" -Aujourd'hui, Mei est contente.
 -Non, elle est triste à en voir sa pâle mine.
 -Ou peut être qu'elle est juste très pensive, à en voir son regard qui se tourne au ciel.
 -Mais vu, son poing renfermé qui s'élance dans le vide, il se pourrait qu'elle soit contrariée ou enragée.
 -Ah, elle s'est mise à rire? Puis s'est stoppée net.
 -Elle fait les cents pas à présent.
 -Tiens, d'un coup elle recommence à sourire et se tourner les cieux.
 -Et puis tant pis, arrêtons d'essayer de comprendre ce changement d'humeur constant. "

Essayer de comprendre une fille était carrément pire qu'un puzzle de 5000 pièces, mais déchiffrer la complexité qui formait le caractère de Mei? C'était juste im-po-ssible. Elle avait déjà essayé d'expliquer ça à ses parents, car ce sont des personnes en qui Mei a extrêmement confiance. Après tout, la famille avant tout. Mais, ceux ci n'avaient jamais réellement compris, c'était plus compliqué que de rassurer son patient en lui disant que son opération va bien se passer alors que les chances sont faibles qu'ils s'en sortent, ou encore d'essayer de gagner un procès contre une grosse boite qui aurait pu acheter le juge, qui sait. Pour ces parents, ça s'était schématisé à ça. Mei le savait, que ces parents ne comprendraient pas; ce qui se passait dans sa tête était deux fois plus compliqués que la création du monde lui même.
Dans sa tête, il y avait cette voix off, qui était comme un ego de toutes les personnalités qu'elle reflétait. Cette voix, elle parlait beaucoup trop à son goût, mais elle n'a jamais réussi à la faire taire. Comme une partie de son subconscient, qui essayait de se manifester; pas ses subconscients qui n'interviennent que lorsque vous dormez. Sa mémoire était inépuisable, c'était une boite à souvenirs qui, quand on l'ouvre, dévoile des milliers de détails, de moments agréables tout comme gênants, des mémoires ainsi que des instants de nostalgies et de rêves, d'ambitions. Cette boite là, était très bien protégée. Mei ne laissait personne savoir ce qui se passait derrière son petit crâne, elle ne voulait pas qu'on réussisse à déchiffrer sa kryptonite, au contraire. Son but était de découvrir ce qui se passait dans la tête de son interlocuteur de façon à ce que le lien passe naturellement sans aucun gênes.
Mei, c'était ce genre de personne à qui on accorde facilement la confiance, car elle a l'air si inoffensive et sans histoire qu'on a envie de lui confier nos tourments. Pourtant, elle n'est pas aussi insignifiante et peut devenir sournoise lorsque la situation l'impose. Sa réflexion se fait instantanément, étant donnée qu'elle est très bavarde, elle sait donner un bon tourment à une conversation, même avec le plus timide des timides, elle saurait trouvé une faille pour le mettre à l'aise. Trop optimiste, et donc trop rêveuse. Elle envie ses parents, qui vivent une romance des plus idéalistes et sensibles. Elle espère avoir vivre une vie faites de sucres d'orges plus tard, et n'est pas très réaliste, mais ces proches trouvent que c'est un des points qui font de sa personnalité, une humaine avec un cœur tout aussi fragile.
Curieuse, lorsqu'elle cherche à en connaitre plus sur un sujet, Mei mesure ses paroles. Savoir quel mot incrusté, quel citation ou phrase ajouté à un dialogue pour essayer de toucher un point sensible d'une personne. Même si la plupart du temps, Mei ressent ce qu'elle dit, tout comme elle ressent ce qu'elle lit. Respectueuse et charmante, elle est aussi ce type de gamine insolente qui n'abandonne jamais son point de vue face à quelqu'un qui n'est pas d'accord avec son opinion. La plupart du temps, elle arrive à convaincre celui-ci ou sinon un débat sans fin se lance. Ce n'est pas non plus ce genre de fille totalement acharnée sur son travail, toujours à manigancer pour en savoir plus et à calculer tous ses faits et gestes, non elle n'est pas non plus un robot. Elle aime rire, faire rire et répandre la bonne humeur autour d'elle. Sa devise? Il faut donner pour recevoir. Ainsi, l'homme le plus heureux est celui qui fait le bonheur d'un plus grand nombres d'autres.

On pourrait continuer à écrire des lignes sur sa personnalités, son caractère, ses tics ou encore ses souvenirs, Mei est bien trop compliquée à décrire. On suppose que ces quelques lignes pourront aider certains à la mieux la comprendre, même si finalement; Mei est une énigme.

'cause they'll be a day when you're standing in the hall of fame

"Vous voyez cette fille là bas, aux cheveux noirs et au sourire rayonnant? Cette fille, super actif qui saute et court partout à croire qu'elle en a, de l'énergie à revendre? C'est ma fille, et j'en suis très fière. On peut dire que Mei est une jeune adolescente rêveuse, débordant d'une joie de vivre infini.  Elle sait accueillir toutes sortes de personnes, quand on est avec elle, on se sent comme meilleurs, et en plus de ce caractère chaleureux, elle est une enfant très intelligente. Toujours première de la classe, même si elle n'aime pas qu'on l'appelle l'intello; très bagarreuse aussi. J'ai eu affaire certaines fois, à la directrice de son collège, d'après elle ma fille est féroce!"
Madame Tran Minh rit avec un sourire charmant, puis finit par ajouter : "C'est une source de joie, et ma joie de vivre. Je pense que ce doit être un mélange entre mon mari et moi. "

Les jours de bonheurs intenses défilèrent, sans qu'on ne puisse les attraper ni même les voir passer. Mei était heureuse dans sa vie, n'avait juste les problèmes que lui posaient les amis et les amours. Mais elle n'était pas du genre à se concentrer sur des détails de sa vie, mais plutôt à voir le meilleur côté sous tous les angles.

Ces parents ont bien choisi son prénom d'ailleurs car Mei (玫) signifie rose en chinois. Quand les enfants aperçoivent une rose, ils ont toujours cette envie de l'arracher pour en faire un jolie bouquet pour leurs mères. Grâce à son effet de pétales imbriqués qui lui donnent un charme, ainsi que sa senteur, la rose attire beaucoup d'amateurs des fleurs. Détentrice de piques, lorsqu'on essaie avec tous ses soins d'arracher une rose, on en ressort souvent vivant mais blessé.

Issu d'une famille aisée, Mei n'a aucun problème financier. Il suffit de demander poliment, et ce qu'elle réclame lui appartient le lendemain. Son père, Toma est chirurgien au bloc opératoire. Il essaie aisément de faire sourire ses patients et de les rassurer avant leurs passages au bloc. Sa femme, quant à elle, est pénaliste. Spécialisé dans les affaires de crimes et délits, elle a commencé dans le métier incognito puis s'est fait connaitre par son caractère en feu et ses arguments toujours plus  convaincants les uns des autres. Toma et Cho ayant fini leurs études en France et ensuite déménagés à Manhattan, Mei n'a pas de difficultés avec les langues. Elle a un accent parfait dans les langues qu'elle apprend rapidement grâce aux différents voyages qu'elle effectue. Polyglotte, elle peut s'exprimer en vietnamien, chinois traditionnel (mais comprend le dialecte de sa mère quand elle parle avec sa famille maternelle), l'anglais, le français, l'espagnol (qu'elle a pris en option lors du collège) et le coréen suite à des vacances répétés passés à Séoul, digne de Cho qui était fan des dramas coréens lorsqu'elle était jeune. Elle sait parler quelques mots du japonais et turques, bien que ce soit grâce à ses amis étrangers. Dans ses loisirs, elle est dingue des choses loufoques. Mei joue aussi de la musique. Trois instruments: la piano, la guitare et le clavecin, même si elle aurait préféré faire de la batterie. écouter du Beethoven, Bach ou Mozart la détend lorsqu'elle est stressée ou qu'elle prend un bain. Elle s'est souvent essayé au sport, après  s'être fait traîné par son père dans des clubs de judo, karaté et d'arts martiaux, la jeune adolescente se cassait tous ses os en sortant du cours.
Mei était toujours la première de la classe, mais pas sans faire d'efforts. Ses parents étaient très strictes avec elle sur ce qui était des notes, de son avenir et de sa culture. Ils voulaient toujours le meilleur pour leur fille, et leur offraient tous ce dont elle avait besoin même si certaines fois ce n'était pas très pédagogique, elle le méritait. Tous les soirs en rentrant, Mei mettait la musique si fort qu'on aurait dit qu'elle donnait des fêtes chaque fois qu'elle était seule chez elle; puis elle se dirigeait vers une grande pièce dédiait à la connaissance, où se trouvait deux ordinateurs fixes, deux bibliothèques remplis de bouquins, autant sur la justice, les droits, la science, les humains, le corps, la fiction, les romans, les mangas et j'en passe. Puis elle déballait ses affaires, et sortait son ordinateur portable plus fin qu'une feuille et se mettait à apprendre plus qu'elle ne se le devait. Elle s'acharnait sur son travail sans compter les heures, et le jour elle riait à s'en briser les côtes avec ses amis. Elle s'épuisait pour devenir tous les jours un peu plus intelligente qu'elle ne l'était hier, ne dormait plus la nuit.

"-T'avais promis que j'allais m'en sortir! T'es qu'une putain de menteuse, vas te faire foutre toi et ta vie en or! Depuis le début, tu me mentais et puis j'suis con! Qu'est ce que t'en a à foutre de ma vie? Nous les riches, on veut toujours plus qu'on a déjà, j'avais oublié! Tu vas encore me couiller combien de fois? Jusqu'à me piller tout mon blé?!
-Calme toi, détends toi Denis. Pose cette arme, et assis toi.
-Comment tu veux que je me calme?! Ils vont m'envoyer en taule par ta faute, et toi t'as rien fait! Et vous croyez que je vais vraiment partir là-bas? Riait-il avec cet ombre de stress.
-Écoutes, je vais amincir ta pein...
-Et comment?! Vu comment tu gères tes affaires! Et puis t'sais quoi? Ne prends plus la peine de parler, je vais soulager ma conscience là maintenant, toute suite..."
L'homme s'approcha brusquement de Cho, lui pointa le revolver dessus et continua de lui crier dessus, hésitant à tirer sa balle sur son avocate. Elle comprit qu'il était trop tard pour le résonner; si elle bougeait ne serait ce le petit doigt, elle finirait morte. Mais elle n'eut pas à hurler ni quoi, que PAM.

"Une femme d'affaire a été retrouvé hier soir vers les coups de 1h/2h du matin dans son bureau, assassinée. Alors que son mari était inquiet de ne pas avoir de ses nouvelles, celle ci ne répondait pas au téléphone. Il s'était décidé à se rendre à son entreprise, quand choc, il la voit pleine de sang. Il appelle alors directement la police, et pleure toutes les larmes de son corps. On apprend par la suite que cette femme exerçait la fonction d'avocate, les examinateurs sont toujours à la recherche du meurtrier et d'après eux, ce serait surement un de ses clients, peut être de la mafia. Le mari n'a pas voulu ajouter quoi que ce soit, toujours aussi bouleversé." Lorsqu'elle se réveilla, et qu'elle sût ce qu'il s'était passé, son visage devint rougeâtre mais aucun cri ne retentit. Juste des larmes, qui coulèrent à flot sur son visage baissé. Elle n'en revenait pas, et se laissa tomber par terre les mains sur sa bouille.

Quelques mois plus tard... On découvrit que le coupable était XU Denis, un client de Mme Tran Minh, chef d'un gang appartenant à la mafia asiatique, s'étant fait attrapé pour vols aggravés à mains armés, suites de meurtres continus, détentions de stupéfiants à grande quantités [...]. Toma et Mei ne s'étaient toujours pas remis de cet incident. Lui, n'arrivait pas à se concentrer au bloc opératoire, s'excusant ensuite auprès des infirmiers. Il ne pouvait plus exercer cette profession sachant qu'il n'a rien pu faire pour ranimer sa femme. Mei, quant à elle, avait décidé de se cultiver en voyageant partout dans le monde, oublier ce trou profond dans le cœur qui ne se remplira qu'avec le temps. Le rêve de sa mère était que Mei soit une femme mure courtoise et charmante, puis qu'elle fasse des études importantes pour pouvoir entrer à Yale. Toma et Mei ne communiquaient presque plus, ils avaient perdus tout contact, c'était dure de parler d'autres choses que de Cho, les repas étaient silencieux, la maison aussi. Il décida d'écrire son testament qui disait clairement qu'il léguait tous ses biens à sa seule et unique fille tant chérie, et qu'il avait pris les précautions pour son avenir. Il ne s'était pas suicidé, non, il avait décidé de donner son cœur à un mourant du même type de sang. Il laissa derrière lui une lettre, que Mei lut en rentrant de ses vacances d'été au Japon, lorsqu'elle découvrit cette lettre. Elle fut déchirée. Des envies de suicides s'emparaient d'elle. Sa vie était carrément devenue un enfer. "Papa ne peut plus s'occuper de toi, il n'est plus digne de te chérir. Meichi, je ne t'ai pas abandonné. J'ai tout prévu pour toi, ne t'inquiètes pas. Sans maman, papa est inutile, j'espère que tu le comprendras bien. Je te laisse tout, tu ne rencontreras pas de difficultés dans la vie, mais étudies bien pour maman. Je t'aime." Elle hurla. Des larmes chaudes et fluides glissèrent sur ses joues, elle voulut tout détruire incluant elle même. Elle ne pouvait plus le supporter, et pour la deuxième fois de sa vie, elle ne ressentait qu'un seul et même sentiment, la haine. "PS : Garde le sourire, pour nous. Tu t'en sortiras avec la fortune qu'on t'a laissé derrière nous. Papa." Facile à dire.

C'était bientôt la rentrée, elle allait passé au lycée et vivait dans sa demeure sans personne. Elle s'était décidé à s'acheter un petit chat pour lui tenir compagnie, lui faire oublier cette peine intense qui s'en ira un jour, elle l'espère. C'était un jour banale, au soleil chaud de fin d'été, elle était allée faire les courses et s'était rendue dans un parc pour profiter des derniers jours ensoleillés. En rentrant, c'était la lecture des courriers. Soit des condoléances de la part de personne qu'elle ne connaissait même pas, soit des cartes postales que ses amis lui envoyaient pour lui montrer leurs voyages. C'est alors qu'une lettre avait attiré son attention. On lui proposait d'entrer dans un orphelinat qui œuvrerait pour la Justice dans le monde, très sélectif pour seulement les enfants au QI plus ou moins élevée. Un orphelinat? Pour retrouver une nouvelle famille? Je ne pense pas que cela puisse m'aider.. Rien, ni personne ne pourra jamais remplacer les parents que j'avais. C'était ce qu'elle se disait, mais après avoir compris que ce n'était pas un orphelinat dans le sens propre du terme, elle s'était résolue à y entrer. Avant de se rendre à Londres, elle se fit faire une teinture brune et se coupa sa frange elle même.

***

Arrivé à destination, on était venus la chercher. En passant les tests, elle découvrit que son QI était de 190 et qu'elle intégrera la classe Alpha, elle perdrait toute identité et passé. C'était ce qu'elle voulait après tout. N'ayant pas forcément l'envie d'engager une conversation, la route se passa sans aucun bruit avec l'agent. Elle répondait vaguement à ces questions et quelquefois faisait mine d'être fatiguée. Enfin, devant ce portail imposant, elle se remémorait cette phrase: Vous êtes le futur.