Décrivez la psychologie de votre personnage, c'est-à-dire son rapport aux autres, à lui même, à ses capacités intellectuelle, etc en au moins quinze lignes.
☆☆☆ NAISSANCE ☆☆☆
Tout commença en une tardive nuit hivernale. Des flocons tombant doucement sur Londres tel mille bout de cotons. Une femme était allongée dans un lit d'hôpital. Elle tenait dans ses bras un bébé. Un moment heureux, pourrait-on penser. Pourtant, cette nouvelle mère n'avait pas l'air heureuse au contraire de nombre d'autres accouchant dans ces maternités. Elle semblait anxieuse, redoutant quelque chose. Une larme diaphane s'écoula d'un de ses yeux azur, elle l'essuya directement pour qu'il ne le voie pas. Il arriva précisément à ce moment dans la chambre d'hôpital. La jeune femme aux cheveux corbeaux se résonna. Inutile de regretter quand on ne peut changer le passé. Et malgré les conséquences, elle savait qu'elle avait fait le bon choix. L'homme afficha un grand sourire en remerciant l'infirmière de l'avoir accompagné jusqu'ici, puis il prit soin de fermer la porte à clef et se tourna soudainement face à cette douce mère. Toute trace de son sourire avait disparu pour ne laisser place qu'à un regard noir et un visage pétrifiant. Il s'avança vers elle de son regard mauvais et prit finalement la parole, se retenant de crier par un pincement de lèvre. La mère enlaça son enfant plus fort contre elle afin de le protéger.
« J't'avais dis d'avorter, que j'voulais pas d'enfants. Et là, qu'est-ce-que j'apprends !? Madame a quand même gardé son foutu gosse ! J'te promets que tu vas la comprendre ta douleur en rentrant sale pute ! »
Il sortit de la pièce sur ces mots, laissant derrière lui une femme désemparée, privée de moyens...
☆☆☆ 5 ANS ☆☆☆
Alice était une fille plutôt normale, elle avait les même cheveux que sa mère et avait fait son entrée en première année dans une école primaire. Elle avait quelques amis dans sa classe. Elle était quelqu'un de souriant, gentil et social. Cependant quelque chose la différenciait des autres. C'était sa première année d'école, et pourtant, elle connaissait tout ce que la professeur apprenait. Elle ne savait pas réellement si c'était normal, si elle était en avance ou si les autres étaient en retard. Mais Alice ne disait rien, elle ne voulait pas se faire remarquer, son père la gronderait autrement. Hélas, l'inévitable se produisit. L'enseignante l'interrogea finalement un jour. Elle voulait qu'elle lise un texte. En rajoutant que si elle n'y arrivait pas ce n'était pas grave, car elle le jugeait difficile pour une première année. Pourtant, Alice le lut d'un trait et sans hésitation, elle ne voulait pas faire semblant. Alors l'institutrice la regarda, étonnée. C'était la première fois qu'elle la voyait participer à son cours, mais elle ne s'attendait pas à cela. Elle ne put donc pas s'empêcher de lui demander d'autres choses les jours suivants. Elle avait aussi remarqué qu'elle avait une très bonne mémoire. En effet Alice arrivait à se rappeler précisément de choses qu'il s'était passé plusieurs mois auparavant. Finalement, l'enseignante décida qu'elle en parlerait à ses parents. Cependant, elle ne rencontra que le père, il ne semblait d'ailleurs pas trop s'y intéressait. Finalement elle rentra, assez déçue.
☆☆☆ LE SOIR ☆☆☆
« Alice, descends !! »
C'était son père qui venait de crier. Il avait l'air énervé, elle ne savait pas pourquoi. Elle ne le fit pas répéter deux fois. Son père était assez violent. Elle ne voulait pas accentuer sa colère. Elle descendit alors dans le salon où elle trouva son père assis sur le canapé avec une expression agacée. À ses côtés se trouvait sa mère, qui semblait désespérée.
« Ta professeur est venue me parler, on dirait que tu as voulu t'amuser à faire ton intéressante. Tu te crois intelligente c'est ça !? »
« Non, j'ai juste répondu à ses questions... »
« Et tu oses me répondre en plus sale merdeuse !? T'as intérêt à arrêter ton petit jeu sinon tu peux être sûre que t'y retournera pas à ta foutue école! En plus je vois vraiment pas à quoi ça peut te servir puisque tu es une écervelée, comme ton idiote de mère ! »
Elle savait qu'elle ne devrait rien répondre, mais elle ne pouvait pas supporter que cet homme insulte sa mère. Et de toute façon, pour Alice, il était tout sauf son père. Elle était d'accord sur le fait qu'elle était écervelée, mais sa mère ne l'était pas.
« Maman n'est pas idiote » répondit-elle sur un ton froid.
Il se leva brusquement de son fauteuil et se dirigea vers Alice. Sa mère le retint par le bras. Mais elle n'était pas assez forte. Il la repoussa violemment, ce qui la fit tomber au sol. Il revint vers Alice et commença à lui donner uns à uns plusieurs coups de poings. Alice ne dit rien. Elle ne cria pas, ne pleura pas. Elle avait plutôt l'habitude, et elle ne voulait pas lui apporter cette satisfaction. Il pouvait dire ou lui faire tout ce qu'il voulait, cela l'importait peu. Sa mère se releva, essaya à nouveau de l'arrêter en criant :
« Arrêtes !! »
« Ta gueule connasse !! »
Il la repoussa à nouveau et finalement arrêta. Il semblait lassé. Il sortit de la maison, énervé. Sans doute pour encore aller boire avec des amis. Alice est par terre, pétrifiante et tremblante. Elle s'en voulait, tellement...
« Alice... »
Sa mère s'approcha d'elle et la caressa.
« Je suis désolée maman, tellement désolée. C'est ma faute... »
« Non ce n'est pas de te faute... »
Elle l'enlaça plus fort et continua à caresser ses cheveux. Elle se leva et reprit :
« Je reviens. »
Elle alla dans sa chambre et en revint, une lettre dans la main. Elle lui tendit.
« Je ne savais pas si je devais te la donner. Mais c'est important que tu l'aies. Mais s'il te plaît, promets-moi que tu ne la liras pas avant tes 15 ans. Je te fais confiance... »
Alice acquiesça doucement de la tête et prit la lettre.
« Merci, maintenant va dormir, il devrait bientôt arriver... »
« Bonne nuit... »
Elle monta avec peine les marches de l'escalier et s'affala sur son lit. Elle pleura jusqu'à s'endormir.
☆☆☆ MINUIT ☆☆☆
Alice fut réveillée par des hurlements de douleur. Elle ouvra grand les yeux, horrifiée, c'était sa mère. Elle se leva doucement mais rapidement de son lit et descendit discrètement l'escalier. Elle se posta devant l'entrebâillement de la porte et regarda la scène. Elle avait raison. Son père était bel et bien en train de se déchaîner contre sa mère. C'était encore pire que d'habitude. Il était complètement saoul. Elle voulait tant l'aider. Mais que peut bien faire une svelte petite fille de cinq ans d'à peine un mètre face à un homme costaud d'un mètre quatre-vingt-dix ? Elle se sentait impuissante, si impuissante... Il s'éloigna et empoigna fermement son club de golf. Alice voulut hurler, mais elle eut le temps de plaquer sa main contre ses lèvres. Il se rapprocha d'elle, son club traînant au sol. Alice décida alors de réagir. Elle n'avait que cinq ans, certes, mais elle ne pouvait pas le laisser massacrer ainsi sa mère devant ses yeux. Elle ouvra entièrement la porte, ignora le regard de sa mère qui semblait dire "Non, vas-t'en !" et mordit jusqu'au sang la cheville de son père. Celui-ci laissa échapper un hurlement de douleur et lâcha son club qui retombait au sol. Il se retourna fit décoller Alice du sol en l'empoignant par ses cheveux. Elle lui griffa ses bras. Le sang avait beau couler, il semblait ne rien ressentir. Elle abandonna, laissant pendre ses bras le long de son corps. Elle avait l'impression que tous ses cheveux allés s'arrachaient sous le poids. Elle réussit à discerner sa mère derrière cette sorte de titan. Elle tenait un couteau dans ses mains et le planta dans le dos de son père. Du sang s'écoulait de sa bouche et il relâcha Alice.
« Je t'ai dit de la laisser ! »
Elle s'apprêta à enchaîner plusieurs coups de lame argentée dans son dos. Mais il fut plus rapide, arracha son couteau qu'il envoya se projeter dans le mur à l'autre bout de la pièce. Il reprit en main le club de golf qui jonchait sur le sol, Alice tenta à nouveau de riposter, mais il l'envoya valser cinq mètres plus loin d'un coup de pied. Elle voulut se relevée, mais il était trop tard. Il leva au ciel son club qui s'abaissa avec un fracas sourd sur la tête de sa mère. À ce moment, Alice voulut hurler, mais aucun son ne sortit. Cela semblait être le moment le plus long de sa vie. Il enchaînait les coups. On entendait ses os se briser sous le choc, le sang se déversait sur le parquet. Finalement, il lâcha son club ensanglanté à côté du corps inanimé de sa mère. La flaque écarlate reflétait ses yeux assassins. Il ne bougeait plus, haletant. Il semblait l'avoir oubliée. Fuir... Elle devait fuir. Elle remonta doucement les marches pour atteindre sa chambre, elle prit la lettre que sa mère lui avait donnée plus tôt dans la soirée. Elle redescendit les marches et arriva dans le hall d'entrée, tout en prenant soin de ne pas poser le regard sur la dépouille de sa mère. Cela lui déchirait trop le cœur. Elle ouvrit doucement la porte d'entrée quand une voix se fit entendre derrière elle.
« Où crois-tu aller comme cela !? »
Elle se retourna apeurée, il allait la saisir par le bras, mais elle eut le temps de franchir la porte et de s'enfuir, son père juste derrière. Elle prit un coin d'allée et finit par réussir à le distancer. Bien qu'elle ne le voie nulle part, elle avait trop peur. Elle continua à courir toute la nuit, afin d'être le plus loin possible. L'aube arriva, elle était exténuée, chaque respiration lui brûlait les poumons. Elle se recroquevilla finalement dans un étroit coin de rue et s'endormit en pleurs.
☆☆☆ QUATRE JOURS PLUS TARD ☆☆☆
Elle avait froid et faim. La logique voudrait qu'un minimum remarque une petite fille de cinq ans, recroquevillée seule dans la neige, couverte de bleus. Pourtant, nombre de personnes passaient par là, personne ne semblait ne serait-ce que la remarquait. Comme si elle n'existait pas. Peut-être était elle en réalité déjà morte ? Non, elle ne pouvait pas l'être, sinon elle ne souffrirait pas... Pourtant, pourquoi ne pleurait-elle plus ? Elle n'y arrivait plus...
La nuit tombait doucement sur cette froide ville. Ses yeux commençaient à lentement se refermer. Lorsqu'elle vit deux personnes non loin qui semblaient se disputer, l'un d'eux tendait sa main vers l'autre, tandis que son autre main était armée d'un revolver, braqué sur lui. L'homme qui n'avait rien en main reculé doucement sous la menace du calibre.
« Comment ça tu n'as pas mon argent ? Tu veux que je te bute !? »
Il commença à s'enfuir, en vain. Il tomba inanimé sur les dalles en pierres. Une balle dans la tête. Le tireur s'empressa de s'en aller afin qu'on ne découvre pas qu'il était l'auteur de ce meurtre. Alice voulut aussi s'en aller, elle ne tenait pas à ce qu'on la voie seule avec un cadavre. Bien qu'il était évident que ça ne pouvait être elle. De plus, cela lui rappelait la mort de sa mère. Alors qu'elle commençait à quitter les lieux en boitillant, un policier arriva à l'entrée de la rue par laquelle c'était enfui le meurtrier. Il murmura des choses dans une sorte de gros téléphone. Alice crut comprendre qu'il s'agissait de deux criminels. Le gendarme allait partir lorsqu'il vit Alice. Elle aurait aimé s'en aller, mais cela aurait été louche.
« Eh bien, qu'est-ce que tu fais toute seule ici... ? »
« Rien. »
« Oh mais depuis quand es-tu là ? Je vais te raccompagner chez toi. »
Rentrer chez elle ? Était-il sérieux ? Il en était hors de question.
« Non. »
« Voyons, sois raisonnable, tu ne peux pas rester seule ici ! »
Alice regarda longuement le policier devant elle. Elle évalua les chances qu'il essaye de la rattraper si elle s'enfuyait. Plutôt grandes vue qu'une enfant n'a aucune raison de rester dans la rue en hiver si elle a des "parents". Elle reposa à nouveau son regard sur celui de l'homme, celui-ci semblant perdre peu à patience. Quoi de plus normal que de vouloir rentrer au chaud chez soi à une telle heure.
Finalement elle prit son élan et se hâta du côté opposé de la rue sans faire attention au fracas d'une poubelle qui tombait au sol sur son passage.
☆☆☆ Dix années passées... ☆☆☆
Voilà dix ans à présent qu'Alice était arrivée à la Wammy's House. Comment... Elle-même ne s'en souvient plus. À ses cinq ans, où elle était seule dans la ville de Londres dans la neige... Elle était trop fatiguée, trop choquée par ce qui s'était passé pour se souvenir du reste. Même si au fond elle aurait préféré plutôt oublier cette image de sa mère, étendue sur le sol, baignant dans son sang. Et pourtant, elle ne cessait de la revoir. Elle ne cessait de revivre la scène en cauchemar. Moins qu'avant, certes, mais pourtant... Son insomnie venait sans doute de là. Mais malgré l'état dans lequel elle était, elle arrive à se souvenir vaguement de certains détails. Un homme avec qui elle était. Elle ne sait plus pourquoi. Encore des gens qui, comme son institutrice, se sont demandé si elle n'était pas une sorte de surdouée. Des tests de QI. Avec des résultats qui on fait qu'elle est finalement arrivé ici, à la Wammy's House. Oui, l'orphelinat avec des génies dont le but principal est de succéder à L. Oui, L, le plus grand détective du monde. Apparemment Alice aurait un QI de 173... Mais honnêtement, elle était presque sûre qu'il s'agissait de simples erreurs. Alors qu'elle devrait mieux ne pas se repasser les paroles que lui disait son père, après tout, peut-être que c'était lui qui avait tort...
Elle ne connaissait personne dans l'orphelinat, mis à part leur nom, ou plutôt leur surnom, puisque tout le monde en avait un dans cet endroit. C'était ainsi qu'elle s'était fait appeler Owlet.
Depuis son arrivée, Alice s'était mise à beaucoup dessiner, surtout durant la nuit en regardant la lune, ça l'inspirait. Mais excepté de nombreux dessins qu'elle avait fait, dont certains de sa mère qu'elle prenait soin de ne pas regarder à nouveau, elle avait réalisé plusieurs dessins de L comme elle l'imaginait dans son imagination. Car même à la Wammy's House, personne ne connaît son visage. Puis une certaine nuit, en regardant la pleine lune, elle s'était inventé une image de lui complètement différente de celle qu'elle avait auparavant, de celle que tout le monde a plus ou moins de lui. Ce n'était plus un homme droit, bien habillé, avec un visage qui faisait très sérieux et adulte. Mais un jeune homme au visage enfantin, à la chevelure ébouriffée, avec une posture voûtée, des habits trop larges. Tout le contraire en d'autres mots.
Effectivement c'était ridicule, mais Alice dessinait toujours des choses bizarres à la pleine lune. Et puis, pour une raison qui lui était inconnue, elle aimait cette dernière image qu'elle avait de lui.
☆☆☆
Après dix longues années, les quinze ans d'Alice étaient finalement arrivés. C'était le soir de son anniversaire. Elle était assise devant son bureau, sous la fenêtre qui laissait apparaître de diaphanes flocons venant d'un ciel noir, uniquement éclairé par le clair de lune. Elle tenait en ses mains la lettre que lui avait donnée sa mère. Elle avait eu beaucoup de mal à ne pas l'ouvrir avant la date prévue. Mais maintenant qu'elle le pouvait enfin, elle se mettait à hésiter. Elle n'était plus aussi décidée qu'auparavant. Imaginer le contenu de l'enveloppe la rendait anxieuse. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était là, indécise. Cela devait bien faire une heure à présent.
Elle se décida finalement et décolla les deux jointures de papier qui fermait la lettre. Elle en sortit une feuille pliée en trois de couleur indigo bordée de lettres soigneusement formées de couleur argentée. Elle commença à la lire.
" Ma chère Alice,
Lorsque tu liras cette lettre, je ne serai certainement plus avec toi. Je suis désolée, j'aurais aimé pouvoir te protéger. Tu ne sais probablement rien des raisons pour lesquelles j'étais avec ton père. Tu dois sans doute te poser beaucoup de questions. C'est pour cela que je vais y répondre.
Il y a de cela une vingtaine d'années, lorsque j'avais à peu près ton âge, j'étais au lycée. J'étais une jeune fille plutôt timide et studieuse. Or j'étais tombée amoureuse pour la première fois d'un garçon. Il était populaire, beau, drôle, apprécié de tout le monde... Normal qu'il arrive à attirer l'attention d'autant de filles, dont moi.
Pourtant, il m'avait remarqué, moi qui étais toujours discrète. Il avait commencé à me parler pour me demander ma gomme ou mon crayon. Après pour me demander des explications à certains exercices. Puis il s'installa à côté de moi. Me dit bonjour tous les jours. On commença à s'échanger des lettres. Cela dura une année comme cela. Jusqu'à ce qu'il finisse par écrire sur l'une d'entre elles "Je t'aime".
J'étais tellement heureuse, nous sommes donc sorti ensemble, nous nous voyions tous les jours. Nous nous embrassions et nous câlinions... Lorsque j'eus dix-huit ans et que nous avions fini le lycée, il me proposa de vivre avec lui dans un appartement, rien que tous les deux. Je l'avais auparavant présenté à mes parents, ils étaient contents que j'aie pu rencontrer quelqu'un comme lui. Alors j'acceptai d'office.
Cet homme était ton père...
La suite logique à cela serait "Et ainsi nous coulions des jours heureux ensemble".
Pourtant, ce n'est qu'après avoir passé quelques mois ensemble qu'il me montra son vrai "lui". Derrière cette personne connue de beaucoup se cachait un homme sadique, avide de sang. Je lui avais donc demandé pourquoi avoir fait tout cela. Il me répondit "Pour te briser." Lorsque j'appris les crimes qu'il avait commis, j'ai voulu m'enfuir, j'avais peur. Mais il le remarqua. Il ramena de force mes parents à l'appartement et les poignarda maintes et maintes fois devant moi. Lorsqu'il eut fini, il menaça de tuer d'autres personnes auxquelles je tenais si je tentais de m'enfuir.
J'ai alors porté plainte. Ce qui était stupide. Il était connu de tout le monde comme quelqu'un de jovial, qui faisait son possible pour venir en aide à tout le monde. Il était devenu le dirigeant d'une entreprise importante de la ville. Alors si sa femme déclarait qu'il était un psychopathe, normal qu'on la prenne pour une folle. Mais je n'avais pas pu réfléchir à cela, j'étais trop effrayée.
Finalement après plusieurs tentatives, ils décidèrent de me mettre en hôpital psychiatrique. J'y suis resté six mois, jusqu'à ce que ton père veuille finalement me faire sortir.
J'étais traumatisée, par la mort de mes parents, par l'hôpital psychiatrique. J'avais l'impression que tout le monde était contre moi. Je ne voyais plus mes amis. Cela dura un an. Et finalement je suis tombée enceinte. Au bout de quatre mois il remarqua que j'avais grossi. Je lui ai alors dit que je devais simplement manger trop. Il m'a cru. Même si je savais qu'il finirait par découvrir.
Puis à six mois il vit que j'avais encore grossi. Il comprit que j'étais bel et bien enceinte et m'ordonna d'avorter. Je lui ai donc fait croire que j'avais avorté, je ne voulais pas te perdre...
Finalement tu es née une nuit en hiver. Ton père était furieux, mais malgré tout j'étais heureuse. Je t'avais. Je t'ai appelée Alice, c'était un nom que j'avais donné à ma chouette. Elle avait été abandonnée alors qu'elle était née en captivité. Elle ne pouvait pas survivre. Alors je l'ai adoptée. On s'entendait plutôt bien. C'était rare pour une chouette. Elle a vécu treize années. Elle est morte peu de temps avant que je ne fréquente ton père.
Je suis désolée. J'ai été égoïste, j'aurai dû te rendre heureuse. Tout est de ma faute. Je ne sais pas où tu es désormais, ni ce que tu fais. Mais je veux que tu saches une chose : Je serai toujours fière de toi. Je t'aime.
Ta mère. "
Alice était tiraillée entre plusieurs sentiments. La tristesse de savoir ce que sa mère avait dû endurer, et le bonheur d'avoir pu être comme à nouveau avec elle pendant un court instant. Elle remit la lettre dans l'enveloppe, c'est à ce moment qu'elle vit autre chose à l'intérieur. Elle en sortit une aile de chouette. Imprégnée d'ondes de liberté et de nuit.