Sujet: La fuite en avant ~ Hazel&Time Sam 29 Juin - 17:27
Il n'y a qu'un pas à faire pour dire que je m'ennuyais.
Oh, bien sûr, en soi, les cours qu'on donne ici requièrent toute l'attention et sont intéressants. On peut même dire qu'il s'agissait d'une véritable aubaine pour un gamin comme moi, qui ne disposait que d'une très faible culture générale. Certainement la raison pour laquelle j'ai toujours trouvé l'appellation "surdoué" d'une rare hyperbole. Je n'ai jamais aimé qu'on me désigne par ce mot qui selon moi ne me détache que trop des autres. C'est un peu ma seule motivation dans ma vie et on peut très clairement dire que je me débrouille mal. Ce n'est pas que je manque de volonté. C'est tout simplement que dans ce cas-là j'ai été un peu long à la détente et que le temps que je comprenne mon erreur, le retour en arrière était impossible. Quoique, dans ce cas-là, j'ai bien l'impression qu'il n'existait pas de véritables solutions quand on sait mal se cacher. Je n'étais pas doué avec les autres, point. Et je n'avais pas de chance non plus. Même dans cet endroit où chaque personne se différencie des autres plus ou moins par la même chose que moi, je ne me sentais pas à ma place. Je ne me sentais à ma place nulle part et ça ne serait certainement pas en mettant ma vie en danger d'une quelconque façon que l'adrénaline me rendrait confiance en moi. Et ça ne serait certainement pas aujourd'hui qu'il se passerait quelque chose qui démontrerait la présence d'une autre personne comme moi. Oui, j'étais bien unique, même si je me refusais de penser que c'est le cas de chacun et que cette affirmation dénote d'un égo plus que certain. Réfléchir et re-réfléchir à ce problème qui m'habitait depuis mes six ans n'était pas sain et ne servait à rien sinon à s'aigrir; mais il fallait bien que je m'occupe les méninges à défaut d'occuper le reste. Comprenez que je n'ai pas l'habitude d'être en retard aux cours dispensés, que ce soit le matin ou le soir, tout bonnement parce que je sais que c'est une chose qu'il m'est possible de faire pour ne pas me faire remarquer. Ce que j'aime, oui. Il est étonnant de voir cette fois que j'ai vraiment prouvé que je n'aime pas être à l'heure pile non plus.
Non. Il a fallu que je me ramène avec ces ... Ces putains de vingt-cinq minutes d'avance ?! Personne dans ce couloir où je semblais minuscule, assis en tailleur, comme à mon habitude ... Mais sans mon ordinateur. Vous saisissez maintenant pourquoi je suis sur les nerfs depuis tout à l'heure ? Il est bien sûr interdit d'utiliser ce genre d'appareil en classe. Et donc ... Je me demande encore pourquoi je ne suis pas resté dans ma chambre, tranquillement, jusqu'à venir à pile ... Là, mes doigts bougeaient presque tous seuls et il était certain qu'ils avaient besoin d'une occupation. Je ne me voyais pas les sucer, ni les ronger. Je ne les voyais que sur un écran d'ordinateur et même plus en train d'écrire quelque chose sur une feuille de papier. Mon regard ne savait et ne sut pas quoi regarder mis à part le sol quand une autre personne est passée devant moi pour s'assoir également ... Pas très loin de moi, adossé au mur d'en face. Je n'avais vu que ses pieds et une vague silhouette claire. Il était plus grand que moi. Plus grand et plus âgé, et sans doute aussi soucieux que moi de ne pas se faire remarquer, à défaut de ne tout simplement pas être en retard. Je ne me demandais pas ce qu'il lui était passé par la tête pour venir à cette heure, pas plus que je ne le faisais pour ma cervelle. Non, ce n'est certainement pas la peine de se poser des questions sur le genre humain tout court ... Ce qui comptais, c'était que désormais je n'étais plus seul dans mon petit monde et qu'il fallait que je fasse attention à ce que je faisais. Je n'allais évidemment pas ouvrir la bouche, il n'y avait aucune raison, et je ... Ah, raté pour le coup de mes pauvres ongles, je n'avais pu m'empêcher de les blesser. Je les regardais, je ne regardais pas cette présence qui me brûlait. Écrire mes pensées et tout ce qui me passait par la tête me tourmentait. Je maudissais cette phrase à double-sens qui tournait dans ma tête.
Sujet: Re: La fuite en avant ~ Hazel&Time Sam 27 Juil - 19:46
Le ciel éclairé le couloir de son bleu azur. Ses pas retentissait dans les couloir, se couloir encore inutilisé se matin car Time se pointait vingts minutes avant le début des cours. Toujours seul comme a son habitude... Une silhouette de forma, assise contre les mur, juste a côté de la salle de classe. Une silhouette qui se transforma en un jeune garçon, plus petit que Time. Ses doigts bougeais tout seul, comme un geek séparer de son ordinateur. Il se rapprocha doucement et s'assit en face de lui. De son regard rouge il analysait ses moindre gestes, ses moindre tic...
Ces doigts bougeais tout seul, surement en manque d'une habitude quotidienne. Son regard vers le sol trahissait son caractère, quelqu'un de renfermé, qui n'aime surement pas être remarquer. Pour ne pas se faire remarquer, c'est rater... Il n'y a que lui dans ce couloir. D'ailleurs, pourquoi était-t-il là vingts minutes en avances ? Time, lui, aimait être seul pour penser, travailler et réviser avant le cours. Mais lui, pourquoi ?
Il commença a ricaner puis se décida a lâcher quelques mots.
-"Salut, dis moi, que fait-tu vingts minutes avant le début des cours, assis seul au milieu de couloirs ?"
Ces mots retentir dans le couloir encore vide. Puis un nouveau ricanement retentit. Time le fixait, un sourire en coin, en attendant la réponse...
Invité
Sujet: Re: La fuite en avant ~ Hazel&Time Mar 6 Aoû - 18:08
Salut,
dis moi,
que fait-tu
vingts minutes avant le début des cours,
assis seul au milieu du couloir ?
Il est aisé pour moi de prétendre que c'était Satan lui-même qui prenait forme sous ces mots prononcés avec une apparente banalité correspondant sans doute aussi bien avec ce ricanement qu'un chat voulant s'adonner au rite de la fusion avec la piscine municipale. Et plus cette incohérence rentrait en moi, plus mes yeux s'écarquillaient, témoins involontaires - et dont je me serais bien passé – de ma panique grandissante. Je n'aimais pas paniquer, puisque j'étais de ceux qui ne savent pas contrôler leur angoisse. Il doit bien rire, celui-là, à me voir presque stresser pour une simple interrogation. Et moi, je riais jaune, parce que je ne pouvais pas assurer que je ne m'y attendais pas. Oh que non. Combien de chances il y avait pour que l'évidence même se déroule, comme on le voyait à présent ? Pourrions-nous même parler de chance ? Personnellement, j'irais jusqu'à accuser la fatalité, celle-là qui est trop bête pour comprendre la psychologie inversée. Quand une situation est aussi évidente, il faut chercher la petite bête, stupid ! Malheureusement, j'étais plus ou moins maudit, et on ne m'avait pas laisser faire mariner longtemps l'idée qu'on me laisserait en paix. Sans les éclats de rire, ç'aurait presque pu paraître amical, mais ce mélange-ci, lui, me repoussait plus que simplement. J'ôtais lentement mes doigts meurtris de ma bouche, les observant longuement afin de reprendre contenance. Calme, calme, ce n'est qu'une question anodine. Pour moi, il coulait pourtant de source que de réponse il n'y avait pas.
- Je … Bonjour …
Ah, je devais sans doute avoir l'air malin, moi, à parler à mes pieds. Ben oui, le réflexe que tout être normalement constitué aurait de lever la tête se déclencha chez moi un peu après. Pour empêcher mes phalanges de tressauter, je les avais calées – elles ainsi que le reste de mes deux mains –, bien fermement, autour de mes chevilles. Histoire que je meurtrisse autre chose que l'intérieur de ma bouche. C'est à cette occasion que j'ai pu à loisir dévisager mon désormais interlocuteur sans gêne préalable, non sans avoir dégagé mes cheveux d'un mouvement de tête, ceux-là même qui ne cessaient de rappeler à moi la loi de la gravité.
Juste quelques secondes me suffirent à dresser le tableau, et puis j'ai re-tourné la tête, à mi-chemin du sol, ce sans quoi je me sentais mal à l'aise. Et dans cette situation particulière, ce n'était pas simplement mon asociabilité qui me poussait à le faire. La silhouette que j'avais appelée « claire » portait bien cet adjectif, peut-être même trop. Un albinos, un putain de malchanceux d'albinos, voilà ce que je m'étais dit de prime abord. En m'adressant une claque mentale. Je n'avais beau pas spécialement être adepte des clichés – la preuve par moi qu'on considérait comme un « Geek » ou je ne sais trop quoi, et qui n'avait pas la peau spécialement blafarde –, eh bien je me disais naturellement qu'un malade de cette sorte serait forcément renfermé. Leur « anomalie » les coupant en bonne partie des autres, je les voyais automatiquement à part, et donc moins enclin à converser que n'importe quel orphelin de cet institut.
Enfin, il fallait croire que chaque généralité n'est pas forcément bonne à entendre, que chaque bonne « règle » a son ou ses exceptions, ou alors que ma façon de raisonner était totalement stupide.
Il me faut alors considérer cette rencontre comme une personne plus normale que ma logique le prétendait. Voilà. Un adolescent plus vieux et plus grand que moi, et qu'il, vraisemblablement, avait un point commun avec ma modeste personne : l'heure de cours. Certes … Il fallait à présent que je lui réponde, malgré ces ricanements un poil flippants. Mon regard buta une malheureuse nouvelle fois sur mes jambes et grande fut, à cet instant, l'envie de me lever et de lui envoyer mon pied droit en pleine face. Non non non, j'ôtais immédiatement cette idée de ma cervelle, ce qui concrètement se traduisit par un mouvement d'épaule assez hasardeux qui vint finir sa course en se cognant contre le mur. Est-ce qu'il fallait même que je cache mon véritable comportement ?
- … J'attends. Pour les cours, je veux dire.
Bôarf … J'aviserais. Après tout, la réponse vague et évasive que j'avais fourni me permettrait certainement de mieux cerner la personnalité de ce « compagnon d'infortune », car il existait sans doute autant de réponses qu'il y avait de caractères en Angleterre. N'empêche, je ne puis m'empêcher de me dire, si j'avais songé à feindre la neutralité dès le début, peut-être que ma vie se serait déroulée différemment … Allons bon. Je me connaissais, et même si ma nature renfermée s'était renforcée avec les réactions hostiles à ma différence, il n'y aurait sans doute eu aucun destin échappant à ce penchant. Moi, m'adapter …? Je ne plaçais même pas cette proposition dans « l'impossible » tant elle était aberrante. J'en étais tout simplement incapable.
Sujet: Re: La fuite en avant ~ Hazel&Time Jeu 8 Aoû - 9:00
L'hésitation dans cette salutation anodine lui arracha un sourire, un sourire de gamin qui joue et s'amuse. Oui, il est amusant ce garçon au cheveux noirs. Non pas car il a une tache quelque part ou autre chose, mais car il lui ressemble, renfermé et timide. Même s'il ne le montre pas, il se force à rigoler car sinon il aurait l'aire de quoi ? Avec son sourire bête ? Il parlait à ses pieds maintenant ? Il essayer de cacher au mieux son stress, mais, facile à lire pour Time; Tête baisser, hésitation dans les paroles, il connaissait ça.
Le jeune garçon se décida, un moment, à le regarder, comme s'il voulait dévisager l'albinos. Il resta comme ça pendant un petit moment avant que son regard ne revienne brusquement sur ses pieds. Et, comme pour se changer les idées, il bougea son épaule qui vint percuter le mur. Time pensa, tout d'abord, qu'il était drôlement étrange. Puis il se dit qu'en fait, c'est peut-être comme ça que les autres orphelins voyait Time ?
Puis la voix du jeune le sortie de sa pensée. Il attend ? Il attend le début des cours ? En plus d'être étrange, il est... Time ne trouva pas les mots pour le décrire. D'ailleurs, comment s'appelait-t-il ? Comment s'appelait cette personne, si stresser d'arriver en retard, qu'elle venait vingts minutes en avance ? Cette question lui trotta dans le tête pendant quelques minutes. Son sourire disparue, ses ricanements s'estompèrent dans le silence. Sa voix avait changer, plus calme et sur un ton plus monotone. Et il demanda sans relâcher son regard sur le garçon au cheveux ébène :