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 no, you girls never know how you make a boy feel – Circé

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Sujet: no, you girls never know how you make a boy feel – Circé no, you girls never know how you make a boy feel – Circé EmptyVen 6 Jan - 22:18

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no, you boys never care, how the girl feels

Ce foutu pays avait presque constamment un temps pourri, mais non, il n'était pas possible d'obtenir une simple neige, visiblement. Quoi, comment ça Gabriel demandait ça chaque jour ? N'empêche qu'il faisait tout juste trois degrés, par là, et qu'on était bien obligé de s'habiller comme s'il neigeait sans pour autant que ça n'arrive. C'était un peu déprimant, au final. Donc, le jeune homme, vêtu d'un de ses pulls en laine de couleur fade qui lui seyait si bien, mais aussi – oui, je vous jure – de son bonnet péruvien à ponpons sur la tête, avait décidé, en ce vendredi soir où les cours étaient enfin terminés, d'aller se les geler, concrètement, au parc. Il n'était pas aussi rempli qu'il aurait pu l'être en plein été, mais quelques orphelins y trainaient tout de même ; ce n'était pas l'un de leurs lieux préférés pour rien – du moins, c'est ce que l'on disait. Du coup, les mains dans les poches, le jeune homme avance, sur la terre misérablement sèche formant un petit chemin périphérique au parc, sentant avec presque consolation son paquet de cigarettes dans la poche avant de son jean. Alors, oui, on aurait pu croire un adolescent se dirigeant vers la partie « balançoires » du parc, ainsi vêtu de son bonnet et dans une démarche peu adulte, mais Gabriel était simplement ce qu'on voyait qu'il était ; quelqu'un qui ne se prenait au sérieux au point de changer complètement de look vestimentaire parce qu'il est censé être considéré comme « adulte ». Bref, du coup, le gringalet s'avance vers les dites balançoires que personne n'a emprunté à son grand bonheur, et, sortant enfin ses mains – mains ayant maintenant l'impression d'avoir pénétré dans un congélateur – il vient attraper les deux chaînes, pour ne pas s'installer sur la planche, non, mais plutôt pour monter les deux pieds dessus, oui. Parce que dans la logique de Gabriel, c'est mieux. Voilà tout.

Alors, les bras maintenant bien autour des chaînes pour ne pas se rétamer la face la première sur le sol, il tente de glisser sa main dans sa poche pour attraper ce qu'il chérit tant – donc, son paquet de Malboro – de façon presque constipée tant il est serré aux chaînes pour ne pas tomber. Enfin, lorsqu'il le sort, accompagné de son briquet, il tente d'allumer sa clope de façon tout aussi constipée, pressé d'en finir pour remettre rapidement ses mains déjà rosies par le froid dans ses poches. Ce qu'il fait aussitôt que sa clope est allumée, ou du moins, juste la gauche, puisque la droite est monopolisée. Mais, mieux qu'un feu de bois, rien de meilleur qu'une cigarette pour vous réchauffer – selon Gabriel.

Alors, même si des soubresauts dus à la température le parcourent par instants, il garde sa position presque enfantine, plissant les yeux lorsqu'il tire sur son bâton de nicotine, tout comme pour observer de loin les jeunes, ou, plus généralement, les personnes présentes au parc. Parce que bon, même si beaucoup d'adultes les appelaient « les jeunes » ou « les enfants », on ne pouvait pas vraiment dire qu'à 21 ans, l'irlandais aux origines françaises était vieux. Alors, il se reprenait et disait tout simplement et parfois « les gens », même si cela passait plutôt mal et paraissait étrange aux yeux des autres adultes. Les appeler « les jeunes », c'était presque une insulte à soi-même ! Ou, sinon, tout simplement, « les gosses ». C'était légèrement péjoratif et en même temps affectueux... Et ça ne supposait pas qu'il puisse être vieux. Bref, c'était parfait. Alors, le jeune homme continue de jeter un œil aux quelques personnes se baladant ou faisant résidence temporairement dans le parc, sans vraiment reconnaître les petites têtes des gamins... Juste un, peut-être, et encore ! Et puis, un petit Playmobil par ci par là, qui sortait d'où ne sait où... Faire sa loi, sûrement, comme il aime bien le faire, et, de la façon qu'il aime le faire – et donc la façon la plus hilarante que Gabriel n'ait jamais vu. Quel exploit, ce gars, l'un des seuls à pouvoir faire autant rire le bibliothécaire.

Mais, que vois-je ? Ne serait-pas la demoiselle Circé en approche ? Il semblerait que si. Tout comme Gabriel, elle était assez reconnaissable au vu de ses cheveux – bien que ceux du garçon étaient tout de même un peu plus naturels que les siens... Une énième bouffée de nicotine s'échappe de ses lèvres, tandis qu'il fixe la jeune fille en chemin. Qu'est-ce qu'elle venait faire là ? Elle était venu le trouver par besoin ou c'était du hasard ? Ahh, non, tel qu'il pouvait maintenant connaître Circé, c'était sûrement par besoin – ennui, peut-être. Généralement, la journée, elle était bien. Lorsqu'elle se sentait mal, c'était plutôt la nuit... - résultat des intrusions dans son lit parfois. Enfin bon, voyons donc pourquoi la demoiselle s'amène.

Il attrape les chaînes afin de sauter de la balançoire, sans les lâcher, alors que sa cigarette glisse de ses doigts au sol.

« Merde. »

Le jeune homme se penche, la reprend entre entre son pouce et son index, pour venir s'asseoir enfin correctement sur la balançoire, attendant que le « professeur de musique », comme il se doit de l'appeler, vienne jusqu'à lui.

« Qu'est-ce qui t'amène ici, ma douce ? lui avait-il doucement lancé entre deux bouffées. »

Oui, il y avait une pointe d'ironie dans son « ma douce » soutenue par son petit sourire en coin et son air disons presque fripon exagérant les choses, parce que, évidemment, il n'y avait rien d'amoureux dans cela ; tout était amical et surtout, presque fraternel. A part ça nous avons des relations sexuelles oui effectivement. Mais ça reste amical et fraternel, I swear.
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Sujet: Re: no, you girls never know how you make a boy feel – Circé no, you girls never know how you make a boy feel – Circé EmptySam 14 Jan - 1:55

    « Happiness feels a lot like sorrow.
    Let it be, you can't make it come or go. »

    Penchée sur lui, ses bras frêles l’enlaçaient avec délicatesse. Ses longs cheveux à l’étrange teinte céruléenne avaient glissé de ses épaules pour caresser les courbes du corps fiché entre ses jambes, les vibrations de l’un trouvaient résonnance en l’autre. Une harmonie, une symbiose. Ses doigts cessent enfin d’aller et venir. Mais la note se tient. Intense. Grave. Puis cesse enfin. Circé se redresse un peu, ouvrant les yeux. Retrouvant la réalité de la salle de musique vide, abandonnée il y a de cela quelques longues minutes par les élèves. Ses yeux balayent les lieux, la lumière était éteinte. Peut-être un élève l’avait-il fermée en sortant, ou bien était-ce elle ? Quoi qu’il en soit, cette légère pénombre ne lui plaisait plus. Au contraire, un frisson remonta le long de sa colonne vertébrale. Elle n’avait jamais aimé le noir mais aussi le manque de luminosité. Les ombres dans les coins, les ombres sur les murs, elle n’aimait pas ça. Pourtant, la professeur de musique ne se lève pas encore, le violoncelle toujours pressé contre elle. Comme après quelques minutes passées avec un amant - ou une amante, elle prenait le temps de se débarrasser des dernières émotions. Car l’amour comme la musique, ou plutôt le sexe comme la musique, car il ne semblait pas y avoir de différences entre ces deux premiers pour elle, tout était une affaire d’échanges, d’émotions, de vibrations, de gémissements. Et de plaisir par-dessus tout. Circé entretenait un rapport à la musique particulier, mais que n’y avait-il pas de particuliers venant d’elle, tout bien réfléchit. Enfin. La femme se lève et va déposer avec beaucoup de précautions l’instrument dans son écrin. Un bijou, voire même un enfant. Mais quand l’étui se referme, elle est à nouveau seule. Un léger sourire flottait encore sur ses lèvres. Mystérieux et rêveur. Son regard se porte à la fenêtre. Était-ce temps maussade qui la rendait d’humeur aussi grise ? Circé soupire. Elle n’aimait pas l’hiver. Le froid, les paysages morts, la vie en suspend, les jours trop courts. Les hivers blancs passent encore, mais les hivers gris sont des pires. Dans une petite moue boudeuse, elle se détourne et va décrocher ses affaires du porte-manteau.

    La dernière sonnerie de la semaine avait retenti il y a peut-être une demi-heure. Promesse de grasse matinée à venir, d’errance dans les couloirs de l’orphelinat si elle ne parvenait pas à trouver quelque chose pour animer ce week-end … En fait non. Elle trouverait toujours quelque chose, ou quelqu’un. Optimiste, mine de rien. Ou bien elle trouvait l’occupation et l’amusement un peu n’importe où. Ne se débrouillait-elle pas ainsi depuis trois ans ? Le divertissement illégal avec Lazy, l’amusant libertinage avec Disaster - et tout aussi illégal, l’innocent amusement avec Cancel. Oh, il y avait bien ses occupations professionnelles. Préparer des cours, toussa. Mais en sa qualité de professeur de musique … Elle n’était pas tenue à des résultats comme attendus en mathématique ou autre science. Ses cours devaient être d’abord un bon moment interactif et vivant, pas un barbant monologue. Ou du moins, c’est ainsi qu’elle concevait son rôle ici. Passant son manteau blanc, elle se doit d’enrouler plusieurs fois son écharpe grise perle pour qu’elle ne balaye enfin plus les sols : mettre Playmobil au chômage technique la chagrinerait assez. Le pas léger dans ses cuissardes noires aux talons hauts, quoique raisonnables pour une fois, Circé referme la porte mais ne la verrouille pas. Tout le monde était libre d’aller et venir; car la musique est affaire de curiosité et de liberté, en dehors de la rigidité des horaires imposées par l’administration.

    Le claquement de ses talons sur le carrelage, les orphelins allaient et venaient autour d’elle tandis que la schtroumphette arpentait les couloirs. Des rires, des bavardages, enfin un peu de vie. Ce capharnaüm bienheureux qu’elle chérissait. Ou pas selon son humeur. Il n’y avait rien de plus complexe qu’essayer de deviner ce qu’elle pourrait aimer car il n’y avait quasiment aucune pérennité chez Circé. Elle retrouve un sourire aussi poli que sincère quand son regard croise un visage, connu ou nouveau. Bref. Le dîner était encore loin. La salle de musique était trop vide et sombre, froide si les lumières étaient allumées, l’idée même d’y retourner l’angoissait pour l’heure. Hors de question de retourner dans sa chambre également. Et rapidement, le sentiment d’être perdu s’insinuait vicieusement. Que faire, où aller. Ce genre de peur pouvait déstabiliser énormément Circé; elle n’était pas de ceux qui pouvaient apprécier l’oisiveté et paradoxalement à tous ses concepts sur la musique, la liberté non plus. Pour être rassurée, elle avait besoin de lignes directives, d’objectifs, d’idées ou à l’extrême, d’ordres. Et quand elle sentait le démon la menacer, c’était toujours vers la même personne qu’elle se dirigeait. Gabriel.

    Les mains dans les poches de son manteau immaculé, Circé avait d’ailleurs pris le chemin de la bibliothèque sans trop y penser. Un endroit dans lequel elle n’aurait pourtant jamais mis les pieds, d’ordinaire. Elle n’avait rien de particulier contre les livres - même si elle préférait ceux avec des images tout de même ( et elle l’assume tutafait. ), mais ce n’était simplement pas sa tasse de thé. Bref. La voilà qui passait les portes. Coup d’œil rapide, elle n’a même pas besoin de faire le tour car on répond à sa question muette. « Il n’est pas là. » Les habitués avaient sûrement dû prendre l’habitude de la voir arriver ici pour s’approprier leur cher assistant bibliothécaire. D’un sourire et d’un ton amical, elle remercie … qui veut bien l’entendre car elle ne prête pas plus d’attention à son informateur. Circé ressort aussitôt et s’arrête un instant. Mais alors … où était-il ? Il n’avait tout de même pas le culot de se faire désirer maintenant ? Un peu agacée et désemparée, capricieuse qu’elle était, sa crinière azurée ondulait derrière elle alors que la jeune professeur faisait le tour de l’établissement dans une certaine hâte. Rien. Et finalement sa recherche l’amène à sortir.

    La porte se referme derrière elle, le froid agresse son visage mais aussi ses jambes seulement recouverte de minces bas, sa robe grise s’arrêtant à mi-cuisse. Courte certes, mais, c’était bel et bien une robe d’hiver. Et puis même, elle ne sort habituellement pas - ou mieux vêtue, quand le climat envoie se faire foutre les hirondelles. Tout ça à cause de lui. Circé enfonce la moitié de son visage dans son écharpe avant de descendre les marches du perron. Elle ne prête pas tant d’attention au paysage presque lunaire tant il ne reste rien des beaux jours, c’est cette tâche rouge du côté des balançoires qui captent tout son attention. Enfin, il lui semblait … La bleue s’approche et distingue de mieux en mieux le vil qui avait tenté de se camoufler avec son bonnet à pompons. C’était mignon mais comment pouvait-elle faire pour le trouver sans sa belle crinière enflammée ? L’agacement avait laissé place au soulagement, la détresse par un élan d’affection. Et alors quand elle se heurte à son regard, trébuche sur son sourire et se rattrape à ses mots, cette pénible quête trouvait tout son sens.

    « Ah mais non. La douce était censée houspiller le traître amour qu’elle cherchait désespérément … »

    Petite moue, elle s‘arrête à quelques pas. Il avait fait s’envoler tout son agacement avec son ton taquin et sa bouille d’ange malicieux. Même si c’était toujours comme ça de toutes façons. L’air à la fois boudeur et hautain, Circé réduit encore la distance entre eux jusqu’à aller derrière lui et passer ses bras autour de son cou. Penchée, l’enlaçant sans l’étrangler et son visage aux côtés du sien, elle plisse un peu les yeux mais nullement dérangée par la fumée blanchâtre. Gabriel. Peut-être que son surnom y était pour quelque chose, ce saint archange. Il l’apaisait et chassait déjà le démon, sans avoir autre chose à faire que d’être là. Elle tenait au roux de manière particulière et exclusive, elle ne se l’expliquait pas. Elle ne cherchait pas à y réfléchir d’ailleurs, le principal n’était-il pas d’en profiter ? Il avait beau être plus jeune, il était son ami, son frère, son amant, son bisounours et bien d’autres choses encore sûrement. Avec lui, elle était plus … naturelle. Comme si le lourd poids qu’était celui de vouloir être aimé n’avait pas ou plus de raison d’être avec lui. Du bout des doigts, elle prend l’un des boules de laine, jouant distraitement avec.

    « Que fait-il ici d’ailleurs, à flâner parmi les Celsius négatifs ? »
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Sujet: Re: no, you girls never know how you make a boy feel – Circé no, you girls never know how you make a boy feel – Circé EmptySam 28 Jan - 17:38

no, you girls never know how you make a boy feel – Circé 120128054730410035

Sa douce, comme il l'avait appelée, s'était en effet présentée à lui, et pas dans la plus chaude des tenues – typiquement Circé, en soit. Et, bien qu'elle se soit avancée avec une certaine rancune au fond du regard, ou, plutôt, de façon un peu plus légère, une moue exaspérée, en quelques secondes, une illumination, quelque chose que le roux n'arrivait pas à identifier, l'avait fait changer. Son expression, ses traits s'étaient adoucis, malgré le fait qu'elle reste immobile, debout à quelques pas de la balançoire, ne franchissant pas encore la distance qui les séparait et qui signifiait qu'elle n'était, à la base, que peu contente. Quoi que, lorsqu'elle désirait se retrouver en compagnie de Gabriel, c'était soit car elle était en proie à un ennui farouche, soit à une tristesse maladive. Il y avait quelques exceptions, bien-sûr, puisqu'après tout, les deux étaient, d'une façon ou d'une autre, attachés l'un à l'autre. Ils n'étaient peut-être pas jusqu'à dépendants – ou du moins, ce n'était pas le cas du roux, contrairement peut-être à la jeune fille qui avait besoin de ce confort constant qu'il lui apportait. S'il n'en était pas dépendant, néanmoins, comme dit au-dessus, il s'était attaché à sa présence. Peut-être pas à sa personne, car Gabriel avait beaucoup de mal avec ce sentiment d'exclusivité-là ; mais sa présence, elle, était devenue importante, ainsi qu'hebdomadaire. Ces petits instants d'affection avec une fille qui ne lui compliquait en rien la tâche, qui ne demandait rien à ses pauvres sentiments si ce n'est de l'apprécier et de s'être quelque peu attaché comme il l'avait pu faire, il en avait besoin, c'était vrai.

« Ah mais non. La douce était censée houspiller le traître amour qu’elle cherchait désespérément …Vraiment ? avait-il glissé, un peu amusé. »

Lui n'avait pas retiré ses yeux de son visage depuis qu'elle était arrivée – si ce n'est pour, un instant, considérer sa tenue – et insistait toujours suite à son annonce. Un moment de silence où il la fixait encore, attendant, presque sûr cependant qu'elle n'allait pas rester là, comme pour se venger de la quête dans laquelle il l'avait inconsciemment lancée. Quête bien ennuyeuse, alors qu'elle crevait sûrement de retrouver le réconfort qu'un seul jeune homme pouvait lui donner, dans une étreinte affective et presque fraternelle, mais dans des gestes bien amoureux qu'il lui offrait inlassablement.

Enfin, la belle dont il a finalement lui aussi bien besoin sans qu'il l'avoue pourtant vient briser la distance, alors que ses bras venant l'enlacer provoquent chez lui un étrange et soudain soulagement. Il ne bouge pas, baissant seulement dans un réflexe sa cigarette, histoire de ne pas venir mettre le feu à ces quelques mèches qui viennent s'échouer sur l'épaule du bibliothécaire. Ses yeux émeraudes se baissent sur la petite boule de laine qui se meut subitement, un petit sourire inconscient toujours présent ; il aimait beaucoup Circé, ainsi que sa personnalité. Elle était ravissante, charmante, douce, délicieuse dans tous ses états. C'était l'exception, la fille que Gabriel n'approchait pas que pour la mettre dans son lit. C'était la jeune fille dont il aimait la présence et le caractère.

« Que fait-il ici d’ailleurs, à flâner parmi les Celsius négatifs ? »

A peine ces mots sont-ils prononcés qu'il hausse les épaules, approchant le bâton de nicotine de ses lèvres pour en absorber la fumée. Alors qu'il extirpe celle-ci, il change la cigarette de main, afin de lever celle qu'il a libéré pour la poser sur la joue de la jeune fille avec tendresse.

« Aucune idée, lâche-t-il. S'isoler, j'imagine. »

Ce qui était vrai. En plus de pouvoir fumer à l'extérieur, évidemment. Mais loin de tout ce bruit, sur un objet rappelant une enfance qu'il n'avait jamais vraiment eue comme beaucoup ici, loin de tout, c'était ce dont il avait eu besoin. N'en avait-on pas tous besoin à un moment ou à un autre ? La différence était, qu'ici, la seule personne qui ne l'agacerait pas dans un moment comme celui-ci, était la personne présente. Il avait beau désirer la solitude, le repos, pour laisser place au vide – qu'il avait tant redouté quelques années – et à la réflexion, la compagnie de Circé n'était pas de trop, comme l'aurait pu être celle d'une autre personne. C'était une fille dont il ne redoutait pas la venue, et dont les tendres paroles mais aussi gestes étaient toujours les bienvenus. Si le roux croyait en cette maxime des opposés s'attirant, il était maintenant dans la capacité de confirmer que le contraire était tout aussi probable, néanmoins pas pour ce qui était des sentiments. Cette chère amitié, ce lien qu'il avait développé avec la jeune fille, était unique et, bien qu'ambigu, savait s'interrompre à la limite. L'accord était mutuel. Sans mots, la relation s'était étoffée avec grande subtilité. Bien que Gabriel, penseur constant, cherchait souvent à expliquer ce qui le liait de cette façon à une femme sans que ça ne touche à l'amour comme ça aurait pu le toucher pour la première fois depuis bien longtemps, il n'y arrivait pas. Tout comme pour Circé, ça restait inexplicable. Exclusif.

De là, sa main glisse de sa pommette, tandis qu'il vient coincer entre ses lèvres la cigarette, afin de se redresser, faire un rapide demi-tour, avant de passer ses jambes de l'autre côté de la balançoire pour s'y asseoir de nouveau, bien que dans l'autre sens cette fois, face à la jeune fille. Une énième et ultime bouffée, avant qu'il ne jette au loin le mégot d'une pichenette et ne dépose ses mains sur les hanches de la demoiselle, l'approchant de lui avec délicatesse dans un sourire. La tête levée vers elle alors que ses bras la tiennent contre lui, il lui offre cette moue enfantine qu'il a l'habitude d'utiliser afin de se faire pardonner son absence.

« Mais ta présence ne le dérange en rien, assure-t-il. »

Ses mains se sont croisées dans le dos de Circé, la laissant ainsi dans l'impossibilité de s'échapper.

« Tu as l'air bien maussade, aujourd'hui. L'ennui t'est-il à ce point insupportable ? Ou ce sont les petits monstres qui t'ont épuisée ? »

Gabriel avait cette habitude de surnommer tous les orphelins « petits monstres », bien que certains n'aient que deux ou trois ans de moins que lui. Bien qu'ils n'étaient pas tous infernaux comme on pourrait le penser. Ca restait une masse de gamins à éduquer, des gamins surdoués et parfois bien étranges. A vrai dire, il n'avait jamais vu autant de personnes déglinguées jusqu'à ce qu'il débute son travail dans cet orphelinat.
Sa douce étreinte se resserre, son sourire s'élargit un peu, sa voix se fait plus mielleuse.

« Le traître amour peut remédier à tout ça, si la douce le veut. Elle n'a qu'à... demander. »

Oh oui, Circé était une telle exception qu'il aurait pu à cet instant, et de nouveau, lui donner son corps, lui parler durant des heures, l'écouter, lui donner l'affection dont elle avait besoin, ou même la porter jusqu'à son lit où elle pourrait renaître de son épuisement. Choses impensables avec toutes les autres filles, aussi aguichantes soient-elles. Mais Circé n'était pas les autres filles ; elle n'était pas comme les autres filles. Elle n'avait pas l'exclusivité d'un amour infini qu'il n'arrivait plus à donner, non. Elle était l'exclusivité sur laquelle il n'arrivait pas à mettre le doigt.


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