Putain, quel dessin de merde. Den regarda d'un air mauvais la feuille qu'il tenait dans les mains, puis il fit un grand sourire et le déchira en deux, en soupirant. Que ça faisait du bien. Il chiffonna les deux morceaux de papier en boule et balança nonchalamment le tout vers la poubelle qui se trouvait près de la porte. Oui vers, car, comme les dix autre dessins qu'il avait essayé de faire ce soir-là, ils étaient tous tombés à côté, frôlant la poubelle sans jamais y rentrer. Den s'adossa sur son dossier, exténué. Il regarda le plafond d'un air las. Ah, il en avait marre. Dans le genre carrément frustré de ne pas arriver à faire ce putain de paysage. Comme d'habitude, il n'arrivait à rien. Et en plus de ça, le bordel ambiant que Weasel avait foutu ne lui faisait aujourd'hui ni chaud ni froid. Il était bien trop crevé pour en avoir à faire quelque chose, de toute façon. C'était dans ce genre de moments qu'il se rendait compte à quel point sans cette belette, il s'ennuyait dans sa chambre. Ou plutôt, il se faisait chier, car c'était vraiment le mot exact. Et puis, comment ça se faisait que Weasel était à l'infirmerie? Lui, se blesser? Quelle plaisanterie. Ce gars pouvait était capable de monter du parc par la façade jusqu'à leur chambre sans tomber, alors se fouler la cheville en sport, c'était vraiment une mauvaise excuse. Allez, quoi, il était avec Lawless, voilà tout. Den soupira. Il n'avait absolument rien envie de faire. La flemme de tout, quoi. Il se tourna légèrement pour regarder son réveil: 3h57. Pas très étonnant qu'il n'avait rien envie de faire. Il s'étira en baillant puis enfila son pyjama dix fois trop grand pour lui en silence, avant de se laisser tomber sur son lit. N'ayant ni l'envie ni le courage d'enlever sa couronne, de fermer les volets et d'éteindre la lumière, il ferma les yeux et s'endormit rapidement. Seulement voilà, vous avez remarqué comme la nuit passe vite quand on dort? En particulier quand on s'endort à quatre heures du matin.

Lolly : Deny-chan...Deny-chaaan....

Non. Impossible. Lolly serait rentré dans sa chambre? Naaaaaaaaan, quand même pas. Il aurait pas fait un truc pareil! Non, Den dormait probablement encore, voilà tout. C'était un vieux cauchemar avec ce pot de colle de Lolly et puis c'est tout. Rien, absolument rien d'autre! Voilaaaa. Un sourire apaisa le visage de Den. Ah, le doux calme du sommeil, quel délice.

Lolly : Deny-chan!!!

L'appelé se releva d'un coup, ou plutôt s'assit sur son lit, jetant un regard noir au petit garçon qui lui, souriait comme si il s'agissait du plus beau jour de sa vie. Quel crétin.

Den : Putain, mais quoi?! Tu vois pas que j'essayais de me convaincre que t'étais qu'un mauvais cauchemar!? Franchement, une fois dans ta vie, ça t'arrives de...De pas être toujours là?!

Le petit garçon rigola légèrement, comme si c'était la blague du moment, puis déposa Fluffy dans les bras de Den. Non mais il faisait quoi, là au juste? Il croyait que Den était quoi, son meilleur ami? Ce dernier jeta un coup d'œil au réveil. 6h32! 6H32 putain! Il n'avait même pas dormit 3 heures! Et son quotta de sommeil dans tout ça, hein?! Bordel, il allait le buter ce gamin.

Lolly : C'est que, tu vois, j'ai encore perdu Pantoufle...Et comme y fait noir et que Fluffy et moi on a peur, j'me suis dit que tu pourrais jouer avec lui pendant que j'irais chercher mon autre peluche avec d'autres amis, tu vois?

Nan, il voyait pas. Il avait pas comprit la logique débile de laisser sa crétine de peluche alors que lui avait peur du noir et qu'il s'en séparait jamais. Et il avait pas envie de comprendre d'ailleurs. Là, tout de suite, la seule chose qu'il avait envie de faire, c'était de dormir. Et il se trouvait qu'avec cet avorton, il ne pouvait pas. Den balança le lapin rose dans les bras de Lolly.

Den : Tu vois là? Tu vois mon expression? Elle a rien de kawaii paillettes. On est deux gars qui ont aucun rapport l'un avec l'autre, et on est SURTOUT PAS amis. Donc tu me fous la paix avec tes conneries et tu vas voir tes amis qui voient eux aussi la vie en rose, compris?

Le petit blond fit un grand sourire et colla sa main droite sur sa tempe en balançant un « chef oui chef » extrêmement énervant. Ah, merci mon dieu il partait. Du moins, il s'en allait pas à pas à reculons, avec cet affreux sourire débile qu'il gardait constamment sur le visage. Ne pas le tuer. Rester calme. Si Den s'énervait, il était clair qu'il n'arriverait pas à dormir. C'était même certain. Ouh, le gosse venait de passer la porte. Den soupira un grand coup et s'adossa contre son mur. Soudain, la tête du mioche ressurgit entre la porte et le mur, un sourire étirant toujours ses lèvres.

Lolly : Mais tu sais, j'te trouves très kawaii, moi, Deny-ch...

Den : DÉGAGE!

Den balança son coussin contre la porte qui se referma juste avant que l'oreiller n'atteigne de plein fouet la tête de Lolly. Ce dernier gloussa légèrement et s'en alla en chantonnant. Den se rallongea en soupirant. Si ce gamin continuait à surgir ainsi pendant la nuit pour chercher sa putain de peluche, il allait clairement passer en pire que Stalkers dans sa Relationships. Hein? Mais à quoi il pensait, là, au juste? N'importe quoi....Vraiment...N'importe...Les yeux de Den se fermèrent de nouveau, trop exténué pour réfléchir au pourquoi du comment, et il s'endormit immédiatement.

Den ouvrit lentement les yeux. Waah...Quel bonheur de se réveiller par soi-même...Vraiment. Mais..Attendez, il était pas censé avoir cours, là? Alors pourquoi le réveil ne sonnait-il pas? Il tourna lentement la tête vers l'objet concerné, craignant plus que tout ce qu'il allait y lire : 9h27...Et merde. Il se leva soudainement, s'habillant en deux temps trois mouvement tout en se brossant les dents. [ dans sa chambre? O___O XD ] Puis il prit son livre d'histoire et son cahier et se précipita vers sa salle de cours en ouvrant la porte à la volée. Tous les regards se dirigèrent vers lui. Le prof arrêta sa craie et prit un air pincé.

-Je suppose que vous avez une bonne excuse?

Den : Heu...Pardon?

Evidemment, l'excuse ne passa pas. Pour couronner le tout, le prof ne le laissa même pas suivre le cours, décrétant qu'une demie heure était inexcusable, et qu'il devrait aller faire un devoir à la bibliothèque. Den lui balança un regard noir et sortit en claquant la porte. « Quel con ». Il commença à marcher et entendit clairement « Le cour finira à 9h55 au lieu de 11h55 à cause d'un stage que je dois effectuer. Je vous prie de... ». Un vrai con, ouais, ce prof. De toute façon, il n'y avait pas beaucoup de professeurs que Den appréciait. Forcément, vu qu'il s'était endormit au moins une fois pendant le cours de chacun d'entre eux. Il marcha rapidement, les mains dans les poches, et finalement arriva à destination. Il ouvrit la porte de la bibliothèque d'un coup de pied, et après coup, entra en espérant que Nikolaï ne s'y trouvait pas. Puis, il balança ses affaires sur une chaise et commença le devoir qu'il devait faire. Au bout d'une demie heure, il ne lui restait qu'un seul exercice, alors il se leva et rentra dans un rayon de la bibliothèque pour chercher le livre dont il avait besoin pour le résoudre.

[ Hem hem, mes amis RPistes qui lisent ce post en sachant pertinemment que je devais répondre au leur avant, je m'excuse platement u__u' ]

Ah...« Etude algébrique »…Rien que le nom était frustrant. Franchement, quelle originalité ! Etude algébrique ! Non mais, ils n’auraient pas put trouver mieux !? Genre…Heu…Genre, un truc mieux quoi. En plus, ce bouquin n’était nulle part dans ce foutu rayon ! Y’avait pas mal de livres pour les études, mais pas celui portant ce nom. Si ça se trouve, l’idiot que Den avait pour prof l’avait envoyé chercher un livre inexistant dans l’espoir qu’il cherche jusqu’à plus n’en pouvoir. Si c’était le cas, il pouvait aller se faire foutre. Et encore, Den restait polit. Ah, non. Le bouquin était là. Et juste devant lui, en plus de ça. Den soupira. La fatigue lui montait grandement à la tête. Il s’apprêta à se saisir du livre et tendit la main… Mais… Quelqu’un s’approcha de lui en courant et lui hurla dans les oreilles, histoire de bien enfreindre le règlement. Et ce genre de personne, il n’y en avait qu’une seule qu’il connaissait très bien. Mais, il espérait quand même, avec peu d’espoir, qu’il ne s’agissait pas d’elle.

Sky : Deeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeen !!!

Il n’avait plus le moindre doute, c’était Sky. Très certainement pour l’énerver deux fois plus, elle lui sauta au cou, ses pieds ne touchant probablement plus le sol. Cette fille était probablement l’une de celles qui l’énervait le plus dans tout l’orphelinat. Du genre à t’accoster avec des phrases bizarres et à ne plus te lâcher tant qu’elle n’aurait pas obtenu ce qu’elle voulait. Et justement. Ce qu’elle voulait, hein ? Ah, elle n’avait pas terminé de parler. Comment avait-il put oublier cette fameuse phrase qu’elle lui sortait tout le temps ? Cette suite, Den l’a connaissait par cœur.

Sky : Souris-moiiiii !

Le jeune garçon soupira. Il ne se souvenait que trop bien la première fois où il l’avait rencontrée. Elle l’avait accosté avec exactement la même phrase, sans même connaître son nom. Elle s’en fichait de toute façon. Parce qu’elle voulait juste son sourire. Seulement voila, c’était pas si simple de la satisfaire, c’te capricieuse. Den avait sourit, comme avec tout le monde, en fait. De sa courtoisie habituelle. Enfin, son faux sourire, vous savez. Celui que personne ne pouvait déchiffrer comme un faux sourire. Et elle, elle n’était pas satisfaite. Elle, elle voulait un vrai sourire. Ah, quelle plaie. Et depuis, elle ne le lâchait plus. Elle le voulait, son foutu sourire. Sauf que là, ce n’était pas le bon jour. Vraiment pas. Den retira les bras de la jeune fille d’autour de son cou, et la poussa légèrement sur le côté, avant de se retourner pour lui parler sèchement, en lui lançant un regard noir.

Den : Franchement Sky, j’suis pas d’humeur, alors soule moi pas.

Puis il prit le livre « Etude algébrique » qui se présentait toujours sous son nez, et se dirigea sans un mot vers la table ou il avait balancé nonchalamment ses affaires, un peu plus tôt. Il tourna vaguement la tête vers l’imprimante, et s’en approcha. Puis, il ouvrit le tiroir qui était à ses côtés et y prit un tas assez imposant de feuilles qu’il mit dans le compartiment fait pour, dans l’imprimante. Finalement, il se retourna vers Sky, un sourire sarcastique sur les lèvres.

Den : Fais attention à ça, la prochaine fois. Bien que ce soit le truc le plus évident qu’il soit.

Et il se dirigea vers ses affaires, les mains dans les poches. Il espérait très certainement que la jeune fille ne riposte pas. Et puis, il devait le faire, ce foutu exercice, alors, autant s’en débarrasser rapidement.

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