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 PV. Seth [[ A place for us to Dream

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Sujet: PV. Seth [[ A place for us to Dream PV. Seth [[ A place for us to Dream EmptyJeu 3 Déc - 12:17

    You'd better keep it in check
    Or you'll end up a wreck.
    And you'll never wake up.




    Wake
    Up
    .











    L'obscurité enveloppait la chambre depuis plusieures heures. Le soleil s'était couché depuis longtemps, mais ni le noir total ni le silence absolu qui régnaient dans la la Wammy's House ne suffisaient à donner le sommeil au jeune homme. Ses yeux se posèrent sur les contours à peine esquissée de la fenetre, et une envie s'empara de son corps. L'envie de s'évader, l'envie d'oublier. De quitter ces lieux. Depuis combien de temps le jeune homme se trouvait-il dans sa chambre? Il n'en avait aucune idée. Malgrès le refus de son corps frele et épuisé, il se releva en position assise, posant son dos contre le mur froid. Il frissonna mais ne se décolla pas, trouvant ce contact quelque peu rassurant. Reed n'avait presque rien mangé depuis des jours, ce qui lui donna un léger tournis auquel il ne preta aucune attention. Le brun s'avança d'une démarche légèrement hésitante vers la fenetre, qu'il ouvrit. Aussitot, l'air froid de la nuit s'engouffra, relevant doucement ses cheveux sombres, qui se collèrent en virevoltant à son visage épuisé. Toujours dans l'obscurité, il attrappa un paquet de cigarettes. Il en porta une à ses lèvres, qu'il alluma en silence. Il tira lentement dessus, avant que ses doigts fins ne s'emparent de l'objet et le retirent de ses lèvres, d'où s'échappait un peu de fumée blanche. Après quelques lattes, et sans meme qu'il ne s'en rende compte, la braise était éteinte, écrasée sur le rebord de la fenetre. Reed sourit, et recommença l'opération, ravivant à chaque fois la braise rouge se trouvant à l'autre bout de la cigarette. Il se rassit sur son lit. Mais il ne voulait pas s'endormir de nouveau. Il ne laisserait pas ces cauchemards, ces fantomes s'insinuer en lui. Bon sang, que la nuit était longue...


    Reed se tenait immobile face au miroir. Non pas qu'il fut narcissique, mais plutot parceque l'image qui lui était retournée était fort piteuse. Ses cheveux noirs, liassés à l'état sauvage, retombaient sur son visage pale. Tout ce dont il avait besoin, c'était une nuit de sommeil. De vrai sommeil. Loin des cauchemards qui hantaient ses nuits. Loin du souvenir de son père. Loin de l'obsession de son frère. [Fantomes du passé] . Il observa ses yeux sombres, les cernes légères qui commençaient à y apparaitre. Son regard se posa ensuite sur ses blessures, qui remontaient à quelques jours déjà. Une légère entaille au niveau de la lèvre inférieure, ainsi qu'un hématome qui se dessinait timidement sur sa joue gauche. N'importe qui aurait cru qu'il sortait d'une bagarre. Il n'en était rien, pourtant. C'était une pauvre gamine d'une dizaine d'années à peine qui, alertée par les cris, l'avait trouvé dans la Common Room, à l'heure où presque tous les élèves étaient en cours. Il avait du lui foutre la trouille d'ailleurs, la lèvre en sang et le corps agité par de violents tremblements. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, suivi d'un long soupir. Il détacha ses yeux d'onyx du miroir, avant de sortir de la salle de bains, où il s'était enfermé afin de profiter de quelques moments de répit. La journée avait été suffisamment longue et éprouvante. Après un sommeil pénible et agité, il s'était reveillé en retard pour les cours. D'habitude ceci ne lui aurait posé aucun problème, mais c'était bien la troisième fois de la semaine qu'il ratait ses cours en prétextant une violente migraine. Roger n'était pas dupe, et finirait bien par démasquer le jeune homme et sa comédie. Reed avait donc du se depecher, sans avoir le temps d'avaler quoi que ce soit. Et ce jusqu'à 4 heures de l'après-midi, l'heure actuelle. Et ni le chocolat de Mello, ni la geek attitude de Matt n'avaient réussi à améliorer l'état d'esprit du jeune homme. aujourd'hui, il faisait la gueule au monde entier, tel un gamin. C'était donc dans cet état d'esprit peu prometteur qu'il avait quitté la Wammy's, histoire d'aller glander autre part. Il en avait tout simplement marre de ce lieu. Après tout, celà faisait quelques semaines déjà qu'il n'avait pas quitté la Wammy's et son lot de surdoués/associaux/psycopathes/déjantés.
    L'air glacial de l'extérieur apaisa quelque peu ses ardeurs rageuses. L'adolescent avançait d'un pas rapide dans les rues anglaises, la capuche de son manteau noir légèrement rabattue sur son visage, le protégeant ultérieurement du froid. Ses bottes martelaient le sol, alors qu'il allumait sa cigarette pour la troisième fois. Il resta immobile un instant, comme captivé par la flamme vermeille, avant de ranger son briquet et de continuer sa route. La nicotine contribuait également à l'apaiser, lui empechant de gueuler sur les quelques pauvres passants qui commettaient l'erreur de le bousculer involontairement au passage.
    A cette heure-ci, les rues étaient bondées de monde. Reed essayait d'oublier cette désagréable sensation d'enfermement, mais aussitot qu'il se retrouvait à arpenter un trottoir au milieu de la foule, il ne pouvait réprimer les frissons qui parcouraient son dos. Quelle idée de sortir à l'heure de pointe... Il continuait cependant à marcher, les yeux rivés au sol, une clope sitot éteinte, sitot allumée entre les lèvres. En ce moment, il aurait volontier envoyé tout balader. Son frère, la Wammy's House et ses foutus cours, Roger, L... Pourtant, sa vie n'était aps des plus à plaindre. Si Roger n'était pas venu le chercher, il serait probablement encore à l'orphelinat, où il s'ennuierait ferme, et qui n'aurait pu en aucun cas lui promettre un quelconque avenir. Andy... D'un geste violent de la tete, il chassa ces pensées. Ce n'était pas le moment d'y penser. Et de toute façon, ce n'est pas en se morfondant qu'il en saurait plus sur son frère, ou qu'il oublierait plus rapidement. Il éteint sa cigarette pour la dernière fois, laissant le mégot s'écraser au sol. Alors qu'il se trouvait à l'intersection de la rue principale, quelque chose attira son regard. Quelque chose. Ou plutot, quelqu'un. Un adolescent aux cheveux sombres se tenait à quelques mètres seulement de lui, marchant dans la direction opposée. Reed dut attendre qu'il s'approche afin de mieux perçevoir son visage. Une peau extremement pale, des yeux d'émeraude, cet air constamment endormi et, et vague. Ce ne pouvait etre que Seth. Il accéléra le pas, s'approchant de l'adolescent à l'allure fragile tout en portant une nouvelle cigarette à ses lèvres. Un air vaguement inquiet se peint sur le visage de Reed. Il attrappa Seth pas une épaule, l'entrainant sur le coté, un peu à l'écart des passants. Lorsqu'il fut à sa hauteur, il ota sa capuche, afin de ne pas effrayer Seth qui aurait pu ne pas le reconnaitre du premier coup. Surtout que l'adolescent ne semblait pas etre dans ses melleurs jours. D'une paleur extreme, il affichait un teint bien plus pale que d'habitude, et semblait sur le point de s'écrouler à tout moment.

    - Seth... Seth, ça va? Qu'est-ce que tu fous en ville?

    Reed essayait bien de mettre un peu de séverité dans sa voix. Inutile, il le savait bien. Seth avait 19 ans, et était libre d'aller où bon lui semblait, quand bon lui semblait. Pourtant, un narcoleptique au sens de l'orientation douteux se trimabllant au hasard en ville, cela était loin d'etre prometteur. Reed soupira, laissant un nuage de fumée se dissiper dans l'air. Il écrasa le bout de sa cigarette contre le mur, avant de la rallumer quelques secondes après. Il posa son regard sombre sur le jeune homme, atendant visiblement une explication. Il ne parvenait cependant pas à cacher son inquiétude, et fut sur le point d'obliger l'adolescent à s'asseoir avant qu'il ne s'écrase au sol, profondément endormi. Il se contenta cependant de le tenir fermement au niveau de l'épaule, au cas où.


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Sujet: Re: PV. Seth [[ A place for us to Dream PV. Seth [[ A place for us to Dream EmptyVen 4 Déc - 16:52

In the cold light of morning
When everyone yawning
You high...

    Seth cherchait une place calme pour mourir en paix. Ou plutôt se laisser mourir. Certes, de part sa maladie il aurait pu mourir à peu près n’importe où sans que ça ne dérange – et n’étonne même – personne, mais il ne se sentait pas le cœur à se laisser tomber dans un couloir pour arpenter le monde des rêves, voire des cauchemars. La Wammy’s House n’était qu’un vaste manoir où les orphelins se sentaient plus seuls les uns que les autres, et pour compenser ce manque d’affection, ils se sentaient le besoin de se montrer, d’hurler leurs existences parfois misérables aux autres.

    Que ce soit en baisant.
    Que ce soit en se mutilant.
    Que ce soit, parfois, en tuant.


    Et Samaël en avait plus qu’assez, de ces adolescents dépressifs. Il en avait marre de ce monde de fou ou personne ne fait attention à l’autre et où la règle du « moi, je… » prédominait. On ne s’entendait plus penser, tant les autres parasitaient votre esprit. Alors la Wammy’s House était tout, sauf un endroit pour mourir en paix. Seth bailla en se relevant. Il s’était endormi dans sa classe, encore, sur un 1984 ouvert à la page trente-quatre. Seth bailla et observa les lignes
    Citation :
    “theyll shoot me i don't care theyll shoot me in the back of the neck i dont care down with big brother they always shoot you in the back of the neck i dont care down with big brother --”
    Quel livre passionnant, vraiment. Il le referma et jugea de l’épaisseur du livre. Sûrement passionnant, sûrement intense, sûrement puissant, prophétique, dystopique, mais trop long. Ecrit trop petit. Pas d’image. Donc, conclusion, pas lisible pour son cerveau embrumé. Seth soupira et s’étira. Il y avait des jours où il raisonnait vraiment comme un gamin. Mais son cerveau n’avait parfois pas le temps de grandir, figé dans cet état de fatigue constante, d’envie de sexe irrésistible… Son cerveau décadent et désorienté qui n’arrivait même plus à suivre, à comprendre, à assimiler.

    Plus le temps passait, plus Seth se sentait lent… Lent… Il semblait qu’il mettait plus d’une minute à faire un pas. Son corps était lourd, ses yeux tenaient à peine ouverts, son estomac se contractait. Il avait mal, mal à en crever. L’islandais se traîna difficilement jusqu’à sa chambre, demandant même l’aide à un de ces orphelins tant méprisés. Il se jeta sur le lit et, recroquevillé, il se laissa aller au monde des rêves. Encore.

    Bon Dieu, qu’est-ce qui ne tournait pas rond avec cette maladie ? Pourquoi était-il si fébrile, tremblant. Pourquoi avait-il l’impression de sentir des millions d’aiguille s’attaquer ainsi à lui, fiévreux et comateux ? A mesure du temps, la douleur s’estompa, le délire se transforma, doucement, mais la fièvre, elle, restait présente. Il se sentait si faible… Avait-il dormi ? Seth chercha son radioréveil du regard. Oui, il avait dormi. Un jour entier. Et Lucifel qui ne revenait pas s’occuper de lui… Où était-il passé ?

    Samaël sentait qu’il n’y avait aucune cohérence dans ses réflexions. La fièvre, sûrement. Et rien pour le soigner. Et l’envie de prendre l’air, de se barrer de cet orphelinat. Il ne voulait pas pourrir ici. Quitte à mourir, autant que ce soit dans la chair grouillante des passants pressés de rentrer chez eux en sentant la pluie arriver. Le brun poussa faiblement la porte de l’orphelinat et s’engouffra dans l’artère principale.

    Qu’il se perde, qu’importe. Qu’il meurt qu’importe. Il voulait simplement… respirer l’air pur, loin de tous les vices de la Wammy’s House. Il apprécia la gifle du vent claquant sur ses joues, le froid mordant qui s’engouffrait sous ses vêtements jusqu’à atteindre ses os. La même sensation d’étreinte glacée qu’il avait ressenti un soir où il s’était donné à Lazy, tout comme il s’était donné à bien d’autre. Mais il avait connu pires hivers encore que celui Anglais et ce froid ne le dérangeait pas, bien au contraire.

    Il le rassurait, l’apaisait. Et qu’importe qu’il choppe la crève, il avait déjà bien trente neuf de fièvre de toute manière. Il ne se tenait pas trop droit, il somnolait… Le sommeil reprenait lentement ses droits sur lui, ne semblant vouloir le quitter. Plus que d’habitude, en tout cas. Seth comprit bien vite que c’était une situation d’urgence. Que s’il ne prenait pas ses médicaments, il risquait de sombrer en plein milieu de la rue.

    De sombrer dans un horrible sommeil qui durerait bien trop longtemps. La pharmacie. Où était la pharmacie déjà ? Le brun était perdu, désorienté. Pourquoi était-il sorti seul ?

    Il se mit un peu à paniquer, sans comprendre. Il n’aimait pas ça. Il connaissait bien le processus, bientôt les images assassines. Les hurlements atroces. Et le coma.

    Puis, une main sur son épaule, qui l’attira à part. Qui le réveilla, à peine. Seth voulut hurler sur l’inconnu, mais il ne s’en sentait pas la force. Sa fièvre avait dû monter, il le sentait. Rester concentré. Rester concentré.

    « Seth… Seth, ça va ? Qu’est-ce que tu fous en ville ? »

    Cette voix… Reed ? Le brun cligna des yeux et se concentra sur son vis-à-vis, qui dissimulait bien mal son inquiétude.

    Bon Dieu, Reed, merci. Merci. Merci infiniment, pensa le cadet Esaias en sentant la prise du plus jeune sur son épaule, l’empêchant de sombrer. Samaël articula difficilement, la voix faible :

    « Je… J’avais besoin de prendre l’air et… je me suis perdu en cherchant la pharmacie… Ils me tireront dessus, je m’en fiche… »

    L’esprit de Seth n’était que brume. Il n’arrivait même plus à trier ses pensées et sortait tout ce qui lui passait par la tête. Sa tête allait exploser, et lui, s’effondrer bientôt.

    « Reed. J’ai besoin de mes médicaments. »

    Mais au moins, son instinct de survie le rendit lucide l’espace d’un instant.
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Sujet: Re: PV. Seth [[ A place for us to Dream PV. Seth [[ A place for us to Dream EmptyVen 4 Déc - 19:05

    « Je… J’avais besoin de prendre l’air et… je me suis perdu en cherchant la pharmacie… Ils me tireront dessus, je m’en fiche… »

    La voix de Seth était incroyablement faible, et laissait comprendre clairement l'état piteux du garçon. Ses yeux légèrement empourprés témoignaient à la fois d'une fatigue excessive, et il avait visiblement du mal à mettre de l'ordre dans ses pensées. Reed était au courant de sa maladie, ayant assisté à une crise plutot inquiétante, il y a quelques mois à peine, à la Wammy's. En plein coeur de la nuit, alors qu'il déambulait au hasard espérant retrouver le sommeil, un hurlement l'avait attiré dans un couloir solitaire. Il y avait surpris le garçon, en pleine hallucination. Il était convaincu d'etre sur le point de se faire tuer, et Reed ne réussit pas à l'en dissuader. Avant que ses cris ne reveillent l'entière Wammy's House, il avait cependant réussi à le trainer jusqu'à l'infirmerie. Et, contre toute attente, il l'avait attendu. Il était resté là, adossé au mur comme un abruti, et ce jusqu'à ce que l'infirmière de service ne lui confirme que son état s'était amélioré. Depuis, il ne quittait plus l'adolescent des yeux. Il ne pouvait s'empecher de le materner, il ne pouvait cacher les instincts protecteurs qu'il éprouvait envers lui. Il avait rapidement rapproché les symptomes de Seth à ceux du Syndrome Kleine-Levin. Reed ne connaissait presque rien de cette maladie, mais il savait que les soins médicaux se devaient d'etre tempestifs. Le temps d'un instant, il se laissa subjuguer par l'inquiétude. Il leur fallait une pharmacie. Et pourtant, sans doute bouleversé par l'urgence, il aurait été incapable de situer la pharmacie la plus proche. De plus, si jamais Seth devait s'évanoir, quel genre de médicaments demanderait-il? Il passa rapidement en revue quelques possibilités. Stimulants, Amphétamines, Lithium...? Ses refléxions s'avérèrent cependant etre une pure perte de temps. Ayant acquis un peu de lucidité, il réalisa que si le pharmacien était un minimum compétent, il saurait comment s'y prendre.

    Reed essaya de se calmer. La tension l'empechait de refléchir de manière lucide. Et il devait absolument réagir avant qu'il ne soit trop tard. Il ne voulait pas qu'il arrive quelque chose à Seth. Surtout pas lorsqu'il était là. Surtout pas par sa faute. Il se désinteressa de sa cigarette, qu'il laissa tomber au sol. Après quoi, il posa légèrement sa main sur la joue du garçon. Il était brulant, ce qui confirma son inquiétude.Quelques secondes seulement s'étaient écoulée, qui paraissaient pourtant à Reed compter comme des heures. De plus, Seth semblait sur le point de céder aux hallucinations. "Ils me tireront dessus...". Il murmura quelques mots, la voix cassée.

    - Bon sang, mais qu'est-ce qu'il t'a pris de partir dans cet état... Tu serais pas un peu maso dans l'fond, dis? Oh et puis, de toute façon, il y a toujours un ane pour venir te chercher, n'est-ce pas?


    Des murmures. Reed releva le regard. Sans qu'ils ne s'en aperçoivent, un petit groupe de personnes s'était arreté devant eux, observant Seth avec inquiétude et curiosité. Pourtant, aucun d'entre-eux ne semblait disposé à leur apporter autre chose que de la compassion. Reed se baissa légèrement, se glissant sous l'épaule de Seth, tout en le tenant fermement par la taille. Il devait rester debout. Il devait rester éveillé. A n'importe quel prix. Si jamais il devait s'endormir avant qu'ils n'atteignent la pharmacie, il aurait sans doute risqué la vie. Reed lança un regard glacial aux spectateurs, qui affichaient un air derangé. Surement pensaient-ils que Seth était bourré ou complètement ravagé par les drogues.

    - Viens, on se tire, il y a trop de monde ici. Et on doit te trouver un meilleur endroit pour dormir.


    Reed s'efforçait de se montrer positif. Après tout, discuter de la gravité de la situation avec Seth n'aurait aidé ni l'un ni l'autre. Il fut légèrement surpris par le poids-plume du jeune homme. Il était visiblement très mince, mais là il frolait la maladie. Cette pensée ne fit qu'accroitre les peurs de Reed. Au moins, il n'aurait pas trop de mal à le trimballer jusqu'à une pharmacie. Il entraina Seth avec lui. Ils traversèrent la route. Reed ignorait les clacson insistants. De toute façon, ils n'auraient pas pu aller plus vite. Lorsqu'ils furent sur le trottoir, Reed arreta un passant. Vu la situation, il aurait été inutile de tourner en rond à la recherche d'une pharmacie. Un homme sur la quarantaine s'arreta. aparamment, la plus proche se trouvait à Ladbroke Street. Il connaissiat cette rue, mais il leur faudrait une bonne dizaine de minutes pour l'atteindre. Et vu l'état de Seth, ils auraient pu y mettre bien plus.

    Reed hésita un instant. Devait-il appeler une ambulance? Il décida néanmoins d'avancer. Inutile de s'affoler avant l'heure. Si l'état de Seth empirait, il n'hésiterait pas. L'adolescent avançait , et la situation se faisait légèrement pénible. Seth était loin d'etre lourd, mais il avait de plus en plus de mal à marcher, et devait s'appuyer sur Reed. Il se maudit de ne pas etre plus costaud. D'autre part, il méprisait ces passants qui les regardaient avec curiosité, mais se tenaient bien de leur proposer leur aide. Reed résista à la necessité d'allumer une autre cigarette. Mais malgèrs ses efforts, il dut s'arreter après presque dix minutes. Il était essoufflé. De plus, il n'avalait presque rien depuis plusieurs jours, et n'avait quasiment pas fermé l'oeil. Juste le temps de souffler. Il reprit à marcher rapidement. Après tout, ils ne devaient pas etre bien loin. Quelques minutes encore seulement. Il secoua légèrement Seth, dans l'espoir de le garder éveillé. D'autre part, il resserra sa prise autour de la taille de l'adolescent. Il ne pouvait pas le laisser partir. Pas maintenant. Reed connaissait à peu près bien ces crises. Les hallucinations, les cris... Il savait également que Seth risquait de plonger dans le coma si jamais il devait s'endormir. Reed n'aimait pas voir son protegé ainsi. Il craignait plus que tout que la situation n'empire, ce qui était à ce stade fort probable. Il faisait cependant de son mieux pour empecher à Seth de s'endormir. Il lui parlait, racontait n'importe quoi. Espérant que sa voix suffise à garder Seth éveillé suffisamment longtemps.

    - Seth abandonnes pas. T'oses pas me fait pas ça, compris? On arrive, on y est presque. Et si jamais tu t'en sors je t'enferme à double tour dans ta chambre, promis.

    Il faisait de son mieux pour se montrer positif. Seth ne pouvait pas le lacher. Par maintenant. Cependant, il était pafaitement conscient du fait que le jeune homme était entrain de sombrer lentement. Il sentait les pas de l'adolescent trainer de plus en plus. Il se faisait plus lourd sur son épaule, et Reed avait du mal à le soutenir et à le faire marcher. Etait-il déjà trop tard?

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Invité
Sujet: Re: PV. Seth [[ A place for us to Dream PV. Seth [[ A place for us to Dream EmptySam 5 Déc - 0:33

I'd fly away
To a higher plane
To say words I resist

    Rien ne rassurait plus le brun que la présence du cadet pour le maintenir éveillé. Pour le soutenir, pour ne pas qu’il s’effondre, comme un château de carte sous le souffle puissant et implacable du vent. Il s’appuya sûrement un peu trop sur l’épaule du jeune homme, ne tenant plus debout. Soudainement, le monde s’effaçait peu à peu. Ne restait que lui, narcoleptique mal en point, soutenu par un adolescent qui n’avait rien demandé, embarqué malgré lui dans le tourbillon vicieux de la maladie. Témoin sans le voir d’une crise des plus violentes, se retrouvant obligé de faire le garde-du-corps. Par pitié ? Par compassion ?

    Pourquoi ?
    Pourquoi Reed restait-il avec lui, être si inintéressant qu’il était ?

    L’islandais respirait difficilement. Ses bronches se bloquaient. C’était la première fois que ça arrivait. Avait-il était assez con pour choper un rhume dans cet hiver qui ne valait en rien les plaines enneigées Islandaises ? Seth piqua du nez tout en se disant que la barbe à papa, ça ne devait pas être si mal congelé… Oh grand Dieu non, voilà qu’il commençait à délirer. Il s’agrippa un peu plus à l’orphelin, désespéré. Comme si Reed était le seul moyen de ne pas perdre pied, de ne pas s’envoler loin de cette réalité tant méprisée et adorée. Oh oui, le brun avait raison. Il y avait toujours quelqu’un pour sortir Seth des mauvais pas.

    Mais c’était toujours mieux quand il s’agissait de Lethal ou de Reed. Ces deux-là le maternait, et prenait soin de lui mieux que personne. Certes, le premier avait un avantage considérable sur le second, mais ça n’empêchait pas Seth d’en apprécier pas moins Reed, adorable fumeur, victime du hasard. Dans toutes ses sombres pensées, dans ce semi-coma, Seth sourit. Un sourire faible, pâle, un douloureux rictus, mais qui voulait tant dire…

    Reed sembla s’exciter, ses mains tremblaient. Le manque de nicotine, peut-être ? Les passants se pressaient autour d’eux, alertes. Seth ne remarqua qu’un énorme flou, secoué d’une vague de rumeurs et de chuchotements sûrement à son compte. Sûrement peu glorieux. Il s’en foutait. Qu’ils crachent sur son compte, ces inconnus. Qu’ils lui tirent une balle dans la nuque…

    « Je m’en fiche… » Répétait-il faiblement, comme si seulement cette phrase alimentait son cerveau atrophié par la fatigue.

    « Bon sang, mais qu'est-ce qu'il t'a pris de partir dans cet état... Tu serais pas un peu maso dans l'fond, dis? Oh et puis, de toute façon, il y a toujours un âne pour venir te chercher, n'est-ce pas? »

    Masochiste ? Oh non, sûrement. Seulement abruti, stupide, con, ou l’on dira comme on voudra. Il s’était senti le besoin de respirer, malgré ses trente-neufs de température corporelle, qui augmentait à mesure du temps. Temps qui passait lentement. Très lentement. Temps qui ne le fatiguait qu’encore plus. Et s’il s’endormait, pour que le calvaire cesse ? A moins que les cauchemars ne reprennent ? A moins que son père ne le harcèle encore, avec ces horribles cris, ne menaçant de le tuer, lui et sa foutue maladie ?

    Alors qu’ils marchaient déjà difficilement au travers des rues – ils marchaient ?! Samaël ne s’en était même pas rendu compte – il posa plus de poids sur les frêles épaules du chocolate Rangers, sans même s’en rendre compte, en pensant à l’effroyable malédiction qui s’abattrait sur lui s’il ne résistait pas. Un moment qui parut une heure. Puis une pause. Le brun s’adossa au mur d’un immeuble, décidé à se laisser aller. Qu’est-ce que ça faisait, de toute manière ? Il se réveillerait bien un jour… Pourtant, le cadet ne semblait pas décidé à le laisser mourir ainsi, dans le froid mordant de l’automne. Le brun pas réellement en possession de toute sa conscience, murmura

    « Laisse moi dormir, enfoiré… »

    Mais non, on pensait à son bien être et on reprenait difficilement la route, bras dessus bras dessous sous les regards étonné et offusqué des passants. On le croyait drogué, probablement en prise avec le LSD. Si seulement ils savaient la vérité, peut-être qu’enfin ils se la fermeraient. Cela éviterait à Seth une migraine carabinée. Et Reed, fidèle à son post de soutien, qui lui causait de tout, de n’importe quoi. Arriva à son oreille une histoire de revolver magique, s’il avait bien entendu…

    Pas possible, ça ne correspondait pas avec le profil du personnage. Encore une fois, il délirait.

    « Reed, laisse-moi… On s’en fiche, de ce que je deviens… Je reviendrais plus tard… je le promet, tu te tue à la tâche pour rien… Je… »

    Sa voix s’éteignit dans sa gorge alors que chaque pas était plus lourd que le précédent. Sa tête tournait. Pourquoi était-il incapable d’abandonner ? Pourquoi écoutait-il un gosse qui, désespéré, le pousser à aller plus loin, multipliant son calvaire à chaque centimètre parcourut ?

    Parce qu’il croyait en la volonté de Reed, protecteur malgré le fait qu’il soit le plus jeune. Parce qui ne voulait décevoir cette petite chose déjà désillusionnée, comme toutes ici-bas… Si seulement il ne se sentait pas si mal, il aurait pu l’aider peut-être.

    Combien de fois Reed l’avait-il aidé à tenir debout ? Et en compensation, combien de fois Seth l’avait soulagé de ses peines ?
    Sûrement jamais.

    « t’as pas le droit… d’m’enfermer… c’interdit… j’crois… »

    N’aurait-il pas été aussi mal en point, qu’il en aurait ri. Le brun passa avec son ami la porte salvatrice de l’infirmerie. Et il avait envie de pleurer. Mais au lieu de ça, il se mordait la langue jusqu’au sang, suppliant intérieurement son corps d’être fort, de tenir encore un peu malgré tous ces coups encaissés. Pour Reed.
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Sujet: Re: PV. Seth [[ A place for us to Dream PV. Seth [[ A place for us to Dream EmptyDim 6 Déc - 12:21

    « Reed, laisse-moi… On s’en fiche, de ce que je deviens… Je reviendrais plus tard… je le promet, tu te tue à la tâche pour rien… Je… »


    Pourquoi fallait-il que je me retrouve dans cette situation ? Pourquoi moi qui voulait simplement me balader, devais-je te rencontrer, ici et maintenant? Ta vie compte-t-elle réellement aussi peu à tes yeux? Je ne saurais que te répondre, et c'est certainement la première fois de ma vie. Je dois avoir l'air d'un abruti, tiens. Les yeux écarquillés, ne sachant plus du tout que dire. Non seulement je te sors du pétrin, mais en plus tu me fait sentir comme un con. Merci, Seth... Et puis c'est quoi ce discours que tu me tiens? Tu espère vriament me convaincre? Ou alors, tu délires totalement... Tu me dis que tu reviendra. Je ne te crois pas. Je ne te connais sans doute pas assez. Je ne sais pas si tu est un menteur. Ou si tu ne l'est pas. Mais je ne te laisserai pas partir. Quitte à devoir balancer connerie sur connerie pour te tenir éveillé. Quitte à me sentir parfaitement idiot. En gros, j'oublie mon amour-propre et mon égoisme. Pour toi. Espèce d'enfoiré...


    Reed essayait d'ignorer les paroles de l'adolescent. Il savait pertinnamment que chaque pas était une souffance de plus pour Seth. Ce qui était loin de l'aider. Il le supplait de lui accorder une pause. Peut-etre le brun aurait du le laisser dormir, juste un instant. Peut-etre se serait-il remis plus rapidement s'il avait eu le temps de reprendre des forces. Mais il avait peur. Il avait peur que Seth se laisse vaincre. Qu'il ne se réveille plus. Cette pensée le fit frissonner, malgrès lui. Bref instant de faiblesse. Il ne l'aurait pas supporté. De plus, il sentait ses mains trembler légèrement. Il n'avait toujours pas allumé l'énième cigarette. Mais il ne s'en plaignait pas. Pour une fois, il aurait évité la crise. Il aurait pu se passer de clopes pour aider un enfoiré qui aimait jouer avec la mort. Décidement...


    - Seth, sauf le respect, ta gueule. Tu peux etre un abruti, tu peux t'en ficher. Mais pas moi. Alors fais pas ton égoiste s'il te plait. Fermes-la. Et reste.


    Reed était bien decidé à le tirer de là. Meme s'il avait du passer la nuit à l'empecher de délirer. Quelque chose troubla cependant ses pensées. Un sourire -faible et contracté, mais un sourire tout de meme- venait de se peindre sur les lèvres de Seth. Qu'est-ce qui pouvait donc bien le faire sourire en ce moment? Mais ce sourire avait quelque chose de... Différent. Plus tard, Reed aurait été incapable de le décrire. Mais ce sourire, pour bref qu'il fut, le poussa à avancer.Après tout, c'est à ça que servent les amis. Amis... Ce mot sonnait terriblement faux dans son esprit. En avait-il déjà eu? Il y avait des gens avec lesquels il s'entendait bien, oui. Il y avait Mello, il y avait Matt. Il les appréciait. Mais Reed se doutait bien de n'avoir jamais réellement connu l'Amitié. Il chassa ces pensées d'un bref mouvement de la tete. Etais-ce le moment de s'inquiéter à propos de sa vie sociale, alors que l'autre abruti était sur le point de s'écrouler? Pas vraiment, nan. Bon. Où était cette saloperie de pharmacie? Si ce passant s'était trompé, Reed trouverait le moyen de le tabasser. Ce qui aurait été plutot difficile, vu qu'il ne connaissait pas son nom, et il aurait été incapable de se souvenir de sa tete. Oulà. C'est quoi ces pensées à la con?

    Il était nerveux. Franchement, il aurait donné cher pour avoir accès à sa dose de nicotine. M'enfin. Il avançait difficilement, mais il aperçut enfin l'insigne de la pharmacie. Juste à temps. Il sentait la respiration de Seth se faire plus lourde et difficile. Simple rhume ou effet de sa maladie? Il n'en savait rien. Mais il avait interet à se dépecher. Heuresement pour ses nerf, qui étaient sur le point de lacher, il aperçut l'insigne de la pharmacie. Il accélera le pas. Il ne fit pas trop de manières. Il ouvrit la porte d'un violent coup de pied, faisant sursauter tous les clients à l'intérieur. Bah quoi, il avait les mains un peu beaucoup occupées, là... Il bouscula les présents sans y preter la moindre attention, afin d'atteindre le comptoir le plus vite possible. Heuresement, le pharmacien semblait plutot du genre réactif. Il saisit le jeune homme, l'arrachant presque de la prise de Reed. Celui-ci lui lança un regard légèrement offusqué, mais ne broncha pas. L'on fit asseoire Seth, dont l'état semblait s'etre empiré. L'homme l'observa rapidement, avant de lui prendre le pouls. Sans doute trop faible, vu l'expression inquiète qu'il arborait. Reed ne tenait plus en place. Oups. Trop tard. Sa voix montait, ses nerfs allaient lacher.

    - Vous allez les lui donner ces fichus médocs ou vous préferez attendre jusqu'à demain?

    L'homme le regarda, impassible. Il affichait un air parfaitement paisible, ce qui faillit amener Reed à la crise de nerfs. Il ne lui répondit pas, mais s'empara d'un télephone, alors que l'adolescent alla remonter Seth, qui piquait du nez. Il tendit deux pillules à Reed, qui les observa un instant, avant de les tendre à l'adolescent. Reed avait lui-meme une certaine aversion pour les médicaments, mais il le fallait bien. L'homme composa un numéro, puis s'adressa de nouveau à Reed.

    - Je ne peux pas grand-chose pour lui. Il faudrait qu'il soit transporté à l'hopital. Je m'en occupe.

    L'hopital? Merde, Seth, qu'est-ce que tu me fais là? Un léger tremblement s'empara de nouveau de lui. Le manque de nicotine, auquel s'ajoutaient le froid et la peur. Pourquoi donc n'avait-il pas lui-meme appelé une ambulance, lorsqu'il avait trouvé Seth dans cet état? Reed s'en voulait. Il entendait la voix du pharmacien au telephone, mais n'y pretait aucune attention. Il était accroupi près de la chaise de Seth, l'obligeant à garder une position assise. Il sourit légèrement à la remarque de son ainé. Interdit? Peut-etre. Quoique Roger le préfererait sans doute savoir enfermé dans sa chambre plutot qu'entrain de vaguer en ville en pleine crise.

    - Bon, avales-les tes médocs. avale ces pillules. Sans doute des cochonneries, mais si ils peuvent t'aider vaudrait mieux que tu les prenne. Et si c'est pour avoir encore une idée brillante comme celle-ci, j'tenferme quand je veux. C'est moi qui dit ce qui est interdit ou pas, compris? Et là je te défend de me lacher... N'essaie meme pas de me faire le coup.






[[ Voilà, tu peux répondre ici, ou si tu préfères commencer un autre topic x3.
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Sujet: Re: PV. Seth [[ A place for us to Dream PV. Seth [[ A place for us to Dream EmptyMer 16 Déc - 18:40

No one cares when you’re down in the gutter
Got no friends got no lover

    Seth n’écoutait même plus ce qu’on lui disait. Son corps, lourd, ne répondait plus à son cerveau, et à vrai dire, son cerveau ne répondait plus à la réalité. Malgré tous ses efforts, malgré le fait qu’il se soit battu comme il pouvait pour ne pas sombrer, il possédait ses limites. Comme tout humain, malheureusement. Voici là le pire constat qu’il puisse se faire à lui-même mais était-il seulement assez conscient pour s’en rendre compte ? Assurément, non. Le voici, somnolant sur sa chaise, chantonnant avec un air de drogué en manque une berceuse dans sa langue natale, doucement, la murmurant comme on murmurait un chant mortuaire

    A défaut de hurler son mal-être au monde. En cet instant, Samaël avait un peu l’air d’un autiste égaré, à frissonner alors que la fièvre s’emparait toujours plus de son corps déjà faible et de son esprit déjà embrumé. Il se balançait, d’avant en arrière, il gémissait, parfois. Mais ses yeux verts, eux, restaient ternes. Le petit éclat de folie, de passion qui habituellement les animait était mort. Il s’était perdu quand Samaël s’était égaré dans les méandres de son inconscient à la fois délicieux. A la limite du rêve ou, parfois, du cauchemar.

    Le brun avait les yeux pourtant bien ouverts. Il entendait le monde s’agiter autour de lui, il voyait, vaguement, le pharmacien passer ces foutues pilules à Reed. Reed. Pauvre Reed, ainsi pris entre deux feux. Sûrement qu’il avait voulu passer une journée tranquille et que lui, titubant, le lui avait pourri, tout comme la mauvaise herbe pourrit les racines de la belle plante. Petit à petit… Doucement… Pour la faire se faner à tout jamais. Voilà ce qu’était Samaël, un délicieux poison pour son entourage, qui sans réellement s’en rendre compte, détruisait lentement ceux qui l’aimaient, ceux qu’il aimait.

    Personne ne s’en rendait compte Et lui, il n’en prenait conscience que dans cet état étrange d’inconscience. Ce qui voudrait dire que quand il se réveillerait, en pleine possession de ses sens et de son esprit, il aurait oublié cette horrible et cruelle vérité. Valait-il sûrement mieux pour lui. Après tout, que pouvait-il y avoir de pire que de se rendre compte que l’on était qu’un poids pour les autres ? Il les détruirait tous jusqu’au dernier avec sa maladie. A moins qu’il ne finisse seul, sans plus personne pour s’occuper de lui. Le cadet Esaias paniqua soudainement. Il ne voulait pas finir seul ! Surtout pas !

    Il voulait encore qu’on s’occupe de lui, il voulait encore que les gens s’enivre à jamais de son poison, jusqu’à en crever, mais qu’ils ne le regrettent pas. Oh, le bel égoïste. Mais d’abord pourquoi pensait-il à tout ça, pourquoi était-il secoué de spasmes sur sa chaise, comme un dément possédé par le diable ? S’endormir. S’endormir définitivement, pour libérer les autres de cet affreux spectacle. Refuser les médicaments, qui ne feront qu’aggraver son état. Et d’abord qu’est-ce que c’était ? Jamais Lucifel ne lui avait passé de telles pilules. Était-ce de la drogue ? Du poison ? Souhaitait-on le voir disparaître ?

    D’un violent geste de la main, l’islandais repoussa le bras de Reed.

    « J’en veux pas ! Ça aggravera ma situation ! je ! Je ! Tu ! »

    Et voilà qu’il n’arrivait plus à se contrôler, à penser correctement. Épuisé, terrassé à la fois par la chaleur et le froid, par le sommeil qui le gangrénait depuis petit, il s’endormit enfin. Sûrement la meilleure chose qui soit arrivée à tout le monde dans cette journée de merde. Ils n’auraient plus à supporter cet être à moitié endormi, incapable de se situer, incapable de parler.

    Ce qui se passa durant l’heure qui suivit, Samaël n’en était pas conscient. Pour lui, une minute s’était écoulée. Pour lui, il avait juste eu le temps de recevoir un coup de feu dans la nuque, avant de se réveiller en sueur dans un lit qui n’était pas le sien. Il y avait le bruit agaçant d’un électrocardiogramme. Le brun pouvait entendre les gouttes s’écouler dans sa perfusion… Il était à l’hôpital, hein.
    Est-ce que son frère était ici ?
    Est-ce qu’il était seul ?

    Il tourna la tête à droite et à gauche, vivement, cherchant du réconfort, angoissé. Et sur le fauteuil, Reed. Qui le fixait, avec un air tout sauf avenant. Sûrement que le brun lui avait fait la peur de sa vie. Seth ne savait pas encore combien il lui était redevable, mais il ferait en sorte de rembourser ses dettes.
    Parce que Dieu merci, Reed ne l’avait pas abandonné. Et que là, tout de suite, il avait envie de tout sauf d’être seul. L’islandais sourit et murmura.

    « Merci. »

    Y’avait-il seulement autre chose à dire ?
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Sujet: Re: PV. Seth [[ A place for us to Dream PV. Seth [[ A place for us to Dream EmptyJeu 24 Déc - 13:41

    Seth... Depuis le début, depuis leur première rencontre, il semblait se ficher entièrement de ce qu'il pourrait bien lui arriver. Il ne se faisait pas du souci pour lui-meme. Comme s'il ne se considérait pas. Comme s'il ne méritait pas l'attention de qui que ce soit. Pouvait-il réellement se hair à ce point? Pourtant, Reed ne comprenait pas. Alors qu'il s'efforçait de rester calme, il aurait voulu hurler. Faire revenir Seth à la réalité. Lui crier que son existence n'éait pas qu'une perte du temps d'autrui. Lui faire comprendre que si les autres s'intéressaient à lui d'une manière quelconque, ce n'était pas uniquement par pure compassion. Mais en quoi un tel défoulement aurait-il été utile? Seth n'était pas en état de comprendre. Et, s'il l'avait été, il ne l'aurait pas cru. Reed ravala sa colère, se forçant à maintenir une certaine lucidité. Il était épuisé. Par cette marche desespérée, durant laquelle il avait du porter Seth. Par l'attitude de ce dernier, qui semblait n'en avoir rien à faire. Par la peur qui le rongeait. La peur de le voir s'endormir, pour ne plus revenir. Reed ne le quitait pas du regard. Il se balançait lentement sur sa chaise, pris entre deux mondes. Quelques gémissements étouffés s'échappaient parfois de ses lèvres, avant de le replonger de nouveau dans le silence. Ses yeux étaient ternes, éteints. Morts. Le pharmacien lui passa quelques pillules. Alors que Reed s'efforçait à essayer de les faire avaler à Seth, l'adolescent repoussa son bras avec une violence assez surprenante, vu son état. Les médicaments retombèrent sur le sol, laissant le brun surpris. Seth, de son coté, recommençait à délirer. Bon, aparamment, les pillules, il n'en voulait pas. Reed n'insista pas plus que ça, se contentant d'attrapper Seth par les épaules, comme si ceci pouvait suffire à calmer les spasmes qui agitaient le corps frele de l'adolescent.

    Seth tomba complètement inconscient, et se serait ramassé sur le sol si Reed ne l'avait pas attrapé à temps. A présent, le brun tremblait. La fatigue, la peur qui le rongeait, les nerfs à vif, le manque de nicotine. Un enseble de facteurs qui le rendaient toujours plus nereux, toujours plus frgile. Il fut soulagé d'entendre les sirènes de l'ambulance. On venait enfin le chercher. Deux hommes chargèrent Seth sans faire trop de manière, de façon assez brusque. Alors que Reed allait monter à son tout, il vit son chemin barré par l'un des ambulanciers. Aparamment, il ne pouvait pas monter également. Reed était réellement sur le point de piquer une crise. Mais il s'en empecha de nouveau. Ceci n'aurait fait que les retarder. Il resta un moment interloqué lorsque l'un des deux hommes lui demanda le nom et le prénom de l'adolescent, tout en fermant les lourdes portes arrière, ce qui ne permettait plus à Reed d'aperçevoir l'adolescent. Le brun hésita. A la Wammy's, personne ne connaissait la véritable identité de l'autre. Il parla d'une voix à peine audible.

    - Seth...

    L'ambulancier fronça les sourcils, mais décida de ne pas s'y attarder plus que ça. Le véhicule démarra, laissant Reed sur le trottoir, les yeux dans le vide, se sentant un parfait idiot. Il savait cependant ou se trouvait l'hopital de la ville. Tout de meme, il s'était occupé de Seth jusque là. Ils auraient bien pu le faire monter. En chemin, il ne put s'empecher de sortir cigarette sur cigarette, pestant intérieurement contre ces enfoirés qui ne l'avaient pas laissé monter, contre cette fichue maladie, contre lui-meme, et, peut-etre, un peu contre Seth également. Parcequ'il avait interet à se reveiller, quand meme. Reed avançait d'un pas rapide et léger, essayant d'oublier la fatigue. Le froid ne l'aidait pas non plus. Reed traversait les routes au hasard, se faisant clacsonner dessus à plusieures reprises. Il n'y pretait aucune attention. Tout ce qui comptait, à présent, c'était d'arriver à ce fichu hopital. Pris par sa nervosité, il se trompa deux fois de chemin. Il arriva enfin devant l'entrée principale de l'hopital. Reed du se chamailler avec la réceptionniste, qui refusait de faire monter qui que ce soit en dehors de sa famille. Ce ne fut que lorsque le brun lui avoua que les deux faisaient partie de la Wammy's House qu'elle se décida à lui indiquer la chambre et l'étage.

    A présent, il était assis sur une chaise on ne peut moins confortable, les coudes sur les genoux, et le visage posé sur ses mains. Il fixait Seth, les yeux équarquillés, guettant la moindre réaction. Les bips réguliers de l'électrocardiogramme l'énervaient et le calmaient à la fois. Soudain, Seth ouvrit les yeux, visiblement paniqué, et en sueur. Il regarda dans tous les sens, avant de croiser la silhouette frele de Reed, immobile sur sa chaise. Seth murmura un mot de remerciement, qui fit bondit immédiatement Reed.

    - Merci? Pourquoi? Tu croyais vraiment que je t'aurai laissé comme ça? Je te connais Seth. Sans doute tu pensais mériter de rester à crever comme un chien.

    Reed regretta immédiatement ces mots. Mais le mal était fait. Après tout, Seth aurait tout à fait pu mal interpréter. Penser que le brun voulait s'en prendre à lui. Rien n'était pourtant plus loin des intentions du jeune homme. Il espérait le secouer, lui faire comprendre que son existence était loin d'etre vaine. Il se calma, le corps pris soudain de tremblements. Trop de colère. Trop de tension. Et la peur, cette peur qui l'avait poussé à avancer, qui semblait le quitter, petit à petit, le laissant épuisé. Il s'approcha du lit, observant Seth. Il était d'une paleur inquiétante, mais ses yeux semblaient avoir retrouvé leur éclat de vie. Reed repoussa distraitement quelques mèches brunes, que la sueur avait plaqué sur le front de Seth. Il parla de nouveau, d'une voix plus calme.

    - Desolé. J'aurai plutot voulu dire quelque chose du genre "Mais non, voyons, c'était tout à fait normal que je t'aide". Un truc dans le genre, oui...

    Il était confus. Il était épuisé. Reed essayait de calmer les tremblements de son corps frele, sans succès. Voilà qu'il était pris par le remord. Après tout, il aurait du appeler l'ambulance plus tot. Mais il avait decidé d'agir seul. Toujours cet amour-propre, cet ego demesuré lui faisant croire qu'il pourrait arriver seul ou il le voudrait. Sans l'aide de qui que ce soit.

    - Et j'ai agi comme un con. J'aurai du appeler les secours plus tot au lieu de te trainer au hasard dans les rues. Je pensais pouvoir y arriver seul. Je te demande pardon.
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Sujet: Re: PV. Seth [[ A place for us to Dream PV. Seth [[ A place for us to Dream EmptyLun 28 Déc - 20:21

« Merci ? Pourquoi ? Tu croyais vraiment que je t'aurai laissé comme ça ? Je te connais Seth.
Sans doute tu pensais mériter de rester à crever comme un chien. »

    Pas forcément comme un chien Mais oui, il pensait qu’il devait mourir, et le plus tôt serait le mieux. Oh pas que le brun soit dans une période suicidaire quelconque, cela faisait des années que l’envie de s’ouvrir les veines lui était passée, qu’il avait compris que son frère ne survivrait sûrement pas à sa mort et que l’affection que les gens lui portait n’était forcément feinte et hypocrite… Mais l’islandais n’arrêtait pas de penser à ce que leur vie serait, sans lui. Et il arrivait irrémédiablement à la même conclusion : ils seraient probablement plus heureux.

    Prenons l’exemple de Lethal, son frère, son bien aimé jumeau, son amant, aussi… Si son existence avait été annihilée, comme son père l’avait souhaité, si Seth n’était jamais venu au monde, serait-il aussi névrosé ? Aurait-il tué leur père, poussait par la passion dévastatrice qu’il nourrissait envers son faux jumeau ? Non. Non et encore non. Si Samaël n’avait pas été là, Lucifel aurait grandit comme un petit garçon normal, dans une famille normal. Il aurait été un fils prodige, un jeune promit à de grandes choses… Il aurait eu un père et une mère aimants, un doux foyer, sans jamais prendre la vie d’un homme sensé représenter tout pour lui, sans jamais commettre l’un des plus grands tabou de la société…

    Alors oui, Seth était convaincu qu’on devait le laisser pour mort quelque part dans la rue, sans qu’on s’occupe de lui. Qu’est-ce qui avait poussé Reed à prendre soin de lui, si ce n’est de la pitié ou la culpabilité qu’il aurait ressenti après coup ? Il n’arrivait pas à se faire à l’idée qu’on tenait juste à lui, qu’on voulait le voir sourire encore, qu’on s’inquiétait réellement de son état de santé et de son indifférence concernant sa propre vie. Et pourtant c’était vraiment le cas. Fallait-il qu’il prenne autant de risque, jusqu’à même mettre la vie des gens auxquels il tenait pour s’en rendre compte ? Nul n’aurait pu le dire, et certainement pas l’islandais.

    « … Depuis quand tu as appris à me connaître ? Ce n’est pas juste, moi je sais pas grand-chose de toi. » lâcha-t-il avec un ton enfantin, un peu pour détendre l’atmosphère, pour éluder la véritable question, le véritable reproche, tellement vrai. Reed était … mignon… Il s’inquiétait juste pour son bien, il voulait juste lui faire comprendre qu’il n’était pas hypocrite, lui montrer que lui aussi avait le droit à avoir de véritable amis.

    Pourquoi Seth n’arrivait-il pas à s’en convaincre ? Il esquissa un sourire, qui lui coutât en effort et attrapa doucement la main de Reed quand ce dernier termina de replacer une mèche derrière son oreille. Le Chocolate Ranger d’habitude si irascible et véhément se montrait doux. Et le pacifiste avait la prétention de croire qu’il était le seul à voir ce visage. Samaël attira le brun contre lui, le serrant dans ses bras, s’agrippant faiblement à son pull, nichant sa tête dans son cou. L’islandais était encore brûlant de fièvre et nul n’aurait pu dire s’il était en plein délire ou pas mais quoi qu’il en soit, il avait besoin, juste aujourd’hui, de sentir que les gens qu’il s’efforçait de croire hypocrite ne l’était pas, de sentir qu’on faisait attention à lui. Et Reed était prêt à lui montrer.

    Il murmura, la voix faible et étranglé, comme un sanglot qu’il tentait, oserai-je dire presque vainement, de maîtriser :

    « Merci. Merci énormément Reed. Je me fiche que… tu m’es trimballé un peu partout dans Winchester. Tu as fais au mieux pour m’aider… Je sais que… Que demander de l’aide aux autres te coûte… Je sais que tu pour toi, c’est comme un échec mais… »

    Il resserra inconsciemment sa prise sur les épaules du brun, le serrant un peu plus contre son torse trop maigre

    « Mais tu as bien fait… Je… sans toi, je serais mort dans une ruelle… et tu… tu m’aimes, n’est-ce pas ? Tu … fais pas ça par pitié, hein ? »


    Pourquoi, lui d’habitude si fort, si fier, se laissait-il aller comme ça dans les bras d’un gamin ? Pourquoi avait-il besoin de la présence de ce simple adolescent pour se sentir en sécurité ?
    Était-il si misérable ? Était-il si faible ?

    « C’est… pas juste… t’es le plus jeune et tu prends soin de moi… » mais j’en ai besoin, j’ai besoin de ça, de ton amitié et de ton inquiétude, pensa l’orphelin amèrement…

    Comment une personnalité aussi brûlante et dévastatrice que celle de Reed avait-elle pu trouver sa place dans le monde étroit de Seth ? Oserait-il penser « dans son cœur » ?

    « Pardon… Pardon… »
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