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 Mauvaise habitude [libre]

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Invité
Sujet: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyJeu 17 Avr - 17:14

" Prière de ne pas fumer dans les lieux publics. " C'était marqué noir sur blanc, placardé en lettres grasses sur le mur face au piano, précisément à l'endroit où Only avait pris l'habitude d'allumer sa cigarette. Un nouvel ajout de Roger, magnanime et totalement coulant en ce qui concernait la sévérité. A croire qu'il aimait bien la jeune fille et que la désobéissance dont elle faisait preuve n'était qu'une marque de son malaise intérieur. Il lisait trop "Elle" lui, s'il devait songer à des idioties pareilles. Et elle, pour être aussi provocatrice, ne devait pas être vraiment claire. Pourtant, c'était encore par souci de provocation qu'elle s'alluma une bonne petite dose de nicotine ce jour-là. "Ne fais pas ci...", "ne fais pas ça..." Elle en avait sa claque de ces refrains monotones, accompagnés de l'habituelle petite remontrance des pions. Plus on essaye de brider sa violence, plus on s'en prend plein la gueule. Pur esprit de vengeance totalement puéril. T'en veux, en voilà ! Depuis sa petite fugue par la fenêtre, quelqu'un semblait avoir placardé sur son front "ado à problèmes", et les plus jeunes orphelins avaient légèrement tendance à s'écarter de son chemin lorsqu'elle passait. Un point commun avec l'énrgumène blond qui avait établi sa loi sur l'orphelinat. "la Loi Mello", presque aussi puissante que la "Loi Only", mais ce n'était pas comparable... Premier arrivé, premier servi et elle était la première violente de l'orphelinat. Comme si posséder ce titre pouvait être jouissif...

En attendant, la jeune rebelle s'était installée tout contre la fenêtre glacée, à observer la pluie qui ruisselait joyeusement sur le jardin de la Wammy's House. La mince fumée de sa winston s'élevait dans l'air épaissi de la pièce, alors que le piano luisait faiblement dans la pénombre, majestueux. Son regard d'encre liquide se tourna lentement vers l'instrument de musique, une mélodie grave aux lèvres. C'était toujours ainsi que cela se passait. L'immense besoin de solitude, durant lequel elle s'isolait durant un petit moment, le temps d'extirper cette voix qui inscrivait dans sa tête des lettres au fer rouge. On l'avait surnommée plusieurs fois déjà "le Mozart punk", le "Sid Vicious qui savait chanter", surnom néanmoins plus en accord avec sa personnalité que le premier. La comparer avec Mozart, quoi de plus kitch !

Elle baissa son joli visage vers le sol, avant de se redresser, la cigarette nonchalamment coincée au coin des lèvres. Elle s'installa devant le piano, sa jupe froissée au contact du cuir du tabouret. Encore aujourd'hui, elle s'était vêtue de manière à faire fuir les gêneurs : corset noir, provocant, bracelets à piques, grosses godillos doublées de semelles de fer. Elle était parée à toute attaque, avec sa tenue de chien de garde. La dernière personne à s'être moquée d'elle avait fini avec deux dents en moins, pour la simple remarque " Bientôt, on pourra t'abandonner sur le bord de la route, attachée à un arbre. " Peuh, bande de rustres. Ses doigts jouèrent distraitement avec les touches noires du clavier, les pressant les unes après les autres dans un accord qui pouvait paraître chaotique aux yeux d'un amateur. Les sons s'enchaînaient rapidement, sans ordre apparent. Mais la mélodie se précisait dans sa tête, presque douloureuse tant elle devenait claire. Cependant, une fois de plus, ce ne sera qu'une esquisse sonore enfermée dans la salle de musique à jamais. Elle savait que beaucoup étaient déjà passés avant elle sur l'instrument, mais elle était sûre, elle sentait qu'elle seule avait un lien réel avec la musique. C'était son petit talent mégalomane, aussi vif que la fumée grise qui envahissait peu à peu le plafond. Elle avait intérêt à déguerpir avant qu'un pion ne survienne pour lui faire une interminable morale. Ils ne se montraient jamais vraiment sévères avec elle. Après tout, le talent pouvait s'exprimer sous toutes sortes de formes. Un gamin qui passait son temps à boxer les autres pouvait bien être déclaré surdoué de la boxe, ou d'autres imbécilités du genre, peu amusantes, même pour l'être ironique qu'était Only. Tant qu'on ne lui installerait pas un cendrier dans sa chambre, elle continuera son petit manège de provocation. Difficile de lui couper les vivres dans ce genre de cas.

Elle haussa les épaules et entama une symphonie connue, la cinquième de Beetowen, mais le timbre du son que jetait le piano paraissait presque aussi sombre et violent que la musicienne. Elle avait le rare talent de pouvoir sauçer sa musique à toutes ses humeurs, en évitant la joie de loin. Impossible de faire semblant d'être contente lorsqu'on est réputée pour être aussi sympathique qu'un buisson d'épines. Qui s'y frotte s'y pique...
Même lorsque la porte s'ouvrit dans un horrible grincement, elle ne cessa pas son manège, ses lèvres scellées par la cigarette et ses yeux rivés à ses doigts qui dansaient sur le clavier.
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Invité
Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyJeu 17 Avr - 18:58

(désolé du post médiocre.)
De la pluie. Encore un toujours de la pluie. Il n'y avait jamais autre chose que la pluie ici. Pourquoi fallait-il que je sois né, et que je vive encore dans un pays où pour prendre une douche, il suffisait de sortir sur le seuil de sa maison ? Certaines personnes n'aimaient pas la plus et ces quelques phrases auraient pu coller à Oméga. Oui, elles auraient pu. Seulement je me fichais complètement du temps qu'il faisait. Qu'est-ce que cela pouvait bien me faire d'ailleurs ? Je ne mettais jamais le nez dehors, alors soleil ou pas, je m'en fichais.

J'étais dans ma chambre, vide de colocataire pour le moment. Un second nom était affiché sur la porte mais je ne savais pas quand je verrais ce mystérieux colocataire avec qui je devrais partager la chambre. La collocation n'était pour moi ni positive ni négative. Je ne voulais pas être seul, même si la personne avec qui j'étais et moi n'étions pas très proche. Le simple fait de savoir que quelqu'un était avec moi me suffisait. Je pouvais tout aussi bien dormir seul, mais pourquoi s'exiler quand on pouvait faire comme tout le monde ? J'étais donc dans ma chambre, assis sur le rebord de la fenêtre, regardant l'eau tomber et ruisseler sur la vitre. N'ayant pas grand chose à faire je contemplais le paysage, si tant est que le parc de l'orphelinat puisse être considérer comme un paysage. Je cherchais désespérément la compagnie d'une personne même si j'étais effrayé à l'idée de pouvoir m'attacher et d'être abandonné une nouvelle fois. Quoi qu'il en soit je m'étais plutôt habitué à cette solitude mais je voulais briser ma routine habituel. Mon travail sur mon ordinateur était terminé et je ne pouvais l'améliorer sans nouvelles pièces.

Assez de flemmardise ! Assez de mélancolie, il fallait que je sorte de cette chambre. Mais pour aller où ? Héhé, voilà une bonne question. J'aurais bien le temps d'y réfléchir le temps de descendre l'escalier. J'étais vêtu comme à mon habitude : vêtements larges et long foulard dans les cheveux. Je n'enlevais mon foulard que pour dormir et le remettais dès que je me réveillais. Allez savoir pourquoi... C'était sans doute parce que tous les foulards que je possédais étaient ceux de feu ma mère. La colère ressentit au départ, à leur décès s'était effacée avec le temps et aujourd'hui je ne leur en voulais plus autant. Même si une partie de moi leur en voudra surement toujours. Bref, je laissais mes pas me guider. Alors que j'atteignais le premier étage j'entendis une mélodie s'élever d'une des pièces de cet étage. Quoi de plus normal, puisqu'il y avait la salle de musique à cet étage. Combien de fois étais-je déjà passer devant cette salle sans pour autant m'arrêter comme ça ? Pourquoi est-ce que cette mélodie si particulière me touchais plus que celle que j'avais entendu avant ? Ce n'était pourtant pas les talents qui manquaient ici, dans cette orphelinat pour nous, gens au Q.I plus élevé. En tout cas, je me sentais attiré par cette mélodie et ma curiosité pris le pas sur ma discrétion habituelle. Plutôt que de rester sagement à écouter aux portes, je voulais entrer. Savoir qui jouait !

Je m'avançais doucement et avec précaution. J'ouvrais la porte qui grinça bruyamment et entrais sans plus de préambule. Une fois entré et après avoir refermé la porte je pris le temps de regarder qui se trouvais là. Je fus assez surpris de trouver assise au piano Only. C'était une fille de ma classe. Elle était plutôt étrange, bien que ce mot n'ai que peu de sens dans un endroit comme celui-ci. Elle était vêtue d'une façon que j'appréciais plutôt, et qui m'intriguais même. Mais cela, je ne lui dirais surement jamais. Elle avait la réputation d'être plutôt violente, et à en jugée par sa tenue, je risquais de récolter quelques bleus si je m'y frottais. Mais je m'en fichais. Un autre détail me frappa. Cette jeune fille, ou plutôt cette jeune femme avait une cigarette à la bouche. Un rapide coup d'œil à la pièce enfumée ainsi qu'à la pancarte ou il était écrit en lettres grasses et majuscule de ne pas fumée me tira l'un de mes rares sourires. Je m'assis sur le rebord de la fenêtre, face au piano et donc face à Only. Je ne savais si je devais parler ou garder le silence. Quoi qu'il en soit j'écoutais simplement en savourant l'instant présent. C'était si rare pour moi. Fouillant dans l'une des nombreuses poches de mes vêtements je sortis un paquet de cigarettes à mon tour. Je savais que je n'étais pas sensé fumée étant donné mon âge mais il y avait bien longtemps que les règles avaient été enfreintes. Fouillant doucement dans mes autres poches à la recherche d'un briquet je finis par ne pas en trouver.


« ça t'ennui si je te demande du feu ? »
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Invité
Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyJeu 17 Avr - 20:57

L'extase de la musique l'emplissait à un tel point que le monde autour d'elle s'effaçait, aussi vague que s'il n'avait été constitué que de fumée, la même qu'expirait la cigarette à demi éteinte qui pendait mollement au coin de ses lèvres rouges. La jeune fille ignora totalement l'arrivée d'un nouveau venu. Son propre plaisir passait avant la simple politesse, et elle n'était pas de ces gens qui se plient aux moindres tracas pour saluer quelqu'un. Le son violent de son piano faisait vibrer l'atmosphère, à un tel point que l'air paraissait chargé de tension. Un timbre chargé de colère et de violence. Le pire sûrement dans tout cela, c'est que dés qu'elle se mettait à jouer, ou à chanter, elle exposait ses sentiments. La musique venait directement de son coeur, cela la dégoûtait de se montrer ainsi. Un seul soupir lui échappa durant la symphonie, un souffle étouffée par le vacarme de la pluie et du son mêlés en une bouillie infâme. Elle se révoltait dans ses notes, qui correspondaient si peu au style de ce qu'elle écoutait d'habitude. Mais c'était bien le morceau qui convenait le mieux à une fin d'après midi pluvieuse. Only ne se sentait pas d'humeur à s'arrêter là, bien qu'une présence silencieuse la gêne. Elle comptait mener son œuvre jusqu'au bout, les yeux à demi clos sur le lac tranquille de ses pupilles apaisés. Et ses mains serpentaient toujours sur le clavier, l'acier de ses bagues heurtaient les touches dans un joyeux carillon assourdi par la violence de ses gestes. Ce ne fut qu'à bout de souffle qu'elle consentit enfin à arrêter.

Only leva enfin les yeux, dés que, de sa propre volonté, la cinquième symphonie se fut stoppée. Elle sortait d'un drôle de rêve, un peu comateux, son talent lui laissait un goût amer au fond de la gorge, amplifié par le tabac aigre. La musique emplissait encore ses oreilles, recouvrant le tambourinement soyeux de l'eau sur la vitre. Les notes flottaient dans l'air, éclataient en bulles contre le plafond. Quelle ambiance tranquille que le calme après l'orage.
Alors que son regard sombre, ourlé de longs cils allongés, changeait de direction, pour plonger sur le côté, elle remarqua une silhouette masculine, qui se détachait en ombre chinoise contre la fenêtre inondée. Ainsi surprise, elle rabattit sèchement le clapet du piano, mettant un terme à toutes ses mélodies, autant dans sa tête que dans la pièce enfumée. Il était temps que l'isolation cesse, bien qu'elle ne connaisse encore l'identité de l'inconnu, entré dans son dos. Sa cigarette pendant à ses lèvres, éteinte depuis un moment, lorsqu'elle la retira d'un geste lent. Dans un premier temps, elle ignorait elle aussi ceux qui se trouvaient dans son entourage, ceux qu'elle avait l'habitude de voir tous les jours en cours. Mais cet opportuniste pouvait être n'importe qui. Aucun intérêt à se mêler de ces êtres un peu ternes, qui se ressemblaient tous, malgré leurs particularités psychologiques, et cette intelligence dont ils se vantaient tant. Pour être original, la différence comptait beaucoup...

Elle reprit une winston dans son paquet, silencieuse. Son étui serré entre ses mains délicates, aux doigts râpeux, la jeune fille se laissa submerger par le concert de la pluie. Un son à la fois si harmonieux, et destructeur. Combien d'insectes avaient dû trouver la mort cette nuit-là. La flamme de son briquet éclaira à peine son visage livide lorsqu'elle alluma sa drogue, juste avant que l'inconnu ne lui demande du feu. Son regard enchaînant vira vers le garçon, et elle put enfin reconnaître Oméga, un gars de sa classe avec lequel elle n'avait pas particulièrement de liens. Dans le genre discret, on ne faisait pas mieux. Il devait être venu chercher la bagarre, ou quelque chose du genre, pour se permettre de rester debout dans le même périmètre que la jeune fille. La "loi Only" méritait d'être respectée en toutes circonstances. Elle en était tellement blasée, qu'elle avait l'habitude qu'on vienne lorsque l'on est suicidaire. On ne s'approche pas impunément d'une tigresse, lui aussi devait le savoir, bien pompant avec son joli petit foulard noué autour de sa tête. Néanmoins, attendant peut-être une provocation, Only lui jeta son briquet, avec parcimonie. La fumée emplissait à nouveau sa gorge, totalement âcre, avec une teinte de saveur sucrée. Elle ne savait pas si c'était la musique, mais elle se sentait en quelque sort calmée lorsqu'elle se prenait d'humeur à jouer.
Elle se prit de passion pour le vernis du piano, qui attirait à nouveau son regard. Elle n'avait rien à dire tout simplement, ni aux êtres normaux ni aux génies qui déambulaient dans les couloirs de la Wammy's House. Différente même dans son originalité.
Elle remonta soigneusement les lacets noirs de son corset, la bouche close, le teint pâle, aussi figée qu'une poupée de porcelaine, et decidée à garder le silence.
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Invité
Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyVen 18 Avr - 8:34

Je n'étais plus tout a fait maître de moi-même depuis que j'avais réussi à surprendre ces quelques notes. Une telle mélodie était plutôt habituelle dans l'orphelinat. Nombreux était les élèves qui voulaient jouer d'un instrument et en particulier de l'imposant piano qui se trouvait au beau milieux de cette salle. J'avais déjà entendu ce morceau de très nombreuses fois mais cette fois-ci c'était assez étrange. Je ne savais vraiment pas pourquoi mais la personne qui jouait, et sa manière de jouer m'avaient intrigué. J'avais donc laisser mes pieds me guider ici, dans la salle de musique. Pas même le grincement de la porte ou mon arrivée ne déconcentrèrent la jeune femme qui était en train de jouer. J'entrais donc en silence et avec ma discrétion habituelle pour aller me placer contre la fenêtre. Je laissais les notes, dures et lourdes, sévères et graves et me bercé doucement. L'atmosphère était chargée d'une certaine tension mais je m'en fichais. J'étais tellement absorbé par la musique que le monde aurait pu s'écrouler autour de moi, je n'aurais pas lever le petit doigt.

Puis reprenant un peu le dessus je me forçais tout de même à réfléchir. Je ne savais pas que Only jouait du piano. C'était plutôt un instrument qui contrastait avec sa personnalité. En fait non, ça devait plutôt contrasté avec le genre de musique qu'elle écoutait habituellement si on pouvait juger sur son style vestimentaire. Je n'étais pas très à l'aise pour juger les gens et surtout pas d'après leur style vestimentaire. Je préférais attendre d'en savoir un peu plus sur eux et sur leur manière de penser pour émettre mon jugement. Puis je me souvins d'un petit détail sur Only. Enfin petit si on voulait relativisé les choses. La « loi Only » était une sorte de code que jamais personne ne dirait, que jamais personne ne prendrait la peine d'écrire mais qui était pourtant connu de tous. Presque autant que la « loi de Mello ». Mais que faire ?! Je ne me gênais pas pour tenir tête à Mello, principal opposant de Zero, et donc de moi avec lui. La tornade blonde pouvait être dévastatrice, mais pour le moment je m'en étais toujours bien sorti. Pour ce qui était d'Only je ne savais pas trop comment m'y prendre. Elle ne semblait pas si violente que ça, ou même si elle voulait se battre je pourrais me défendre. Frappé une fille ne me posais aucun acquis de conscience. Je ne retiendrais même pas mes coups. Pourquoi ? Par respect pour elle. Les femmes demandent la parité, alors qu'elles soient servis. Je restais donc assis paisiblement sur le rebord de la fenêtre, regardant la pluie venir s'abattre et se briser contre la paroi en verre froid de la vitre jetant de temps à autre des regards en direction du piano.

Ma rêverie ne s'arrêta que par le son lourd du clapet du piano qui s'était brusquement refermé sur les touches. Only était à présent debout et m'observait. Je ne m'étais pas présenté mais à quoi bon ? Nous étions tous les deux dans la même classe et je savais aussi bien qui elle étais que moi qui j'étais. Seulement j'étais plus discret qu'elle et peut-être cela la ferait-elle sortir de ses gonds. Amusons-nous à faire un peu de psychologie... Non, je ne me lancerais pas dans un tel débat. Je ne voulais même pas savoir pourquoi elle agissait comme le faisait ni si je pouvais la changer. J'étais simplement venus pour la musique, tel un parasite opportuniste. Mais c'est bien là ce que nous étions tous. Tous les Hommes ne sont que des opportunistes qui vivent leur vie en se souciant seulement d'eux même et de leur cercle. Moi il n'y avait personne dans mon cercle, je ne vivais que pour moi.
Je ne fumais pas beaucoup. A vrai dire je n'avais pris cette vilaine habitude que depuis quelques années et encore, je ne fumais qu'avec des gens qui fumaient et par moment. Mon cerveau n'était pas accro à la nicotine mais la sensation que me procurait le tabac était plutôt agréable. Je portais donc la cigarette à ma bouche et attrapais le briquet au vol. J'allumais ma cigarette et tirais une longue bouffer dessus, savourant cette étrange sensation. Mes pauvres parents doivent se retourner dans leur tombe, eux qui faisaient tout pour que je ne tombe pas dans la drogue, l'alcoolisme ou le tabagisme. Du même geste nonchalant je rendis son briquet à Only. Elle observait maintenant le piano, toujours muette.


« Merci.
Tu te débrouilles pas trop mal, au piano »
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Invité
Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyVen 18 Avr - 9:47

" D'rien. "

Elle se retint de juste d'ajouter une remarque aigre, dévoilant avec justesse son état d'esprit. Elle n'aimait pas, elle haïssait ces êtres qui la côtoyaient pour le danger. Des faux amis et même des faux culs tout court. La société, telle qu'elle était, l'avait déja habituée à son lot d'ironie quotidienne. Au contraire, elle aimait cette chape de violence qui l'entourait. Ainsi, elle évitait les faibles, les inutiles et les cons. Un bon moyen de contraception sociale.
Elle rangea son briquet de métal luisant dans une poche de sa jupe courte, lorsque le garçon le lui renvoya avec souplesse. Son regard se détacha enfin du piano, jusqu'alors inutile. Dans le doute, elle favorisait l'étrange fascination de son esprit, le calme qui l'emplissait alors, aussi dérangeant qu'un gros parasite baveux. Il était de notoriété connue que l'on avait moins de chance de se faire frapper lorsqu'Only sortait de la salle de musique. La violence s'atténuait un peu au contact des notes rapides. Comme Mello calmé par le chocolat, les tourments d'Only s'apaisaient pour un temps court lorsque ses mains heurtaient le clavier, les cordes, d'un instrument de musique. C’était presque magique comme instant. Et être aussi facilement calmée n’envenimait que plus le tempérament peu pacifiste de la jeune fille, vêtue de noir.
Elle planta alors son regard sombre dans celui de son camarade de classe, une bouffée de fumée s'extirpant de sa bouche pulpeuse alors qu'elle l'entrouvrait pour lâcher quelques mots :


" Tu fous quoi ici ? " Souffla-t-elle sans amabilité aucune, sa voix rauque la tirant loin de son apaisement précaire

Elle repoussa une mèche volubile de sa chevelure lisse hors de son visage si blême. Il n'y avait pas de lumière dans la salle et les deux occupants devaient paraître bien fantomatiques dans cette ambiance encore un peu lourde, chargée des derniers échos de la musique. Lui, assis devant la fenêtre, semblait aussi cultiver « sa liberté de pensée », bien plus stone que la plupart des orphelins.
Ses yeux se firent durs, la lumière venant de la fenêtre y allumant des éclats humides, comme autant de façettes d'un miroir brisé. Elle était cassée depuis longtemps. Le ressort qui animait ses gestes tournait à vide depuis des années, aussi vain que ses pensées. Elle n'était pas prête à offrir sa musique à un illustre inconnu, même faisant parti de sa classe. Oméga n'était pas l'un de ces VIP qui pouvaient espérer récolter moins de douleur que les autres. L'égalité humaine, ou rien. Hors, Only n'était pas s'accord de mesurer son impulsivité maladive contre quelques personnes uniquement.

Lentement, elle retira la cigarette de ses lèvres, le temps de dévisager plus en détail le garçon. Banal. Mais elle ne le connaissait pas assez pour placer un jugement sur sa tête blonde. Elle ne savait pas qui il était, quelles étaient ces capacités. Il n’était encore qu’un anonyme, qui avait cru pouvoir impunément écouter son âme. En même temps ; songea-t-elle, le visage fermé, j’aurai pu fermer la porte à clé, au lieu de compter sur le grincement pour me tirer hors de ma léthargie. Elle pivota de trois quarts vers le piano, cultivant la mystérieuse aura qu’exprimait son corps mince. Ses lèvres esquissaient un insaisissable sourire quelque peu ironique. La méchanceté est la meilleure protection face aux autres. Enfin, elle s’en fichait de l’image qu’elle devait donner. Personne n’était au courant des détails, lorsqu’on l’a retrouvée à 15 ans, affalée dans un bar, un bras autour du cou de son ex petit ami. Si elle avait su, elle aurait du le tuer cette nuit là. Mais comme elle l’avait pensé précédemment, elle s’en fichait royalement. Seules comptaient ses propres réflexions.
Reportant la cigarette à sa bouche, elle en secoua la cendre sur le clapet du piano, avec un geste légèrement provocateur.
Qu’attendait-il pour s’enfuir, face au monstre qu’elle voulait être ? Cultiver sa violence, c'était bien autre chose que d'essayer de rester calme en permanence. On pouvait craquer à la moindre occasion, même futile. C'est bien beau d'être agressive... En plus, il cachait en son jeu si c'était pour fumer en fraude. Elle pouvait parler, avec ses fausses leçons de morale. Chacun est libre d'agir comme il le souhaite et s'ils devaient se faire chopper, qu'il ne compte pas sur elle pour le couvrir.
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Invité
Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyVen 18 Avr - 14:28

(désolé c'est court :$)

Deux mots. Deux mots à moitié manger. C'était tout ce dont Only était capable ? Je n'avais rien à faire de ce qu'elle pensait de moi. Si elle voulait se battre qu'elle y vienne, mais moi tout ce que je voulais c'était simplement resté ici, calmement assis sur le rebord de ma fenêtre et profitant d'une occasion de fumer. Mon regard se perdait dans l'obscurité du crépuscule. Le ciel gris de la pluie ne faisait qu'ajouter au manque de lumière dans la pièce. Mais cela m'était bien égale. Je voyais assez claire pour distinguer Only, et elle aussi pouvait me voir.
Puis elle me demanda d'une voix sans aucune amabilité ce que je foutais ici. Enfin une réaction. Apparemment elle n'aurait pas souhaiter être dérangée, mais ce n'était pas de ma faute après tout. La porte était ouverte et c'était ce qui m'avait permis d'entrer. La musique m'avait attirer ici mais je ne savais pas si cette réponse allait lui convenir.


« Sans doute la même chose que toi. Je suis ici pour la musique. Toi pour jouer et moi pour écouter. Mais on dirait bien que tu n'apprécies pas ma compagnie. »

Etait-ce un jeu ? Je n'en était pas vraiment sûr. En fait je ne savais pas vraiment comment je devais me comporter. D'habitude je me serais contenter de partir ou simplement de répondre une banalité stupide et de partir aussi. Quelque chose était différent mais je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus. Peut-être était-cela musique, peut-être était-ce l'ambiance ? Ou même peut-être était-ce tout simplement moi et Only ? Quoi qu'il en soit, je n'arrivais plus vraiment à savoir ce qu'il fallait que je fasse et c'était une situation plutôt inconfortable pour moi.

Je descendit finalement de mon siège improvisé pour m'avancer doucement vers le piano, tout comme Only. Peut-être que j'avais envie de récolter quelques bleus... Une fois arrivé assez proche d'elle pour que ma voix puisse se faire murmure je pu enfin reprendre la parole. D'après ce que je savais des artistes, ceux qui jouaient vraiment, pas seulement bien, mais en y mettant leur coeur aussi, ils s'exposaient vraiment lorsqu'ils jouaient. C'était peut-être de ça que Only avait peur. Oui elle avait peur. Ce n'était pas une envie du moment, mais bien une peur, tout comme ma peur de m'attacher. Je savais très bien que pour elle je n'étais qu'un inconnu, quelqu'un avec qui elle n'avait aucun liens et avec qui elle ne voudra surement pas en avoir, mais si moi je voulais m'attacher à elle. Etrange n'est-ce pas ? Quoi qu'il en soit c'était pourtant tel que je ressentais la situation. Je pris une inspiration sur ma cigarette avant de faire tomber la cendre sur le parquet. Gardant la cigarette entre des doigts je repris la parole, plus un souffle qu'une véritable phrase.


« Je ne suis qu'un petit profiteur qui veux profiter de ta musique. »


Et voilà, je l'avais finalement dit. Je lui avais déjà dit que j'aimais sa musique, ou plutôt que je trouvais qu'elle jouait bien, mais là c'était tout de même autre chose. Je ne sais pas quel étrange force en moi m'avais fait ainsi baisser ma garde de discrétion, mais je craignais autant que j'attendais la réponse de la jeune fille. Laissant ma main courir sur le piano je retournais doucement vers mon siège pour m'y rassoir. Une fois revenu là où j'étais au départ je regardais maintenant fixement Only, plutôt que de fuir son regard je le cherchais.
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyVen 18 Avr - 15:54

Le problème avec la belle et "douce" Only, c'est qu'elle prenait tout au premier degré, même la plus innocente des plaisanteries. Elle possédait cet étrange syndrome de la persécution, qui provoque un sentiment de colère avec une paranoïa grandissante. Ce qui faisait qu’il lui semblait que toutes les blagues, des plus anodines aux plus graves, lui étaient adressées personnellement. Que chacun s’amusait à se moquer d’elle. C’était tout de suite moins simple de faire de l’humour avec la jeune fille, surtout que dés qu’une main sensuelle vous saisissait au collet, couverte de bague, on cessait immédiatement de rire. L’éclat s’éteignait dans la gorge, alors que la respiration devenait fébrile et les yeux écarquillés par la peur. L’orage ne tardait jamais dans ces cas-là, car la faiblesse, l’apitoiement et compagnie n’ont pas de bonnes amitiés avec l’impulsivité de la violente. Plus on paraît faible, moins l’on gagne son respect…Et encore, ce n’était pas dit qu’elle obéisse à quelqu’un grâce à ça.

Seulement, peut-être qu’Oméga n’avait pas souhaité la mettre hors d’elle, ou se moquer de son talent. Son murmure éveilla brutalement l’esprit de maltraitance qu’abritait le corps harmonieux. Elle fronça nerveusement les sourcils, avant de se jeter sur lui, au sens figuré, sans prévenir. Elle l’attrapa par le devant de sa chemise, contre la fenêtre et se prit d’humeur à le secouer comme un prunier, de gauche à droite. De quoi offrir autant de sensations fortes que sur un manège. Il avait trouvé le moyen de gâcher sa bonne humeur, boudiou ! De son bon mètre 80 (en comptant les talons), elle le dépassait aisément. Cette petite différence de taille asseyait son impression de pouvoir, bien que pour l’instant elle se sente trop imbue d’elle-même. C’est toujours flatteur d’être plus grande qu’un garçon :


« On a pas besoin de profiteurs p’tit con ! »

Evidement, même quand l’intention n’y était pas, elle faisait sa petite violente… Belle et rebelle comme disait-elle. Et elle continuait à secouer ce pauvre garçon, sans plus de raison pour lui taper dessus. Lorsqu’elle le relâcha, ce fut quand elle jugea qu’elle en avait assez vu. Il ne lui voulait sûrement rien, et elle s’était encore emportée. Cette débauche brûlante d’énergie avait totalement réveillé son corps. Pour un gars plutôt stone, il s’assurait bien. Pas d4effroi dans son regard bleu, elle en aurait presque été vexée. La sensation de pouvoir qu’elle avait sur les autres influait beaucoup dans son comportement. Jamais, si sa main ne l’avait guidée à frapper Lust, elle n’aurait découvert une telle puissance dans sa brutalité. C’était une bonne et une mauvaise chose à la fois, se disait-elle, tout en regardant le visage délicat du garçon dans la pénombre. Ses mains quittèrent le col de la chemise, et elle se retourna vers le piano, à nouveau silencieuse. Il y avait d’autres instruments dans la pièce, dissimulés derrière de larges morceaux de draps blancs afin que la poussière ne les touche pas. Seul le piano semblait libre de tout mouvement, unique pièce.

Un vague sourire jouait sur les lèvres de la jeune fille, alors que sa main caressait le clapet de l’instrument. Tout à tour totalement instable, brutale, et parfois souriante, la palette de ses émotions restait nettement restreinte. Ses cheveux sombres effleuraient doucement sa nuque gracile à chacun de ses mouvements, sa respiration s’était apaisée. Elle ne portait plus qu’une cigarette, à nouveau éteinte, aux lèvres, mais l’odeur de la cendre froide ne la dérangeait pas. A vrai dire, peu de choses la mettaient sérieusement en rogne, cependant, elles étaient assez communes pour se retrouver partout. Chez les orphelins, chez les vagues êtres du « dehors », tous étaient possédés par les défauts qui la faisaient fuir.

Oméga s’en irait peut-être, mais elle s’en fichait. Il avait gagné une belle étiquette de fauteur de troubles, pour elle. Son départ ne pouvait qu’être salutaire. Macérer dans sa solitude, comme un cornichon dans son vinaigre, se révélait bien plus agréable, à côté de la compagnie silencieuse, ou bavarde des orphelins de la Wammy’s House. Elle plissa les yeux, un doux fredonnement aux lèvres. Elle ne connaissait pas ce qu’elle cherchait, une chose sûrement intouchable, disgracieuse et inutile. Comme l’apaisement qui tardait à venir, avant de s’en aller à la moindre occasion. Vie futile et sans attraits…
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyVen 18 Avr - 19:10

Je n'étais pas vraiment le genre de garçon qui se battait facilement. Il fallait vraiment que la provocation soit direct et appel comme seule solution la violence pour que je veuille bien rentrer dans ce jeu. D'habitude j'étais plutôt quelqu'un de gentil et je me faisais souvent oublié, ce qui faisais que je n'étais pas vraiment le candidat idéal pour un coup d'éclat et un excès de colère. Je restais donc tranquillement assis sur le rebord de ma fenêtre, attendant de voir comment Only allait réagir. J'avais déjà pris de nombreux coups, même si la plupart venait de l'entrainement. J'avais peut-être seulement 17ans mais dès mes 15ans je pouvais combattre dans le dojo où j'étais inscrit contre des adultes. Ils tapaient peut-être plus fort que moi mais j'étais encore vif et ma maîtrise surpassait la leur. J'avais vite fini par devenir le meilleur élève du Dojo même si ce n'était pas un titre que je portais avec fierté. Je n'aimais pas la violence mais le fait de savoir que je pouvais me battre était parfois réconfortant.

C'est alors qu'un très joli froncement de sourcil vint pimenté le visage d'Only. Sans crier garde elle fondit sur moi et me saisir par le col de ma chemise avant de me secouer. J'aurais sans doute pu me dégager de son étreinte mais je ne savais pas pourquoi, être si proche d'elle et sentir son parfum, voir son visage, même en colère ou violent me faisais perdre mes moyens. Je la laissais donc faire à sa guise, de toute façon ce n'était pas en me secouant comme un prunier que je risquais grand chose. Si elle en était vraiment venue aux mains, au sens littéral du terme, peut-être que j'aurais fini avec une clé de bras plutôt douloureuse. Quoi qu'il en soit, je laissais la jeune femme, plus grande que moi sur ces talons me secouer. Je restais donc impassible devant cette colère. Aucun effroi dans le regard, l'assurance de ma propre force et la joie de la faiblesse de mon coeur ? Nan se ne pouvait pas être ça. Mais quoi qu'il en soit, je ne baissais pas le regard, soutenant celui d'Only. Cela ne faisait sans doute qu'ajouter à la colère de la jeune femme mais je n'avais aucune raison de lui succomber. Elle finit par me lacher et je remis le col de ma chemise en place, portant ce qu'il restait de ma cigarette à mes lèvres avant d'écraser le mégot sur le rebord de la fenêtre. Pourquoi n'y avait-il pas de cendrier ici. Puis mon regard se reporta sur l'interdiction de fumer. Un petit rire naquit dans ma gorge et s'y étouffa, ne voulant provoquer une nouvelle fois la colère d'Only.

« C'est ce que tu crois, mais nous sommes tous des profiteurs. »


Je balayais une nouvelle fois la pièce du regard. C'était une pièce vide, ou seul le piano trônait en maitre. Il y avait aussi d'autre instrument, mais ceux-ci étaient recouvert de drap blanc pour les protéger. Apparemment ils ne devaient pas être utilisés très souvent. Je n'étais ni musicien ni mélomane, mais quelques notes de musique ne me dérangeaient pas. J'avais fini par m'habituer à la musique qui filtrait parfois de cette même salle, sans pour autant que je ne m'y soit arrêter un jour. Non, en fait c'était bien aujourd'hui la première fois que je mettais vraiment les pieds dans la salle de musique.

Je finis par marcher à pas lent, en direction de la porte. Je laissais doucement mes pas aller vers la sortie, tout en regardant fixement Only. Je n'arrivais pas à défaire mon regard de cette jeune femme. Elle était plutôt belle, mis à part son côté violent. Un sourire se dessinait maintenant sur ces lèvres et cela me fit sourire. Elle ne semblait pas décidé à jouer de nouveau, pourtant, même si mes pas laissaient paraître le contraire, je ne partirais pas de la salle sans l'avoir entendu jouer une nouvelle fois. Aurais-je le courage et la force de lui poser un ultimatum ? C'est bien ce que j'allais faire. Nous n'étions que des Hommes, comportons nous comme tel. Nous profitions tous les uns des autres en essayant de se manipuler. Cela faisait déjà un petit moment que j'avais compris cela, et il m'en avait fallu encore un autre pour l'accepter et finalement rentrer à mon tour dans la danse macabre de notre vie. Je finis donc par m'adosser contre la porte, empêchant ainsi son ouverture, dans un sens comme dans l'autre. Puis je pris une voie claire et ferme, pour être sûr de me faire entendre, et surtout de me faire comprendre.

« Oublis moi tu veux ? Tout ce que je veux, c'est t'écouter jouer. Je ne crois pas que cela soit au dessus de tes forces.
Ha, avant que je n'oublie, la prochaine fois que tu veux t'amuser à me violenter, attend toi à ce que ce soit toi que je violente, même si c'est une pensée qui ne m'amuse guère.
Tu as maintenant les cartes en main. Je veux juste t'entendre. »


Je ne crois pas avoir été aussi décidé à faire quelque chose depuis le jour de ma vengeance contre les crétins. Quoi qu'il en soit, j'avais avancer mes pions et c'était maintenant au tour d'Only de jouer.
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyVen 18 Avr - 21:47

Allait-il sortir, la laisser enfin en paix ? Avoir quelqu'un aussi proche d'elle physiquement la mettait quelque peu mal à l'aise. Elle n'était pas habituée aux relations humaines et cela expliquait parfois en parti ses éclats, lorsque la situation s'y prêtait. Hors, dans le cas présent, elle souhaitait ardemment le départ du jeune homme, ou elle allait craquer. Craquer pour elle, c'était se montrer deux fois plus violente, deux fois plus perturbée, à dégoûter un psy plein de bonne volonté. Les mots qui sortiraient alors de sa bouche pleine, elle préférait dire qu'ils ne venaient pas d'elle, comme des enfants indignes qu'elle reniait. Non, à l'entendre, ce n'était jamais sa faute si elle se battait. Seulement, si une tête ne lui revenait pas, elle n'hésitait pas à imposer sa loi. Bien qu'il soit parfois impossible de changer les tares auxquels elle se référait. Plus elle se retenait d'exploser, plus l'orage était violent au final :

" Y'a pas écrit magnéto sur mon front ducon. Je ne joue pas sur simple commande. Et pourquoi vouloir m'écouter ? "

Elle avait à nouveau tourné ses yeux profonds sur la garçon, qui lui barrait la route. Il y avait bien une solution, si elle désirait se montrer lâche; à savoir sortir par la fenêtre. Mais toutes les solutions qu'elle envisageait lui déplaisaient : la fuite, ou accepter le souhait d'Oméga. Elle ne se sentait pas d'humeur à se plier aux ordres du jeune homme, malgré sa promesse de partir par la suite. Elle aurait bien voulu rester un peu plus dans la salle, mais si le sort s'en mêlait... Elle ne reculait pas devant la violence d'habitude, et il était clair qu'une bonne bagarre à l'ancienne ne l'aurait pas dégoûtée le moins du monde. Son coup de poing était sa raison e vive. Si elle n'avait pas décidé de devenir chanteuse, elle aurait pu tout aussi bien monter sur un ring. " la volonté sert la force ", et de la volonté, elle n'en manquait pas. Pourtant, à présent, elle hésitait à frapper le garçon. Après tout, il ne demandait pas grand chose... C'était même une supplique aurait-on pu imaginer.

Avec une sorte de défaitisme blasé, elle se glissa à nouveau sur le tabouret placé devant le piano. Only en souleva le clapet avec une grâce presque sacrée, tant ses gestes se montraient précautionneux envers les touches noires. Lentement, ses doigts se posèrent sur le clavier, et elle débuta une longue mélodie qu'elle tirait directement de sa tête. C'était de la pure improvisation, un son calme qui était bien loin de décrire son état d'esprit actuel, mais elle aimait s'investir de cette manière dans ce qu'elle faisait. Elle ferma les yeux, s'arrêtant un instant pour lâcher sa cigarette sur le vernis de l'instrument, avant que la musique ne revienne. Les notes glissaient, fluide, hors de son épiderme. Une mélodie qui s'accélérait au fur et à mesure que les minutes passaient. Elle oublia bien vite sa rancoeur et ce qui l'entourait. Ce qu'elle composait n'avait rien à voir avec ses pensées; au contraire, le son était fluide, léger. Only ne s'enquit pas, tout le temps que dura la mélodie, de l'état d'Oméga, s'il était satisfait ou fâché, neutre. Seule la musique pouvait envoûter son âme à ce point, tant que c'était presque physique. Les frissons qui agitaient son système nerveux se communiquaient à sa peau froide, alors que son oeuvre musicale touchait à sa fin. Elle expira profondément la tension qui agitait encore ses muscles, lorsqu'elle referma lentement le clapet. A nouveau, la musique l'avait envoûtée :

" Voilà. Tu peux dégager maintenant ? "

Ses paroles ne manquaient plus d'acidité, bien que son regard fut plus doux que quelques minutes auparavant. Malgré son gêne, elle devait avour que la présence d'un étrange, autre qu'Alchemy, l'avait poussée à se donner toute entière à sa musique. Une performance qui lui vaudrait peut-être même d'être salué par Roger.
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptySam 19 Avr - 13:52

Je ne savais vraiment pas si ma petite tentative d'ultimatum allait marché ou pas, mais puisque je l'avais tenter, je n'avais plus qu'à attendre de voir la réaction de la jeune fille. Même si l'idée de me battre ne me plaisais pas et l'idée de frapper Only me répugnait carrément. Si elle voulait se battre néanmoins je serais contraint d'utiliser mes petites techniques pour pouvoir partir discrètement.

Je m'attendais à une réponse violente de la part de la jeune fille mais je laissais celle-là glisser sur moi comme la pluie sur la vitre. (Les paroles, pas la fille:p). Je ne la connaissais pas vraiment mais d'après ce que j'avais pu en voir, j'aurais dit qu'elle fonctionnait comme une cocote minute. Elle se retenait et plus elle se retenait, plus elle avait envie de craquer, et plus finalement l'explosion était violente. Peut-être que j'aurais droit à une démonstration mais je ne pensais pas qu'une aussi simple provocation puisse faire sortir de ses gonds la jeune femme. Si elle m'avait une nouvelle fois demander de quitter la pièce je l'aurais sans doute fait. Mais elle avait préféré tenter de m'intimider et c'était frotté à ma blasitude habituelle. Je n'avais pas baissé le yeux, et j'avais tenu tête. Je n'avais pas plus de raison de la craindre qu'elle de me brutaliser alors...

« Pourquoi vouloir t'écouter. C'est assez dur à expliquer et je risquerais de passer pour un con, mais c'est déjà fait non ? »


Je finis par m'assoir devant la porte, en tailleur, regardant simplement Only qui me fixait elle aussi. Si elle voulait sortir, elle devrait me passer dessus. Elle avait peut-être les chaussures pour mais je ne pensais pas me faire piétiner. La seule autre issue que pouvait offrir cette pièce était la fenêtre. Ouvrir la fenêtre et passer par l'extérieur, sous la pluie alors que nous étions au premier étage relevait plus de l'épreuve de force. Finalement, même en ayant agit plutôt stupidement en déposant ainsi mon ultimatum, le hasard avait plutôt jouer en ma faveur. Je finis par prendre une légère inspiration avant de relever les yeux vers Only pour lui répondre.

« Que tu le veuilles ou non, que tu le crois ou non, tu m'as attiré ici. »

Un sourire finit par se dessiner sur mon visage lorsque Only reprit sa place sur le tabouret, derrière le piano. Elle avait l'air de s'être avoué vaincu plutôt que de vouloir vraiment jouer, mais dans tous les cas cela revenait au même. Elle allait jouer et je serais de nouveau portée par cette douce mélodie, ou peut-être pas si douce que cela, mais je m'en fichais en fait. Elle allait jouer et j'avais gagner. J'étais pourtant très surpris qu'Only se résigne assez vite. Peut-être qu'elle avait finit par comprendre que je ne lui en demandait pas trop, pour le début... Pour le moment. Elle ouvrit avec délicatesse le clapet et posa délicatement ses doigts fins sur les touches pour en tirer une douce mélodie. Je ne connaissais pas la mélodie qu'Only jouait, c'était sans doute de l'improvisation mais cela ne faisait rien, c'était toujours aussi agréable et envoutant. La mélodie était à présent douce et fluide. Les sons tourbillonnaient autour de moi et je m'abandonnais complètement à l'instant présent. Les yeux fermés, je laissais les notes me bercées. La musique s'accéléra au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient, pourtant j'avais l'impression que chaque seconde était une heure. La dernière note finit par s'éteindre dans le silence et la noirceur de la pièce. Je rouvrais les yeux et trouvait Only qui me regardais à présent. J'avais finis par avoir ce que je voulais, et elle m'avais demander de partir. Avais-je promis de partir dès que j'aurais obtenus ce que je demandais ? Je ne le savais plus vraiment et je ne savais plus que je devais faire. J'avais envie de rester. Je voulais rester avec Only. Ce n'était plus pour sa musique mais bien pour elle. Je me redressais alors doucement et finis par m'épousseter. Je me retournais, offrant mon dos à la vue de la jeune fille et posant délicatement la main sur la poignée de la porte. Je finis par me retourner violemment et ancrai mon regard dans celui d'Only.

« Je n'ai aucune envie de partir. Tu tiens vraiment à me voir disparaître alors ? »
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptySam 19 Avr - 19:15

Allons, qu'est-ce que c'était ce regard ?! Ne la dévisages pas ainsi, tu lui fais mal, tu la troubles, tu l’observes trop sévèrement pour être honnête. Ainsi, elle ne sait plus trop où est son intérêt. Elle pourrait, évidement, répondre que oui, qu'elle désirait qu'il fiche le camps au plus vite. Mais pourquoi cette lassitude alors ? Pouvait-elle se permettre de laisser quelqu’un pénétrer dans son espace vital, lorsqu’elle souhaitait être concentrée ?

Elle s'interdisait depuis tellement longtemps de ressentir des sentiments, que ce soit compassion ou véritable amitié, qu'elle se sentait alors remplie d'un véritable déluge de doute.
Only haussa les épaules, avant de se retourner à son tour vers la fenêtre. Elle n'avait plus l'intention d'exposer ses talents, jusqu'à son triomphe. Mais c'est vrai que jusqu'à là, elle devra patienter, tellement longtemps. Et elle choisit la meilleure alternative qui s'ouvrait à elle : sa barrière de violence ne devait pas céder aussi facilement, même si le garçon ne se moquait pas d'elle. L’ignorer avec classe resterait la meilleure solution. Elle ne tenait pas à s’humilier pour une banale affaire de musique. C’était trop futile pour être pris en compte. Cependant, Only devinait dans son ton une certaine... comment expliquer cela ? Un peu de tristesse peut-être ?


" Fais comme tu veux, j'vais pas non plus t'enlever ta liberté de circuler. " grogna-t-elle d'une voix presque affaiblie

Tant qu'il se taisait, elle pourrait supporter sa présence, sans mettre sa colère sur le compte de ses paroles. Il visait vite et bien, plaçant tous ses pieds avec une dextérité remarquable, qui lui rappelait un peu Near. Near le petit génie. Near qu'elle aimait tant taper. Il y avait des gens avec lesquels elle avait encore moins d'atomes crochus. Et l'enfant Near en faisait parti. La neutralité du visage d'Oméga lui remettait en souvenir les expressions indifférentes du jeune garçon. Mais ils n'avaient pas la même essence autour de leur être. Si elle avait voulu retranscrire l'aura d'Oméga en musique, Only aurait sûrement utilisé sweet dreams de Marylin Manson. Il exprimait une assurance glacée, ombrée d'une touche de violence. Non, pas la même que la sienne mais elle sentait qu'il saurait se faire respecter si jamais elle l'attaquait. Cette chanson lui correspondait donc tout à fait.
La jeune femme se dirigea vers l'un des instruments recouverts, et tira le drap, au hasard. Elle mit à jour une guitare sèche, d'assez vieux genre, mais qui rentrait déjà plus dans son tempérament que le piano. Elle n'avait jamais eu besoin de cours pour maîtriser les sons, ayant une oreille musicale et parfaitement exercée aux exercices de ce type. Roger se plaisait à lui faire écouter plusieurs sorties de chansons, pour qu'elle en reconnaisse les instruments, du classique en majorité. Et puis, elle devait retranscrire les notes sur une feuille vierge. Toute une histoire, son enfance...

Elle secoua la tête, avec fatalisme, bien décidée à ignorer son camarade de classe. Accompagnée de sa brutalité habituelle, c'était un autre de ses moyens, pour se construire une place de caïd. Ignorer quelqu'un. Puis le tabasser. L'ignorer jusqu'à ce que ses nerfs craquent. Et encore le frapper. Elle manquait cruellement de compassion, pour une jeune fille qui avait un si grand don. La musique était surtout une affaire de coeur, et les gens ne pouvaient pas croire qu'elle n'en avait pas, lorsqu'elle jouait. Elle-même ne savait pas ce qu'elle cachait derrière cette façade...
Son sourire sarcastique s'effaça, aussi vite qu'il était venu :


" Que j't'ai attiré ?! Traites-moi d'allumeuse tant qu't'y es ! "

Son visage changeait souvent d'expression alors, passant de l'ironie pure à la colère. Et vice versa. Elle ne voulait personne dans sa vie. Personne ! Pas même ce garçon quelque peu rassurant, presque inoffensif. Elle plissa les yeux, pour distinguer le jardin à travers le rideau de la pluie. Tout n'était pas joyeux, il était temps que d'autres le comprennent, ce mec qui devait penser pouvoir la dominer aussi, par la même occasion...
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyDim 20 Avr - 14:24

Pourquoi est-ce que j'agissais ainsi ? Je n'étais pourtant qu'un garçon ordinaire, simplement et tristement banal. Je ne cherchais pas la bagarre ou la reconnaissance, je voulais simplement vivre ma vie. Je tachais de perturber celle des autres le moins possible, en espérant que cela suffirais à me protéger. Mais ici, avec Only, une autre force me poussais. J'avais ancré mon regard dans celui d'Only. Elle avait des yeux magnifiques et pourtant je ne les avais jamais vu comme ça avant. J'attendais une réponse et quelle qu'elle soit, je m'y serais plié. Je ne cherchais pas à l'influencer et pourtant c'était bien ce que je faisais. La voyant ainsi en peine, je replongeais mon regard en direction de mes chaussures.

Only finit par se détourner et par aller se placer près de la fenêtre, là où j'étais il y avait quelques minutes. Apparemment elle n'allait pas me faire part de ses talents une nouvelle fois. Qu'importe, ce n'étais plus ce que je voulais. J'avais ré-écouter cette douce mélodie, ces douces notes qui m'avaient attirées et piégées ici. Peut-être qu'Only en était pas consciente, mais c'était bien comme cela que j'avais ressenti les choses. Je ne savais pas ce qu'elle comptait faire, mais d'après ses réactions je pense qu'elle avait opté pour une stratégie qui ne me plaisais pas vraiment. Puisqu'elle ne voulais plus me frapper, elle allait simplement m'ignorer. Je ne savais pas ce qui me faisais le plus de mal... Elle finit par me donner sa réponse tant attendu. J'avais finalement réussit à la faire céder ? Ou peut-être n'étais-ce qu'un temps mort dans les hostilités. Je finis par poussé un long soupir de soulagement et me rassit par terre, en tailleur à côté de la porte.


« Liberté de rester avec toi plutôt »

C'était plutôt étrange de me voir ainsi ici. Je n'avais jamais vraiment été très doué avec les relations humaines depuis que mes parents m'avaient abandonnés. Ou plutôt depuis qu'ils avaient été assassinés, ce qui, au final, revenait au même. J'avais depuis toujours eu peur de m'attacher à quelqu'un et de vouloir le repousser de mon plein gré plutôt que le voir m'abandonner un jour. Mais aujourd'hui c'est moi qui voulais m'attacher, même si cela allait me faire souffrir je m'en fichais. J'avais déplacé mes pions et maintenant j'avais pris un léger avantage. Les relations humaines n'étaient pour moi rien de plus qu'un simple jeu auquel nous devions tous jouer. Nous nous manipulions les uns les autres, nous trahissions et nous allions ; et c'était encore plus vrai ici, dans cette orphelinat. Je me fichais pas mal de ce qu'on pensais de moi. Ma solitude m'avais si bien conseillé que j'étais devenus un grand égoïste sauf pour mes rares amis. Et j'avais envie que cette jeune fille en fasse partie, même si elle ne voulait pas.

Only se déplaça ensuite. Je ne faisais que la suivre du regard, attendant pour ensuite réagir comme il le fallait. L'attentisme et l'action au bon moment, comme il le fallait était l'une de mes spécialité. Je savais me faire discret et oublié et lorsque finalement j'intervenais, ce n'était jamais en faveur d'un autre que de moi même ou de mes amis. Parfois, j'aimerais tellement changé et devenir quelqu'un d'autre, mais à d'autre moment j'étais vraiment heureux d'être ce que j'étais. Quoi qu'il en soit, j'étais comme j'étais et je devais l'accepter, changer étant trop difficile.
Une nouvelle mélodie s'éleva doucement dans la pièce. Only avait retrouver une guitare parmi les instruments qui se trouvaient sous les draps. Je laissais donc la musique s'élever doucement dans la pièce, me contentant de l'écouter et laissant mon esprit vagabonder. Elle était assez fascinante à regarder. Je n'étais pas un voyeur, mais voir comment les expressions, même si leur palette était réduite, défilaient sur le visage de la jeune femme. Elle était tantôt ironique, puis brutale, puis sarcastique...

Finalement je me levais et m'approchais à pas lent du piano. Je ramassais quelque chose sur le tabouret, quelque chose qui avait du tomber de la poche de Only. Je mis donc son briquet dans ma poche avant de m'avancer doucement vers la jeune fille, à pas sur et prudent à la fois. Je préférais rester sur mes gardes. Une fois devant la jeune femme je plongeais la main dans ma poche pour en ressortir son briquet que je lui tendais.

« Tiens. Tu l'as fait tomber lorsque tu as joué tout à l'heure.

Quand à te traiter d'allumeuse, je n'oserais pas. Je ne suis pas mélomane mais ta musique m'a attiré ici. Pense ce que tu veux maintenant, mais c'est comme cela que je le ressens. »
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyDim 20 Avr - 16:23

Faiblesse. Il exprimait une étrange faiblesse qui déplaisait à la jeune fille. Elle tourna la tête vers un autre point, calquant son regard sur un fantôme de drap blanc avec une indifférence cruelle. Si elle devait écouter tous les soupirs de ce monde, jamais elle ne s'en sortirait. La plupart des orphelins, malgré leur triste banalité de surdoués, restaient communément vides. On ne pouvait, la plupart du temps, lire une expression quelconque dans leurs yeux. Des vrais pantins de chair. Et Oméga, en soupirant de cette manière, avait brisé le mythe. Il arrivait aux enfants de paniquer entre les mains d'Only mais jamais, elle n'avait entendu un soupir aussi sincère. Cependant, c'en était énervant. Que quelqu'un désire passer du temps en sa compagnie dépassait tout simplement son entendement. Elle s'en foutait immensément d'être seule, mais savoir qu'une personne disait cela, très honnêtement, la troublait. La liberté n'était qu'une philosophie esquissée, l'humain n'en a pas. C'était une notion tellement vague. L'être, pour marquer son originalité, souhaite secrètement se détacher des bases qui ont fait son enfance. Mais, au final, n'a-t-il pas peur du futur et de la solitude ? Et le peuple criait à la révolution, et qu'il n'y ait pas de dirigeants. Il y avait pourtant toujours un leader. L'être n'est pas fait pour rester seul. Cependant, Only souhaitait vaincre l'envie de sociabilité pour rejoindre un statut plus élevé. La rock star est au-dessus de son public, presque considérée comme un Dieu vivant. Moins il y a de personnes pour la côtoyer, plus il y a de rumeurs sur elle. Et finalement, la rumeur donne naissance à la légende, suivant le comportement de la star en question. Hors, Only rêvait d'acquérir ce statut depuis des années, malgré le fait qu'elle n'ait pas encore démarré la formation d'un groupe. Pour cela, elle ne gardait à ses côtés que le strict nécessaire. Oméga n'avait pas tout à fait tort, avec son " les humains sont opportunistes", mais elle était plus calculatrice et profiteuse que cela. Guidée par ses désirs et par la main de Dieu :

" Avec moi ?! On ne peut pas souhaiter rester avec un être fondamentalement violent. Si tu dis encore une connerie de ce genre, j'te la fais bouffer. "

Sa voix sonnait à ses oreilles, rauque et froide. Elle, elle exprimait bien ses émotions. On pouvait connaître son état d'esprit rien qu'en écoutant la tonalité creuse de son timbre, pour une personne qui la connaissait.
Elle fixa son regard limpide sur la vieille guitare, et se tût, les lèvres entrouvertes. Elle en avait assez entendu. C'était de la pitié ou du foutage de gueule, mais elle se refusait à écouter le jeune homme. Elle n'écoutait personne, à part elle-même.
Elle ne se rendit compte qu'au dernier moment qu'Oméga se tenait dans son dos. Son briquet luisait faiblement dans la paume tendue vers le ciel. Elle devait l'avoir oublié sans y prendre garde. Se retournant avec grâce, elle le dévisagea à nouveau, les yeux vides. La jeune fille, au teint totalement dénué de couleurs, ne put qu'esquisser une moue sarcastique :


" T'attends que j'te remercie ? c'est beau l'altruisme, mais ça sert à rien. "

Elle récupéra son briquet sans un mot de plus, gardant son regard attaché à celui d'Oméga. Il devait la connaître assez de réputation pour ne pas s'offusquer de ses paroles dures. Pourtant, c'était la stricte vérité. Il l'aurait laissé à sa place qu'Only l'aurait retrouvé seule. Elle n'avait besoin de personne, et surtout pas de lui. L'altruisme, la gentillesse, tous ces grands mots n'étaient que vague compassion saucée à des manières très personnelles.

" Mmh. J'crois que t'es encore plus con que ce que j'pensais. "

Elle se demanda vaguement comment Alchemy et Patchouly avaient pu l'approcher sans subir de grands dégâts. A croire les rumeurs, elle n'était qu'une fille infecte. Et c'était sûrement la vérité. Même aux yeux profondément bleus de ce naïf.
Elle glissa son briquet à sa place, dans la poche arrière de sa jupe courte. Il l'agaçait. Elle aurait dû se concentrer alors que la présence masculine la perturbait. Quand allait-il se décider à se sentir blessé ? La pression montait dans la tête brune, mais la musique avait en parti décontracté ses nerfs. Peut-être restera-elle stone... pour cette fois.
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyDim 20 Avr - 20:28

De la violence. C'était ça toute la réputation que s'était faire Only. Tout le monde savait que c'était une fille qui avait une fâcheuse habitude, celle d'en venir assez rapidement et trop souvent aux mains. Mais est-ce que l'on devait s'arrêter à cela ? Nous étions tous des orphelins. Peut-être que nous étions ici, dans un magnifique orphelinat, une belle prison dorée où l'on était simplement formatée pour tirer le meilleur de nos capacités, et se faire aussi exploiter. Mais nous n'étions que des orphelins. Des gamins comme les autres, livrés à eux même. Nous avions eu de la chance, d'être né avec un QI plus élevé, sinon on aurait surement fini dans un foyer ou à la rue. En y réfléchissant, je me demandais ce qui était le mieu : les foyers ou la rue ? Mais dans tous les cas, ceux-là comme le notre nous avions du apprendre à nous endurcir. Pour certain ça avait été de se forger une grosse carapace et de s'y terrer, n'adressant plus la parole à personne. Pour d'autre ça avait été de crier et de devenir les plus charismatique possible, s'entourer. Dans mon cas, s'était plutôt rejeté la compagnie pour éviter d'être blesser. Dans le cas d'Only, ça avait été la violence. Mais malgré cette violence, et cet air de ne pas vouloir se lier. Je ne comprenais pas vraiment ce qui m'avait attiré vers Only, mais quoi qu'il en soit, j'étais attiré. Il n'y avais pas à se creuser plus longtemps la soupière, c'était comme ça et il n'y avais aucune explication, aussi logique ou irrationnelle fut-elle, qui puisse l'expliquer.

« Tu crois sérieusement que tu me fais peur ? Je sais me défendre et tu le sais aussi bien que moi. Arrêtes un peu alors !
Quand à me faire manger mes conneries, tu ferais mieux de faire gaffe au tienne. »

La voix de Only était assez rauque. En plus des émotions qui passaient sur son visage, la tonalité de sa voix changeait en même temps que son humeur. Peut-être qu'en la côtoyant encore un peu plus longtemps, voir même encore beaucoup plus longtemps je finirais par arrivé à la cerné. Du moins j'en nourrissais l'espoir secret.

Apparemment Only ne m'avait pas vu arriver. Mais elle n'en sembla pas plus surprise que cela de me voir. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me remercie, je la connaissais suffisamment de réputation pour savoir qu'elle ne me remercierai pas. Néanmoins je ne m'attendais pas à une telle réponse. En y réfléchissant c'est vrai que c'était plutôt stupide de ma part. Elle aurait très bien pu le retrouver toute seule son briquet. Mais c'était plus drôle si je le lui amenais. Nouer le contact, essayer encore et encore. Même si cela ne m'apportais rien dans l'immédiat, mes efforts finirais sans doute par payer. L'altruisme ne servait à rien dans notre monde, si ce n'était à servir notre propre intérêt. C'est dans ce but que j'avais agit. Quoi que ma stratégie pour remonter dans l'estime d'Only n'avait pas l'air d'avoir fonctionné.

Encore des insultes. Je commençais à en avoir ma claque moi. Si elle ne changeais pas de disque je finirais sans doute par m'énerver. Même si j'étais d'un naturel calme je pouvais devenir méchant lorsqu'on me cherchait. Mais la nouveauté ici, c'était que ce n'était pas un autre qui me cherchait des poux, mais moi qui les cherchais tout seul, comme un grand. Du masochisme peut-être... Ou plutôt un drôle de jeu. J'étais maintenant attiré par Only mais plus que ça, j'étais curieux de savoir jusqu'ou je pouvais aller avec elle, et jusqu'ou elle pourrait tenir avant de craquer. Je n'avais pas vraiment envie de me battre, mais on verrait bien comment la situation tournerais.


« Tu veux bien arrêter de me juger sans me connaitre ?
Ho tient, je viens d'avoir une idée : si tu changeais d'avis sur moi au lieu de dire des choses que nous savons tous les deux... Je suis con, tu es connes, Roger et L sont aussi cons que nous et toute cette foutue planète est conne. »


Voilà une belle provocation qui ne resterais surement pas impuni. Je partais en direction de la porte, pour reprendre ma position d'avant. Je levais les bras et resserrais le nœud de mon foulard. Tous les muscles de mon corps étaient contractés. J'étais plus que sur mes gardes.
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyDim 20 Avr - 23:33

" Et qu'est-ce que tu veux qu'jte dise ? Que j'te vénère comme un autre de ces surdoués ? Mais t'as rêvé là ! "

Cette fois-ci, le self control ne tenait plus, les sutures craquaient autour de l'emportement souvent rafistolé. Mentalement, le couvercle de la cocotte minute sauta en l'air, le minuteur poussa un cri monstrueux et en pratique, Only colla un coup de poing dans le visage blême du jeune homme. A vrai dire, dans les paroles du garçon, elle n'en avait retenu que trois : "tu es conne." Même pris à titre d'exemple, c'était impardonnable. Une insulte à son égard. Le jour où Only pardonnera, c'est que son monde ne tournera plus rond.
Son poing nu s'enfonça dans la joue du garçon, alors que son extension musculaire s'étendait de tout son long vers lui. Cela devait finir ainsi, c'était ainsi, et s'il répliquait, au moins il gagnerait éventuellement un simulacre de respect.
Pourtant, sans attendre qu'il se remette, alors qu'elle remarquait que tout son corps était tendu, elle lui mit une deuxième beigne, presque avec bonne humeur. Mais son visage restait déformé par une moue lugubre de femme en colère. Il ne la connaissait pas. Personne ne pouvait la connaître. Et tout le monde se jugeait sur les apparences. Elle ne voyait pas pourquoi elle n'avait pas le droit de faire de même. Avec son foulard, il ne pouvait donner que ce genre d'image, un faible et les inférieurs n'ont pas de place pour elle :


" Parce que je devrais être la seule à juger sur la personnalité ?! Mais j'te connais pas merde et j'veux pas te connaître ! "

Elle se détourna simplement, les bras à nouveau le long du corps. Elle n'avait rien cherché de tout cela à l'origine. Elle ne demandait qu'à être tranquille et seule. Peut-être qu'elle allait vraiment lui faire bouffer ses conneries après tout... La réponse à sa violence n'allait pas tarder. Elle fit craquer les jointures de ses doigts, le poing à peine douloureux. Encore une fois, le coup était parti. Son intensité dépassait sa pensée, elle n'y avait même pas songer, ou à peine, lorsque ses longs doigts pâles s'étaient écrasés sur l'épiderme d'Oméga. Elle devait sûrement être méchante pour avoir fait cela, alors qu'il devait essayer de la comprendre mais personne ne devait découvrir ce qu'elle cachait. Après tout, les blessures physiques pouvaient toujours se réparer et la méchanceté n'était pas une fin à tout. Seulement, il devait comprendre qu'il n'était pas tombé dans "une bonne période". comme si le reste de l'année, Only était de bonne humeur. D'ailleurs, depuis le temps, elle avait oublié son vrai nom. Seul Olivia subsistait. on lui avait retiré jusqu'à son identité et Only n'était qu'une personne anonyme perdue au milieu d'un flot informe d'orphelins en pleine dérive. Mais, elle ne voulait pas en faire parti. Elle aurait voulu échanger son gros QI contre une vie stable. Se battre pour devenir une illustre inconnue, une de plus, ne l'intéressait pas le moins du monde. lorsque les professeurs en parlait, elle regardait par la fenêtre ou elle quittait la classe. Le ciel était vide ces derniers temps et elle n'avait rien à faire de ces fichus leçons de moral que les enseignants croyaient importantes. L représentait quoi exactement ? Elle ne connaissait que ce sobriquet et se cacher derrière n'était pas dans ses intentions. Elle voulait rester libre, à sa manière, sans personne sur son dos. Pour se réconforter, elle songeait que la maturité était dans une année à peine. Après cela, elle prendrait une guitare sur son dos, une clope aux lèvres et irait traverser le monde. Un tableau bien idyllique en apparence mais elle ne cherchait rien d'autre, à part la célébrité coûteuse des chanteurs. Juste ça et le prix du sang. Elle en avait encore le goût sur la langue, cette saveur amère dont elle n'aurait pu déterminer l'origine. Peut-être qu'elle avait une blessure au fond de la gorge et que l'hémoglobine rougeâtre imprégnait en permanence sa langue, mais ce parfum, elle l'avait toujours. Il ne la quittait pas.
Elle se retourna vivement, le temps de fixer le garçon. Elle espérait cependant qu'Oméga avait eu la jugeotte de comprendre la morale de l'histoire et qu'il sortirait de la pièce encore enfumée la queue entre les jambes :

" On se voit d'pis des années et pourtant on n'se connaît pas. Inutile de juger une muette crétin, elle te répondra avec les poings. "

Elle crispa les poings, les sourcils froncés. Elle sentait comme un courant d'air dans ses vêtements, alors qu'elle était sûre encore de ce qu'elle lui avait infligé. Elle aurait pu y mettre un peu plus de force, c'est vrai. Mais lui, elle ne souhaitait pas le mettre à mort si rapidement. elle pouvait encore tirer pas mal de colère de lui et briser son expression blasée. Ce n'était pas si dur que cela de pousser quelqu'un au désespoir étrangement, malgré les manoeuvre cruelles. "Comme je me sens vide parfois" Songea-t-elle avec rancoeur. Elle ne devait pas se laisser attendrir pour ce garçon, même camarade de classe. Ils étaient tous au même niveau, sauf ceux qui pouvaient jouer avec la loi.
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyMer 23 Avr - 8:57

(Désolé d'avoir jouer ta perso, mais pour répondre à ton poste je ne savais pas trop comment m'y prendre. J'espère que cela ne te gène pas et que ma réponse te convient. Comme quoi les petits gars sont pas si petits que ça.)

Cette fois-ci on dirait bien que j'avais réussit à faire exploser la cocote minute. Le fait de prendre Only comme exemple pour la connerie du monde n'avait pas vraiment du lui plaire et elle avait répondu avec ses poings. C'était une réponse à laquelle je m'étais attendu et c'est pour cela que j'avais gainer mon corps entier, pour amoindrir le choc. Cela faisait tout de même un sacrée bout de temps que je ne m'étais pas pris de cout. Bien sûr j'allais à l'entrainement une fois par semaine et je passais trois heures à me battre contre d'autre personnes. Nous étions tous entraîner et nous savions comment porter nos coups pour éviter de nous blesser trop grièvement. Mais ce n'était pas ce qui m'amusait maintenant. J'avais appris la plus part des arts martiaux en seulement 6années et je les maîtrisais pas trop mal. Mes capacités intellectuelle, ma volonté et mes entrainement personnel tous les soirs avaient finalement porté leur fruit. J'étais maintenant un street fighter qui pouvait monter sur un ring et espérer sans trop se voiler la face en ressortir vainqueur, même si je n'avais encore jamais eu l'occasion d'en faire, sauf cas exceptionnel lors d'une démonstration pour mon club.
Je sentis le poing d'Only s'enfoncer dans ma joue. Je restais stoïque. Elle frappait plutôt fort pour une fille même si j'en avais reçut des plus dures et des plus violentes. En fait, elle se prenait pour une violente juste parce qu'elle distribuait quelques coups de poings sur des gens incapable de riposter. C'était pitoyable. Elle me faisait presque pitié et j'allais donc lui montrer de quoi j'étais capable. Je reçut un deuxième coups. Celui-là, je ne m'y attendais pas vraiment. Elle avait peut-être un peu plus d'imagination que ce que je pensais. Plus je parlais avec elle et plus je la trouvais vide et sans intérêt. Celle sa musique m'avait attiré ici, et maintenant elle allait retomber dans sa solitude tant chérie, et moi dans la mienne par la même occasion. Et dire que tout aurait pu être différent...


« Hahahaha. C'est là tout ce dont Only la redoutable est capable. C'est plus que pitoyable. Je ne t'ai jamais demander de me vénéré ni de vouloir me connaître. Mais maintenant cela n'a plus aucune espèce d'importance, tu as réussit à me foutre en rogne. »

Et oui, elle avait réussit à m'énerver. J'étais plutôt d'un naturel calme et discret, mais lorsque je m'exposais, je prenais des coups et j'avais pris une fâcheuse manie, celle de riposter. J'avais rejoins le groupe de zéro car c'était, à mon avis, celui qui avait le plus de chance de réussir, peut-être pas grâce à ses facultés mais par ces méthodes. Je n'étais surement pas aussi cruel et sans cœur que lui, mais je savais me montrer violent et manipulateur lorsque c'était nécessaire. Peut importe les moyens, seul l'issue est importante. Quand j'étais énervé très peu de chose changeais sur moi. En moi bien sûr j'étais différent. Je n'avais plus qu'une seule idée en tête, et là, en l'occurrence, c'était me venger d'Only. S'il y avait bien une loi à laquelle j'obéissais sans hésitation, c'était bien celle du Talyon. La loi du Talyon, œil pour œil, dent pour dent ! J'avais les joues rouges à cause des coups et mon regard était plus froid et distant que jamais. J'avais la mâchoire complètement crispée et je ne prononcerais aucun mots avant que j'ai fait ce que j'avais à faire.
Sans crier garde je m'avançais sur Only, la saisissant par les bras j'exécutais ensuite un sublime balayage. Avant qu'elle ne touche le sol, j'étais sur elle, au sens littéral, c'est à dire que j'étais « assis » sur elle, lui bloquant ainsi les bras. C'était une fille, j'avais donc l'avantage du poids. Me laissant guider par ma colère et ma lassitude je décochais un violent coups de poings. Le problème, c'est que quand on est cloué au sol, la tête est stoppée par le sol, renforçant la violence du coup. Je n'avais aucune envie d'étaler ma violence ici, mais puisque c'était elle qui le voulait. Je me penchais alors sur elle, pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille.


« Je t'avais pourtant prévenu. Nous sommes là bien loin de mon style habituelle, mais je crois que c'est toi qui va avoir mal demain, pas moi. »

Je restais doucement assis, immobilisant ainsi la jeune femme. On aurait pu croire bien des choses si quelqu'un nous avait vu dans cette position, mais il n'en était rien. Mon regard était d'un noir profond, et ma respiration profonde. Alors que j'essayais de me calmer, mes muscles se détendaient progressivement et mon regard redevait calme et serein. Je jetais un regard vers la pluie qui tombait. Dans quelques mois cette vie n'aura plus aucun intérêt. Nous seront majeur et mis à la porte. Un étrange rictus se dessina sur mon visage tandis que je pensais à mon avenir, qui était loin d'être radieux. Puis je replongeais mon regard dans celui d'Only.

« Bien, si nous sommes calmé tout le deux, nous n'avons qu'à nous dire adieu maintenant.
On se voit depuis des années, mais ça n'a plus aucune espèce d'importance. Si tu veux une revanche, c'est quand tu veux, mais arrange toi pour que ce soit en publique, que tout le monde voies que ta pseudo loi n'ai rien ! Bordel ! Jsuis pas comme toi moi ! Jme bat pas pour prouver quoi que ce soit, mais s'il faut ça pour te le faire comprendre, ton humiliation sera radieuse, fais moi confiance. »
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyMer 23 Avr - 23:14

La saveur âcre du sang devint soudain plus présente que jamais, épaisse contre sa langue. Sous la brutalité du coup de poing, sa lèvre inférieure s’était fendue d'une large coupure transverçale, et l’hémoglobine sombre avait fusé sur sa peau blanche. Le garçon avait fait preuve d'une étrange ressource cachée. Jusqu'au dernier moment, Only ne s'était pas attendue à une telle riposte. Elle avait capté l'éclat sombre des yeux du jeune homme, juste avant que celui-ci ne la plaque au sol avec violence. Sous le choc, elle avait senti son crâne résonner de toutes parts, et Oméga installé sur son bassin comme un pacha. La jeune fille serra alors les dents, le temps de se recevoir dans la mâchoire un coup de poing à peine assourdi par l'écho de sa chute qui sonnait encore entre les parois étroites de son crâne. Un petit filet de sang perla sur sa lèvre, sinua jusqu'à ses dents encore immaculées pour imprégner sa langue. Elle lécha l'hémoglobine, sa peau blanche teinte d'une touche écarlate, presque agressive sur son teint si pâle :

" C'est tout ce donc t'es capable connard ? J'ai rien senti merde, tu cognes comme une gamine ! "

Evidement, elle ne trouvait pas grand chose à répliquer à ces paroles qui lui paraissaient dénuées de sens à un point élevé. Elle ne souhaitait pas engager une polémique avec ce garçon, son ennemi ? Mais s'il était capable de frapper avec une telle violence une fille, même brutale, c'est qu'il valait quelque chose en matière de neutralité. Il ne semblait plus être l’un de ces jeunes autistes qui vivaient en paix à la Wammy’s House. Entre les suractifs, et les deux de tension, le choix restait dur quand à décider de qui mènerait l’année qui suivrait à ses côtés. Elle plissa les yeux d’un air mauvais, la bouche luisante de sang séché :

" Mal mon cul ouais ! Sh'uis têtre lâche mais moi au moins, j'ai quelque chose en moi. "

Les yeux du jeune homme n'étaient que trop vides. Il ressemblait à une carapace à peine esquissée. Entre l’étau de ses bras, Only se débattait sans relâche, son corps fin compressé. Du côté des jambes, elle ne pouvait pas prendre assez de recul pour lui mettre un coup dans les parties malheureusement. Et il ne se baissait pas assez pour une tête. Elle n'avait plus qu'à se tortiller assez, comme un cheval de rodéo, pour qu'il lâche prise :

" Ta claque, c'est quand tu veux que je te la donne ! Si ma pseudo loi ne vaut rien, comme tu sembles le dire, alors pourquoi marche-t-elle tellement bien ? "

Sa voix lui apparut à peine plus rauque que la normale, le sang n'en avait pas altéré le timbre rocailleux, et il lui semblait toujours aussi glacial, malgré la colère qui pointait dans chacun de ses mots.
Elle n'avait pas l'intention de se laisser abattre aussi facilement. Ce n'était pas la première fois que le sang coulait dans sa bouche, ou qu'elle se fasse battre par un garçon. Mais elle avait gagné un certain respect chez ses ennemis pour sa ténacité. Elle refusait d'abandonner avant de n'avoir tout fait pour se libérer. Question de principe. Il n'avait qu'à la tabasser lui aussi, s'il était si fort, ou trouver un autre moyen de la calmer. La douleur cognait encore dure dans sa mâchoire, une veine saillante battait à sa tempe, à peine recouverte par quelques mèches errantes.

A force de se tortiller enfin [ui, soyons fous], Only parvint à dégager l’un de ses bras. Sans laisser le temps à son tortionnaire de réagir, elle l’attrapa par le col, pour le baisser à son niveau. Puis, crispant la mâchoire, elle lui donna un monumental coup de tête dans le front [comme celui de Zidane *SBLAFF*]. La douleur qui vrillait déjà son crâne ne fit que s’accentuer, mais au moins elle se trouvait satisfaite, en ayant rendu la monnaie de sa pièce à Oméga. Elle entendit même un craquement sombre dans les méandres de la figure du jeune homme. S’il pouvait cracher un peu de sang, elle le verrait presque perler avec admiration sur son épiderme blême. Et, maintenant, il devait comprendre qu’elle n’abandonnait pas et que sa raclée, s’il la voulait à ce point, elle allait la lui faire bouffer, au sens propre. Elle n’aimait pas ce regard qu’il posait sur elle, à la fois méprisant et indifférent. Cependant, il ne devait pas être aussi stupide qu’il le paraissait au premier abord. Elle l’avait dit ; pourquoi devrait-elle être la seule à juger sur la personnalité quand toute une apparence clame le contraire ?

L’orpheline se laissa retomber en arrière, les sourcils froncés. S’il voulait encore se battre, riposter, elle pouvait se montrer encore plus… méchante et retors. Celui qui l’approcherait sans problème n’était pas encore né. Même la jeune Patchouly avait dû récolter quelques claques au début… Enfin, en conclusion, il faut être vraiment endurant pour faire naître une once de respect chez Only. Et même encore après cela, il faut toujours montrer sa valeur. Peut-être que ce garçon était réellement plus intéressant que ce que dévoilait la coquille vide lui servant de corps…
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyDim 4 Mai - 15:49

Cela faisait près d’une heure que Tears s’ennuyait ferme.
Il avait fait ton footing, réprimandé quelques élèves qui couraient dans les couloirs et salué ses collègues mais rien de plus, rien de moins.
Il décida donc de faire une ronde de surveillance dans tout l’orphelinat, c’est à dire passer devant chaque salle et vérifier qu’aucun groupes ne s’y regroupé pour accomplir quelconques méfaits.
Le pas silencieux et lent, il parcouru les classes, les douches et les dortoirs en regardant discrètement à l’intérieur d’un œil vide. A quoi bon, il n’y avait personne nulle part et Tears se sentait bien seul…Cette journée était d’une monotonie sans égale et il avait l’impression de ne servir strictement à rien. A quoi servait un surveillant quand il n’y avait rien à surveiller ?
Le regard un peu morose, le jeune homme s’enfonça mentalement sur ton inutilité. A bout d’un moment, lassé de se torturer l’esprit ainsi, le jeune homme vit d’un œil neuf cette tranquillité soudaine. Après tout, c’était logique, cette sérénité signifiée que tout allé pour le mieux. Il n’y avait donc aucun problème en vue et aucune raison d’être maussade ! Cette pensée eue pour effet de le rassurer, ce qui encouragea son visage a esquisser un petit sourire adressé à lui-même. Aucuns pleurs d’enfants, aucuns cris, aucuns bruits suspects. Cela pourrait paraître oppressant et déstabilisant mais il y avait en fond de joyeux rires chaleureux. Normalement, par temps de pluie les orphelins étaient du genre agités, mais étrangement ce jour là, la plupart se tenaient sages (ils avaient peut être attrapé un mauvais rhume).
Les yeux fermés, Tears mit ses mains dans ses manches pour les étirer encore plus qu’elles ne l’étaient déjà. Il portait ce jour là un t-shirt à manches courtes orange pale au dessus d’un t-shirt à manches longues vert et, accroché a son jean clair, on pouvait entendre les clefs de son trousseau s’entrechoquer.
Le jeune surveillant aimait beaucoup fermer les yeux ainsi.
Quand on connaît un couloir par cœur, à quoi bon avoir la vue ?
Ainsi, il pouvait profiter de ce silence mêlé aux rires lointains, et c’était agréable, étrangement agréable. Il passait à pas feutré devant la bibliothèque puis la salle de musique en longeant les murs, les yeux mi-clos, pensant à des choses apaisantes et prospères (pour une fois)

*SBAFF*

Tears ouvrit immédiatement ses orbes bleus. Un bruit sourd suivis de petits halètements de douleurs. D’où cela venait ? Si le blond avait bonne ouie, il ne savait par contre aucunement localiser les sons. Ou peut être cela venait de son esprit ? Il s’ennuyait tellement qu’il imaginait ce genre de bruits ? Cette pensée le dégoûtait au plus profond de lui-même, et pour vérifier la véracité de ce qu’il avait cru entendre, il regarda autour de lui, anxieux. Ses yeux s’arrêtèrent alors sur la porte de la salle de musique.
« Prière de ne pas fumer dans les lieux publics. »
Tiens, Roger avait placardé de nouvelles affiches. Mais malgré l’interdiction annoncée, une fine odeur de cigarette flânait dans les aires. Inquiet, Tears ouvrit à demi la porte de la salle, juste pour vérifier qu’il n’y avait personne.
Mais ce qu’il vit le stupéfia en une demi-seconde.
Deux élèves qu’il pouvait reconnaître par mis tant d’autres se trouvaient dans une position peu adéquate pour une petite discussion entre collègues. D’ailleurs, on aurait pu croire des choses s’ils n’avaient des bleus et des traces de lutte peints sur leurs visages endoloris.
Only, connu pour sa beauté froide et sa violence avait la peau taché par un fin filet de sang qui sortait de ses lèvres. Oméga, quant à lui, avait un bleu d’une remarquable opacité au beau milieu du front.
Alors c’est ainsi que ça se passait… quand de fortes têtes perdaient leur sang froid. Alors, les surdoués aussi pouvaient être blessé au point de vouloir en venir aux mains… même les plus intelligents pouvaient pratiquer des activités aussi stupides que le combat…
C’était une des rares fois où Tears pouvait ainsi entrevoir toute l’humanité qui se dégageait de leurs personnes. Et il ne put s’empêcher de se sentir étrangement privilégié... mais aussi angoissé et coupable. S’il n’avait pas fait son footing et qu’il avait effectué sa ronde plus tôt, cela ne serait peut être pas arrivé.
Les orphelins avaient l’air totalement ailleurs et ne semblaient pas avoir remarqué la présence du blond derrière la porte à demi ouverte. Ce dernier, quelques secondes après avoir surpris le spectacle, se glissa hâtivement dans la salle et referma la porte derrière lui. En tant que surveillant, il avait, accroché à sa ceinture, la clef de toutes les salles de l’orphelinat. Après avoir décroché de sa taille la clef étiquetée "Salle de musique", le surveillant ferma à double tour la pièce de l’intérieur. Si un autre adulte voyait les deux adolescents, ils seraient sûrement sévèrement, mais alors très très sévèrement punis. La violence à Wammy’s House est intolérable et Roger avait mis un point d’honneur là dessus. Mais les deux orphelins ici présents avaient sûrement assez d’ennuis comme ça, surtout Only.
Tears s’avança en tentant de faire le moins de bruit possible et se pencha pour attirer le regard des deux jeunes gens.
Puis d’une voix douce (pour ne pas provoquer un mal de crane dans leurs têtes déjà endolories) il dit alors :

-"Je n’ai pas envie que vous ayez des ennuis… mais il va falloir vous expliquer."
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyDim 4 Mai - 17:33

Je prend.
joli message.
Pour ma réponse, ce sera surement pas ce soir donc mercredi au mieux...

Je ne savais pas vraiment pourquoi est-ce que j'avais réagit comme cela. J'étais pourtant quelqu'un de calme et de discret. Je ne me battais pas pour des futilité comme celle-là, d'habitude. Mais Only n'était pas une habitude. Je ne l'avais pas croisé souvent, ou plutôt je ne lui avait jamais adressé la parole ou je ne m'étais jamais intéressé à elle plus de cinq minutes. Mais là, la provocation avait été trop violente. Je ne me battais que rarement en dehors du Dojo, et encore j'essayais de m'appliquer pour ne pas blesser mes adversaires. Dans un vrai combat j'aurais pu faire de très nombreuses prises à Only qui aurait été plus violente que ce simple plaquage au sol. Pour moi ce n'était maintenant plus qu'une pauvre fille qui devait apprendre à tenir sa place. Elle devait apprendre que certaines personnes ici et ailleurs ne lui obéiraient pas simplement parce qu'elle les tape.
Mon point avait heurter son visage avec violence et à présent la jeune femme avait la lèvre ouverte. C'était une bien petite blessure et je sentais le sang chaud sur ma main. C'était une sensation assez étrange, mais je crois pouvoir dire que j'étais heureux. Oui, assis ainsi, ayant agit, j'étais heureux.


« Tu ne sais pas quand il faut t'arrêter n'est-ce pas ? »


Même lorsqu'elle était ainsi dominée, car il fallait bien le dire, c'était une posture de domination que j'avais adopté en me plaçant ainsi sur elle, elle continuait de me chercher et de me provoquer. Je me demandais finalement si je n'aurais pas mieux fait d'utiliser une prise plus conventionnelle et plus académique. Mais quoi qu'il en soit je restais impassible à ses remarques. Je n'avais aucune envie de me battre. Ou du moins je n'avais plus envie. Elle ne valait pas la peine que je m'attarde sur elle. Au début attiré par sa musique et maintenant qu'elle avait cessé de jouer, que restait-il ? Elle simplement ? Et bien c'était bien dommage. Je m'étais lourdement trompé sur son compte. Si elle n'était qu'une fille violente je la laisserait tranquille, en espérant qu'elle sache qu'il fallait mieux faire de même. Néanmoins je ne savais pas si je devais la laisser partir comme ça. Je craignais une vengeance, une attaque sournoise dans le dos. Nous jugions tous les gens sur leur apparence, mais si c'étaient les gens eux même qui voulaient être jugé sur leur apparence, pourquoi les en empêcher ?
Alors que j'étais en train de réfléchir ainsi tout en tachant de garder Only sous mon assise, je la sentais se tortiller pour se libérer. Peut-être avais-je été trop confiant mais quoi qu'il en soit, elle finit par dégager l'un de ses bras. Avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, elle m'attrapa par le col et m'attira à elle. Si elle avait été plus jolie, ce geste aurait peut-être suscité quelque intérêt en moi, mais là tout ce que je voulais, c'était lui montré que je n'étais pas de ceux qu'elle pourrait dominé et apprivoiser par sa force. Elle m'attira donc à elle et je reçut donc un magistral coup de tête en plein front. Je pris quelques secondes pour retrouver mes esprits. J'avais été quand même plutôt sonné par ce coup, d'autant que c'était un coup totalement inattendu.

Elle ne comprenait donc rien ? Elle ne comprenait pas que je ne voulais pas me battre. Elle ne comprenait pas que je me fichais complètement de me battre avec elle. Je me penchais doucement sur elle pour lui murmurer quelques paroles.

« Laches l'affaire tu veux ! J'espère que tu as compris que je sais me défendre. La prochaine fois je ne serais pas aussi gentil ! »

Mon regard n'exprimait rien d'autre que de l'indifférence. Alors que je me levais la porte s'ouvrait, mais je n'y faisais pas attention. Je me relevais doucement et avec précaution, tachant d'anticiper sur les réactions qu'Only pourrait avoir. J'aurais tant voulu lui mettre un dernier coup, mais cela n'aurait absolument servit à rien. Alors que je me retournais pour remonter dans ma chambre, je vis qu'une autre personne était rentré dans la salle. Il s'agissait de Tears, l'un des surveillants. Cette vue ne me réjouie pas, mais il était quand même assez « cool » comme surveillant. Je ne pensais pas que nous aurions de gros problème dans ce cas là. Je m'avançais donc doucement vers lui tout en resserrant mon foulard autour de mes cheveux. Je finis par m'assoir sur le tabouret du piano, attendant de voir si je devais prendre la parole, ou pas. Finalement je me tus, attendant qu'Only parle
.
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyLun 12 Mai - 10:30

Elle lécha le sang amer qui dévalait ses lèvres avec satisfaction. Le plaisir imbu que procure la souffrance d’autrui, bien que Oméga ne semble pas avoir trop mal, suite à son coup de tête, l’emplissait d’un terne amusement. S’il disait « blanc », il fallait toujours répliquer « noir », simple esprit de contradiction. Rebelle de la société, elle ne voulait avoir raison avec personne, ni même sur aucun point. Et de plus, il l’énervait trop pour qu’elle se déclare vaincue, dans une position aussi obscène :

« Mais c’est que tu te prends pas pour d’la merde toi. » Déclara-t-elle, un sourire de démente fendant ses lèvres

Elle utilisa sa main libre, pour se débarrasser du sang qui poissait son menton. Ses envies belliqueuses n’en étaient pas le moins du monde calmées, au contraire, elle était innocemment contente d’avoir trouvé un « adversaire à sa taille ». Mais ce manque de réaction masquait-il une réelle frigidité ? Bien que surdouée, Only était capable de montrer des sentiments, alors que le jeune homme avait un je-ne-sais-quoi de glacé, d’immuable. S’il s’était battu, c’était juste par instinct, et non par envie, alors que la demoiselle cherchait toujours à se confronter par désir d’exister. Paradoxalement à certaines personnes qui se préféraient discrètes, la jeune fille faisait tout pour ce faire remarquer ; c’était sa manière de laisser sa marque dans le présent. Et ce garçon qui ne souriait pas ne valait pas le coup de tête qu’elle lui avait mis. Il ne se battait pas avec son cœur, sa volonté. Il n’était qu’un bloc de glace, dans le même style que Near. Lui, on a beau le frapper, il ne bronche pas. Oméga semblait être constitué du même matériau, et c’était bien dommage, pour une fois qu’elle trouvait quelqu’un de récalcitrant à sa règle. Il ne valait même pas la peine prise à se tortiller démentiellement. Les yeux sombres de la jeune fille s’étrécirent. Non, elle se plaçait à nouveau sur ses gardes, dubitative :


« T’en as des bonnes toi. Mais t’as pas l’air malin. T’es sûr que tu t’es pas trompé d’orphelinat ? » Interrogea-t-elle, mutine

Lorsqu’il se leva enfin, sa tête emplie d’un délicieux carillon de douleur se prit à résonner longuement. Elle se redressa vaguement, et ce fut pour tomber nez à nez avec le surveillant Tears. Celui-ci semblait être là depuis un moment, ou du moins avoir assisté aux derniers événements, à savoir son beau coup de tête. Sur cette dernière attaque, Only avait sa fierté. Si elle avait visé un peu plus bas, elle aurait pu lui casser le nez. Hum. Et face aux réactions décevantes du jeune homme, elle se prenait à souhaiter lui faire cracher ses dents, et gâcher cette belle neutralité. A quoi servent les humains s’ils ne peuvent hurler de douleur ?

Elle essuya distraitement le sang qui continuait de couler, le rose lui montant sans raison apparente aux joues. Et voilà que cela recommençait ; si Oméga voyait quelque chose dans son jeu, il ne manquerait pas de se moquer d’elle. La jeune fille ferma les yeux, avant de se tourner vers la fenêtre. Elle ne tenait pas plus que par le passé à voir ce visage angoissé, et néanmoins harmonieux. Qu’il ait pris la peine d’entrer lui rappela combien le surveillant « aimait » se mêler de ses affaires, mais on ne pouvait pas lui reprocher son métier :


« Simple bagarre amicale, et je n'vois pas en quoi c’la vous regarde. »

Elle pivota de moitié, vers le piano, où Oméga semblait attendre quelque chose. L’envie de se rejeter sur lui avec brutalité, le jeter à bas de son tabouret-trône et lui donner coups de poing à répétition se disputait avec celle de vouloir garder un minimum d’estime chez Tears. Mais ; elle secoua la tête avec fatalisme : qu’avait-elle à en faire cet honneur ? Il ne fallait pas qu’elle cherche à sauver les apparences, même face à lui :

« Ca n’s’reproduira pas. »

Elle répétait cette phrase terne depuis des années, et chaque semaine cela recommençait. Les vieilles habitudes ne se perdent jamais, mais cette promesse tenait lieu de rituel du pardon. Habituellement, Roger se prenait la tête entre les mains avant de la congédier. C’était bien simple le pardon vraisemblablement… Tears était pareillement laxiste, tristement intelligent, et trop gentil. C’était peut-être cela la cause de son émoi…
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyLun 12 Mai - 12:43

Quelque temps après sa réplique Oméga et Only se levèrent à tour de rôle.
Le jeune homme se mit en place sur le large tabouret du long piano à queue et attendait visiblement que l’orpheline parle.
Cette dernière se tourna vers la fenêtre. Aucun des deux n’avaient vraiment l’air de craindre l’apparition du surveillant. Pourtant si Tears le voulait, il les enverrait directement en cuisine pour aider Roal toute cette semaine. Mais les deux orphelins restaient là et attendaient la permission de sortir, comme si de rien n’était. Le blond avait donc si peu d’autorité ?
Il se sentait si faible sur le coup, si petit, si inutile.

-"Simple bagarre amicale, et je n'vois pas en quoi c’la vous regarde."

Only se tourna vers le piano, et regardait Oméga avec une rage contenue.
Ce dernier était calme et on avait l’impression, si les bleus de son visage n’étaient pas témoins, qu’aucune bagarre n’avait eu lieu.
Une bagarre amicale. Tears avait beau être un peu simple, on le prenait vraiment pour un idiot fini parfois et ça le vexait cruellement.
Cependant il feint un regard déterminé. Sentant bien que son regard n’impressionnait personne, il enfouit aussitôt ses mains dans les manches de son t-shirt pour tirer dessus. Ca le détressait.
Il était angoissé à cause de deux enfants, ah, il se trouvait pathétique parfois. Pourquoi donc Roger avait-il placé sa confiance en lui ? Pour faire régner un peu d’harmonie dans l’orphelinat, mais c’était plus dur qu’on ne le pensait. Ainsi cette querelle le regardait, c’était son métier, c’était son rôle de se mêler des affaires des autres. C’était la seule chose qui le rendait utile.
Sans ça, il ne servirait strictement à rien, un humain bon à jeter… ce travail, même s’il était parfois difficile, il l’aimait. Il y avait toujours des cotés positifs et négatifs. Bien sur, il détestait donner des punitions mais il était toujours aussi heureux quand un élève venait se confier à lui. C’était le prix à payer.
Si être autoritaire était une punition, écouter les orphelins était un peu comme sa raison de vivre. Il pouvait servir à écouter au moins, voilà une chose qu’il arrivait à bien faire. Même s’il ne comprenait pas tout, il cherchait des réponses et buvait les paroles des orphelins. Et ça lui apportait toujours autant.
Le surveillant pensait ainsi en fixant ses mains quand Only prit la parole.

-"Ca n’s’reproduira pas."

Il leva aussitôt la tête, mais elle ne le regardait pas. Cette réplique lui arracha un petit sourire, même si elle sonnait un peu fausse, il ne put s’empêcher de sourire. Faiblesse ? Sans doute.
Là aussi, il fallait qu’il soit ferme. En 6 ans, la jeune fille n’avait que cette phrase à la bouche, et il se sentit aussitôt piégé. Il mourrait d’envie de les congédier, la phrase "Bon, je ferme les yeux pour cette fois." lui brûlait les lèvres, les consumait petit à petit. Ces dernières tremblaient un peu, tellement elles avaient envie d’en finir, et de passer l’éponge.
Néanmoins cela faisait 6 ans qu’il cédait à ce caprice, et 6 ans qu’il y avait d’incessantes bagarres. Il fallait que ça cesse, mais cette phrase lui martelait la tête. Une punition… il en fallait une, c’était le boulot des surveillants, non ?
C’était leur corvée, une très dure corvée pour les punir de ne pas se battre pour la place de L. Une fois encore, les petites punitions classiques ne suffiraient pas, ou il lui faudra faire face à une nouvelle bagarre dans peu de temps.
Une idée lui vint, elle avait l’air idiote et totalement stupide, mais ça lui plaisait bien.
La plupart des élèves se souvenaient bien des cours de musiques de leurs premières années, donc la majorité savaient à peu près jouer du piano… c’était une opportunité.
Les heures de colles ça n’apportaient rien, juste rester dans une salle sans oublier la vengeance et la haine.
Tears leva alors les yeux vers Omega.

-"Oméga, tu sais jouer du piano ? Si vous me jouez tout les deux une mélodie à 4 mains, je passerais l’éponge…"

Sur le coup, il ne savait pas s’il était trop gentil ou trop méchant.
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptySam 24 Mai - 23:10

(869)

Ma tête résonnait encore du coup de tête magistral que venait de m'offrir Only. C'était une attaque plutôt inattendue, toute personne censé évitait les coups de têtes, car, aussi efficaces soient-ils, ils n'en demeuraient pas moins à double tranchant. Mais j'en avis vu d'autre et j'en verrais surement d'autre encore. Alors à quoi bon ruminer tout cela. Peu à peu la tension était retomber et je n'avais plus pour Only qu'un vague sentiment d'indifférence. Elle voulait s'exposer et je voulais rester dans l'ombre. La coupure que je lui avait faite à la lèvre n'était pas très profonde, mais elle saignait quand même et j'avais du sang sur la main. En le contemplant je ne ressentais rien d'autre que de la résignation. Elle ne comprendrait pas.

Je ne vivais que pour moi même. Je ne souriais jamais, c'était inutile. Je ne pleurais jamais, c'était inutile. Je tachais de n'éprouver des émotions que les plus basique possible. Certains trouverons surement cette attitude plus que stupide, mais qu'importe. Moi, Oméga, celui qui connait l'issue
e de toute chose et qui l'a accepté, n'avait nul besoin de montrer mes émotions. Ou du moins, cette jeune fille n'en valait pas la peine. Qu'avait-elle de particulier ? Une violence ? La violence est inutile si l'on ne sait pas l'utiliser. Elle croyait savoir se battre, mais elle ne faisait que distribuer des coups. Ce n'était pas ça le combat. Il n'y avait aucune harmonie dans ses gestes, aucune symphonie, aucune transe qui émanait d'elle et qui guidait ses coups. Non, elle n'était rien de plus qu'une peste violente qui devait attirer les projecteurs sur elle même pour se sentir vivante. C'était la conclusion que je venais d'arrêter sur Only. Je ne raviserais sans doute jamais mon jugement, car je n'en avais absolument pas envie. Elle avait pu se montrer touchante par sa musique, mais rien de plus. Une fois que je me fus relever, elle continua à cracher son venin. Elle avait sans doute encore envie de se battre, mais je ne répondrais que par ma manière de me battre et non la sienne.

« Tu es bien trop stupide. Tu ne comprends donc pas ce que nous sommes ? Si tu n'as aucune envie d'être parmi nous, de devenir ce pour quoi l'on nous forme, c'est toi qui n'as pas ta place ici. »


Je m'étais levé et dirigé vers le tabouret du piano. Peut-être que cet objet qui nous séparait à présent et la présence du surveillant refroidirait les ardeurs guerrières de ma camarade. Elle avait eu le rose qui lui était monté au joue à l'apparition du surveillant mais ce n'était pas un détail qui valait la peine d'être noté. Les histoires, quelles qu'elles soient ne m'intéressaient pas, sauf s'il s'agissait des miennes. J'attendais qu'Only prenne la parole. Je n'avais rien à dire. Nous nous étions battu et je ne pouvais l'expliquer autrement. Le silence est le meilleur allié dans ce genre de situation. Peut-être qu'Only me mettrait tout sur le dos, mais je la pensais trop fière pour se priver du mérite de s'être une nouvelle fois battu. « Une bagarre amicale » ? ainsi c'est comme ça qu'elle qualifiait leur bagarre. Drôle d'association de mots. Cette association me tira même un sourire tant elle paraissait stupide et pourtant vraie. Maintenant restait à savoir si notre grand blond de surveillant allait faire quelque chose ou pas. Peut m'importait la punition. J'avais depuis longtemps accepté les règles et j'avais donc accepté de subir les conséquences de leur infraction. Ou plutôt j'avais appris ma condamnation à vivre. Mais cela est une autre histoire.
Drôle de surveillant que notre ami Tears. Il était si stressé que sa garde robe en pâtissait cruellement. Voilà qui serait drôle à faire : torturer ce pauvre surveillant. Il n'avait que très peu d'autorité et il en était aussi conscient que tous ceux à qui il essayait de faire croire qu'il en avait. Mais j'étais dans un bon jour aujourd'hui, et je préférais donc observer plutôt qu'agir.

Une idée finit par germée dans l'esprit du surveillant. Et qu'elle esprit dérangé pouvait donné naissance à une idée aussi stupide. Nous étions des enfants, condamnés par notre naissance à être au-dessus des autres et formaté pour exécuter ce qu'on nous disais de faire. Jouer du piano ! Une punition ?! Nan mais qu'est-ce que c'était que ça ? J'avais acquis une dextérité et une vitesse de frape assez hors du commun à cause du temps passé sur mon clavier d'ordinateur. Jouer du piano, ou plutôt suivre une partition si celle-ci était partagé comme il fallait ne devrait pas me poser de problème. Je me retournais donc vers Only, qui regardait par la fenêtre. Le fait d'être assis côte à côte pour jouer était plutôt ingénieux. Cela nous obligerais à nous maitriser pour que la mélodie jouée soit réussit. Je me retournais vers Tears et d'un hochement de tête je lui fit comprendre que j'acceptais la punition. De toute façon je n'avais pas vraiment le choix. Je soulevais alors délicatement le couvercle qui protégeait les touches et commencer à tirer quelques notes du piano. Je n'était pas un grand pianiste, mais je devrais m'en sortir. Mais je n'avais plus la main. C'était à Only de jouer maintenant.
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyMar 27 Mai - 18:28

Il n'y avait rien à ajouter. Malheureusement, Tears était l'un des seuls hommes [et même l'unique d'ailleurs] auquel Only avait du mal à refuser quelque chose. Si elle répondait négativement, c'était toujours avec une certaine brutalité, alors que quelques mots gentils éclairaient son visage comme le plus sûr des flambeaux.

Avec calme, presque trop placide, elle se pencha au-dessus d'Oméga, et posa ses mains trop fines sur les touches du clavier. Aussitôt, en espérant que le jeune homme comprendrait son air, ses doigts se mirent à courir sur le clavier, telles de longues araignées blanches, rapides. [Brahms : Danse hongroise n°01 en sol mineur] elle se laissa rapidement emporter par les sons qu'exhalaient le piano, les lèvres entrouvertes, les yeux clos. Dans ces moments-là, elle n'avait pas besoin de voir sa musique pour la jouer. Au contraire, ses membres s'occupaient seuls, à la fois violents et tendres. Les sons de Brahms, alors qu'elle aurait aimé jouer quelque chose de plus brutal, étaient bien classiques, faciles à suivre pour un débutant. Elle ne doutait pas du fait qu'Oméga était moins doué qu'elle.

La musique assourdissait ses tympans, et elle pu enfin effaçer son cher Tears. Dissous comme un cachet d'aspirine dans de l'eau. Only ne sentait plus sa présence, ni celle d'Oméga. Pour elle, elle se trouvait seule dans la pièce, même si sa musique devait s'accorder au rythme du jeune homme. En parfaite coordination, ses mains glissèrent sur les touches et entamèrent la dernière sonate. Elle acheva par une pièce parfaite, avant de relever la tête, le temps de laisser l'air dissoudre les derniers airs du piano. Et avec violence, sans attendre qu'Oméga ait pu retirer ses mains, elle referma le clapet. Telle un prodige fier, un peu trop imbue d'elle-même.

Only se rejeta en arrière, passa une main dans sa chevelure de jais, et s'aperçut que son front était en sueur. Son palet gardait un arrière goût amer, causé par la transpiration qui avait empoissée sa peau. Elle ignorait combien de temps elle avait joué, mais l'affaire était claire; c'était elle qui avait mené.

La jeune fille adressa un regard acide au surveillant, afin d'attendre sa réaction. Applaudissements ? Encouragements ? Que pouvait-elle attendre dans ses yeux, alors qu'elle savait Oméga proche de son corps en sueur ? Elle plissa les sourcils, avec une moue amusée :


" Voilà. " Dit-elle simplement

Elle baissa timidement les yeux, et s'écarta presque avec timidité. Ses longs cils battirent sur ses joues, Only redressa le menton en deux, trois mouvements :


" Si ça vous suffit... "

Elle jeta un regard à Oméga, sur le front duquel se dessinait un beau bleu. Alors que dans sa bouche à elle, il y avait encore ce goût de métal, mêlé de sang. Elle cracha par terre brutalement une bouillie d'hémoglobine, vulgairement. Ce n'était pas pour s'être soumise l'espace de quelques minutes, qu'elle allait rentrer dans le rang. Et, plantant son regard sombre dans celui de Tears, ce ne serait sûrement pas pour ses beaux yeux à lui... Only inspira douloureusement, sa poitrine compressée par une étrange angoisse, et s'empressa de porter sa main à son colier de chien, ses doigts pâles y jouèrent longuement, alors que sa langue lavait le sang du creux carmin de ses lèvres.

[désolée pour la longueur du post... mais en ce moment, mon homme me prend beaucoup de temps x) encore vui ^^]
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptyMer 28 Mai - 20:31

Quand Oméga hocha de la tête, le surveillant ne pu retenir un pincement au cœur. Ca le rendait si heureux quand on l’obéissait sans discuter, quel qu’en soit la raison.
Et lorsque Only prit place au piano, il se sentit comblé. Mais ils ne faisaient sûrement pas ça pour les beaux yeux du surveillant, la salle était close, le choix ne leur appartenait pas.
Bien sur, ils pouvaient agresser Tears pour prendre les clefs, mais violence envers un adulte ça ne pardonnait pas à Wammy’s House.
La jeune fille posa ses mains sur le clavier et commença la mélodie avec entrain.
Le blond avait du mal à croire qu’une pareille musique pouvait sortir de l’instrument.
C’était tout simplement magnifique. Only était comme en transe, les yeux clos, tandis qu’Oméga la suivait. Ils étaient à côté, c’était vrai.
La mélodie était fluide et homogène il fallait l’avouer.
Mais alors, pourquoi Tears avait l’impression qu’ils ne jouaient pas ensemble ?
Il suffisait de les regarder, leurs rythmes concordaient et l’unisson était parfaite, pourtant ils étaient dans deux mondes totalement différents. La jeune fille s’était hissé une barrière et ne semblait pas remarquer la présence des deux garçons, le front en sueur, elle jouait avec passion.
Le blond se laissa immédiatement emporter par la musique qui valsait dans ses tympans. Lui-même finissait par oublier ce qui l’entourait.
Cet effet incroyablement relaxant lui fit fermer ses yeux un moment… mais un bruit sec l’extirpa de ses rêves.
Only, en sueur, avait brusquement fermé le clapet… sur les mains d’Oméga.
Tears ne put s’empêcher de faire une grimace de douleur, il détestait encore plus la douleur quand ce n’était pas lui qui la subissait.
La jeune fille le fixa ensuite d’un regard aigre après avoir passé sa main dans ses fins cheveux ébène.

-"Voilà. Si ça vous suffit..."

Un peu déstabilisé, le surveillant souriait timidement. Il aurait préféré plus de complicité entre les deux élèves. Un échange même discret. Cependant la jeune fille s’était totalement fermée tel une huître.
En revanche, il était vrai que la musique était tout simplement incroyable.

-"Je… c’était très beau. Vraiment. Vraiment très beau…"

Il disait cela avec un regard ému témoignant une grande affection.
Les orphelins avaient des ressources extraordinaires, Only jouait comme une déesse.
Cependant, elle n’avait pas joué avec Oméga et c’était dommage.
Le blond n’allait tout de même pas dire "Faites vous la bise" comme en maternelle. Au moins, ils ne s’étaient pas sauter dessus pour se casser quelques dents, c’était un bon début. Tears était sûr que deux personnalités tel qu’Only et Oméga avaient sûrement beaucoup de choses intéressantes à se dire…mais ils étaient trop fermés pour partager ces choses comme ça.

-"Mais… je comptais sur… un peu plus de complicité…"

Le blond avait une autre idée. Un peu bête aussi, mais il se mit en tête de faire en sorte que les deux adolescents s’entendent bien.
L’esprit "bisounours" du surveillant venait d’apparaître.
Tears se fit des films un peu niais dans sa tête tel que le fait qu’il pourrait y avoir un amour caché entre eux par exemple. Pour lui, la haine cachait souvent quelque chose de plus profond et le blond allait peut être former un couple !
Il s’emballait dans ses rêveries héroïques et stupidement niaises quand il surprit Only en train de cracher sans grande élégance sur le sol. Elle avait craché du sang. Ce liquide dont la vue déplaisait plus que tout au blond qui s’empressa de rajouter :

-"Enfin.. ce sera pour une autre fois parce que…c’est très beau à 4 mains… mais pour l’instant, il faut que je vous accompagne à l’infirmerie…"

Il savait que l’infirmière n’y était pas car il l’avait croisé dans le park en train de lire. Ce serait donc une bonne opportunité pour essayer de créer un lien entre les deux adolescents. Une punition comme "Soignez-vous l’un l’autre" serait la bienvenue par exemple.
Mais si Oméga et Only se détestaient comme ils semblaient vouloir le montrer…ce ne serait pas une bonne idée. Pour l’instant, Tears s’approcha de la porte et la déverrouilla en un déclic.
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Sujet: Re: Mauvaise habitude [libre] Mauvaise habitude [libre] EmptySam 31 Mai - 14:26

(717)

Voilà une punition plutôt étrange mais en réfléchissant un peu on arrivait vite à trouver le pourquoi du comment. Notre ami le surveillant vivait dans un monde idéalliste ou tout le monde il aime beau, tout le monde il est gentil et tout le monde il aime tout le monde. Mais il fallait qu'il se réveil. Le monde n'était pas fait que de gens gentils bien comme il faut. J'avais l'impression d'être dans une cage. J'étais soumis à l'utopie d'un autre et c'était un chose horrible. Je n'avais absolument pas envie de jouer avec Only. Je voulais seulement me replonger dans ma solitude. Le surveillant avait verrouillé la salle et il était le seul à pouvoir l'ouvrir. Je n'avais pas envie de mettre à profit mes talents de Parasits pour lui voler les clés. Non, je devais simplement lui obéir.

Only vint se poser prêt de moi. Je ne savais si je devais la craindre, mais je restais concentré sur ce que je devais faire. J'attendis donc qu'elle commence pour que je puisse ensuite me calquer sur elle. Je n'était pas un très bon pianiste. Je n'étais pas un très bon musicien tout court. Il m'arrivait parfois de faire grincer un alto, mais c'était assez rare. Je n'avais donc pas d'autre choix que de suivre Only, tant bien que mal. Elle était incontestablement une grande pianiste. On ne pouvait pas lui retirer ça en tout cas. Elle avait choisit une mélodie assez simple pour que je puisse suivre. Même si j'avais étudié la musique et joué du piano, et même si cette chanson était plutôt facile à jouer, j'avais l'impression de faire un parcourt du combattant. La musique que produisait l'instrument était assez joli mais je me concentrais surtout sur les mouvements d'Only pour ne pas faire de fausse note.

Puis la musique cessa. Only était rentré dans son monde. Celui que j'avais aperçut lorsque j'étais rentré ici. Maintenant ce monde me paraissait fade et dangereux, alors qu'au début il m'avait semblé si envoutant. La musique c'était arrêter lorsqu'Only l'avait décidé. Elle avait d'ailleurs marqué cet arrêt en fermant le clapet du piano. Malheureusement pour moi je n'avais pas été assez rapide et elle avait enfermé mes doigts dans le clapet. Je pris une grande inspiration tout en tachant de ralentir la douleur pour finir par la stopper. Je rouvrit donc le clapet et contemplait mes mains. En faisait bouger mes doigts, un nouveau flot de douleur m'envahit. Je restais assis sur le tabouret, en espérant que mes mains finiraient par se remettre et cesser de me rappeler leur existence par des douleurs.

Tears nous félicita. C'était pas grand chose mais un petit compliment faisait toujours plaisir. Mais apparemment le surveillant aurait aimé un peu plus de complicité. Il était en plein rêve là. Même en y mettant de la bonne volonté, deux personnes qui venaient de se battre ne pouvaient pas devenir complice l'instant d'après. Quoi qu'il en soit je me levais doucement, et remettais mon foulard pour cacher le bleu qui était apparu sur mon front. Je n'avais pas envie que tout le monde sache que j'avais tenu tête à Only, et j'étais certains qu'elle ne tenait pas non plus à avouer que quelqu'un pouvait rivaliser avec elle. Quoi qu'il en soit, puisque la porte allait être ouverte je pourrais bientôt repartir.

Maintenant il voulait qu'on aille à l'infirmerie ? Mais il était complètement secoué ce type. Il ne comprenais pas qu'il fallait maintenant qu'Only et moi soyions séparé ? Nous pouvions peut-être cohabité et être côte à côte l'espace d'un instant, mais je sentais déjà monter en moi une envie de vengeance que je n'avais pas envie de réprimer. Je tenais à mes mains et je risquais d'avoir du mal à m'en servir pendant un moment. Je serais le poing pour vérifier que ce geste ne me faisais pas trop souffrir. J'en avais vu d'autre mais c'était toujours déplaisant. Une fois la porte ouverte je me levais et me plaçais à côté de Tears. Je ne savais pas trop ce que j'attendais de lui, qu'il me retienne ou qu'il me laisse partir.


« Je suis assez grand pour me soigner moi même. »


Je fis alors un pas en dehors de la salle de musique en espérant pouvoir rejoindre ma chambre, mais je n'avais pas trop d'espoir.
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