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 A silver heart upon a chain || Tears ||

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Invité
Sujet: A silver heart upon a chain || Tears || A silver heart upon a chain || Tears || EmptySam 28 Aoû - 13:35

    { *A heart so innocent ; Before you knew a world of pain ; Before you learned to be afraid… }

    Il y avait dans les yeux fatigués de Galène une sérénité disparu, le trouble, l’angoisse, caché derrière une ombre calme et, au vu de la situation, agaçante. Peut-être qu’au final son monde n’était qu’apparence et ne s’en rendre compte que maintenant ne l’aidait pas vraiment : il était trop tard. Le professeur ne savait pas s’il avait envie de retourner en arrière, si le désir de pouvoir voyager dans l’espace temps n’était pas fictif. Depuis plusieurs jours, son cœur était contracté dans sa poitrine, non point brisé, juste à vif ; parce qu’il avait agi comme un imbécile, parce qu’il était homme et que certaines choses n’auraient pas du arriver. Il se souvenait du regard de Tears à ce moment là et ce regard le hantait. Ses nombreuses nuit d’insomnies lui paraissaient de plus en plus longue et son corps était lourd comme si le repos qu’il ne trouvait pas depuis longtemps déjà, lui faisait défaut un peu plus à chaque minute ; le monde semblait morne, à moins qu’il ne fut mort. Son univers ne tournait plus vraiment rond ; il se sentait comme un adolescent en mal de vivre, qui ne trouve pas sa place sur terre, qui n’assume pas ses conneries, qui passe de cuites en cuites et qui délestent son estomacs dans les toilettes chaque nuits sans pour autant se résoudre à arrêter de boire et de faire le malin auprès de ses copains… Oui il se sentait un peu comme ça, bien qu’il fut adulte, professeur et – si l’on en croyait les tests – plus intelligent que la moyenne. Du moins, c’est ce que tout le monde ici était censé être, chose dont il doutait autant que de son intégrité mental.

    Les yeux clos, assis prêt de la fenêtre ouverte de la salle des professeurs, il regardait la pluie fine tomber sur le parc ; la pluie, la même qu’en ce jour funeste où il avait décidé de se jeter à l’eau et où il n’avait fait que sauter dans le vide et s’écraser sur le sol dur du précipice. Enfin, il s’était juste montré trop entreprenant et Tears l’avait rejeté ; parce que les sentiments ne s’inventent pas, ne s’achètent pas et qu’on ne les force pas à naître. Mais ça, Galène en avait déjà conscience avant même que le surveillant maladroit ne l’éconduise gentiment ; oui, le blond avait vraiment été gentil et cette gentillesse faisait mal elle aussi. Décidément, il ne touchait plus terre en ce moment, ne comprenait plus rien, même ses cours semblaient devenus ternes et sans saveur, sans la couleur qu’il y mettait habituellement ; parce que la matière qu’il enseignait était loin d’être simple et attrayante, il fallait l’égayer un peu, mais il n’y arrivait plus. Depuis cette triste nuit pluvieuse, il n’arrivait plus à rien ; et certains de ses élèves se posaient aussi des questions ; muettes, bien sur, qu’il semblait pourtant entendre clairement résonner dans leurs têtes aux cheveux soyeux.
    Ceux de Tears avaient un toucher doux lorsqu’il avait glissé son nez dans son cou… Le professeur frissonna et secoua la tête ; le bruit d’une pièce qui tombe dans la machine à café, d’un collègue qui vous salut et auquel on rend sa politesse et des bruits de pas qui s’en vont. Le silence accueillant était brisé, les songes éveillés de Galène aussi. Son esprit se voyait sérieusement détraqué et il n’arrivait plus à le régler sur la fréquence « positivité » ; oui de toute façon il n’était qu’un bon à rien en ce moment. Et il savait qu’il n’était sans doute pas le plus à plaindre car, connaissant tout de même un peu le surveillant maladroit, il savait que celui-ci devait culpabiliser ; il le voyait dans ses yeux lorsque ce dernier venait chercher son billet d’appel, la liste d’absence, lui apporter des photocopies oublier ou des retardataires… Bref lorsqu’il entrait dans sa salle de cours. Alors au bout de quelques jours, le professeur d’arithmétique avait compris qu’à cause de lui, Tears souffrait. A peine sorti d’une sévère dépression qu’au lieu de l’aider, il risquait de le replonger dans les sombres profondeurs de son abîme. A part s’il était trop tard…

    Mise à part lors de ses apparitions dans sa salle de classe, Galène n’avait pas croisé le surveillant, ne s’était pas arrêter pour discuter avec lui ; peut-être cherchait-il à le fuir, il n’était pas rare qu’il fasse quelques détours pour éviter de le croiser. Il savait que son comportement était stupide, que si le blond s’en rendait compte il allait se dire que ses sentiments étaient factices, qu’il se foutait de lui ou juste qu’il le détestait. Oui, sans doute la dernière raison était celle que le surveillant choisirait ; ou pas, après tout il ne pensait pas à sa place. Et malgré tout ce que Tears pourrait en penser la raison était toute autre : le brun essayait de faire en sorte que la culpabilité que le blond ressentait ne l’assaille pas à chaque fois qu’il l’apercevait ; voilà, c’était la seule raison pour laquelle il l’évitait au maximum. Qu’il était stupide ! Mais il ne savait pas quoi faire d’autres pour éviter au beau blond de s’en vouloir pour une faute qu’il n’avait pas commise : les sentiments ne s’inventent pas.
    Alors Galène se complaisait dans la solitude depuis dix jours, semblait devenu d’une couleur triste et ses yeux n’arrivait même plus à émettre leur lueur fatiguée, ils étaient juste vide, si vide, exemptent de la chaleur bienfaitrice qui avait pu les animer auparavant. Mais le blond n’y était pour rien, il s’était mis dans cette situation seule, devrait s’en sortir seul.
    Un soupir franchit ses lèvres alors qu’il regardait toujours la pluie, devenue diluvienne, s’abattre avec frénésie sur le jardin désert ; un temps à son image : gris et humide. Le ciel semblait pleurer à sa place, semblait déverser sa tristesse sur la terre pour l’en nourrir et pour en débarrasser le brun et le tonnerre qui grondait n’était que le reflet de la colère qu’il pouvait ressentir contre lui-même mais cette colère était aussi vide que son regard à ce moment là. Il savait que la situation ne pouvait pas rester inchangée, ne pouvait pas rester comme elle était, qu’il faudrait qu’à un moment ou à un autre, il reprenne du poil de la bête, qu’il affronte ses démons et surtout qu’il s’excuse auprès de Tears pour lui avoir fait tant de mal. Bien que celui-ci eut été tout à fait involontaire. Il avait juste trop précipité les choses, il ne pouvait donc s’en prendre qu’à lui-même. Et les larmes célestes le rendaient nostalgique du temps d’avant, du temps ou Tears resplendissait encore d’être lui-même, sans problème d’ordre sentimentale ou relationnel. De toute façon, un imbécile reste un imbécile jusqu’au bout de sa vie ; pour se racheter, Gabriel allait devoir faire force et déployer toute la force de son imagination. Mais pour le moment celle-ci brillait par son absence.
    La suite allait s’avérer compliquée si elle ne se décidait pas à revenir…

    Il avait de nouveau sombré dans les méandres intimes de ses pensées lorsque le grincement des gonds de la porte le sortit de sa torpeur et qu’il tourna la tête pour voir qui s’aventurait dans la salle des professeurs par un temps si gris. Un long frisson lui parcouru l’échine lorsqu’il aperçut la silhouette familière, les grands yeux perdus, les lèvres tremblantes et les longs doigts fins et osseux du surveillant dans l’embrasure. Il cligna des yeux, pensant tout d’abord que son esprit lui jouait un tour, qu’il se mettait maintenant à avoir des visions sous le coup de son désir de le voir, trop intense pour qu’il puisse le contenir.
    Ses lèvres s’étaient entrouvertes et il ressemblait au poisson rouge dans son bocal un peu plus loin, en train de faire ses tours tranquillement comme à son habitude.
    Un léger instant de bug et après une légère hésitation, un léger mouvement de tête et un simple mot prononcé

    « … Bonjour »

    Mais il avait l’impression que la distance qui les séparait était immense et il aurait voulu y mettre un terme. Mais à présent, après ce qu’il avait fait, alors qu’il revoyait encore la silhouette menue quitter sa chambre en hâte et son regard apeuré, il savait qu’il ne le fallait pas. « Surtout ne bouge pas, n’esquisse pas de geste brusque » se répétait-il intérieurement. Comme si le blond avait été un animal sauvage et farouche. Oui, c’était un peu ça, il avait peur de le faire fuir un instant. Et d’affronter ces grands yeux clairs qui auraient fait se damner un sain, il se sentait vraiment coupable. Coupable de tous ses maux, de toutes ces questions qu’il avait du se poser. Et s’il s’était de nouveau laisser aller dans sa rêverie inutile, il aurait baissé la tête, se serait arraché à sa contemplation silencieuse. Mais il n’avait plus la force de se laisser entrainer par ses songes, alors il ne quitta pas le surveillant des yeux, la chaleur revenant légèrement au fond de ses iris vide ; mais il ne le dévisageait pas non plus, sachant qu’au moindre signe de mal-être de sa part, il détournerait les yeux, ne voulant lui infliger son regard effacé…

    { *… And lived through times so cruel ; But you can start again }


* True Love 1980 - Ash
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Invité
Sujet: Re: A silver heart upon a chain || Tears || A silver heart upon a chain || Tears || EmptyDim 29 Aoû - 18:34

Il culpabilisait, ouais. Un peu parce qu’il avait rejeté Galène. Juste un peu, il aurait pu oublier, ça aurait pu passer. Il avait culpabilisé un peu, puis il s’était dit que le professeur était quand même un homme d’expérience, que ce serait l’insulter que de le prétendre aussi faible et que ce serait être trop égocentrique de sa part de croire que sa propre petite existence puisse avoir quelconque impact. Du coup, il avait arrêté de culpabiliser très vite. Et tout allait bien. Sa réintégration était un peu lente mais étrangement naturelle. Comme un petit corps étranger pas si étranger que le système reconnaît et enveloppe de ses cellules, il n’y a pas de rejet, juste besoin de temps pour qu’on se rappelle de lui. Que une à une, toutes les autres cellules s’aperçoivent qu’il y a une petite greffe, et qu’elle a besoin de leur aide pour faire totalement partie de l’organisme. C’est toujours plus facile quand la greffe en question faisait déjà partie du corps. Pas que le corps en question en ait vraiment besoin ou même qu’il lui ait manqué. C’est juste qu’il le reconnaît comme une partie de lui, même défectueux, même moche. Il avait repris ses habitudes, Tears. Tout revenait naturellement, c’était une rééducation pas si douloureuse, presque agréable. Les gens prenaient de ses nouvelles, parfois, et il prenait de leurs nouvelles, souvent. Les soirées dans la salle commune à surveiller les adolescents, à perdre jouer avec eux, à regarder des films, à faire brusquement pause pour dire aux plus jeunes de fermer les yeux pendant la scène du baiser, à aider pour les devoirs… tout ça lui avait atrocement manqué. Et c’était vraiment ça dont il avait besoin. L’amour à côté, lui paraissait presque sans gout. Pas sans gout, mais plutôt atrocement bancal. Ici, le plaisir qu’il avait à être avec les orphelins était stable et sans risque de disparition. C’était le bonheur pur et simple, sans ombres, sans rien. Jusqu’au moment où, assis sur le canapé en train de jouer aux cartes, il entend des orphelins parler des cours de Galène qui serait, dernièrement, qu’un ennui intersidéral sans parler qu’il paraissait complètement "down wesh". C’est là qu’après la première petite culpabilisation, vient la grosse. C’est là qu’il aurait pu oublier, que ça aurait pu passer, mais que ça n’a pas marché. Cette culpabilité était différente mais pas moins forte : celle d’avoir la belle vie alors que ce professeur se morfondait. Lui, il n’avait rien remarqué pourtant. Ni l’absence de celui-ci dans les couloirs, ni son air "down". Et pourquoi ? Parce qu’il avait été trop heureux pour s’en apercevoir. Parce que tout avait bougé à ce moment-là, parce que d’autres choses lui avaient occupées l’esprit, parce qu’il avait complètement zappé. C’est à partir de là qu’il a commencé à se sentir mal, à éviter son regard lorsqu’il venait chercher le papier, à remarquer qu’il l’évitait. Et ça le perturbait, parce qu’il n’avait pas envie que ça se passe comme ça. Il n’avait pas envie d’avoir le cœur tout compressé dès qu’il le voyait, et d’entendre les rumeurs, et de se dire que c’était de sa faute. Et surtout, il ne comprenait pas ce qui mettait le professeur dans cet état. Le genre de tristesse qu’il avait ne semblait pas juste une tristesse tout simple, mais une profonde culpabilité. La façon dont il l’ignorait, la façon dont semblait éteint. Et il avait beau cherché, il n’arrivait pas à comprendre pourquoi devrait-il culpabiliser. C’était du genre insoutenable. Quand il pensait qu’il avait passé des jours simples et heureux en ignorant le mal d’un de ses collèges, ça le rongeait… Pour lui, l’épisode dans la chambre de Galène était fini. Il… il lui avait dis qu’il lui plaisait, Tears avait dis non et il n’avait plus qu’à chercher quelqu’un d’autre. Le surveillant, aussi voyant que son lapin, ne s’apercevait pas du tout où était le problème, ce qui avait foiré, le boulon qui avait bloqué le mécanisme. Ca lui saignait la cervelle tellement ça le perturbait.

-… Bonjour.

Et il venait d’entrer dans la salle de professeur, dans la lune, pensant vaguement à quelques choses et d’autre, quand il vit Galène. Un petit sursaut. Ca faisait si longtemps qu’il ne l’avait pas vu.

- B… bonjour.

Machinalement, il s’approcha de la machine à café maintenant réparée, et y glissa une pièce. Dans son dos, un regard. Et quand il se retournait, rien. Un homme qui ne voulait pas le regarder. Alors c’est bon, c’était bouclé, c’était lui… le problème ? Silence pesant. Il l’avait déjà connu dans sa chambre, à ce moment là, ce silence. Et il était insoutenable. En langage jeune, on pourrait dire que "Putin il en avait trop marre". Il versa le supplément lait dans son café, jeta l’emballage dans la poubelle, recala bien la machine contre le mur d’un geste mou, prit son café, et fit quelques pas. Il avait envie d’aller lui dire "Hey, ça va, hey, c’est à cause de moi ?" mais en même temps il n’avait absolument pas envie d’en parler, et il savait que quand on allait mal, on avait pas vraiment envie d’en parler. Du coup il se posa un peu sur le bord d’une table en essayant d’engager la conversation de manière timide mais joyeuse.

- Il… il faut pas très beau, hein ? … La classe 2 voulait faire un match de hockey sur herbe… ça a dû être annulé.

Une gorgée de café, un coup d’œil vers la pluie qui martelait les fenêtres de la salle.

- C’est bête… j’aurais… j’aurais bien aimé voir ça. Demain... il y aura peut-être un peu plus de soleil.

Du soleil demain ouais. Et pas que dans le ciel.
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