment emmerdé par ce type stupide dans ses pensées ne l’avait pas vraiment aidé.

    Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Noodlesoother0104

    D’ailleurs, il l’avait croisé, à la sortie. Il l’avait laissé déblatérer ses âneries inutiles de la vie de tous les jours avec son air d’illuminé continuel, l’avait écouté même, lui avait répondu aussi. Une conversation comme à leur habitude, l’un joyeux, l’autre grognon, un bras du joyeux autour de l’épaule du petit teigneux, quelques sourires, quelques grognements, son odeur soudain si proche, et puis qu’est-ce que ça pouvait bien faire que Wildcat devienne plus jolie et plus voluptueuse… Qu’il aille lui faire la cour à elle et qu’il le laisse tranquille !… Mais aussitôt qu’il eut pensé cela, le brun se trouva d’autres amis dans le couloir et s’éloigna de lui. L’argenté ne s’avouerait pas qu’il ressentit soudain une étrange sorte de vide. Un frisson, un courant d’air. Comme s’il était abandonné, quelque part. Pourtant, il n’était pas sans ressentir le reste du temps les regards que le brun lui lançait dans son dos, la façon dont il se détournait l’air de rien quand Hurricane voulait vérifier pourquoi un tel lui disait que Dew l’observait avec un air niais… Rien que ça, il était incapable de dire si ça l’énervait prodigieusement ou si ça lui faisait intérieurement beaucoup trop plaisir. Les deux sans doute. Ca l’énervait que Dew ne fasse que le regarder comme un con, que de loin, et qu’il n’ait plus eu le courage de tenter l’impossible. Mais ça lui faisait plaisir parce qu’il n’était plus la peine qu’il se voile la face : si Dew se retrouvait à séduire et obtenir Wildcat, il l’aurait profondément à la mauvaise. Rien qu’imaginer la situation le faisait bouillir. En bon petit égoïste, il n’aimait pas partager. Mais il n’y pouvait rien si Dew avait un petit faible pour les chats sauvages et indomptables, et s’il ne pouvait pas avoir Hurricane, la jolie et farouche brunette sportive serait certainement un parfait remplacement. Putain. Toutes ces conneries de pensées stupides juste parce que cet abruti avait réussi par on-ne-sait quel moyen à lui faire ressentir ce genre de sentiments idiots, et qu’ils étaient tous deux trop bêtes pour être simplement sincères.

    Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Noodlesoother0109

    Oh, les yeux chocolat du baseballer ne trompaient personne, et il fallait être aveugle pour ne pas voir qu’ils brillaient d’un intérêt plus ou moins ambigu pour son meilleur ami… Mais l’italien savait dissimuler ce genre de choses bien mieux que lui. Si bien qu’à cause de son orgueil démesuré, il allait sans doute passer à côté de l’essentiel. Passer à côté de quelqu’un qui pourrait peut-être lui apporter une bonne dose de ce qui avait toujours manqué au petit méditerranéen qui n’avait jamais connu d’autre amour que celui pas vraiment très profond et marqué qu’une employée de son château en Italie avait eu pour lui quand il avait été responsable de la mort de son propre père. Pas d’autre amour à part ça que celui, tellement superficiel, que l’on recevait dans les bras de quelqu’un au creux d’un lit. Il en avait reçu beaucoup, mais un millier de relations charnelles vides de sentiments ne remplaceraient pas même une simple amitié sincère. Alors oui, Hurricane ne savait pas recevoir les sentiments comme il le fallait, et il ne savait donc pas s’y prendre pour les rendre. Il savait juste comment recevoir et donner du plaisir, alors il s’en contentait. Jamais avec la bonne personne. Il ne faisait pas ça simplement par nymphomanie ou par un désir exacerbé de luxure. Simplement, il comblait ce trou béant dans sa vie, par tous les moyens possibles, comme tellement d’orphelins dans cette institution. Comme une autre personne comblerait un manque par un abus de nourriture ou pis, un abus de drogue. C’était plus ou moins la même chose. Et quand peut-être la personne qu’il fallait apparaissait soudain, il ne pouvait pas y croire. Et de toutes façons, sérieusement, ça ne pouvait pas être cet idiot de sportif sans cervelle… Pourquoi la vie prenait-elle un tel plaisir à semer la vie des gens d’ironies de ce style ?

    Les jours passaient. Normaux. Sans anicroches. Sans rien de particulier. Sans joie ni malheur particulier. Sans neige, sans pluie, sans orage, sans ouragan, sans tremblement de terre, sans les lèvres de ce type contre les siennes. Vie de merde, quoi. Quand il le voyait passer dans un couloir, avec son sourire aux lèvres, sa musique dans les oreilles, l’italien avait soudain l’impression que rien ne pouvait l’atteindre. Qu’il était une sorte d’entité bienfaisante, et que lui, pauvre hère empli de vices, avait osé lui briser le visage impunément. Il se sentait con. Et il s’efforçait de grommeler que Dew l’avait cherché, et que ça avait pas l’air de l’avoir traumatisé de s’être fait recaler, alors il s’éloignait et faisait son possible pour éviter d’avoir à croiser son chemin encore une fois.
    Jusqu’à ce qu’au bout de deux journées ennuyeuses, il se trouve qu’il ne le croisait plus. Il ne savait pas pourquoi, mais il ne le voyait même plus dans la soirée sur le terrain de sport, une batte à la main, comme il le voyait parfois quand il allait fumer à la fenêtre et que son regard s’attardait sur le zèle du brun. Mais ne plus l’y voir ce n’était absolument pas normal. D’un côté, l’italien voulait savoir pourquoi il n’était pas là, parce qu’il se rendait bien compte qu’il était inquiet, et de l’autre, s’il commençait à demander à tout va aux amis de Duncan ce qu’il était devenu, il donnerait certainement l’impression de s’intéresser un peu trop à lui… Heureusement, il n’eut pas à se prendre la tête longtemps. Interceptant une conversation entre Taz et Angel, le premier précisant au second qu’ils ne pourraient plus vraiment s’entraîner au baseball tant que Dew ne serait pas sorti de l’infirmerie.
    L’infirmerie. Qu’est-ce que ce con foutait à l’infirmerie ? S’il s’était écouté, il se serait interposé entre les deux adolescents de l’équipe de baseball du brun et aurait ordonné qu’on lui explique ce que son abruti avait ; mais c’était de la folie pure. Il se contenta donc de bondir discrètement jusqu’au repaire de l’infirmière, et quand il arriva près de la porte, il l’entrouvrit avec discrétion pour tenter de discerner la silhouette de Dew. Ce dernier était couché sur un lit au fond de la pièce. Il n’avait pas l’air bien. Il avait les yeux fermés : dormait-il ? Nah, il toussait trop pour ça, ça serait pas naturel de réussir à dormir alors qu’on avait la gorge dans un état pareil. Voilà, il avait juste chopé la crève comme un con. Ca passerait en un rien de temps. Tss. … N’empêche qu’il n’avait pas l’air bien. Ca faisait presque du mal de le voir dans cet état pitoyable. Peut-être qu’il devrait entrer, juste cinq minutes, pour voir comment il allait… Mais non, non, il perdrait la face. Ce fut donc au moment où il fit un pas en arrière et voulut s’éloigner discrètement que la porte s’ouvrit en grand devant lui et qu’une jolie blonde lui offrit gentiment son sourire.

    « Tiens, Hurricane ! Tu viens te renseigner sur l’état de ton ami ? Voilà qui est très sympa de ta part ! »

    Silence radio à l’autre bout de la ligne.

    Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Dera06
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Sujet: Re: Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) EmptyDim 24 Jan - 21:36

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Enroulé dans sa couette comme dans un cocon des plus protecteurs, le crâne enfoncé dans l’oreiller, on pouvait le voir se contracter dès qu’il toussait. L’énorme pansement sur son nez contrastait particulièrement avec la peau rougie de son visage, et des jours durant, il s’éclatait la gorge. Parfois on venait le voir, il était toujours heureux qu’on vienne le voir, mais ce n’était jamais la personne qu’il espérait réellement. Sur la table de chevet, des chocolats, des fleurs, une console portable et des jeux vidéo. Mais ces mains servaient à maintenir le cocon fermé, et tout ce qu’il pouvait faire c’était penser. Et passer deux jours à penser, pour un imbécile, c’était vraiment quelque chose.
Il pensait qu’il avait peut-être abandonné trop tôt. Il pensait qu’il aurait du se dire que tout n’était pas joué d’avance, qu’il ne fallait pas laisser tomber dès la première embuche. Ouais, il aurait peut-être du se dire tout ça, et insister, ne jamais arrêter jusqu'à qu’il soit sien. S’il s’était fait rejeter après avoir essayé de tâter le terrain, si rien n’était encore net, s’il ne lui avait fait aucune demande officiel, alors c’était ce qu’il aurait du se dire. Sauf que ce crétin lui avait demandé de sortir avec lui. Comme ça, sans rien. C’était bien ça le problème, le problème était qu’il s’était totalement foiré. Le problème c’était qu’il n’avait devant lui, qu’un mur de pierre. Et le pansement sur son nez le lui rappelait bien assez. Ca avait été net, sec, sans appel. A ce niveau, les "c’est pas grave, je ne baisserai jamais les bras !", c’était digne des shojo les plus niais et sucrailleux. Tout ça parce qu’il avait manqué d’une subtilité atroce. En y pensant, il avait quand même tâté le terrain, avant. Il lui avait demandé s’il était amoureux. La réponse vague ne l’avait pas aidé, mais une chose était sure… si l’italien était amoureux, ce n’était pas de lui. D’ailleurs, ce serait sans doute mieux pour Hurricane de se trouver une relation stable au lieu de faire passer les libertins dans son lit, un à un. C’était mieux pour lui oui, mais sa jalousie de Dew triplera de volume. Si Hurricane était amoureux, et ça devait être là quelque chose d’absolument… incroyable à voir, à sentir, à écouter, sans doute que le baseballer aura beaucoup plus de mal à s’en remettre que quelques amants sexuels. Il en crevait de jalousie rien que s’y pensait, ça le tuait de savoir que l’italien avait peut-être des sentiments pour quelqu’un.
Ah, et ces pensées lui mettaient les nerfs en sang. Alors que tout allait au mieux. Alors qu’il avait cette précieuse amitié, alors qu’il gardait le fin lien qu’il avait réussi à bâtir entre eux, lentement, avec patience. Et il ne pensait qu’a épaissir encore la mince attache qui les gardait ensemble, de ne surtout pas la briser, comme il avait manqué de le faire. Il voulait savoir d’avantage de choses sur lui, savoir toujours plus. Et c’est en voulant si hardiment être son ami qu’il s’était d’ailleurs rendu compte que ce qu’il voulait dépasser l’amitié. Il voulait des choses qui ne ressemblaient plus à de l’amitié, il voulait tout autre chose. Pas d’un point de vue sexuel non, vraiment, Hurricane ne l’intéressait pas dans ce sens. Même si son corps lui faisait envie, ca lui paraissait assez inconcevable. Il allait presque envie de se frapper quand il avait des pensées louches, quand il se touchait, quand il faisait des rêves érotiques… parce que c’était Hurricane. Parce qu’il avait l’impression d’être comme "eux" en pensant à Hurricane de part son corps. De même, la colère qu’il avait envers ces dit-prétendants de l’italien n’était pas spécialement du aux fait qu’il voulait leur place, mais qu’il n’aimait pas la façon dont ces types traitaient son meilleur ami. Parce qu’ils ne se rendaient pas compte à quel point il était extraordinaire, à quel point c’était quelqu’un de génial, d’hors norme. Parce qu’ils ne se rendaient pas compte que la chance immense qu’ils avaient, et ça lui foutait la rage. Il y avait aussi le fait que ces types connaissaient sûrement une facette que Dew ignorait. Sans parler que ça le perturbait que des types soient si intimes avec lui comme ça… ça le perturbait parce que c’était Hurricane, mais aussi parce que c’était des garçons, et il était curieux de voir comment ça pouvait bien se passer, ces choses là. Ca pouvait paraître stupide, mais ça le perturbait vraiment, l’homosexualité.
Cependant sa plus grande peur, c’était de briser cette amitié. Pourtant il lui avait demandé de sortir avec lui. Il avait pris ce risque là, ce risque énorme pour êtes sur qu’il n’était pas en train de louper un truc. Pour ne pas s’apercevoir trop tard qu’il est passé à côté d’une chance incroyable. Il vénérait l’amitié plus que tout, et pourtant il crevait d’envie de sortir avec lui… parce que quand il le voyait, quand il l’observait… ça lui rappelait à quel point ce n’était pas assez, à quel point l’amitié ne lui suffisait pas. C’était stupide. Il avait beau se dire le contraire, ça ne lui suffisait pas. Pourquoi sortir avec lui, si ce n’était pas pour le sexe ? Pour lui prouver qu’il pouvait être aimé, vraiment, qu’il pouvait être protégé. Par égoïste, l’arracher à tous ces types. En voulant plus, il avait pris l’énorme risque de tout briser. Et maintenant que tout était redevenu comme avant, il n’y avait rien de plus parfait : il n’avait rien à regretter à en rester là, et il avait toujours cette précieuse amitié. C’était ici les raisons qui le mettaient en joie, qui faisait qu’il était aussi énergique ces derniers temps. Parce que l’amitié était vraiment quelque chose d’extraordinaire.

- Tiens, Hurricane ! Tu viens te renseigner sur l’état de ton ami ? Voilà qui est très sympa de ta part !

Huh ? De quoi de quoi ? Hurricane ? Où ça où ça ? Le cœur bondissant, le baseballer tourna les yeux vers la porte grande ouverte, genre "vous ici ?". Hurricane était planté là, et on aurait dit que ça faisait bien cinq ans qu’il ne l’avait pas vu. Il était venu prendre de ses nouvelles ? Ca alors, c’était vraiment le top.

- Hurricane !

Il s’était redressé un peu, toujours enveloppé dans ses draps, souriant. L’infirmière elle, enfilait sa blouse blanche.

- Par contre je dois y aller, on a besoin de moi au premier étage. Tu n’as qu’à lui donner son sirop à ma place, d’accord ? Une cuillère, ça ira. Je compte sur toi !

Un sourire, et elle lui confia une petite bouteille avant de s’éclipser. Surement un élève qui avait fait une anémie, qui sait ? Ou un suicide. Ou un meurtre. Ca ne devait pas être de tout repos, d’être infirmière à la Wammy’s House. Roger devait sûrement demander un diplôme de médecin légiste. Dew lui, se décala un peu sur son lit, bougeant comme une larve, pour laisser une place à Hurricane, vu qu’il n’y avait pas de tabourets disponibles. Il n’y avait pas à dire, ça lui faisait vachement plaisir qu’il doit venu le voir. Ca lui redonnait de l’énergie, même.

- C’est chouette que tu sois venu, je me sentais vachement seul ! Taz et Rainbow sont venus me voir hier remarque, c’était cool, ils m’ont même prêté quelques jeux pour ma console ! Mais je peux pas trop y jouer parce que…

Il aurait pu continuer pendant longtemps si une crise de toux ne lui avait pas arraché la gorge à ce moment là. Un peu de keuf keuf, puis il essayait de reprendre sa phrase, mais keuf keuf keuf keuf. Et ca raclait, ça brulait, ça faisait un mal de chien. Fatigué par cette toux que son trop plein d’enthousiasme avait déclenchée, il se rallongea bien, la tête callé dans l’épais oreiller. N’empêche, c’était toujours comme ça… il se reposait un peu, et puis il sentait plus rien, il se sentait guéri… et dès que, heureux, il bougeait le petit doigt, ça revenait de plein fouet. Dans tes dents.
Mais si la fièvre reprenait un peu le dessus, s’il crevait de chaud et, une fois le bout du pied dehors, il crevait de froid, il pouvait au moins avoir de la chouette compagnie. Genre, compagnie VIP quoi. Qu’il soit là pour lui, comme ça, c’était super. Surtout que l’italien devait avoir pris sur lui pour venir le voir comme ça, de son propre chef. Et ca rendait la chose précieuse. En fait, Dew n’avait vraiment pas capté que Hurricane n’avait jamais compté venir lui tenir compagnie. Bah, ce serai cruel de lui dire que le père Noel n’existe pas, non ?

- Huh, en tout ça, c’est sympa d’être venu !

Et même s’il ne se gênait pas, ces derniers temps, pour retenir ses œillades, il lui fallait quand même pas mal de force pour l’affronter, Hurricane. Parce que c’était pas facile, de savoir que le garçon devant vous savez que vous voulez sortir avec lui. C’était même carrément embarrassant. Et même si Hurricane faisait comme si de rien n’était, il devait parfaitement savoir. Savoir qu’il plaisait. Mais en y pensant, le baseballer se demandait bien ce que l’italien pouvait réellement savoir. Ce qu’il pouvait penser. Il devait sûrement avoir pris sa demande pour une envie de sexe, pour une façon plus polie de demander à coucher, de faire comme les autres. Il devait le prendre pour un pervers. Ou pour un curieux qui voulait savoir comment c’était, avec un garçon. Ou un type crétin qui voulait sortir avec son meilleur ami d’afin d’avoir une excuse pour lui sucrer du temps. Et savoir qu’à travers les yeux de son meilleur ami, en secret, on était vu comme ça, c’était pas la fiesta. Pourtant il ne semblait pas gêné le moins du monde, Dew. Il voulait rattraper le cours naturel des choses, lui faire oublier cette demande. Alors il faisait comme si de rien.
Est-ce qu’il savait qu’il l’aimait ? Est-ce qu’il savait que le simple fait qu’il vienne lui rendre visible lui faisait trop intensément plaisir ? Est-ce qu’il savait tout ça ?
Et son cœur palpitait joyeusement dans la chair brulante de son corps malade. Et il ne le savait pas, que c’était à cause de lui. Qu’il lui avait refilé ce virus plus cruel qu’aucun autre, cette chose qui s’était lentement niché entre ses organes attendant le bon moment pour s’activer, et qui était plus que jamais actif, là. Ca courrait le long de ses veines, sous sa peau, ça le chauffait délicieusement, ça le tuait à petit feux. Le genre de saloperie d’autant plus dangereuse qu’elle était agréable. D’autant plus vandale qu’elle était lente. C’était une agonie interminable et exquise dont la douleur était camouflée par le plaisir superficiel qu’une telle maladie pouvait offrir. Alors oui, il se sentait bien. Tout comme on pouvait se sentir étrangement bien lors d’un excès de fièvre, au chaud, l’esprit ailleurs, flottant.
Parce qu’il n’y avait pas que la grippe qui le bouffait.

B’cause I can’t stop loving you.

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Sujet: Re: Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) EmptySam 6 Fév - 14:57

    Dans le cerveau de Hurricane, tout se mélangeait, mais il finit par sortir de son immobilité surprise pour remettre un peu d’ordre dans ce bordel de pensées. Bien, le voilà pris la main dans le sac, comme une petite souris qui n’aurait plus aucune échappatoire devant le chat. C’était sacrément frustrant. Savoir qu’on avait échappé à des groupes de types armés, qu’on avait échappé à son père, qu’on avait échappé à des groupies et à des racailles, qu’on avait échappé à la mort, et qu’on n’avait absolument aucun moyen d’échapper à la visite chez l’ami malade. Enfin, aucun moyen… Il aurait parfaitement pu lancer un regard mauvais à la blonde et à l’abruti qui se trouvait un peu plus loin dans la pièce sur son lit moelleux comme une grosse feignasse, mais il avait comme un blocage. Comme une petite voix qui lui susurrait que disparaître maintenant n’était pas une bonne idée. Hé oui William, on appelle ça plus communément la conscience. Une qualité, ou un défaut, au choix, réparti plus ou moins bien selon les gens. Il en avait décidément plus qu’il ne l’aurait cru, plus sans doute qu’il ne l’aurait voulu. A croire qu’au final, il restait un mec gentil, malgré tout ce qu’il voulait se faire croire. Voilà un fait qui était difficile à avaler, mais il n’avait pas vraiment le choix. Il se croyait incapable d’avoir des amis, et pourtant, il suffisait simplement de ne pas fuir devant le fait accompli. Il n’avait même pas besoin de faire d’efforts : il fallait juste rester, et cesser de tourner le dos aux autres. Enfin, ça, il y penserait plus tard. Pour l’instant, il était encore pétrifié sur place, et quand la blonde passa à côté de lui en lui disant joyeusement qu’il allait pouvoir jouer les infirmières pour ce crétin de sportif, il eu le déclic qu’il lui fallait pour reprendre ses esprits.
    Il grimaça donc, de cette expression qui se voulait dédaigneuse, un peu hautaine, et complètement désintéressée. Les mains au fond des poches, le menton un peu relevé. Du genre j’en ai ranafout de ton état de santé, et tu pourrais crever en t’étouffant dans tes poumons que tu craches à force de tousser que ça me ferait genre, absolument rien. Evidemment, cette phrase était bien loin de la réalité, mais toute la subtilité était de le faire croire. Même si l’air profondément heureux de Dew avait rendu la chose un peu plus difficile que prévu.

    Un coup d’œil vague aux alentours. Pas de tabouret. C’était bien sa veine. Quelle idée de pas mettre de chaise en plus dans une infirmerie ? A croire qu’à la Wammy’s House, les orphelins ne venaient pas se rendre visite mutuellement… Bah, ils étaient peut-être tous égocentriques et mélomanes, mais ils n’étaient pas non plus tous isolés et sans le moindre ami. Ils avaient tous des amis, même ceux qui se prétendaient les plus asociaux. Enfin bref, tant pis, il allait pas se prendre la tête pendant trois plombes. Dew lui faisait une petite place à côté de lui. C’est ça, pour que l’italien chope sa saleté ? Il était plus gentil qu’il le pensait, mais il fallait pas abuser non plus, il n’allait pas venir s’asseoir sur son lit. Tss.

    Dew : «  C’est chouette que tu sois venu, je me sentais vachement seul ! Taz et Rainbow sont venus me voir hier remarque, c’était cool, ils m’ont même prêté quelques jeux pour ma console ! Mais je peux pas trop y jouer parce que… »

    Il fut interrompu par une quinte de toux qu’on pourrait aisément qualifier de sauvage, et l’argenté dut avouer que sur le coup, il lui faisait un peu de peine quand même. Tousser comme ça, c’était loin d’être agréable. D’un autre côté, voyons le point positif : le brun se retrouvait forcé de se taire et d’arrêter de déblatérer des bêtises absolument sans intérêt. D’un autre côté encore, Dew qui ne racontait pas de bêtises sans intérêt, ce n’était pas vraiment Dew. Ce qui fit d’ailleurs penser à l’italien qu’il n’avait quasiment jamais vu le sportif totalement sérieux. Ca avait du arriver quoi… bah, il s’en souvenait plus. Et puis il s’en fichait en fait. Il resta donc debout, mutin, et décida qu’il valait mieux centrer son attention sur l’arbre dehors par la fenêtre plutôt que de regarder le malade à l’agonie couché à quelques pas de lui. Sans oublier de ne pas penser à ce qu’il s’était passé quelques temps plus tôt. Le nez du brun en portait encore les séquelles.

    Dew : « Huh, en tout ça, c’est sympa d’être venu ! »

    Le pauvre, avec sa voix tout abimée… Non, c’était comique en fait. L’italien prit alors conscience que la meilleure façon de faire comme si de rien n’était, c’était d’agir comme il l’aurait fait en des temps parfaitement normaux, sans se dire derrière que cet imbécile lui avait demandé de sortir avec lui sans aucune raison valable.

    Hurricane : « Je m’ennuyais, c’est tout. »

    Certes. Un peu classique quand même, William, faudrait peut-être penser à renouveler ton stock d’excuses, parce que là ça commence quand même à être un peu risible…

    Hurricane : « Et puis je me disais que peut-être avec un peu de chance ils t’avaient envoyé ailleurs, ou tu t’étais perdu quelque part en ville et personne ne t’aurait jamais retrouvé. Ou alors peut-être que t’avais fait un truc classe genre, fuguer, sans argent ni valise, pour partir en Amérique. Mais non, t’es juste à l’infirmerie. C’est pas vraiment glorieux. »

    Smirk.
    Il aurait du être sec, froid et désagréable, lui dire « bon ben voilà » et repartir aussi vite qu’il était venu, sans se préoccuper davantage de sa situation. Déjà qu’il était hors de question qu’il lui fasse boire son sirop comme une gentille petite copine qui s’inquiéterait adorablement pour son homme. Ce qui ne l’empêcha pas de s’approcher un peu. Rien qu’un peu, un pas. Ca allait être bien plus difficile qu’il ne l’avait imaginé, finalement, de faire comme si son état ne l’intéressait pas. L’inquiétude l’avait envahi depuis longtemps, et savoir qu’il était « juste » malade l’avait soulagé, et pourtant il n’arrivait pas à s’en aller le cœur léger. Comme si, quelque part, au fond, très au fond, ou en fait finalement pas du tout au fond, il voulait que le brun sache qu’il s’inquiétait plus que les autres. Et que putain, s’il lui avait proposé une relation d’une façon plus classe, il aurait eu terriblement, voire atrocement de mal à lui dire non. Mais on ne se refait pas, et Dew ne pouvait pas le savoir. Au final, c’était sans doute bien mieux comme ça. Amis.

    Juste amis.

    Hurricane
    : « T’as l’air pitoyable. »


    Ca voulait dire « content de voir que t’es pas mort, quand même. »
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Invité
Sujet: Re: Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) EmptyDim 7 Fév - 15:30

Music


I'm coming out of my cage
And I’ve been doing just fine


Et ca coulait dans ces veines, à flots trépignants, et il rejetait l’élément inconnu qui dégoulinait en lui, difficilement. La désagréable impression d’avoir besoin de cette chose lui donnait des douleurs plus cruelles que la chose elle-même. Un virus avec lequel on survit, mais sans lequel on meurt. Alors il l’emprisonnait dans sa chair, pour le camoufler, ne pas montrer qu’il est malade, sans jamais cesser de l’être. Les draps collaient sournoisement son corps comme pour chercher à l’étouffer, à se compresser autour de lui, lui couper le souffle. Pourtant il avait besoin de ces mêmes draps pour ne pas mourir de froid, pour ne pas laisser l'air ambiant effleurer sa peau et faire naître une chair de poule désagréable. Les frissons courraient, créaient comme une vague de mal-être, inlassablement. Il avait déjà été malade, mais il ne s’est jamais souvenu que ça pouvait être aussi pénible. L’impression de peser trois tonnes l’immobilisait, comme une flemme immense qui s’abattait sur vous, la flemme ultime. Celle qui vous empêchait même de tourner un peu la tête ou de bouger l'orteil. En regardant dans les films ou les mangas, à voir les personnages tout rouge, on croit que c’est agréable d’avoir la fièvre, que c’est sexy. En fait c’est juste horriblement fatiguant.
Au fond de la pièce, la fenêtre était ouverte, pour adhérer. Les rideaux ondulaient un peu, juste un peu, et quelques branches qu’un arbre ancien effleurer la paroi extérieure du batîment. Hurricane regardait dehors, il regardait l’arbre. Pendant ce temps le baseballer toussait, pendant ce temps une râpe à fromage lui raclait la gorge. La pièce était baignée d’une lumière pale, les nuages voilant légèrement le soleil froid. Et il s’arrachait la gorge, avant de parler un peu, la voix morte. Et qu'on lui réponde.

- Je m’ennuyais, c’est tout.

Le menton sous la couette, un sourire plus doux qu'amusé. Le faible et rapide sourire de quelqu’un d’épuisé qui avait la flemme d’étirer trop ses lèvres. Les excuses et justifications en tout genre, il en avait entendu, durant toutes ces années. Originale ou banale, drôle ou courante, insensée ou vachement étudiée. C’était toujours un petit quelque chose de drôle qui caractérisait pas mal leur rencontre et il ne s'en lassait jamais. Mais il se demandait quand viendra le jour où il se montrera honnête, tout en sachant ces petits mensonges étaient là juste par fierté, par timidité, et Hurricane sans tout ça n’était pas Hurricane. Mais il se le demandait quand même, quand il le sera, et avec qui.
La tête coincée dans son oreiller comme une massue, il se disait que le plaisir de le voir là, d’entendre l’excuse des situations où il est pris au dépourvu rendait cette infirmerie un peu moins pénible à voir. Et il était vraiment soulagé que rien n’ai changé entre eux. On ne sentait même pas la tension du mensonge, l’angoisse du "Je fais semblant mais j’y pense toujours", rien. C’était comme si ça leur était complètement sorti de la tête. Il était évident que non, mais il n’y pensait pas, cherchait à oublier, fatigué. Parce qu’il n’y avait pas que son corps qui était à bout de force. Parce que ça ingurgitait de l’énergie, d’aimer. Dans le vide. Essayer d’attraper le vent, de creuser dans de l’eau. Alors on se repose, on reprend de l’énergie, et on va la redépensait ailleurs, espérant que ce soit moins éprouvant. Depuis ce jour-là, celui qui faisait qu’une compresse couvrait son nez, il avait compris qu'il pouvait arrêter de s'épuiser, qu'il pouvait se reposer sans remords. Ca l’avait libéré de quelques chaines pesantes et il savait à présent qu'il pourrait tout recommencer à zéro sans regrets. Continuer, suivre le chemin qui était fait pour lui, regarder cette page tournée sans doléance, se requinquer. Car ils restaient amis, et c’était ce qui le rendait le plus heureux. Le genre de bonheur stable et durable, le bonheur calme et quotidien d’une amitié admirable.

- Et puis je me disais que peut-être avec un peu de chance ils t’avaient envoyé ailleurs, ou tu t’étais perdu quelque part en ville et personne ne t’aurait jamais retrouvé. Ou alors peut-être que t’avais fait un truc classe genre, fuguer, sans argent ni valise, pour partir en Amérique. Mais non, t’es juste à l’infirmerie. C’est pas vraiment glorieux.

Ehbah... pour que Hurricane aillent chercher autant d’excuses à son absente, il devait sacrement s’inquiéter... Et Dew ne pouvait pas dire que ça lui paraissait improbable, il connaissait bien Hurricane, il savait qu’il avait du s’inquiéter un peu, un cours instant, mais qu’il le fasse savoir avec humour, oui, c’était étonnant. Et atrocement plaisant.
Il afficha un sourire plus marqué, et alors qu’il s’apprêtait à rigoler un peu, à lâcher un "Haha, t’as vraiment de l’imagination" ou quelque chose de tout aussi stupide, rebelote, sa toux le chopa dans son élan. Et ca ne le faisait plus de tout sourire. Peut-être le seul instant où il était sérieux, c’était quand il souffrait. Non, il pouvait sourire et être extrêmement sérieux. Il y avait des sourires sérieux, ceux qui ne se voyaient pas dans ses yeux. La plupart du temps, les yeux souriaient en même temps que le reste, la plupart du temps. Il avait été extrêmement sérieux quand il lui avait demandé de sortir avec lui. La gène l’avait fait sourire d’embarras, la gène avait fait passer ça pour une farce pitoyable. Pourtant il avait toujours eu une confiance si absolue en lui, quand ça concernait ce genre de demande. Seulement voilà, les exceptions n’étaient pas toujours les bonnes. En même temps, est-ce que ça aurait plu à Hurricane que son meilleur lui demande ça avec l’assurance de celui qui savait qu’il n’allait pas être rejeté ? Mais entre le trop plein d’assurance et la prestation misérable, il y avait quand même une limite. De toute façon, il n’y avait pas à revenir là-dessus, ça avait été une mauvaise passe. Il avait reprit le cours des choses depuis un certain temps, il l’avait sacrement bien tourné cette page. Il pensait même à sortir avec une fille, à négliger ce passage d’adolescent perturbé, ces sentiments hybrides, ces pensées contrenatures. Parce que ça n’aurait pas du tourner de cette façon, il avait juste voulu d’être son ami. Un mouvement, Hurricane s’était approché, un peu. D’un pas.

- T’as l’air pitoyable.

Toussant encore un peu, la main sur la bouche et les yeux crispés, il essayait en même temps de reprendre sa respiration. Ca lui faisait plaisir, qu’il s’inquiète comme ça, qu’il lui dise qu’en effet, il n’avait pas l’air bien du tout. Et une fois la toux finie, il se laissa retomber, anéanti, dans un repos mérité. Les yeux tournés vers Hurricane, un sourire muet.

- Ouais… j’ai du attraper un sale truc. Mais ça va passer.

La tête légèrement tournée sur l’oreiller, il parlait avec un sourire fatigué, mais un sourire qui disait "Jvais bien, t’inquiètes pas". Hurricane était en contre plongé, et il semblait que la page que Dew avait voulu tourner s’était en partie cornée. Parce que là, juste là, à voir ses cheveux argentés bouger sous le faible courant d’air qui traversait la pièce, à voir son air un peu espiègle sur ses lèvres qui semblaient si douces, à voir comment il se tenait près de son lit, il lui semblait insupportable de n’être que son ami.

- Huh, c’est vrai que j’ai oublié de demander à quelqu’un de te prévenir, je pensais que ça se ferait tout seul... – sourire désolé - Ca va toi ?

On aurait dit un type qui aurait escaladé le Mont Blanc, fait le tour du monde à la nage et danser la polka pendant deux semaines non stop. Et ce type était maintenant allongé sur un lit. Type…ou une espèce de pudding. C’était clairement pas la grande forme. Il aurait bien aimé être plus énergique, au moins comme il avait été dès que Hurricane avait franchi le pas de la porte, mais les crises de toux l’avaient carrément vidé. En plus c’était vraiment trop nul d’avoir la grippe quand il y pensait, mais ça lui permettait de rien faire de la journée, lire des magazines de baseballer et avoir sa page facebook overfacebooké de "Lol, on t’a pa vu dla journé mec ! tu séches ? chanceu, tas loupé linterro de physik" (oui, les génies sont kikoolol parfois, pour paraître normaux aux yeux des êtres humains de l’extérieur)
En soi, ca faisait un bien fou d’avoir de la compagnie. Il en avait eu une flopé, de visites, et quand il se sentait seul, Tears lui prêtait son lapin pour qu’il puisse converser, mais c’était pas pareil. Ca faisait un bien fou de voir Hurricane. D’avoir la visite d’un ami comme Hurricane.
Et même s’ils étaient amis, juste amis, y en réfléchissant, il y avait des choses qu’il aurait aimées lui dire. Parce qu’il les lui aurait dit même s’il n’en pinçait pas atrocement pour lui. C’était que lui aussi, il s’inquiétait. En tant qu’ami, il s’inquiétait. Ce n’était plus de la jalousie, enfin…ça ne devait plus en être, mais il n’avait pas besoin d’être amoureux pour savoir ce qui n’était pas bon pour lui. Il n’avait pas besoin d’être dingue de lui pour voir que le "vie amoureuse" de son meilleur ami n’était pas saine, que sa sexualité était tout ce qu’il y avait de plus débridé, que s’il continuait, ça allait mal finir. Il avait eu deux jours pour y réfléchir, les filles passaient parfois par l’infirmerie pour demander des cachets pour le ventre, les garçons passaient pour piquer des préservatif… et derrière le rideau qui entourait son lit, il entendait. Il entendait parfaitement.
Et même si avec ses sentiments, ça lui faisait plus mal qu’autre chose que Hurricane ait une relation stable et équilibré avec quelqu’un, une vraie relation… en tant qu’ami, il savait que c’était ce qui était préférable pour lui. Peut-être bien qu’il devrait lui conseiller de passer par le psy de l’orphelinat, juste pour régler ce qui le trouble assez pour faire ça. Non, Hurricane ne le supporterai pas. Dew non plus, n’avait pas envie de l’envoyer chez un pote à Roger, il voulait juste lui en parler. Et il allait lui en parlait, là, de suite, il allait lui en parler. Mais pas maintenant, pas trop abruptement. Pour l’instant il était juste un peu dans les vappes, et il voulait juste blablater sympathiquement. Avec la voix en miette, certes.

- Huh… c’est toi qui a le sirop ?
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Sujet: Re: Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) EmptyMer 24 Fév - 9:06

Time together isn't ever quite enough
When you and I are alone, I’ve never felt so at home
What will it take to make or break this hint of love?
We need time, only time


    Faire comme si de rien n’était. Imaginer que Dew ne lui avait jamais fait cette proposition débile. Effacer la donnée de sa mémoire vive. Supprimer le fichier. Oublier, faire comme si ce moment n’avait jamais existé. Ca lui avait paru difficile au début, et ses différentes variations dans l’esquive du brun ces derniers temps s’expliquaient par ce fait. Et maintenant, en réalité, ça ne lui paraissait pas vraiment plus simple, malgré qu’il ait pensé que le temps ferait son job comme d’habitude. Il n’avait pas oublié, et chaque seconde de la scène resterait sans doute longtemps gravée dans ses souvenirs. Ca n’empêchait pas qu’il fallait qu’il fasse comme si de rien n’était. Au fond, pourquoi ? Pourquoi ne pourrait-il pas simplement en discuter comme un être humain civilisé ? Encore à cause de son ego surnaturel ? Ou simplement parce que ça le mettait mal à l’aise ? En colère ? L’italien n’avait pas d’excuse valable, et il s’en rendait compte là, debout à côté du lit du malade qui le regardait avec ses yeux mous et fatigués, comme des bouts de chocolat fondus, doux mais sans la moindre énergie. Il se rendait compte qu’il avait spontanément décidé de faire comme si la scène n’avait pas eu lieu, comme pour montrer au brun que ce dernier devrait avoir honte d’avoir agi de cette façon, et qu’il était hors de question d’en reparler. Ce qui était quand même un comble, quand la première chose qu’il voulait, c’était justement en reparler… Ou plutôt non. Pas parler. La parlotte, rien que des mots en l’air. Ce qu’il voulait ? Des actes ; mais on ne demande pas des actes à un garçon ravagé par une maladie sadique et passagère, quand il ne peut même pas tenir une conversation normale sans cracher ses poumons et détruire sa gorge. Attendre quelque chose de constructif de sa part n’était que de l’égoïsme.

    Dieu, que ça devenait chiant de rester debout, quand on réfléchissait trop. Ses jambes commençaient à le lâcher un peu, parce que trop penser et se prendre la tête pour des sentiments sur lesquels il n’avait aucun contrôle et qui commençaient profondément à lui prendre le chou, ça devenait vite exténuant. Hors de question cependant de s’asseoir sur les draps souillés de bactéries et de microbes de la grippe qui rôdaient un peu partout dans la pièce et devaient prendre un malin plaisir à faire la fête dans les fibres du tissu : l’argenté observa la zone prévue à son effet avec dédain, un dédain mêlé à une sorte d’envie quand même, parce qu’il en avait quand même vraiment marre d’être debout. Il avait besoin de toutes ses capacités physiques pour utiliser ses capacités mentales à fond, et là il perdait trop d’énergie à réfléchir au fait qu’il était debout et qu’il devait rester debout, en équilibre, ne pas tomber, garder son centre de gravité au bon endroit. C’est surtout quand on a trop à penser qu’on se rend compte que c’est vachement fatiguant de rester debout ou dans une position désagréable.
    Bon.

    Tant pis, au diable les microbes. Tiens, voilà, il s’asseyait sur leurs têtes pour la peine. S’ils pouvaient mourir par écrabouillement, ça l’aurait bien arrangé. Penché un peu en avant, les mains croisées sur les genoux, l’italien tourna la tête à environs soixante-dix degrés sur la droite pour regarder ce type couché là. Il sentait ses jambes dans son dos, et le lit était tout chaud de sa présence continuelle depuis bien trop d’heures. Il lui sembla un vague instant qu’il avait fait une erreur monumentale de s’asseoir là, trop près, trop vite, trop naïvement. Comme s’il avait abandonné en moins de vingt secondes sa bulle de protection et son espace vital. Alors que non, il n’avait fait que s’asseoir, tout simplement. Il réfléchissait trop, décidément. D’un autre côté, il ne pouvait pas faire autrement. Dans ce lit, malade à en crever, pitoyable et pourtant attendrissant, cet imbécile, cet imbécile que l’italien couvait du regard avec une expression étrange, qui signifiait si peu et tellement à la fois. Avoir l’air vide et désintéressé. A l’intérieur, derrière la barrière de ses iris turquoise, une tempête de pensées dispersées et compliquées qui s’entrechoquaient, et pourtant, impossible d’enterrer dans le sable celle qui envoyait à son cerveau des ondes qui entraînaient des battements trop rapides de son cœur. Il regardait Dew et il pensait au futur, aux jours qui viendraient, aux mois, aux années ; s’ils s’en tenaient là, qu’est-ce qu’il allait devenir ? Il n’avait pas l’habitude de ne pas céder à ses tentations, et celle-ci n’était qu’une torture déplacée qu’il aurait du pouvoir éviter. Mais il était bien trop tard maintenant. Pareil à cette maladie qui clouait le baseballer au lit, ce dernier s’était immiscé dans sa vie alors que l’italien ne lui avait strictement rien demandé, inattendu, et il le dévorait de l’intérieur. Que c’était frustrant de devoir se l’avouer. Connard de sportif sans cervelle. Tu m’auras pas aussi facilement.
    Et pourtant, qu’était-il, lui, capricieux adolescent gâté, pour se penser plus fort qu’Amour ? Amour qu’il aurait volontiers assassiné discrètement dans une petite rue déserte, sans le moindre témoin, sans qu’on ne puisse jamais trouver la moindre preuve contre lui. Ah, il aurait fait du bien à pas mal de monde en agissant ainsi. D’un autre côté, toute sa haine n’aurait jamais le dessus sur une émotion pareille. Et sa haine, il fallait l’avouer, baissait crescendo depuis quelques jours, sans qu’il ne puisse rien y faire.

    Putain, combien de choses encore existait-il qu’il ne pouvait pas maîtriser ?

    Dew : «  Huh, c’est vrai que j’ai oublié de demander à quelqu’un de te prévenir, je pensais que ça se ferait tout seul... Ca va toi ? »

    Pris dans ses pensées, l’italien se redressa un peu et passa une main à l’arrière de sa tête pour se gratter la peau, feignant l’indifférence, ou peut-être juste pour s’occuper les doigts, parce que la nervosité donnait des tics à tout le monde. La question du brun n’était pas intéressante, il voyait pourtant bien que l’argenté se portait à merveille, surtout par rapport à lui, alors pourquoi détourner l’attention de sa propre personne ? Quand on était malade, l’intérêt des autres pour vous restait quand même le seul point positif à notre situation… non ? Bah. Genre, il faisait juste l’altruiste, le good guy, comme d’habitude. Alors que je lui fais l’honneur de me déplacer pour lui, il veut même pas prendre la peine d’avouer qu’il est tout mort et tenter de ne pas changer de sujet ? Tche.
    Et puis merde. Qu’il ne lui pose pas la question. Il serait capable de lui répondre quelque chose du style ‘comment veux-tu que ça aille, tu vois pas l’état dans lequel tu me mets ?!’.

    Hurricane : « Non ça va pas, je suis assis dans une pièce bourrée de microbes qui n’attendent que le moment où ils pourront me pénét…[ parti sur une phrase qui lui parut soudain extrêmement sexuelle, il s’interrompit brusquement et continua aussi sec ] contaminer à mon tour, et en plus de ça, je suis coincé avec un abruti. »

    Voilà, assez content de sa réponse. Banale, encore, mais parfois, la vérité elle-même paraissait fausse tellement elle était évidente.

    Dew : « - Huh… c’est toi qui a le sirop ? »
    Hurricane (du tac au tac) : « Non, et même si je l’avais, je te le donnerai pas. »

    N’empêche qu’il avait déjà repéré l’objet lorsqu’il était rentré dans la pièce, et que ça ne lui aurait rien couté à part une bonne quantité de points gentillesse de l’apporter à son camarade. Il ne fallait pas trop lui en demander.

    Hurricane : « Tu sais, souvent je me dis que tu n’es que le dernier des abrutis. J’imagine l’intérieur de ton cerveau tu vois, genre, je le vois devant moi, ça pourrait ressembler à une grande étendue vide, parce que tes neurones sont tous partis en vacances, et de temps en temps y’a un petit oiseau qui passe et c’est ça qui te fait sourire comme un attardé. »

    Huh ?… Pourquoi il partait dans une tirade là d’un coup ? Sur le moment, il eut un bug. Pourtant, oui, c’était bien sa propre voix qui s’élevait, insolente, presque contre son gré. La curiosité et les autres émotions avaient décidément sur lui une emprise qu’il n’aurait pas cru possible. Il ne regardait plus Dew dans les yeux, et son regard s’accrochait depuis quelques secondes au lustre sur le plafond.

    Hurricane : « Donc je me demande s’il faut être débile pour être sympa, si la sympathie est une cause directe du crétinisme, ou si c’est juste de la flemme. Tu sais, la flemme de réfléchir, tout ça. »

    Il aurait pu continuer comme ça sonnait bien dans sa tête, et demander qu’est-ce qui avait poussé le brun à lui faire une proposition de relation. Mais il s’interrompit. Il allait trop loin. Le sportif y verrait une faiblesse, un comportement inhabituel, comme si son caractère de feu s’était soudain refroidi pour devenir une bouillasse de neige molle. Hors de question. Il secoua la tête et se redressa, sourcils froncés, et tendit la main vers la bouteille de sirop qu’il balança nonchalamment sur la couverture où il se trouvait assis un peu plus tôt.

    Hurricane : « Bah, oublie ça. Bois ton sirop et étouffe-toi avec. »


When we're apart, whatever are you thinking of?
If this is what I call home, why does it feel so alone?
So tell me darling, do you wish we'd fall in love?
All the time, all the time
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Invité
Sujet: Re: Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) EmptyJeu 25 Fév - 20:22

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A certains moments, c’était presque agréable d’avoir de la fièvre… se relaxer, fondre dans la chaleur qui vous noyait, être trop fatigué pour penser, avoir l’esprit totalement vide, se laisser submerger par la moiteur des draps collants, dénuer toutes choses de l’importance qui lui est destiné.... et apporter de l’importance à des choses futiles, comme cette toile d’araignée dans le coin de la pièce, ou ce sachet de pilules qui dépassait de l’armoire. Pourtant cette mollesse d’esprit amenait souvent à une pensée précise. En regardant cette araignée manger ce moucheron, il pensait à Hurricane. Il avait envie d’être l’araignée. Mais il se sentait moucheron. Englué dans cette toile qui, à chaque mouvement, l’enserrait encore plus, l’étouffait, le tuait. Plus maintenant, plus maintenant qu’il avait fait sa demande, et qu’elle avait été refusée. Le moucheron avait réussi à s’envoler, l’araignée l’ayant trouvé indigeste. Il avait réussi à se libérer, et ça le soulageait, quelque part.
Un poids sur le lit, et il déglutit, sa pomme d’Adam vibrant avec douleur. Il sentait le bas de son dos contre ses jambes pâteuses, alors que, penché, Hurricane appuyait ses coudes sur ses genoux, ses mains croisées. La couette remontée jusqu’au dessous de nez, il regardait l’italien, et l’italien le regardait. Un échange insolite dans le silence, de grands yeux chocolat un peu vides, et un regard désintéressé mais étrange. En fait Hurricane ne le regardait pas, il le couvait entièrement de son regard perle, alors Dew détourna les yeux et fixait le vide, un instant. Mais le vide était tellement plus plein quand Hurricane était à côté de lui.
Quand il lui avait demandé si ça allait, c’était pour qu’il lui raconte ses journées, qu’il lui dise un peu ce qu’il s’était passé pendant les trois jours où il était cloué au matelas, qu’il lui donne ses nouvelles. Est-ce qu’il avait filtré, avec qui il avait passé la nuit, comment il avait su qu’il était malade ? Il avait envie de savoir tout ça. Et plus encore. C’en était presque malsain.
Tout ça, tous ces sentiments, au fond, tout était lié à une curiosité exacerbée. Est-ce que c’était juste de la curiosité ? Il avait toujours été atrocement curieux, tellement curieux, et tout ça… ça avait commencé avec de la curiosité. Alors ce n’était que ça, en y pensant, ce n’était sans doute que ça. Curieux à propos de l’homosexualité, curieux à propose de ce que les amants de son meilleur ami voyaient chaque jour, curieux de voir ce que Hurricane répondrait à une demande de relation. Alors il se dit que ce n’était finalement pas de l’amour. Qu’il avait cru que c’était ça, alors que non, alors c’était quelque chose…. qui y ressemblait. Et l’assouvir pour son intérêt personnel était une chose purement égoïste.
Il regarda l’italien un instant, mollement. Ce dernier lui disait que non, ça n’allait pas, qu’il était assis dans une pièce bourrée de microbes qui n’attendaient que le moment où ils pourront le pénét… contaminer à son tour, et en plus de ça, il était coincé avec un abruti. Et ça le fit sourire, à Dew. D’une façon un peu nostalgique, parce qu’il ne pourrait jamais se lasser de ce genre de réplique. Il ne pourrait jamais s’en passer. Comme si chaque vanne, chaque mot, chaque regard était finalement devenu quelque chose de positif, d’additif, de prenant.
Puis il toussa, un peu. Le truc avec la toux, c’est que même lorsqu’elle était arrêtée, ça vous grattait le fond de la gorge, ça vous donnait envie de tousser un peu, juste un peu, pour vous débarrasser de ce grattement. Mais il ne s’en allait jamais, il restait là, au fond de votre gorge. Un sourire avait suffit à le démanger, alors il demanda le sirop et à peine il eut terminé sa phrase que Hurricane avait déjà répondue, clairement, au tac au tac. Comme si pour lui aussi, c’était une histoire de démangeaison. C’est pour ça qu’il savait clairement qu’il ne fallait jamais prendre les répliques de Hurricane trop au sérieux, c’était comme une toux qu’il ne maitrisait pas, c’était pas méchant, en soi. C’était même drôle. Il souriait, callant un peu plus sa joue contre l’oreiller moelleux pour le regarder plus confortablement, et il allait dire un truc comme "Haha, allez, sois pas vache" mais son ami le coupa net avec un "Tu sais…" qui montra qu’il devra se taire pendant un temps. Un long temps. C’était rare, Hurricane qui partait en tirade. Alors il se la ferma. Il écoutait. Il disait des trucs drôles, Hurricane. Ouais, il disait des trucs drôles mais avec un air… qui montrait que se n’était pas foncièrement drôle, au fond. Les yeux au plafond, il parlait d’une façon qui le surprit un peu.

- Donc je me demande s’il faut être débile pour être sympa, si la sympathie est une cause directe du crétinisme, ou si c’est juste de la flemme. Tu sais, la flemme de réfléchir, tout ça.

C’était étrange comme il voyait ce qu’il voulait dire sans vraiment savoir où il voulait en venir. Il voyait, ouais, ce qu’Hurricane pouvait ressentir face à son manque de réflexion, mais il n’avait aucune idée de la réponse qu’il attendait. Alors il se redressa un peu, sur le coude. Juste un peu, juste pour chercher à mieux voir son expression. Il lui demandait s’il y avait un lien entre la sympathie et la débilité ? Il lui demandait pourquoi il était débile ? Si c’était la débilité qui causait la sympathie, ou l’inverse ? Silencieux un instant, juste redressé, il semblait un peu absent. Il savait que ce n’était pas la flemme, pas que la flemme. Et bien qu’il se savait le moins intelligent de l’orphelinat, il n’y était pas pour rien, non ? Hurricane se leva, il secoua la tête avant, et se leva. Le contact tiède avec ses jambes disparut, et la place fut à présent occupé par une bouteille de sirop. Et lui, lui, il voulut répondre quand même, levant les yeux vers lui.

- Ben… -pause- … ca t’est jamais arrivé de vouloir que tout soit simple ? De tout prendre comme un jeu. – il se redressa un peu plus, sur le côté - Tu sais, quand je regarde les plus intelligents de l’orphelinat, la plupart sont super tristes, et ça ne me donne pas vraiment envie de prendre la vie avec sérieux. On est jeunes encore, hein, alors pourquoi on devrait passer nos journées à réfléchir, si c’est pour que ça nous rende triste ?

Encore cette vieille histoire du bon Bramin. Être intelligent et malheureux ou bête et heureux ? C’était toujours la même chose, cette histoire. On veut toujours être les deux, pourtant il faut toujours sacrifier quelque chose. Et pour lui, le choix avait été fait depuis longtemps. Bien sûr, les gens qui usaient brillamment de leur intelligence l’impressionnaient toujours, mais il ne les a jamais enviés. Jamais. A présent assis sur son lit, il avait les jambes pliées devant lui, les coudes en appuis sur les genoux, les mains reliées. Et il regardait ses mains.

- Tu vois, mon père me disait toujours de privilégier mon bonheur tant que ça dérangeait pas celui des autres. Du coup, je fais ce qui me rend heureux, même si ça peut paraître totalement idiot – sourire nerveux –

La vie est un jeu, il ne l’a jamais pris sérieusement. Enfin, jamais était un mot qu’il n’avait plus le droit d’utiliser. Les seules fois où il prenait le temps de réfléchir, d’user de sa cervelle, de la saigner, la torturer, c’était avec le baseball. Et Hurricane. Et le pire dans l’histoire, le comble, c’était que ça ne l’avait pas empêché de faire des choses totalement stupides. Des choses stupides qui l’avait rendu malheureux, sur le coup. Comme quoi son vieux n’avait eu que trop raison sur tout le long. Il aurait dû faire comme d’habitude, comme avec tout, il n’aurait pas du réfléchir, il aurait dû agir sur un coup de tête. Sa raison lui disait que ca n’aurait pas marché non plus, pourtant les conseils de son père étaient infaillibles, invincibles et indéniables. Un sourire discret cette fois, sur son visage. Parce qu’il venait de réalisé que s’il s’était autant pris la tête sur ce coup là, c’était que ce n’était pas que de la curiosité. C’était bien ce sentiment bien trop cruel. En y pensant, il avait beau regarder les filles, les trouver séduisantes, plaisantes, être curieux à propos d’elle… il n’y trouvait pas le même émoi. Et ca le terrifiait. La peur de tout homme de savoir qu’ils étaient emprisonnés dans le désir. Devenir accro. Perdre leur virile liberté, liberté qui faisait que leurs yeux pouvaient savourer librement la beauté de chaque jolie fille qui passait. Et maintenant, la frustration d’être devenu aveugle. Sécheresse. Et l’intouchable et vrai désir, celui qui n’occupait pas que le corps, ne vous donnez qu’une goutte d’eau pour vous nourrir. Mais un désir, ça s’oubliait, hein. Il fallait que ça s’oublie, pour qu’il puisse à nouveau profiter de la vie sans réfléchir. Être heureux dans sa simplicité, et non malheureux dans ses réflexions. Sortant de ses pensées, il leva la tête vers Hurricane et se tourna un peu, reliant ses jambes pour s’asseoir en tailleur, ramenant la couette autour de son corps en caleçon / t-shirt.

- C’est pareil pour toi, non ? Quand tu passes la nuit chez différentes personnes qui te respectent même pas…

Qui n’en ont qu’après ton cul. Je sais pas ce que tu essaies de combler en faisant ça, mais en attendant les rumeurs vont bon train… et tout le monde va vraiment finir par te prendre pour une garce. Il avait envie de dire des choses cruelles, mais il s’était arrêté aussi sec. Du coup, il avait oublié de sourire. Oublier. Son sourire, sa défense, il l’avait oublié. Le froid le prit, la fièvre aussi, il s’emmitoufla un peu plus dans ses draps, assis cependant. Et il le regardait, de ces yeux chocolat. Pas de ces yeux suppliants et mous, mais sérieux, comme s’il essayait de dire à travers ses pupilles tout ce qui lui brulait les lèvres. Jalousie ou amitié protectrice ? Il aurait tellement voulu le savoir, connaitre lesquels des deux faisait rage. Près de son genou, le sirop, abandonné. Ca lui grattait toujours au fond de la gorge.
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Sujet: Re: Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) EmptySam 27 Fév - 19:01


    Les tensions de l'orphelinat commençait sérieusement à lui courir sur le champignon, d'autant plus depuis les nouvelles restrictions imposées par une bande de cul-terreux. Il était vrai que Winona n'était pas le genre d'adolescente très explicitement bavarde, mais cela ne signifiait pas qu'elle n'en passait pas moins, d'autant plus qu'elle préférait les actes aux paroles inutiles. Si vous saviez à quel point ses poings la démangeaient depuis quelques temps, surtout à l'égard des deux jumeaux qui avaient commis une erreur irréparable en étant les investigateurs de bien des suppressions qui ne lui convenaient pas le moins du monde. Quoi en particulier? Son bokken bien entendu. Tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à une arme avait été retiré à chacun, et quand on tenait autant à un objet qu'elle, vous pouvez vous assurer qu'elle était à fleur de peau. Pourquoi ne pas leur avoir cassé la figure en bonne et du forme? Parce qu'aussi loin qu'elle se débrouillait pour les bagarres, seules contre deux cinglés comme eux qui se jouaient à électrifier des barrières ou on ne savait quelles pitreries, c'était un peu tendu, sans compter leur divers acolytes. Elle n'avait nul autre choix que de faire profil bas et seul Dieu lui-même si il existait savait que cela la contrariait énormément. En tout cas, ces imbéciles avaient bien planqués ce genre de matériel, et Wildcat n'était pas parvenue à mettre la main dessus. Outre les magouilles possibles avec les autres membres de la Wammy's House, sans nul doute aurait-elle trouvé la possibilité de se fournir un autre bokken, toutefois, celui que l'on lui avait pris avait une valeur sentimentale puisqu'elle le possédait depuis toujours, une véritable antiquité qu'elle avait acheté dans son Canada natal.

    Quoiqu'elle en dise, cela lui fichait un coup au moral. Imaginez donc un cow-boy sans son colt? Un jedi sans sabre laser? Un power rangers sans son engin vilain? Un capitaine Kirk sans Spock ou son Enterprise? C'était inconcevable et inimaginable. Et ne pas sentir ce dernier à sa ceinture, c'était comme perdre un membre à part entière. C'était presque à vous en briser le cœur sans sombrer dans le mélodramatique. Mais ce qui faisait la force de la jeune amérindienne, c'était que cela ne paraissait nullement sur son visage, toujours si intransigeante avec elle-même, froide, impudente et fière. Si elle venait à tirer un peu trop la tronche à cause de cette histoire, c'était comme avoir céder la victoire à l'adversaire, et tant qu'elle ne serait pas à terre, il pouvait courir pour que cela arrive un jour...

    Et en parlant d'homme à terre, aujourd'hui était jour de fête car elle allait rendre visite à un homme malade. Ho, ce n'était absolument pas dans ses habitudes, choses qui pourraient paraître troublantes. Mais dans un esprit aussi pragmatique que le sien, elle se moquait bien des rumeurs et de ce que pouvait bien penser les gens tant que tout était parfaitement clair dans son propre esprit. Si les autres se montaient le chou, cela les regardait. C'était peut-être ce qui était chiant avec elle. Quoiqu'il en soit, on pouvait donc la voir déambuler dans les couloirs pour se diriger vers l'infirmerie, le son des talons de ses rangers résonnant sombrement dans une allure presque militaire. Mais c'était la première fois qu'elle n'était pas fagotée de ses vêtements digne de Matrix, film qu'elle n'avait toujours pas vu d'ailleurs. A vrai dire, c'était presque tout le contraire. Alors que les grippes affluaient par ci par là, elle s'étaient revêtis d'une tenue limite estivale, si l'on pouvait dire les choses de cette manière. En tout cas, cela lui changeait même si elle ne paraissait toujours pas commode à aborder.

    Spoiler:

    Par contre, au delà de cette plus féminine apparence, elle ne venait pas les mains vides, ce qui pourrait en surprendre plus d'un également. Qu'est-ce que cela signifiait? Avait-elle... un ami??? Pauvre fou, il ne fallait pas s'emballait, elle ne faisait jamais rien au hasard et il y avait une explication plausible à tout. Bouquet en main et un autre objet non identifié dans l'autre, elle avançait nonchalamment vers l'infirmerie, sans se soucier que la personne qu'elle allait voir été déjà en belle compagnie. Mais pensez-vous que cela la gênerait de se pointer comme ça? Que nenni!!! D'ailleurs, ne cherchant pas plus que cela à se faire discrète, elle toqua à la porte et rentra dans la pièce. Pendant un instant, elle crut que les deux jeunes gens présents parlaient mais elle tomba comme un poil dans la soupe et coupa court à sans doute toute question....


    " Salut. "

    Winona était venue rendre visite à Dew lui-même, qui, là, était en compagnie du très colérique Hurricane. Comment se faisait-il qu'elle vienne rendre visite à un bisounours sportif comme Dew? Tout un mystère.... Pour ce qui est de Hurricane, leur rapport n'eut jamais été très explicite. ils se croisaient, peut-être se jaugeait du regard les quelques uniques fois où ils s'étaient rencontrés, mais jamais plus à vrai dire. Et puis, ce n'était pas un secret, il supportait pas les femmes.... en fait, il ne supportait pas grand monde. Bizarre... cela lui rappelait quelqu'un....

    Silencieuse toutefois après son entrée, elle marqua un temps d'arrêt pas loin des deux garçons, les regardant de ses grands yeux bleus, les prenant sans doute de court et par surprise. Là, se moquant du souffle glacial qui s'élevait brutalement dans l'atmosphère pour son entrée soudaine, elle posa sans trop de finesse un bouquet de jonquilles sur le lit, à côté du sirop qui traînait.


    " Tiens. "

    Des fleurs... oui oui vous ne rêvez pas... en général c'était ce que l'on offrait à une femme mais bon... Dew était un garçon tellement bizarre à ses yeux, que cela lui avait paru convenable. Il n'y avait pas de message précis toutefois dans ce cadeau là, c'était la moindre des politesses quand on venait voir une personne alitée. Mais il y avait un facteur qui faisait qu'elle avait un minimum de considération pour lui - raison pour laquelle elle était venue, sinon elle ne se serait pas déplacée - c'était qu'il lui apprenait à faire du baseball, et comme elle avait accepté de s'engager dans cette aventure sportive et qu'il était le leader de l'équipe.... Ba voilà. Maintenant, imaginez ce que l'on pourrait penser par la suite.

    Puis finalement, elle se tourna vers Hurricane. L'ignorer l'aurait sans doute mis soit mal à l'aise, soit en pétard.


    " Salut. "

    Toujours munie de cette lourde bagage qui est son manque de tchatche, là, elle tendit alors l'autre objet qu'elle tenait dans la main : la balle de baseball qu'elle lui avait paumé la dernière fois vers l'étang. Elle était tombée dessus après un footing matinal.

    " J'ai retrouvé ta balle. "

    Charmante conversation.... mais pourquoi il y avait comme une brutale tension dans l'air...
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Sujet: Re: Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) EmptyLun 1 Mar - 10:00

    Dew : «  Ben… ca t’est jamais arrivé de vouloir que tout soit simple ? De tout prendre comme un jeu. Tu sais, quand je regarde les plus intelligents de l’orphelinat, la plupart sont super tristes, et ça ne me donne pas vraiment envie de prendre la vie avec sérieux. On est jeunes encore, hein, alors pourquoi on devrait passer nos journées à réfléchir, si c’est pour que ça nous rende triste ? »

    Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Icongokudera

    Alors que Hurricane pensait déjà à s’en aller, à faire les quelques pas qui le séparaient de la porte, les mots du brun arrivèrent à ses oreilles et le firent s’arrêter dans sa lancée. Il ne se retourna pas tout de suite, mais il s’était immobilisé, et l’écoutait parler sans l’interrompre, sans expression sur le visage, laissant simplement ses paroles être analysées dans son esprit. Il soupira. Dew avait même réussi à le faire sourire. Quel gros crétin. Ca faisait un bail que son crétinisme était officiel, mais alors là… Pourtant, il n’arrivait pas à lui en vouloir. Il n’avait pas foncièrement tort. Si le brun faisait partie de ceux qui étaient sincèrement heureux, alors il ne pouvait pas lui en vouloir, il pouvait simplement l’envier, terriblement. Car ceux qui râlent contre les simples d’esprits et les gens heureux ne sont que des jaloux, et il le savait, même s’il était de ceux-là. Jaloux parce que pour autant d’adolescents la vie avait été simple, et malgré le fait qu’ils soient dans cet orphelinat, ils arrivaient encore à voir le côté simple de la vie. Peut-être était-ce là une forme supérieure d’intelligence. Etre surdoué et savoir pertinemment que le bonheur n’est accessible qu’aux simplets, et agir comme tel juste pour être heureux. Ce que l’on cherchait, n’était-ce pas cela, d’ailleurs, le bonheur ? L’italien soupira de plus belle et balaya ses pensées d’un mouvement léger de la tête. A croire que la stupidité était réellement contagieuse.

    Dew : « Tu vois, mon père me disait toujours de privilégier mon bonheur tant que ça dérangeait pas celui des autres. Du coup, je fais ce qui me rend heureux, même si ça peut paraître totalement idiot.. »

    Hurricane l’observait en biais, la tête légèrement inclinée, avant de se décider à s’approcher de nouveau et se rasseoir, les bras croisés. Ah, le père de Dew. Cette entité que l’argenté ne connaissait pas et ne pourrait jamais rencontrer. La personne qui avait engendré ce crétin, et qui lui avait inculqué toutes ses valeurs débiles. A quoi pouvait-il bien ressembler ? Son clone en plus vieux et encore plus bête ? Ou peut-être l’inverse de lui, mais quand même très bête ? Genre avec une tête comme ça... Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Tsuyoshi

    Fort probable. Ce n’était pas comme si ça l’intéressait de toutes façons !… Mais il regardait Dew lui expliquer son for intérieur comme ça, l’air tout fatigué et son sourire nerveux sur les lèvres, et il se demandait ce qu’il avait bien pu faire pour mériter des confidences ou des explications de la part du sportif. Il le traitait comme de la merde et pourtant le brun le considérait réellement comme son ami. Privilégier son bonheur tant que ça ne dérangeait pas celui des autres, hein ? Ca pouvait aussi privilégier celui des autres, dans certaines situations, n’est-ce pas ?… Enfin, pour le coup, l’italien repensa à la scène de demande en mariage ratée de ce type recroquevillé devant lui dans le lit d’infirmerie et il grimaça, vaguement ennuyé. Privilégier son bonheur. En gros, ne pas réfléchir. Faire ce qu’il voulait au moment où il le voulait.

    Idiot.

    Dew : « C’est pareil pour toi, non ? Quand tu passes la nuit chez différentes personnes qui te respectent même pas… »

    Yeux ronds.
    Yeux sombres.
    Yeux détournés.

    Hurricane : « C’est absolument pas la même chose. Je les respecte pas non plus. Je me fiche complètement de savoir si j’empiète sur leur bonheur ou s’ils dérangent le mien. »

    Encore une fois, son ton se voulait sec et désobligeant, mais il savait que comme un petit chien ou un autre animal stupide, le brun était certainement capable de ressentir quand l’italien se sentait mal à l’aise ou quand ce qu’il disait n’avait pas la bonne intonation. Le simple fait que le baseballer se permette de juger ses passe-temps le mettait en colère, autant que ça lui faisait sournoisement plaisir, étrangement. Forcément. Quand on ressent des choses pas nettes pour quelqu’un, on est content de le voir s’inquiéter pour nous. Mais là, il l’avait surtout pris comme une critique de meilleur ami qui pensait savoir ce qui était le mieux pour lui et qui se permettait de lui faire remarquer.

    Hurricane : « Et je vois pas vraiment où tu veux en venir, ducon. J’ai pas besoin que tu viennes jouer les mères poule ! Tu fais ce que tu veux pour ton bonheur, et moi je me débrouille comme je peux pour pas m’enfoncer dans la dépression comme la grande majorité des arriérés profonds qui habitent ici !!! Garde-donc tes commentaires pour toi, et ne fais pas comme si t’étais… »

    Sa tirade fut interrompue par des coups frappés à la porte de l’infirmerie, et il se redressa d’un bond, murmurant le mot « jaloux » alors qu’il allait le grogner comme le reste de ses paroles, et il en remercia presque la personne qui avait eu l’audace et la bonne idée de l’interrompre. Maintenant se posait un autre problème : pourquoi la personne qui venait d’entrer avait-elle une poitrine, de longs cheveux noirs, et se trouvait-il vêtue bien différemment de d’habitude ? Oh, pas qu’il fasse spécialement attention au style vestimentaire de chaque fille dans l’orphelinat (enfin, quand même pas quoi…) il savait que cette demoiselle-là, pour l’avoir assez souvent aperçue sur le terrain de sport en train de s’entraîner, n’était pas souvent fagotée comme une jeune fille normale. Ca lui allait bien pourtant. Il la trouva jolie, comme ça.

    Sauf qu’elle avait des fleurs et une balle de baseball dans la main, et que si elle avait été sur une photo à cet instant, ça aurait été absolument charmant. Le portrait type de la petite amie d’une baseballer célèbre. Elle venait pour Dew, la question ne se posait même pas, et maintenant qu’il y pensait, il fallait qu’il se rende à l’évidence qu’il les avait déjà vus faire du baseball ensemble quelques fois. En y repensant, ça l’avait même carrément mis en rogne, sans qu’il ne sache encore trop pourquoi à l’époque. Ils allaient trop bien ensemble. C’était atrocement frustrant. Il la regarda donc méchamment alors même qu’elle n’avait rien prononcé d’autre que « salut », « tiens », et « j’ai retrouvé ta balle ». Eloquente, la miss. Il l’assassinait à moitié des yeux avant de se rendre compte qu’il avait l’air complètement con de faire ça sans raison. Debout, il enfonça ses mains dans ses poches d’un air dédaigneux, et scruta le bouquet de fleurs qui venait de se dandiner devant lui au moment où la brune s’était approchée de Dew, et il les observait alternativement, juste pour voir la réaction dudit sportif.

    Hurricane : "Salut."

    Tiens donc, s’empêchait-il de râler. La féline sauvage et indomptable aurait-elle un petit faible pour le gros nounours gentil de la Wammy’s House ? Tellement cliché. Il serra les dents.

    Et c’était Dew qu’il qualifiait de jaloux ?
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Sujet: Re: Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) EmptyMar 2 Mar - 21:19

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- C’est absolument pas la même chose. Je les respecte pas non plus. Je me fiche complètement de savoir si j’empiète sur leur bonheur ou s’ils dérangent le mien.

Un poids sur le lit, de nouveau. Il avait pu voir sa combinaison de regards, la surprise en premier, puis agacement, et pour finir… la gêne. La gêne qui se sentait un peu dans sa voix, pris au dépourvu, dépourvu d’explications. Le fait qu’il se fichait du bonheur des autres, ou du moins le fait qu’il veuille le faire croire n’était pas nouveau. Il avait toujours été comme ça, l’italien. Il avait toujours préféré être classe, être digne, être grand, qu’être heureux. Ce que Dew ne comprenait pas, ce en quoi il était totalement perdu, c’était que ce qu’il faisait ne le rendait pas plus classe, et visiblement, pas plus heureux. Et une grande question, lourde et horriblement mystérieuse perturbait : pourquoi. Pourquoi il faisait ça. Ca lui passait totalement au dessus de la tête, ça le mettait dans un brouillard des plus opaques, parce que vraiment, il ne comprenait pas. Il avait beau essayer, il avait fait subtiliser quelques neurones, il ne voyait vraiment ce qui pouvait le pousser à faire ça. Etre assis là, juste là, à côté de son meilleur ami, et ne pas arriver à le comprendre, et savoir que sous ce t-shirt, des suçons marqués sa peau. Et ne pas savoir pourquoi.

- Et je vois pas vraiment où tu veux en venir, ducon. J’ai pas besoin que tu viennes jouer les mères poule ! Tu fais ce que tu veux pour ton bonheur, et moi je me débrouille comme je peux pour pas m’enfoncer dans la dépression comme la grande majorité des arriérés profonds qui habitent ici !!! Garde-donc tes commentaires pour toi, et ne fais pas comme si t’étais…

Jaloux, il l’était. Et il voulait en venir sur le fait qu’il trouvait ça stupide, dégradant pour lui et… et ça le tuait parce que ce n’était pas lui. Ce n’était pas lui qui voyait, sentait, touchait. Il n’y avait rien de lui, rien pour lui, dans ces instants, dans ces nuits où il lisait dans sa chambre. Il lisait dans sa chambre et il savait que quelques pièces plus loin, son meilleur ami faisait l’amour. Que lui, il lisait, qu’il n’y connaissait rien à tout ça, qu’il était juste curieux, qu’il était juste amoureux. Et que quelques pièces plus loin, son meilleur ami faisait l’amour. Oui bien sûr, il y avait le fait que ce genre de choses n’était pas bonne pour lui. Que ce genre de sexualité était instable, dévastatrice et puéril. En tant qu’ami, c’était là où il venait en finir. En tant qu’ami, il aurait voulu lui dire que ce n’était sûrement pas la bonne solution pour éviter la dépression, qu’il ne le jugeait pas, qu’il s’inquiétait juste. En tant qu’ami, il aurait voulu lui dire qu’il ne voyait pas en quoi ça le rendait plus heureux, que si peut lui importait que l’autre dérangent son bonheur, alors il y avait un problème. Même s’il savait qu’il ne s’en fichait pas, vu le ton qu’il avait employé pour le dire. En tant qu’ami, il aurait voulu lui dire d’arrêter ça, que ça ne résoudrait pas son problème, qu’il n’avait par ailleurs aucune raison de déprimer. Qu’il se détruisait, que c’était malsain, qu’il inquiétait. En tant qu’ami, c’est ce qu’il aurait voulu lui dire. Et que ça le rendait mal à l’aise, aussi, qu’en tant qu’ami ça le rendait mal à l’aise de savoir que son meilleur ami faisait ça.
Mal à l’aise, et jaloux. Oui, jaloux. Il l’était atrocement, et si Hurricane lui aurait posé la question, il aurait répondu oui. Il aurait répondu qu’il l’était, il aurait avoué qu’il était mort de jalousie. Il s’était toujours dit qu’il ne l’aimait pas comme ça, qu’il ne l’aimait pas comme les autres, que ce n’était pas pour le sexe. Qu’il s’en fichait du sexe, que ses sentiments étaient plus profonds, plus respectueux, et que par ce fait, il n’était pas jaloux d’eux. Parce qu’il ne voulait pas être à leur place, sans respect, sans exclusivité, sans rien. Oui, il se disait qu’il était juste énervé que des gens usent de la sorte de son ami. Et pourtant, il était pire qu’eux. Quand il le regardait, quand il le regardait longuement, il ne pouvait que partir, rêvasser, observait en détail ce corps. Gracile mais sauvage, frêle mais dynamique, mince mais masculin. Il donnait l’envie irrésistible d’être protégé, comme si son corps avait été fait pour s’emboiter dans un autre, se nicher au creux de ses bras, ses bras, rien que ses bras à lui. Une finesse époustouflante, un teint délicat, des doigts fins, sculpté dans la glace. Une peau qu’on avait peur de toucher, de salir. Ses formes cruelles, sans rondeur non, mais attirantes. Le creux de ses clavicules, ceux de ses reins, les formes sèches de son corps de garçon ne le rendait pas plat pour autant. Chaque creux, plis, volumes, avait quelques choses de provoquant, de singulier. Sa pomme d’Adam qui vibrait quand il buvait, sa mâchoire qui se crispait quand il s’énervait, ses omoplates qui glissaient sous sa peau quand il bougeait les bras. Il le déshabillait du regard, parfois, il imaginait un ventre plat, sans doute ponctués par un nombril adorable, qui s’abaissait, se gonflait légèrement quand il reprenait sa respiration coupée par l’effort. Et son aine, il l’imaginait sans peine. Tout aussi cruelle, qui vous invitait, insistante, à descendre le regard. Il lui en fallait si peu pour dériver, pour inventer les formes qu’il ne voyait pas… pour imaginer le toucher onctueux de sa peau sous ses doigts, ses joues légèrement rougis par la honte et cette mignonne petite bouche entre-ouverte. Se faire des films où il voyait clairement ces cuisses frémissantes, ce bas ventre gonflé de désir, ses doigts de pieds crispés de plaisir. Il suffisait d’une chose, une seule, pour casser toutes ces belles pensées : se rendre compte que tout ce qu’il imaginait, la plupart l’avait vu. Vu, ressenti, toucher, entendu. Et ça n’avait plus rien de plaisant. Et ça, ça le rendait malade.
En tant que pervers envieux, il aurait voulu lui dire d’arrêter de faire ça, que oui il était jaloux, que oui il pensait à "ça" aussi. Il aurait voulu lui dire qu’ils n’avaient pas le droit de le toucher, qu’ils ne savaient pas à quel point ils avaient de la chance, mais que lui le savait. Il aurait voulu lui dire que lui le savait, que lui connaissait ses qualités, ses défauts, qu’il l’aimait.
Et que ce soit en tant qu’ami ou de jaloux, il aurait voulu lui dire que ce qu’il faisait était totalement stupide. D’un air sérieux, il aurait aimé lui dire qu’il avait des amis sur qui compter en cas de dépression, qu’il avait des gens à qui s’ouvrir, qu’il devait apprendre à voir qu’il n’était pas tout seul. C’était ce qu’il avait le plus envie de dire, là. D’arrêter de se murer. Mais il ne put rien lui dire.

- Salut.

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Surpris, il resta comme bloqué, stupidement bloqué, stupidement hébété. Ce qui le surprit d’abord, c’était cette poitrine à moitié dénudé qui s’exhibait devant lui. Comme ça, soudainement. Pris au dépourvu par cette vision, il resta bien quelques secondes à la fixer, comme si ses yeux étaient restés englués sur cette chair mit à jour. Ca avait de quoi vous prendre de court, de genre de trucs, ça avait de quoi vous abasourdir. Vous faire s’envoler toutes vos belles idées, vos belles pensées, se laisser totalement déconcentrer. Mais on aura beau dire, le corps d’une femme était quand même ce qu’il y avait de plus beau, et il se sentait presque soulager de penser ça. Ca le rassurait, de voir qu’il n’était pas devenu insensible. Qu’il pouvait revenir en arrière. C’était ce qu’il avait prévu d’ailleurs, oublier la déraison, retourner dans la normalité. Dans son petit nid de normalité. Au plus vite, arrêter de se faire mal, et faire ce qu’il fallait pour son bonheur. Sans réfléchir. Et pendant qu’il pensait ça, tout s’était passé très vite, un "Salut, tiens, salut, j’ai retrouvé ta balle" et il se rendit compte qu’il avait toujours les yeux fixés sur son décolleté, comme un crétin. Rougissant immédiatement, il releva la tête, un peu assommé.
C’était WildCat, et ça le surprit d’autant plus.


- Huh, heu… ah sankyu ! – il tendit la main pour prendre la balle - J’espère que tu l’as pas cherché exprès, c’était vraiment pas grave tu sais.

Il avait l’air d’un idiot. Surpris, gêné, content. Alors qu’il posait la balle à côté de lui, il vit les jonquilles. Celles qui d’habitude bordaient l’étang du petit bois. Il n’avait pas tilté quand elle les avait posés. Et ça le toucha, parce que c’était des fleures qu’il aimait tout particulièrement, et qu’elle s’en était rappelé. A croire que cette fille l’épatera toujours, qu’elle avait en elle une armée d’étonnantes choses qu’elle dévoilait une à une à la curiosité dévorante du baseballer. Et ca ne pouvait que l’étonner chaque jour un peu plus.

- Des jonquilles, je pensais pas que tu t'en souviendrai !

Et il prit le bouquet pour l’observer, content. Rien que le fait que la jeune fille se soit déplacé avait quelque chose d’assez exclusif en soi, alors autant dire qu’il se sentait carrément gâté. Puis il pensa à Hurricane qui était toujours là, et qu’il avait salué la jeune fille austèrement. Ni l’un ni l’autre n’étaient un sympathique bavard, c’était naturel qu’ils se saluent de la sorte. Ils ne devaient pas beaucoup se connaître, ou peut-être qu’au contraire, ils se connaissaient bien. Peut-être même un peu trop bien, le temps d’une nuit. Choqué de penser ça, Dew vira immédiatement cette idée de la tête, parce que WildCat n’était pas ce genre de femme. Qu’elle était droite, fière, et peut-être même un peu timide. Une timidité qu’elle cachait en se renfermant dans une carapace de froideur. Bizarrement, ça lui rappelait quelqu’un. Hurricane. Hurricane au féminin, avec beaucoup plus de sang froid dans les veines, plus calme. Et bizarrement, il n’avait pas non plus envie de l’imaginer faire ce à quoi il pensait plus tôt, parce qu’il la respectait, aussi. Et qu’il n’avait pas envie qu’elle baisse dans son estime. C’était quelqu’un de bien, WildCat. De mature. C’était peut-être ça qui l’impressionnait un peu. Un gros blanc dans la pièce, de la tension. Dès qu’il la sentit, il décida de briser ce silence, parce qu’il était vraiment trop lourd.

- Ah et merci d’être ven..…. – il releva la tête de son bouquet de fleurs, et se retrouva nez à nez avec le dit décolleté - …… woah… enfin je veux dire, ça te va bien ! Tu devrais mettre ce genre de trucs plus souvent, ça te met vachement en valeur.

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Un sourire, et il se gratta un peu la joue avec l’index, parce que c’était quand même choquant, ce soudain changement. Il ne l’avait jamais vu si féminine. Puis il tourna les yeux vers Hurricane, se disant qu’il devait la trouver séduisante aussi. A cette idée, son sourire perdit un peu d’éclat. Parce que là, juste là il sentait que la distance entre son meilleur ami et lui était énorme. Qu’ils n’étaient vraiment pas du même monde et… en même temps, c’était ce qui le fascinait. Et ce qui l’effrayait. Se penchant finalement pour poser le bouquet sur la table de chevet, il se mit à tousser, un peu. Un peu, mais douloureusement. La gorge le démangeait cruellement, et il s’emmitoufla alors dans ses draps pour s’étouffer en paix, attendant patiemment que ça s’arrête. Que ça cesse. Parce que ça lui faisait mal, et qu’il n’aimait pas qu’on le voit dans cet état pitoyable. Il avait l’air carrément faible, fatigué, épuisé. La crise finie, il émergea avec un sourire qui disait "Désolé pour ça".

- Désolé désolé. En tout cas, je pourrais pas reprendre le baseball avant après demain, mais tu peux t’entrainer avec Rainbow, Taz et les autres ! Ca serait sympa, non ?

Maintenant que WildCat était présente, il ne pouvait plus continuer sa conversation avec Hurricane. Il ne voulait pas l’exclure de la conversation, mais il savait qu’il ne pouvait rien lui dire, là. Il espérait juste que Hurricane ne prenne pas la jeune fille comme excuse pour partir. Parce que leur conversation n’était pas finie.
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Invité
Sujet: Re: Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) EmptyDim 7 Mar - 19:47

    Si il y avait une chose que la jeune femme n'avait pas prévue, c'était bien l'effet qu'elle était en train de faire en arrivant dans l'infirmerie. Elle ne comptait pas dans l'affaire le fait qu'elle se soit volontairement déplacée pour aller voir quelqu'un d'alité, à ses yeux, il n'y avait rien de dramatique à cela. Après tout, dans son passé, elle eut déjà été aider sa mère quand elle était malade, elle avait aidé de temps à autre Anton, son frère par alliance qui se jouait un peu trop de son côté faussement infirmière pour son plaisir malsain, et aussi pour la petite sœur de ce dernier, mais elle n'était pas coopérative et se plaignait toujours beaucoup plus quand c'était elle qui devait s'en occuper, simplement pour attirer les foudres de son père, ou bien celle de sa belle-mère pour qu'elle se fasse taper sur les doigts. Cependant, cela n'avait jamais vraiment touché Winona. Être méprisée par une gamine qu'elle ne connaissait pas, jalousant son frère naturel qui en préférait presque cette chatte sauvage à sa petite sœur aux airs mignon de poupée parfaite... Sans nul doute que ce qui la faisait rager le plus c'était l'indifférence de Wildcat à l'époque. Maintenant qu'elle avait quitté l'Allemagne pour vivre ici, la petite princesse avait dû prendre possession de toute l'attention de tout le monde. Tant mieux pour elle si c'était ce qu'elle voulait. Wildcat ne souhaitait pas y remettre les pieds, elle, la rare personne qui n'était pas orpheline à habiter dans les locaux (si ce n'était de père).

    La jalousie ne l'ébranlait pas, ce n'était pas son genre mais elle savait que beaucoup d'individus s'en jouaient cruellement. A vrai dire, cela ne lui était d'aucun intérêt sauf si on lui lançait un défi, car cela en était presque cruellement maladif. Cela éveillait naturellement son instinct de compétition, comme dans le sport, mais elle aimait gagner les combats de la façon la plus honorable possible, sinon, cela ne valait pas trop le coup. Et si pour la première fois, c'était elle qui défiait quelqu'un pour voir jusqu'où elle pourrait bousculer les choses? Cela lui permettrait d'autant plus d'évacuer ses frustrations actuelles qui lui faisait bouillir le sang au plus haut point. En tout cas, elle avait déjà trouver un adversaire à sa taille, un garçon culotté pour la plupart du temps sur bien des égards mais terriblement... froussard sur un autre plan évident. Hurricane. C'était l'occasion pour elle de vérifier jusqu'où le jeune homme serait prêt à aller, si il portait bien son nom, mais également de se tester elle-même, de savoir si elle-même était capable d'aller plus loin que d'habitude.... mais aussi d'activer certaine chose qui lui courrait sur le champignon à vrai dire. Si ces deux idiots ne mettaient pas les choses au clair et sur le tapis, cela entrainement forcément des pertes. A quoi pensait-elle? Au jeu voyons!!! Si Dew avait l'esprit trop ailleurs, pourrait-il rester le meilleur? Elle ne pourrait se le permettre, surtout si Hurricane en devenait un obstacle. De plus, ce dernier était un membre de l'équipe, lui également devait faire quelque chose pour se remettre dans le droit chemin. Même si en soit elle mettait les pieds dans une histoire qui ne la regardait pas véritablement, indirectement, elle y avait quelque chose à gagner dans sa façon de voir.

    Quoiqu'il en soit, au-delà du regard meurtrier que lui lançait l'italien qui se trouvait à côté d'elle pour qui elle n'apporta que peu d'attention, le spectacle que lui offrit le grand malade du jour en était presque comique. Elle était habituée maintenant à le voir niais, souriant ou bien déterminé, mais là... aussi embarrassée devant des atouts féminins. C'était le comble. Elle ne le savait pas aussi prude, surtout quand on savait ce qui pouvait se passer dans des vestiaires de sport. Il fallut quand même prêt d'une bonne minute pour que ce dernier veuille la regarder droit dans les yeux, plutôt que sa poitrine. C'était flatteur mais cela lui donnait bien d'autres idées pour ses plans. En tout cas, sa surprise et le fait qu'il semblait visiblement content n'était absolument pas dissimulé. Alors qu'il reprit la balle des mains de la demoiselle, elle répondit avec son tact naturel.


    " Je sais. Mais je ne l'ai pas cherché. Je suis tombée dessus, je me suis dit qu'il était plus simple de te la ramener avant que les jumeaux viennent me fouiller encore. "

    Elle n'était pas loin de la vérité lorsqu'elle mentionna qu'elle était tombée dessus, à un détail prêt : elle avait dû grimpé dans un arbre pour la récupérer. Elle s'était figée entre deux branches dans des hauteurs, et elle avait fait preuve d'agilité pour aller la récupérer. Comment l'avait-elle vu? En faisant une pause dans son footing matinal, assise au pied d'un arbre et levant la tête vers les branchages.

    Plus tard, l'idée du bouquet n'avait pas été si mauvaise. Il était rare que Winona écoute ce que l'on lui raconte sur les chemins, mais là, allez savoir, le fait qu'un garçon aime les fleurs et les jonquilles l'avaient frappé. Elle se demanda alors le genre de bouquet qu'aimerait recevoir un gars comme Hurricane, si ce n'était pour les piétiner violemment.... peut-être des roses rouges... les épines, cela devait le connaître un peu.


    " J'ai une bonne mémoire. "

    Hurricane boudait, Dew était content de son bouquet, Winona contemplait le flacon de sirop posé sur les draps. Là, elle s'en saisit et constata que le malade n'avait certainement pas dû en prendre encore.... Un malade réticent? Hurricane, elle aurait pu le deviner, mais Dew? Avant qu'elle ne posa une autre question et qu'elle s'avançait encore vers le malade, prête à lui donner la bouteille ou la poser sur la table de chevet (car à vrai dire, avec elle, il était difficile de prévoir ce qu'elle ferait), le baseballeur cala encore une fois sur son décolleté et.... la complimenta sur ses efforts vestimentaires. Il était vrai qu'elle ne se baladait pas souvent comme cela à l'orphelinat, mais ce n'était pas la première fois de sa vie non plus.

    " Mmmm... vraiment? Je vais y penser. Tu pourras peut-être me conseiller puisque tu as l'air de t'y connaître. "

    A prendre au sérieux ou comme une boutade? Elle n'en rajouta pas plus en tout cas. Et alors que le pauvre bougre s'étouffait dans ses draps, Wildcat se tourna vaguement vers Hurricane afin de s'adresser à lui.

    " Tiens. Tu vas devoir lui donner les béquer. "

    Elle tendit le sirop à Hurricane comme si c'était lui l'infirmière de service, et c'était peut-être pour cela qu'elle le prenait. Elle disait ainsi " fait ton boulot ". Mais elle annonçait aussi qu'elle allait partir, sinon elle l'aurait fait elle-même... sans doute. Il y avait là également une forme de provocation assez évidente, mais rapidement, elle s'en retourna vers Dew qui reprit le fil de la conversation, mettant sur le tapis l'unique chose qu'ils avaient en commun : l'équipe de baseball.

    " L'entrainement? Bien sûr. Je verrais ça avec eux... mais les jumeaux nous ont repris les battes. Mais on a quand même besoin de toi, tu es le coach et le leader. Alors soigne toi. "

    Là, le silence retomba mais avant... il fallait mettre le feu au poudre... Nonchalamment comme à son habitude, elle s'approcha du lit du malade avant de se pencher elle et sa poitrine en direction de Dew... mais elle l'embrassa simplement. Comme cela devait faire rager Hurricane!!! C'était ce que l'on appelait un baiser voler de première classe parce qu'elle fit bien les choses! On ne l'y reprendrait pas à être aussi câline dans la journée!

    Reculant alors après cette preuve éphémère de gentillesse de sa part, si on pouvait dire les choses ainsi, elle expliqua avec un naturel déconcertant son geste, mais laissant vaguement transfigurer son visage pour laisser apparaître cette figure que peu de personne ne connaissait, presque douce. Mais ces cheveux le cachaient de Hurricane, mais Dew l'avait déjà entrevu...


    " Merci. C'est pour le compliment de toute à l'heure. Rétablie toi. "

    Sa figure se rendurcit, abandonnant le pauvre Dew à cette nouvelle surprise à encaisser comme il pouvait. Mais alors qu'elle était prête à s'échapper de la pièce, elle passa à côté d'un Hurricane frustré et jaloux? Néanmoins, elle murmura à celui-ci de façon à ce que Dew n'en distinguait rien....

    " Jouons à chat... qui sera le premier à attraper la souris. "

    Sur ces paroles, elle quitta l'infirmerie en laissant les deux garçons à leur sort d'une démarche... féline...
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Hurricane Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Hurric11
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Sujet: Re: Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) EmptyLun 8 Mar - 13:13


    Dew : «  Huh, heu… ah sankyu ! J’espère que tu l’as pas cherché exprès, c’était vraiment pas grave tu sais. »
    Wildcat : « Je sais. Mais je ne l'ai pas cherché. Je suis tombée dessus, je me suis dit qu'il était plus simple de te la ramener avant que les jumeaux viennent me fouiller encore. "
    Dew : « Des jonquilles, je pensais pas que tu t'en souviendrai ! »
    Wildcat : « J'ai une bonne mémoire. »
    Dew : « Merci d’être ven…… woah… enfin je veux dire, ça te va bien ! Tu devrais mettre ce genre de trucs plus souvent, ça te met vachement en valeur.»
    Wildcat : «  Mmmm... vraiment? Je vais y penser. Tu pourras peut-être me conseiller puisque tu as l'air de t'y connaître. »

    Hurricane avait toujours les mains fourrées dans ses poches et se trouva soudain envahi d’une sensation assez particulière ; celle qui vous donne envie de hurler des choses juste parce que vous vous rendez compte que votre présence est soudainement devenue parfaitement inutile, voire de trop, puisque vous êtes en train de faire ce que l’on appelle plus communément tenir la chandelle. Ce qu’il aurait bien voulu gueuler c’est quelque chose du genre « J’ESPERE QUE JE DERANGE PAS HEIN NON PARCE QUE SINON JE M’EN VAIS QUOI ». Mais évidemment, il n’allait pas faire ça. Il avait quand même un minimum de dignité encore. Il se contentait d’observer leur discussion, l’attitude calme et plutôt classe de la demoiselle, et le sourire débile du sportif dont les yeux avaient semblé-t-il trouvé le décolleté de la brune plus intéressant que son visage dénué d’émotions… Pourquoi ça ne l’étonnait absolument pas ? Evidemment, il ne pouvait pas le blâmer, la réaction était parfaitement naturelle pour un jeune homme. N’empêche qu’il aurait volontiers attrapé ce joli pot de fleurs dans le coin pour lui balancer au visage. Juste comme ça, pour le fun quoi. Matter ça se faisait avec discrétion, merde. D’autant plus quand la créature de rêves se trouvait être en face de vous et qu’elle vous regardait, sachant donc pertinemment dans quelle direction se trouvait votre propre regard. Et d’autant plus quand il y avait des témoins qui n’avaient strictement pas envie de vous voir faire. Duncan était un imbécile sans aucun tact, et il ne cessait de le prouver à chaque fois qu’il en avait l’occasion. L’italien se renfrogna et se décida à penser à autre chose, mais ses pensées se recentraient obligatoirement sur la scène se déroulant sous ses yeux. Maugréant dans sa barbe indistinctement, il se demanda pourquoi elle s’était habillée comme ça pour venir voir un ami qui avait la crève. Pour lui apporter un peu de chaleur exotique ? … Pour le réchauffer, hein. Ca ne pouvait être que ça. Elle pensait peut-être pouvoir profiter de l’état de faiblesse passager du brun pour l’attendrir et venir jouer les infirmières. C’était pas spécialement con comme plan, si elle avait des vues sur lui sans oser lui dire. Elle était du genre à avoir trop de fierté pour agir directement si elle avait des sentiments pour quelqu’un, ça, l’italien en était sûr. Ce qui ne l’empêchait pas de souhaiter ardemment qu’elle débarrasse le plancher au plus vite, parce qu’il était là avant. Il ne se sentait pas de trop, c’était elle qui était de trop. Mais elle ne semblait pas avoir compris ça. Ce que ça pouvait être con, les sportifs.
    S’adossant au mur, il hésitait à partir. Il aurait pu. Profiter de l’occasion pour les laisser flirter en paix et esquiver une conversation qui commençait à tourner au vinaigre. S’il avait réfléchi un peu et s’il pensait aux conséquences, il aurait conclu que c’était la meilleure solution et qu’il n’avait plus rien à faire dans cette pièce pour l’instant, sauf qu’une force supérieure le poussait à rester dans la pièce. Il ne pouvait pas partir maintenant. Sans savoir pourquoi. Ou plutôt si, inutile de continuer à faire des manières : il savait parfaitement pourquoi il ne pouvait pas quitter la pièce dans la minute.
    Cette fille faisait la belle pour plaire à ce type. Sauf qu’elle avait oublié que ce type était une propriété privée. Ledit type ne le savait pas lui-même, mais c’était ainsi.

    Gnagnagna tu peux me conseiller pour mes fringues, ouais. Laissez le champ libre à ce débile et cette fille devra s’habiller en soubrette et en mini-jupe/décolleté tous les jours, surtout pour s’entraîner à l’épée, juste pour le plaisir des yeux de ces messieurs. Cherche pas, grognasse, t’es pas discrète dans ton plan drague. Allez y parlez baseball, woohoo vous avez plein de points communs dis donc voilà qui est romantique. Et puis des jonquilles, pourquoi des jonquilles, c’était quoi leur délire de jonquilles, pourquoi il était pas au courant ? [ question idiote, mais quand on est jaloux, on ne fait pas spécialement attention au raisonnable ]

    Wildcat : " Tiens. Tu vas devoir lui donner la becquée. "

    Le sirop se retrouvait devant lui, entre les doigts de la brune, qui l’observait avec un drôle d’air. Il n’aimait pas du tout, mais alors pas du tout la façon dont elle s’adressait à lui. Une espèce d’expression hautaine, teintée de quelque chose de semblable à du mépris et une curiosité étrange. Dans d’autres circonstances, il l’aurait trouvée cool, et il aurait même pu lui rendre son regard en y ajoutant un rictus sarcastique. Il aimait bien les nanas qui avaient un peu de caractère. Mais là, il n’aimait pas du tout. Pour qui elle se prenait de lui parler comme ça ? Il s’empara du sirop d’un coup sec pour ne pas avoir à lui toucher la peau et le jeta sur le lit de Dew, pour bien lui montrer qu’il n’avait absolument rien à faire de ses ordres. Son regard était mesquin. Pas noir, pas explicitement rageur, juste insoumis.

    Hurricane : « Mais bien sûr. »

    Et que je te recommence à parler baseball comme si de rien n’était et comme s’il n’avait rien dit. C’était qu’elle commençait à les lui briser velu, celle-là… Elle cherchait quoi, là ? Elle pouvait pas comprendre qu’elle gênait et qu’elle avait interrompu une conversation ? Il s’apprêtait à l’attraper et lui dire de dégager, quand il fut arrêté dans son élan par le contact soudain de la bouche féline à celle, surprise, du baseballer alité.
    Les yeux ronds quelques secondes, il fallait avouer qu’il n’en revenait pas. Il la prenait pour quelqu’un de subtil, de réservé peut-être, et très loin d’être tactile… Et voilà qu’elle l’embrassait comme ça, devant lui, comme si de rien n’était. Son sang n’avait fait qu’un tour dans ses veines, au moment où ses yeux observèrent la scène qui lui sembla se dérouler bien plus lentement qu’en réalité. Il avait pas tort, ils allaient bien ensemble. Immobile, et repensant à ça, il sentit la jalousie s’accentuer, brutale, dévorante, vicieuse, s’immisçant un peu partout dans son être. Il ne pouvait rien dire sur la brûlure qu’elle lui infligeait, sur l’horreur de la sensation d’être comprimé de l’intérieur par le désir d’avoir ce que l’on n’a pas, et qui vous est volé sous vos yeux. Cette scène n’aurait pas du avoir lieu. Il n’était pas d’accord. Il refusait. Depuis quand elle l’embrassait pour un pauvre petit compliment de rien du tout ? Est-ce que lors de leurs entraînements, ils s’évadaient parfois dans le petit bois pour flirter et s’embrasser et putain de merde pourquoi il se retenait encore d’éventrer cette fille sur place alors que toutes les images mentales qu‘il s‘imaginait et la vue de cette scène lui faisaient un mal de chien ? Connard de Dew, lui demander de sortir avec lui et faire le jaloux alors que de son côté il s’était trouvé une charmante petite copine… Tche. Le sentiment de rage possessive se mêlait à une colère grandissante d’avoir été assez con pour penser une seule seconde que le brun pouvait être jaloux de son côté pour le bien de l’italien. Oui, parce qu’il l’avait engueulé, mais il aimait ça, quand le brun s’inquiétait pour lui. C’était bien un des seuls à le faire. Et maintenant, cette nana s’amenait et… et…

    Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Gokuderahothothot

    Il ne bougea pas, et recula même d’un pas, les mains dans les poches. La surprise et le choc traumatique passés, il se débrouillait extrêmement bien pour jouer l’acteur et cacher ce qu’il ressentait vraiment. Ce qu’il ressentait, cette douleur d’avoir été pris pour un con, d’avoir espéré, de voir l’être cher embrassé par quelqu’un d’autre, se dire que leur relation pourrait probablement être sérieuse tel qu’il les connaît, et de se rendre compte d’autant plus qu’une potentielle histoire entre lui et ce sportif débile n’était qu’une connerie. Une profonde et absolue connerie. Qu’il reste avec sa brune. Il s’en foutait maintenant. Il s’en foutait tellement qu’il les aurait volontiers balancés tous les deux par la fenêtre, après avoir pris soin de les torturer abominablement. Mais non, il ne ferait rien. Ils vivraient heureux et auraient beaucoup d’enfants sportifs aussi cons qu‘eux, et lui n’aurait rien à dire là-dessus.
    Tellement pris dans ses pensées, l’italien ne se rendit pas compte du fait que la brunette venait de dire à Dew de se rétablir et qu’elle s’apprêtait à sortir de l’infirmerie. Il regardait ailleurs, l’air froid, et les murmures de sa voix calme lui parvinrent soudain ;

    Wildcat : « Jouons à chat... qui sera le premier à attraper la souris. »

    Pris au dépourvu, il ne répondit rien. Alors elle ne l’avait pas encore attrapé, hein ? Elle voulait jouer ? Elle voulait de la compétition ? Pétasse. Elle allait l’avoir, et elle n’avait aucune chance. C’était ce qu’il se disait, sûr de lui, avant de se souvenir que la souris était Dew, et qu’il était hors de question qu’il se batte pour le garder. Il n’était pas vraiment question de se battre pour quelque chose qu’il considérait déjà comme acquis. Enfin, presque acquis… Enfin, bref. Il ne rajouta rien, jusqu’à ce qu’elle soit à quelques mètres de la porte et qu’il se tourne brutalement vers elle, conscient qu’il allait encore dire une connerie profonde qu’il allait regretter, mais sous l’impulsion de la colère et de la jalousie, il ne réfléchissait plus.

    Hurricane : « Il est pas question de chat ou de souris dans cette histoire, Wildcat ! »

    Il grognait, et pas qu’un peu. Il l’assassinait du regard. Trop véhément pour être sincèrement désintéressé, il le savait bien.

    Hurricane : « Tu le veux ce débile ? Hé bah prends-le ! Je vois pas ce qui peut te faire croire une seconde qu’il soit question de compétition ! Je sais pas à quoi tu joues ou ce que tu cherches à faire, mais c’est complètement con si tu veux mon avis. Suffisait de me dire de dégager pour le sauter, si c’est ça que tu veux, je m’en cogne. »

    Ce qui était présentement le plus gros mensonge qu’il n’ait jamais énoncé.
    Il était loin, très loin de s’en cogner.

    Il jeta un œil réprobateur à Dew, le genre de regard qui vous transperçait de l’intérieur, le genre de regard qu’il ne savait que trop bien lancer, surtout quand sa colère et sa déception lui faisaient autant de mal.

    Hurricane : « Pas mal, ta prétendante. Je vous savais pas si proches. »

    Ouh, qu’il était froid, le venin, dans cette phrase.

    We've been so lost for so long
    I don't know how to get back again
    And we're drowning in the water
    That flows under this bridge
    When you're fighting the current
    You forget how to live
    And I wanted to reach you but I don't know where to begin

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Invité
Sujet: Re: Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) EmptyMar 9 Mar - 21:28

Et ils parlèrent joyeusement. Elle lui dit qu’elle était tombée sur cette balle par hasard, qu’elle avait bonne mémoire, qu’elle lui demandera conseil pour ses tenues, tout ça. Et il écoutait, il hochait un peu la tête, souriant. Il était assis en tailleur sur le lit, enroulé dans ses draps, confortablement. Parler, converser, agréablement. Avoir une jolie fille devant soi, recevoir des fleurs, tranquillement… alors que c’était juste une grippe. Juste une grippe saisonnière, banal. Comme lui. Cette petite grippe le fatiguait pourtant atrocement, et s’il était confortablement installé dans sa couverture, l’intérieur de son corps était ce qu’il y avait de plus inconfortable. Une douleur atroce dans le crâne, du poil à gratter dans la gorge et des mots coincés dans la bouche, les mots d’une conversation non finie. Pourtant l’arrivée de WildCat lui avait fait oublier un peu son mal, ou disons plutôt que c’était son décolleté vertigineux qui participait hautement au pouvoir qui consistait à le déconcentrer de ses douleurs. La présence de la jeune fille était féminine, exotique. En ce moment, celle de son meilleur ami, elle était plus… lourde et pesante. Il sentait clairement que l'aura qui l'entourait n'était pas des plus sympathiques, mais c’était tellement habituelle chez lui qu’il ne prit pas la peine de le noter. C’était vrai qu’il devait en avoir juste marre d’être ici, à poiroter, alors que deux sportifs papotaient joyeusement. Pourtant il ne devait pas partir, et lui-même ne pouvait pas virer WildCat, car même si elle avait interrompu une conversation qu’il a toujours voulu avoir, il ne pouvait nier qu’il aimait sa compagnie. Surtout qu’elle avait fait beaucoup d’efforts, que ce soit pour les fleurs, ou la balle ou pour sa tenue, et il aimait à penser que c’était pour lui plaire. C’était un garçon après tout, et quand une fille habituellement camouflé dans du cuir, asociale et froide venait en petite tenue vous porter des fleurs, il n’y avait pas besoin d’avoir un orgueil démesuré pour en déduire des choses. Il suffisait d’être un garçon. Et vraiment, il se disait qu’il aimerait que ce soit pour lui. Oui, ca ne lui déplairait pas, que ce soit pour lui. Oui, ce serait mentir de dire que ça le rendait totalement indifférent. Parce qu’il n’était jamais indifférent, tout lui importait plus au moins, tout le faisait réagir. WildCat s’ouvrait à lui, et ça lui faisait plaisir. WildCat semblait s’intéressait à lui, et ça le flattait. WildCat était une fille, et lui il était un garçon.
Évidemment, ce n’était pas la même chose avec Hurricane. Ce n’était pas du tout la même chose. Ce genre d’attirance superficielle d’un garçon pour une fille, ou d’une fille pour un garçon, n’avait rien à voir avec des sentiments inavoués qui le rendait muet, gêné et gauche. On pourrait croire, d’ailleurs, que s’il s’attachait autant à Hurricane, c’était parce que celui-ci lui résistait. Parce que celui-ci était inaccessible. Qu’il était inaccessible et qu’il avait envie de briser sa résistance, d’ouvrir de force cette huître pour en voler la perle, assouvir sa curiosité et son ego. Mais non. Non non non. Dew n’était pas le genre d’homme aux milles conquêtes qui s’accrochait dès que l’une lui résistait. Ce n’était pas ça. Ce n’était pas un Playboy, ni un Dom Juan, si ce n’est que comme ce dernier, il aimait se passer en victime. Ce n’était pas sa faute, s’il était séduit, ce n’était pas sa faute. Souvent elles demandaient en premier, parfois c’était lui. Souvent il disait qu’il avait le baseball. Parfois il acceptait. Jamais il n’y réfléchissait vraiment, c’était au feeling. Mais là, ce type là, ce n’était pas juste une impression, ou un substitut, ou un désir… ce n’était pas tous ces trucs qui ressemblaient à l’amour, qui se déguisait en elle dans un carnaval faux et mensonger. Et c’était ça, qui faisait peur, c’était cette force là, pur, violente, dévastatrice. Se sentir écraser, suffoquer, parce que c’était trop. A se demander si cette chose là lui offrirait le bonheur. Entre le bonheur difficile à atteindre, à dompter, à maitriser et les petits bonheurs éphémères faciles à saisir, à savourer, à posséder, le choix était vite fait. Il avait bien vu que chercher le bonheur, le vrai que seule cet italien là, pouvait lui offrir, c’était vouloir attraper le soleil. Et il s’était déjà brulé les doigts.
Il l’aimait oui, et si on s’amusait à taper "Comment sait-on qu’un homme aime" sur google, (juste après le "Comment sait-on qu’on est enceinte" et avant "Comment sait-on que la terre est ronde") pour ensuite comparer point par point les idées énoncées avec ce qu’il pensait, ressentait, si on faisait ça, c’était un sans fautes. Pour la première fois autre qu’au baseball, il faisait un sans faute. Le manque atroce qu’il ressentait lors des journées où il ne l’avait pas vu, ce respect qui avait envers lui et ses secrets, le fait qu’il l’écoutait sans cesse avec attention, qu’il voulait le protéger, qu’il le trouvait beau dans toutes les situations, qu’il pouvait faire tout ce qu’il lui demandait, qu’il avait envie de lui faire l’amour avec tendresse, qu’il ne dirait franchement pas non qu’en à la question de vivre avec lui… tout ça, il ne le connaissait que trop bien.
Puis il dit à WildCat qu’il n’y avait pas de problèmes, qu’ils iraient faire les boutiques un jour, quand ils pourront sortir. Parce que les lucioles étaient plus faciles à avoir que la lune, et il avait besoin d’être éclairé.

- Tiens. Tu vas devoir lui donner la becquée.
- Mais bien sûr.

Deux chats sauvages, immobiles, face à face, et leurs griffes sortaient lentement, et leurs queues s’épaississaient, juste pour impressionner. Et lui, il cligna juste des yeux. Que WildCat demande ça à Hurricane, ça avait de quoi surprendre. Encore une fois elle s’y prenait mal, alors qu’elle voulait juste être gentille, qu’elle voulait juste faire rentrer l’italien dans la conversation, ou un truc du genre. Elle voulait le faire se rendre utile, sans doute. Et encore une fois, le garçon n’y compris rien, se mit sur la défensive, le prit pour une provocation, ou un truc du genre. Du coup le sirop se retrouva de nouveau à ses côtés. Cette histoire de becquée avait failli le faire rougir, tant c’était inattendu… mais la réaction de Hurricane avait fait se dégonfler tous les vaisseaux sanguin de ses joues qui avaient faiblement commencé à se faire voyants. Il avait cru, un temps. Non évidemment qu’il refuserait. C’était tellement évident que ça ne lui fit rien. A part un peu de frustration. Au moins il ne l’avait pas demandé lui-même… Il était évidemment que son pouce préhenseur et son télencéphale hautement développé lui permettait de boire son sirop sans l’aide de personne. Il était tout aussi évident qu’il aurait aimé qu’Hurricane l’aide. Peut-être parce que ce sera une jolie preuve de gentillesse gratuite de sa part, peut-être parce que le tableau parait charmant… ou peut-être qu’on aime tous que la personne qu’on chérie prenne soin de nous. Le fait était que l’espoir, né d’une demande qu’il n’avait jusque là, jamais imaginé demander lui-même, était retombé comme un énorme soufflé au fromage. En y pensant, c’était comme si WildCat avait essayé de l’aider sans le savoir, car c’était évident qu’elle ne savait pas. Et ça l’amusait, franchement. Alors il dit de ne pas s’inquiéter, qu’il le prendrait lui-même, avant d’enchainer sur le baseball. Instinctivement. Parce qu’il savait qu’il pouvait en parler avec WildCat, il savait qu’il ne risquait pas de la saouler avec, vu qu’elle en faisait et qu’elle aimait ça. Alors il en profitait férocement. Elle lui dit de se soigner, il hocha un peu la tête. Et un silence. Un silence qui n’était pas gênant, pourtant, un jolie silence. Un silence qu’il n’eut pas le temps ni de casser, ni de savourer car la poitrine de la jeune fille apparut à sa hauteur, sans qu’il n’eut à lever les yeux. Prit de nouveau de court, il fixa un instant ces attributs avantageux qui pendouillaient presque sous ses prunelles, sans sous-vêtement pour les retenir, peu de tissu pour les cacher. Il les détaillait en rougissement, se demandant pourquoi elle se penchait comme ça, avant de lever les yeux. Avant de lever les yeux… et de se faire embrasser. Des lèvres pulpeuses et féminines, un peu collant à cause du rouge à lèvre, vinrent lui voler un baiser. Comme ça. Normal. Woah. Abasourdi et totalement stupéfait, il n’eut pas la tête de prendre une tête moins ahuri, qu’elle s’était déjà fièrement redressé. Comme ça, satisfaite de la tronche qu’il tirait alors qu’on pouvait presque fois de la fumée lui sortir des oreilles tellement son visage était chaud. S’il s’y était attendu… il ne l’aurait jamais cru aussi osée, provocante, audacieuse… féminine, atrocement féminine. Il savait qu’elle était mystérieuse, qu’elle cachait quelques facettes, sa curiosité était déjà de prise sur elle, mais de là à imaginer ça… c’était dingue.
Et Hurricane l’avait vu. Et ça le gênait un peu plus, d’un coup. Où était le mal, pourtant… ? En y pensant, il trouva cette gêne totalement déplacé et inutile… parce qu’il n’y avait rien, entre eux. Que Hurricane avait refusé qu’il y ait quelque chose, qu’il s’en fichait royalement de ce que le baseballer faisait de sa vie, ça devait juste le dégouter. Voir deux crétins s’embrassaient. Pourtant il voulait toujours que l’italien le croit libre, il voulait qu’il le croit tout à lui, il voulait qu’il voit qu’il restait là pour lui. Au cas où. Au cas où l’italien réaliserai un jour qu’il ne pouvait compter que sur lui, être réellement aimé que de lui, lui qui avait attendu. Il n’avait pas envie qu’il le voit comme ça, dans cette situation, avec cette fille pour qui il n’avait pas ces sentiments. Paradoxalement, le baseballer ne désirait qu’une chose : tourner la page. Oublier tout ça, cette dingue utopie, ne pas gâcher sa vie. Ne pas gâcher sa vie à se bruler les doigts voir le soleil. Privilégier son bonheur, toujours, sans cesse, ne pas le heurter à des rêves insaisissables. Vivre sa vie, comme il l’avait décidé depuis longtemps déjà. Alors il n’avait pas à culpabiliser. Ca ne servirai qu’a le faire souffrir, alors que de l’autre côté… Hurricane s’en fichait. Que de l’autre côté, ce dernier n’avait jamais rien imaginé avec lui. Alors ça ne devait pas déranger Hurricane. A moins… à moins… que ce soit WildCat, le problème. Peut-être bien que ça l’était, peut-être bien qu’il était tombé sous son charme, Hurricane. Pourquoi ça lui faisait mal d’y penser ?

- Merci. C'est pour le compliment de toute à l'heure. Rétablie toi.

Un visage emprunt d’un soupçon de douceur, comme un café trop noir dans lequel on mettait du lait. Un nuage. Une voix et un message qui transféraient cette même douceur. Froide et douce, mature et féminine, caractérielle et sexy. C’était vrai alors, qu’il ne la laissait pas indifférente ? Et lui, il était toujours un peu sous le choc. Et elle, elle s’était retournée, avait chuchoté quelque chose et s’apprêtait à partir. Et lui, il se mit à toussoter un peu, une marque de rouge à lèvre sur la commissure.

- Il est pas question de chat ou de souris dans cette histoire, Wildcat ! Tu le veux ce débile ? Hé bah prends-le ! Je vois pas ce qui peut te faire croire une seconde qu’il soit question de compétition ! Je sais pas à quoi tu joues ou ce que tu cherches à faire, mais c’est complètement con si tu veux mon avis. Suffisait de me dire de dégager pour le sauter, si c’est ça que tu veux, je m’en cogne.

Penché pour tousser dans sa main, à son aise, il avait un peu relevé la tête, Dew. La main crispée sur la bouche, il regardait Hurricane, puis WildCat, puis Hurricane à nouveau. Et il lui sembla qu’il avait zappé un épisode, qu’il avait loupé quelque chose, et c’était horriblement frustrant. Il finit par arrêter de tousser, la gorge en sang. Pourquoi il disait ça ? … Elle l’avait provoqué, surement. Oui, il l’avait vu aperçut de pencher vers Hurricane pour lui murmurer quelques choses, elle l’avait surement provoqué. Alors qu’il n’y avait aucune raison qu’elle le fasse… puisque tout l’orphelin était au courant que l’italien le détestait prodigieusement. A moins… qu’elle ne jalouse son meilleur ami pour le temps qu’il passait avec lui ? Ca devait être ça, et il ne pouvait s’empêcher de trouver cette attitude charmante. La jalousie, quand ce n’était pas lui qui en souffrait, il trouvait ça vraiment charmant. C’était un défaut quand le vice était trop poussé, trop maladif, mais c’était tout simplement séduisant, comme ça, là. Et il aurait tout donné pour voir Hurricane en souffrir, pour le voir jaloux aussi, il en rêvait. C’était mesquin, oui. Mais on était tous mesquin quand on était amoureux. Egoïste.
Sauf qu’il s’en cognait. Qu’il s’en cognait royalement, Hurricane. Et WildCat esquissa un faible sourire, de ceux qu’elle faisait quand elle était en colère. Et elle partit.
Et lui, lui ne pouvait pas. Cloué aux draps. Quoiqu’il n’avait pas envie de partir. Et il ne pouvait pas, parce qu’une flèche avait scindé un bout de peau en deux, profitant de l’ouverture de l’épiderme pour s’enfoncer dans le derme, la chair, se glisser entre deux côtes, et la fine baguette froide suivait le tout, et s’enfonçait. S’enfonçait, en se nourrissant du sang qui faisait couler. Cette flèche là, c’était le regard d’Hurricane.

- Pas mal, ta prétendante. Je vous savais pas si proches.

Jalousie ?
Non. Non. En tout cas, pas pour lui. Pas pour lui. Ses pensées paranoïaques lui revinrent un peu à l’esprit. Pas pour lui. Ca lui fit mal rien que de penser qu’il était jaloux, mais pas pour lui. Il voyait ses envies se réaliser, une à une, mais ce n’était jamais pour lui. Ca le désespérait. Ca l’abimait. Déjà qu’il mourrait constamment de jalousie pour tous ses prétendants, si en plus… en plus Hurricane devait en pincer réellement pour une fille, ça allait le tuer. Pourtant c’était ce qu’il voulait, c’était ce qu’il avait voulu lui conseiller, arrêter de laisser la débauche le consumer… avoir une vraie relation. Dans lequel son meilleur ami pourrait être vraiment heureux.

- Haha, moi non plus ! Le baseball ça rapproche. Vous aviez l’air de bien vous entendre aussi, c’est la première fois que je la vois taquiner quelqu’un.

Un sourire niais.
Salaud.
Serait-il salaud au point de sortir avec WildCat juste pour qu’Hurricane n’en ai pas l’occasion… ? Non, non… il avait horreur de se servir des autres comme ça. Ca le dégoutait. L’idée même lui donnait des nausées. Mais en même temps, WildCat lui plaisait, et il lui plaisait aussi… et il devait tourner la page, rapidement. Ca va faire trois jours qui se disaient qu’il fallait qu’il sorte avec une fille, oublier tout ça. Et voilà qu’une jolie fille, parfaite à tout égard, venait l’embrasser.
Désolé Hurricane. Et son sourire avait fondu comme une glace au soleil. Pas soumis, non, sérieux. Parce qu’il allait être salaud. Il allait être vraiment salaud. Silence. Il toussa un peu, comme pour réclamer l’attention, et leva les yeux vers lui.

- Tu sais, à propos de tout à l’heure… tu disais que tu t’en fichais qu’ils empiètent sur ton bonheur. Mais s'il t’importe si peu, si tu t’en fiche d’être heureux, alors tu ne risque pas de le devenir. Tu devrais arrêter de faire ces choses. Trouve-toi quelqu’un, une chouette fille.

Il se sentait salaud. Alors qu’il voulait juste l’aider, et pour sa part, juste tourner la page. Mais dire ça, alors qu’il allait probablement sortir avec la seule fille pour qui Hurricane à des sentiments. Ce serait comme dire "Tu devrais manger des légumes tu sais" et aller prendre en premier tous les légumes auxquels Hurricane n’étaient pas allergiques, lui laissait que ceux qu’il ne pouvait digérer. Il ne voulait pas le prendre de haut, il ne voulait pas faire "Fais comme moi, moi j’y arrive", il voulait juste son bien. Le sauver. Mais en même temps il n’avait aucune envie de le voir tomber amoureux. Paradoxal. Contradictoire. Et ça faisait mal, ça faisait atrocement mal.
Parce qu’il savait que les lucioles ne lui suffiront jamais, il savait qu’il voulait la lune. Et pour le bien de celle-ci, il s’éloignait d’elle.

Et personne n’aura le droit de te dire quoique ce soit, à part moi.
A part moi.
A part moi.
A part moi.

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Sujet: Re: Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) Keuf keuf arght arght ( Hurricane ) EmptyVen 2 Avr - 13:54

    Dehors, la pluie anglaise qui s’était soudain mise à tomber tambourinait contre les fenêtres, grise, froide, désagréable. Hurricane la sentait, sans même avoir besoin de tourner les yeux vers la fenêtre pour s’en rendre compte. L’ambiance hivernale que cette pluie apportait à chaque fois qu’elle se présentait rendait toute la pièce blanchâtre et irritante, elle lui donnait froid à l’intérieur, elle le mettait d’une mauvaise humeur massacrante, tous les jours. Comme si ça ne suffisait pas d’avoir vu le type pour qui son abruti de cœur avait décidé de battre se faire embrasser par une autre, par une rivale, par quelqu’un qui avait environ 150039350 fois plus de chances que lui d’être le love interest de Dew. Non, ça ne suffisait pas, il fallait qu’il pleuve aussi. Et que ses poches soient vides de cigarettes. Et qu’il avait envie d’aller aux chiottes. Et qu’il avait envie de donner des coups de poing dans quelque chose de dur et de solide pour s’écraser les os dessus et penser à autre chose que cette satanée jalousie qui faisait plus mal que la douleur physique. Pourquoi les mauvais jours s’acharnaient-ils à vous écraser de toutes les petites contrariétés de la vie alors que vous étiez déjà au fond du gouffre ?
    Devant lui, le visage innocent de l’être qui n’a rien à se reprocher, du convalescent qui vient de trouver un intérêt formidable à sa maladie, de ce garçon au cœur léger et au sourire joyeux qui goûtait aux joies de la surprise et peut-être de l’affection ou de l’amour, ces pupilles chocolatées dont les étincelles n’étaient pas destinée à sa personne, parce que pour lui plaire, il lui manquait une paire de seins et quelques courbes bien placées. Déprimant. Chaque seconde qui passait semblait insister, appuyer sur le couteau planté dans la plaie béante de ses sentiments, pour bien lui faire comprendre que l’objet de son affection torturée ne lui était pas destiné, et qu’il fallait absolument qu’il cesse de se faire du mal pour rien. Ce n’était probablement qu’un désir physique un peu tordu qu’il éprouvait pour le sportif, et encore. Même s’il savait pertinemment que ce qu’il éprouvait, il ne l’avait encore jamais connu avec une telle intensité, il n’était pas trop tard pour passer à autre chose.

    Dew : « Haha, moi non plus ! Le baseball ça rapproche. Vous aviez l’air de bien vous entendre aussi, c’est la première fois que je la vois taquiner quelqu’un. »

    A demi sorti de ses pensées brûlantes, sans avoir quitté une seconde le visage de Dew de ses yeux acérés et emplis d’une cruauté que le brun devait penser sans fondement, il crispa les doigts au fond de ses poches, essayant au possible d’avoir l’air de se moquer éperdument de la situation comme il l’avait prétendu. S’en cogner, hein. Oh oui, il s’en cognait. Il s’en cognerait volontiers les poings sur un punching-ball brun. En forme de demoiselle, ou bien en forme de baseballer. Les deux joueraient le rôle à merveille. Il voulait en avoir mal, de trop les frapper, de trop évacuer sa douleur pour l’exterminer, la détruire définitivement, et ne plus jamais avoir à ressentir pareilles émotions. Ca faisait trop mal.
    Même les mots tranquilles de son camarade n’étaient qu’une torture de plus. Liquide acide que ce fiel qui lui tordait l’estomac un peu plus à chaque sourire sur le visage de gamin du sportif.
    Que répondre à ça ? Il fallait bien s’appeler Dew et être baseballer pour ne se rendre compte qu’au dernier moment d’une affection aussi forte que quelqu’un lui portait. Hurricane parlait d’expérience.
    D’un autre côté, elle au moins, elle avait eu le cran de faire ce qu’il aurait du faire il y avait des semaines de cela. C’était lui qui aurait dû prendre Dew à part et arrêter de réfléchir un court instant, juste pour l’embrasser, juste parce que les mots étaient tellement dérisoires. Comme il regrettait. Se croire si fort, se croire tellement audacieux et impudent, se croire meilleur que les autres, et se faire doubler par elle. Elle qui avait les couilles, finalement. Pétasse. Elle avait le courage, et elle avait les seins. Juste cette fois, pendant un quart de seconde, Hurricane se dit que la vie était injuste.
    Il ne pouvait pas imiter Wildcat maintenant. Ca serait juste stupide. Et pourtant Dieu savait à quel point il en avait envie. La boule qu’il avait au ventre qui lui disait de le faire, de le faire vite, et pourquoi il attendait encore ? Et cette même boule qui l’en empêchait. Quelle merde, ces sentiments d’adolescente en fleur. Cette situation n’était qu’une épreuve de plus que la vie lui infligeait : laisse de côté ce que tu ressens. L’amour n’est qu’un concept. Toi, il te faut des faits. Travaille, dors, étudie, vole, tue, mais n’aime pas. De toutes façons, con comme tu es, tu causerai la perte de quiconque serait sous tes bonnes augures. Et oui, la boule dans son ventre servait aussi de petite voix de la Conscience, et elle lui mettait l’humeur dans les talons.

    Hurricane : « Mais c’est vraiment génial ça !!! Comme ça on pourra se faire des pique-niques dans le parc tous les trois !!! Et je tiendrai la chandelle, et tout le monde sera content !!!! »

    Tais-toi, bon Dieu, petit crétin… Ca relève du niveau maternelle, là…
    Le sourire de Dew avait disparu, mais l’italien ne savait pas comment il avait interprété ses mots. La jalousie suintait de chaque syllabe, mais le sportif serait-il capable de s’en rendre compte, pour une fois ?

    Dew : «  Tu sais, à propos de tout à l’heure… tu disais que tu t’en fichais qu’ils empiètent sur ton bonheur. Mais s'il t’importe si peu, si tu t’en fiche d’être heureux, alors tu ne risque pas de le devenir. Tu devrais arrêter de faire ces choses. Trouve-toi quelqu’un, une chouette fille. »

    Une arme. Donnez-lui une arme. Qu’il la tienne bien droit en direction de cette zone entre les deux yeux en chocolat, qu’il lui lance un dernier regard meurtrier et que sans réfléchir il presse sur la détente pour mettre un terme à la vie et au débit de mots de ce débile sur pattes. Qu’il fasse exploser cette cervelle d’où sortaient des morales déplacées qu’il n’aurait jamais dû même oser lui dire, qu’il fasse exploser ce visage qui ne lui appartiendrait jamais puisque lui venait de s’en trouver une, de chouette fille. Donnez-lui une arme, qu’il puisse poser le canon de métal dans sa bouche et faire un peu le ménage dans sa tête pour arrêter de réfléchir.

    La rage qui l’envahit soudain était pareille à une tempête, soudaine et dévastatrice, et elle mettait en mode veille toutes ses fonctions réflexion. Comme d’habitude. Comme à chaque fois qu’il restait trop longtemps dans la même pièce que Dew. Tout simplement parce qu’il ne supportait pas d’être soumis à cette pression, à cette frustration, lui qui était habitué à toujours avoir tout ce qu’il voulait au moment où il le voulait, ou presque.

    Hurricane : « Le bonheur, hein ? Une chouette fille, hein ? C’est comme ça que tu le prends, espèce d’enflure ? Tu me regardes de haut maintenant, tu te crois meilleur que moi parce que tu penses que tu es heureux ? Ta vision du bonheur n’est pas la même que moi, aucune de tes visions sur la vie ne sont les mêmes que les miennes, on n’a rien en commun et tu n’as pas le droit de me donner des conseils merdiques sur comment je devrais atteindre le bonheur ! »

    Se calmer, rien qu’une seconde, pour ne pas avoir l’air totalement sans crédibilité. Il serrait les poings sur les côtés de ses hanches, et grimaçait de colère, levant presque un regard plein de condescendance et de haine vers Dew. Il espérait que ça lui fasse mal. Qu’il sente que ce regard n’était rien d’autre qu’une balle de revolver qui aurait du lui exploser la cervelle. Ou le cœur. Ou les deux.
    Il avait mal. Il avait mal sans avoir aucune égratignure nulle part. « Essere il mio », qu’il avait envie de lui gueuler, de lui ordonner. Sois mien et arrête de me faire comprendre que sans moi tu es heureux.

    Hurricane : « Tu sais quoi, je sais vraiment pas pourquoi je suis venu te voir. J’oublie à chaque fois à quel point je peux pas te blairer. »

    Ou le contraire, sûrement.
    Il claqua la porte en espérant avoir cassé autre chose que les gonds.
    En espérant avoir cassé autre chose que son amour-propre, et autre chose que son propre bonheur.
    Dew pouvait parfaitement être heureux sans lui, et bah, très bien. L’inverse était tout autant valable.

    Il n’aurait besoin que d’environ quelques heures et plusieurs centaines de clopes à la chaîne pour s’en persuader, voilà tout.

    What am I gonna to do when the best part of me was always you,
    And what am I supposed to say when I'm all choked up that you're ok
    I'm falling to pieces, yeah,
    I'm falling to pieces, yeah,
    I'm falling to pieces
    (One still in love while the other one's leaving)
    I'm falling to pieces
    (Cos when a heart breaks no it don't break even)

    [The Script - Breakeven ]


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Keuf keuf arght arght ( Hurricane )

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