Sujet: Un petit être blanc [pv Near] Dim 8 Mar - 12:18
Il faisait froid ce matin-là. Un sale matin, et un sale froid. La buée sur les vitres. Le genre qui vous rentre sous les fringues, le genre qu'on ne supporte pas en temps normal.
Un Iron qui se promène. Regardez-le marcher ce petit coquinou. Un grand manteau en cuir sur les épaules, ses colliers, ses chaînes qui cliquètent sur sa cuisse. Il profite de cette matinée frigorifiante pour revigorer les vaisseaux sanguins de son visage et se geler les oreilles. Des cheveux décoiffés, pas coiffés en fait, oui, c'est beaucoup mieux. Il se promène toujours, il regarde ces petits coquinous de piou-pious sur ces petites coquinettes de branches sur ce coquinou d'arbre, et il se dit qu'ils doivent se geler, ils gonflent leur plume. "Hey les piou-pious, faut rester au nid quand il fait froid comme ça!" Ils le regardent, tournent leurs petites têtes, leurs petits yeux brillent. Ils se secouent le plumage. "Allez, à plus!" Petit signe de tête des deux côtés.
Une jolie promenade. Une jolie chanson dans la tête. Une boule de pâte à modeler dans la poche qu'il malaxe à l'abri des regards, en rêvant à la future sculpture qu'il ne fera jamais.
Et là. Par terre. Une petite chose. Toute petite chose. Un petit piou-piou. Tout blanc. Tout petit. Il a l'air mort. "Oh non..." Regard apeuré. Mains qui encerclent le petit animal, tout doucement, le jeune homme le soulève du béton. Il regarde en l'air. Pas de nid dans cet arbre mort. "Mais qu'est ce que tu peux bien faire là?..." Il ouvre encore un peu les yeux. "Bon sang, faut que je te soigne, vite!!" Urgence totale. Il faut trouver quelqu'un, vite vite. Il faut sauver le soldat piou-piou; Il frappe à une porte, il tente d'ouvrir, fermé, personne. Il est trop tôt, tous les orphelins dorment encore profondément et ont fermés leurs portes à clé! Quelqu’un pense t-il aux petits piou-pious dans le froid de cette matinée??
Une autre porte. "Et M---" Personne, vraiment personne! Iron tient la petite chose dans ses mains, il court, le plus vite qu'il peut et tente toutes les portes, au risque de déranger quelqu'un. Les piou-pious, c’est tout de même beaucoup plus important que le sommeil d’orphelins ! « Allez p'tit gars, ça va aller, laisse pas tomber, regarde moi, regarde moi ! » C’est la panique. Dans la tête d’Iron, les pensées s’entrechoquent. Sa bouche laisse échapper des solutions apprises par cœur. Il se met à murmurer, tout en courant. « Retournement de deux arêtes adjacentes, échanges de deux groupes opposés, échange de deux coins et deux paires d'arêtes, échange de paires d'arêtes qui suivent, retournement de deux arêtes adjacentes, échanges de deux groupes opposés, échange de deux coins et deux paires d'arêtes, échange de paires d'arêtes qui… » Une porte qui s’ouvre. Un jeune garçon, assis sur le sol, fais un puzzle. Un puzzle blanc. Comme la petite chose qu’Iron tient entre ses paumes. Le jeune homme reste un instant sans bouger la bouche ouverte, il s’étonne que cet orphelin ne réagisse pas du tout à son arrivée. Pourtant la porte a claqué. Et fort en plus. C’est étrange. Puis soudain, il interpelle le petit personnage blanc qui s’entortille les cheveux.
« A l’aide ! Un petit piou-piou, il va mourir, il faut que tu m’aides ! »
Il affiche un air affolé, une goutte de sueur perle sur son front malgré le froid glacial qu’il faisait dehors.
Sujet: Re: Un petit être blanc [pv Near] Lun 16 Mar - 16:40
Dans la Wammy’s House, il y avait plusieurs sortes de personnages. Les asociaux typiques, qui ne parlaient à personne, qui regardaient tout le monde de haut, qui se croyait meilleurs que les autres et qui s’enfermaient donc dans un mutisme impressionnant, et qui par extension auraient préféré vivre tout seuls plutôt qu’entourés par d’autres asociaux. Ils étaient froids, mesquins, ou alors indifférents, dans un autre monde. Mystiques et étranges, inaccessibles ou tout simplement sans intérêt, ces intellectuels blessés ou jeunes enfants traumatisés par la vie vivotaient dans l’institution, seul endroit au monde sans doute qui les laissait avoir leur caractère sans les mettre hors du système. Ensuite il y avait ceux qui étaient totalement opposés, les optimistes, les joyeux-lurons, les enfants qui pourraient avoir l’air normaux en quelque sorte. Ceux là contrebalançaient les caractères sombres qui pullulaient dans l’endroit, apportant un peu de vitalité dans ce monde de brutes dark et stylés.
Et… Et il y avait Iron. Ce type était inqualifiable. Le mot qui pouvait venir à l’esprit le plus naturellement du monde était « crétin. » Oui, parce qu’il était le seul à vivre ici qu’on observait et qu’on pouvait se dire : « mais bon sang, qu’est-ce qu’il fiche dans un orphelinat pour surdoués ?... A part apprendre vite et contredire savamment l’autorité… Ce n’était rien qu’un crétin. Near ne le connaissait pas du tout, mais il en avait déjà entendu parler vaguement dans les couloirs, parce que le jeune adolescent aux cheveux argentés parvenait à se faire remarquer dans de nombreuses situations stupides. Récemment, l’albinos avait entendu une conversation entre deux jeunes filles qui disaient le trouver « absolument trop sexy, wow, t’as vu comme il est beau, il a la classe, il en jette, lui au moins il a un style ! » mais parallèlement il avait aussi entendu des choses dans le genre :
Fille 1 : « Tu sais qu’hier, je l’ai encore vu parler avec un oiseau ? Ce type a un sérieux problème, y’a des gens bizarres ici, mais alors là… Ce n’est même pas classe, c’est juste… ridicule. » Fille 2 : « Oui, il est mignon, mais qu’est-ce qu’il est bête… Haaan, et tu sais, il paraît qu’il en a une toute petite ! hihihi… » Fille 1 : « Mais y’a vraiment que ça qui t’intéresse, toi aussi, t’as rien à faire ici ! » Fille 2 : « Etre intelligent ne nous donne pas l’obligation d’être frigides, tout le monde n’est pas comme toi, ma vieille. » Fille 1 : « … Je te déteste. » Fille 2 : « Je sais~. En attendant, si Iron avait été moins bête, je suis certaine que j’aurais été lui parler… » Fille 1 : « Dis surtout que tu n’oses pas lui adresser la parole parce qu’il t’intimide trop ! Oh, j’ai raison, tu rougis ! » Fille 2 : « Je veux pas d’un mec qui cause avec des piafs ! » Fille 1 : « Tu veux pas d’un mec qui en a une petite… » Fille 2 : « … »
Les demoiselles avaient beau avoir un QI surélevé, elles restaient des demoiselles. Near entendait leurs conversations sans réellement le vouloir, et ça ne l’intéressait pas le moins du monde de suivre les potins et les ragots qui pouvaient se propager, mais l’avantage d’entendre ces bribes de paroles d’un intérêt incroyable était qu’au moins, il savait immédiatement à qui il avait affaire en voyant l’être bien habillé aux cheveux gris se projeter dans sa chambre en claquant violemment la porte, comme si claquer une porte pouvait ressusciter un oiseau mort ou permettre aux urgences pour piou-pious de se déplacer plus vite. En gros, il faisait beaucoup de bruit pour rien, cet homme-là. Malheureusement, il avait fallu qu’il s’incruste dans cette chambre précise, parmi toutes celles qu’il avait sans doute croisées sur son chemin avant. L’ironie du sort, sans doute. L’albinos n’avait même pas levé les yeux au bruit, et ses doigts glissaient mollement entre les mèches de ses cheveux, habitué aux intrusions plus ou moins sauvages dans sa chambre. Il attrapa tranquillement une énième pièce de puzzle entre ses doigts pour la poser à sa place, et ne regarda plus l’argenté après lui avoir à peine jeté un œil pour le distinguer.
Iron : « « A l’aide ! Un petit piou-piou, il va mourir, il faut que tu m’aides ! »
Evidemment, Near devait dégager une aura d’infirmière pour oiseaux. Tout le monde le savait, que Nate River était professionnalisé dans les soins animaliers.
Near : « … »
L’argenté n’eut pour réponse qu’un regard vide, et encore, au moins il l’avait regardé ; il aurait aussi pu l’ignorer royalement, mais un cas pareil… Ca valait le coup d’œil.
Invité
Sujet: Re: Un petit être blanc [pv Near] Lun 16 Mar - 23:07
Pourquoi est-ce qu’il ne lui répondait pas ? Pourquoi est-ce qu’il restait figé comme ça ? Qu’est ce qui se passait ? Il avait quelque chose sur la figure ? Il n’avait encore oublié de s’habiller quand même ?! Iron se mit à sautiller, d’un pied à l’autre.
« Aaaaaah, s’il te plaiiiiit, qui que tu sois, aide-moi, aide-le ! »
Le jeune homme réchauffait le petit animal entre ses deux paumes, avec son souffle. Ses joues se gonflèrent, pendant que les toutes petites plumes de l’oiseau se déplaçaient sous cette chaleur.
« Allez, p’tit gars, allez, fais pas le con ! » Sans refermer la porte – pourquoi se prendre cette peine alors qu’un piou-piou mourrait dans ses propres mains ? - Il s’assit à genoux en face du garçonnet, apparemment très occupé avec son puzzle totalement immaculé (comme sa chemise Blanco Vanish), en faisant tout de même attention à ne pas détruire ce puzzle qu’il avait sûrement dû mettre des heures à finir. Parce que quand même, on n’est pas des brutes hein. La petite chose se mit soudain à trembler.
« Regarde-le, mais regarde-le, il tremble ! Je crois qu’il va mal peut-être qu’il a une gastro une angine le SIDA la ménopause personne n’a pu m’aider y a encore personne de réveillé ils dorment tous et moi je marchais et puis voilà il était là je pouvais rien faire j’ai couru couru couru couru aussi vite que j’ai pu mais y avait personne il était tout seul sur le béton il a du avoir mal peut-être qu’il s’est cassé son aile ou peut-être qu’il a voulu en finir je sais pas y avait personne - - retournement de deux arêtes adjacentes, échanges de deux groupes opposés, échange de deux coins et deux paires d'arêtes, échange de paires d'arêtes qui suivent, retournement de deux arêtes adjacentes, échanges de deux groupes opposés – bon sang fais quelque chose ! »
La panique d’Iron ne faisait que grandir au fond de lui. La mort de la petite créature ? Il ne pourrait pas l’accepter. Pas tant qu’il serait vivant, non. Jamais – JAMAIS – un piou-piou ne mourrait en sa présence si il pouvait l’en empêcher. Ses yeux fuyaient de tous les côtés, passant de l’oiseau au garçon, du garçon à l’oiseau, de la fenêtre du placard, du lit… En somme, il cherchait quelque chose qui pourrait servir de duvet, nourriture, chaleur. Mais cette chambre ne présentait pas les caractéristiques requises pour le sauvetage d’un piou-piou. Remplie de jouets en bois et en plastique, durs et froids jouets d’enfant sur le parquet gelé. Iron ne répondait plus de rien. Recroquevillé sur lui-même, le nez et la bouche dans ses deux paumes jointes, il tentait de réanimer la créature, malgré les microbes qui pouvaient l’infester. Il caressait sa petite tête, ses minuscules yeux s’ouvraient et se fermaient faiblement. Iron ne faisait même pas attention au regard vide que le jeune garçon vêtu de blanc lui lançait. Il ne pouvait que l’apercevoir de son regard apeuré, entre l’armoire et les volets. Les sourcils levés, il se mordillait la lèvre inférieure frénétiquement.
« C’est pas vrai y a vraiment personne qui m’aide, personne qui s’occupe de lui, ses parents l’ont sûrement abandonné, il est tout seul et maintenant, il… »