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 Là haut sur les gradins [LIBRE]

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Sujet: Là haut sur les gradins [LIBRE] Là haut sur les gradins [LIBRE] EmptyDim 23 Jan - 22:39

    Une petite silhouette fine et blanche était posée là haut sur les gradins, presque peu visible pour les regards qui ne s'y attardaient pas. Une masse de cheveux blonds, des yeux à demi-clos d'un bleu acier qui se cachait derrière un appareil photo. Clic, clic, clic... toutes les secondes l'engin émettait ces cliquetis incessants. La jeune fille ne semblait pas décoller sa rétine de son objectif, ne voyant seulement qu'au travers de ses lentilles. Un petit zoom, elle est pouvait percevoir et espionner tranquillement ce qui se passait sur le terrain, ses élèves qui travaillaient leurs corps avec assiduité, transpirant comme des veaux juste pour gagner en force musculaire. Pour Eyes, c'était une perte de temps... courir sans but autour d'un terrain, franchement, quel intérêt? ça leur apporterait quoi de savoir courir vite. Si une voiture leur fonçait dessus, ils auraient l'air bien malin avec leurs cuisses bodybuildées. Non... le sport ne l'intéressait vraiment pas. Toutefois, cela restait un parfait sujet de photographie. D'une part, parce que cela pouvait se vendre, d'autres part, pour la technique, capter toutes les émotions d'un visage se déformant sous la douleur de l'effort, la moindre ridule qui déformait n'importe quels beaux sportifs en un cochon suintant. De plus, cela restait un sujet comme les autres, même certains orphelins pourraient se valoir intéressés.

    En fait, jouer les paparazzis ne la gênait pas outre mesure, ni ne lui posait de problème de conscience parce qu'elle se foutait de tout, particulièrement des autres, mais quand même beaucoup d'elle-même aussi. De plus, il était impressionnant de constater le nombre de pervers et de perverses qui seraient près à débourser une petite somme pour avoir des clichés compromettants : des mecs à poil, des filles qui font des choses pas très féminines, ou n'importe quelle situation gênante pouvait souvent faire l'affaire, manière de monter un petit dossier intéressant pour manipuler quelqu'un. Il y avait tellement de phénomènes... et parfois c'était presque trop facile d'obtenir ce que l'on voulait. Elle ne se voilait pas la face non plus : un jour où l'autre cela lui retomberait sur la figure, forcément. Elle se ferait littéralement fracassée par quelqu'un qui n'a pas apprécier s'être fait prendre en flagrant délit de quelque chose. Elle se retrouverait avec un appareil cassé, des hématomes, et tout le tralalala.... pour finir coincer dans un hôpital, tout ça parce qu'elle avait pris des photos. Visions exagérées? Sans doute, mais son éternel pessimiste et son goût prononcé à croire qu'elle n'attire que de mauvaise chose lui faisait imaginer toujours les pires possibilités.

    Est-ce que faire cela l'excitait ou lui apportait un quelconque plaisir? Aucun... strictement aucun. Mais elle appréciait quand même prendre des photographies, mais de vrais photos, de vrais clichés qui représentaient quelque chose, où il se dégageait une émotion, un sentiment. Et Eyes continuait à enfiler les clichés. Clic, clic, clic... zoom... clic, clic.

    Elle finit enfin par dégager son visage de derrière son engin de travail, enfin... une expression humaine ou presque. Elle semblait complètement désabusée, poussant un soupir lascif, et regardant alors sur le petit écran de son appareil high-tech ce qu'elle avait mitraillé. Ce n'était pas très satisfaisant... la luminosité, les contrastes... peut-être qu'il faudrait faire des bidouillages ou bien changer de position. A vrai dire, elle avait la flemme. Elle était bien sur ses gradins, assise sur ses bancs pourris qui faisaient mal aux fesses. Toutefois, on avait une belle vue d'ensemble, cela compensait le manque de confort.


    " Pffff... Y a rien de potables là dedans. "

    On devenait pas un talentueux photographes en quelques jours, on devait d'abord enchaîner les ratés...
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Sujet: Re: Là haut sur les gradins [LIBRE] Là haut sur les gradins [LIBRE] EmptySam 29 Jan - 19:49

    Deux jeunes filles assises sur un lit impeccablement fait. L'une tente de ramener ses jambes contre elle pour ne pas trop faire bouger les draps tandis que l'autre, en tailleur, se contorsionne pour mettre du vernis sur ses ongles du pied gauche sans se soucier le moins du monde du bordel qu'elle met sur le lit de sa cousine qui la regarde faire en souriant. Ses sourcils se froncent tant elle est concentrée, c'est à peine si elle trouve le courage de respirer. La voix de Color la réveille brutalement et elle retourne dans le monde réel d'un air étonné, comme si elle avait oublié son existence.

    « Tu sais quoi ? J'ai fait un rêve vraiment étrange cette nuit. J'ai rêvé que je mangeais un gâteau et que je me mettais à gonfler comme un ballon ! Après je survolais un pays inconnu en me laissant emporter par le vent... »

    La jeune fille aux cheveux roses fit un sourire radieux et dit aussitôt d'une voix chantante, comme si elle ne supportait pas qu'on parle de quelqu'un d'autre qu'elle plus d'une minute :

    « Ah bon ? Moi aussi j'ai fait un rêve cette nuit ! J'ai rêvé que j'étais une star et que tout le monde m'acclamait hahaha ! »

    Elle éclata de rire et elles poursuivirent leur activité, entrecoupée de quelques fragments de discussion qui finissaient toujours par une franche rigolade. D'autres filles vinrent les rejoindre et elles se mirent à parler très fort avec des rires suraigus à chaque fois que l'une d'entre elles disait quelque chose de même pas drôle. Mais bon, Duke aimait cette vie. Et jamais elle ne gâcherait tout en racontant les drôles de rêves qu'elle faisait. Après tout, ce n'était que des rêves, pourquoi créer une ambiance pesante pour si peu, alors qu'il lui suffisait de mentir un peu pour que tout aille pour le mieux ?

    Cependant, tandis qu'elle marchait vers le complexe sportif pour admirer les sublimes corps d'athlètes qu'elle pouvait y trouver, elle repensa à ce petit bout de conversation qui l'avait légèrement ébranlée. Non, personne ne l'acclamait dans son rêve. Elle était seule, toute seule, et elle montait dans un bus. Il y avait quelques personnes qui ne la regardaient pas. Comme s'ils n'avaient pas de visages mais après tout, dans les rêves, tout peut arriver... Au bout d'un moment, elle descendait du bus, et, se retournant, elle voyait que la porte s'était métamorphosée en une gueule béante aux crocs métalliques acérés. Et, sans qu'elle puisse esquisser le moindre mouvement, elle s'était refermée sur sa jambe. Elle s'était réveillée en sueur, la main sur la bouche pour s'empêcher de hurler et avait filé se débarbouiller. Elle avait tenté de l'oublier, comme tous les autres. Ce n'était que des rêves.

    Elle donna un coup de pied dans un caillou sur le chemin et l'envoya rouler dans l'herbe puis sautilla à moitié, légèrement gênée par sa jambe artificielle, jusqu'à la lourde porte du gymnase qui ressemblait à celle d'un entrepôt. Celle-ci grinça lorsqu'elle la poussa énergiquement et elle sourit de contentement en voyant les nombreux élèves s'entraînant à cette heure-ci. Bon, il y avait des filles aussi, mais peu lui importait. En tentant de faire en sorte qu'on ne remarque pas trop son claudiquement, elle monta les marches des gradins pour mieux les observer. Elle releva la tête et vit une tête blonde qui était déjà présente, se détachant des autres élèves venus encourager leur copain/copine par son air profondément détaché. Un sourire aux lèvres, elle s'apprêta à sauter sur son amie pour lui dire bonjour et, arrivée à quelques pas d'elle, elle s'arrêta net. Non. Son sourire s'était figé à la vue de la tête que tirait la jeune fille. Elle allait encore l'envoyer balader si elle arrivait comme un feu follet... Elle monta donc sur la rangée juste au dessus de la sienne, s'approchant en essayant de faire le moins de bruit possible. Finalement, elle s'assit derrière elle, les coudes posés sur le dossier de son siège et la tête dans les mains, attendant qu'elle la remarque en souriant d'un air taquin. Mais elle ne réagissait pas. C'était vraiment pas drôle. Après quelques secondes d'attente, elle décida de lui faire remarquer sa présence et un moment opportun s'offrit à elle.

    « Pffff... Y a rien de potables là dedans. »

    « C'est pas très gentil de dire ça, je suis là moi ! »

    Absolument pas consciente de l'égocentrisme dont elle faisait preuve, elle passa par dessus bord et s'assit à ses côtés, très fière de son effet.

    « Alors, qu'est-ce qu'il se passe... Un problème avec tes "modèles" ? Si tu veux je peux demander à Dew de venir s'entraîner plus près, je suis sûre qu'il serait d'accord ♥ »

    Alors, enverra bouler, enverra pas bouler ? Se fâchera, se fâchera pas ? Seul le temps nous le dira.
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Sujet: Re: Là haut sur les gradins [LIBRE] Là haut sur les gradins [LIBRE] EmptyMer 16 Fév - 15:22

    Eyes... c'était une drôle de fille quand on y pensait. Elle semblait souvent ailleurs, le regard détaché de tout, l'esprit dans le vide. On avait même souvent l'impression qu'elle voyait les choses avec un œil différent, différent des autres bien évidemment. Était-ce de pas son esprit d'artiste? Elle n'en avait pas la prétention mais elle était capable de se montrer particulièrement exigeante avec elle-même. Mais peut-être que le problème n'était pas là, non... cela venait de son éternel pessimisme. Pour elle, tout ce qu'elle faisait n'était pas satisfaisant, elle voyait les choses souvent en noir, même quand cela n'était pas spécialement le cas. Voir le pire pour ne jamais être déçu. C'était peut-être une forme de philosophie de vie. M'enfin, on la referait pas.

    Concentrée alors sur le petit écran de son appareil, elle regardait alors défiler ces clichés qu'elle trouvait accessoirement navrants... Il était rare quand elle aimait son travail de toutes manières. Pendant ce même instant, une petite souris horripilante s'était glissée sur l'estrade pour remonter jusqu'à elle, d'une façon, ma foi, moins discrète qu'il n'y paraissait. Il était vrai que parfois, elle ne voyait pas les choses venir quand elle était à fond sur ce qu'elle faisait, mais pour une fois, elle tendait son oreille sur ce qui l'entourait. Des bruissement de tissus qui se froissent, du bois qui craquent sous la pression de deux coudes posés, et l'ombre d'une silhouette qui se reflètent sur son écran.

    Il ne fallut qu'un soupir, une phrase et voilà que la souris se mit à parler. C'était vraiment pas le moment mais... cela pourrait lui permettre de s'accorder une pause.


    " Toujours planquée dans mon dos... t'as vraiment rien d'autres à faire? "

    Oui, Eyes était particulièrement agréable et de bonne humeur aujourd'hui.

    " Non merci... c'est pas les modèles qui posent problème. Et j'ai déjà un paquet de photos de l'autre... c'est pas le soucis. "

    Oui encore, Eyes n'est pas le genre à forcément se souvenir des noms des individus qu'elle prend en photos. Le monde qui l'entoure est son plateau, le soleil sa lumière, et le reste ces modèles. La photo n'obligeait pas les gens à aimer eux-mêmes ce qu'ils prennent, mais plutôt à le faire aimer aux autres, ou transmettre quelque chose de précis. Dans ces clichés sportifs, c'était plutôt la tension, la douleur, l'effort, la galère. Décidément, tout ce qui était en mouvement était compliqué à saisir avec précision.

    " Et j'aime pas quand les gens posent volontairement... ça fait toujours faux sur les photos et c'est mauvais. M'enfin... qu'est-ce que tu me veux aujourd'hui ? "

    La jeune française n'avait pas pris la peine d'accorder un sourire ou bien même de se retourner vers l'adolescente impertinente - car c'était ainsi qu'elle la voyait. Ho! On pourrait croire qu'elle détestait Duke ou qu'elle avait des problèmes particuliers avec elle mais... ce n'était pas vraiment le cas. Elle l'agaçait simplement. En fait, elle l'agaçait vraiment... sans la détester. C'était un peu comme avoir une frangine ou une cousine qui vous courrait dans les pattes, on la déteste pas mais elle gonfle sérieusement. C'était pour cette raison que de temps en temps, il fallait donner un peu de son temps pour être tranquille plus tard.
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Sujet: Re: Là haut sur les gradins [LIBRE] Là haut sur les gradins [LIBRE] EmptyMar 15 Mar - 20:09

.

    « Toujours planquée dans mon dos... t'as vraiment rien d'autres à faire? »

    Cette phrase l'atteignit en plein cœur, un uppercut parfaitement placé au niveau du plexus solaire, c'était limite si ses yeux ne sortaient pas de ses orbites tant elle était choquée. Pas qu'elle n'avait pas l'habitude de cet air exaspéré et de ce ton sec, mais elle ne s'attendait pas à ce qu'elle l'attaque de cette façon, elle ne lui avait rien fait ! Bon, peut-être qu'elle n'avait toujours pas digérer la dernière fois qu'elle l'avait collée comme un chewing-gum à une semelle, mais quand même ! S'en rendant à peine compte, elle croisa les bras sur sa poitrine dans une attitude boudeuse, se mordillant la lèvre inférieure, les sourcils froncés et les larmes aux yeux. C'était vraiment trop injuste...

    « Non merci... c'est pas les modèles qui posent problème. Et j'ai déjà un paquet de photos de l'autre... c'est pas le soucis. »

    Mais Duke n'écoutait déjà plus. L'injustice du monde envers sa petite personne accaparait déjà toutes ses pensées, plus rien d'autre n'avait d'importance. Pourquoi était-elle venue la voir d'abord ? Elle aurait mieux fait de la laisser dans son coin, toute seule comme la fille paumée qu'elle était ! Vraiment, quelle nulle ! Elle était venue lui tenir compagnie pour la faire profiter de sa présence merveilleuse, et c'était ainsi qu'elle la remerciait ?! Elle fulminait, pour un peu de la fumée lui serait sortie des oreilles. Mais la jeune fille à l'appareil ne s'arrêta pas là, et sa dernière remarque la fit sortir de ses gonds.

    « Et j'aime pas quand les gens posent volontairement... ça fait toujours faux sur les photos et c'est mauvais. M'enfin... qu'est-ce que tu me veux aujourd'hui ? »

    ... En fait non. Elle ne méritait même pas sa colère. "Faux", c'était bien ça le terme qu'elle avait utilisé ? N'importe quoi. Le monde entier n'était que fausseté, et elle pensait vraiment trouver quelque chose de vrai dans ses clichés ? Quelle idiote ! Et puis c'était quoi, cette question perfide ?! Elle pensait vraiment qu'elle la suivait partout comme un petit chien qui réclame qu'on joue avec lui ?! Elle contint cependant son énervement et, avec un ton qui se voulait calme et assuré, elle répondit :

    « Moi ? Rien du tout. »

    Bon, pas si calme que ça en fait. Elle dû se taire quelques instants, tenter tant bien que mal de mettre un couvercle sur la casserole bouillante de sa fureur. Elle devait rester digne. Si elle la laissait exploser, la blonde impassible aurait gagné, et pas question de subir cette humiliation !

    « Tu sais, peu importe où que tu ailles, tes photos seront toujours fausses. »

    Et pan, dans les dents ! Dans ce regard hautain et légèrement vexé qu'elle lui lançait, on pouvait presque lire ce qu'elle pensait. "Je ne suis pas aussi stupide que j'en ai l'air, tu vois ?" Elle avait presque l'impression d'avoir retrouvé son calme, mais peut-être n'était-ce qu'une illusion, tout comme cette chaleur rassurante qui montait en elle tandis qu'elle entendait les rires et les encouragements croissants de ses petites fées qui sautillaient autour d'elle. Elles étaient là, elles la protégeraient... Elle n'avait plus rien à craindre. Après tout, n'avait-elle jamais craint quoi que ce soit ?



[Pardon du retard, vraiment ><]
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Sujet: Re: Là haut sur les gradins [LIBRE] Là haut sur les gradins [LIBRE] EmptyMer 23 Mar - 22:44

    C'était aussi clair que de l'eau de roche que de constater que la gamine devait s'ennuyer pour venir l'agacer... ou qu'elle avait trouvé personne pour passer le temps et dans tous les cas, ça signifiait que ça tombait sur elle. Pas de bol. Définitivement pas de bol. Non, c'était encore son éternel pessimiste qui refaisait surface, blasée, dégoûtée... Mais en réalité, elle s'en foutait. Oui, elle s'en foutait complètement qu'elle soit là ou pas, étant donné que son esprit était seulement concentrée sur ce qu'elle faisait, elle finissait toujours par s'enfermer dans une bulle si compacte qu'il pourrait avoir une alerte à la bombe qu'elle bougerait pas d'un poil. Faut pas rêver, elle était pas vivace.... et très longue à la détente.

    Cependant, la petite boudeuse, Duke, elle l'aimait bien... mais de loin. Ouais, fallait pas déconner. Une boule énergique à côté de soi tout le temps, c'est épuisant... et encore plus quand elle s'excitait pour rien, comme à présent, à faire la tronche. C'était évident qu'elle faisait la tronche par rapport à sa façon de l'avoir envoyé balader... c'était tout le temps la même chose, les mêmes rides sur le front, le petit œil qui tiltait, cette petite lumière dans le regard qui prouvait qu'elle n'était pas contente... sans compter le fait qu'elle se pinçait les lèvres.

    Toujours de son air passif, les yeux presque à demi-clos, elle se retourna vers la petite capricieuse Duke, toujours blasée et avec une voix peu émotive. Si c'était une pique, ça l'atteignait pas vraiment, et il fallait dire qu'à ce jeu....


    " Toujours fausse? Jusqu'à preuve du contraire, la nature peut pas être faussée.... une photo peut pas mentir, elle montre seulement ce qu'elle a emprisonné.... La seule fausseté, c'est l'interprétention qu'on peut en faire.... Et ça voudrait dire que tu es fausse sur toutes les photos que j'ai de toi... c'est pas flatteur pour toi. "

    Et paf! Dans le bec! C'était totalement puéril de la part de Eyes de vouloir joueur à ce jeu, mais il ne fallait pas toucher à ces photos... elle acceptait que l'on dise qu'elles ne sont pas jolies, mais le reste... fallait pas pousser mémé dans les orties comme on disait.

    " Donc... au lieu de dire des âneries, qu'est-ce que tu veux? Si t'as besoin de dire quelque chose, fait le directement sans tourner autour du pot... Tu t'es engueulée avec ta copine? T'as flashé sur un mec? "

    Eyes ne pensait pas un mot de ce qu'elle racontait, elle avait énoncé ces interrogations comme elle aurait pu citer la liste des légumes à acheter ou à choisir.... A vrai dire, parfois, elle devait être la plus irritante des deux, avec ses airs où rien ne l'atteignaient, mais elle avait ces raisons pour être coupée du monde, ne pas faire face à la réalité... la réalité... elle avait trop connu, trop senti, et c'était une réalité particulièrement moche.

    Détournant alors son attention vers le terrain en contrebas, elle se remit à flasher tout ce qui passait.... elle finirait bien par obtenir quelque chose.... et Duke finirait aussi par arrêter de bouder.... avec de la chance.... quoique non... Eyes n'avait pas de bol. C'était une fatalité.
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Sujet: Re: Là haut sur les gradins [LIBRE] Là haut sur les gradins [LIBRE] EmptyVen 24 Juin - 10:01

    « Toujours fausse? Jusqu'à preuve du contraire, la nature peut pas être faussée.... une photo peut pas mentir, elle montre seulement ce qu'elle a emprisonné.... La seule fausseté, c'est l'interprétention qu'on peut en faire.... Et ça voudrait dire que tu es fausse sur toutes les photos que j'ai de toi... c'est pas flatteur pour toi. »

    Et paf ! Son enthousiasme retomba comme un soufflé au fromage. Sa tête devait être très drôle à voir, bloquée en mode : « … hein ? » Elle finit par se reprendre et s’apprêtait à répliquer que c’était pas sympa, mais Eyes ne lui en laissa pas le temps.

    « Donc... au lieu de dire des âneries, qu'est-ce que tu veux? Si t'as besoin de dire quelque chose, fait le directement sans tourner autour du pot... Tu t'es engueulée avec ta copine? T'as flashé sur un mec? »

    La petite fille qui voyait tout en rose hésita un instant, se demandant si elle devait reprendre son idée d’origine (à savoir l’engueuler parce qu’on a pas le droit d’être méchant avec elle) ou… Elle n’hésita pas longtemps.

    « Et bien en fait, hier, on était dans notre chambre avec Pure, Orchid et Color et là, tu peux même pas imaginer ce qui s’est passé ! »

    Elle laissa le pseudo-suspens monter, son sourire s’élargissant lentement sur son visage lumineux. Non, Eyes n’avait pas de chance. Que Duke fasse la gueule ou pas.

    « Et bien quand j’ai ouvert le magazine que je voulais leur montrer, celle avec la mannequin qu’est trop belle là, et bien… les pages étaient collées !! C’était juste HO-RRI-BLE ! J’avais trop la rage quoi, mais genre avec de la colle forte limite là ! Je suis sûre que c’est Soul qui a fait le coup, elle fait tout pour m’énerver cette meuf… En plus elle se croit intelligente, avec ses couettes, nan mais c’est trop n’importe quoi ! Je lui ai fait quoi franchement ? »

    Rien du tout, à part mettre les restes du repas du soir dans ses chaussures, coudre ses draps à son lit pour qu’elle ne puisse plus se coucher, planquer ses livres dans tout l’orphelinat et… Elle ne se rappelait plus, il y en avait tellement. Mais c’était pas une raison !

    Elle racontait sa vie, tout ses petits soucis, le regard dans le vague, sans se rendre compte qu’elle s’énervait toute seule. Eyes avait reprit son occupation première, mais dans son monologue rageur, elle n’entendait même plus le flash de l’appareil. Elle finit par s’arrêter et soupira en posant son menton dans ses mains. Elle avait mal à la tête. C’était comme si elle réfléchissait toujours avant de parler, pour trier ce qu’elle pouvait dire de ce qu’elle ne pouvait pas. Elle ne voulait pas lui ouvrir son cœur. Lui dire qu’elle l’enviait, que sa vie avait l’air tellement simple de son point de vue. Qu’elle en avait marre de cette jambe à la con qui l’empêchait de courir et de s’amuser avec les autres. Qu’elle aussi, elle aurait voulu faire du sport, et pouvoir devenir mannequin. Elle n’était même pas sûre de pouvoir devenir un jour hôtesse de l’air. Triste réalité. Elle secoua la tête et regarda Eyes en souriant.

    « Et toi ? What news ? »

    Ajoutez à cela un clin d’œil pseudo-ravageur, et vous comprendrez à quel point Duke n’était pas un cadeau.



[Je n'ai qu'un seul mot à dire : pardoooooooooooooooon ><"]
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Sujet: Re: Là haut sur les gradins [LIBRE] Là haut sur les gradins [LIBRE] EmptyVen 7 Oct - 0:45

    C'était impressionnant de voir avec quelle facilité Eyes était capable de se déconnecter de la réalité, en quelques secondes, sans prendre la moindre drogue qui plus est. Non parce que là, vous voyez, la petite à côté, elle racontait sa vie, mais vous ne pensez pas sérieusement qu'elle écoutait tout? Vraiment tout? En fait, c'était assez difficile à savoir parce qu'elle donnait vraiment l'impression de ne faire aucun effort d'attention. Et ce n'était peut-être pas demain la veille que ça allait commencer.

    De toutes façons, notre blonde frenchie avait balancé des questions au hasard, elle s'attendait pas vraiment à une réponse. Mais fallait croire que Duke trouverait toujours quelque chose à dire... toujours. Une sacré boîte à biscuit la gamine. M'enfin, alors qu'elle flashouillait un peu tout et n'importe quoi, elle se pencha sur son appareil et commença à faire défiler ces clichés mais à vrai dire, elle beugua quelques instants sur quelques morceaux de phrase qu'elle avait entendu : magazine ... la mannequin qu’est trop belle là... les pages étaient collées... HO-RRI-BLE...genre avec de la colle forte. Est-ce que vous voyez le genre d'idée qui a traversé l'esprit de Eyes à l'instant même où elle alignait ces mots? La seule déduction qui lui traversa sa petite tête blonde?

    " Vraiment dégueu. Encore un qui s'est tiré sur le jonc sur les photos d'un magasine. Les gens ont plus de respect de nos jours. "

    Tout en finesse. On aurait aussi compris que Eyes n'avait absolument pas écouté l'autre partie des propos de la fillette, celle où elle s'énervait sur une fille... dont elle avait pas retenu le nom... d'ailleurs elle ne savait même pas que les couettes étaient le genre de coiffure qui se faisait encore. Non sérieux, il y avait vraiment une gonzesse à couette dans l'orphelinat? ça mériterait un cliché.

    " Je te conseille de jeter rapidement ton magasine et pas le conserver à la vue de tous si tu veux pas retrouver encore des pages collées... "

    C'était à ce moment où une autre révélation lui parvint." Putain? C'est pas tous des gays? ". Puis cette pensée s'évapora tout aussi vite. Les yeux rivés toujours sur son appareil - parce qu'elle n'avait pas daigné tourner la tête depuis tout à l'heure, ni regarder la jeune fille pour s'adresser à elle - Eyes commença à supprimer la moitié des photos qu'elle avait prise, visiblement dégoûtée. Et puis, comme par un miracle étrange, elle se redressa légèrement, soupira un bon goût et tourna son air patibulaire en direction de Duke pour formuler une réponse bien claire à la gamine.

    " Non. Rien de nouveau. "

    Simple. Précis. Franc. Pouvait-on faire plus clair que ça?

    " Sérieusement... qu'est-ce qui pourrait m'arriver de nouveau dans ce bahut? Les mecs? Rien à tirer. Les filles? Je mange pas de ce pain là. Les cours? A chier. Ma vie? Une merde. Demain? Une journée de calvaire assuré. "

    Eyes avait enfin aligné quelques mots de façon à avoir une conversation... ou pas.

    " Bon... C'est quoi cette histoire avec cette fille là? Si elle te gonfle, envoie-la promener. "

    C'était le conseil du jour... et une tentative maladroite de faire croire qu'elle avait aussi écouté la conversation, mais nous pourrons au moins noter l'effort. C'était le minimum que l'on pouvait tirer d'elle quand elle était pas préparée psychologiquement à une looooonge et péniible discussion.
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Sujet: Re: Là haut sur les gradins [LIBRE] Là haut sur les gradins [LIBRE] EmptyVen 7 Oct - 21:47




    Si Duke avait observé attentivement la jeune fille au regard pénétrant, peut-être aurait-elle remarqué cette moue dégoûtée qu’elle portait sur ses œuvres. Peut-être aurait-elle vu son doigt appuyer plusieurs fois sur la touche « supprimer » de son appareil, effaçant des heures et des heures de travail acharné à chercher LA photo, celle qui lui montrerait que le monde pouvait être beau parfois. Mais Duke ne la regardait pas, enfin, pas vraiment. Ses yeux étaient tournés vers elle, mais son cœur était éteint. Elle attendait, comme un ordinateur attendrait qu’on lui donne la valeur d’une variable pour poursuivre son programme. Une machine sans âme.

    « Non. Rien de nouveau. »

    Peuh. Pas intéressant. Elle s’apprêtait à reprendre son monologue parce que, parler pour deux, elle savait faire, c’était même sa spécialité. Mais Eyes poursuivit, attirant son attention.

    « Sérieusement... qu'est-ce qui pourrait m'arriver de nouveau dans ce bahut? Les mecs? Rien à tirer. Les filles? Je mange pas de ce pain là. Les cours? A chier. Ma vie? Une merde. Demain? Une journée de calvaire assuré. »

    « Eyes... »

    Décidément, cette fille n’avait rien compris ! Dans la vie, faut pas se poser de question et avancer, qu’importe les autres ! Si elle continuait comme ça, elle finirait par se faire écraser comme une vieille crêpe... Lorsqu’elle lui demanda ce qu’il se passait avec Soul, elle posa son poing sur sa hanche d’une manière qui se voulait mi-sexy, mi-volontaire et dit d’un air presque mature :

    « Attend. Cette conne là, on s’en fout. Revenons à toi, tu veux ? C’est pas comme ça que tu vas réussir dans la vie, poulette ! Les mecs, les filles, les cours, tout ça c’est juste une mascarade, des pions à utiliser pour atteindre les sommets ! Ta vie, c’est comme des escaliers, tu piges ? »

    Et oui, Duke est une kikoolol qui adore les phrases pseudo-psychologique. La métaphore de l’escalier, c’était d’une classe... Elle était persuadée que sa camarade comprendrait du premier coup. Elle la remercierait pour ces révélations, des étoiles dans les yeux, et partirait en sautillant dans les champs de fleurs. Bon, pas dans les champs de fleurs, dans les rues de Winchester c’était presque pareil. Elle sourit en passant sa main dans ses cheveux, se félicitant de sa bonté et de sa clairvoyance inouïe. Et de sa beauté, et de son intelligence, et de son charisme, et de son self-control, et...

    « Je t’en prie, ne me remercie pas ! »

    Cette phrase avait franchi ses lèvres de manière totalement naturelle, elle devait se la jouer modeste. Tout de même. C’est dur d’être une personne exceptionnelle.
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