Sujet: Here they are (PV Octave) Ven 21 Nov - 13:21
Cela faisait une semaine et demie maintenant. Onze jours en gros, onze jours qu’il était devenu un peu plus fuyant, distrait et inattentif à tout ce qu’il se passait autour de lui. Chose insolite pour le surveillant qui s’efforçait, d’habitude, à être le plus présent possible, à être toujours là quand il le fallait, à toujours donner toute son attention aux autres. Mais ces derniers temps il était vaporeux, l’air accablé et le regard amer. Regard qui semblait avoir vu les pires horreurs du monde. Déprimé ? Vous avez dit déprimé ? Damnation, ne dites donc jamais ça devant lui. Ne dites pas le contraire de ce qu’il s’efforce à croire, ça pourrait le faire douter. Car bien sûr qu’il allait bien, tout allait pour le mieux, le monde n’avait jamais été aussi beau qu’aujourd’hui et le soleil aussi magnifique. Oui, maintenant qu’il l’avait oublié, tout allait mieux. Un marmonnement soudain le sortit de sa léthargie :
-"Hein ? Pa… pardon, vous disiez ?"
Roger soupira un instant, remarquant que le surveillant était un peu plus que dans la lune ces derniers temps. Mais quand il lui demandait si ça allait, Tears répondait toujours oui.
-"Je disais que vous êtes distrait, cela fait deux fois que vous photocopiez la mauvaise page."
Le directeur avait dit ça avec un faible sourire, mais le blond balbutia automatiquement des excuses sincères et retira le livre de la photocopieuse pour vérifier la page. Roger lui proposa un café, il refusa avec politesse, le vieil homme le salua alors et partit longer les couloirs. Parce que rester cloitrer dans un bureau toute la journée, c’est pas terrible. Tears rechercha les pages qu’il devait photocopier et entreprit mollement de faire son travail. Le professeur Taken lui avait demandé d’imprimer tout ces devoirs pour occuper le collé qu’il était chargé de surveiller cet après midi. Une fois fait, il prit les cinq feuilles encore chaudes des entrailles de la machine et se dirigea vaguement vers la salle de permanence.
Octave. Il était fuyant en ce moment, à moins que ce soit parce que le surveillant prenait soin de l’éviter sans s’en rendre compte. Le fait était qu’ils ne s’étaient pas vus depuis cette nuit. Tears se traita de tous les noms en se rendant compte qu’il y pensait encore. Non de non, ça faisait onze jours, c’est bon là, d’où il y pensait encore ? Peut être parce que ça lui était totalement passé au travers de la gorge. Et pourtant, il aurait pu s’y attendre, il aurait tellement pu s’y attendre. C’était ça la modernité, de nos jours le sexe ne sert qu’a soulager quelques tracas, qu’à prendre du bon temps, c’était un loisir parfaitement normal que l’on pouvait faire avec n’importe qui. Le "Je m’ennuie, jouons donc aux dames !" devenait "Tiens, si nous faisions l’amour ?". Ridicule entre autre. Mais c’était ainsi, il allait falloir qu’il s’y habitue, maintenant qu’il était entré dans ce monde de débauche et d’obscénité après 26ans s’enfermement. Quoique, il ne s’imaginait plus le faire, sans doute qu’il ne le ferait jamais plus. Si avant, Tears avait un certain refoulement envers les choses abjectes, alors maintenant, ça risquait de s’infecter. Parce que sous le voile du désir, derrière la façade de plaisir, elles avaient l’air belles, ces choses dégoutantes. Mais c’est après qu’elles montraient leurs vrais visages, qu’elles vous méprisaient, et vous quittaient, vous jetaient et vous laissaient meurtris. L’orphelin aurait pu assurer "l’après", mais il ne l’avait pas fait. Surement qu’il avait déjà eu ce qu’il voulait. Pourtant, Tears l’avait pensé différent. Il avait pensé que pour le brun, l’acte sexuel était plus qu’une forme d’anti stress, beaucoup plus. Il s’était trompé. Mais ce n’était pas la faute d'Octave, c’était la nature humaine qui divaguait, on ne pouvait rien y faire.
Si la nuit du 27 juillet 2008 avait été un enchantement, alors la suite avait été un désenchantement. Juste le plaisir de l’enchanter pour le désenchanter après. Vicieux comme stratagéme. D’une main molle, il ouvrit la porte de la salle d’étude et y entra, l’esprit quelques peu meurtri. En onze jours, il avait eu le temps de s’en imaginer, des choses. Plus le temps passait et plus les scenarios de ses films mentaux se faisaient salauds et ignobles. Il lui avait souhaité "Bonne journée" mais jamais journée n’avait été aussi mauvaise que celle qui suivit cette nuit. Son cœur en charpie n’en revenait toujours pas. Et pourtant, et pourtant, pourquoi n’arrivait-il pas à le détester ? Pourquoi ? Il essayait. Octave l’avait laissé tomber comme un jouet des plus merdiques, lui avait piétiné le mental, lui avait charcuté sa dignité. Tears se répétait sans cesse tout cela dans sa tête, mais rien n’y faisait. Ce n’était pas la faute du brun, juste que l’acte sexuel devenait banal, que la signification et l’importance de cette démarche s’estompaient. Les gens faisaient l’amour comme ils achetaient un pot de Nutella. Il avait été si gentil cette nuit là, et s’était révélé si méchant le matin qui suivit. C’était sans doute la centième fois que Tears se disait ses choses là, et finalement, il se calma, parce que c’était la vie. Personne ne pouvait rien y changer, personne. Alors il se pacifia. Une séance d’auto-persuasion, et le tour était joué.
La pièce était vide et puait le renfermé, Tears ouvrit donc quelques fenêtres et alla s’asseoir derrière le bureau. Tout seul dans la grande salle, il attendait. Après dix minutes de contemplation du vide, il décida de voir s’il n’y avait pas de la lecture dans les tiroirs du bureau, parce que les livres qui se trouvaient sur les armoires n’étaient que des manuels de cours fort ennuyants. Ainsi donc, après avoir ouvert le tiroir du bureau, il le referma aussitôt. Un magazine porno. Le surveillant se décala sur sa chaise pour être le plus éloigné possible du tiroir en question. Ca pouvait être radioactif, qui sait. Pour éviter de penser à tout ce qu’il l’enfonçait dans ses tracas inutiles, Tears prit le cahier d’étude. Là où chaque élève devait noter son nom, sa classe, et s’il était collé ou non, avant de venir s’asseoir à sa place. Feuilletant les pages, le surveillant se disait des choses inutiles comme "... Oh tiens, Matt a été collé…" ou ce genre de choses passablement adipides. L’adulte replaça le cahier d’étude sur le coin du bureau, dirigé vers la porte, et attendit.
Voilà qui était mieux. Positivant plus que de nécessaire, le blond croisa ses bras sur le bureau et calla son menton dedans. C’était mieux ainsi, si tout cela s’était déroulé de cette façon, alors c’était ainsi que ca devait se passer, c’était inévitable. Après onze jours de déprime, il esquissa un faible sourire à lui-même, fermant la porte à sa rancœur. Avec un peu de chance, dans une heure, il aura oublié son visage. Hélas, son sourire ne dura pas longtemps.
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Sujet: Re: Here they are (PV Octave) Sam 22 Nov - 3:54
L’index posé sur le mur, il déambulait avec peine dans les couloirs ensoleillés. Peut-être, dans l’espoir d’y rencontrer quelqu’un, mais non. Des gens avaient beau le saluer chaleureusement, lui parler, il n’en écoutait mot, laissant tout rentrer dans une oreille et ressortir par l’autre. Les visages devinrent flous et il se plongeait involontairement dans une solitude désespérante, n’ayant que pour seule compagnie le néant, la vacuité absolue, le vide. Mais c’était tant pis pour ça gueule, il l’avait bien mérité et ne savait plus comment s’en sortir. Et pourtant... et pourtant il se laissait impulsivement guider d’une pièce à l’autre à la recherche de ce qu’il avait perdu il y ça plus qu’une semaine, la plus précieuse des choses. Mais jamais il n’ira attendre devant sa porte en implorant le pardon, préférant se limiter à croire qu’il faisait tout ce qui était en son pouvoir afin de changer les choses. Ce qui, bien évidemment, était faux. Il ne faisait strictement rien tout en se plaisant à penser le contraire. Et, après une longue période de mélancolie intérieure et de chagrin profond, il pourra se dire « t’as tout essayé mec, c’est pas de ta faute ». Et tout cela pour ne pas s’avouer qu’il avait bêtement la pétoche. Mais bien sûr que c’était sa faute ! Voilà, c’était un trou du cul fini et tant pis pour sa gueule parce que personne, non personne se sera en mesure de supporter sa terrible et insupportable délicate personnalité. Les heures de cours retentirent soudainement au-dessus de sa tête, le sortant de moultes rêveries guère méditatives puisque prémédités au préalable, histoire d’avoir moins mal en y pensant. D’un pas lent et douloureux, il se dirigea vers son lieu de colle sans vraiment trop savoir si ça allait lui donner une leçon ou l’aider à passer le temps de façon moins inutile. Néanmoins, il rampa jusqu’à la porte fermée où il resta planté, à lentement s’enraciner dans le parquet. En fin de compte, ça le faisait chier d’aller en colle : rester assis à faire de petits exercices à trois centimes c’était si passionnant. Quoi qu’il en soit, rien ne le passionnait vraiment ces derniers temps, mais plutôt âpre et sec. Posant son front contre le bois verni, Octave soupira lourdement avant de toquer trois fois à intervalle régulier. Féchié. Là, posant ses doigts fins sur le poignet, il pénétra dans la salle de permanence que ces yeux bleus voyaient pour la première fois. Lorsque...
Oh Seigneur.
Son cerveau manqua de défaillir en voyant la personne qui était assise derrière le large bureau. Blond, mince, un tantinet maladif et terriblement séduisant. Tellement étonné qu'Octave en resta impassible et flegmatique jusqu’au bout des cheveux. Serrant les dents, il resta adossé à la porte pendant quelques secondes avant que son regard n’effleure le carnet posé sur le coin de la table. Dans un mouvement délicat comme il savait si bien le faire, l’orphelin papillonna jusqu’au petit livret avant d’y inscrire son pseudonyme et les raisons de sa présence. Merde, mais qu’est-ce qu’il foutait ici ? Jaugeant le blond du haut de ses un mètres quatre-vingt –approximativement- il alla s’assoir à la table juste en face du bureau. Par vacherie, perfidie ou bassesse, va savoir. Plantant ses yeux azures sur le visage de Tears comme deux flèches, il soupira lourdement en attendant patiemment que l’on lui donne du travail. Son doigt tapotait nerveusement contre la table tandis que ses mèches noires étaient en cage devant son regard ténébreux et insouciant.
Mais derrière son impassibilité refroidie, il scrutait discrètement le moindre détail de ses joues roses, ses lèvres charnues, son menton pointu, ses sourcilles symétriques, ses prunelles brumeuses et son large et lisse front. Survint l’envie de le prendre dans ses bras… l’envie de déposer quelques baisers le long de son cou qui paraissait si tendre… l’envie de tout un tas d’autres choses, pas tout à fait réalisables vu l’exiguïté de l’endroit et de la situation. Il avait toujours son odeur suave dans ses narines, le goût de sa peau sur la langue, la douceur de ses caresses sur le corps... Ainsi, un seul regard suffit. Il se retrouva vidé, admiratif et ébahi, envoûté par tout ce que son amant avait le don d’attiser en son âme endormie et souffreteuse. Silencieux, il respirait délicatement sans savoir s'il fallait qu'il dise quelque chose ou qu'il se taise à jamais. Cependant, il avait tant de choses à lui avouer. Des choses aux quelles il avait prit le temps de soigneusement penser en dépit de la souffrance que cela occasionnait.
Depuis deux semaines, je me réveille plein de toi. Ton portait et le souvenir de l’enivrante soirée n’ont pas laissé de repos à mes sens. Je suis prêt à m’écrouler à tes pieds ! Et laisse tomber ta pluie de larmes sur moi. Doux et incomparable amant, quel effet bizarre fais-tu sur mon cœur ! Je n’ai pas passé une nuit sans te serrer dans mes bras. Plus de larmes, je les ai toutes pleurés pour toi, désolé. Oh oui, pardon. Enfonce un poignard dans mon cœur saignant, parle moi maintenant, mes mots ne t’avaient jamais voulu de mal. Dis-moi seulement, que je vaux plus que n’importe quoi ou n’importe qui d’autre. J’espère bientôt, mon doux ami, être dans tes bras. Je vais me coucher l’esprit plein de ton adorable image, navré de rester tant de temps loin de toi. Je supplie que tu m’eusses pardonné. Je serai à mon aise de te donner des preuves de la passion ardente que tu m’inspire. Penses-tu encore à moi ? Ne sais-tu pas que sans toi, sans ton coeur et ton corps, sans ton amour, il n’est pour ton soupirant ni bonheur, ni vie. Mon cerveau s’est épuisé à chercher ce que tu pouvais bien faire en mon absence. Si je te vois triste, mon âme se déchire et ma douleur s’accroît.
Reçois un millier de baisé ; mais ne m’en donne pas, car ils brûlent ma peau.
En raison de l'heure tardive, je m'arrête là. Excuse :3
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Sujet: Re: Here they are (PV Octave) Sam 22 Nov - 15:23
La porte s’ouvrit et le surveillant ne daigna pas regarder qui se présentait. En fait, il s’en foutait pas mal de qui pouvait bien vouloir s’exhiber, vu qu’il n’espérait qu’une seule et unique personne. Pourtant, il ne lui fallut qu’une seconde pour la reconnaître, cette silhouette gracieuse qu’il distinguait vaguement du coin de l’œil. Non, non non non, ça ne pouvait pas être lui ! Fixant le vide en contemplant vaguement la personne dont l’allure ne faisait aucun doute, le cœur du blond commençait à sérieusement divaguer et son système nerveux se bloqua instantanément. Tears hors service. Il priait pour que ce soit quelqu’un d’autre, pour qu’il puisse l’oublier tranquillement mais il savait bien qu’en réalité, il espérait ardemment que ce soit lui. Hélas, ça l’était, et il ne savait s’il devait être heureux de revoir celui qui hantait ses songes depuis près d’une semaine, ou triste à la pensée que son plan pour l’oublier était totalement fichu. Ses yeux fatigués posés sur lui, le surveillant se redressa un peu, posa ses mains sur son bureau et tortura ses manches comme un enfant qui avait fait une bêtise. L’orphelin, celui là et nul autre, s’approcha alors du cahier. Baissant le regard sur ses mains, il attendit que le brun se soit assit pour jeter un œil sur le cahier. Octave, classe 3, collé. Ah... Peut être qu’au fond, tout au fond de lui, Tears espérait qu’il écrive autre chose. Alors… merde, c’était lui qu’il devait garder pendant tout ce temps ? Efforçant sa pensée à être en colère, il se disait qu’il se fichait pas mal qu’Octave soit là. Il se mentait, il le savait, il savait qu’il était comblé de le revoir, tellement comblé. Jamais il n’aurait pu oublier ce visage, jamais, même après le plus intense des lavages de cerveau. Troublé à l’extrême, les yeux peureux, il contempla sagement Octave. Il s’était assis au premier rang. Il… il le provoquait ? Bon dieu…il devait sacrement le détester pour s’acharner à lui comme ça. N’arrivant à soutenir le regard de l’adolescent plus longtemps, l’adulte baissa à nouveau les yeux. Pourquoi on le persécutait comme ça… ? Octave soupira lourdement, comme pour faire comprendre que cette situation ne l’arrangeait pas non plus. Bien qu’il eut les yeux cachés par ses cheveux noir, ses cheveux de gâteaux brulés, le surveillant était presque sur qu’il adoptait un regard haineux et tremblota faiblement à cette pensée. Totalement paniqué, il martyrisa les manches grises qui entouraient ses fins poignets, tirant nerveusement dessus. Il fallait qui paraisse calme, il fallait qu’il paraisse indifférent, c’était pourtant la meilleur démarche à adopter mais c’était trop pour lui. Déjà qu’il devait se retenir pour ne pas fondre en larme dans ses bras, pour ne pas glisser son visage dans le creux de sa gorge et humer son parfum avec passion. Mais il n’allait pas lui sauter au cou alors que l’orphelin l’avait rejeté, et pourtant, cette distance qui c’était installée entre eux, il voulait la briser à coups de pioches. Tellement de choses, il y avait tellement de choses qu’il aurait aimé savoir, qu’il aurait aimé lui faire comprendre, mais sans doute qu’Octave préférerai qu’il fasse comme si de rien était. Comme si cette nuit n’avait jamais existé. Pourtant il ne faisait que suivre ces conseils… "Alors voilà ce que je te demande, n’offre tes vertus qu’aux gens que tu chéris le plus." Il n’avait fait que ça. Le vide torturait Tears et, le regard fuyant et bas, il maudit ce silence odieux et pesant.
Ah oui, les exercices, il avait failli les oublier. Tremblant de façon peu naturelle, il se leva et s’approcha de la table d’Octave avec crainte. Il avait envie de s’approcher encore, encore, jusqu'à finir dans ses bras, mais il savait bien que c’était impossible puisque ce corps ne lui appartenait pas, et ne lui avait jamais appartenu. Octave était devenu impossible d’accès. Se postant face à la table, il tendit les cinq feuilles photocopiées et jeta un œil à la note qu’il avait en main. Bon dieu, Taken n’avait pas idée de faire des trucs aussi compliqués. Les activités 3 et 4, le A et C de l’activité 2 et l’activité 1 jusqu'à petit F et jusqu'à l’étude de document de l’activité 5 mais avec la dissertation de l’activité 6. Il essayait de ne pas regarder Octave, parce que c’était un aimant et que tout son corps réclamait sa présence, qu’il ne souhaitait rien d’autre que d’être près de lui. Mais comment voulez vous… si ce n’était pas réciproque. A cette pensée, les yeux de Tears s’humidifièrent progressivement. Mal à l’aise devant ce visage qu’il n’avait pas contemplé depuis onze jours, le surveillant déglutit difficilement. C’était quand même pathétique. Il avait vécu 26ans sans Octave, et maintenant, une semaine sans lui devenait un calvaire. Quelques souvenirs de cette nuit vinrent en flash dans sa tête, il le passa immédiatement la main sur son cou, vestige de quelques ecchymoses de plaisir consumé. Et d’une voix peu sûre de lui, il tenta d’être professionnel, de paraître tout à fait indifférent alors que son cœur lui hurlait des choses incompréhensibles.
-"… Alors… heu… activités 3 et 4… mais pas la 2… enfin… si… mais… juste la partie A et C… et… l’activité 1… jusqu'à petit K… heu... F… petit F… la dissertation de l’activité 5… heu… c’est l’étude de document, le 5… je crois… et… la dissertation c’est le 4… heu… non…"
Exaspéré par son trouble et son manque total de concentration, il plaqua une main sur ses cheveux et essaya de respirer normalement. Il l’avait à moins de deux mètres de lui, cet être, cet être dont tout ce qui le concernait fascinait Tears, cet être qui lui était devenu presque vital. Et le surveillant était en pleine crise de manque. A peine avait il décidé d’arrêter d’y penser que l’objet de son addiction se pointait devant lui. N’arrivant pas à réfléchir à deux choses à la fois, s’embrouillant les pinceaux comme pas possible, il prit appuis sur la table de l’orphelin, l’esprit torturé. Ses mains se crispèrent sur les bords, les nerfs à vif, il en avait marre. Marre de devoir ignorer quelqu’un qu’il chérissait plus que tout, de devoir paraître cool et professionnel alors qu’il était dévoré par l’amertume et la rage. Et une fois de plus, comme chaque jour depuis onze jours, il se mit à pleurer et ses larmes salées dispersèrent l’encre sur les feuilles imprimées.
-"…Pou.. pourquoi… ?"
Il avait chuchoté ça, les lèvres tremblantes, la voix sourde alors que des larmes coulées le long de ses joues pâles. D’un geste gauche mais vif, il tapa du poing sur la table, le corps secoué de sanglots.
-"… Pourquoi…. ? …. Pourquoi… tu m’as laissé… ?"
Et il fixa Octave, les yeux remplis de tristesse et de questions.
Dernière édition par Tears le Sam 22 Nov - 17:43, édité 1 fois
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Sujet: Re: Here they are (PV Octave) Sam 22 Nov - 17:31
Chaque instant m’éloigne de toi, tendre ami...
Son cœur se mit à battre la chamade lorsque Tears se posta devant lui, tremblant et hésitant comme à son habitude. Peut-être même un peu plus que d’habitude. Dans un geste nonchalant il récupéra las photocopies en y jetant un vague coup d’oeil. Mais la seule chose qu’il voyait et sentait était le surveillant. Rien d’autre. Il occupait possessivement tout l’espace qui était autour d'Octave, rendant l’air lourd et irrespirable. La cage thoracique comprimée, il respirait à petits coups prompts, complètement écrasé par cette présence dévastatrice. Il voulait le toucher, le caresser, mais ses mains se liaient et sa gorge se nouait sans qu’il ne puisse bouger le petit doigt. Oppressé, sa mâchoire, n’osait se décrocher de honte et de chagrin.
Achaque instant je trouve moins de forces pour supporter d’être éloignée de toi. Je n’ai pas passé un jour sans te désirer, je n’ai pas pris une tasse de thé sans maudire l’ignorance et la peur qui me tiennent éloigné de l’âme de ma vie. Au milieu des couloirs, parcourant les chambres, mon adorable Tears est seul dans mon cœur, occupe mon esprit, absorbe ma pensée.
Remontant son regard, il affronta avec une fausse inconsidération les yeux larmoyants du blondinet. Se crispant, il ferma les paupières l’espace d’un instant, tentant vainement de reprendre une certaine contenance. C’était douloureux, car une fois de plus il était la seule et unique cause de sa tristesse, de toutes ses larmes qui ne demandaient qu’à couler le long des joues roses. Dans un froncement de sourcils imperceptible, il baissa les yeux vers sa photocopie dont les caractères lui semblèrent alors flou et dénués de sens.
-"… Alors… heu… activités 3 et 4… mais pas la 2… enfin… si… mais… juste la partie A et C… et… l’activité 1… jusqu'à petit K… heu... F… petit F… la dissertation de l’activité 5… heu… c’est l’étude de document, le 5… je crois… et… la dissertation c’est le 4… heu… non…"
Dans une convulsion violente, il se mordit la lèvre inférieur en essayant de comprendre ce que le surveillant avait bien voulu lui dire. Ça n’allait pas du tout. L’impassibilité continuait à dominer son visage pourtant déchiré et tordu par la désolation. Alors ça allait se passer comme ça ? Ils allaient jouer les indifférents et faire comme si de rien n’était ?
Adieu, jeune homme, tourment, bonheur, espérance et âme de ma vie, que j’aime, que je crains, qui m’inspire des mouvements impétueux aussi volcaniques que le tonnerre. Je ne te demande ni amour éternel, ni fidélité, mais seulement bonheur et vérité, franchise sans bornes. Le jour où tu me diras « je ne t’aime pas » sera le dernier de ma vie. Si mon cœur était assez vil pour aimer sans retour, je le hacherai avec mes dents.
Soudain, Tears prit appui sur sa table, accrochant les bords de ses doigts osseux avec rage. Dans un sursaut intérieur, Octave se raidit en regardant nerveusement les jointures blanches.
-"…Pou.. pourquoi… ?"
Un frisson passa le long de son dos lorsqu’il entendit cette voix, tremblante et humide comme une journée d’orage. Deux gouttes d’eau salées tombèrent sur la vallée de feuilles blanches et automatiquement, l’orphelin releva la tête vers les cieux qui avaient osées la verser. Le ciel était gris aujourd’hui, pour ne pas dire noir et l’animal craignait la tempête.
Toi seul me chagrine, toi seul, le plaisir et le tourment de ta vie. Le moyen de perde un instant de plus en haïssant celui qui, éloigné de toi, ne vit, ne jouit, n’existe que pour ton souvenir, qui lit ton visage comme l’on dévore, après six heures de chasse, le met que l’on aime.
-"… Pourquoi…. ? …. Pourquoi… tu m’as laissé… ?"
Sentant ses propre larmes couler à l’intérieur de ses joues, Octave fronça néanmoins les sourcils. Un ange passe, mais bien sûr, c’est juste lui qui balance des bras en pleurant. Surpris par le coup donné à la table, il fronça néanmoins les sourcilles en dirigeant ses prunelles haineuses sur son désiré. Contradictoire hein ? Oui, beaucoup même. Pourquoi est une très bonne question. Alors, pourquoi l’as tu laissé ? Parce qu’il était épuisé sous l’effroi que Tears puisse être le bon.
Je ne suis pas content. Ton regard est froid comme l’amitié. Je n’y trouve plus le feu qui allume tes regards, et que j’ai cru quelques fois y voir. Tes larmes coulent... plus de repos ni d’espérence. Je n'ai plus qu'à mourir... Serait-il possible ?... Tous les serpents des Furies sont dans mon sein et déjà je n'existe qu'à demi.
- Parce que.
Souffla t-il d’un ton venimeux sans vraiment comprendre la source de toute cette terrible rancune qu’il avait au fond de l’estomac. C’était comme une tumeur dont on pouvait pas se débarrasser. Mais la vérité était qu’il en voulait à Tears pour ne pas s’en vouloir à soi-même. Octave blessera et poignardera dans l’oeil celui qu’il désirait.
- Et toi, pourquoi pleures-tu ?
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Sujet: Re: Here they are (PV Octave) Sam 22 Nov - 19:37
Qu’est ce qu’il se sentait vide, qu’est ce qu’il se sentait rien… c’en était affolant. Une coquille, une loque, une enveloppe. Mais cette enveloppe était dévorée par l’intérieur, grignotée lentement, tuée par inhalation.
-Parce que.
Le coup fatal darda un pieu dans son cœur. Il l’avait dit d’un ton sournois, le regard désobligeant, les sourcils froncés et le visage impassible. Ce n’était pas le même, non, c’était impossible que ce soit lui. Ca ne pouvait pas l’être, rien à voir avec l’Octave attentionné, doux, patient et adorable qu’il avait rencontré. Pris d’une angoisse soudaine, le surveillant avait envie de le prendre par les épaules et de le secouer un bon coup "Parce que ! Parce que quoi ?!" Son estomac lui faisait mal, et il se mordait la langue de tristesse, les larmes coulant en abondance. Alors si en plus, il ne daignait même pas répondre à cette question, ça ne servait à rien. Tellement à rien. C’était quoi son problème à la fin ? Tears baignait dans l’incompréhension totale, son mental lui jouait des tours, ce n’était pas possible autrement. C’était un cauchemar, qui sait. Et il allait se réveiller, hein ? Crispant les yeux, l’adulte laissa tomber ses larmes pas milliers. Il lâcha la table et barra ses yeux de son avant bras, en signe de désespoir mais aussi pour cacher ses larmes. Après avoir reniflé un bon coup, il s’essuya les yeux avec sa manche. Il était habillé de noir et de gris aujourd’hui, les habits qu’il ne mettait, habituellement, que pour les enterrements. Aujourd’hui en était un, sans doute. L’Octave qu’il chérissait, celui qu’il appréciait de tout son cœur, son être et son esprit, était sans doute mort. Le surveillant, déchiré, chuchota faiblement entre ses larmes "Dites moi que ce n’est pas vrai…", reniflant, déglutissant avec difficulté et vacillant un peu par moment.
-"Et toi, pourquoi pleures-tu ?"
C’était trop… il se foutait de lui. Pourquoi il pleurait ? Non mais, il jouait à l’attardé là ou quoi ! C’est à cause de toi que je pleure pauvre…. ! … ! L’esprit de Tears fut soudain à court d’imagination pour les insultes. Il n’avait pas envie de le qualifier de quelques noms outrageux que ce soit. Il y avait bien une raison, il y avait sûrement une raison. A part si Octave n’avait fait que jouer la comédie, juste pour l’amadouer, pour le mettre en confiance, le sauter, et partir. A cette idée, les larmes du surveillant redoublèrent alors que ses intestins se nouaient avec violence. Il avait comme une envie de vomir, mais sans en avoir envie réellement.
-"… Qui… qui es tu… ?"
Il l’avait dit faiblement, la voix tremblante et hésitante, mais bientôt, il monta d’un ton, un ton qu’il n’avait encore jamais pris à Wammy’s House.
-"Qui es tu !?!!!"
Avait-il crié, en saisissant les cheveux d’Octave pour qu’il le regarde, pour pouvoir vérifier que ce soit la même personne. Il perdait son sang froid, son si légendaire ton calme partait en lambeaux. Si quelqu’un, dehors, avait entendu hurler ainsi, l’idée que ce soit Tears qui est employé ce ton n’effleurerait même pas son esprit. Se rendant compte de son emportement, il tenta de se calmer, le regard déconcerté. Il lâchant l’orphelin et vacilla un peu vers l’arrière, totalement désorienté.
-"…Je… si je… pleure…je…sais que… tu… tu me déteste… mais moi… et moi je…"
Ses sanglots finirent sa phrase qu’il n’avait pas le courage d’achever. Il se sentait si pitoyable et lamentable, jamais il ne s’était mis dans un tel état. Mise à part quand il avait apprit la mort de son père, qui était tombé malade et qui succomba en prison. Ce jour là, après lui avoir tout dit, son oncle avait laissé Tears dans une chambre, pour qu’il soit seul. Et là, il en avait cassé des chaises. Une ancre lourde s’enfonçait lentement dans sa chair, ça faisait mal… si mal. Mais il s’en fichait bien d’avoir mal, il voulait juste… juste… c’est vrai ça… qu’est ce qu’il voulait ? Au fond, qu’est ce qu’il désirait ? Qu’est ce qu’il attendait de la part d’Octave ? Une explication. Oui, juste ça. Qu’elle soit bonne ou mauvaise, peu importait, il voulait qu’on lui explique la situation qui devenait totalement illogique. L'orphelin pouvait faire ce qu’il voulait de lui, tout ce qu’il voulait, mais en échange, Tears voulait juste savoir pourquoi. Adossé à son bureau, juste devant la table du brun, le surveillant enfouit son visage dans ses mains et pensait des choses comme "Qu’est ce que tu as fais de moi ? Octave, qu’est ce que tu m’as fais ?" Il sentait qu’il perdait le contrôle, que toute cette histoire lui glissait entre les mains tel de l’eau que l’on ne pouvait attraper. D’un pas agressif, il contourna légèrement son bureau, ouvrit le tiroir et jeta le magazine porno sur la table de l’adolescent. Et, se retournant, les joues ruisselant de larmes, il revint vers lui :
-"… Tiens… s’il n’y a que… ça… qui t’intéresse… ça doit être à End… alors rend le lui quand tu auras fini…"
Invité
Sujet: Re: Here they are (PV Octave) Sam 22 Nov - 22:25
Il avait bien senti que c'était le coup en trop qui fit déborder le vase. Pire encore, c'était littéralement une inondation salée. Impassible, il regarda les larmes couler le long des joues avant de s'échouer sur la table, brouillant la photocopie à l'encre encore frais. Comment pouvait-il avoir l'air aussi indifférent ? Sûrement parce que c'était plus blessant qu'autre chose. Il cherchait à ce que Tears le haïsse. Encore plus qu'il ne l'avait été jusqu'à présent capable. Tout cela avait commencé avec Alice et Charly. Il avait passé sont temps à leur dire qu'il les aimait sans jamais avoir quoi que ce soit en retour. Peut-être que, n'ayant ressenti pendant toute son existence qu'un amour à sens unique, il était incapable de s'engager dans une relation concrète qui risquait d'impliquer autre que sa propre petite personne. Aussi, à chaque fois, il faisait en sorte de retrouver les mêmes conditions que d'habitude, se résignant à rendre tout amour irreciproque, même plus, haineux. Pourquoi ? Parce qu'il s'ennuyait tellement que souffrir par amour était la meilleure chose qu'il avait trouvé. C'était semblable à une drogue. Il était comme ces adolescent qui se scarifiaient pour le simple plaisir de se sentir vivre. Profondément idiot, il l'admettait, mais c'était jusqu'alors la solution la plus salutaire autant pour sa santé mentale que physique.
Lorsque soudain tout devint claire dans son esprit, une main vint s'abattre avec rage sur son crâne en attrapant ses cheveux noirs. Le souffle coupé, il fixa le fautif avec toute la condescendance dont il était capable -et seul Dieu savait où se situait la limite de son dédain profond. Ça ne faisait pas mal, c'était juste déroutant. Son cerveau vacilla et Octave perdit pied. C'était, en fin de compte un personnage excessivement mesquin et cruel, non seulement envers les autres, mais surtout envers soi-même. Dès que quelqu'un était fermement lové au creux de ses bras, il le rejetait pour se faire détester et en souffrir par la suite.
-"Qui es tu !?!!!"
Il n'eut pas besoin de demander pour comprendre le sens profond de cette question. En effet, le changement était aisément palpable. Mais c'était fait exprès, pour l'incompréhension collective. Car il était beaucoup plus douloureux de se faire rejeter du jour au lendemain sans aucune explication ni mot d'adieu.
- Tu ne me connais pas encore assez pour être en mesure de poser ce genre de questions.
Siffla t-il en arborant un air hautain. Octave, ne connais-tu donc réellement aucune limite ?
-"…Je… si je… pleure…je…sais que… tu… tu me déteste… mais moi… et moi je…"
Haussant les épaules d'un air indifférent, il se contenta d'un léger ricanement moqueur. Néanmoins son cœur n'en resta pas moins secoué par de violentes convulsions. Lui, le détester ? C'était se foutre du monde tout comme lui était en train de le faire avec Tears. Il le chérissait et le désirait jusqu'à l'impossible. Son corps le réclamait tout entier, demandant à embrasser ses lèvres, à mordre son cou pour y laisser la trace si rapidement délébile de son amour passionné. Le jeune blond enfouit son visage dans les mains, cachant la honte, l'amertume, le chagrin et un tas d'autres sentiment qu'Octave ne connaissait que trop bien pour les avoir vu et ressenti tant de fois en sa si courte existence. Pitoyable existence. Il en avait honte mais continuait à enfoncer le clou en versant du sel sur les blessures restées ouvertes. Autant sur les déchirures de Tears que sur les siennes. Et ça le rendait dingue. Il ne savait plus où se mettre. Alors, devant l'indécision de son maître, le corps restait sagement assis, pour ne pas dire affalé avec une nonchalance toute étudiée sur la petite chaise en bois. C'était pathétique et pitoyable.
-"… Tiens… s’il n’y a que… ça… qui t’intéresse… ça doit être à End… alors rend le lui quand tu auras fini…"
Le journal lui atterrit sous le pif en faisant décoller quelques photocopies par la même occasion. L'orphelin regarda longuement les pages colorées de ses yeux bleus, les mains comme disloquées reposant sur ses cuisses. Penchant la tête sur le côté, il fit involontairement glisser quelques mèches noires le long de son front afin de mieux observer ce que le surveillant lui avait si gentiment balancé à la gueule. Tordant sa bouche en un rictus étrangement indéchiffrable, il resta là, assis comme une poupée désarticulée qu'un gamin quelconque aurait balancé sur son lit. C'était de la provocation ouverte, une insulte très clairement exprimée. Mais ce n'était pas tant ça qui lui faisait mal. Soudainement crispé, Octave se releva mollement de son trône avant de, en quelques pas légers et papillonnants, se retrouver en face de Tears. Là, il l'observa consciencieusement, contournant de sa pupille chaque larme coulant sur sa peau pâle. Soupirant délicatement, il baissa le regard vers le sol où il fit face à ses pieds avec indifférence. Quelques secondes passèrent ainsi dans un silence pénible et pesant lorsque, foudroyant, il administra au surveillant une claque inattendue et pour le moins mémorable. Le coup raisonna dans toute la pièce, heurtant avec fracas les murs blancs. La seconde d'après, sans lui laisser le temps de reprendre contenance, Octave le saisit par les épaules en le poussant contre le bureau avec rage. Mais son expression avait changée. Il n'était pas impassible, indigné, hautain ou encore en colère... non, juste mélancolique.
- Ne dis pas ça.
Chuchota t-il dans un souffle irrégulier. Le visage sombre, ses yeux bleus reflétaient une démence profonde. Oh oui, ça le rendait dingue. Les traits tordus en une expression de pure aliénation il secoua mollement Tears.
- Ne dis jamais ça.
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Sujet: Re: Here they are (PV Octave) Dim 23 Nov - 0:11
Il se rapprochait, et le surveillant se crispa en voyant la distance entre eux se rétrécir. Octave avait sûrement mal prit le coup du magazine… ça n’était pas censé se passer comme ça… pas comme ça. Le brun le fixait, étudiait son visage et Tears faisait de même. L’envie ardant d’un baiser se fit sentir dans les entrailles de son ventre, dans son cœur et sur ses lèvres. Cependant, il ne pouvait pas, il le savait bien. La bouche d’Octave était en cage, de même que son cœur. Se demandant ce que l’orphelin pouvait bien penser en ce moment, il se mit à espérer : peut être qu’il regrettait… peut être même qu’il se demandait comment réparer la situation. Tears se plaisait à imaginer des choses optimistes alors il ne dit rien, et contempla le silence. Un silence pesant et particulièrement lourd. On aurait dit une scène de western avec les deux cow boys face à face dont l’un regardait si ses bottes étaient correctement cirées et l’autre… l’autre avait les chocottes. Et c’est Octave qui dégaina en premier, lui foutant une baffe magistrale. Prit de surprise, Tears manqua de défaillir, la joue en feu accompagnée de quelques picotements désagréables. Il n’eut le temps s’assimiler qu’on le saisit violement par les épaules et le plaqua sans délicatesse contre le bureau dans un bruit assourdissant. Interloqué et cherchant à comprendre par tous les moyens, le surveillant alla demander des réponses dans les yeux de l’adolescent avec un regard un peu effrayé. A sa grande surprise, Octave abordait un air affecté si bien que Tears cligna un peu des yeux, beat de ce changement d’attitude.
-"Ne dis pas ça."
Ne pas dire quoi ? Qu’il ne pensait qu’au sexe ? Pourtant, il faisait tout pour qu’on pense… ça lui faisait de belle jambe de dire ça. Mais Tears fit taire ces insolentes pensées et regardait l’adolescent d’un œil nouveau. On aurait dit qu’il était accablé de quelques tracas, ce qui rendait son visage beaucoup plus beau que son masque d’insensibilité. C’était soulageant, si agréablement soulageant. Inquiétant aussi, parce qu’il n’était jamais agréable de voir quelqu’un souffrir, mais ça lui donnait de l’espoir. Tout n’était peut être pas perdu. Le regard insensé l’inquiétait par contre, un peu plus. Il avait le cœur endolori, il n’y avait qu’à le regarder pour le voir. Alors tout ça, ça n’était que de la souffrance qu’il essayait de cacher… ? Le surveillant se laissa vaguement secouer, fixa Octave d’un air d’incompréhension mais déjà plus serein.
-"Ne dis jamais ça."
Prenant immédiatement les paroles de l’adolescent au sérieux, Tears hocha faiblement la tête, effrayé et un peu intimidé par cette démence qui dévorait ces yeux et cette présence qu’il désirait comme un fruit interdit. Il se calma de suite, pareil à un enfant après une claque de sa mère, totalement soumis. Après une déglutition laborieuse, il souffla à grandes intervalles et posa un regard émotif sur l’orphelin. Ce n’était pas de la pitié, oh non, juste de l’affection. Comme ça, gratuit. Il avait blessé Octave, il n’aurait pas dû, et ça n’avait pas été son intention. L’adulte voulait juste qu’il réagisse, qu’il cesse d’adopter ce visage de je-m’en-foutiste qui le poignardait de fond en comble. Délicatement, il leva la main avec une lenteur exacerbée et la glissa dans les cheveux de l’adolescent. Il avait dû prendre sur lui pour camoufler toute cette peine, pour cacher son tourment derrière un masque qui ne faisait qu’infecter ses blessures. Quelle stupide pénitence.
-"… Qu’est ce qu’il t’arrive… ?"
Il avait dit ça d’une voix douce, voulant comprendre, cherchant vainement à déchiffrer tout ce qui se referait à l’orphelin. S’il le pouvait, il voulait la lui enlever, cette peine qui avait prit ces yeux en otage, si seulement il en connaissait la cause. Il voulait la lui arracher de la poitrine et la porter sur ses épaules, partager son fardeaux avec lui. Quel qu’il soit, que se soit un cadavre ou une mauvaise note. N’importe, son malheur sera le sien s’il daignait lui en donner un bout, lui faire confiance et partager ce qui lui faisait mal, pour que la calamité les prennent tout les deux, pour qu’ils essayaient de guérir ensemble. C’était toujours plus facile quand on avait quelqu’un pour nous encourager. Il voulait soulageait ses épaules de leurs poids, le revoir comme avant, il ne voulait que ça.
-"… Tu… tu as des problèmes… en ce moment… ?"
Ca faisait très hôpital psychiatrique dit comme ça, mais l’émotion qui baignait dans les yeux de Tears n’avait rien à voir avec de l’apitoiement envers un quelconque malade mental. La phrase qu’Octave avait dit résonna dans sa tête "Tu ne me connais pas encore assez pour être en mesure de poser ce genre de questions." En effet, il avait peut être raison, surement même. Alors, qu’attendait-il pour parler de lui, de ce qu’il aimait, de ces problèmes, de ces joies, de ces peines et ces fantaisies ? Tears n’attendait que ça, depuis si longtemps. Le surveillant passa sa main le long de la nuque blanche et laissa pendouiller son poignet sur l’épaule de l’orphelin, priant pour qu’il ne le rejette pas. Le blond priait beaucoup en ce moment, mais tous ces premiers souhaits avaient été sauvagement ignorés par l’horloger de ce monde. Alors il continuait, jusqu'à qu’on l’écoute. Il voulait faire comprendre à Octave qu’il était là, à ses cotés, pour lui, pour tout le temps, pour toujours, et que même s’il avait l’air fragile, même s’il avait l’air chétif, il pouvait en porter, des souffrances. Tears le couvait d'un regard bleuté avec l'envie foudrayante de l’embrasser, de le serrer contre lui, de le décoiffer, de le griffer avec passion et de lui susurrer des choses réconfortantes à l’oreille, mais pour l’instant, ce n’était que pure utopie. Sauf peut être pour les mots réconfortants.
-"… Moi… je veux tout savoir de toi… parce que… parce que… je… je sais pas pourquoi tu fais ça… mais… ça m’est égal… enfin non, ça m’est pas égal mais… mais voilà…"
Lui accordant un pardon plus que maladroit alors qu’il n’avait même pas demandé, il tenta un sourire.
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Sujet: Re: Here they are (PV Octave) Dim 23 Nov - 2:29
Lorsque le surveillant secoua docilement de la tête, Octave baissa les yeux vers ses chaussures en soupirant nerveusement. A vrai dire, il avait beau fixer attentivement le sol, il ne voyait, à vrai dire, pas grand chose. Peut-être qu’il était en train de devenir aveugle ? Genre, une punition divine pour avoir blessé celui qu’il chérissait ? Il aurait très bien pu s’en vouloir de ne pas respecter ses propres principes, mais le problème était que l’orphelin n’avait justement aucune principe. Ou plutôt, son créneau était : agir d'une façon, la condamner ensuite, juste pour le plaisir de contredire. Soudain, une main doucereuse se glissa dans les mèches basanés. Ne daignant même pas relever la tête, il continua sa vaine contemplation, essayant de réfléchir avec tout ce qu’il lui restait comme contenance. Tout avait commencé avec Alice et Charly. Oui. Mais en plus, ils l’embrassaient et le caressaient en toute connaissance de cause. Ils étaient parfaitement au courant de la nature de ses sentiments et pourtant... pourtant ils continuaient à le faire souffrir de la sorte par méchanceté ou par ignorance. Parce que c’était à Octave de rendre les choses plus aisément vivables, pas à eux. Et ils avaient tout à fait raison. L’orphelin s’était mutilé depuis le début et continuait aveuglement à le faire.
-"… Qu’est ce qu’il t’arrive… ?"
Qu’est-ce qui m’arrive, ha, plein de choses. J’ai pris pour exemple et habitude l’amour à sens unique, voilà ce qui m’arrive. Cette voix mielleuse et délicate l’irritait au plus haut point. Elle lui agressait sauvagement les oreilles comme des ultra sons ou une insulte particulièrement bien placée.
-"… Tu… tu as des problèmes… en ce moment… ?"
Secouant fébrilement la tête, l’orphelin déglutina en relevant son regard d’aliéné vers son unique interlocuteur.
-"… Moi… je veux tout savoir de toi… parce que… parce que… je… je sais pas pourquoi tu fais ça… mais… ça m’est égal… enfin non, ça m’est pas égal mais… mais voilà…"
Fermant les paupières, il ricana d’un air hostile et haineux. C’était quoi, ce sourire sympathique ? Cette voix douce et mielleuse ? Ce regard débordant d’affection et de tendresse ? Pourquoi est-ce que Tears lui souriait aussi aimablement ? Octave voulait crier, mais ne pouvait pas, voulait partir en courant, mais c’était au-dessus de ses forces, il était debout, comme une barre de fer en face du blondinet, à ne pas exactement savoir comment réagir. La seule chose qu’il savait c’est qu’il en avait plein les yeux de tous ces visages réjouis.
- Pourquoi est-ce que tu te fous de moi ?
Demanda t-il d’un ton calme et mesuré.
- Pourquoi est-ce que tu souris ? Tu t’es trouvé un guignol ? Je suis un clown pour toi ? Alors, où est ton rire ?
Et au fur et à mesure qu’il parlait, sa voix devenait un peu plus enragée, frénétique, effrénée...
- Vous voulez rire. Tout vous rend hilare, où que vous soyez, quoi que vous fassiez, toujours ! Tout vous fait rire, la vie, la mort, un Tsunami ! Un tremblement de terre et vous vous gaussez. Un policier tueur, HA ! Cinq millions d’orphelin, HAHA ! Et pourquoi vous rigolez ? Pourquoi ce « HA Ha » à la con ? Parce que quand c’est sérieux, ça vous fout bougrement les jetons.
Secouant le surveillant par les épaules il passait du murmure quasi-inaudible à un beuglement de taré fini, le regardant fixement de ses yeux aliénés comme s’il attendait une réponse.
- Il y a quelques années de cela, j’ai entamé une conversation sérieuse avec des gens. Je leur ai parlé de mes sentiments, ma vie et de la vie en général, cette vie là. Tout le monde hennissait. Ils ont dû penser « whoua, quelle blague ! ». J’ai vaguement songé à leur cracher sur la gueule. Mais de toute façon tout le monde continuera à rire bêtement. Personne ne comprendra en se disant « ouais, c’est une blague ». Tu t’es trouvé un bouffon ? Je ne suis pas un bouffon. Il n’y a qu’une seule fois où j’ai réellement mérité un sourire...
Il avait finit son long monologue dans un chuchotement sinistre, comme s’il allait s’étouffer. Renonçant, il laissa glisser ses mains les long des bras du surveillant tout en s’agenouillant à ses pieds. Posant son front sur le ventre de Tears, il soupira en fermant les yeux, laissant ses deux bras pendouiller négligemment le long de son corps. Pendant quelques longues minutes, il tambourina avec indolence l’abdomen cotonneux, mais ferme de son visage crispé et pour le moins impassible. Mon Dieu, qu’est-ce qu’il foutait là à lui raconter toutes ces conneries. Mais le blondinet lui esquissa un tendre sourire alors qu’Octave avait passé son temps à le blesser de façon préméditée. Alors tous ses efforts se retrouvaient réduits à néant juste parce qu’il s’était donné la liberté de faire preuve d’autre chose que d’impassibilité totale. Ah oui, l’indifférence est la pire des punitions. Dans un dernier mouvement de balançoire, il déposa ses lèvres sur le ventre plat avant de soupirer, quelque peu fataliste dépité. Se retrouver ainsi ne faisait certainement pas parti de ses plans, mais étrangement, il s’en réjouissait. Après ces dernières tentatives de rejet, son cerveau abandonna le combat et posa les armes, laissant place à quelque chose de plus délicat, moins raisonnable et un tantinet farfelu peut-être. Sur le coup, il se sentit bête et misérable. Pitoyable même.
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Sujet: Re: Here they are (PV Octave) Dim 23 Nov - 12:56
Interloqué, Tears écoutait l’orphelin parler avec démence, chuchoter parfois, rire méchamment, il l’écoutait, déboussolé. Totalement perdu et apeuré, il fixait Octave, sans dire un mot. Jamais il n’avait vu quelqu’un s’emporter autant, avec cette folie dans la voix, ce déséquilibre dans les yeux. Certains auraient pensés que l’orphelin délirait totalement, racontant des sottises sans queues ni têtes, et ils auraient abandonné l’idée d’essayer de le comprendre, ou même de l’écouter. Les paroles d’un demeuré n’intéressaient personne. Le surveillant l’écoutait pourtant, silencieusement, il l’écoutait en le prenant au sérieux. Non je ne me foutais pas de toi, non tu n’es ni un clown ni un guignol, oui j’ai souris parce que j’avais les jetons. Etait ce nécessaire de le dire ? Non, sûrement pas. Il fallait arrêter de parler maintenant, arrêter de remplir l’espace de ses paroles et écouter celles des autres. Et elles se déballaient, comme un rouleau de ficelle dont le bout est accroché à une remorque. Octave se soulageait, disait tout ce qu’il avait sur le cœur, n’attendait sûrement aucune réponse, juste parce que personne n’a peut être jamais daigné l’écouter. Alors ça en faisait, des choses à dire, des choses à avouer, à hurler et à chuchoter. Tears avait depuis longtemps déjà, perdu son semblant de sourire, il aurait pu être terrorisé par le monologue de l’adolescent, il aurait pu avoir pitié, mais il se contenta d’être là et d’écouter. Un adolescent qui vidait son sac comme ça, il n’y avait pas de quoi avoir honte, au contraire. Ca devait être soulageant après, mais vraiment après. Et ça permettait de voir si on s’était confié à la bonne personne. Se faisant secouer comme un shaker, il laissa Octave passer ses nerfs sur lui, se dépouiller de tout. Le sourire qu’il avait eu ne s’était pas voulu moqueur, mais il pouvait comprendre que ça ait énervé l’adolescent qui voyait défiler depuis son plus jeune âge toute la merde humaine sur un tapis roulant. Les hommes rient parce que ça soulage, ça fait du bien, on se sent puissant quand on rit, on se sent au dessus des autres, car ils ne savent pas pourquoi vous riez. Rire soulage le stress, permet d’optimiser, de se dire que ce n’était pas grave, de prendre ça à la légère et d’avoir l’air au dessus de tout. Alors tant qu’à faire, rions de tout. Effectivement, Tears avait sourit, faiblement, parce qu’il avait peur. L’angoisse de le perdre lui avait liquidé les entrailles, la crainte et l’anxiété d’être seul, de ne plus le voir, l’écouter, le toucher, lui parler, lui avaient nouées l’estomac. Il ne pouvait tout simplement pas l’imaginer, alors oui, il avait sourit, se disant qu’avec de la chance, ça pouvait calmer tout ça. Etre en colère ne faisait qu’empirer la situation, mais en souriant, on donne l’impression de la maîtriser. Evidement qu’il voulait la maîtriser, l’empêcher de finir en désastre. Mais en souriant au voleur, on lui vole aussi quelque chose. Alors forcement, ça irrite. Parce que le voleur ne volait sûrement pas pour voir un sourire niais sur votre tronche, et Octave n’avait sûrement pas été mesquin pour en voir un sur le visage de Tears, même si ça avait été un faible sourire timide, un peu triste. Au début du discours de l’adolescent, l’idée de lui retourner la claque avait effleuré sa pensée, parce qu’il s’était senti un peu insulté que le brun puisse penser que Tears le considérait comme un bouffon. Il avait eu envie de le faire taire, de lui cracher ses sentiments à la tronche et qu’il se démerde comme ça. Ouais, ça l’avait tué cette réplique. Quelques larmes avaient recommencé à couler, et il était resté silencieux en se mordant la joue. Octave lui faisait mal, mais le surveillant supportait parce qu’il savait que celui qui avait le plus d’affliction dans l’affaire, ce n’était pas lui. Alors il laissa le jeune homme évacuant sa douleur, la faire sortir par tous les pores de son épiderme.
Au final, le brun tomba à genoux. Automatiquement, un flash back apparut, parce qu’il avait déjà vu ça quelque part. Dans les douches, oui, Octave s’était agenouillé aussi. Sentant un doux poids sur son ventre, il déglutit péniblement et respira avec peine. L’orphelin s’était calmé, et maintenant… ? Maintenant… il ne savait pas. Il n’avait, à vrai dire, jamais connue ce genre de situation, et ce genre de sentiment qui lui grignoté la tête. Tears avait eu le temps de réfléchir, il savait ce que c’était, même s’il avait peur de se l’avouer. Cette nuit là, il y a onze jours, la chambre 2, voisine à celle du surveillant, était censé être vide. Hélas, un professeur y avait emménagé la veille, en toute discrétion. Et c’était à sa grande honte du surveillant que Dion était venu discuter des effets et des causes des cris qu’il avait entendu la nuit. Après quelques mensonges bidons, vagues explications, bégayements et crises de larmes, le professeur de philosophie avait posé son diagnostic. Ah… alors c’était ça, aimer ? Oh… ça faisait mal, un peu. Tears, lentement, s’agenouilla aussi. Avec toujours cette même lenteur et hésitation qui le rendait si gauche, il commença à l’enlacer. Peut être qu’il le rejetterai, le bafferai à nouveau, l’insulterai. Qu’il fasse, espérons que ça le fera décompresser. Son cœur s’entendait à 36km à la ronde, alors que, le ventre en charpie, il espérait. Il avait toujours envie de réponses, il avait toujours envie de lui demander "Pourquoi tu m’a fais l’amour si tu me déteste ?" mais c’était inutile, il s’en foutait un peu de la réponse maintenant. Alors en le serrant contre lui, il murmura des excuses, mélangées à des hésitations, le tout pour camoufler les deux mots du milieu. Oui oui, ces deux mots là. Que Tears n’avait encore jamais prononcé à quelqu’un d’autre que sa famille. Il les avait glissés au milieu de ses incertitudes, ces mots niais que les gens disaient souvent sans les penser. C’était sans doute la déclaration la plus pourrie du monde, mais il avait tellement pris sur lui pour la dire que ses lèvres lui faisaient mal. Voilà, maintenant c’était à toi de rire Octave, vas y, moques toi.
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Sujet: Re: Here they are (PV Octave) Dim 23 Nov - 16:18
Il ne considérait pas ça comme une confession ou une confidence. Ni même un soulagement. Mais il fallait tout le temps, toujours, tout expliquer, rendre clair et compréhensible, explicable et logique. Sinon, les gens se perdaient, s’énervaient et ne saisissaient plus rien. Non, non, il était nécessaire de creuser, touiller dans les plaies avec un couteau à beurre pour en fin de compte dire « ah, c’est pour ça ! » et partir, une fois la curiosité satisfaite. Soudain, Tears entreprit de s’excuser mollement tout en plaçant en plein milieu le genre de déclarations qu’il était tout simplement impossible de rater. C’était les deux mots qu’il avait sans doutes le moins entendu durant sa courte existence ce pourquoi il avait prit une importance toute particulière à ses yeux. Bizarrement, il s’y attendait.
- Il y avait deux personnes que j’aimais beaucoup, là où j’habitais avant. Cela dit, le destin, en plus de faire en sorte que ce ne soit pas réciproque, décida de mes les enlever. Une explosion énorme ! ZBLARF ! Avec le champignon nucléaire et tout et tout...
Il en riait presque. Mais ne le condamnez pas, on rit tous du malheur des autres et c’est encore mieux lorsqu’on arrive à rire du sien. Nous n'avons pas assez de larmes pour tous les malheurs du monde, il faut bien sourire de quelques uns d'entre eux.
- A l’hôpital, j’en parlais à tout le monde. Je leur racontais à quel point c’était douloureux et on me disait « C’est très intéressant, mais on s’en fout ». J’ai commencé à boire. Terriblement beaucoup. Toute ma famille était morte, je n’avais plus d’endroit où aller, mais je n’en avais strictement rien à battre, la seule chose qui m’importait c’était la débauche. Matin, jour, soir. Du matin à la tombée de la nuit j’étais odieusement ivre. Ca faisait peur.
Son ton était calme et monotone, presque passif. Aucun tremblement ou convulsion ne venait perturber sa parole, on aurait dit qu’il récitait naïvement une poésie sans en comprendre le sens. Aucune tonalité ni passion, juste du vide.
- Un jour j’ai senti que j’allais bientôt mourir. Et tu sais quoi ? Je me suis presque réjouis à cette idée. Elle ne m’a pas du tout fait peur. Je voulais qu’une seule chose, que ça arrive rapidement. Alors j’ai commencé à chercher la mort. Je me battais avec la police, je harcelais les gens, les voisins, on me battait, on me poignardait. Je dormais sous les ponts, je m’avachissais dans les hôpitaux. On me tabassait jusqu’au sang. C’est pas grave. Je m’en sortais toujours.
Enfouissant ses narines dans les creux du cou de Tears, il soupira lourdement. Cette odeur, Ciel, quelle odeur ! Senteur qu’i lavait tenté de retrouver dans ses draps, sur ses vêtements de la nuit amoureuse mais en vain. Tout s’était évaporé en lui criant « ha ! bien fait pour toi, connard ».
- J’étais comme un bâtard. Tu sais, je rampe jusqu’à chez moi, lèche mes blessures pour que ça cicatrise et je me débrouille pour émerger à nouveau. Jamais peur d’une seule chose : sauter par la fenêtre ou me noyer, je ne sais pas pourquoi. Ca me foutait la trouille...
Et encore heureux. En fait, la mort avait toujours été quelque chose de très imagé. Jamais l’idée de se suicider n’avait effleuré son esprit, oh non, il n’avait pas assez faible pour être le seul coupable de son anéantissement. Il cherchait à provoquer sa mort, mais ne pas en être coupable.
- Un jour, j’étais dans le métro. Répugnant, sentant à en tuer les mouches, complètement saoul. Il y avait plein de monde et j’ai de nouveau commencé à tous les faire chier. Je râlais, insultais tout le monde... Tu sais, je me regardais de côté et me réjouissais de cette ignominie profonde, j’était immonde. Et rêvais que d’une seule chose, que quelqu’un me prenne et me balance sur les rails. Tellement fort que ma cervelle volerait en morceaux. Tout le monde me regardait, mais personne ne faisait quoi que ce soit. Saut une femme qui était assise avec sa petite fille de 5 ans. La petite fille à regardé sa maman et dit « Maman, le monsieur est fou, il me fait peur ». Et la femme lui a répondu « non, il n’est pas fou, il est juste très, très triste ».
Ses doigts fins serrant les manches de sa chemise noire, Octave ferma les yeux en soupirant un grand coup. Un frisson imperceptible passa le long de sa colonne vertébrale recouverte des mains tremblotantes du surveillant.
- Peut-être que j’aurais dû crever. Peut-être que c’était mon destin ? Et je serais sans doutes mort si seulement une personne ne m’avait pas prêté plus d’attention que les autres.
Pourquoi il disait tout ça déjà ? Ah oui, parce que cette histoire, il l’associait à Tears d’une certaine façon. Lui, aussi, était en train de le secourir à sa manière. Alors que n’importe qui aurait pensé que c’était un salaud qui ne pensait qu’à baiser, le blondinet avait prit le temps d’y réfléchir plus sérieusement.
- Moi aussi, tu sais...
Conclu t-il en passant ses propres bras dans les dos de son amant d’un soir. Sincère, oui beaucoup, touchant... je ne sais pas.
Invité
Sujet: Re: Here they are (PV Octave) Dim 23 Nov - 20:35
Le serrant contre lui, agrippant son corps comme s’il avait peur qu’il ne s’évapore, il se contenta de l’écouter, et d’essayer de le comprendre. Plus le récit du jeune homme avançait, plus les larmes du surveillant coulaient, il pleurait les flots qu’Octave ne lâchait pas. Sans doute était-il asséché. Secoué de quelques sanglots, il tremblait, se trouvant pitoyable et trop sensible face au self control du brun. Avoir envie de mourir était sans doute une des pensées les plus affreuses qui pouvait pénétrer la tête d’un homme. L’idée d’être totalement inutile et néfaste sur la surface de la terre et d’attendre que quelqu’un daigne vous donner pénitence. Attendre d’être puni pour son existence, et Dieu seul sait que l’attente était longue et douloureuse. Il le comprenait, il le comprenait tellement qu’en plus de pleurer pour le jeune homme, il pleurait aussi pour lui-même. Personne ne devrait jamais avoir de telles idées. Personne. Jouer avec la mort était un passe temps plus que morbide, sombre et horrible et Octave devait vraiment les avoir aimé, ces deux personnes, pour en souffrir autant. On devait vraiment l’avoir ignoré pour qu’il en vienne à n’avoir que la mort en seul partenaire de jeu. L’ignorance, il n’y avait rien de plus terrible que d’être ignoré, invisible, inodore et muet. Le genre de situation dans laquelle l’impuissance devenait reine, vous tannait, vous flagellait sans que vous ne puissiez rien faire. La voix de l’orphelin était si totalement impassible que c’en était étrange, il avait sans doute tant de douleur qu’il ne la sentait plus… Qui sait. Ca lui faisait de la peine, ça lui brisait le cœur à Tears, d’imaginer tout ça. Parce que des images lui venaient en tête, des images qu’il ne savait pas assez réalistes pour décrire toute l’affliction dont l’adolescent avait été victime. S’il pouvait remonter le temps, il aurait sans doute remplacé Octave par lui, pour lui prendre toute cette douleur, toute cette ignorance qu’il s’était reçu dans la tronche. Pour l’instant, il se sentait impuissant et faible face à tout cela, il ne pouvait que le serrer dans ses bras, lui caresser le dos. Mais ce ne sera jamais assez. Les orphelins n’avaient pas pour habitude de raconter leurs passés, se jugeant trop fiers pour montrer quelconques maux. Et Octave évacuait, prêtant tout ses mortifications à Tears, lui léguant quelques idées de ses souffrances. Ou plutôt, il lui fournissait quelques explications, vis-à-vis de son comportement pour l’aider à comprendre. Le blond prenait et enfermait le tout dans son cœur, les gardant sous clef. Il s’en voulait, il se sentait minable d’avoir rouvert toutes ces blessures, d’avoir salé ces plaies, il s’en voulait tellement qu’il s’en mordait la lèvre sans s’en rendre compte. Il avait été tellement maladroit et incompréhensif qu’il n’avait vu que sa pauvre petite tête, lui qui se plaignait parce qu’on l’avait rejeté une matinée. Octave lui, se rejetait lui-même, s’arrangeait pour se faire rejeter des autres et ça, pendant si longtemps. Et après…le blondinet avait osé se plaindre, égoïste qu’il était. Il avait osé demander des comptes. Ridicule en somme.
-"Peut-être que j’aurais dû crever. Peut-être que c’était mon destin ? Et je serais sans doute mort si seulement une personne ne m’avait pas prêté plus d’attention que les autres. "
Quelque quelle soit, Tears la bénissait, cette personne qui l’avait maintenu en vie. Peut être était-ce Roger, lorsqu’il était venu le chercher, qui sait ? Ce qu’il savait, ce que la perte d’Octave aurait été un vide immense. Le surveillant ne l’aurait pas connu, il n’aurait pas en ce moment ce trésor dans les bras, il n’aurait pas ce visage dans son cou, ce sentiment inconnu lové dans la poitrine…. Il aurait raté tellement de choses. Resserrant l’étreinte comme pour être sûr qu’il soit vivant, sûr qu’il soit là, profiter de sa présence, de son souffle, de son odeur, il se contenta de le vivre, cet instant. Les nombreuses prières de Tears n’avaient donc pas été inutiles, elles avaient laissé le jeune homme en vie. Triste et heureux à la fois, il caressait ses cheveux avec son front, humidifiant quelques mèches de ses larmes.
-"Moi aussi, tu sais..."
Le surveillant se stoppa. Hein ? Lui aussi quoi ? Il décala son visage et appuyant son front sur le sien. Deux bras chauds vinrent s’installer sur son dos. Comment lui aussi ? C’était impossible… personne, personne ne pouvait… oh, c’était une douce utopie. Ce n’était qu’un rêve. Alors pourquoi son cœur bondissait à lui arracher la poitrine, pourquoi… ? Ses tempes tremblaient et ces joues devinrent aussi rouges que ses yeux humides, aussi vermillons que ses lèvres mordues. Ah, décidément oui, il pleurait plus de joie que de tristesse. En cette instant, il devait être l’homme le plus heureux du monde, quoiqu’un peu mélancolique. Oh ciel, qu’ai-je fais pour mériter cette chaleur qui me berce, alors que je ne suis qu’un misérable humain… Il fixait les yeux d’Octave, décelant les moindres touches de couleurs, les moindres étincèlements, les moindres détails dans ces pupilles qu’il affectionnait tant. Tears ne souriait pas, son regard souriait pour lui. Il voulait dire à l’adolescent que c’était fini tout ça, qu’il était là, qu’il l’écoutera autant qu’il voudra, que se faire haïr de lui ne servira plus à rien. Alors il glissa son visage vers la mâchoire d’Octave, murmurant des excuses, pour ne pas avoir essayé de comprendre plus tôt, pour avoir rouvert ses souvenirs douloureux, pour lui, pour tout. Quelques remerciements aussi, pour être là, pour être en vie, pour être dans ses bras. La voix toujours tremblante, il remonta à nouveau son front pour le coller à celui de l’adolescent, et murmura :
-"…S’il… y a quelque chose que je puisse faire… s’il te plait… dis le moi, je le ferais…"
Le blond en avait marre de toujours devoir être protégé, il voulait faire quelque chose pour une fois. Ne pas se sentir si impuissant et inutile face à la douleur humaine.
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Sujet: Re: Here they are (PV Octave) Lun 24 Nov - 21:59
Du bout des doigts, il caressait distraitement les omoplates du surveillant à travers l’épais tissus, en définissant délicatement les contours. Puis, sa main descendit négligemment vers la colonne vertébrale, comptant avec affection les vertèbres saillantes. Les yeux clos, son souffle chaud cognait contre le cou si tendre lorsque soudain, son désiré plaqua leurs fronts l’un contre l’autre. Dessinant un sourire vaguement amusé sur son visage jusqu’alors impassible, Octave observa les traits qui s’offraient à ses yeux aux reflets gélatineux. A peine allait-il faire le pas que Tears glissa le long de sa joue pour se lover contre sa mâchoire anguleuse.
-"…S’il… y a quelque chose que je puisse faire… s’il te plait… dis le moi, je le ferais…"
Ricanant tendrement, il entrouvrit les lèvres en dénudant pour la première fois deux canines blanches particulièrement prononcés – que voulez vous, tel joueur tel personnage. Sortant sa langue pointue, il lécha la joue du blondinet en récoltant l’eau salée. Parait-il que c’est un aphrodisiaque. S’humectant les lèvres par la même occasion, il pressa son nez froid contre la tempe ardente en reniflant l’odeur de son amant. Peut-être n’était-ce que le mélange du shampooing et du produit de lessive, mais il s’en foutait, ça sentait bon, ça sentait Tears et c’était le plus important. Fermant les yeux, il savoura une saveur qui lui avait odieusement manquée. Se mordillant la lèvre inférieure, il soupira très légèrement, un peu plus détendu et placide.
- Comme rester ici, avec moi ? J’ai encore une heure de colle...
Chuchota t-il au-dessus de l’oreille pâle avant de saisir le visage du surveillant entre ses deux mains. Là, il le regarda longuement en laissant le silence les oppresser de sa douceur suave, mielleuse, presque paresseuse et passive. Ce n’était pas l’un de ces silences particulièrement gêné et flottant en brume noire, non, c’était un silence complice et coopérateur. Passant sa langue gourmande sur la deuxième joue, Octave sentit ses joues rougir quelque peu tandis que les dernières gouttes salées glissaient le long de sa gorge vibrante. Aphrodisiaque ? Non. Mais Tears l’était, lui. Excitant à en mourir. Désiré et désirable. Créature inspirante et inspirée. Pressant sauvagement ses lèvres sur celles de son partenaire, l’orphelin frissonna violemment, goûtant avec fièvre les babines sucrés et restées vierges de ses caresses les deux dernières semaines. Que c’était pur, innocent et chaste... qu’il avait envie de salir tout ça. Que c’était bon... C’était comme si on lui rappelait tout ce qu’il avait abandonné à coup de cuillère dans son cerveau déjà assez endolori. Resserrant son étreinte, il passa sans grand ménagement ses larges mains sous les larges vêtements. Agrippant pendant un instant les hanches dénudés, il remonta le long des côtes avec fureur avant de redescendre vers le bas du dos où il appliqua une suave mais ferme pression afin de rapprocher leurs deux corps. Ce n’était nullement dans un but sexuel –nooon ! Comment ose-tu penser ça, maraud ? Gueux !- juste passionnel. Rompant brusquement le baiser, il cala ses lèvres entrouvertes contre la joue brûlante.
- Je meurs d’envie de vous.
Dit-il en esquissant un sourire moqueur. Oui, c’était minable. Il connaissait pourtant un tas de poèmes Russes particulièrement enflammant, mais aucun n’avait été traduit. Jamais. Décidément, personne n’arrivait à transmettre toute la beauté dont était capable cette langue si délicate à apprendre. Pénible, peut-être, mais ça en valait la chandelle car la richesse faisait son charme. Embrassant les paupières dorés, Octave lança un ricanement railleur, taquinant son pauvre amant aux glandes lacrymales sans fond.
- Je t’aime.
Ah voilà, c’était déjà plus concret.
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Sujet: Re: Here they are (PV Octave) Mer 26 Nov - 13:16
Ces deux dernières semaines avaient été si froides, si vides et inutiles, une froideur que Tears avait tenté de réchauffer avec ses larmes. Mais voilà que la langue d’Octave prenait la relève, offrant ses doux services sur la joue humide, lui proposant une tout autre chaleur. Comme ça lui avait manqué, comme toute cette douceur mélangée de désir insolent lui avait terriblement manqué si bien que sa peau réclamait compensation.
-"Comme rester ici, avec moi ? J’ai encore une heure de colle..."
Le chuchotement l’avait fait frissonner tant cette voix si particulière le perturbait délicieusement. Une heure… ? C’était trop court une heure, c’était petit, c’était rien. Et la vie est surement bien trop courte elle aussi, pour profiter pleinement de la compagnie tant convoitée d’une personne qu’on affectionnait. Surtout à rester enfermé dans une salle dont l’intérêt était extrêmement réduit. En effet, Tears était encore trop innocent pour penser aux effets et aux causes d’une salle où l’on pouvait aisément s’enfermer, seul avec la personne dont les moindres faits et gestes provoquaient des mœurs cuisantes. Oh, quoique, il devait y penser dans un coin de son inconscient, car Octave avait réveillé en lui quelques envies passablement torrides, dont il s’efforçait de ne pas penser. Il voulait juste profiter de sa présence, de sa voix et de son odeur, sans se presser. Un silence frais et consolateur l’apaisa un peu alors qu’il accueillait l’odeur de l’orphelin avec hospitalité. Comme un petit chaton, le brun entreprit de se débarrasser des larmes de sa seconde joue alors que Tears, rougissant, fermait un œil pour se concentrer sur l’humidité et la chaleur qui faisait escale sur sa peau. Alors ils s’étaient réconciliés, c’était fini ? Le cauchemar avait-il définitivement prit fin ? Un faible sourire de soulagement s’afficha sur les lèvres souples du blondinet, même lèvres qui fut pressées impitoyablement par leurs jumelles. C’était comme une piqûre de rappel, pour lui faire assimiler tout ce qu’il aurait manqué sans cette heure de colle. Oh, dieu soit loué Taken, de coller les élèves de manière aussi systématique. Soudain des mains froides, contrastant violement avec la chaleur de leur échange buccal, virent faire intrusion sur sa peau sensible. Ces doigts, c’était ces doigts là, il pouvait presque reconnaître leurs empreintes digitales. L’échine frémissante, il faisait danser sa langue avec une mélancolie indomptée. L’étreinte se resserra vivement, ce qui ne manqua pas de réconforter le surveillant qui ne demandait rien d’autre que de se lover dans les bras de celui qu’il chérissait. Le baiser se rompit et la bouche brulante d’Octave vint souffler longuement sur sa joue encore humide.
-"Je meurs d’envie de vous."
Ouh. Ah. Ah… voilà comment causer un incendie sur les joues déjà bien pourpres du jeune adulte. Voilà qui était inattendu. Ces paroles lui avaient brulé les oreilles et enflammé les sens, c’était tout bonnement flattant mais aussi assez gênant, mais il finira bien par s’habituer. Ou pas. Il arrivait difficilement à imaginer qu’on puisse avoir envie de lui, qu’on puisse le désirer, qu’on puisse… enfin, ça lui paralysait complètement l’esprit. Et Octave avait dit ça… d’une manière si charmante. Pas de "J’ai envie de toi" du genre « Hey comment t’es trop bonne, j’ai grave envie de toi poupée." Non non, ça sentait le raffiné ici. Ca sentait le chocolat corsé à l’orange. Une paire de lèvres toute aussi subtile vint se poser sur sa paupière et il en soupira d’aise. Les ricanements d’Octave résonnaient dans sa tête, se moquait-il de lui ? Certains se seraient méfiés, certains l’auraient mal pris, mais Tears était naïf, alors il s’en fichait. Tant qu’il était près de lui, qu’il sentait sa chaleur, que l’adolescent était de bonne humeur, alors l’adulte, lui, se fichait du reste. Maintenant son monde chaotique avait un centre, un centre pour organiser le tout, mettre de l’ordre dans ses mœurs, ses indécisions et ses peurs.
-"Je t’aime."
Heiiiin ? Oh mon dieu, oh mon dieu, kesskiladit ? C’était ces mots là, dit clairement, sans murmures ni fioritures, sans bruit de fond ni bégayements. C’était foudroyant comme l’orage, doux comme une brise et coloré comme un printemps. Tears se persuadait d’halluciner, mais Octave avait été on ne peut plus clair, se convaincre d’un rêve serait donc considéré comme du foutage de gueule. Mais le temps que l’information atteigne le cerveau, que le cerveau se trouve capable de déchiffrer correctement l’information, son expression facial n’a pas du changer pendant près de deux minutes. Mon dieu… aimer… ? Alors, ça n’arrivait pas qu’aux autres ? L’idée de pouvoir être important, vraiment important, aux yeux de quelqu’un, lui donnait toute les raisons du monde pour rester positif. Octave se rendait vraiment compte de ce qu’il venait de dire ? Est-ce qu’il se rendait compte que Tears ne le lâchera plus ? Totalement abasourdi, il se disait des choses qu’il n’arrivait à comprendre lui-même. Il n’arrivait définitivement pas à voir tout l’étendue si largement immense de ce sentiment, c’était trop grand. Et quand il se disait qu’Octave éprouvait pour lui ce que lui-même éprouvait pour le brun, il se disait que c’était impossible. Que l’adolescent ne pouvait dépasser ses sentiments, que c’est lui qui aimait le plus.
Alors il fixa l’adolescent avec des yeux étonnés et, au bout d’un moment, cligna des yeux et entreprit quelques gestes incompréhensifs accompagnés de bégayements étranges. Ses gestes ressemblaient un peu à "Moi Tears, toi Octave, moi être ton ami." car il montrait le jeune homme et se pointait du doigt après, le tout assez mollement, essayant vainement de dire quelque chose. En fait, il essayait d’assimiler : ".... Tu m’aime… et je t’aime… alors… on s’aime ? Alors……… ?" On aurait dit un élève qui perdait ses mots lors d’un oral du bac, c’était un peu ridicule mais mignon. Rouge et déboussolé, il avait un blocage. Un si tendre blocage qui n’avait rien de stressant ou d’oppressant, juste trop de joie concentrée, trop de bulles pétillantes dans son eau. Le sang affluait sans ses tempes avec orgueil alors que ses yeux encore un peu humides décidèrent enfin de se poser sur le jeune homme, abandonnant leur air étonné. De là, il se pencha un peu, et l’embrassa, rebroussant légèrement ses lèvres comme un enfant. D’une main maladroite, il lui caressa les cheveux avec une tendresse infinie, les yeux fermés, le cœur bondissant. Puis il se recula, des étoiles pleins les yeux, les joues rosies.
-"… Je… tu… tu sais que… que… maintenant que… tu as dis ça… je… je…ne vais plus… te lâcher…"
Il avait dit ça avec un sourire d'excuse, embarassé de devoir avouer ça. Et au diable cette satanée heure de colle, il dira à Taken qu’Octave avait fait les exercices mais que lui, pauvre misérable surveillant, avait perdu les copies. Ce sera bien une des premières fois qu’il ne répondra pas aux devoirs de son métier. Mais maintenant, tout de suite, il y avait tellement de choses qu’il avait envie de faire, son esprit de grand romantique aidant : marcher main dans la main, faire de la barque dans l’étang, aller au cinéma, en ville… et tellement, tellement d’autres choses. Oh oui, c’était des fantasmes niais qui puaient le romantisme, mais qu’est-ce que ça devait être bon. Finalement il passa une main tremblante d’émotion sur la joue pâle qui s’offrait à lui :
-"… Si tu savais… si tu savais… comme moi aussi…"
Après avoir glissé un doigt amoureux sur la bouche d’Octave, pour lisser ses lèvres, il l’embrassa avec un peu plus de passion et de bestialité, mordillant sa lèvre inférieure avec affection avant de le laisser à nouveau libre.
-"… On… est pas obligé de rester ici… "
Eh oui, dans son élan d’amour, il n’avait même pas remarqué qu’il ne fallait mieux pas qu’ils exhibent au monde, vagabondant dans les champs main dans la main, tant leur relation était si peu conventionnelle. Il ne voyait plus le brun comme un garçon, ni même un orphelin, ni même un adolescent, oh non, il était devenu une espèce à part entière.
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Sujet: Re: Here they are (PV Octave) Mer 26 Nov - 21:38
Alors que le surveillant lui jeta un regard étonné, Octave souleva un sourcil interrogateur vaguement amusé. Ses yeux bleus pétillants comme un champagnisé, il fixait d'un air attendri probablement le premier amour de sa vie. Genre, le vrai, avec le cœur qui bat vachement fort, la tête qui se remplit de niaiseries sans nom et la bistouquette qui se dresse. Mais pas tout le temps quand même. Il y avait un moment à partir duquel un couple devenait nunuche quoi qu'ils fassent. Parce que c'est écrit quelque part, t'y échappe pas, c'est la loi. Marrant parce que quand t'es seule, l'amour des autres te semble terriblement couillon, mais une fois que c'est ton tour... OUah, moi et mon mec c'est trop le grand amour. Voilà, s'était inévitable. Ils allaient se polir les molaires à longueur de temps, partager absolument tout: si l'un attrapa une gastro, il se fera donc une joie de la partager avec l'autre. Ils allaient se ruiner en chewing gum, pour contre attaquer face aux assauts de Boursin Ail et fines Herbes de la cantine. Ils allaient devenir des atrophiés du cerveau et appelleront leur douce moitié "mon chaton" ou "mon cœur d'amour" alors que "ma petite flaque de vomi " serait tellement plus original. Ils vont truffer leur blog/page my space/pseudos MSN de trucs du genre : ...Je pense à toi qu'une seule fois par jour mais cela dure 24 heures...Ce qui impliquera automatiquement le fait qu'ils vont penser l'un à l'autre même quand ils seront aux chiottes, ce qui est plutôt moyen niveau romantisme, mais là n'est pas le problème. A se demander surtout si quelqu'un avait déjà emballé avec une phrase si pathétique. Poétique pardon, jvoulais dire poétique. Et enfin, Octave sera obligé de s'épiler même en hiver, pour continuer de faire croire à Tears que les gay ça n'a pas de poils. Prout, c'est comme ça et ça ne changera probablement jamais. Je parle du romantisme, pas des poils. Voilà en quoi consiste l'évolution du passage du singe à l'homme : l'épilation. Imaginez la quantité de temps que l'on gagne ! D'un air navré, il regardait le blondinet dialoguer dans un jargon qu'il ne comprenait visiblement pas. C'était pourtant simple. Mais oui, je t'aime, dadais. Enfin de compte aimer n'était qu'un mot, encore fallait-il le ressentir.
-"… Je… tu… tu sais que… que… maintenant que… tu as dis ça… je… je…ne vais plus… te lâcher…"
Lâchant un rire réservé de sa voix cristalline, l'orphelin adressa un sourire moqueur à son désiré.
- Oh oui, ne me lâche surtout pas, je suis tellement volatile.
Témoigna-il d'un ton ironique tout en sachant parfaitement que ce n'était pas si faux que ça. Il glissait littéralement entre des doigts maladroits.
-"… Si tu savais… si tu savais… comme moi aussi…"
Lorsqu'une phalange glissa tendrement sur ses lèvres. Se laissant faire par les babines brûlantes, Octave répondit au baiser sans grande retenue, comme à son habitude. Ou plutôt, étonnez-vous du jour où il le fera avec retenue et modération. Fermant les yeux avec lenteur comme s'il s'apprêtait à dormir, le brun entrouvrit les lèvres afin de donner meilleur accès aux dents pointues qui le provoquaient intolérablement.
-"… On… est pas obligé de rester ici… "
Oh comme il avait raison. Si seulement l'adulte n'avait pas dit cette phrase, l'idée diabolique qui germait dans son petit esprit ne serait jamais née. Maléfique, malsaine, pernicieuse, mauvaise et pourtant si tentante. Remontant ses mains glacées le long du dos finement musclé, il était pareil à un voyageur désespéré : toujours à la recherche de quelque chose sans parvenir à le trouver. Glissant langoureusement le long des reins, il atteignit les omoplates avant de redescendre le long de la colonne vertébrale jusqu'à ce que ses doigts s'infiltrent entre la peau et le tissus du caleçon. Au chaud, il tâta le terrain avant caresser les fesses robustes autant que l'étroit espace le lui permettait. Pendant ce temps, et bien ses hanches se calèrent pour ne pas dire se collèrent contre celles du surveillant tandis que sa bouche, profitant de la surprise générale, vint se lover au creux des lèvres adultes. Jouant avec la langue partenaire, Octave s'abandonna à la douceur du moment avant de se rappeler avec un certain regret qu'il avait une idée bien précise dans la tête. Rompant le baiser, l'orphelin dégagea ses doigts osseux du calebar qu'il tira un peu vers le haut pour en apercevoir la couleur. Mhh, vert. Comme le LASER de la salle de techno. Okay, on peut faire mieux niveau romantisme. Mais en même temps des pandas... ouais, mais il ne pouvait pas prévoir.
- Si ton élan d'amour n'est pas qu'un simple caprice, alors viens demain à la piscine, vers minuit. Je t'y attendrai avec patience.
Déposant un fougueux baiser sur les lèvres de Tears, il se releva avant de l'aider à en faire de même. Une fois à la même hauteur, Octave caressa la joue brûlante du bout des doigts en le fixant avec le plus grand sérieux dont il était capable. Et pourtant, il accueillait ça comme un jeu.
-Mais si tu projetais de faire la même chose que moi...
Baissant les yeux, sa voix sembla se coincer en un semblant de sanglot.
- Je t'en prie de cesser tes instance.
Car je ne supporterai pas de me faire abandonner après une telle lueur d'espoir. L'orphelin saisit la main de son désiré avant de déposer sur son dos blême un léger baiser sucré. Humant une dernière fois son parfum, il lui jeta un regard interdit.
- Encore mille excuses, my lord. Pour rien, pour tout. De t'abandonner de la sorte insatisfait, mais ce n'est que pour mieux te retrouver, mon amour.
Et sur ces mots, il lâcha les doigts de son amant avant de quitter la pièce en un claquement sinistre des doigts. Une fois la porte refermée derrière lui, il s'adossa à celle-ci, le souffle court et le cœur battant la chamade comme jamais. Oh mon gode, ça allait être insupportable. Son corps en tremblait déjà. Quoi ? Plus de 24 heures à attendre ? Se mordant la lèvre inférieure, Octave passa une fine main dans ses cheveux basanés avant de s'éloigner à pas rapide. Il valait mieux quitter ces lieux avant de céder à la tentation de revoir son cœur, son soupirant, l'âme de sa vie... Ouais, c'est nunuche, allé shut up ta gueule va.