Nom : Cry Prénom : Timothée Pseudonyme : Truth Âge : 17ans Date de naissance : 1er avril 1992 Date d'arrivée à la Wammy's House : 23 mai 2002, 10 ans. Groupe : Pacifist
II. PHYSIQUE
______Truth est une voix. Une voix d’or, d’ange, une voix venue du plus haut du Paradis posée sur le corps indécent d’un être vivant. Une voix mélodieuse, faite pour chanter et raconter. Comment Dieu a-t-il pu créer telle infamie que ce don miraculeux ? Comment a-t-il pu laisser à un être humain le pouvoir d’en ensorceler un autre ? Comment a-t-il pu permettre de s’échapper ce qui comble l’oreille de quiconque l’entend ? Rien qu’un mot et on se tourne vers elle, pétrifié de voir la muette dévoiler son trésor. Un trésor si bien confiné dans sa fine gorge. Cette voix pure n’est jamais laissée à la dérision, que ce soit dans la tristesse, la colère, le mépris, la joie ou l’extase, elle exprime des intonations délicieuses à l’oreille et porteuse de plus d’émotions que n’importe quelle autre. Cette voix qui semble ne pas pouvoir mentir. Truth est une voix de femme. ______Truth est un homme. Un homme au corps fin, fragile et blanc comme neige. Un homme au visage de poupée, ovale, au petit nez et à la bouche discrète. Un homme avec des cheveux fins et bruns, coupés avec soin et goût, lavés avec soin et amour, dissimulant ses oreilles irréprochables. Truth est un homme aux longues mains de pianiste. Truth est un homme à la peau douce. Truth est un homme au cou gracile, si facile à briser. Truth est un homme dont le corps est fait pour être touché. ______Truth est un mensonge. Car Truth n’est pas une voix puisqu’elle ne s’élève jamais. Car Truth n’est plus un homme depuis longtemps. Truth n’est plus un homme depuis bien plus longtemps que son entrée à la Wammy’s House. Bien avant ses cheveux plus longs, bien avant ses deux faux petits seins, bien avant ses robes et ses vêtements féminins, bien avant qu’on commence à l’appeler au féminin. Truth n’est plus un homme depuis longtemps, puisque Truth est un homme castré.
III. CARACTÈRE
______Truth a été créé pour chanter. Malgré tous ses efforts, il restera toujours l’esclave de sa voix, qu’il ne pourra jamais taire totalement. Il est lui-même hypnotisé par sa voix, il est lui-même fou amoureux de cet instant où il sent les notes s’échapper de sa gorge pour gonfler l’air. Il ne peut ressentir de désir, ainsi cet amour de la musique est la seule chose qui puisse s’approcher de ce qu’il ne pourra jamais saisir. Même s’il croit que le bonheur réside dans la tranquillité et la paix, il ne pourra jamais se séparer de cette passion pour sa propre voix qui lui apporte la plus grande des extases. ______Il sait tout cela mais son vœu absolu est toujours d’être tranquille, tout simplement tranquille. Il a connu assez de haine, de maltraitance et de changements pour comprendre qu’il valait mieux se cacher dans un coin et profiter du peu de silence que l’on pouvait avoir. Truth est un véritable fainéant, mais paradoxalement est près à tout pour arriver à son idéal. ______Retord, rusé, sans aucun sens de la morale et persuadé que seule sa survie compte, il fait tout ce qu’il peut et utilise tout ce qu’il a pour avoir ce qu’il veut. Pessimiste, il prévoit toujours le pire pour ne jamais être pris au dépourvu et, ainsi, prendre le moins de risque possible. Tout simplement égoïste, les autres lui sont chers s’ils sont utile à sa tranquillité. ______Mais parlons un peu plus de la femme qui occupe son apparence. Le jeune homme, lorsqu’il décida d’aller à la Wammy’s House, avait déjà décidé qu’il ne pouvait rester ce qu’il était à ce moment, il était trop maltraité pour sa voix et son apparence de femme. Ainsi, il décida de devenir femme. La femme qui, à l’orphelinat, lui permettra le plus de paix possible. Ainsi naquit Truth. Une jeune fille discrète, toujours dans l’ombre, presque muette. Elle est toujours seule et ne semble pas vouloir se lier. Son regard terne passe au travers de tout, sans sembler trouver d’importance à rien. Au début, son nom avait étonné plus d’un. Pourquoi Truth ? Ils ne pouvaient comprendre qu’elle n’était qu’un mensonge. Ainsi, la rumeur se répandit qu’elle apportait et ne voyait que la réalité, qu’elle était juge. Bref, des idioties pour essayer de comprendre qui n’eurent, au final, aucune répercussion sur sa petite vie tranquille. Ainsi la discrète Truth fut créée, tel un fidèle reflet de l’associable et invisible Abyss, qui lui servit d’exemple. ______Truth, le mensonge parfait.
IV. AUTRE
QI : 171 Manie : Se caresse le cou. Rêve, Ambition : Etre tranquille, à vie. Cauchemar, Phobie : Ne pas être tranquille, à mort.
V. HISTOIRE.
Famille : Dans le dossier de Truth à la Wammy’s House, on peut voir que le nom de son père est James Cry. Mais ce James est en réalité son oncle, qui s’est occupé de son inscription puisque la famille de Truth ne voulait plus avoir charge de lui. Il y a donc sa mère, Carla Wolf Cry, femme au foyer. Il n’a jamais été beaucoup lié à elle, et inversement, elle a totalement laissé son fils à son mari qui l’aimait tant. Elle a sûrement été jalouse de ce fils d’ailleurs, trop lumineux. Sa sœur, Melody Cry, est de cinq ans la cadette de Timothée et n’ayant affiché aucun don pour la musique, a beaucoup été dédaignée par son père. Ainsi, ne trouvant d’amour chez lui, elle s’est réfugiée chez sa mère qui l’a chérie de tout son cœur. Et enfin, Alphonse Cry, père de Truth. Professeur de musique renommé et ancien grand joueur de piano, il a pu amasser un bon tas d’argent grâce à son talent et à pu passer les dernières années à éduquer son fils adoré à la musique.
Origine : Anglaise. Relations : Truth n’a aucun ami et n’a aucun ennemi. Ainsi, elle ne risque aucune représailles, aucune prise de parti, rien à faire d’autre que regarder. Le seul lien que l’on connaisse à la jeune fille est son étrange amour pour un des élèves. Il y a aussi un autre élève qui est le seul à avoir jamais su qui abritait la voix enchanteresse que l’on entend parfois, le soir, ayant pris Truth en plein chant. Un accident que le jeune travesti réussit tant bien que mal à changer en atout. Sinon, Truth trouve que Lust est bien trop bruyante, Near trop ennuyant, Mello lui rappelle ses anciens camarades de classe avec sa méchanceté, Matt est, lui, le type dans son coin avec ses jeux vidéos, point et quant à Zéro, c’est un pauvre type égocentrique et vantard. Le castrat connaît bien toutes les caractéristiques de la plupart des élèves, ayant pris soin de savoir un maximum de choses au cas où.
Histoire : « Timothée, chante. » L’enfant sourit à son père et, aussitôt, commence à chanter. Il a 6 ans et sa vie n’est déjà plus que chant. Alphonse Cry est, grande coïncidence, professeur de musique renommé et a vu la voix de son fils comme une mission sacrée et s’applique à ce que ce don enchante le maximum de personnes. Timothée est déjà célèbre dans le milieu comme un des chanteurs les plus prometteur du coin. « Plus haut, Timothée ! » L’enfant obéit, fou de joie. Il aime chanter, c’est sa raison de vivre, et il vénère son père de lui offrir le bonheur de vivre de musique. Il est heureux, parfaitement heureux. Il ne regarde que son père et ses partitions, n’écoute que les ordres de son professeur et les sons. Ses camarades de classe, sa mère, sa petite sœur nouveau-née, tout ce qui est extérieur à sa passion n’est rien. Il ne se rend pas compte qu’il est différent, persuadé que sa vie parfaite est totalement normale.
« Timothée Cry. » Dans la classe, tout le monde se retourne pour chercher qui va répondre à ce nom si étrange. Timothée entre en primaire et les autres enfants remarquent enfin son existence. Ils remarquent le nom comique de l’élève, ses beaux vêtements, son visage doux et surtout sa voix lorsqu’il dit : « Présent. » On chuchote, on glousse, on le regarde avec curiosité. Ca, un garçon ? Avec cette voix de tapette ? N’importe quoi ! Même l’institutrice ne peut s’empêcher d’hausser un sourcil ; elle avait, certes, déjà entendu parler de l’enfant Cry, mais elle ne l’imaginait pas aussi… ça.
« Tu sais chanter, Timothée ? » L’enfant sourit de toutes ses dents devant la question de la petite fille. Et aussitôt, il se met à chanter. Déjà, à l’époque, il ne parle pas beaucoup, préférant communiquer par signes de tête ou en chantant. La petite fille écarquille les yeux et écoute, stupéfaite. Lorsqu’il a finit, elle se précipite vers ses amies pour leur apprendre la nouvelle.
« Timothée, chante ! » Ils sont cinq autour de lui. Leurs voix ne sont pas douces, ni agréables, ils rigolent et leur demande et un ordre. Mais le petit Tim croit que chanter n’apporte que le bonheur, alors il sourit et il chante. Dès les premières notes il s’étonne des bavardages des enfants. D’habitude, lorsqu’il chante, tout le monde se tait et écoute. Mais eux, ils sourient et papotent. Ils semblent se retenir de rire. Lorsqu’ils s’éclaffent finalement, couvrant le chant, le petit se tait et les observe se rouler par terre de rire. Jamais il n’a fait rire en chantant. « Elle avait trop raison Lola ! Il chante comme une meuf ! » Il ne comprend pas et continue de les observer. Ils s’en vont sans lui fournir d’explication.
« Papa ? -Oui ? -Je suis drôle quand je chante ? -Non. Tu es magnifique, tu es resplendissant, tu es merveilleux, mais tu n’es drôle en rien. »
« Cry, Timothée, Cry ! » Et l’enfant pleure, encore et encore, sans comprendre pourquoi on s’acharne à lui vouloir du mal. Il les déteste, tous, ces maudits enfants qui ne comprennent rien, qui ne savent rien. Il pleure et il crie, et ils rient de cette voix magnifique. Il n’en peut plus de souffrir. Il n’en peut plus de pleurer. Il déteste écouter les autres rire, ce son est définitivement ignoble.
« Tim ? Dis, Tim, tu chantes ? » La petite Melody lui parle avec un grand sourire. Sa petite sœur, si jeune, délaissée par son père car n’ayant aucun don pour la musique, lui demande souvent de chanter. Et Timothée sait bien que, si elle le demande, c’est juste parce que ça lui plait, et non parce qu’elle veut se moquer de lui. Alors il sourit et il chante tout ce qu’elle veut. Juste pour lui faire plaisir il fait tout ce qu’elle souhaite, lui accorde tous ses caprices, lui donnant tout l’amour que son père ne lui a pas donné. Et ainsi, pour la première fois, il ne chante plus que pour lui, mais aussi pour le sourire de sa sœur.
« Papa ? -Oui ? -Pourquoi Melody n’apprend-t-elle pas la musique ? -Parce qu’elle n’est pas née pour cela. -Mais ça lui plait ! -Elle est encore trop jeune, on l’inscrira peut-être à un cours plus tard. -Mais, à son âge, je faisais de la musique depuis longtemps ! -Tu es différent, Timothée, tu es béni, tu dois chanter, c’est ton destin. Maintenant, reprends ce morceau. -Oui. »
« Maman, tu veux que je chante ? » Sa mère pleure, juste devant lui. Il ne comprend pas ce qu’il se passe, il n’a jamais vraiment regardé sa mère. « Si tu veux mon chéri. » Mais malgré tous ses chants sa mère continue de pleurer, elle pleure même de plus en plus fort. Alors il lui chante une berceuse et elle s’endort finalement. Il quitte la pièce en courant, le cœur soudain plein de peur de voir des larmes dans sa maison. Sa maison a toujours été un lieu de bonheur et d’amour, l’école un lieu de haine et de pleurs. Si même sa maison devient triste, où pourra-t-il aller ? L’enfant perdu se précipite dans la chambre de sa sœur, où il peut l’entendre rire. « Melody, tu veux que je chante ? -Attends, je joue ! » La petite fille, absorbée par son occupation, lui a répondu de façon coupante. Elle a appris à quoi jouaient les autres filles de son âge et s’y applique soigneusement. Et aucune des autres filles de son âge n’écoute son frère chanter. « Peut-être plus tard. » Mais son frère est déjà parti. Sa mère pleure, sa sœur devient haine, que lui reste-t-il ? Il se précipite dans la salle de musique où il entend son père jouer du piano. « Papa, je chante ? -Bien sûr ! Viens ici, j’ai une nouvelle chanson à t’apprendre. » L’enfant sourit, heureux : il a trouvé son asile, il a trouvé le lieu de paix dans sa maison.
Dernière édition par Truth le Mar 11 Aoû - 16:03, édité 4 fois
Invité
Sujet: Re: Truth | Chante ! Dim 2 Aoû - 17:46
« Chante, Timothée, chante ! » Ce sont des rapaces, d’atroces rapaces qui rient et crient, aux voix hideuses. L’enfant les déteste, les hait de tant de haine. Et il déteste sa voix qui ne soulage pas sa mère, qui ne plait plus à sa sœur et qui lui apporte tant de moqueries. Non ! Il ne peut haïr sa voix. Sans sa voix, son père ne le regarderait plus.
« Timothée ? Je peux te parler ? -Bien sûr madame. -J’ai cru remarquer que tu n’arrivais pas bien à t’intégrer à la classe… » Pauvre institutrice, elle est comme toutes les autres, elle ne voit rien ou ne fait rien. « Et je pense que cela dure depuis longtemps. C’est à cause de ta voix et de ton physique n’est-ce pas ? C’est vrai que tu n’es pas comme les autres enfants. Mais tu sais, ça s’arrangera plus tard. Tu as déjà 8 ans, tu vas grandir et te muscler avec le temps, il suffit d’un peu de sport. Quant à ta voix, elle va muer bien vite et ils ne se moqueront plus de toi à cause de ça. Certes, tu ne chanteras plus, mais tu seras comme les autres et… » La suite de son laïus se perd dans sa route vers les oreilles de l’enfant. Son cœur bat la chamade et la peur lui enserre le ventre. Il se retient de pleurer, difficilement.
« Papa ! » Timothée rentre dans la salle de musique où son père commence à jouer au piano. Il pleure toutes les larmes de son cœur et tremble de tous ses membres. Il se réfugie vite dans les bras de son père et mouille sa chemise sans aucun remords. « Que se passe-t-il Timothée ? Dis-moi ! Allez, ouvre la bouche ! » Mais l’enfant ne peut que pleurer et ce n’est que bien plus tard qu’il arrive à parler, et même entrechoquée de sanglot sa voix reste magnifique. « Est-ce vrai que je vais perdre ma voix ? Que je vais muer et avoir une voix comme les autres ? Comment je vais faire Papa ? Je ne peux que chanter moi ! » Et son petit menton recommence à trembler pendant que les larmes reviennent couler sur ses joues. Il sent alors les grandes mains de son père lui sécher les joues et lui appliquer un mouchoir sur le nez pour en retirer la morve. Il lui sourit avec douceur. « Ne t’inquiète pas mon chéri, Papa va se débrouiller pour que tu puisses toujours chanter. Il va faire en sorte que tu sois vite soigné de cette malédiction. Je me charge de tout, tu n’as pas à t’inquiéter. -Quand est-ce que tu vas me sauver ? -Très bientôt, ne t’inquiète pas. Je protègerais toujours le don du ciel que tu es, mon trésor. » Alors l’enfant se calma et sourit. Il croyait en son père, il était tout ce qui lui restait. Son père savait ce qui était bien pour lui, il le sauverait. Son père ne lui ferait jamais de mal.
« Tim, tu chantes pour moi ? » Melody lui sourit de toutes ses dents, les yeux lumineux. Le chant de son frère lui manque, elle peut bien avoir une occupation différente des autres. « Je ne peux pas là, je vais prendre mon cours avec Papa. -Mais tu n’arrêtes pas d’en faire pour lui ! Pourquoi ne pas chanter pour moi ? -Il m’apprend des choses. -Je n’ai qu’à venir avec vous ! Je tournerais les pages, irais chercher de l’eau, je pourrai faire le pupitre… Tout ce que vous ne voulez pas faire ! -Tu sais très bien que Papa va refuser. » La petite fille ouvre la bouche, la referme et retient ses larmes. Son frère, lui, la dépasse sans un regard. Les autres ne sont à nouveau pour lui que des intrus, des êtres insignifiants. Ce sont des pions, des objets, utiles ou inutiles. Les autres ne sont rien face à lui et son père. Eux seuls comptent.
« Bonjour James. » James Cry, le frère de Alphonse Cry, a lui aussi la passion de la musique bien qu’ayant choisi d’être avocat, après avoir fait deux années de médecine. Il vient souvent chez son frère écouter son neveu et lui offrir nombre de cadeaux, le jeune Timothée a vite appris à profiter de l’amour de son oncle, qui n’a pas d’enfant à chérir. « Joyeux Anniversaire petit ! -Merci, James. » Timothée a 10 ans aujourd’hui, mais dans la maison il n’y a aucun rire significatif de la présence d’enfants fêtant l’évènement. Chez Timothée Cry, un anniversaire est un jour comme les autres. « Tu vas bien ? -Oui. » Ses réponses sont ternes, plates, il semble ne porter aucune importance à la conversation. Ses yeux vont rapidement d’un point à l’autre, intelligents mais rarement intéressés. Il semble s’ennuyer continuellement, enfermé dans un monde qui n’est pas fait pour lui. « Mon père m’a parlé de tes exploits. -Mon dernier concours ? -Non, ton test de QI lorsque tu es allé voir un psychologue. -Ah, c’est Maman qui voulait parce qu’elle me trouvait triste. -171, c’est incroyable ! -On m’a dit, oui. Après, j’ai pu arrêter les séances. -Tu t’en moques ? -A quoi cela me sert-il ? Je compte passer ma vie à chanter. Ah, Papa est dans la salle de musique. » L’enfant a les manières d’un automate, il ne fait aucun effort dans ses actions pour paraître humain. Ce n’est que lorsqu’il entre dans la pièce au piano qu’il semble se détendre. Sa voix délicieuse s’élève, soudain bien plus vivante : « James est arrivé Papa ! Tu m’avais dit que vous aviez un cadeau pour moi. -Ah, tu es là James ! Oui mon chéri, nous avons décidé qu’il était temps de te retirer toute menace de la perte de ta voix. Je t’avais promis que je te sauverais, et ce jour est enfin arrivé ! Va enfiler ton manteau, nous allons dans la cave de James. » L’enfant éclate de joie avec un sourire lumineux qui transforme son visage pendant quelques instants, seul son père détient la clé de ses sentiments sincères. Il est aussi très content d’aller dans la cave insonorisée de son oncle, où il y a de magnifiques instruments et souvent de grands musiciens et chanteurs. Chaque escapade dans ce lieu a toujours comblé d’émerveillement Timothée, c’est son 7eme ciel personnel. Ainsi, il prend l’évènement comme une cérémonie un peu religieuse qui parlerait de musique et prierait Dieu de sauver sa voix. Il ne s’attend pas du tout à ce qu’il découvre alors que son père ouvre la porte de la cave. C’est étrange. Un immense lit au beau milieu, avec un air de table, pleins d’ustensiles coupants autour. Il avait du se changer avant d’entrer, et se laver aussi. Mais il n’est pas vraiment inquiet, il a confiance en son père, il se demande juste où James a pu mettre tous ses instruments et remarque que la pièce devient bien triste sans son ameublement habituel. « Allez, place-toi sur le lit Timothée. » Il obéit, s’allonge comme on lui a dit et observe les deux frères préparer quelques trucs, mais tique quand son père commence à l’attacher. « Pourquoi tu m’attaches Papa ? -Tu vas peut-être être tenté par le Diable durant la cérémonie. Il va essayer d’entrer en toi vu que tu seras vulnérable et va te faire croire que nous avons tord. Il va te faire perdre confiance en nous et tu vas sûrement essayer de t’enfuir. -Je ne me laisserais pas faire ! -Je sais mon ange, je sais que tu es très fort. Mais c’est par mesure de sécurité. Maintenant, regarde le plafond et ne t’en détache surtout pas. Tu ne dois pas regarder ce que l’on fait, cela briserait la cérémonie. Cela va faire mal. » L’enfant se laisse faire, il acquiesce, les yeux pleins de fierté. Il fera honneur à son père ! Il s’imagine déjà réduisant le Diable en miettes et inébranlable face à la douleur. Mais tout ne se passa pas comme prévu. « Tout est prêt James ? -Oui, on peut y aller. » L’enfant sursaute lorsqu’il sent les deux adultes lui écarter les jambes pour exhiber son sexe et ensuite lui attacher les pieds et le ventre. Il ne peut s’empêcher de les regarder et surprend le regard de son oncle. Un regard qui contient bien plus que de l’affection en regardant son neveu, un regard étrange, appuyé, malsain, qui fait frissonner l’enfant de la tête au pied. Soudain, il a très peur. « Timothée, ne regarde pas. -Oui Papa. -N’aie pas peur, je suis là. » Alors il se calme, se force à respirer calmement, il rassemble son courage et redevient immobile. Et il le restera jusqu’à la fin !
« Maman, ça va aller pour Timothée ? -Bien sûr Melody, ne t’inquiète pas. -Que va-t-il se passer ? -Rien, ne t’inquiète pas. -Il va avoir mal ? -Chut, finit ton assiette. Ne t’inquiète pas, tu n’es pas comme lui, tu seras une jeune fille accomplie. Ton frère n’a pas eu de chance, nous n’y pouvons rien. Mais toi, tu seras heureuse, je te le promets. -J’ai peur pour lui… -Tu n’as pas besoin, je te promets qu’il reviendra en pleine forme. »
« Timothée ? Tim ! Arrête ! » Tout est finit, le sang a arrêté de couler, tout à été nettoyé, mais l’enfant crie de douleur, encore et encore. Il ne peut se faire arrêter ce cri de pure douleur, de peur panique, d’atroce souffrance. Son visage est trempé par ses larmes et sa sueur. Il se débat comme il peut de l’étreinte des deux adultes. Il crie, il pleure, il n’en peut plus de souffrance. Il a encore le souvenir de la torture dans son regard, et rien que de resonger à ce qu’il vient de se passer, il a mal. Enragé, il refuse tout contact avec les deux membres de sa famille. Soudain, deux grandes mains bien connues lui saisissent le visage et l’obligent à regarder des yeux sévères. « Timothée ! Arrête ! C’est finit. Tu es sauvé, alors arrête de pleurer comme un bébé. » Il obéit, ses larmes arrêtent de couler, il ne bouge plus, il ne crie plus, son regard se fige soudain dans le vide. Inerte, il se replie sur lui-même pour essayer d’échapper à la dure réalité.
« Timothée ! Parle-moi ! » Son père l’a trompé. Il avait promis qu’il ne lui ferait jamais de mal, qu’il le sauverait. Même son père l’a trompé. Que lui reste-t-il ? Il n’a plus personne sur qui se reposer. Il a encore mal, la douleur le fait crier. Mais, plongé en lui-même, rien ne transparaît sur son corps. Pourquoi avoir fait ça ? S’il avait su qu’il souffrirait autant, il aurait accepté de grandir. Il aurait accepté de devenir un garçon normal, de ne plus chanter, de ne plus être incroyable, de ne plus se faire aimer par son père. Car ainsi, il aurait été tranquille, au lieu de souffrir autant. Que lui reste-t-il ? Sa voix ? Son corps de gamine ? Son intelligence ? Pourquoi faire ? La différence apporte le malheur et la souffrance. S’il continue ainsi, il ne pourra jamais survivre. Il veut devenir invisible, pour que personne ne le voie, pour que personne ne le haïsse, pour que personne ne l’aime. Car l’amour fait souffrir, son père lui en a apporté la preuve. Ils l’ont tous abandonné ! Sa mère qui ne le prend pas pour son fils. Sa sœur pour qui il n’est qu’un jouet. Les autres enfants qui ne voient en lui qu’un être ridicule. Son oncle qui ne voit que son corps de garçon au féminin. Son père qui n’entend que sa voix. Son corps qui a présent n’est plus celui d’un homme. Ils l’ont castré ! Il ne pourra jamais aimer ou désirer quelqu’un. Il sera condamné à une voix aiguë jusqu’à sa mort. Il ne deviendra jamais viril. Il ne sera jamais un homme. Il ne sera jamais une femme. Il n’aura jamais d’enfant. Que deviendra-t-il ? Maudite voix ! Il la hait, cette voix qu’a trop aimé son père ! Sans elle, il serait moins blanc pour ne pas rester toujours à chanter chez lui, on ne se moquerait pas de lui, il aurait des amis, il ferait du sport car n’ayant aucune prédestination. Il serait, certes, muni d’un nom de famille étrange et d’un corps féminin mais bien d’autres ont fait avec ! Alors que cette simple voix a ruiné toutes ses chances d’être celui qu’il aurait pu être. Il ne chantera plus.
« Je ne chanterai plus. » Alphonse Cry lève des yeux stupéfaits sur son fils qui s’est enfin levé de son lit parlé depuis l’opération. « Tu ne peux pas, tu as été- -Je ne chanterai plus. -Bien sûr que si ! Je me suis donné tant de mal pour conserver ta voix ! J’ai déjà créé des morceaux pour toi, j’ai retrouvé toutes les œuvres mettant en scène un castrat. Sais-tu que certains tueraient pour t’entendre chanter ? Les castrats ont disparu depuis tellement longtemps ! C’est un trésor inestimable d’avoir ta voix avec la capacité respiratoire que tu auras plus tard ! -Je ne chanterais plus. -Ah oui ? Et si je t’oblige à chanter ? -Alors je mourrais. » Sans ciller, l’enfant dévoile le couteau qu’il tient dans la main. Son père écarquille les yeux, reste stupéfait. « Tu ne ferais pas ça… » Le couteau se lève et se pose sur la gorge, sans aucune hésitation. Le pauvre homme ouvre de grands yeux pleins de terreur, les mots s’échappent de sa bouche tel un ruisseau : « Ne fais pas ça ! Je te promets que je ne te ferais plus chanter ! Tu ne seras même plus obligé de parler ! Je te promets… Ne meurs pas ! Tu es l’œuvre parfaite de ma vie, ma réussite bénie, tu ne peux pas mourir ! Tu dois vivre ! Je te promets que tu ne chanteras plus alors, baisse ce couteau, je t’en prie. » Il est anéanti, détruit, mais pas autant que son fils, ce jour là, sur la table d’opération. A présent les yeux de ce dernier sont emplis de pitié lorsqu’ils regardent son père. Ce pauvre idiot est dominé par sa propre création. Il quitte la pièce sans l’ombre d’un remord. Avant, la vie était le paradis. Puis cela avait été sa maison. Puis cette pièce. A présent, le seul endroit où il peut espérer avoir un jour la paix est à l’intérieur de lui-même.
Une semaine après l’évènement, Alphonse Cry se suicide en laissant à son fils une grande partie de ses possessions, dont une immense quantité de partitions. Encore aujourd’hui, Timothée porte le deuil de ce père qu’il a tué.
« Maman, il vaut mieux que je quitte la maison. C’est de ma faute si Papa est mort. -… -Tu te rappelles que je suis surdoué ? James a trouvé un orphelinat pour les enfants comme moi, il est d’accord pour tout payer. Les enfants perdent tout contact avec leur famille et perdent leur nom à jamais. -D’accord mon chéri. -Par contre, je voudrais m’y inscrire en tant que fille, ce sera plus facile pour moi. -Bien sûr mon petit. -James s’occupe de tous les papiers, il se fera passer pour mon père, ils ne sont pas très contrariant sur la famille. -Fais comme tu veux mon amour. -Je vais emménager chez lui aujourd’hui, il suffit que je prenne quelques affaires. C’est bon ? -Tu es un grand garçon, tu as 12 ans, je te fais confiance. -Au revoir Maman. Tu préviendras Melody pour moi ? -Bien sûr, tout ce que tu veux. Au revoir mon petit bout. » La voix de sa mère est restée neutre du début à la fin, les yeux posés sur une pomme posée sur la table.
« Je suis prêt James. -Prête. Il faut que tu t’habitues à parler au féminin. -Je suis prête James. -Alors allons-y. » Timothée a compris une chose importante. Ce n’est pas son corps que James idolâtre, c’est son être en lui-même. Sa voix féminine, son corps masculin, son visage de poupée, sa peau douce, l’opposition entre les sexes en lui et la suprématie de son chant. Et grâce à cette idolâtrie, Timothée peut faire ce qu’il veut de son oncle rien qu’en lui proposant une petite chanson en échange. Pour son inscription à la Wammy’s House par contre, le jeune garçon a dû sacrifier quelque chose de plus important mais qui, en soit, n’avait plus aucune importance.
Avec application, devant sa glace, jour après jour, Timothée créé son personnage. Il accentue son visage féminin, fait pousser ses cheveux, se créé un peu de formes, cherche à adopter nombre d’attitudes de filles. Le plus dur est de ne jamais faillir en parlant au masculin. Ainsi, il se force à être femme, penser femme et parler femme. Il a fait exprès de construire un personnage qui ne demande pas trop d’effort par son faible débit de parole et son peu de coquetterie. Le 23 mai 2004, il est parfaitement prêt à duper tout un orphelinat d’apprentis détectives surdoués grâce à un magnifique mensonge.
Dernière édition par Truth le Mar 11 Aoû - 16:05, édité 5 fois
Invité
Sujet: Re: Truth | Chante ! Dim 2 Aoû - 17:47
« Tu seras Truth. » Roger a tout découvert de la supercherie, pourquoi lui avoir donné ce nom sinon ? Mais c’est étrange. Il le laisse mentir à tout le monde ? Il le laisse dormir dans un dortoir féminin ? Ce type est donc fou ? Avec courage, Truth cache toutes ses questions en détaillant le sourire mystérieux du directeur. Ce sale homme le met au défit de conserver cette apparence tout au long de sa scolarité, et même de sa vie. Et bien, il verra ! Timothée, non, Truth vaincra la vérité !
Et il réussit. Pendant sept ans il fut connu de tous comme étant une femme. Bien sûr, il ne pu s’arrêter de chanter, c’est là sa seule défaite. En effet, parfois, la nuit, on peut entendre une voix enchanteresse briser le silence. Seule une personne a pu découvrir qui se cachait derrière ce chant, et le secret est bien gardé grâce aux efforts du castrat.
Mais un jour, alors que Truth prenait sa douche, quelqu’un entra et le vit nu.
VI. HJ
Votre nom ou pseudo ? Margaux, Sissi pour les intimes. Sinon, vous me connaissez sous le nom de Sky. Comment avez-vous découvert le forum ? J’avais souvent entendu parler du forum, je voyais souvent les partenariats avec d’autres des forums sur lequel j’allais. Puis un jour je me suis dit : « Pourquoi pas ? ». Que pensez-vous du forum (design, intrigue..) ? Un forum très bien fait et ficelé. Comment l'améliorer ? Excellente question… Des remarques ? Ok par le chien!
Dernière édition par Truth le Mar 11 Aoû - 16:04, édité 4 fois
Invité
Sujet: Re: Truth | Chante ! Ven 7 Aoû - 10:50
Il manque le petit truc, là, tu sais ? Celui qui est obligatoire et sans lequel ta fiche ne pourra être validée. ♪ Va relire le règlement pour le trouver.^^
Bienvenue sinon.
Invité
Sujet: Re: Truth | Chante ! Sam 8 Aoû - 8:31
Oh My God ! Excusez-moi, j'avais totalement loupé ce passage puisque j'ai déjà lu le règlement pour mon premier personnage. J'édite de suite !
Invité
Sujet: Re: Truth | Chante ! Dim 9 Aoû - 16:35
Je vois rien à redire personnellement, donc je te valide! Bon jeu!