Fin de journée : place aux poupées ! [PV Burned]

[HJ: Je mix un peu les pensées de Little et la narration donc si les peluches vivent, c'est normal ><]

Enfin l'avant dernière sonnerie de la journée retentit dans l'orphelinat, annonçant la fin du dernier cours de la journée. Little remit son petit stylo dans sa trousse, rassembla ses affaires et resta assise là, sur sa chaise sans rien faire, attendant un peu que les élèves pressés sortent de la classe et ainsi éviter la bousculade. Bullby était posé sur la table et regardais par la fenêtre, comme pendant tout le cours.

*Lui on ne le rappelle pas à l'ordre quand il écoute pas !*

Pensa jalousement Little de sa peluche simplement poser dans cette direction depuis le début du cours. Les nombreux élèves de la classes 2 commencèrent à partir dans le couloir pour regagner leur chambre ou se balader encore un peu avant la dernière sonnerie : celle du couvre-feu.

- Little ? Je vais fermer.

- Hein ? Oui oui !

Elle descendit d'un petit bond de sa chaise, mit son petit sac sur son dos et prit délicatement Bullby pour ne pas le sortir de sa rêverie trop subitement. Trottinant en s'excusant rapidement au professeur qui ferma derrière elle, la petite fille prit la direction du dortoir des fille pour retourner dans sa chambre, n'étant pas d'humeur à gambader dehors par cette nuit plutôt fraiche. Sans prendre de détour, Little arriva rapidement dans sa chambre encore vide de personne, car elle partageait cette petite chambre avec une autre fille beaucoup plus âgée qu'elle, mais pleine, comme toujours, de toute ses peluches qui la saluèrent à son entrée. Elle reposa Bullby avec ses camarades en soupirant, décidément, celui là était bien coincé par rapport aux autres et même lui faire prendre l'air n'avait pas l'air de l'amuser plus que ça, son éternelle expression blasée cousue sur son visage gris.
La petite fille posa ses affaires de classes et décida de prendre un douche avant de s'occuper avec ses peluches, elle prit donc son pyjama et se dirigea vers la douche.
Little avaient été dans cette chambre depuis son arrivée et n'avait jamais changé depuis ce moment qui ne datait pas de très longtemps. Sa camarade de chambre s'appelait Burned, c'était une belle adolescente qui ne parlait pas beaucoup. Souvent, la petite fille s'était imaginée lui ressembler plus tard, lorsque sa curiosité enfantine l'aurait quitté, elle aussi, plutôt calme et ne cherchant pas à tout prix le contact humain. Posée et réfléchie, la grande fille était en classe 1 mais ne s'en vantait pas même si Little la respectait énormément pour cela car cela démontrait qu'elle été dotée d'une grand intelligence, même si elle n'en avait pas l'air derrière sa lenteur et son air béa, Burned restait une personne assez mystérieuse.

Perdue dans ses pensées sans personne avec qui les partager, Little commençait à sentir le manque d'une petite présence avec elle. Elle serra plus fort sa serviette humide dans ses bras comme pour se protéger de ce silence plus agressif lorsqu'elle était seule. La petit fille pressa le pas dans le couloir sombre où résonnait ses pas avec un écho effrayant et finit par se mettre à courir jusque dans sa chambre où elle se jeta dans son tas de peluche, occupant à présent presque un quart de l'espace qui lui était réservé.

- WAAAAAA !!! J'ai eu peuuuur sans vooouuus !!!

Sanglota la petite fille encore secouée, mais elle reprit rapidement son calme consolée par ses amis qui l'entouraient. Little se souvenait de la solitude qu'elle avait éprouvé pendant un moment de sa vie et elle s'en rappelait comme étant le pire moment de sa courte vie. Peut-être était-ce à cause de cette peur de la solitude que la petite fille devait à tout pris avoir un compagnon sur elle pour rester calme, en tout cas, depuis le premier jour, sa collection de poupées n'avait fait que se multiplier encore et encore jusqu'à rassembler une vrai population de petit êtres de tissu.
Little commençaient presque à s'endormir entourée de sa compagnie lorsque la porte s'ouvrit doucement avec un léger grincement annonçant l'arrivée de sa colocataire Burned. Ouvrant un petit œil endormit, la petite fille mit un certain temps avant de comprendre que quelqu'un était entré.

- ... bonjousoir...

Marmonna-t-elle en essayant de se réveiller un peu plus, consciente qu'elle ne pourrait pas dormir parterre, même entourée de ses compagnons.

Burned n’avait pas eu cours ces deux dernières heures. Elle avait aussi omis de se rendre dans la salle à manger pour le dîner mais n’en avait que faire, ayant d’ailleurs oublié qu’elle avait oublié de dîner. La jeune fille à la chevelure incandescente s’était contentée de rester assisse, l’air totalement absent, ses grands yeux fixant un point invisible au commun des mortels, dans la commun room qui demeurait bruyante presque toute au long de la journée, mis à part pendant les heures de cours communes à tous les orphelins. Demeurer là lui avait fait beaucoup de bien. En effet, les rires, les interpellations, les cris divers ou simplement la rumeur des conversations avaient quelque chose de rassurant, comme pour lui rappeler l’existence d’un monde extérieur, d’une réalité autre. Mais cela éveillait aussi en elle une pointe d’inquiétude. Et si elle n’avait jamais existée, ce monde tournerait-il de la même façon ? Manquerait-elle à quelqu’un ?

Quand elle émergea, il était déjà l’heure du couché pour les plus jeunes pensionnaires. Et Burned pensa aussitôt à sa si petite colocataire.

Elle s’ébroua sans un mot, la salle désormais à demie vide, se leva lentement de la chaise horriblement raide (sur laquelle était installée depuis bien trop longtemps lui informa son dos) et sortit avec sa lenteur toute particulière, affichant comme toujours son sourie béat et stupide. Elle croise des camarades, qui la dévisagèrent un instant, leurs regards d’abord attirés par sa grande taille, puis par ses cheveux teints en rouges vifs et enfin sur ses vêtements pas si banals. Être punk n’est plus vraiment quelque chose d’exceptionnel de nos jours. Burned était vêtue en véritable stéréotype du genre, avec la jupe courte motif tartan, les bottes noires montantes jusqu’en dessous des genoux et d’un simple débardeur blanc aux imprimés gothiques. Le mois de mai débutait et la jeune fille était facilement incommodée par la chaleur, ce qui expliquait en partie sa tenue.

Enfin, elle s’arrêta devant la porte de sa chambre pendant au moins un minute, ayant le regard signifiant clairement : mais qu’est-ce que je fais là déjà ? Pour finir, elle sortit la clef de son sac en forme de kangourou, celle-ci n’avait aucun porte-clef au quelconque objet accroché, c’était une clef toute simple et impersonnelle. Elle referma soigneusement derrière elle et découvrit alors un adorable petit spectacle.

Little s’était élégamment vautrée dans son tas habituel de peluche, qui depuis son arrivée ne cessait de grossir ses rangs. Son sourire s’élargit jusqu’à réduire ses yeux en deux fentes, et elle s’accroupit à ses côtés sans mots dire, posant simplement délicatement sa main droite sur la frêle épaule de sa colocataire. Elle marmonna un vague bonjour mêlé à un bonsoir, ce qui fit pencher la tête de Burned avec affection.

Elle prononça alors le seul mot de sa journée :

– Dodo ?

La petite fille venait visiblement de sortir de la douche. Burned la roula soigneusement dans sa serviette de bain et la porta jusqu’à son lit comme s’il s’agissait du plus précieux des trésors. Une fois Little déposée, la jeune fille se redressa de toute sa taille. Où était son pyjama ? Elle tourna lentement sur elle-même. Le costume de nuit se trouvait sur la commode de sa camarade de chambre. Il s’agissait d’une mignonne petite robe de chambre dont Burned la revêtit avec patience et douceur, telle une grande sœur totalement gaga de sa cadette. Elle s’assit alors à même le sol, le dos calé contre le lit de Little. Elle ferma les yeux d’un air niais après avoir été chercher sa propre peluche. Celle-ci était de loin la plus laide de toute la chambre, c’était un rat aux pattes démesurées et étroites avec un œil unique, l’autre ayant été simplement remplacé par un croix cousue grossièrement. Elle le serra contre elle.

Burned s'était approchée d'elle de son pas lent et à travers ses paupières entrouvertes, la petite fille vit qu'elle souriait et se mit à sourire à son tour. Little aimait bien Burned, bien que ce soit une personne très étrange, elle était loin d'être mal aimable. Comme une grande sœur, celle-ci lui proposa de dormir par un simple mot qui suffisait en lui même.
Lorsque la belle adolescente la roula dans sa serviette de bain, la petite fille referma sa main sur le bras d'une de ses peluches, toujours effrayée par se sentiment de solitude, même si Burned s'occupait à présent d'elle comme un vraie grande sœur. Délicate et soigneuse, elle habilla le petit être endormi de son pyjama et la posa dans son lit comme un précieux paquet. Mais ce petit moment avait suffit à réveiller suffisamment la petite fille qui essaya tout de même de se rendormir alors que Burned s'asseyait sur le sol contre la bordure de son lit en serrant contre elle sa propre peluche.
Depuis leur rencontre, n'étant toute les deux pas très bavardes, une liaison s'était peu à peu crée sans beaucoup de mots. Quelques gestes, quelques sourires avaient suffis pour que les deux jeunes filles soient liées par une relation proche de l'amour entre sœur. Même si c'était assez étrange et nouveau pour la petite fille ayant toujours été seule, Little était heureuse et fière d'avoir trouvé une grande soeur.

Au bout de quelques courtes minutes, Little se releva dans son lit et posa Bubble, la peluche qu'elle avait attrapé ayant une forme ronde, sur la tête de couleur rouge de Burned comme pour lui indiquer quelle était encore réveillée. S'approchant alors de sa grande sœur, elle vit sa peluche et comme toujours fut énormément attirée par celle-ci. Les peluches des autres la fascinait énormément, non pas parce qu'elle voulait se les approprier mais plutôt parce qu'elle avait l'impression qu'il venait d'un autre planète, d'un autre univers, différent de celui où elle vivait avec les siennes.
Las, dans les bras de la grande adolescente, le ras au physique tout aussi étrange que toute les autres peluches, appréciait ce moment de douceur et d'amour. Le cyclope sembla regarder la petite fille derrière l'épaule de sa propriétaire, mais pas d'un œil très agressif, plutôt rêveur et las, comme un reflet de la personnalité de Burned.

- Dit... Comment il s'appelle ?

Chuchota doucement Little à l'oreille de sa camarade en continuant de fixer sa peluche avec grand intérêt. Depuis le temps que les deux filles vivait ensemble, jamais Burned ne l'avait appelé par son prénom et la petite fille avait toujours attendu de savoir l'identité de ce petit être étrange, mais finalement, la curiosité était trop forte et l'avait poussée à demander. Cependant, le rat ne semblait pas du tout intriguée par cette petite fille qui le dévisageait depuis tout à l'heure et restait là à attendre. Peut-être s'entendrait-il bien avec Bullby, ayant le même caractère indifférent à tout et rêveur, pensa la jeune fille. Aussi, la jeune fille pensa à sa colocataire, de nature tête en l'air elle se retourna vers cette dernière et contempla ses beaux cheveux rouges, il était secs.

- Ahh ! T'as pas prit de douche ! Et puis... T'as mangé ?

Amusée de prendre à son tour le rôle de la grande sœur, la petite fille était lancée, mais s'arrêta rapidement lorsque le rat bougea dans les bras de Burned et détourna le regard de son emplacement pour aller fixer sa petite population de peluche. Peut-être avait-il envie de jouer avec eux ? Peut-être n'aimait-il pas non plus la solitude ? Little continua de réfléchir en attendant la réaction souvent lente à venir de son amie.

Burned ne frémit même pas lorsque Little lui murmura à l’oreille sans qu’elle s’y soit attendue, croyant déjà que la petite dormait. Assise les jambes étendues droit devant elle, elle ne se retourna même pas, mais son visage affichait une moue difficile d’interprétation. C’était un mélange d’interrogation, d’une très légère surprise et d’une douce panique. Un nom ? Sa peluche n’en avait pas, La fille aux cheveux carmin ne le considérait pas comme un être vivant et n’avait pas songer à la nommer. Quelle horreur, songea-t-elle alors, elle se trouvait soudain presque monstrueuse de ne pas avoir accordé une existence à sa peluche ! L’adolescente n’était pas du genre à philosopher, elle pensait cependant que l’existence n’était marquée que par un nom. Rien n’existait si on ne le baptisait pas. Avec une certaine hésitation, elle tendit les bras, tenant sa peluche sous les pattes antérieures, et la contempla longtemps avant de répondre :

– Arbre.

Allez savoir pourquoi. Il n’y avait là aucune logique visible, aucun lien particulier. Si Burned avait des enfants un jour, il y avait toutes les chances pour qu’elle les appelle Thé et Miroir. Son sourire revint et elle blottit de nouveau le pauvre rat contre elle. La jeune fille ne le serrait pas contre elle comme s’il s’agissait d’une encre à la réalité. En y pensant, on pouvait comprendre que ses réactions vis-à-vis des peluches étaient beaucoup plus saines que celles de Little, elle les laissait à leur place d’êtres inanimés. Pourtant elle aussi craignait la solitude et le silence plus que tout, c’est d’ailleurs pour ça qu’elle avait demandé une chambre commune. Dès sa première rencontre avec Little, elle avait inconsciemment décidé de protéger ce petit être à la manière d’une grande sœur. Pourtant Burned étant fille unique avait bien peu d’expérience, mais outre son intelligence qu’elle partageait d’ailleurs avec tous les orphelins, ce qui ne la démarquait plus, elle possédait l’intelligence du cœur, celle qui permet l’empathie, la compassion et même la confiance.

Little – Ahh ! T'as pas pris de douche ! Et puis... T'as mangé ?

Burned écarquilla les yeux, secoua négativement la tête. Si la fille aux cheveux rouges était tête en l’air, elle était proche de la maniaquerie en ce qui concernait son hygiène personnelle. Mais son éternel sourire ne se fendilla pas pour si peu, surtout parce que Little avait émis une sorte d'inquiétude à son égard et que cela lui donnait plus que jamais l'impression d'avoir une importance quelconque. Elle se releva lentement et tendit alors son hideuse peluche à Little en penchant la tête tel un chiot curieux. Elle se détourna de l’enfant et entreprit de préparer la chambre pour la nuit. Cela prit du temps, en effet, Burned n’était pas particulièrement pressée de rejoindre son lit dans un silence endormi. Elle tira les rideaux, vérifia que le sac de sa petite sœur était correctement préparé, sortit des vêtements pour le lendemain… bien entendu elle oublia totalement son propre sac kangourou, accroché à la poignée de la porte de la salle de bain et ne pensa même pas à préparer un ensemble pour elle. Elle montrait chaque vêtement à Little, pour que celle-ci choisisse ceux qu’elle mettrait le jour suivant.

Pour finir, elle s’assit sur son propre lit drapé de rouge sang et retira ses bottes avec soin et les rangea au pied du meuble. Désormais en bas résilles, elle jeta un coup d’œil à Little et ouvrit encore une fois la bouche :

– Je peux prendre une douche rapide maintenant si tu ne dors pas, mais si tu veux faire dodo maintenant, je risque de te réveiller.

Burned avait un semblant d’accent Allemand lorsqu’elle parlait l’anglais. La plupart des gens pensaient d’ailleurs que c’est pour cela qu’elle ne communiquait que le strict minimum. La jeune fille n’était nullement gênée par ces consonnes qu’elle prononçait avec dureté, la gêne n’était pas une des sentiments qu’elle ressentait. Elle eut alors la terrible envie de mettre en marche la petite chaîne stéréo commune, ou, s’il y en avait eu une, d’allumer la télévision pour créer une impression de foule dans la chambre.

Lorsque la petite fille demanda à Burned le nom de sa peluche, celle-ci la saisit par les deux pattes antérieur et la contempla longuement. Elle ne devait pas avoir pensé à un nom et après un long moment de réflexion, elle finit par le baptiser : Arbre.
Little rigola à l'étrangeté de ce nom, mais arbre semblait apprécier son nom, lorsqu'il retourna dans les bras de sa maitresse, il avait cessé de regarder ses compatriotes peluches posées dans un coin de la pièce et s'était à présent blottit dans les bras de Burned.

La grande sœur se leva enfin, suite aux remarques de la petite fille et après avoir confié sa propre peluche à cette dernière, elle commença lentement à préparer les affaires de sa petites sœur sans porter de soin aux siennes. Après avoir choisi une tenu pour le lendemain, Little observa en silence la rencontre de ses deux peluches, ce qui était un grand événement.
Bubble avait remarqué qu'un nouvel arrivant était là et avait commencé à l'observer sans qu'abre ne le remarque, puis, lorsqu'il s'approcha timidement du rat, celui-ci le remarqua enfin et se retourna, dans une attitude assez semblable à celle Burned. Petit à petit, les deux peluches firent connaissance.
Son attention fut ensuite attirée par Burned qui lui demandait si elle allait dormir ou non, pour savoir si elle devait se laver. Mais Little secoua négativement la tête avec force.

- Non, non, non ! Il faut que tu te lave ! Sinon y a les araignées qui vont venir te manger ! C'est Sofia qui me l'a dit !

Sofia étant une de ses peluches exerçant le métier de scientifique-chercheuse, la source était donc relativement sure selon le point de vue. Pour montrer clairement que la petite fille ne dormirait pas tout de suite, Little descendit de son lit en prenant Arbre et Bubble et les amena jusqu'à la 'ville' où toutes les autres peluches pourraient faire la connaissance d'un nouvel ami.
Burned alluma la petite radio, ce qui mit un peu d'ambiance dans la chambre silencieuse et Little se mit à jouer avec ses peluches en attendant que sa grande sœur prenne le soin de se laver, ce qu'elle finit par faire.
Avec la musique, la fête de bienvenue d'Arbre dans la communauté étaient vraiment réussite et Little s'amusait comme une petite folle au milieu de ses amis. Bubble accompagna Arbre pendant toute la soirée, lui présentant tous ses amis.
Nieffle, Saturne, Billounet, Sacha, Sandy, Camille, Marcollito, Jamy, Setta et Setto, Nibunchi, Alphonse, Narco... Tous s'amusaient avec Little qui était à chaque fois plus ravie de retrouver tous ses amis. On aurait pus croire que fonder ses amitiés avec des peluches aurait rendu Little associable, mais au contraire, ce ne fut qu'après s'être ouvert aux peluches que la petite nouvelle pus s'ouvrit aux humains. Chaque jour, un ou plusieurs de ses amis l'accompagnait en cours pour l'aider, lui parler, s'amuser et même la pousser vers les autres. On pourrait voir cela comme quelque chose qui comblerait ce vide émotionnel qu'avait traversé l'orpheline pendant un moment. Les peluches avaient su comment l'approcher, les mots qu'il fallait dire et ainsi étaient facilement entrés en contact avec Little qui peu à peu se réouvrit aux autres grâce à ces amis.

Finalement, plus tard, alros que la fête touchait presque à sa fin, la porte de la chambre s'ouvrit pour laisser entrer la grande sœur qui revint des douches.

La douche. Un moment long, lent et étrange. Lorsqu’on embrasse l’être aimé, le monde entier semble tourner au ralentit autour de nous. Plus rien ne semble réellement nous concerner. Il n’y a que lui, l’être aimé. Mais pour Burned, n’ayant pas d’être à chérir de tout son corps, elle ressentait cela lorsqu’elle prenait une douche. Le bruit. Constant. Cela parvenait à la rassurer, à créer une bulle de son qui l’empêchait d’avoir peur. Le blanc immaculé des murs, la chaleur et la buée contribuait à l’idée qu’elle se trouvait hors du temps. Alors elle demeurait là, les mains toujours sur la tête car elle s’interrompait pendant son shampoing, sa jolie bouche en forme de cœur entrouverte, et le regard plus vide que jamais. Et toutes les questions, tous les évènements passés lui revenaient en mémoire. Elle se rendait alors compte de sa lenteur, de son air ahuri et de sa niaiserie. Elle se rinça rapidement et sortit.

De retour dans la chambre, la radio étant allumé, elle se sentit mieux. Le malaise était passé et le sourire idiot trônait à nouveau. Ses cheveux étaient trempés, les faisant paraître plus foncés, couleur sang. L’eau dégoulinait sur sa nuque et ses épaules presque nue. En effet, Burned avait revêtue son pyjama dans la salle de bain. Pyjama qui n’était en réalité qu’une large chemise noire d’homme, qui glissait sur son corps filiforme. Celle de Taken. Elle posa distraitement ses affaires de toilettes sur le bureau commun et se retourna étonnée vers Little, comme si elle venait de se rendre compte de sa présence. Son sourire s’élargit. Elle s’approcha doucement de la ville des peluches, ses pieds nus ne faisant aucun bruit et s’accroupi aux côtés de la petite sœur de cœur pour contempler la fête en l’honneur d’Arbre. En réalité, elle ne parvenait pas à entrevoir le monde pelucheux de Little, mais elle en avait profondément envie. Comme elle avait envie que l’on puisse percevoir son monde, à elle, et cela, même Angel avait du mal.

La chemise ainsi retroussée révélait des cuisses fines, blanches et pourtant où quelques ecchymoses bleutés de faisaient voir, ainsi qu’un boxer rouge. Burned caressa du bout des doigts sa peluche, les yeux fixant pourtant un point plus lointain, inexistant. En bref, la jeune fille était fatiguée. Pour finir, ses prunelles marron roulèrent vers Little.

– Sais-tu lire l’allemand ?

Pourquoi une telle question ? Parce que Burned rêvait de retrouver son pays natal. Sa langue, plus que tout, lui manquait. Venir à la Wammy’s House l’avait enchantée, mais l’anglais lui semblait limité. Alors elle voulait bien être considérée comme un sujet d’étude, peut-être devenir détective et venir en aide à la société… mais elle voulait qu’on lui lise une histoire dans sa langue paternelle. Celle qu’elle parlait le mieux et avec laquelle elle jouait si joliment sur papier. L’allemand est une belle langue. Qu’il est facile de créer de nouveau mot ! Qu’il est jouissif d’en choisir les parents ! Prenez deux mots, liez les et admirez !

Elle s’assit à même le sol, désormais froid, et ramena ses genoux sous son menton, entourant ses jambes de ses longs bras, dissimulant ainsi le bas de son visage. Son regard devint à nouveau vague et relativement inquiétant pour qui n’avait pas l’habitude de voir la jeune fille aux cheveux de feu au coucher. Eh oui. Encore plus lente avant de dormir.

Burned avait revêtit son pyjama, ou plutôt la chemise qui faisait office de pyjama, mais l'eau continuait de s'écouler de ses cheveux mouillés sur son coup et glissait dans son dos. La grande adolescente posa ses affaires sur le bureau d'un air distrait et semblait encore plus perdue que d'habitude.
Déduisant que sa grande sœur devait être assez fatiguée, Little se retourna vers ses amis qui s'amusaient toujours comme des petits fous et arbre qui semblait bien s'être intégré dans la communauté et qui semblait s'amuser aussi. Mais cela ne restait qu'une supposition, car le rat était aussi incompréhensible que sa maitresse et gardait toujours la même expression, perdu dans ses pensées, le regard au loin.

- Bon, il va pas falloir tarder ! Il faut bientôt se coucher parce que demain il y a école et il faut pas être fatigué.

Certain partaient se coucher rapidement, d'autre partaient en grommelant, tristes que la fête se finisse déjà, d'autre encore se pressaient autour d'Arbre pour lui dire au revoir et lui demander de revenir bientôt leur rendre visite.

Pendant ce temps là, Burned, s'était approchée, observant sans comprendre la petite fille bouger ses peluches qui inventait des dialogues dans sa tête. Bientôt tous étaient rentrés à leur place originale dans le gigantesque tas de peluches et il ne restait plus que Arbre et Bubble aux pieds de leur maitresse respective. Little pris son ami dans ses bras alors que la belle adolescente caressait d'un doigt fin sa propre peluche, le regard vague.

Burned : Sais-tu lire l’allemand ?

Little en avait presque sursautée, comme surprise d'avoir entendu une vrai voix parmis toutes celles de ses peluches qui résonnaient dans sa tête. La question aussi, lui paraissait tellement aléatoire que la petite fille mit du temps à comprendre en se rappelant qu'avec Burned, les questions sorties de nulle part était assez fréquentes.
Little n'avait jamais appris de langue autre que l'anglais, sa langue maternelle. Elle aurait pu apprendre le français par son père qui était moitié français, mais il la quitta si vite qu'il ne pu que lui apprendre le mot 'papa'. Mais, le fait qu'elle n'ai pas apprit d'autre langue avec sa grand mère écossaise avec qui elle avait passé la plus part de sa vie, ne signifie pas qu'elle ne s'y interesse pas. En effet, la petite fille avait appris quelques langues a sa manière : lire des dictionnaires traducteurs pendant son temps libre à l'école. L'allemand faisait partit des nombreuses langues que Little avait "appris", alors elle répondit fièrement.

- Ja, ich weiß, wie man Deutsch liest !

Ce qui voulais dire "Yes, I know how to read german !"* traduit mot à mot, n'étant évidemment pas du bon allemand. Mais la petite fille était fière de pouvoir utiliser sa mémorisation de dictionnaire et mettre en pratique son savoir. Son accent purement anglais devait aussi détruire la sonorité des mots, n'ayant jamais à appris la prononciation de la langue, elle s'était contenté de lire ces mots étranges avec les règles de prononciations anglaises. Sachant tout cela elle-même, Little s'en fichait et pensait plutôt à que peut-être pourrait-elle apprendre le vrai allemand avec Burned.
Attendant la réaction souvent tardive de sa grande soeur, la petite fille voulu elle aussi poser une question spontannée comme sa colocataire. C'est comme ça, les petits aiment bien imiter les grands et surtout ceux qu'ils admirent. La spontanéité n'était peut-être pas la meilleur qualité de Burned, mais Little se lança à son tour, ses yeux se posant sur la belle chemise noir de sa grande soeur.

- Elle est à qui cette chemise ?

Ayant évidemment remarqué que celle-ci était bien trop large pour la jeune fille, justifiant son utilité de pyjama, et était taillé selon une carure masculine, les épaules bien trop larges et la taille non cintré. Little en avait donc déduit qu'elle appartenait à quelqu'un d'autre que sa grande soeur, écartant la possibilité que cette dernière puisse se tromper ou même vouloir acheter une chemise trop grande d'homme.

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* "Oui, je sais lire l'allemand !"