BENZODIAZÉPINE ■ BETTY ANDERSEN
âge : dix-sept ans. date de naissance : vingt-et-un mars. qi : cent quatre vingt huit. sexe : princesse. origine : danoise. ancienneté : trois-cent quarante-sept jours. manie : ranger, trier, ordonner. |
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cheveux : blond soleil. yeux : vert. peau : pêche. taille : un mètre soixante-sept. tatouage/piercing : scarifications. corpulence : fétu de paille. |
all of the prisoners serving life sentences wait for the earth to suddenly shake for the walls to somehow suddenly come crumbling, tumbling and for the bars to somehow magically
break
Définissez-vous en une phrase.Vous offrirez quoi à Noël à votre meilleur ennemi ?Parmi ces livres ci-dessous, lequel serait le plus susceptible d'être votre livre de chevet ?
■ Finnegans Wake de James Joyce.
Ce que vous devez impérativement arrêter de dire. Sérieusement.
■ « D'un point de vu biologique ... »
La petite manie dont vous vous passerez bien ?
■ N'avoir aucune notion du temps.
Il y a forcément quelque chose que vous auriez dû faire depuis longtemps et n'avez toujours pas fait.
■ Quelque chose que je dois faire ? Euh. Non non, j'ai fini ma classification, ma maquette de l'ADN, tout est bon. Non ?
but they want to run through the air with no barriers or obstacles gunmen or guard dogs or priests and to rise from the mud and start over and over with the people all
dead.
Le bonheur, ça tient à si peu de choses. En tout et pour tout une, deux, trois, quatre, cinq, six pilules colorées, la septième juste avant de dormir comme pour fermer la marche d'un arc-en-ciel psychotropique.
Et elle est heureuse Betty les veines pleines de couleurs, ses yeux qui voient tout en pastel, souvent un peu éteints parce qu'elle est fatiguée Betty insomniaque, Betty somnambule, Betty petit rayon de soleil qui aurait juste besoin d'une heure de sommeil. Dans le regard de Betty un brin de folie, ses cheveux trop longs qui coulent sur son corps trop maigre ; Betty princesse un peu paumée à qui on a jamais vraiment appris à vivre, le corps porcelaine qui pourrait se briser au moindre coup de vent.
Elle ne se méfie pas, Betty. Elle accepte les sucreries, monte dans les voitures d'inconnus ; elle ne se doute pas Betty qu'il est dangereux le monde, préfère sourire en continu la tête noyée par les couleurs, sûrement un peu stone Betty elle sourit, dodeline de la tête fatiguée Betty dit oui. Docile, candide, un brin naïve et pourtant loin d'être idiote Betty, elle sait bien que tout n'est pas rose, qu'il faudrait faire plus attention, elle le sait Betty mais elle ne veut pas le voir, elle marche aveugle Betty pour éviter de se rendre compte qu'à l'intérieur d'elle il fait noir. Et elle sourit toujours, s'extasie d'un rien, doucement bercée aux illusions des molécules artificielles qui rythment ses journées à la place du sommeil ; elle ne se contente pas elle ne se contente plus d'exister Betty elle vit, elle donne, elle crée, peut-être juste pour voir des sourires sur les visages des gens. Mais parfois le manège s'arrête de tourner, la pilule rouge, ou peut-être la verte, passe de travers et soudain lucide, Betty plonge.
C'est une illusion Betty, comme les couleurs dans ses veines, dans sa tête ; elle fait semblant Betty elle se ment, à recouvrir des murs trop sombres de peintures qui ne tiennent qu'un temps. Betty qui ne sait pas être triste, bébé Betty qui a peur du noir qui panique Betty qui pleure, crie, Betty petite chose fragile qu'on pourrait perdre à chaque instant parce que trop allumée pour se défendre, trop euphorique pour se méfier, trop lâche pour affronter la vie.
Betty c'est cette fille un peu à côté de la plaque, incapable de s'occuper d'elle-même, une enfant à qui on doit encore tenir la main avant de traverser la route, une gamine qui ne sait rien de la vraie vie et pose des questions aux réponses évidentes pour n'importe qui ; Betty elle croit en toi, et c'est pour ça qu'on l'aime, parce qu'elle voit le bon en chaque chose, en chaque personne. Betty on ne la comprend jamais vraiment, et certainement qu'elle est un peu dérangée. On n'arrive pas à recracher son nom en entier, on ne comprend pas toujours ses délires. Parfois on s'inquiète, on se dit que c'est louche d'avoir toujours le sourire pour les autres ; et puis on finit par arrêter de s'en soucier, se dire qu'elle est peut-être tout simplement heureuse.
Jusqu'au jour où les couleurs s'effacent, où ses bracelets tombent, et soudain bombe Betty t'explose à la figure.
chaleureuse ■ fausse ■ euphorique ■ docile ■ irréfléchie ■ dépendante ■ attentionnée ■ naïve ■ philanthrope ■ inadaptée ■ lunatique ■ rêveuse ■ douce ■ destructrice
my mama thinks I'm grown but i'm really just little
Badam bidoum.