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 « Mais que diable allait-elle faire dans cette galère ? » [PV Blue Mary]

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Sujet: « Mais que diable allait-elle faire dans cette galère ? » [PV Blue Mary] « Mais que diable allait-elle faire dans cette galère ? » [PV Blue Mary] EmptyDim 20 Mai - 21:10

Et c'est toujours sur les mêmes que ça tombe.
« Mais que diable allait-elle faire dans cette galère ? » [PV Blue Mary] 638526
La vie n’était pas toujours facile pour tout le monde. Ah non mais vraiment pas. Gomor en avait des exemples tous les jours : pas plus tard qu’hier, une fille de quatorze ans – dont elle ne connaissait pas le surnom et encore moins le nom – s’était faite plaquer en beauté par son copain au milieu d’un couloir bondé d’adolescents (et donc doublement bondé d’oreilles curieuses), puis avait fondu en larmes avant de partir en courant, sans doute vers un matelas sur lequel se jeter avec désespoir pour y pleurer tout son soûl.
Mais il ne fallait pas croire que, comme Gomor ne vivait pas d’histoire d’amour passionnée et se maintenait en plus à un niveau honnête dans presque toutes les matières, elle traçait sa route sans le moindre petit souci. D’ailleurs, rien que ce midi...

Retour en arrière. Ça avait été un matin complètement ordinaire pour la petite Germaine. Lever sept heures, s’habiller encore dans les vapes, un gros pull rose, un jean et des converses bleues, passer un coup de brosse dans sa coupe de garçon, descendre manger un morceau au réfectoire, aller en cours... Bon, elle était peut-être un peu plus fatiguée qu’à l’habituel – la faute aux algorithmes sur lesquels elle avait travaillé jusqu’à tard la veille – mais rien d’invraisemblable.

Vers dix heures du matin, des surveillants étaient passés dans les classes pour signaler (une centième fois) que les pensionnaires fumeurs n’avaient pas le droit d’en griller une à l’intérieur des bâtiments, « pensez au moins aux élèves plus jeunes qui n’ont peut-être pas envie de devenir fumeurs passifs avant leurs dix ans, soyez responsables, un peu, pour une fois, hein. » dans l’indifférence générale évidemment. Ce ne serait qu’une énième information inutile gravée pour toujours dans la mémoire de Gomor, qui n’avait jamais même approché une cigarette.

Mais ce n’était pas encore une raison pour se laisser abattre ; non, le vrai couac de cette journée, l’os dans la banane comme qui dirait, avait eu lieu deux heures plus tard.
Gomor se rendait vers la cantine, en passant par un couloir du deuxième étage vide à cette heure où toute la Wammy sentait bon le rôti de porc, et elle était passée devant un placard à balais clos, d’où s’échappaient des langues de fumée grise qui montaient lécher le plafond, et rendaient légèrement brumeuse cette petite portion de corridor.

Une inquiétude un peu paranoïaque avait alors étreint la jeune fille. Est-ce qu’un feu incontrôlable et ravageur démarrait là, dans ce compartiment en bois sec posé sur un tapis lui aussi hautement inflammable ? Au beau milieu d’un couloir désert ? Alors que l’alarme incendie la plus proche se trouvait vingt mètres plus loin ? Qu’est-ce qu’elle devait faire ? Ouvrir le placard ? Au risque de prendre une gerbe de flammes sur son pull en coton ? Mais pourquoi est-ce que ça tombait sur elle ? Comment...

Et la porte s’ouvrit d’elle-même. Du léger nuage grisâtre émergea un grand adolescent, visiblement pas brûlé mais qui n’avait pas pour autant l’air très bien disposé. Il lui jeta un regard qui fit frissonner Gomor, tant par son expression que par le fait qu’un des iris du garçon était... et bien, était rouge alors que son jumeau avait choisi le bleu foncé. Passée l’incompréhension (c’est le diable ? et il vient de sortir des enfers ? là ? devant moi ?), la blondinette finit par apercevoir quelques mégots dans le placard déserté, et percuta avec un temps de retard. Maudissant son nez peu entraîné qui était infoutu de faire la différence entre cigarette et feu de bois, Gomor resta pétrifiée quand le type se planta en face d’elle. Il lui dit quelque chose qu’elle n’écoutait pas, elle connaissait son nom, ça allait lui revenir... Lust. Oui. C’était ça. Elle avait entendu quelqu’un l’appeler comme ça il y avait quelques mois.

Lust, donc, tenait encore son paquet de cigarettes entamé et un briquet dans la main quand une voix retentit derrière lui. Un pion, évidemment.

« Hé ! vous deux ! Qui est-ce qui fume ? Ça se sent, vous savez ? »

Et c’est là, à cette seconde précisément, que la journée de Gomor fut gâchée. Quand Lust, tournant toujours le dos au surveillant, lui fourra discrètement l’objet du délit dans les mains – foutu réflexe qui vous pousse à prendre ce qu’on vous donne – et se retourna d’un air faussement surpris.
Le représentant de l’autorité arriva à leur hauteur et les considéra avec étonnement. Gomor n’avait pas le physique de l’emploi, mais le paquet de Malboro, le briquet et son visage inexpressif semblaient la désigner d’office comme délinquante.

- C’est... c’est toi qui viens de... ?
balbutia l’homme, désemparé.

Trop consciente de la présence menaçante de Lust juste à côté d’elle, la blondinette acquiesça. Elle coula un regard en coin à l’autre pensionnaire, qui lui fit un petit sourire purement sadique avant de s’éloigner d’une démarche nonchalante. Le pion, qui paraissait plutôt léger du crâne, n’y prit pas garde tant il était surpris qu’une fille aussi petite, aussi frêle, aussi... inoffensive en apparence se cache dans les placards pour fumer.

- Bon, comme on a passé un rappel ce matin et que ça n’a pas l’air de te gêner, tu me copieras 700 fois « je ne dois pas fumer à l’intérieur du pensionnat ni défier ouvertement la direction » pour demain, ça te passera peut-être l’envie de tenir autre chose qu’un stylo pendant un moment, déclara finalement le surveillant. Et donne moi ça.

Gomor, qui se remettait difficilement de la peur que lui avait inspiré Lust, eut l’impression que le sol s’ouvrait sous ses pieds quand elle entendit sa sentence. D’un air hébété, elle tendit briquet et cigarettes à l’homme et s’éloigna en titubant légèrement. La perspective, alors qu’elle finissait ses cours à six heures, d’ajouter 700 LIGNES de punition à ses devoirs l’avait assommée net. Elle risquait d’en avoir pour toute la nuit.

L’après-midi s’écoula comme dans une brume ; la petite blonde erra d’une heure à l’autre sans enthousiasme, et finit par échouer sur une table de la salle commune vers sept heures du soir. La perspective de purger sa peine en solitaire dans sa chambre la déprimant d’avance, Gomor avait décidé que la salle de jeu serait le théâtre de son calvaire – et non, elle ne dramatisait pas-du-tout. Avec une lenteur exagérée, la demoiselle sortit de son sac un mince paquet de copies doubles, un stylo et commença à écrire les premières lignes.
Une demi-heure plus tard, elle se sentait déjà abrutie par ce travail idiot, et l’ennui la faisait bailler.
Relevant la tête, elle aperçut alors, au bout de la salle, une petite fille rentrer discrètement. Rien d’extraordinaire, sauf que cette fille c’était Blue Mary, et Blue Mary c’était… Pour Gomor, c’était un peu la cannelle dans la compote, le Nutella sur la gaufre chaude, le plus bienvenu qui vous réconforte. D’accord, c’était un peu sa maman, un tout petit peu. Mais c’était bien pour ça qu’elle pouvait arrêter d’écrire et la fixer d’un regard brillant, en attendant juste qu’elle la remarque et vienne vers elle. N’est-ce pas ?
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Sujet: Re: « Mais que diable allait-elle faire dans cette galère ? » [PV Blue Mary] « Mais que diable allait-elle faire dans cette galère ? » [PV Blue Mary] EmptyMer 23 Mai - 13:42

C’était sur un conte de fée que Blue Mary s’était endormie la veille. Elle en lisait de plus en plus ces derniers temps. Depuis qu’elle était devenue amie avec Color, en fait, et que celle-ci venait la quémander pour des lectures d’histoires de belles princesses aux destinées parfaites.

Ah, c’est sur, ce serait tellement plus simple si toutes les filles étaient des princesses, et les garçons des princes charmant. Il n’y aurait qu’une aventure à vivre, qui se terminerait bien, avant de faire un mariage heureux et de s’occuper des enfants. Mais d’un certain coté… Ce serait plus simple, bien sur, mais beaucoup moins intéressant, la vie. Car même si comme Belle on est férue de connaissances et d’histoires, et qu’on se trouve une brave bête qui nous offre une gigantesque bibliothèque qui en ferait presque saliver Blue Mary d’envie, on ne peut pas lui envier grand-chose d’autre. Sa grosse bébête devient un magnifique prince, fin. Et cette partie de l’histoire tape bien dans le ridicule. Ce conte de la Belle et la Bête, comme son titre l’indique, inculque qu’on peut aimer même dans la différence de chacun. Être laid ou beau ne change rien. L’amour n’étant pas destiné simplement aux belles personnes. Ça tenait. Jusqu’à la fin. La monstrueuse bête devient un magnifique prince et épouse la belle jeune femme qui s’appelle même Belle pour bien le souligner. Et toute la morale tombe à l’eau. Ce qui outre Blue mary pour qui les morales ont une grande place dans sa vie. Pas forcément les morales qu’on a l’habitude d’entendre, mais des morales quand même.

C’est bien mignon les contes, et leur lecture est agréable, légère, mais à chaque fois la fin la laisse indignée. Ah, ça non! Ce ne sera jamais une fin heureuse que ces filles souvent stupides mais qui ont la beauté avec elles épousent un prince dont ne sait quel royaume (d’ailleurs le nombre de royaumes doit être franchement impressionnant vu tous les princes et princesses qui existent en contes) qui évidemment est beau lui aussi, ont des enfants, et gardent le sourire jusqu’à leur mort. Oh, la mort, surtout! Presque aucun gentils ne meurt, mais les grands méchants périssent presque à chaque fois. Non, ce n’est vraiment pas une bonne morale. Surtout que, allez savoir pourquoi, les méchants sont souvent les plus sympathiques, les plus attachants de par leur caractère. Même s’ils sont méchants.

Enfin! Cet énervement léger lui était passé en milieu de journée. Car elle venait d’avoir cours de littérature. Et depuis une semaine, le thème de la séance l’avait fait devenir fan d’un auteur en particulier: Baudelaire. Elle avait lu quelques uns de ses poèmes. Ses yeux écarquillées admiraient chaque mots. Ses lèvres découpaient chaque syllabes. Elle se sentait emportée dans un univers encore inexploré. Chaque phrases semblait chanter dans son esprit. Oui, même les phrases des poèmes les plus morbides. Comme "Danse macabre".


Ses yeux profonds sont faits de vide et de ténèbres,
Et son crâne, de fleurs artistement coiffé,
Oscille mollement sur ses frêles vertèbres.
O charme d'un néant follement attifé.




Elle tremblait d’impatience que les cours finissent pour pouvoir se rendre à la bibliothèque et emprunter les fleurs du mal. Ça la changeait de ses livres de cuisine et de botanique.
Quand ce fut la fin des cours, elle se précipita faire ce qu’elle avait prévu. Et puis. Elle aurait bien put rester à la bibliothèque. Mais trop excitée elle l’avait oublier et était sortie de la salle, dans des enjambées aussi grandes que quand elle était entrée.
C’est un étage de descendu qu’elle s’en rendit compte. La common room n’était pas loin. Plus près en tout qu’à que la bibliothèque qu’elle avait délaissée.

Elle entra donc dans la grande pièce peuplée d’orphelins un peu partout, en faisant le moins de bruit possible car elle avait toujours peur de déranger ou d’attirer l’attention.
Bon ou mauvais choix? En tout cas l’atmosphère la rendit de suite mal à l’aise. Oh, pas que les orphelins la dévisageaient, en fait ils ne la regardaient même pas, ni que l’ambiance était mauvaise, c’était même l’inverse. Mais voilà, Blue Mary est comme ça. Elle stresse pour un rien et commence à paniquer dès que la pièce est pleine de plus de deux personnes. Autant dire que les heures de cours en classe sont dures à supporter.

Elle commença à se diriger vers une table, quand, en relevant la tête, elle vit deux yeux fixés sur elle. Elle eut un temps d’arrêt. Complètement bloquée dans ses pensées et mouvements, et respiration aussi un peu. Après le moment de panique qui se résume ainsi "Oh mon dieu on me regarde, ohmondieuohmondieuohmondieu!", elle réussit à voir plus que les yeux mais aussi le visage de la personne qui la fixait ainsi. Et elle reconnut la chevelure blonde et le regard qui semblait crier "Ici! Regarde ici! Regarde je suis là! Hiiii Blue Maryyyy!". Sa fille. Oui, non, pas au sens propre. Surtout que la blonde était plus âgée qu’elle. Mais le sentiment était là. Alors son mode statut cessa et un sourire (oh, discret!) étira ses lèvres. Elle reprit ses grandes enjambées pour arriver au plus vite auprès de la jeune fille. Elle s’assit près d’elle, et agrandit son sourire au cas où l’autre ne l’aurait pas bien assez vu.

_ Bonjour Gomor! Comment vas-tu aujourd’hui?

Elle était contente de la voir. Oh, quoi, elles devaient s’être vu la veille ou l’avant-veille à tout casser, mais ça lui faisait toujours autant plaisir de tomber sur Gomor.
Elle posa son livre sur la table et se demandait maintenant si elle allait le lire. Parce que si elle se mettait à lire, elle partirait complètement ailleurs, et n’entendrait surement plus Gomor lui parler. Ce qui serait franchement dommage puisqu’elle adore que Gomor lui parle.
Elle remarqua ensuite la feuille gribouillée sous les mains de la blonde.

_ Qu’est-ce que tu faisais?

En lisant les mots écrit, et le nombre de fois auquel ils étaient répétés, elle pouvait comprendre que c’était une punition, et même le motif. Mais ça ne lui était pas venu à l’esprit. Parce que sa chère Gomor elle la connait un peu quand même, et elle se serrait senti comme dans un autre univers de savoir que celle-ci s’était faite punir. Ce n’était tout simplement pas plausible.
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Sujet: Re: « Mais que diable allait-elle faire dans cette galère ? » [PV Blue Mary] « Mais que diable allait-elle faire dans cette galère ? » [PV Blue Mary] EmptyVen 25 Mai - 10:53

Fleuw dyou Mawl.Un sourire. Et un plus grand sourire. C’était impressionnant cette capacité qu’avait Blue Mary, par sa simple présence, à remotiver Gomor. Momentanément transformée en gamine de cinq ans, elle retourna un autre sourire banane à la petite brune qui s’asseyait.

- Tout va très bien,
répondit-elle un peu stupidement.

Venant d’une personne fort occupée trente secondes plus tôt à se lamenter sur son sort, voilà qui faisait assez bipolaire. Mais Germaine fonctionnait comme ça, elle revenait toujours à une bonne humeur un peu béate et niaise. En face d’elle, Blue Mary tenait un livre entre les mains et le posa sur la table : il ne fallait pas être un génie (expression toujours très amusante à utiliser au sein de la Wammy’s) pour deviner qu’elle tressautait d’impatience à l’idée de le lire. Tressautait intérieurement bien sûr, parce que concrètement on aurait eu du mal à imaginer Blue Mary tressauter. Mais la demoiselle prit quand même la peine de lui à demander à elle, Gomor, celle qui était capable sans aucun souci de se taper des monologues d’un quart d’heure si on lui en donnait l’occasion, ce qu’elle était en train de faire. Alors la blondinette parla sans se faire prier : il fallait bien avouer qu’elle avait envie de raconter son histoire.

- Je dois faire 700 lignes pour demain, donc il vaut mieux que je ne fasse que ça si je veux avoir une chance d’y arriver. En fait vers midi, j’ai rencontré un garçon, Lust si tu vois qui c’est, en train de fumer. Et comme un surveillant arrivait à ce moment, Lust m’a fait accuser.

Tout dans son intonation insouciante semblait vouloir dire que c’était tout à fait logique. D’un certain point de vue, à vrai dire, une fille acceptant aussi volontiers de se faire marcher sur les pieds pouvait bien trouver normal de se faire accuser par quelqu’un qui souhaitait s’éviter un châtiment quelconque, et d’écoper dudit châtiment au final.

- Je n’ai rien dit parce qu’il me faisait peur, il a un œil rouge tu sais, c’est impressionnant, et en plus il ne sentait pas très bon, et puis aussi vu son allure il doit souvent se faire punir, donc quelque part c’est peut-être mieux que ça tombe sur moi à qui ça n’arrive jamais, tu vois ? ça redistribue un peu les choses.

Dans l’hypothèse où une punition était une espèce d’élément aléatoire que vous pouviez recevoir en travers du museau n’importe quand.

Machinalement, Gomor recommença d’écrire encore et encore les mêmes mots. Sa main volait avec une relative agilité au-dessus du papier quadrillé, fruit d’années à prendre en note le cours ultra-rapide de professeurs de sciences tous plus sadiques et dopés à la caféine les uns que les autres. Sans s’arrêter, elle reprit la conversation.

- Mais ce qui est pénible surtout, c’est que je sais que je devrai me souvenir toute ma vie de ce moment où je fais une boucle pour le « l », puis un rond pour le « a », sans arrêt et sans arrêt. Enfin bon, c’est comme de se rappeler que les petits ont fait une bataille de purée à midi, même si ça c’est drôle puisque le garçon que j’avais à ma gauche a reçu une fourchette derrière la tête, et il a fait une grimace qui m’a fait rire, mais en face de lui son ami avait l’air ennuyé et il rentrait les épaules, il ne devait pas avoir envie de salir ses cheveux. En même temps ils étaient beaux, blonds avec des reflets un peu…

Germaine s’interrompit d’un air navré, et agita la main comme on chasse un insecte ennuyeux.

- Pardon, je parle encore trop. Ta journée s’est passée comment ? C’est les… Fleuw dyou Mawl que tu lis en ce moment ? hésita-t-elle en déchiffrant à l’envers le titre de la couverture.

Les Fleurs du Mal si on prononçait correctement. Mais il fallait dire que le français et Gomor, ça n’avait jamais collé. Elle avait même dû abandonner cette matière vers onze ans, et la remplacer par le russe. Pour elle, la langue de Molière était restée obscure, compliquée, pleine de conjugaisons mystérieuses, d’exceptions insupportables et d’accents qu’on ne savait jamais où placer. Et puis cette prononciation ! Cette façon grossière de former les « r », elle n’avait jamais compris. Comme elle n’avait pas compris pourquoi « ville » ne se prononçait pas comme « quille », ce que leur professeur de français avait toujours trouvé logique – alors que NON, mille fois non.
La blondinette étouffa un bâillement derrière sa main. Rien que pour ça, et pour sa capacité à la supporter, elle admirait profondément Blue Mary. Et comme on pouvait ajouter au tableau cette façon toujours digne dont la jeune fille se tenait – un peu comme une héroïne du dernier siècle – ces beaux cheveux longs, et tous ces délicieux gâteaux qu’elle cuisinait, ça faisait du point de vue de Gomor assez pour sacrer celle qui lui faisait face modèle en titre et source d’inspiration inépuisable. Oui, c’était un peu niais, mais il fallait aussi de ça pour compenser l’existence de gens comme Lust, après tout.

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Sujet: Re: « Mais que diable allait-elle faire dans cette galère ? » [PV Blue Mary] « Mais que diable allait-elle faire dans cette galère ? » [PV Blue Mary] EmptySam 26 Mai - 20:47

Son regard se posa dans ses yeux, quand elle finit de regarder sa feuille sans la lire. Et Gomor lui offrit un grand, très grand sourire. Et juste la voir sourire ainsi démangeait ses lèvres. Vraiment, ça la grattait, la chatouillait, elle avait du mal à se retenir. Alors elle se mit elle aussi à sourire un peu bêtement. Elles devaient être mignonne, tiens, ces deux là à ce sourire ainsi sans raison. Mais en fait si, il y a une raison. La raison, c’est l’autre. C’est tout, oui, mais c’est suffisant. C’est comme ça. Quand Blue mary est avec Gomor elle ne peut juste pas s’empêcher de sourire.

Et Gomor lui dit que tout allait bien. Alors forcément, tout allait bien. Qu’est-ce qu’elle devenait niaise Blue Mary en présence de Gomor! Enfin, dans le sens, pire que d’habitude. Et Blue Mary semblait faire le même effet à Gomor. Des génies, oui, peut être, mais leur quotient intellectuel va comme décroissant dès qu’elles se retrouvent ensemble. C’est grave, vraiment. Même Blue mary la calme, la sage, la bonne grand-mère patiente avait du mal à retenir cette sorte d’hystérie que lui communique sa fille en un regard. Bref, elles retombent en enfance. Voir plus gravement que ça on pourrait penser parfois. Comme s’il était réellement possible, et non plus une simple expression, d’avoir moins cinq ans d’âge mental.

Gomor lui expliqua son travail et sur le coup Blue Mary eut un bug. Lust? Qui? Il la fait accuser? Comment? Elle doit faire une punition? A la place de ce malotru? Mais où va le monde! Blue Mary était superbement choquée, outrée même. Elle aurait presque put même aller chercher ce Lust pour l’obliger à faire ses excuses à la pauvre Gomor si injustement punie. Voir même lui tirer l’oreille pour qu’il la suive jusqu’à ce qu’ils trouvent le surveillant pour qu’il reconnaisse sa faute. Puis elle redescendit sur terre en se souvenant qu’elle n’a que quatorze ans, est petite, ainsi que chétive, et n’a donc absolument pas la force de faire ça. Ni physiquement ni mentalement. Surtout quand ça fille lui décrit l’individu. Un œil rouge? Est-ce le diable? Non, elle ne pouvait décidément pas lui faire face.

Une chose encore la perturbait. La logique de Gomor. D’une certaine manière elle comprenait. Si elle s’était trouvée dans pareille situation elle aurait surement agit de la même façon. Mais ça ne changerait pas le fait que non, ce n’est pas parce qu’il se fait déjà suffisamment punir que s’il fait des bêtises ça doit retomber sur d’autres. Blue Mary réfléchissait à la façon dont elle pourrait le faire comprendre à Gomor sans se sentir coupable parce que ce serait lui faire la morale et qu’elle ne suit pas cette morale elle-même, quand celle-ci se remit à écrire.

La blonde continua à lui parler en même temps. Elle se plaignait un peu de la punition absolument pas pédagogue il est vrai, puis changea complètement de sujet. La brune réagit à peine, habituée après tout à cette façon qu’à l’autre de raconter tout ce qu’il lui passe par la tête même de façon décousue. Elle en venait à une bataille de nourriture qui s’était produite à la cantine, et Blue mary commençait par être vraiment séduite par le récit conté de façon naturelle quand Gomor arriva aux beaux cheveux blonds avec des reflets un peu… Puis elle s’arrêta.

_ Pardon, je parle encore trop. Ta journée s’est passée comment ? C’est les… Fleuw dyou Mawl que tu lis en ce moment ?

Fleuw dyou Mawl? Un instant elle resta sans comprendre. Puis se référant à « que tu lis en ce moment » elle laissa tomber son regard sur le livre qu’elle avait posée plus tôt sur la table. Les fleurs du mal. C’es vrai, elle devait le lire à la base. Mais la présence de Gomor l’avait faite complètement oublier. Elle en rirait presque. Mais avec Gomor c’est comme ça aussi. L’autre orpheline la rafraichit, lui fait oublier ses préoccupations et même ses envies. Et puis c’était tellement mignon la manière dont elle avait lu le titre, avec son accent, et déformant tous les mots!

Pour Blue Mary les langues ça n’avait jamais été quelque chose de très compliqué. Parce qu’elle adore en apprendre. Le français ça l’avait vraiment tout de suite attirée. Surtout pour le théâtre et la poésie. Il y avait tellement de vocabulaire, tant de mots! Et les auteurs savent si bien les utiliser… Elle se sent presque ridicule à coté d’eux. Certes elle comprend le français, comme d’autres langues, sait le lire et le parler. Et même s’il lui arrivait d’utiliser de vieux mots, ou des compliqués, ou les deux en même temps, ce n’était rien comparé à la maitrise des auteurs.

Elle soupira le rire coincé dans un gorge, ce qui fit un bruit bizarre. Un espèce de rire étouffé et toussotant.

_ Ma journée c’est allé… J’avais littérature aujourd’hui, c’était très amusant! Mais, oh! A un moment le professeur m’a interrogé, et tout le monde s’est tourné vers moi pour attendre ma réponse. Et comme toute la classe me fixait, je n’ai rien su dire! J’avais tellement peur sur le coup! J’en ai perdu ma voix… C’est vraiment angoissant ce genre de situations. Le silence qui régnait était vraiment pesant…

Elle trembla légèrement en se remémorant la scène. L’on dit que les Words ont du charisme et de l’assurance face aux foules, mais ce n’était franchement pas son cas!

_ Et oui, ces derniers temps je suis devenu une grande fan de Baudelaire. Je l’ai découvert dans mes cours de littérature justement! De Molière je passe à Baudelaire… Hi hi!

Le problème de Gomor l’embête toujours, et finalement elle se lance dans ce sujet.

_ Pour… Lust, c’est ça?

La luxure, hum. Ce type, elle ne le connait pas, mais il lui donne vraiment une mauvaise impression. La luxure avec un œil rouge. Comment voulez-vous que ce ne soit pas un démon?!

_ Je pense que tu n’aurais pas du te laisser faire ainsi. Je sais, je ne peux pas vraiment parler, mais… C’est trop injuste!

Blue Mary gonfla ses joues dans un moue boudeuse sans se rendre compte à quel point ce geste était puéril. Puis elle relâcha l'air compressé dans sa bouche, lentement, presque de façon distinguée, en formant un petit o de ses lèvres comme pour siffler. Bien qu’elle ne sache pas siffler.

_ Si j’étais plus forte j’irai te défendre! Ça ne me plais pas, vraiment, qu’il puisse se jouer de toi! Ce… Mécréant! Vile personnage… Ah, vraiment, si j’avais été un garçon -et si j’étais courageux alors- je serai aller le voir et il ne t’aurai plus jamais embêté!

Et là, elle ne savait plus trop quoi ajouter. Ça lui faisait peur d’être inutile comme ça. Oui, ça fait peur. Parce que comme elle ne sert à rien, elle redoute que les gens se désintéressent d’elle -s’ils l’avait seulement trouvée intéressante- et l’abandonne. Oh non Gomor tu ne l’abandonnera pas toi, hein? Elle aurait vraiment échouée en tant que mère si ça propre fille ne voulait plus d’elle car elle n’aurait pas sut la protéger!
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